<p><strong>Introduction - &laquo;&nbsp;L&rsquo;h&eacute;lice tourbillonnante&nbsp;&raquo;</strong></p> <p>En 1913, Apollinaire supprime dans&nbsp;<em>Alcools</em>&nbsp;toute ponctuation, selon les directives du 6<sup>&egrave;me</sup>&nbsp;imp&eacute;ratif du &laquo;&nbsp;Manifeste technique de la litt&eacute;rature futuriste&nbsp;&raquo; (1912). Avant d&rsquo;&eacute;num&eacute;rer les modifications qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;apporter au texte po&eacute;tique, Marinetti sugg&egrave;re dans son propos introductif que la vitesse, qu&rsquo;accompagne une r&eacute;orientation de point de vue, appelle un changement radical dans le rapport &agrave; la langue&nbsp;:</p> <p><q>Ce fut en a&eacute;roplane, assis sur le cylindre &agrave; essence, le ventre chauff&eacute; par la t&ecirc;te de l&rsquo;aviateur, que je sentis tout &agrave; coup l&rsquo;inanit&eacute; ridicule de la vieille syntaxe h&eacute;rit&eacute;e de Hom&egrave;re. Besoin furieux de d&eacute;livrer les mots en les tirant du cachot de la p&eacute;riode latine. Elle a naturellement, comme tout imb&eacute;cile, une t&ecirc;te pr&eacute;voyante, un ventre, deux jambes et deux pieds plats, mais n&rsquo;aura jamais deux ailes. De quoi marcher, courir quelques instants et s&rsquo;arr&ecirc;ter presque aussit&ocirc;t en soufflant&nbsp;!...</q></p> <p><q>Voil&agrave; ce que m&rsquo;a dit l&rsquo;h&eacute;lice tourbillonnante, tandis que je filais &agrave; deux cents m&egrave;tres, sur les puissantes chemin&eacute;es milanaises.</q></p>