<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">Le digital est un concept qui r&eacute;sulte l&rsquo;&eacute;mergence des techniques d&rsquo;information et de communication (TIC<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></span></a>), et qui bascule l&rsquo;humanit&eacute; entre deux mondes mat&eacute;riel et immat&eacute;riel. Ce concept d&eacute;ploie une panoplie d&rsquo;outils et de techniques r&eacute;sultant de la convergence des t&eacute;l&eacute;communications, de l&rsquo;informatique et de l&rsquo;audiovisuel, avec comme d&eacute;nominateur commun l&rsquo;utilisation de l&rsquo;internet. De nos jours, la digitalisation est une r&eacute;alit&eacute; qui renvoie &agrave; une quatri&egrave;me r&eacute;volution industrielle et &agrave; une nouvelle &egrave;re pour l&rsquo;humanit&eacute;&nbsp;: avec <i>l&rsquo;homo numericus</i>, l&rsquo;activit&eacute; humaine s&rsquo;organise en fonction des technologies et des outils num&eacute;riques. Nous entrons dans une nouvelle &egrave;re de globalisation des &eacute;changes de tout genre et particuli&egrave;rement li&eacute;e &agrave; l&rsquo;interactivit&eacute;, &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s instantan&eacute; &agrave; l&rsquo;information et &agrave; la c&eacute;l&eacute;rit&eacute; de sa circulation, enfin &agrave; la d&eacute;territorialisation de cette derni&egrave;re<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">La crise sanitaire de l&rsquo;automne 2020, li&eacute;e &agrave; la pand&eacute;mie caus&eacute;e par la propagation exponentielle de la Covid-19, a consid&eacute;rablement intensifi&eacute; et acc&eacute;l&eacute;r&eacute; le recours &agrave; l&rsquo;usage des TIC, provoquant rien de moins qu&rsquo;une certaine transformation de l&rsquo;humanit&eacute;. Cet &eacute;v&eacute;nement a boulevers&eacute; tous les aspects de la vie humaine, dans ses rapports aussi bien humains, que sociaux, &eacute;conomiques, juridiques et autres. La transformation digitale<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></span></a>, acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e par la Covid-19, est une v&eacute;ritable disruption. Elle s&rsquo;est impos&eacute;e comme impliquant une r&eacute;silience apparaissant comme indispensable dans les politiques publiques, dans la gouvernance des secteurs priv&eacute; et public<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">Ceci &eacute;tant, la transformation digitale est devenue un v&eacute;ritable paradigme structurel, notamment dans le secteur public. Cette situation favorise l&rsquo;am&eacute;lioration de la qualit&eacute; des interactions entre les citoyens et les administrations. En outre, elle contribue &agrave; r&eacute;duire et &agrave; faciliter les proc&eacute;dures administratives. Ce nouvel ordre processuel de digitalisation des services publics, y compris de tout ce qui concerne l&rsquo;ex&eacute;cutif, le l&eacute;gislatif et le judiciaire, permet une diversification des canaux destin&eacute;s &agrave; un acc&egrave;s facile et rapide du citoyen &agrave; l&rsquo;administration. Le citoyen devient un consommateur du service public o&ugrave; qu&rsquo;il soit et quelles que soient ses contraintes, m&ecirc;me lorsque les locaux des administrations sont ferm&eacute;s.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">Le royaume du Maroc n&rsquo;a pas tard&eacute;, depuis plus d&rsquo;une vingtaine d&rsquo;ann&eacute;es, &agrave; activer le processus de transformation digitale de plusieurs services publics, gr&acirc;ce aux efforts d&eacute;ploy&eacute;s par les diff&eacute;rents acteurs de l&rsquo;action publique, en partenariat avec le secteur priv&eacute;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">[5]</span></span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;&eacute;volution de cette transformation digitale a &eacute;t&eacute; accompagn&eacute;e par plusieurs textes l&eacute;gislatifs et r&eacute;glementaires. Ils portent d&rsquo;une part sur les aspects juridico-techniques intrins&egrave;ques aux &eacute;changes des donn&eacute;es num&eacute;riques, d&rsquo;autre part sur les transactions &eacute;lectroniques et la protection des donn&eacute;es relevant de la vie priv&eacute;e en garantissant une cyber-s&eacute;curit&eacute; efficace.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span linotype="" palatino="" style="font-family:"><span style="color:black">Cette reconversion digitale des services publics du royaume a &eacute;t&eacute; accentu&eacute;e par les effets de la pand&eacute;mie du Covid-19. Elle vient se greffer notamment sur la justice et l&rsquo;administration judiciaire. Elle entra&icirc;ne et m&ecirc;me exige une transformation responsable et citoyenne fond&eacute;e sur le respect des proc&eacute;dures judiciaires et sur la protection des droits et des libert&eacute;s des justiciables. </span></span></span></span></span></span></p> <p>De cette dynamique de digitalisation de la justice marocaine et de l&rsquo;administration judiciaire, qui gagne de plus en plus en efficience en vue d&rsquo;instaurer une nouvelle culture num&eacute;rique des acteurs de l&rsquo;appareil judiciaire et des justiciables, na&icirc;t une r&eacute;flexion sur les effets de cette reconversion digitale de l&rsquo;appareil judiciaire au Maroc. Elle replace la justice au c&oelig;ur d&rsquo;un d&eacute;bat assez anim&eacute;.</p> <p>Il est donc important de voir dans quelle mesure la crise sanitaire a permis l&rsquo;inclusion acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e du digital dans l&rsquo;appareil judiciaire et sa disruption (I) et de discuter de l&rsquo;efficience, des contraintes et des perspectives de la reconversion digitale de la justice au royaume du Maroc &agrave; partir de diff&eacute;rents textes de loi qui ont contribu&eacute; &agrave; cette transition (II).</p> <p>La pr&eacute;sente &eacute;tude traitera de l&rsquo;ordre institutionnel et juridique concern&eacute; par cette reconversion digitale de l&rsquo;appareil judiciaire. Elle permettra de rechercher comment la justice au Maroc pourrait se r&eacute;former par l&rsquo;innovation technologique tout en garantissant les droits et libert&eacute;s des justiciables.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>I. L&rsquo;&egrave;re digitale et la crise sanitaire, une disruption in&eacute;vitable</h2> <p>Nos a&iuml;eux ont toujours &eacute;t&eacute; confront&eacute;s aux difficult&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s au savoir et &agrave; l&rsquo;information, alors que de nos jours dans un monde plac&eacute; sous le signe de la digitalisation de notre quotidien cet acc&egrave;s est devenu imm&eacute;diat et instantan&eacute;. Au cours de ces deux derni&egrave;re d&eacute;cennies, l&rsquo;&egrave;re du digital<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a> s&rsquo;est impos&eacute;e comme un mode de vie num&eacute;rique qui a transform&eacute; les rapports sociaux et a modifi&eacute; l&rsquo;acc&egrave;s et la gouvernance des services publics et les prestations de ces services.</p> <p>Cette transformation digitale des services publics reste trop attach&eacute;e &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration des technologies num&eacute;riques et &agrave; la digitalisation des proc&eacute;dures. Ce processus de transformation digitale des services publics a connu un essor rapide que la crise sanitaire a accentu&eacute; (A). Il a &eacute;t&eacute; accompagn&eacute;, au Maroc, par un ordre juridique instaurant nombre de textes de lois ainsi que des structures institutionnelles pour accompagner et r&eacute;ussir cette transformation digitale (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. La pand&eacute;mie Covid-19&nbsp;: vecteur de la transformation digitale</h3> <p>La crise sanitaire, in&eacute;dite, aux cons&eacute;quences &eacute;conomiques sociales, politique et juridique&hellip; aussi pr&eacute;gnantes que son impact sanitaire, a servi de synergie et de catalyseur unique pour la digitalisation en particulier du secteur public<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>. Le Maroc n&rsquo;a pas attendu le d&eacute;clenchement de la pand&eacute;mie Covid-19 pour amorcer sa transformation digitale, mais cette pand&eacute;mie a constitu&eacute; une synergie pour une politique d&rsquo;une ampleur structurelle en vue de la digitalisation des services publics, de la sant&eacute;, de l&rsquo;enseignement, de la justice&hellip; afin de maintenir la continuit&eacute; de ces services<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title="">[8]</a>.</p> <p>En r&eacute;ponse &agrave; cette crise sanitaire et pour mieux pr&eacute;server le service public, les autorit&eacute;s marocaines ont adopt&eacute; une s&eacute;rie de mesures qui a permis de maintenir les services publics, notamment celui de la justice. En effet, afin de limiter la propagation du virus &agrave; cause des d&eacute;placements des citoyens, une batterie de mesures exceptionnelles a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e par les autorit&eacute;s marocaines. Ces mesures peuvent &ecirc;tre pr&eacute;sent&eacute;es en trois volets, tout en respectant les standards et les imp&eacute;ratifs techniques et basiques.</p> <p>Toutes les proc&eacute;dures administratives qui n&eacute;cessitent des flux physiques de documents ont &eacute;t&eacute; d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;es. Un premier volet consiste en un portail digital qui permet une digitalisation du bureau d&rsquo;ordre de toutes les administrations et de tous les organismes publics moyennant un accus&eacute; de r&eacute;ception &eacute;lectronique. Dans le cadre du deuxi&egrave;me volet, le guichet &eacute;lectronique des courriers constitue une solution digitale qui int&egrave;gre des fonctionnalit&eacute;s num&eacute;riques permettant l&rsquo;automatisation du processus de traitement des courriers re&ccedil;us et envoy&eacute;s par l&rsquo;administration. Le troisi&egrave;me volet est constitu&eacute; par le parapheur &eacute;lectronique qui permet une d&eacute;mat&eacute;rialisation compl&egrave;te des documents administratifs dot&eacute;s d&rsquo;une valeur probatoire. Ce volet int&egrave;gre de nouvelles fonctionnalit&eacute;s&nbsp;: d&rsquo;une part la gestion des ressources humaines, les achats et la logistique, la communication interne&hellip; d&rsquo;autre part la signature &eacute;lectronique des documents administratifs.</p> <p>Cette approche de la transformation digitale des services publics engag&eacute;e par le Maroc depuis plus de vingt ans, s&rsquo;est vue acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e par une dynamique et une volont&eacute; in&eacute;dites au cours de la crise sanitaire. L&rsquo;objectif est d&eacute;sormais de marquer un changement radical des proc&eacute;dures administratives classiques par une approche fond&eacute;e sur la digitalisation de ces proc&eacute;dures. Ce processus de transformation digitale a &eacute;t&eacute; encourag&eacute; par un cadre juridique appropri&eacute;, marqu&eacute; par des textes de lois et de r&egrave;glements. Leur appui est assur&eacute; par des institutions d&rsquo;ordre public tendant &agrave; mieux accompagner et r&eacute;ussir cette transition digitale.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. L&rsquo;ordre juridique et institutionnel de la transformation digitale</h3> <p>Nul ne peut nier que l&rsquo;avenir de l&rsquo;humanit&eacute; est marqu&eacute; par une nouvelle tendance dans les rapports qui se nouent entre les usagers et l&rsquo;administration. Cette tendance se manifeste par la digitalisation de l&rsquo;offre des services publics, en instaurant de nouveaux concepts tels que le e-gouv et la e-administration. Le Maroc a anticip&eacute; les diff&eacute;rentes questions d&rsquo;ordre juridique qui peuvent &ecirc;tre g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par ce choix strat&eacute;gique qui porte sur la digitalisation de l&rsquo;administration publique.</p> <p>&nbsp;Le royaume s&rsquo;est dot&eacute; d&rsquo;un ensemble de textes de lois pour garantir la conformit&eacute; de cette transition digitale avec les fondements constitutionnels et les engagements internationaux du royaume en mati&egrave;re de droits et de libert&eacute;s comme, par exemple, la protection des donn&eacute;es qui transitent, la protection de la vie priv&eacute;e des usagers, la confidentialit&eacute; des proc&eacute;dures&hellip; Le l&eacute;gislateur n&rsquo;a pas manqu&eacute; l&rsquo;occasion de renforcer sa strat&eacute;gie de transition digitale, en adoptant un dispositif r&eacute;pressif pour prot&eacute;ger au mieux les services publics ou priv&eacute;s et les usagers des menaces cybern&eacute;tiques, &agrave; travers la loi n&deg;&nbsp;07-03<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title="">[9]</a> compl&eacute;tant le Code p&eacute;nal en ce qui concerne les infractions relatives aux syst&egrave;mes de traitement automatis&eacute; des donn&eacute;es.</p> <p>Cette loi a mis en place le premier dispositif de lutte contre la cybercriminalit&eacute; en r&eacute;primant p&eacute;nalement les intrusions et les atteintes aux syst&egrave;mes de traitement automatis&eacute; des donn&eacute;es. Pourtant, cette transformation digitale a v&eacute;ritablement d&eacute;but&eacute; au Maroc avec l&rsquo;adoption de la loi n&deg;&nbsp;53-05 relative &agrave; l&#39;&eacute;change &eacute;lectronique de donn&eacute;es juridiques<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title="">[10]</a>. Cette loi fixe le r&eacute;gime applicable aux donn&eacute;es juridiques &eacute;chang&eacute;es par voie &eacute;lectronique (cryptographie<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title="">[11]</a>) et &agrave; la signature &eacute;lectronique. La loi n&deg;&nbsp;53-05 d&eacute;termine &eacute;galement le cadre juridique applicable aux op&eacute;rations effectu&eacute;es par les prestataires de service de certification &eacute;lectronique, ainsi que les r&egrave;gles &agrave; respecter par les titulaires des certificats &eacute;lectroniques d&eacute;livr&eacute;s<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title="">[12]</a>.</p> <p>Face &agrave; la recrudescence des flux et des &eacute;changes de donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title="">[13]</a> sur internet, et dans le souci de prot&eacute;ger le droit &agrave; la vie priv&eacute;e, le l&eacute;gislateur n&rsquo;a pas manqu&eacute; l&rsquo;occasion de prot&eacute;ger les personnes physiques et le traitement des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel, avec l&rsquo;adoption de la loi n&deg;&nbsp;08-09<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title="">[14]</a>. Ce texte a &eacute;t&eacute; inspir&eacute; de la loi fran&ccedil;aise appel&eacute;e loi informatique et libert&eacute; du 6 janvier 1978, dont la finalit&eacute; est d&rsquo;assurer une protection efficace des particuliers contre les abus d&#39;utilisation des donn&eacute;es de nature &agrave; porter atteinte &agrave; leur vie priv&eacute;e. Il s&rsquo;agit aussi d&#39;harmoniser le syst&egrave;me marocain de protection des donn&eacute;es personnelles avec ceux de ses partenaires notamment europ&eacute;ens<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title="">[15]</a>.</p> <p>En effet, pour mieux renforcer ce processus de digitalisation des services publics, le droit d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; l&rsquo;information d&eacute;tenue par l&rsquo;administration publique, les institutions &eacute;lues et les organismes investis d&rsquo;une mission de services public a &eacute;t&eacute; concr&eacute;tis&eacute; par l&rsquo;adoption de la loi n&deg;&nbsp;31-13<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title="">[16]</a>, comme cela est pr&eacute;vu par l&rsquo;article 27 de la Constitution de 2011. Selon les dispositifs de cette loi n&deg; 13-31, tous les citoyens marocains et les &eacute;trangers r&eacute;sidant l&eacute;galement au Maroc, ont le droit d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; ces informations. Ces derni&egrave;res doivent toutefois &ecirc;tre utilis&eacute;es &agrave; des fins l&eacute;gitimes sans alt&eacute;ration de leurs contenus, et il faut qu&rsquo;il n&rsquo;y ait ni atteinte ni pr&eacute;judice &agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral ou aux droits d&rsquo;autrui<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title="">[17]</a>. Cependant, quelques jours avant la d&eacute;claration de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, et en r&eacute;ponse aux instructions royales, suite au discours du roi du 21 mars 2018, pour mener &agrave; bien certains chantiers de r&eacute;formes majeures, en particulier la simplification des proc&eacute;dures d&rsquo;investissement, le Maroc a adopt&eacute; la loi n&deg; 55-19<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title="">[18]</a> relative &agrave; la simplification des proc&eacute;dures et des formalit&eacute;s administratives.</p> <p>Cette loi est entr&eacute;e en vigueur le 28 septembre 2020, apr&egrave;s publication de son d&eacute;cret d&rsquo;application n&deg; 2-20-660 le 21 septembre 2020<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title="">[19]</a>. Elle constitue un levier pour la r&eacute;forme de l&rsquo;administration marocaine et pour l&rsquo;am&eacute;lioration de la qualit&eacute; des services rendus aux usagers<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title="">[20]</a>. D&egrave;s lors, ce texte fixe les principes g&eacute;n&eacute;raux et pr&eacute;cise les r&egrave;gles r&eacute;gissant les proc&eacute;dures administratives. Il les encadre par des d&eacute;lais maximums, et instaure le droit de recours conf&eacute;r&eacute; aux usagers. Il engage la digitalisation des proc&eacute;dures administratives favorisant l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; et l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations, de documents et de pi&egrave;ces administratifs entre les administrations.</p> <p>En mati&egrave;re de cyber-s&eacute;curit&eacute; la l&eacute;gislation s&rsquo;est intensifi&eacute;e au niveau international au cours des derni&egrave;res ann&eacute;es, ce qui impose un ordre juridique national qui r&eacute;glemente la transformation digitale de l&rsquo;administration publique marocaine, et qui renforce la s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;information des administrations de l&rsquo;&Eacute;tat, des collectivit&eacute;s territoriales, des &eacute;tablissements et des entreprises publics et de toute autre personne morale de droit public de l&rsquo;&Eacute;tat, ainsi que des infrastructures d&rsquo;importance vitale disposant de syst&egrave;mes d&rsquo;informations sensibles<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title="">[21]</a>.</p> <p>Ces efforts ont donn&eacute; naissance &agrave; la loi n&deg;&nbsp;05-20<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title="">[22]</a> relative &agrave; la cyber-s&eacute;curit&eacute;. Ce texte pr&eacute;voit la mise en place d&rsquo;un cadre juridique contraignant fournissant aux entit&eacute;s un socle minimal de r&egrave;gles et de mesures de s&eacute;curit&eacute; afin d&rsquo;assurer la fiabilit&eacute; et la r&eacute;silience de leurs r&eacute;seaux et des syst&egrave;mes d&rsquo;information de l&rsquo;administration marocaine. Ces r&egrave;gles comprendraient notamment la mise en &oelig;uvre des mesures techniques et organisationnelles pour g&eacute;rer les risques cyber et pour &eacute;viter les incidents susceptibles de porter atteinte aux syst&egrave;mes d&rsquo;information des entit&eacute;s.&nbsp;</p> <p>Enfin, au regard de l&rsquo;acc&eacute;l&eacute;ration du rythme de la transformation digitale en pleine crise sanitaire, est promulgu&eacute;e la loi n&deg;&nbsp;43-20, relative aux services de confiance, pour les transactions &eacute;lectroniques, constituant un appui important au processus de la digitalisation de l&rsquo;administration publique et &agrave; la cyber-s&eacute;curit&eacute; au Maroc<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title="">[23]</a>. Ce texte de loi permet le renforcement de la confiance des usagers des services publics, en particulier gr&acirc;ce &agrave; deux avantages majeurs, &agrave; savoir la simplification des dispositifs tels que la mise en place de plusieurs niveaux de signatures &eacute;lectroniques plus adapt&eacute;s aux enjeux de s&eacute;curit&eacute; li&eacute;s &agrave; chaque type de transactions &eacute;lectroniques et la certification des identit&eacute;s &eacute;lectroniques par des prestataires de services de confiance qualifi&eacute;s selon plusieurs r&eacute;gimes.</p> <p>Cet arsenal juridique qui offre un cadre l&eacute;gal &agrave; la transformation digitale de l&rsquo;administration publique, au Maroc, a &eacute;t&eacute; renforc&eacute; par un certain nombre d&rsquo;instances, dont la finalit&eacute; est de contr&ocirc;ler la bonne application de ces dispositifs juridique. Ainsi, a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e la Commission nationale de contr&ocirc;le de la protection des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel (CNDP), par la loi n&deg;&nbsp;09-08 du 18 f&eacute;vrier 2009, relative &agrave; la protection des personnes physiques &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du traitement des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title="">[24]</a>. Cette instance est charg&eacute;e de v&eacute;rifier que les traitements des donn&eacute;es personnelles sont licites, l&eacute;gaux et qu&rsquo;ils ne portent pas atteinte &agrave; la vie priv&eacute;e, aux libert&eacute;s et aux droits fondamentaux de l&rsquo;homme.</p> <p>Une autre instance a vu le jour, deux ans apr&egrave;s la CNDD, il s&rsquo;agit de la direction g&eacute;n&eacute;rale de la s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes d&#39;information (DGSSI), dont le rattachement a &eacute;t&eacute; confi&eacute; &agrave; l&#39;administration de la d&eacute;fense nationale du royaume du Maroc. Cette direction, qui a &eacute;t&eacute; instaur&eacute;e par le d&eacute;cret n&deg; 2-11-509, du 21 septembre 2011 (DGSSI), a pour but d&rsquo;une part d&rsquo;&eacute;valuer les risques pesant sur les syst&egrave;mes d&#39;information au sein des administrations, des organismes publics et des infrastructures d&#39;importance vitale, et d&rsquo;autre part de prot&eacute;ger et de d&eacute;fendre les syst&egrave;mes d&#39;information des administrations, des organismes publics et des infrastructures d&rsquo;importance vitale ainsi que la promotion de la coop&eacute;ration internationale.</p> <p>En dernier lieu, l&rsquo;Agence de d&eacute;veloppement du digital (ADD) a vu le jour le 14 septembre 2017, en vertu de la loi n&deg;&nbsp;61-16 portant sa cr&eacute;ation<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title="">[25]</a>. L&rsquo;ADD est charg&eacute;e de proposer au gouvernement les orientations g&eacute;n&eacute;rales &agrave; suivre dans le d&eacute;veloppement du digital. En ce sens l&rsquo;ADD a &eacute;labor&eacute;, en 2019, une strat&eacute;gie nationale pour d&eacute;velopper la transition digitale &agrave; l&rsquo;horizon 2025. Cette strat&eacute;gie se fixe plusieurs objectifs pour op&eacute;rer une r&eacute;volution digitale du Royaume, avec comme objectif d&rsquo;&eacute;riger le Maroc en tant que hub digital et technologique de r&eacute;f&eacute;rence au niveau africain, tout en transformant les interactions avec l&rsquo;administration publique, via la digitalisation de bout en bout des parcours citoyens-entreprises prioritaires, permettant d&rsquo;am&eacute;liorer la satisfaction des citoyens et de ces entreprises vis-&agrave;-vis des services rendus par l&rsquo;administration dans ce cadre.</p> <p>Le recours &agrave; la digitalisation des services publics a &eacute;t&eacute; entrepris par le royaume il y a plus d&rsquo;une vingtaine d&rsquo;ann&eacute;es. La dynamique de la transformation digitale a &eacute;t&eacute; accentu&eacute;e par les effets de la crise sanitaire du Covid-19. Ce contexte pand&eacute;mique &eacute;tait une opportunit&eacute; pour que l&rsquo;administration publique marocaine s&rsquo;acclimate avec la tendance de digitalisation du service public et adopte une approche num&eacute;rique de ses services aupr&egrave;s de ses usagers, en l&rsquo;occurrence la justice qui pr&ocirc;ne une digitalisation assez discut&eacute;e entre adeptes et opposants.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>II. La digitalisation du syst&egrave;me judiciaire, le paradigme de l&rsquo;efficience et des contraintes</h2> <p>De nos jours, la normalisation de la digitalisation des services publics, est devenue une n&eacute;cessit&eacute; pour am&eacute;liorer la qualit&eacute; de la relation de l&rsquo;administration et des usagers et restaurer le corollaire de la confiance. Cette confiance ne peut &ecirc;tre pr&eacute;sente qu&rsquo;&agrave; travers la simplification des proc&eacute;dures administratives, un acc&egrave;s &eacute;quitable des usagers qui favorise un service public de proximit&eacute;, et une transparence des &eacute;tablissements publics. Comme la plupart des pays du monde, le royaume du Maroc a fait un choix strat&eacute;gique d&rsquo;acc&eacute;der au club des &laquo;&nbsp;Smart Nation&nbsp;<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title="">[26]</a>&raquo;, en int&eacute;grant &agrave; ses politiques publiques les atouts apport&eacute;s par les TIC. Ce processus de transformation digitale des secteurs strat&eacute;gique du royaume, n&rsquo;a pas &eacute;pargn&eacute; le syst&egrave;me judiciaire, symbole par excellence de la souverainet&eacute; de l&rsquo;Etat de droit.</p> <p>Cette digitalisation du syst&egrave;me judiciaire, au Maroc, a &eacute;t&eacute; accentu&eacute;e lors de la pand&eacute;mie du coronavirus, par la mise en place des plates-formes num&eacute;riques pour assurer la continuit&eacute; du service public et notamment de l&rsquo;activit&eacute; judiciaire. D&rsquo;ailleurs, la pand&eacute;mie de COVID-19 a soulign&eacute; combien la connectivit&eacute; num&eacute;rique est rapidement devenu la m&eacute;trique mondiale de l&rsquo;inclusion et de l&rsquo;exclusion du citoyen<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title="">[27]</a>. Cette pand&eacute;mie du Covid-19 &eacute;tait un levier incontournable pour acc&eacute;l&eacute;rer la transformation digitale de la justice, et marque une nouvelle phase de l&rsquo;activit&eacute; judiciaire qui se mat&eacute;rialise par une disruption avec le corpus de certains proc&eacute;d&eacute;s judiciaires traditionnels et classiques<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title="">[28]</a>.</p> <p>Le paradigme de ces proc&eacute;d&eacute;s qui se digitalise depuis la crise sanitaire, gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;effet levier qu&rsquo;offrent les TIC, permet un service public judiciaire digital, &eacute;quitable, simplifi&eacute;, fiable et adapt&eacute; au nouvel ordre impr&eacute;gn&eacute; par des usagers d&rsquo;une culture num&eacute;rique dynamique (A). Pourtant, ce choix de digitalisation du quotidien des justiciables, des praticiens et des autres acteurs de la justice au Maroc, impose des contraintes et entra&icirc;ne des d&eacute;fis de sauvegarde des grands fondements d&rsquo;une justice &eacute;quitable, d&rsquo;une justice de proximit&eacute; et d&rsquo;une justice citoyenne... (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. Le syst&egrave;me judiciaire en mode digital</h3> <p>Les obstacles &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la justice, les surcharges des juridictions et la lenteur des proc&eacute;dures&hellip; ont toujours &eacute;t&eacute; parmi les causes qui animent les d&eacute;bats qui portent sur la modernisation du syst&egrave;me judiciaire. Or, durant la pand&eacute;mie Covid-19 le processus de modernisation de l&rsquo;appareil judiciaire s&rsquo;est vu brusquement impos&eacute; par l&rsquo;int&eacute;gration des TIC dans l&rsquo;administration du syst&egrave;me judiciaire.</p> <p>En ce sens, la digitalisation de la justice s&rsquo;acc&eacute;l&egrave;re et constitue un contre-point qui d&eacute;tonne par l&rsquo;originalit&eacute; de son approche num&eacute;rique et par sa dimension pluridisciplinaire. Cette transformation digitale de la justice, qui ouvre la voie au tout puissant num&eacute;rique, et qui nourrit la nouvelle notion de cyber-justice, peut &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e en mati&egrave;re de la num&eacute;risation de la proc&eacute;dure judiciaire, et par un mode virtuel de d&eacute;roulement du proc&egrave;s<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title="">[29]</a>.</p> <p>En effet, la digitalisation des proc&eacute;dures judiciaires n&rsquo;est pas si nouvelle puisque de nombreux syst&egrave;mes judiciaires avaient d&eacute;j&agrave; admis certaines technologies pour des proc&eacute;dures bien pr&eacute;cises en particulier, la signature &eacute;lectronique, la communication &eacute;lectronique des actes de proc&eacute;dure, la gestion &eacute;lectronique des proc&eacute;dures et la num&eacute;risation des dossiers judiciaires. La mise en place d&rsquo;un service de greffe num&eacute;ris&eacute;, un bureau d&rsquo;ordre digital<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" title="">[30]</a>, permet aux professionnels et aux acteurs judiciaires d&rsquo;accomplir certaines proc&eacute;dures en ligne. La saisine num&eacute;rique du greffe est possible pour le d&eacute;p&ocirc;t d&rsquo;un cautionnement en mati&egrave;re p&eacute;nale, ainsi que le paiement des frais judiciaires.</p> <p>Au Maroc, ce processus de digitalisation recouvrera aussi les convocations au tribunal. Alors qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui, elles sont transmises par un agent du greffe, par un huissier de justice, par une lettre recommand&eacute;e avec accus&eacute; de r&eacute;ception ou par la voie administrative, le projet de loi, relative &agrave; la modification de la loi n&deg;&nbsp;22-01 portant Code de proc&eacute;dure p&eacute;nale marocaine<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" title="">[31]</a>, pr&eacute;voit la possibilit&eacute; d&rsquo;adresser les convocations aux parties, non seulement par voie &eacute;lectronique, mais aussi par tout autre moyen, ce qui ouvre la voie aux convocations par t&eacute;l&eacute;phone par exemple. En outre, dans une perspective de transparence, de lisibilit&eacute;, d&rsquo;accessibilit&eacute; &agrave; l&rsquo;information et de prise de connaissance de l&rsquo;&eacute;volution des dossiers judiciaires, la num&eacute;risation des documents judiciaires est devenue un acquis de cette transformation digitale de la justice.</p> <p>Le Maroc a lanc&eacute; officiellement quatre nouvelles prestations num&eacute;riques en vue de faciliter l&#39;acc&egrave;s des usagers, des praticiens et des acteurs judiciaires. Cet ensemble de services porte sur quatre volets du syst&egrave;me judiciaire, en particulier en mati&egrave;re de communication&nbsp;: un service de centre d&rsquo;appels a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; visant &agrave; assurer une communication efficace entre les usagers et tous les acteurs du syst&egrave;me judiciaire et ce, en les orientant vers les diff&eacute;rents services fournis par le minist&egrave;re de tutelle. La demande du casier judiciaire &eacute;lectronique est d&eacute;sormais &agrave; la port&eacute;e des usagers, un service qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute; et renouvel&eacute; en fonction des exigences des usagers des tribunaux, et ce &agrave; travers la digitalisation du circuit de d&eacute;p&ocirc;t de demande et de retrait du document.</p> <p>Le minist&egrave;re de la Justice et des Libert&eacute;s a &eacute;galement lanc&eacute; le portail r&eacute;f&eacute;rentiel &eacute;lectronique du personnel judiciaire, qui contient une base de donn&eacute;es de tous les avocats, notaires, experts et traducteurs, entre autres, et qui permet aux citoyens et professionnels de justice de b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;une r&eacute;f&eacute;rence fiable et &agrave; jour. En mati&egrave;re de paiements en ligne, le minist&egrave;re de la Justice et des Libert&eacute;s a mis en place une plate-forme num&eacute;rique qui permet le paiement &eacute;lectronique des amendes pour les infractions li&eacute;es au Code de la route, d&eacute;tect&eacute;es par les radars fixes, avec la possibilit&eacute; de consulter les infractions enregistr&eacute;es &agrave; l&#39;aide de la carte d&#39;identit&eacute; nationale.</p> <p>Le second volet de la digitalisation de la justice porte sur la virtualisation du proc&egrave;s judiciaire. Une proc&eacute;dure judiciaire virtuelle qui implique de porter le proc&egrave;s judiciaire vers un espace qui &eacute;chappe aux vasques traditionnelles et aux halles des palais de justice. Le proc&egrave;s judiciaire virtuel ou &agrave; distance transforme et dessine un nouveau trait de caract&egrave;re de la justice classique. Ainsi la d&eacute;localisation des audiences devient une &eacute;tape irr&eacute;vocable dans la transformation digitale de la justice et la gestion num&eacute;rique des audiences du proc&egrave;s judiciaire, et commence &agrave; prendre corps dans certaines juridictions, plus particuli&egrave;rement en mati&egrave;re p&eacute;nale.</p> <p>Il faut signaler qu&rsquo;au temps de la crise sanitaire, alors que les juridictions administratives, commerciales et civiles &eacute;taient interrompues, les juridictions p&eacute;nales n&rsquo;ont pas cess&eacute; de fonctionner.&nbsp;Elles devaient continuer leur activit&eacute;. Le premier proc&egrave;s virtuel par visio-conf&eacute;rence de l&rsquo;histoire du Maroc s&rsquo;est tenu le 27 avril 2020 &agrave; la juridiction r&eacute;pressive de Sal&eacute; dans une affaire p&eacute;nale, ce qui a pouss&eacute; le l&eacute;gislateur marocain &agrave; int&eacute;grer le recours &agrave; la vid&eacute;o-conf&eacute;rence dans le projet de loi portant modification de la proc&eacute;dure p&eacute;nale, lors des proc&egrave;s judiciaires, comme &eacute;tant une formalit&eacute; ad&eacute;quate et imp&eacute;rative qui garantit une certaine c&eacute;l&eacute;rit&eacute; et fiabilit&eacute; &agrave; la justice. Le projet de loi &eacute;voque la cr&eacute;ation d&rsquo;une plate-forme &eacute;lectronique officielle des audiences &agrave; distance afin de garantir et s&eacute;curiser les &eacute;changes d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;s des actes entre les avocats et les juridictions. Cette plate-forme abritera aussi une base de donn&eacute;es d&eacute;di&eacute;e &agrave; la notification &eacute;lectronique qui &eacute;mettra un accus&eacute; de r&eacute;ception, qui est consid&eacute;r&eacute; comme un certificat de remise<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" title="">[32]</a>.</p> <p>La transformation digitale du syst&egrave;me judiciaire est de mise gr&acirc;ce &agrave; cette nouvelle &egrave;re num&eacute;rique de l&rsquo;administration publique dans sa globalit&eacute;, et de la justice en particulier. Alors que les caract&eacute;ristiques d&rsquo;une justice digitale ne sont pas encore clairement d&eacute;finies et identifi&eacute;es, notre r&eacute;flexion conduit &agrave; d&eacute;velopper des inqui&eacute;tudes sur le risque que constitue ce paradigme de digitalisation de la justice. Il conduit &agrave; s&rsquo;interroger sur les garanties et les perspectives esquiss&eacute;es par cette &egrave;re de transformation digitale par rapport au respect des droits et des libert&eacute;s des justiciables et des principes fondamentaux d&rsquo;une justice &eacute;quitable<a href="#_ftn33" name="_ftnref33" title="">[33]</a>.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. Le paradigme de la digitalisation judiciaire&nbsp;: inqui&eacute;tudes et perspectives</h3> <p>&nbsp;Le syst&egrave;me judiciaire est un service public, li&eacute; &agrave; la souverainet&eacute; des &Eacute;tats, et qui a toujours fait l&rsquo;objet de nombreuses critiques notamment en mati&egrave;re d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la justice, de retards de traitements des affaires imputables aux surcharges des dossiers trait&eacute;s, retards dus &agrave; la fois &agrave; des besoins mat&eacute;riels et &agrave; des carences en ressources humaines&hellip; tant de la part des justiciables que des acteurs du monde de la justice. Ces imperfections d&rsquo;ordre institutionnel, fonctionnel, structurel&hellip; ont soulev&eacute; plusieurs d&eacute;bats entre jurisconsultes. Ces d&eacute;bats ont manifest&eacute; plusieurs approches doctrinales, qui varient en fonction des r&eacute;alit&eacute;s sociojuridiques, des moyens budg&eacute;taires et du progr&egrave;s des techniques d&rsquo;information et de communication.</p> <p>En effet, pour r&eacute;pondre &agrave; une modernisation du syst&egrave;me judiciaire, les techniques d&rsquo;information et de communication ont connu, depuis plus d&rsquo;une vingtaine d&rsquo;ann&eacute;es, une mutation profonde de la sph&egrave;re judiciaire, conduisant ainsi &agrave; une r&eacute;volution num&eacute;rique de la justice<a href="#_ftn34" name="_ftnref34" title="">[34]</a>. Cet essor num&eacute;rique de la justice, tant souhait&eacute;, se manifeste par une transformation digitale du syst&egrave;me judiciaire suscitant autant d&rsquo;opportunit&eacute;s que d&rsquo;inqui&eacute;tudes, et qui a &eacute;t&eacute; lanc&eacute;e et acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e en 2020, &agrave; cause du d&eacute;clenchement de la crise sanitaire li&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie de Covid-19. De toute &eacute;vidence, ce processus de transformation de la justice permet, au-del&agrave; de la simplification des proc&eacute;dures judiciaires en mati&egrave;re d&rsquo;acc&egrave;s, d&rsquo;organisation et de fonctionnement, de mettre en &eacute;vidence certaines inqui&eacute;tudes et contraintes li&eacute;es &agrave; la digitalisation de la justice par la num&eacute;risation de la proc&eacute;dure judiciaire et la virtualisation du proc&egrave;s judiciaire.</p> <p>Par ailleurs, la digitalisation du syst&egrave;me judiciaire implique sa migration vers un mode virtuel abstrait. Pourtant la justice s&rsquo;identifie autant &agrave; des rituels processuels qu&rsquo;aux d&eacute;cors des palais de justice<a href="#_ftn35" name="_ftnref35" title="">[35]</a>. Cette transformation digitale de la justice risque de nous imposer une justice abstraite assist&eacute;e par ordinateur. Ce risque implique que les comp&eacute;tences informatiques (le mat&eacute;riel) viennent limiter, voire remplacer les acteurs de la justice (le capital humain). Cette inqui&eacute;tude d&rsquo;une diminution des comp&eacute;tences pourrait conduire ces acteurs &agrave; ajouter &agrave; leurs comp&eacute;tences traditionnelles de nouvelles comp&eacute;tences, leur permettant de ma&icirc;triser les techniques d&rsquo;informations et de communications<a href="#_ftn36" name="_ftnref36" title="">[36]</a>. La virtualisation du proc&egrave;s judicaire illustre l&rsquo;interaction de la justice conventionnelle classique et les TIC, au moyen du syst&egrave;me s&eacute;curis&eacute; de visioconf&eacute;rence qui d&eacute;nature le rituel de l&rsquo;audience et appauvrit radicalement la dynamique des plaidoiries.</p> <p>Pour ce qui est du respect des principes fondamentaux qui r&eacute;gissent tant les r&egrave;gles substantielles que proc&eacute;durales de la gouvernance du proc&egrave;s judiciaire, nous &eacute;voquerons deux inqui&eacute;tudes qui animent notre r&eacute;flexion, notamment une exclusion judiciaire et une forme de privatisation de la justice. En effet, en l&rsquo;absence d&rsquo;outils num&eacute;riques d&eacute;velopp&eacute;s par les autorit&eacute;s de tutelles, consid&eacute;r&eacute;s comme moyens n&eacute;cessaires de la transformation digitale du syst&egrave;me judiciaire, d&rsquo;autres acteurs du secteur priv&eacute; y trouvent refuge.</p> <p>Ces acteurs envahissent l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me judiciaire. Ils constituent la communaut&eacute; des Legaltechs<a href="#_ftn37" name="_ftnref37" title="">[37]</a>. Ils permettent des solutions num&eacute;riques pour ce qui est des supports (documents num&eacute;ris&eacute;s), et des solutions digitales pour ce qui est des processus (proc&eacute;dures automatis&eacute;es) ou de la relation avec les professionnels du droit (avocat, notaire, huissier de justice, expert&hellip;). Ils cr&eacute;ent un monopole de cette transition num&eacute;rique et digitale de la justice. Ce monopole de ces Legaltechs, m&ecirc;me certifi&eacute;es, suscite un risque de d&eacute;pendance par leur prise de contr&ocirc;le de l&rsquo;administration du syst&egrave;me judiciaire conventionnel, dans la mesure o&ugrave; les solutions num&eacute;riques propos&eacute;es rendent disponible et facile l&rsquo;acc&egrave;s par les justiciables et les professionnels de droit<a href="#_ftn38" name="_ftnref38" title="">[38]</a>. Ce remplacement des acteurs juridiques et judiciaires traditionnels par un autre personnel ind&eacute;pendant, impacte et red&eacute;finit le r&ocirc;le des acteurs de la vie judiciaire et renvoie &agrave; une justice de type syst&eacute;mique dont les pratiques et le mode op&eacute;ratoire ne correspondent pas aux normes d&eacute;coulant de la volont&eacute; commune &agrave; l&rsquo;origine de la r&egrave;gle de droit<a href="#_ftn39" name="_ftnref39" title="">[39]</a>.</p> <p>Une autre inqui&eacute;tude n&eacute;e de cette transformation digitale de la justice concerne la fracture num&eacute;rique qui entra&icirc;ne des diff&eacute;rences plus ou moins marqu&eacute;es quant &agrave; l&rsquo;utilisation des techniques d&rsquo;informations et de communications. Le processus de digitalisation du syst&egrave;me judiciaire ne prend pas en consid&eacute;ration les difficult&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s et le degr&eacute; de ma&icirc;trise des TIC par certains usagers du service de la justice (justiciables et professionnels&hellip;), cr&eacute;ant un syst&egrave;me judiciaire &agrave; deux vitesses<a href="#_ftn40" name="_ftnref40" title="">[40]</a>, avec d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; les justiciables connect&eacute;s qui pourront acc&eacute;der et de l&rsquo;autre les justiciables non connect&eacute;s qui en seront d&rsquo;office exclus. A cette premi&egrave;re exclusion due &agrave; l&rsquo;inaccessibilit&eacute; mat&eacute;rielle, s&rsquo;en ajoute une seconde qu&rsquo;engendrent la connaissance et la ma&icirc;trise num&eacute;rique des justiciables.</p> <p>Ceci &eacute;tant, quelles que soient les inqui&eacute;tudes et les critiques suscit&eacute;es par les modalit&eacute;s actuelles de cette transformation digitale de la justice, en particulier au Maroc, il est possible de concevoir un syst&egrave;me judiciaire automatis&eacute; loin de tous risques ou d&eacute;rives, dans une perspective d&rsquo;humanisation des rapports entre les diff&eacute;rents acteurs de l&rsquo;appareil judiciaire, afin de pr&eacute;server les fondements d&rsquo;une justice fiable et &eacute;quitable, tout en assurant la transparence, la fiabilit&eacute; et la s&eacute;curit&eacute; des outils et de la structure num&eacute;rique n&eacute;cessaires &agrave; la transformation digitale de la justice.</p> <p>En outre, le processus de transformation digitale de la justice doit garantir aux justiciables le droit d&rsquo;acc&egrave;s aux diff&eacute;rentes juridictions. Cela suppose que les proc&eacute;dures judiciaires digitalis&eacute;es doivent &ecirc;tre accessibles et facilement actionnables, afin r&eacute;duire les distances entre les justiciables et la justice. Ce processus de digitalisation de l&rsquo;appareil judiciaire doit &ecirc;tre pens&eacute; et instaur&eacute; comme un outil d&rsquo;assistance aux magistrats et d&rsquo;aide &agrave; la prise de d&eacute;cision judicaire, au m&ecirc;me titre que le recours aux expertises est cens&eacute; faciliter et &eacute;clairer les d&eacute;cisions. Ceci dit, cette transformation digitale de la justice n&rsquo;aura pas vocation &agrave; supplanter les magistrats dans leur prise de d&eacute;cision<a href="#_ftn41" name="_ftnref41" title="">[41]</a>.</p> <p>Une autre perspective qui se projette par cette r&eacute;flexion conduit &agrave; se demander &agrave; quel point cette digitalisation de la justice doit garantir l&rsquo;impartialit&eacute; et l&rsquo;ind&eacute;pendance du corps des magistrats, et &eacute;loigner tout contr&ocirc;le du num&eacute;rique, par les processus du codage et d&rsquo;algorithmes<a href="#_ftn42" name="_ftnref42" title="">[42]</a>. Le principe du contradictoire<a href="#_ftn43" name="_ftnref43" title="">[43]</a> marquera notre d&eacute;bat. Il est consid&eacute;r&eacute; comme le fondement du proc&egrave;s &eacute;quitable, et doit &ecirc;tre garanti et affirm&eacute; dans la mesure o&ugrave; la transformation digitale du syst&egrave;me judiciaire ne permet pas de mat&eacute;rialiser le d&eacute;bat contradictoire.</p> <p>Cette &egrave;re digitale de la justice ne doit pas &eacute;vincer les fondamentaux structurant le syst&egrave;me de judicature ni bafouer les droits, les libert&eacute;s et la vie priv&eacute;e des justiciables. &Agrave; cet effet, par pr&eacute;caution de transparence num&eacute;rique, ce qui impose une obligation d&rsquo;information et d&rsquo;explication, les outils et les structures digitales doivent &ecirc;tre con&ccedil;ues et d&eacute;velopp&eacute;es en respectant les dispositions de la loi n&deg; 09-08 relative &agrave; la protection des personnes physiques &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du traitement automatique des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel.</p> <p>Enfin, cette exp&eacute;rience de digitalisation de l&rsquo;appareil judiciaire a d&eacute;montr&eacute; que la r&eacute;ussite de ce processus ne tient pas au seul volet des TIC. L&rsquo;interaction entre le justiciables (&ecirc;tres humains), les processus et les technologies requi&egrave;rent un capital humain avec des comp&eacute;tences appropri&eacute;es et une approche institutionnelle accompagn&eacute;e par un cadre r&eacute;glementaire et l&eacute;gal et des contenus de qualit&eacute; avec une facilit&eacute; d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la justice.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: center;">* *</p> <p>Nul ne peut nier que la transformation digitale de l&rsquo;appareil judiciaire a pris un &eacute;lan important au cours des deux derni&egrave;res d&eacute;cennies. La crise sanitaire du Covid-19 en a amplifi&eacute; la cadence et le rythme. Dans ce contexte assez particulier m&ecirc;lant crise sanitaire et digitalisation des services publics, en particulier de la justice, le Maroc a su traverser et n&eacute;gocier au mieux la pand&eacute;mie, en adoptant une strat&eacute;gie de digitalisation des services publics, une strat&eacute;gie de disruption avec l&rsquo;offre conventionnelle de service public qui se fonde sur une forte capacit&eacute; &agrave; num&eacute;riser les dossiers et &agrave; digitaliser les proc&eacute;dures administratives, notamment judicaires.</p> <p>Il est donc tr&egrave;s difficile d&rsquo;avancer un diagnostic de la situation ou de d&eacute;tecter les effets de ce processus de digitalisation du syst&egrave;me judiciaire, a fortiori d&rsquo;en &eacute;valuer r&eacute;ellement l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et l&rsquo;efficacit&eacute;. La transformation digitale de la justice ne diminue en rien le volume des documents et le temps n&eacute;cessaire pour une proc&eacute;dure judiciaire, afin de cl&ocirc;turer le proc&egrave;s judiciaire. Ce n&rsquo;est pas parce que les piles de dossiers ne sont plus entrepos&eacute;es dans les couloirs que les affaires seront r&eacute;solues.</p> <p>Ceci &eacute;tant, dans un contexte de digitalisation du syst&egrave;me judicaire, la d&eacute;cision de justice -finalit&eacute; recherch&eacute;e derri&egrave;re chaque proc&egrave;s judicaire- constitue un r&eacute;sultat appuy&eacute; par des donn&eacute;es objectives et par des argumentations. Le contexte impose une culture du num&eacute;rique chez tous les professionnels de l&rsquo;appareil judiciaire et des justiciables, une meilleure r&eacute;silience des infrastructures, une cybers&eacute;curit&eacute; et une confiance num&eacute;rique renforc&eacute;es par un ordre juridique en vue de prot&eacute;ger la vie priv&eacute;e des justiciable et de garantir leurs droits et leurs libert&eacute;s.</p> <p>A partir de tout ce qui pr&eacute;c&egrave;de, il ne s&rsquo;agit donc pas, dans cette r&eacute;flexion, de prendre parti sur la n&eacute;cessit&eacute; et le contenu d&rsquo;une transformation digitale de la justice au Maroc ou ailleurs, mais seulement de relever certaines inqui&eacute;tudes qui peuvent compromettre ce chantier national de transformation digitale et d&rsquo;&eacute;volution du service public en g&eacute;n&eacute;ral, d&rsquo;une part&nbsp;; et de voir en quoi la transformation digitale peut &ecirc;tre une opportunit&eacute; pour moderniser le syst&egrave;me judiciaire, de mani&egrave;re &agrave; r&eacute;pondre aux attentes des justiciables en pr&eacute;servant les fondements du proc&egrave;s &eacute;quitable, d&rsquo;autre part.</p> <p>&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr size="1" /> <div id="ftn1"> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> L&#39;expression &laquo;&nbsp;technologies de l&#39;information et de la communication&nbsp;&raquo; d&eacute;signe une combinaison d&#39;informatique et de t&eacute;l&eacute;communications. Elle s&#39;est plus sp&eacute;cialement r&eacute;pandue dans le contexte du r&eacute;seau internet et du multim&eacute;dia, c&#39;est-&agrave;-dire de l&#39;information audiovisuelle num&eacute;ris&eacute;e (images et sons, par opposition aux donn&eacute;es de type texte et chiffres, moins volumineuses, qui constituaient l&#39;essentiel des donn&eacute;es transitant par les r&eacute;seaux jusqu&#39;au d&eacute;veloppement du web et du protocole http). Alexis BAUMANN et Serge BRAUDO, Dictionnaire du droit priv&eacute;, 2022.</p> </div> <div id="ftn2"> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Isabelle COMPIEGNE, La soci&eacute;t&eacute; num&eacute;rique en question(s), Petite biblioth&egrave;que, &Eacute;d. Sciences humaines, 2010, p. 2.</p> </div> <div id="ftn3"> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a> On entend par &laquo;&nbsp;transformation digitale&nbsp;&raquo; les changements culturels, organisationnels et op&eacute;rationnels d&rsquo;un syst&egrave;me ou d&rsquo;une organisation gr&acirc;ce &agrave; une combinaison ad&eacute;quate des progr&egrave;s technologiques apport&eacute;s par la &laquo; r&eacute;volution num&eacute;rique &raquo;, Avis du Conseil &eacute;conomique, social et environnemental, 121e session ordinaire 29 avril 2021, p. 10.</p> </div> <div id="ftn4"> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> St&eacute;phane MAILLARD, Disruption &ndash; Intelligence artificielle, fin du salariat, humanit&eacute; augment&eacute;e, &Eacute;d. Dunod, 2020, p. 4.</p> </div> <div id="ftn5"> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> Le Maroc a mis en &oelig;uvre plusieurs strat&eacute;gies et programmes en vue d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer sa transformation digitale &agrave; savoir&nbsp;: le Maroc Numeric 2013 et le Maroc Digital 2020. Le Royaume s&rsquo;est dot&eacute; d&rsquo;instances sp&eacute;cialis&eacute;es en la mati&egrave;re dont l&rsquo;Agence du d&eacute;veloppement du digital (ADD) et la Commission nationale de contr&ocirc;le de la protection des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel (CNDP).</p> </div> <div id="ftn6"> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title="">[6]</a> Ainsi, le &laquo;&nbsp;digital&nbsp;&raquo; renvoie plut&ocirc;t au tactile et &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience que l&rsquo;utilisateur en retire tandis que le num&eacute;rique vise une technologie num&eacute;rique appliqu&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet en lui-m&ecirc;me. Le terme num&eacute;rique, souvent oppos&eacute; &agrave; l&rsquo;analogique, consiste &agrave; traiter une information sous une forme cod&eacute;e en nombres. Ce terme englobe non seulement l&rsquo;informatique, mais plus largement les t&eacute;l&eacute;communications (t&eacute;l&eacute;phone, radio, t&eacute;l&eacute;vision, ordinateur&hellip;). Le terme digital, du latin &laquo;&nbsp;Digitus&nbsp;&raquo; qui veut dire doigt (trac&eacute; digital, empreinte digitale&hellip;), fait r&eacute;f&eacute;rence aux appareils tactiles dont la manipulation se fait par le biais des doigts. Le terme digital est donc employ&eacute; lorsque l&rsquo;on parle des proc&eacute;d&eacute;s qui am&eacute;liorent l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;utilisateur en proposant des solutions pratiques, souvent tactiles, et qui lui permettent de s&rsquo;adapter &agrave; son environnement. Ainsi le digital renvoie plut&ocirc;t au tactile et &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience que l&rsquo;utilisateur en retire tandis que le num&eacute;rique vise une technologie num&eacute;rique appliqu&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet en lui-m&ecirc;me.</p> </div> <div id="ftn7"> <p><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> Nielsen MORTEN MEYERHOFF, Services publics&nbsp;: une r&eacute;volution num&eacute;rique en marche, &Eacute;d. Informations sociales,&nbsp;2022, p. 50.</p> </div> <div id="ftn8"> <p><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title="">[8]</a> Abdelaaziz Ait Ali, Abdelhak Bassou et autres, La strat&eacute;gie du Maroc face au Covid-19, avril 2020, Policy Papper, p. 7 et 20.</p> </div> <div id="ftn9"> <p><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title="">[9]</a> Dahir n&deg; 1-03-197 du 16 ramadan 1424 (11 novembre 2003), modifiant et compl&eacute;tant le Code p&eacute;nal, Bulletin Officiel n&deg; 5184, 5 f&eacute;vrier 2004.</p> </div> <div id="ftn10"> <p><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title="">[10]</a> Dahir n&deg;&nbsp;1-07-129 du 19 Kaada 1428 (30 novembre 2007), Bulletin Officiel n&deg; 5584 du 25 kaada 1428 (6 d&eacute;cembre 2007), p. 1357.</p> </div> <div id="ftn11"> <p><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title="">[11]</a> Ensemble des proc&eacute;d&eacute;s visant &agrave; crypter, via l&#39;utilisation de codes secrets ou de cl&eacute;s de d&eacute;cryptage, des informations pour en assurer la confidentialit&eacute; entre l&#39;&eacute;metteur et le destinataire.</p> </div> <div id="ftn12"> <p><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title="">[12]</a> Cette loi, m&ecirc;me si elle offrait un cadre juridique pour la signature &eacute;lectronique, a souvent &eacute;t&eacute; critiqu&eacute;e pour plusieurs lacunes. Il s&#39;agit entre autres : -des carences au niveau du r&eacute;gime probatoire, jug&eacute; rigide et inadapt&eacute; aux transactions commerciales courantes pass&eacute;es &agrave; distance&nbsp;; -d&#39;une loi qui se limitait &agrave; la signature &eacute;lectronique, desservie &agrave; l&#39;&eacute;poque par Barid Al-Maghrib comme seul prestataire de confiance reconnu dans le pays&nbsp;; -d&#39;un r&eacute;gime juridique jug&eacute; complexe avec plusieurs ambigu&iuml;t&eacute;s, en raison du caract&egrave;re purement technique de la loi en question&nbsp;; -d&#39;une loi qui ne d&eacute;finit pas d&#39;organe de contr&ocirc;le.</p> </div> <div id="ftn13"> <p><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title="">[13]</a> L&rsquo;article 1er de la loi n&deg; 09-08 d&eacute;finit les donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel comme &eacute;tant toute information de quelque nature qu&rsquo;elle soit et ind&eacute;pendamment de son support, y compris le son et l&rsquo;image, concernant une personne physique identifi&eacute;e ou identifiable. En droit fran&ccedil;ais, selon l&#39;article 2 de la loi n&deg; 78-17 du 6 janvier 1978 relative &agrave; l&#39;informatique, aux fichiers et aux libert&eacute;s, modifi&eacute;e par la loi du 6 ao&ucirc;t 2004, et par les articles 9 et 10 du r&egrave;glement europ&eacute;en (UE) 2016/679 du Parlement europ&eacute;en et du Conseil du 27 avril 2016, sont consid&eacute;r&eacute;es comme des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel l&rsquo;ensemble des informations relatives &agrave; une personne physique identifi&eacute;e ou identifiable, directement ou indirectement, par r&eacute;f&eacute;rence &agrave; un ou plusieurs &eacute;l&eacute;ments qui lui sont propres. Figurent parmi les donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel&nbsp;: -les donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel relatives &agrave; l&#39;origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l&#39;appartenance syndicale ainsi que les donn&eacute;es g&eacute;n&eacute;tiques, les donn&eacute;es biom&eacute;triques, les donn&eacute;es concernant la sant&eacute; ou concernant la vie sexuelle ou l&#39;orientation sexuelle&nbsp;; -les donn&eacute;es relatives aux infractions sont quant &agrave; elles, au sens du r&egrave;glement g&eacute;n&eacute;ral sur la protection des donn&eacute;es, les donn&eacute;es relatives aux condamnations p&eacute;nales, aux infractions ou aux mesures de s&ucirc;ret&eacute; connexes.</p> </div> <div id="ftn14"> <p><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title="">[14]</a> Dahir n&deg; 1-09-15 du 22 safar 1430 (18 f&eacute;vrier 2009), Bulletin Officiel n&deg; 5714 du 7 rabii I 1430 (5 mars 2009).</p> </div> <div id="ftn15"> <p><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title="">[15]</a> Afin de faciliter sa reconnaissance par l&rsquo;Union europ&eacute;enne, le l&eacute;gislateur marocain s&rsquo;est grandement inspir&eacute; des textes communautaires et en particulier fran&ccedil;ais en la mati&egrave;re. On retrouve ainsi dans ce texte les m&ecirc;mes principes que dans ses homologues europ&eacute;ens&nbsp;: -un traitement des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel doit avoir une finalit&eacute; pr&eacute;cise, &agrave; laquelle il convient de se tenir, et une dur&eacute;e de mise en &oelig;uvre limit&eacute;e, en fonction de la finalit&eacute;&nbsp;; un strict principe de proportionnalit&eacute; doit ainsi &ecirc;tre respect&eacute;&nbsp;: -seules les donn&eacute;es permettant l&rsquo;atteinte de la finalit&eacute; fix&eacute;e doivent &ecirc;tre manipul&eacute;es&nbsp;; -les traitements doivent faire l&rsquo;objet d&rsquo;une d&eacute;claration ou d&rsquo;une demande d&rsquo;autorisation, en fonction de leur confidentialit&eacute;&nbsp;; -ils doivent &ecirc;tre s&eacute;curis&eacute;s, en particulier pour &eacute;viter tout vol ou fuite des donn&eacute;es&nbsp;; -ils doivent &ecirc;tre mis en &oelig;uvre en toute transparence. Les personnes concern&eacute;es doivent &ecirc;tre inform&eacute;es et ont un droit de regard sur l&rsquo;utilisation de leurs donn&eacute;es.</p> </div> <div id="ftn16"> <p><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title="">[16]</a> Dahir n&deg; 1-18-15 joumada II 1439 (22 f&eacute;vrier 2018), Bulletin Officiel n&deg; 6670 du Chaabane 1439 (mai 2018), p. 1142.</p> </div> <div id="ftn17"> <p><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title="">[17]</a> D&rsquo;autres lois ont &eacute;t&eacute; adopt&eacute;es dans une optique r&eacute;pressive, &agrave; savoir&nbsp;: -la loi n&deg; 132-13 portant approbation du protocole additionnel &agrave; la convention europ&eacute;enne pour la protection des personnes &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du traitement automatis&eacute; des donn&eacute;es &agrave; caract&egrave;re personnel promulgu&eacute;e par le dahir n&deg; 1-14-136 du 3 chaoual 1435, Bulletin Officiel (31 juill.2014) n&deg; 6288, 4 septembre 2014)&nbsp;; -la loi n&deg; 88-13 promulgu&eacute;e par le dahir n&deg; 1-16-122 du 6 kaada 1437 (10 ao&ucirc;t 2016), relative &agrave; la presse et &agrave; l&rsquo;&eacute;dition, Bulletin Officiel n&deg; 6522, 1er d&eacute;cembre 2016.</p> </div> <div id="ftn18"> <p><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title="">[18]</a> Dahir n&deg; 1-20-06 du 11 rejeb 1441 (6 mars 2020), Bulletin Officiel n&deg; 6866 du 6 mars 2020.</p> </div> <div id="ftn19"> <p><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title="">[19]</a> Mis en &oelig;uvre par l&rsquo;arr&ecirc;t&eacute; conjoint du ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur et du ministre de l&#39;Economie et des Finances et de la R&eacute;forme de l&#39;administration, n&deg;&nbsp;2332-20, 02 octobre 2020.</p> </div> <div id="ftn20"> <p><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title="">[20]</a> D&rsquo;autres circulaires ont &eacute;t&eacute; &eacute;mises au sujet de l&rsquo;application de la loi n&deg;&nbsp;59-19, &agrave; savoir&nbsp;: -la circulaire du ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur n&deg; D 27 94 en date du 21 avril 2021 au sujet de l&#39;application des dispositions de la loi n&deg; 55-19 relative &agrave; la simplification des proc&eacute;dures et des formalit&eacute;s administratives&nbsp;; -la circulaire du chef du gouvernement n&deg; 20-2020 du 24 d&eacute;cembre 2020.</p> </div> <div id="ftn21"> <p><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title="">[21]</a> Le Maroc s&rsquo;est engag&eacute; depuis 2011, sous la conduite du roi, sur la voie du renforcement de ses capacit&eacute;s nationales de s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;information et de la consolidation de la confiance num&eacute;rique. Dans la continuit&eacute; des actions ainsi entreprises, le Royaume s&rsquo;est dot&eacute; en 2012 d&rsquo;une Strat&eacute;gie nationale de cybers&eacute;curit&eacute; et d&rsquo;une directive nationale de la s&eacute;curit&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;information applicable depuis 2014 aux administrations et aux organismes publics. Pour acc&eacute;l&eacute;rer la mont&eacute;e en puissance de ce dispositif, l&rsquo;administration de la d&eacute;fense nationale (ADN) a &eacute;galement &eacute;labor&eacute; en 2016 un d&eacute;cret fixant le dispositif de protection des syst&egrave;mes d&rsquo;informations sensibles (SIS) des infrastructures d&rsquo;importance vitale. Ce texte a &eacute;t&eacute; compl&eacute;t&eacute; par l&rsquo;&eacute;laboration en 2018 d&rsquo;un arr&ecirc;t&eacute; du chef du gouvernement fixant les crit&egrave;res d&rsquo;homologation des prestataires d&rsquo;audit des SIS des infrastructures d&rsquo;importance vitale et les modalit&eacute;s de d&eacute;roulement de l&rsquo;audit.&nbsp;</p> </div> <div id="ftn22"> <p><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title="">[22]</a> Dahir n&deg; 1-20-69 du 4 hija 1441 (25 juillet 2020) portant promulgation de la loi n&deg; 05-20 relative &agrave; la cyber-s&eacute;curit&eacute;, Bulletin Officiel n&ordm; 6906 &ndash; 16 hija 1441 (6-8-2020), p. 1294.</p> </div> <div id="ftn23"> <p><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title="">[23]</a> Dahir n&deg; 1-20-100 du 16 joumada I 1442 (31 d&eacute;cembre 2020), Bulletin Officiel n&ordm; 6970 du 4 chaabane 1442 (18 mars 2021), p. 535.</p> </div> <div id="ftn24"> <p><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title="">[24]</a> La CNDP assure une mission d&#39;information et de sensibilisation aupr&egrave;s des individus des organismes et des institutions publiques et priv&eacute;es. A cet effet, elle veille &agrave;&nbsp;: informer les personnes physiques sur les droits que leur conf&egrave;re le nouveau cadre juridique r&eacute;glementant l&#39;utilisation de leurs donn&eacute;es personnelles au Maroc&nbsp;; conseiller et accompagner les individus en vue de se pr&eacute;munir contre tout abus d&#39;utilisation de leurs donn&eacute;es personnelles&nbsp;; sensibiliser les organismes publics et priv&eacute;s sur leurs obligations et les meilleures pratiques en mati&egrave;re de traitement des donn&eacute;es personnelles ; conseiller et accompagner les responsables de traitement dans la mise en &oelig;uvre du processus de conformit&eacute; aux dispositions de la loi n&deg;&nbsp;09-08 et de ses textes d&#39;application ; expliquer aux op&eacute;rateurs &eacute;conomiques les r&egrave;gles et les m&eacute;canismes r&eacute;gissant le transfert des donn&eacute;es personnelles &agrave; l&#39;&eacute;tranger.</p> </div> <div id="ftn25"> <p><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title="">[25]</a> Promulgu&eacute;e par le dahir n&deg; 1-17-27, Bulletin Officiel n&deg; 6604 du 14 septembre 2017.</p> </div> <div id="ftn26"> <p><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title="">[26]</a> Une notion prot&eacute;iforme qui donne un aper&ccedil;u des transformations digitales de l&rsquo;administration publique et de l&rsquo;&eacute;mergence du num&eacute;rique dans les services publics par le d&eacute;ploiement des TIC.</p> </div> <div id="ftn27"> <p><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title="">[27]</a> Achim STEINER, Strat&eacute;gie Num&eacute;rique&nbsp;: 2022-2025, Programme des Nations unies pour le d&eacute;veloppement&nbsp;: PNUD, Digital-PNUD, 2022, p. 3.</p> </div> <div id="ftn28"> <p><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title="">[28]</a> Antoine GARAPON et Jean LASSEGUE, Justice digitale : r&eacute;volution graphique et rupture anthropologique, Paris, Presses Universitaires de France-Humensis, 2018, p. 19‑165.</p> </div> <div id="ftn29"> <p><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title="">[29]</a> Dirk DRAHEIM, On the narratives and background narratives of e-government, Proceedings of the 53rd Hawaii International Conference on System Sciences, IEEE, 2020 p.&nbsp;2114&ndash;2122.</p> </div> <div id="ftn30"> <p><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title="">[30]</a> La circulaire n&deg;&nbsp;2/2020 en date du 1er avril 2020 du minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;conomie et des Finances, a permis la cr&eacute;ation du premier bureau d&rsquo;ordre digital, au Maroc, qui permet aux citoyens, aux entreprises, aux administrations et aux organismes publics de d&eacute;poser ainsi leurs courriers pour les administrations concern&eacute;es, en recevant un accus&eacute; de r&eacute;ception. Le portail du bureau d&rsquo;ordre digital est accessible &agrave; partir du lien URL suivant : https://courrier.gov.ma/virtualbo/.</p> </div> <div id="ftn31"> <p><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title="">[31]</a> Dahir n&deg;&nbsp;1-02-255 du 25 rejeb 1423&nbsp;(3 octobre 2002).</p> </div> <div id="ftn32"> <p><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title="">[32]</a> Elle contiendra les adresses &eacute;lectroniques des avocats, des huissiers de justice et des experts, des administrations publiques et de toute partie qui le demande.</p> </div> <div id="ftn33"> <p><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" title="">[33]</a> Michael BOJANG, Embracing E-Government during the Covid-19 Pandemic and Beyond: Insights from the Gambia, 2020, p. 56.</p> </div> <div id="ftn34"> <p><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" title="">[34]</a> Lo&iuml;c CADIET, L&rsquo;open data des d&eacute;cisions de justice, Mission d&rsquo;&eacute;tude et de pr&eacute;figuration sur l&rsquo;ouverture au public des d&eacute;cisions de justice, 2017, p.&nbsp;30.</p> </div> <div id="ftn35"> <p><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" title="">[35]</a> Antoine GARAPON et Jean LASSEGUE, Justice digitale&nbsp;et les risques de la justice pr&eacute;dictive, P.U. d&rsquo;Aix-Marseille, 2021, p. 45-81.&nbsp;</p> </div> <div id="ftn36"> <p><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" title="">[36]</a> C&eacute;dric VILLANI, Donner un sens &agrave; l&rsquo;intelligence artificielle&nbsp;: pour une strat&eacute;gie nationale et europ&eacute;enne,2018&nbsp;, p.&nbsp;120.</p> </div> <div id="ftn37"> <p><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" title="">[37]</a> Une &laquo;&nbsp;Legaltech&nbsp;&raquo; se d&eacute;finit comme une entreprise du num&eacute;rique innovante, qui d&eacute;veloppe une offre de services juridiques d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;s aux professionnels, aux particuliers et aux entreprises. Il peut s&rsquo;agir, &agrave; titre d&rsquo;exemple, de fournir des documents juridiques personnalis&eacute;s &agrave; ses clients, permettre en plus aux clients de contacter les avocats partenaires&nbsp;; assurer une assistance en ligne&nbsp;; aider &agrave; la cr&eacute;ation d&#39;entreprise en ligne&nbsp;: SARL ou EURL, SAS ou SASU, microentreprises&hellip;&nbsp;; fournir des guides juridiques consultables gratuitement sur le site&hellip;</p> </div> <div id="ftn38"> <p><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" title="">[38]</a> Paul JANUEL, &laquo;&nbsp;Les r&eacute;ticences du milieu judiciaire aux legaltech&nbsp;&raquo;, Dalloz Actualit&eacute;, 23 juillet 2019, p. 87.</p> </div> <div id="ftn39"> <p><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" title="">[39]</a> Antoine GARAPON et Jean LASSEGUE, ouvr. cit&eacute;, p. 199.</p> </div> <div id="ftn40"> <p><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" title="">[40]</a> Alexandra BAHARY-DIONNE, &laquo;&nbsp;L&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la justice en contexte num&eacute;rique : l&rsquo;information juridique par et pour les justiciables sur les m&eacute;dias sociaux&nbsp;&raquo;, Revue&nbsp;Windsor Yearbook of Access to Justice / Recueil annuel de Windsor d&#39;acc&egrave;s &agrave; la justice, Volume 35, 2018, p.&nbsp;337&ndash;362.</p> </div> <div id="ftn41"> <p><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" title="">[41]</a> Emanuel JEULAND, Intelligence artificielle et justice : une approche interhumaniste, Paris, LGDJ, 2019, p. 208-213.</p> </div> <div id="ftn42"> <p><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" title="">[42]</a> Jean-Beno&icirc;t HUBIN, Herv&eacute; JACQUEMIN et Beno&icirc;t MICHAUX, Le juge et l&rsquo;algorithme: juges augment&eacute;s ou justice diminu&eacute;e ?, coll. Collection du CRIDS, Bruxelles, Larcier Legal, 2019, p. 217.</p> </div> <div id="ftn43"> <p><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" title="">[43]</a> Le principe du contradictoire impose que les parties puissent d&eacute;battre sur les diff&eacute;rents &eacute;l&eacute;ments du litige ce qui, appliqu&eacute; &agrave; la mati&egrave;re p&eacute;nale, impose que les parties puissent d&eacute;battre du bien-fond&eacute; des reproches formul&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la personne mise en cause ou poursuivie (droit de prendre connaissance des &eacute;l&eacute;ments produits).</p> </div> </div>