<p>Note sur l&rsquo;article&nbsp;: Cet article est extrait de la th&egrave;se intitul&eacute;e Le droit international &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve du terrorisme. R&eacute;flexion sur le recours &agrave; la force contre les groupes arm&eacute;es non &eacute;tatiques qualifi&eacute;s &laquo;&nbsp;terroristes&nbsp;&raquo; dans le cadre de l&rsquo;op&eacute;ration Serval au Mali et ses suites, dirig&eacute;e par Mme Danielle Cabanis, et soutenue &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; Toulouse Capitole en 2023.</p> <p>&nbsp;</p> <p>Une tentative d&rsquo;institutionnalisation de la lutte contre le terrorisme a &eacute;t&eacute; esquiss&eacute;e dans le cadre d&rsquo;un groupe de cinq &Eacute;tats d&eacute;nomm&eacute; G5 Sahel. La cr&eacute;ation du G5 Sahel r&eacute;pond &agrave; une volont&eacute; d&rsquo;institutionnaliser. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une r&eacute;ponse, ce qui n&rsquo;&eacute;tait le cas jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent, afin de mieux lutter contre le terrorisme dont il faut &eacute;tudier le fondement (I). Il faut ajouter &agrave; cela, l&rsquo;&eacute;largissement de la coop&eacute;ration avec d&rsquo;autres institutions internationales visant &agrave; son renforcement (II).</p> <p>&nbsp;</p> <h2>I. Le fondement de l&rsquo;institutionnalisation de la r&eacute;ponse contre des groupes terroristes</h2> <p>L&rsquo;intervention militaire fran&ccedil;aise n&rsquo;a pas suffi pour &eacute;radiquer la menace li&eacute;e aux groupes arm&eacute;s non &eacute;tatiques se livrant &agrave; des actes de terrorisme. C&rsquo;est devenu un probl&egrave;me non pas du seul Mali mais du Sahel. Ce cadre de r&eacute;ponse bilat&eacute;ral ne semble plus suffisant. Cinq &Eacute;tats du Sahel ont conclu un trait&eacute; qui d&eacute;finit le cadre juridique de l&rsquo;organisation G5 Sahel&nbsp;(A). Dans ce cadre, la r&eacute;ponse des &Eacute;tats se caract&eacute;rise par la cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe destin&eacute;e &agrave; lutter contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. Le cadre juridique relatif &agrave; la cr&eacute;ation du G5 Sahel</h3> <p>Etudier le cadre juridique du G5 Sahel implique d&rsquo;analyser le trait&eacute; qui a fond&eacute; cette organisation (1), aux objectifs apparemment s&eacute;duisants mais potentiellement lacunaires (2).</p> <h4>&nbsp;</h4> <h4>1. Le contenu du trait&eacute; portant cr&eacute;ation du G5 Sahel</h4> <p>Le trait&eacute; portant cr&eacute;ation du G5 Sahel s&rsquo;inscrit d&rsquo;abord dans un contexte o&ugrave; les groupes arm&eacute;s qualifi&eacute;s de terroristes sont de plus en plus pr&eacute;sents comme le groupe de soutien &agrave; l&rsquo;islam et aux musulmans (GSIM) et &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat islamique au grand Sahara (EIGS). Les activit&eacute;s de ces groupes &laquo;&nbsp;terroristes&nbsp;&raquo; ne sont plus circonscrites au seul territoire du Mali. Elles affectent d&rsquo;autres &Eacute;tats frontaliers : le Niger et le Burkina Faso. Il faut ajouter &agrave; cela la Mauritanie, qui partage aussi une fronti&egrave;re avec le Mali. En revanche, compar&eacute;e au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la Mauritanie semble quant &agrave; elle, &eacute;pargn&eacute;e par la menace. Enfin, le Tchad, qui partage une fronti&egrave;re avec le Niger, est le cinqui&egrave;me &Eacute;tat partie &agrave; la convention cr&eacute;ant l&rsquo;organisation du G5 Sahel. Les attaques du GSIM et de l&rsquo;EIGS se r&eacute;gionalisent<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a> car elles touchent le territoire de diff&eacute;rents &Eacute;tats que ce soit au niveau de la pr&eacute;paration de l&rsquo;acte, de son accomplissement et de l&rsquo;utilisation par ces groupes du territoire d&rsquo;au moins un des &Eacute;tats comme lieu de refuge apr&egrave;s commission des actes. Il est donc essentiel pour ces &Eacute;tats de s&rsquo;entendre sur une r&eacute;ponse collective pour lutter contre des adversaires &laquo;&nbsp;insaisissables&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>.</p> <p>La cr&eacute;ation du G5 Sahel traduit une volont&eacute; de mutualiser des efforts dans la lutte contre l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; notamment par la coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a>. En effet, d&egrave;s le pr&eacute;ambule du trait&eacute; du G5 Sahel, le paragraphe 1er pr&eacute;cise l&rsquo;objectif de la coop&eacute;ration, motiv&eacute;e par l&rsquo;existence de &laquo; liens s&eacute;culaires et multiformes qui unissent les peuples du Sahel &raquo;. Ce sont ces liens qui justifient la mise en commun des efforts selon le paragraphe 2 pour : &laquo; conjuguer les efforts en vue de faire du Sahel un espace de paix, de prosp&eacute;rit&eacute; et de concorde&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a>. Il en r&eacute;sulte que la r&eacute;ponse ne peut &ecirc;tre que collective. Ainsi, le paragraphe 3 pr&eacute;cise l&rsquo;existence de &laquo; d&eacute;fis de la s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;veloppement &raquo; auxquels tous les &Eacute;tats semblent imm&eacute;diatement confront&eacute;s. Il faut donc s&rsquo;inscrire dans le cadre du &laquo; renforcement de la paix et de la s&eacute;curit&eacute;, la lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re &raquo;<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a>.</p> <p>Dans le paragraphe 8, les Etats prononcent la &laquo; ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et r&eacute;affirment leur d&eacute;termination &agrave; pr&eacute;server l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale des &Eacute;tats et &agrave; mener, ensemble une action r&eacute;solue en vue d&rsquo;assurer la s&eacute;curit&eacute; dans l&rsquo;espace sah&eacute;lien &raquo;<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a>. C&rsquo;est en d&eacute;crivant la menace comme essentielle au niveau de la s&eacute;curit&eacute; que les &Eacute;tats parties affirment : &laquo; leur ferme volont&eacute; commune de coop&eacute;rer entre eux et de n&eacute;gocier en commun avec les partenaires techniques et financiers, publics et priv&eacute;s pour trouver des solutions harmonieuses aux probl&egrave;mes de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;veloppement des &Eacute;tats du G5 Sahel<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a>&nbsp;&raquo;.</p> <p>De ce qui pr&eacute;c&egrave;de, il d&eacute;coule une prise en compte s&eacute;rieuse par les chefs d&rsquo;&Eacute;tat, des d&eacute;fis que posent en particulier le terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re. Bien que le terme &laquo;&nbsp;terrorisme&nbsp;&raquo; soit mentionn&eacute; deux fois dans l&rsquo;expos&eacute; des motifs du trait&eacute;, sans d&rsquo;ailleurs fournir de d&eacute;finition, et la &laquo; criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re &raquo;, les &Eacute;tats entendraient s&rsquo;inscrire dans une solidarit&eacute; communautaire. Cette solidarit&eacute; partag&eacute;e en th&eacute;orie peut &ecirc;tre d&eacute;duite du paragraphe 8 pr&eacute;cit&eacute; du pr&eacute;ambule se r&eacute;f&eacute;rant &agrave; la formule &laquo; espace sah&eacute;lien &raquo;. Cette coop&eacute;ration endog&egrave;ne institutionnalis&eacute;e contre le terrorisme ou la menace terroriste constitue sans doute un nouvel apport. Cependant, cette solidarit&eacute; commune voulue se heurte aux capacit&eacute;s de financement. Il y a une volont&eacute; d&rsquo;&eacute;tablir un ordre sah&eacute;lien avec l&rsquo;appui d&rsquo;autres acteurs. C&rsquo;est dans ce sens que la coop&eacute;ration est &eacute;largie &agrave; des &laquo; partenaires techniques et financiers, publics ou priv&eacute;s afin de parvenir &agrave; une r&eacute;ponse face aux probl&egrave;mes de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;veloppement<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a> &raquo;.</p> <p>Le dispositif du trait&eacute; portant cr&eacute;ation du G5 Sahel est constitu&eacute; de vingt articles. Ces articles sont r&eacute;partis en titres, au nombre de sept, avec un titre pr&eacute;liminaire relatif &agrave; la d&eacute;finition des termes que les parties jugent n&eacute;cessaires. Il s&rsquo;agit des principaux organes : le G5 Sahel, conf&eacute;rence, conseil des ministres, secr&eacute;tariat permanent et des comit&eacute;s de coordination. Le titre I d&eacute;finit principalement la nature juridique de l&rsquo;organisation en pr&eacute;cisant sa composition et ses caract&eacute;ristiques &agrave; savoir &laquo; un cadre institutionnel de coordination et de suivi de coop&eacute;ration r&eacute;gionale d&eacute;nomm&eacute;e G5 Sahel &raquo;. Les cinq &Eacute;tats reconnaissent express&eacute;ment au G5 Sahel, une personnalit&eacute; juridique conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 2. En effet, au regard de l&rsquo;expos&eacute; des motifs &eacute;nonc&eacute; dans le pr&eacute;ambule, l&rsquo;attribution de la personnalit&eacute; juridique permet au G5 Sahel en tant qu&rsquo;organisation permanente de r&eacute;pondre aux besoins formul&eacute;s par les &Eacute;tats.</p> <p>Compte tenu des objectifs qui lui sont assign&eacute;s, une organisation internationale devient un acteur de la vie internationale afin d&rsquo;entretenir des rapports juridiques aussi bien avec d&rsquo;autres sujets du droit international qu&rsquo;avec les ressortissants des &Eacute;tats<a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a>. En suivant ce raisonnement, le G5 Sahel dont l&rsquo;un des objectifs principaux est la s&eacute;curit&eacute; et le d&eacute;veloppement dans un environnement notamment affect&eacute; par le&nbsp;&laquo;&nbsp;terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re&nbsp;&raquo; ne pouvait qu&rsquo;&ecirc;tre pourvu de la capacit&eacute; juridique pour r&eacute;aliser ses objectifs. Il &eacute;tait donc essentiel de conf&eacute;rer aux organes du G5 Sahel les comp&eacute;tences n&eacute;cessaires afin de r&eacute;pondre &agrave; la volont&eacute; des &Eacute;tats. L&rsquo;attribution de la personnalit&eacute; juridique permet in concreto &agrave; l&rsquo;organisation d&rsquo;exercer toutes les comp&eacute;tences y compris implicites, n&eacute;cessaires &agrave; la r&eacute;alisation des objectifs r&eacute;sultant de la sp&eacute;cialit&eacute; de l&rsquo;organisation, et notamment de ses comp&eacute;tences<a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a>. L&rsquo;article 3 pr&eacute;cise que le si&egrave;ge est &eacute;tabli &agrave; Nouakchott, avec la possibilit&eacute; de le d&eacute;placer dans d&rsquo;autres &Eacute;tats membres<a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a>.</p> <p>Le titre II &eacute;nonce l&rsquo;objet du G5 Sahel, c&rsquo;est-&agrave;-dire les raisons pour lesquelles l&rsquo;organisation doit &oelig;uvrer. En ce sens, l&rsquo;article 4 d&eacute;termine les diff&eacute;rents objets du G5 Sahel qui viserait &agrave; instaurer un ordre sah&eacute;lien de paix et s&eacute;curit&eacute;. L&rsquo;article 5 &eacute;num&egrave;re les actions &agrave; accomplir. Dans ce sens, il est sugg&eacute;r&eacute; que toutes les actions de d&eacute;veloppement en faveur des populations sont subordonn&eacute;es &agrave; l&rsquo;objectif de la paix et de la s&eacute;curit&eacute;.</p> <p>Quant au titre III, il est consacr&eacute; aux diff&eacute;rents organes de l&rsquo;organisation et &agrave; leur fonctionnement. L&rsquo;article 6 r&eacute;git les principaux organes du G5 Sahel &agrave; savoir&nbsp;: la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats, le conseil des ministres, le secr&eacute;tariat permanent, les comit&eacute;s de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; et les comit&eacute;s nationaux. L&rsquo;article 7 quant &agrave; lui, d&eacute;finit la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats comme &laquo; L&rsquo;organe supr&ecirc;me du G5 Sahel. Elle est l&rsquo;organe de d&eacute;cision. Elle fixe les grandes orientations et les options strat&eacute;giques (&hellip;)&nbsp;&raquo;&nbsp;; le paragraphe 3 du m&ecirc;me article dit que la conf&eacute;rence se &laquo; r&eacute;unit en session ordinaire une fois par an. Elle peut se r&eacute;unir en session extraordinaire sur convocation du pr&eacute;sident de la conf&eacute;rence ou &agrave; la demande d&rsquo;un ou plusieurs chefs d&rsquo;&Eacute;tat en tant que de besoin &raquo;.</p> <p>L&rsquo;article 8 stipule que le conseil des ministres est l&rsquo;&laquo; organe statutaire de la mise en &oelig;uvre de la politique du G5 Sahel, telle que d&eacute;finie par la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats. Il assure le pilotage et l&rsquo;impulsion strat&eacute;gique&nbsp;&raquo;. Le conseil des ministres est constitu&eacute; par les membres de l&rsquo;ex&eacute;cutif de chaque &Eacute;tat membre. Il s&rsquo;agit des ministres en charge du d&eacute;veloppement des &Eacute;tats parties. De plus, selon le paragraphe 3 (I) de l&rsquo;article 8, le conseil des ministres est tenu de &laquo; veiller &agrave; l&rsquo;ex&eacute;cution des directives de la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats &raquo; ; II, de &laquo; formuler des recommandations &agrave; l&rsquo;attention de la conf&eacute;rence sur toute action visant &agrave; la r&eacute;alisation de ses objectifs &raquo;; &eacute;galement de &laquo;&nbsp;nommer le secr&eacute;tariat permanent et les principaux responsables &raquo; (III) ; et de &laquo;&nbsp;remplir toutes les autres fonctions qui lui sont confi&eacute;es par la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats &raquo;.</p> <p>Le conseil des ministres est pourvu d&rsquo;une comp&eacute;tence normative, de nomination, de recommandation<a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a>.</p> <p>L&rsquo;article 10 est consacr&eacute; au secr&eacute;tariat permanent. En effet, cet organe est plac&eacute; sous l&rsquo;autorit&eacute; du conseil des ministres. En tant qu&rsquo;organe statutaire, il appartient donc au conseil des ministres d&rsquo;adopter des r&egrave;gles qui doivent d&eacute;finir le fonctionnement du secr&eacute;tariat permanent dont le mandat est de quatre ans renouvelables selon l&rsquo;article 11. Le secr&eacute;tariat permanent en particulier le secr&eacute;taire permanent, est assur&eacute; par rotation par le ressortissant de chaque &Eacute;tat membre sauf l&rsquo;&Eacute;tat qui abrite le si&egrave;ge permanent conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 12. Le secr&eacute;tariat permanent est consid&eacute;r&eacute; comme l&rsquo;organe ex&eacute;cutif du G5 Sahel<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a>. L&rsquo;organe est d&eacute;nomm&eacute; &laquo;&nbsp;secr&eacute;tariat ex&eacute;cutif&nbsp;&raquo; du G5 Sahel. De plus, un comit&eacute; de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; est vis&eacute; par l&rsquo;article 13 qui &laquo;&nbsp;regroupe les chefs d&rsquo;&eacute;tat-major et les responsables d&ucirc;ment mandat&eacute;s pour les questions de s&eacute;curit&eacute; par les &Eacute;tats membres&nbsp;&raquo;. Mais aucune autre pr&eacute;cision n&rsquo;est apport&eacute;e au fonctionnement de ce comit&eacute; de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute;. Sont institu&eacute;s des comit&eacute;s nationaux de coordination des actions du G5 Sahel, qui, aux termes de l&rsquo;article 14, sont mis en place par chaque &Eacute;tat membre et entretiennent une &eacute;troite collaboration avec le secr&eacute;tariat permanent. Ces comit&eacute;s sont plac&eacute;s sous l&rsquo;autorit&eacute;s du conseil des ministres.</p> <p>Au niveau de chaque &Eacute;tat, &laquo; le pr&eacute;sident du comit&eacute; de coordination national est le point focal du G5 Sahel&nbsp;&raquo;. Le comit&eacute; national de coordination repr&eacute;sente l&rsquo;interface entre le secr&eacute;tariat permanent et l&rsquo;&Eacute;tat ainsi que l&rsquo;a expliqu&eacute; un haut responsable de l&rsquo;antenne focale du Mali<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a>.</p> <p>Au regard de la structure et du fonctionnement des organes, le G5S, en tant qu&rsquo;organisation inter&eacute;tatique traduit la volont&eacute; de ses fondateurs d&rsquo;instituer l&rsquo;organisation dans la dur&eacute;e dans la lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re.</p> <p>L&rsquo;article 4 implique le caract&egrave;re permanent de l&rsquo;organisation eu &eacute;gard aux objectifs qui y sont libell&eacute;s notamment le &laquo; cadre strat&eacute;gique d&rsquo;intervention permettant d&rsquo;am&eacute;liorer les conditions de vie des population &raquo;, et associ&eacute; au &laquo;&nbsp;d&eacute;veloppement et s&eacute;curit&eacute;, soutenus par la d&eacute;mocratie et la bonne gouvernance &raquo;. Il ressort que la r&eacute;alisation de ces objectifs impliquerait n&eacute;cessairement un temps long pour la mise en place d&rsquo;institutions plus solides au niveau de chaque &Eacute;tat et d&rsquo;assurer une grande solidarit&eacute; entre les &Eacute;tats membres.</p> <p>&nbsp;</p> <p><a name="_Toc141890179"></a> 2. La port&eacute;e du trait&eacute;</p> <p>Les cinq &Eacute;tats qui constituent l&rsquo;organisation G5 Sahel n&rsquo;ont pas, a priori pr&eacute;vu d&rsquo;ouvrir le trait&eacute; &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion d&rsquo;autres &Eacute;tats. En effet, l&rsquo;intitul&eacute; du titre du trait&eacute; : &laquo; convention portant cr&eacute;ation du G5 Sahel &raquo; implique que les d&eacute;fis relatifs &agrave; la &laquo;&nbsp;s&eacute;curit&eacute; et au d&eacute;veloppement &raquo; ne concernent que les cinq &Eacute;tats. Le champ d&rsquo;application spatiale du trait&eacute; reste limit&eacute;. En effet, si l&rsquo;intitul&eacute; semble limiter la port&eacute;e du texte &agrave; ces cinq &Eacute;tats, une autre interpr&eacute;tation peut inciter &agrave; sugg&eacute;rer une autre hypoth&egrave;se. En effet, d&egrave;s le pr&eacute;ambule, le terme Sahel est mentionn&eacute; dans les deux premiers paragraphes et dans le sixi&egrave;me. Dans le paragraphe 4, il est mentionn&eacute; r&eacute;gion du Sahel, suivi d&rsquo;une &eacute;num&eacute;ration des menaces ou d&eacute;fis qui affectent ladite r&eacute;gion notamment le &laquo; terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re &raquo;.</p> <p>Dans le paragraphe 8, il est mentionn&eacute; espace sah&eacute;lien. Mais &agrave; aucun moment dans le trait&eacute;, les r&eacute;dacteurs ne d&eacute;finissent pr&eacute;cis&eacute;ment le terme &laquo; Sahel &raquo;. Il y a, en ce sens, un usage indistinct du terme. Une situation qui peut raisonnablement conduire d&rsquo;autres &Eacute;tats &agrave; se consid&eacute;rer concern&eacute;s par les d&eacute;fis &eacute;nonc&eacute;s dans le texte, et donc &agrave; pr&eacute;tendre &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion. C&rsquo;est le cas par exemple le S&eacute;n&eacute;gal, qui avait manifest&eacute; sa volont&eacute; d&rsquo;adh&eacute;rer.</p> <p>L&rsquo;absence de d&eacute;finition claire au terme &laquo; Sahel &raquo; ne constitue pas un probl&egrave;me du point de vue juridique. D&rsquo;abord parce que dans le trait&eacute;, le terme G5 Sahel est simplement d&eacute;fini comme constituant les cinq &Eacute;tats pr&eacute;cit&eacute;s. N&eacute;anmoins, il n&rsquo;est pas indiqu&eacute; que ces cinq &Eacute;tats forment exclusivement le Sahel. Au contraire, ces cinq &Eacute;tats ne sont donc pas le &laquo; Sahel &raquo; mais font partie du &laquo; Sahel &raquo;. Il y aurait donc une volont&eacute; de se d&eacute;marquer par rapport &agrave; une pr&eacute;tention g&eacute;n&eacute;rale<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a>. Ensuite, parce que ce sont ces cinq &Eacute;tats qui ont ratifi&eacute; le trait&eacute;. Il est donc logique que l&rsquo;effet juridique li&eacute; au Sahel ne concerne que les &Eacute;tats qui l&rsquo;ont ratifi&eacute;. &Agrave; cet &eacute;gard, c&rsquo;est le principe de l&rsquo;effet relatif du trait&eacute; en droit international qui s&rsquo;applique. Il r&eacute;sulte de ce principe qu&rsquo;un trait&eacute; ne peut avoir de cons&eacute;quence juridique &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des &Eacute;tats tiers. Cette consid&eacute;ration s&rsquo;applique dans le cas du pr&eacute;sent trait&eacute;. Dans ce sens, le trait&eacute; reste applicable aux parties qui l&rsquo;ont ratifi&eacute;. Les incertitudes qui d&eacute;coulent de l&rsquo;emploi du terme &laquo;&nbsp;Sahel&nbsp;&raquo; est plus politique que g&eacute;ographique. Car g&eacute;ographiquement, il est difficile de consid&eacute;rer le S&eacute;n&eacute;gal en dehors du Sahel.</p> <p>Les &Eacute;tats parties au trait&eacute; n&rsquo;auraient donc pas cherch&eacute; &agrave; faire du G5 Sahel, une organisation de coop&eacute;ration destin&eacute;e &agrave; lutter uniquement contre le terrorisme ou d&rsquo;autres formes de criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re. D&rsquo;ailleurs, le trait&eacute; ne d&eacute;finit pas le terme &laquo;&nbsp;terrorisme&nbsp;&raquo;, employ&eacute; dans le pr&eacute;ambule. Dans le paragraphe 4, il est pr&eacute;cis&eacute; que &laquo;&nbsp;Consid&eacute;rant les d&eacute;fis auxquels fait face la r&eacute;gion du Sahel : a) le renforcement de la paix et de la s&eacute;curit&eacute;, la lutte contre le terrorisme criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re &raquo;. Dans le paragraphe 8, il est indiqu&eacute; que les &Eacute;tats parties : &laquo; [re]nouvellent leur ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et r&eacute;affirment leur d&eacute;termination &agrave; pr&eacute;server l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale des &Eacute;tats et &agrave; mener, ensemble une action r&eacute;solue en vue d&rsquo;assurer la s&eacute;curit&eacute; dans l&rsquo;espace sah&eacute;lien &raquo;<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a>.</p> <p>La mention du terme de &laquo; terrorisme&nbsp;&raquo; dans le pr&eacute;ambule, pourrait laisser penser que ce d&eacute;fi est &agrave; la marge. Ce serait une fa&ccedil;on de montrer que le terrorisme s&rsquo;inscrit dans une menace globale combinant un traitement plus structurel que militaire. Autrement dit, le terrorisme fait partie des d&eacute;fis, mais il n&rsquo;est pas le seul. Il s&rsquo;agirait plut&ocirc;t de r&eacute;pondre aux causes profondes de l&rsquo;expansion des activit&eacute;s du terrorisme et d&rsquo;autres formes de criminalit&eacute;s dans les &Eacute;tats et les fronti&egrave;res. C&rsquo;est probablement pour cette raison que l&rsquo;article 4 de la convention pr&eacute;cise que le &laquo;&nbsp;G5 Sahel a pour objet : (i) de garantir les conditions de d&eacute;veloppement et de s&eacute;curit&eacute; dans l&rsquo;espace des pays membres ; (ii) d&rsquo;offrir un cadre strat&eacute;gique d&rsquo;intervention permettant d&rsquo;am&eacute;liorer les conditions de vies des populations ; (iii) d&rsquo;allier le d&eacute;veloppement et la s&eacute;curit&eacute;, soutenus par la d&eacute;mocratie et la bonne gouvernance dans un cadre de coop&eacute;ration r&eacute;gionale et internationale mutuellement b&eacute;n&eacute;fique et (iv) de promouvoir le d&eacute;veloppement r&eacute;gional inclusif et durable&nbsp;&raquo;.</p> <p>Il en r&eacute;sulte que l&rsquo;objectif pr&eacute;sum&eacute; du G5 Sahel consiste en un cadre de coop&eacute;ration institutionnelle combinant le d&eacute;veloppement et la s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;espace partag&eacute; des cinq &Eacute;tats membres du G5 Sahel. Dans ce sens, pour apporter des r&eacute;ponses &agrave; ces d&eacute;fis, les actions &agrave; mettre en &oelig;uvre sont indiqu&eacute;es dans l&rsquo;article 5 pr&eacute;cisant que &laquo; Le G5 Sahel contribue &agrave; la mise en &oelig;uvre des actions de s&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement dans les &Eacute;tats membres gr&acirc;ce notamment : // Au renforcement de la paix et de la s&eacute;curit&eacute; dans l&rsquo;espace G5 Sahel, // Au d&eacute;veloppement des infrastructures de transport, d&rsquo;hydraulique, d&rsquo;&eacute;nergie et de t&eacute;l&eacute;communication ; // &Agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une meilleure condition de gouvernance dans les pays membres ; // Au renforcement des capacit&eacute;s de r&eacute;silience des populations en garantissant durablement la s&eacute;curit&eacute; alimentaire et le d&eacute;veloppement humain et le pastoralisme &raquo;.</p> <p>Il en d&eacute;coule que les &Eacute;tats parties semblent reconna&icirc;tre que les d&eacute;fis de s&eacute;curit&eacute; et de paix auxquels ils sont confront&eacute;s ne peuvent &ecirc;tre &eacute;radiqu&eacute;s qu&rsquo;&agrave; condition de r&eacute;aliser des conditions de d&eacute;veloppement dans les zones particuli&egrave;rement pauvres par exemple en eau et en &eacute;lectrification et d&rsquo;assurer la mobilit&eacute; des personnes dont l&rsquo;existence de moyens de transport est fondamentale. D&rsquo;ailleurs, les &Eacute;tats ont d&eacute;cid&eacute; de cr&eacute;er une compagnie a&eacute;rienne r&eacute;gionale pour am&eacute;liorer les dessertes des pays du G5 Sahel et la construction d&rsquo;une ligne de chemins de fer afin de relier les cinq &Eacute;tats membres<a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a>. De plus, dans le paragraphe 3, il y a une r&eacute;f&eacute;rence au terme de &laquo; gouvernance &raquo;, mais sans qu&rsquo;il y ait des indications sur sa signification dans le texte.</p> <p>La &laquo; gouvernance &raquo; vis&eacute;e doit &ecirc;tre qualitative : &laquo; meilleure condition &raquo;. L&rsquo;absence de d&eacute;finition de cette notion impr&eacute;cise ne remet pas en cause le sens g&eacute;n&eacute;ral du trait&eacute;, m&ecirc;me si elle aurait pu donner une autre dimension au trait&eacute;. Il en est de m&ecirc;me pour le terme &laquo;&nbsp;s&eacute;curit&eacute;&nbsp;&raquo;, employ&eacute; plusieurs fois dans le trait&eacute;. L&rsquo;organigramme du secr&eacute;tariat ex&eacute;cutif du G5 Sahel semble fournir des pr&eacute;cisions au regard de la division des activit&eacute;s entre les &Eacute;tats parties. En effet, le d&eacute;partement gouvernance est actuellement confi&eacute; au Mali et structur&eacute; autour d&rsquo;une &laquo; division des droits humains et du d&eacute;veloppement local&nbsp;&raquo; et d&rsquo;une &laquo; division genre, jeunesse et lutte contre la radicalisation &raquo;<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a>. En ce sens, la gouvernance pourrait correspondre d&rsquo;abord &agrave; la mise en place des activit&eacute;s et des outils de protection des droits humains &agrave; l&rsquo;appui des activit&eacute;s de d&eacute;veloppement local. Il faut ajouter &agrave; cela la lutte contre toutes les formes d&rsquo;exclusion qui correspondrait &agrave; une r&eacute;f&eacute;rence au genre ou &agrave; la jeunesse avec des dispositifs contre la radicalisation.</p> <p>Le dernier paragraphe de l&rsquo;article 5 implique la mise en place d&rsquo;une strat&eacute;gie de d&eacute;veloppement qui viserait notamment &agrave; lutter contre l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; alimentaire. D&rsquo;ailleurs, ce d&eacute;partement d&eacute;nomm&eacute; &laquo;&nbsp;R&eacute;silience de la population et d&eacute;veloppement humain&nbsp;&raquo; est confi&eacute; au Tchad. Il est constitu&eacute; d&rsquo;une &laquo; division d&eacute;veloppement durable et changement climatique &raquo; et d&rsquo;une &laquo; division secteurs sociaux et actions humanitaires &raquo;. Un &eacute;quilibre est suppos&eacute; exister donc entre le volet s&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement. Le trait&eacute; accorde en principe une priorit&eacute; aux actions de d&eacute;veloppement par rapport au traitement purement s&eacute;curitaire comme il ressort dans les articles 4 et 5 pr&eacute;cit&eacute;s dans lesquels l&rsquo;accent est mis sur les objectifs de projets de d&eacute;veloppement. Il faut ajouter &agrave; cela l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une strat&eacute;gie pour le d&eacute;veloppement et la s&eacute;curit&eacute; (SDS). Cette strat&eacute;gie a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e par les chefs d&rsquo;&Eacute;tat des &Eacute;tats membres. L&rsquo;outil de sa mise en &oelig;uvre est le programme d&rsquo;investissement prioritaire (PIP). Le d&eacute;veloppement est propice dans un contexte de s&eacute;curit&eacute;<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a>. La SDS pr&eacute;voit quatre axes qui doivent &ecirc;tre mis en &oelig;uvre dans le cadre du PIP : la d&eacute;fense et la s&eacute;curit&eacute;, la gouvernance, l&rsquo;infrastructure et le d&eacute;veloppement humain et la r&eacute;silience et le d&eacute;veloppement humain.</p> <p>Cependant, sans mettre en cause la volont&eacute; des &Eacute;tats &agrave; arrimer les objectifs du texte &agrave; la r&eacute;alit&eacute;, nous estimons que la priorit&eacute; qui est r&eacute;serv&eacute;e dans le trait&eacute; au d&eacute;veloppement ne correspondrait pas &agrave; la pratique. En th&eacute;orie, l&rsquo;accent est mis sur le d&eacute;veloppement dans un contexte international d&rsquo;&eacute;laboration de strat&eacute;gie Sahel<a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a> donnant la priorit&eacute; aux zones d&eacute;laiss&eacute;es par les &Eacute;tats, en vue de d&eacute;velopper un service public permanent en faveur de toutes les populations. L&rsquo;objectif est de mettre l&rsquo;accent sur le d&eacute;veloppement humain. Mais c&rsquo;est dans la coop&eacute;ration militaire et s&eacute;curitaire que tous les efforts des &Eacute;tats semblent se d&eacute;ployer. Le d&eacute;veloppement est &agrave; la marge. La cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe entre les &Eacute;tats traduirait ce d&eacute;calage entre le texte et sa mise en &oelig;uvre dans la pratique.</p> <h6>&nbsp;</h6> <h3>B. La cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe du G5 Sahel contre les menaces transfrontali&egrave;res</h3> <p>Dans le trait&eacute; portant cr&eacute;ation du G5 Sahel, la r&eacute;ponse envisag&eacute;e consiste &agrave; conjuguer ce qui rel&egrave;ve de la s&eacute;curit&eacute; et du d&eacute;veloppement. Le trait&eacute; ne nous &eacute;claire pas sur la d&eacute;finition des notions de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;veloppement alors que ces deux termes sont mentionn&eacute;s &agrave; plusieurs reprises dans le texte. L&rsquo;article 13 de la convention pr&eacute;voit un comit&eacute; de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute;, en tant qu&rsquo;organe charg&eacute; des questions de s&eacute;curit&eacute; par les chefs d&rsquo;&Eacute;tats. Cet organe est charg&eacute; d&rsquo;appuyer la prise de d&eacute;cision en mati&egrave;re d&rsquo;orientation s&eacute;curitaire. Rien dans le trait&eacute; ne se r&eacute;f&egrave;re &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe, ou n&rsquo;annonce clairement la cr&eacute;ation d&rsquo;une d&eacute;fense collective dans le cadre d&rsquo;une coop&eacute;ration militaire. Il est possible de relativiser cette derni&egrave;re consid&eacute;ration en prenant en compte le contexte de cr&eacute;ation du G5 Sahel, c&rsquo;est-&agrave;-dire la lutte contre le terrorisme, ce qui conduit &agrave; d&eacute;duire la place r&eacute;serv&eacute;e &agrave; la coop&eacute;ration s&eacute;curitaire.</p> <p>Les chefs d&rsquo;&Eacute;tat du G5 Sahel ont d&eacute;cid&eacute;, au regard de la &laquo;&nbsp;situation s&eacute;curitaire pr&eacute;occupante dans la r&eacute;gion du Sahel &raquo;, et consid&eacute;rant que &laquo; la lutte contre le terrorisme ne peut &ecirc;tre efficace que dans une approche globale concert&eacute;e et coordonn&eacute;e&nbsp;&raquo;, de cr&eacute;er &laquo; la force conjointe du G5 Sahel, conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;option I, &agrave; court terme, &agrave; l&rsquo;option II, &agrave; moyen et &agrave; long terme (&hellip;) &raquo;<a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a>. La cr&eacute;ation de la force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) s&rsquo;expliquerait par l&rsquo;&eacute;volution de la menace s&eacute;curitaire li&eacute;e notamment &agrave; la diss&eacute;mination des groupes terroristes dans les diff&eacute;rentes fronti&egrave;res. En cons&eacute;quence, la FC-G5S traduit la r&eacute;ponse par la coop&eacute;ration militaire n&eacute;cessitant une coordination entre les &Eacute;tats membres du G5 Sahel afin de garantir une pr&eacute;sence permanente des forces de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; sur le terrain<a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a>. Les attentats perp&eacute;tr&eacute;s &agrave; Bamako, Niamey et Ouagadougou entre 2015 et 2017 et qualifi&eacute;s de terroristes de m&ecirc;me que les attaques r&eacute;currentes contre les forces de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; de ces trois pays dans leur zone frontali&egrave;re commune justifient de rendre op&eacute;rationnelle une force militaire de coop&eacute;ration inter&eacute;tatique, la FC-G5S dans les zones frontali&egrave;res conjointes dans la r&eacute;gion du Liptako-Gourma<a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a>.</p> <p>Avant la cr&eacute;ation du FC-G5S, la plate-forme de partenariat de coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re (PCMT) constituait un cadre de lutte mais moins formalis&eacute;. Le PCMT &laquo; n&rsquo;est pas une organisation militaire permanente, mais un cadre technique et pragmatique de coop&eacute;ration entre partenaire et un espace d&rsquo;&eacute;change sur les bonnes pratiques&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a>. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une coop&eacute;ration op&eacute;rationnelle entre les &Eacute;tats du G5S et l&rsquo;op&eacute;ration Barkhane qui visait &agrave; associer les efforts et les moyens pour contrer les modes op&eacute;ratoires des groupes terroristes<a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a>. Le cadre juridique instituant cette coop&eacute;ration militaire rel&egrave;ve de la signature, le 4 novembre 2015, d&rsquo;une &laquo; charte de fonctionnement du partenariat militaire de coop&eacute;ration transfrontali&egrave;re des forces arm&eacute;es du G5 Sahel &raquo;. Il s&rsquo;agit principalement d&rsquo;op&eacute;rations militaires conjointes transfrontali&egrave;res entre les &Eacute;tats du G5S et la force Barkhane. Ce partenariat a permis certes de r&eacute;aliser &agrave; la fois des op&eacute;rations bilat&eacute;rales et multilat&eacute;rales. Mais ce cadre d&rsquo;op&eacute;rations militaires ad hoc &eacute;tait p&eacute;riodique, c&rsquo;est-&agrave;-dire des op&eacute;rations planifi&eacute;es semestriellement<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a>. La p&eacute;riodicit&eacute; supposerait donc que ces op&eacute;rations militaires envisag&eacute;es puissent &ecirc;tre permanentes. Des acquis de cette coop&eacute;ration sont n&eacute;anmoins conserv&eacute;s en faveur de l&rsquo;institution du FC-G5S. Il ne faudrait pas se limiter &agrave; une r&eacute;ponse au gr&eacute; des circonstances et des menaces mais inscrire la r&eacute;ponse dans une perspective stable et durable. C&rsquo;est dans cette optique que la FC-G5S refl&egrave;te une &laquo;&nbsp;&eacute;volution qualitative du partenariat militaire de coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a>.</p> <p>En effet, la cr&eacute;ation du FC-G5S<a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a> est ind&eacute;pendante du trait&eacute; relatif &agrave; la cr&eacute;ation du G5 Sahel. La convention cr&eacute;ant G5S ne pr&eacute;voit pas express&eacute;ment une force m&ecirc;me si l&rsquo;article 13 pr&eacute;cise la mise en place d&rsquo;un comit&eacute; d&eacute;fense et s&eacute;curit&eacute;. Cette cons&eacute;cration pr&eacute;sumait une coop&eacute;ration militaire dont la nature devait &ecirc;tre d&eacute;termin&eacute;e. Les chefs d&rsquo;&Eacute;tat du G5 Sahel ont express&eacute;ment plac&eacute; la FC- G5S comme des groupes terroristes mais toutes les activit&eacute;s criminelles transnationales. Le &laquo;&nbsp;mandat &raquo; assign&eacute; par les chefs d&rsquo;&Eacute;tats &agrave; la FC-G5S est &laquo; la lutte contre la r&eacute;surgence des r&eacute;seaux terroristes et extr&eacute;mistes violents, la prolif&eacute;ration des armes l&eacute;g&egrave;res et de petits calibres et les autres formes de criminalit&eacute; organis&eacute;e criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e &raquo;<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a>. La coop&eacute;ration militaire inter&eacute;tatique occupe une place privil&eacute;gi&eacute;e. Par cons&eacute;quent, &laquo;&nbsp;le caract&egrave;re transfrontalier des attaques de groupes terroristes et extr&eacute;mistes violents est une r&eacute;alit&eacute; entre les pays&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a>.</p> <p>Le conseil de s&eacute;curit&eacute; a salu&eacute; dans sa r&eacute;solution 2329 (2017) cette coop&eacute;ration militaire entre les cinq pays en indiquant que cette initiative traduit &laquo; leur souci de prendre les choses en main en vue de lutter contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e, notamment en menant des op&eacute;rations militaires conjointes transfrontali&egrave;res contre le terrorisme &raquo;<a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a>.</p> <p>La r&eacute;ponse par la coop&eacute;ration militaire dans le cadre de la force conjointe est approuv&eacute;e par le conseil de s&eacute;curit&eacute;, qui a pr&eacute;cis&eacute; &agrave; ce titre que &laquo; les op&eacute;rations du FC-G5S doivent &ecirc;tre conduites en pleine conformit&eacute; avec le droit international, notamment le droit international humanitaire, le droit international des droits de l&rsquo;homme et le droit des r&eacute;fugi&eacute;s &raquo;<a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a>.</p> <p>Il s&rsquo;ensuit que la lutte contre le terrorisme dans le cadre des op&eacute;rations militaires doit &ecirc;tre men&eacute;e conform&eacute;ment au droit international. C&rsquo;est dans le cadre du concept d&rsquo;op&eacute;rations strat&eacute;giques (CONOPS), &eacute;labor&eacute; par le comit&eacute; de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; du G5S que la FC-G5S est autoris&eacute;e &agrave; agir apr&egrave;s l&rsquo;approbation du concept par le conseil de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;UA. Ce CONOPS est un document qui d&eacute;finit notamment le mandat de la force, ses objectifs, et les activit&eacute;s sp&eacute;cifiques des composantes en mati&egrave;re de renseignement, de droits de l&rsquo;homme, de contr&ocirc;le et de coordination, de juridiction. Le texte met notamment l&rsquo;accent sur la protection des populations civiles et des biens civils, incluant les femmes et les enfants de la protection des groupes vuln&eacute;rables, du respect des coutumes locales<a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a>. Le CONOPS est donc l&rsquo;instrument qui justifie le cadre juridique des op&eacute;rations militaires transfrontali&egrave;res notamment contre le terrorisme et pour la protection des populations civiles.</p> <p>La FC-G5S est dot&eacute;e d&rsquo;un mandat visant &agrave; &laquo; combattre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale pour cr&eacute;er un environnement s&eacute;curis&eacute; en &eacute;radiquant l&rsquo;action des groupes terroristes et des autres groupes criminels organis&eacute;s afin de restaurer la paix et la s&eacute;curit&eacute; conform&eacute;ment au droit international &raquo;<a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a>.</p> <p>Il s&rsquo;agit de r&eacute;tablir l&rsquo;autorit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat et le retour des r&eacute;fugi&eacute;s et des d&eacute;plac&eacute;s, de faciliter les op&eacute;rations humanitaires et de contribuer aux activit&eacute;s de d&eacute;veloppement<a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a>. Le fonctionnement de la coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re selon le CONOPS pr&eacute;voit des op&eacute;rations en deux phases pour ce qui est de la lutte contre l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute;. Premi&egrave;rement, l&rsquo;objectif est d&rsquo;assurer la s&eacute;curit&eacute; frontali&egrave;re dans trois secteurs : le long des fronti&egrave;res du Mali et de la Mauritanie, dans la r&eacute;gion du Liptako-Gourma c&rsquo;est-&agrave;-dire le long des fronti&egrave;res du Burkina Faso, du Mali et du Niger, zone dite &laquo; zone des trois fronti&egrave;res &raquo;, enfin &agrave; la fronti&egrave;re entre le Niger et le Tchad<a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a>. Quant &agrave; la deuxi&egrave;me phase, elle consiste &agrave; r&eacute;aliser des op&eacute;rations militaires par une force enti&egrave;re, c&rsquo;est-&agrave;-dire des cinq &Eacute;tats sur au moins une zone en m&ecirc;me temps dans l&rsquo;espace G5S <a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a>. Il s&rsquo;agit &agrave; long terme d&rsquo;instituer une force op&eacute;rationnelle centrale, qui est constitu&eacute;e des cinq &Eacute;tats en m&ecirc;me temps afin d&rsquo;assurer la s&eacute;curit&eacute; transfrontali&egrave;re.</p> <p>Sur le plan formel, cette coop&eacute;ration militaire strat&eacute;gique s&rsquo;inscrit dans une perspective visant &agrave; r&eacute;pondre dans la dur&eacute;e &agrave; la menace terroriste et &agrave; celle de la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re. Cette coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re conduit &agrave; s&rsquo;interroger sur la souverainet&eacute; car celle-ci n&rsquo;est quasiment pas abord&eacute;e dans le texte fondateur du G5S. Les op&eacute;rations antiterroristes impliquent le franchissement de la fronti&egrave;re d&rsquo;au moins un des cinq &Eacute;tats. En effet, les &Eacute;tats se sont accord&eacute;s sur un arrangement. Pour que la souverainet&eacute; ne soit pas un obstacle, il a d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; autoris&eacute; que la FC-G5S op&egrave;re jusqu&rsquo;&agrave; cinquante kilom&egrave;tres de part et d&rsquo;autre des fronti&egrave;re des &Eacute;tats membres. Cette distance est relev&eacute;e &agrave; cent kilom&egrave;tres<a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a>. La FC-G5S est autoris&eacute;e donc &agrave; poursuivre des groupes terroristes ou toute activit&eacute; criminelle transnationale sur le territoire d&rsquo;un autre &Eacute;tat membre. Cette distance correspond au droit de poursuite. Elle est non-interrompue &agrave; une distance de cent kilom&egrave;tres et traduit la volont&eacute; du G5S de rendre impossible aux groupes criminels de &laquo; se mettre &agrave; l&rsquo;abri des fronti&egrave;re &raquo;<a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a>.</p> <p>Il faut ajouter &agrave; cela que les troupes de la force conjointe m&egrave;nent des op&eacute;rations aussi bien en dehors de leur propre territoire et dans leurs secteurs respectifs mais aussi sont autoris&eacute;es &agrave; agir sur autorisation des gouvernements, dans diff&eacute;rents secteurs d&rsquo;autres &Eacute;tats du G5S<a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a>. Les &Eacute;tats ont sign&eacute; des accords en ce sens pour garantir ces autorisations. Il est possible de se demander ce qui adviendrait d&egrave;s lors qu&rsquo;un bataillon d&eacute;passe la limitation de kilom&egrave;tres autoris&eacute;s. Selon un haut responsable du point focal G5S au Mali, la proc&eacute;dure serait que le commandement de l&rsquo;&Eacute;tat concern&eacute; doit imm&eacute;diatement en &ecirc;tre inform&eacute;<a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a>. En th&eacute;orie, aucun m&eacute;canisme clair n&rsquo;est envisag&eacute; pour r&eacute;pondre aux possibilit&eacute;s de d&eacute;passements de la limite. Or, cette limite n&rsquo;est pas applicable ou ne dissuadera pas les entit&eacute;s priv&eacute;es pourchass&eacute;es qui continueront au-del&agrave; des limites d&rsquo;interventions.</p> <p>La cons&eacute;cration du droit de poursuite<a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a> vise &agrave; mettre fin &agrave; la tranquillit&eacute; des groupes coupables de crimes organis&eacute;s et de terrorisme de part et d&rsquo;autre des fronti&egrave;res. En ce sens, la lutte contre le terrorisme vient relativiser les exigences li&eacute;es &agrave; la souverainet&eacute; nationale. L&rsquo;att&eacute;nuation des exigences li&eacute;es &agrave; la souverainet&eacute; de chaque &Eacute;tat renforce l&rsquo;efficacit&eacute; de la lutte. Pour ex&eacute;cuter le mandat qui est confi&eacute; &agrave; la FC-G5S, c&rsquo;est-&agrave;-dire de lutter contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re, la r&eacute;ponse la plus efficace est n&eacute;cessairement la coop&eacute;ration quotidienne entre les &Eacute;tats. C&rsquo;est pour cette raison que les &Eacute;tats du G5S se sont mis d&rsquo;accord au profit d&rsquo;une lutte collective. Le G5 Sahel s&rsquo;inscrit dans une gestion partag&eacute;e de leur souverainet&eacute;. La gestion conjointe de leurs fronti&egrave;res signifie une gestion conjointe de la souverainet&eacute;. La FC-G5S reste pourtant vuln&eacute;rable comme l&rsquo;a montr&eacute; l&rsquo;attaque par voiture pi&eacute;g&eacute;e men&eacute;e contre son quartier g&eacute;n&eacute;ral install&eacute;e &agrave; S&eacute;var&eacute;, au Mali le 29 juin 2018. Cette attaque avait entra&icirc;n&eacute; la suspension des op&eacute;rations et la relocalisation du quartier g&eacute;n&eacute;ral &agrave; Bamako.</p> <p>Il convient de s&rsquo;assurer que les op&eacute;rations militaires de la FC-G5S contre les activit&eacute;s de groupes criminels organis&eacute;s et terroristes et de la criminalit&eacute; transnationale n&rsquo;exc&egrave;dent pas des limites pos&eacute;es par les standards juridiques internationaux notamment ceux relatifs au droit international humanitaire et aux droits de l&rsquo;homme, en particulier les principes de bases du recours &agrave; la force pour les responsables de l&rsquo;application de la loi. De plus, les op&eacute;rations du FC-GS qui sont effectu&eacute;es contre les principaux groupes arm&eacute;s organis&eacute;s, comme le groupe de soutien &agrave; l&rsquo;islam et aux musulmans (GSIM) et l&rsquo;&Eacute;tat islamique au grand Sahara (EIGS) doivent respecter les r&egrave;gles du droit international humanitaire. Le droit international p&eacute;nal reste applicable aux op&eacute;rations de la force conjointe en cas de violations graves du DIH, tels que les crimes de guerre ou les violations graves de droits de l&rsquo;homme qualifiables de crimes contre l&rsquo;humanit&eacute;<a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a>. C&rsquo;est dans cette optique, qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; envisag&eacute; d&rsquo;&eacute;laborer un texte, d&eacute;nomm&eacute; la proc&eacute;dure op&eacute;rationnelle permanente (POP). Il s&rsquo;agit d&rsquo;un document devant r&eacute;gir la proc&eacute;dure &agrave; suivre chaque fois qu&rsquo;une enqu&ecirc;te interne de la FC-G5S est lanc&eacute;e &agrave; la suite d&rsquo;une all&eacute;gation de violation grave du droit international humanitaire, du droit international des droits de l&rsquo;homme et du droit international des r&eacute;fugi&eacute;s d&egrave;s lors que des membres de la FC-G5S sont suspect&eacute;s d&rsquo;&ecirc;tre impliqu&eacute;s et ou leur mat&eacute;riel<a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a>. Il appartient &agrave; une commission d&rsquo;enqu&ecirc;te de faire la lumi&egrave;re sur les all&eacute;gations concern&eacute;es. Il s&rsquo;ensuit que ces op&eacute;rations militaires antiterroristes peuvent susciter de graves probl&egrave;mes quant &agrave; leur l&eacute;galit&eacute;.</p> <p>L&rsquo;adoption d&rsquo;un cadre normatif r&eacute;gissant les op&eacute;rations de la FC-G5S pr&eacute;sente d&rsquo;abord l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;encadrer toutes les op&eacute;rations. Un autre int&eacute;r&ecirc;t se trouve dans le fait que le mandat attribu&eacute; &agrave; la FC-G5S, c&rsquo;est-&agrave;-dire la lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale ne signifie en rien un blanc-seing. Au contraire, il s&rsquo;agit de l&rsquo;affirmation des droits de l&rsquo;homme dans le cadre des op&eacute;rations de lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale. Certes, la priorit&eacute; accord&eacute;e aux standards juridiques internationaux dans la conduite des op&eacute;rations du FC-G5S peut r&eacute;sulter des engagements juridiques internationaux des cinq &Eacute;tats. N&eacute;anmoins, la d&eacute;pendance financi&egrave;re ext&eacute;rieure du G5S en particulier de la FC-G5S serait un facteur qui doit &ecirc;tre pris en compte comme une des conditionnalit&eacute;s de l&rsquo;appui des partenaires financiers<a href="#sdfootnote45sym" name="sdfootnote45anc">45</a>. Les &Eacute;tats du G5 Sahel doivent s&rsquo;engager &agrave; adopter un cadre conforme aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire dans les op&eacute;rations militaires du FC-G5S. &Agrave; cet effet, la mise en place des unit&eacute;s pr&eacute;v&ocirc;tales aux c&ocirc;t&eacute;s des militaires constitue une garantie. En effet, ces unit&eacute;s servent &agrave; conseiller le commandement de FC-G5S pour prendre des mesures destin&eacute;es &agrave; pr&eacute;venir les violations de droit international, des droits de l&rsquo;homme et du droit international humanitaire. Cela montre que la lutte contre le terrorisme ne signifie pas que ces violations restent impunies<a href="#sdfootnote46sym" name="sdfootnote46anc">46</a>. Le respect de ces principes juridiques sur le terrain par les militaires peut &ecirc;tre diff&eacute;rent de la r&eacute;alit&eacute; du terrain<a href="#sdfootnote47sym" name="sdfootnote47anc">47</a>. Il conviendrait donc de judiciariser les op&eacute;rations militaires dans le cadre du processus d&rsquo;institutionnalisation.</p> <p>Les &Eacute;tats membres du G5 Sahel ne se sont pas limit&eacute;s &agrave; la seule cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe comme r&eacute;ponse, d&rsquo;autres structures compl&eacute;mentaires sont cr&eacute;&eacute;es pour renforcer la r&eacute;ponse institutionnelle.</p> <h5>&nbsp;</h5> <h2>II. Vers le renforcement de la r&eacute;ponse institutionnelle</h2> <p>Le renforcement de la r&eacute;ponse institutionnelle dans la lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale dans l&rsquo;espace du G5 Sahel se manifeste par la mise en place d&rsquo;autres structures et outils suppl&eacute;mentaires (A). La cr&eacute;ation de nouvelles structures visant &agrave; renforcer la coop&eacute;ration montre que les gouvernements de la r&eacute;gion entendent d&eacute;velopper des instruments de coordination &agrave; des fins de p&eacute;rennisation. L&rsquo;enjeu de la s&eacute;curit&eacute; des fronti&egrave;res a conduit les &Eacute;tats membres de G5 Sahel &agrave; mettre en place une plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; (PCM). Cette derni&egrave;re met l&rsquo;accent sur la dimension &agrave; la fois pr&eacute;ventive et r&eacute;pressive de la lutte contre le terrorisme (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. La mise en place d&rsquo;institutions suppl&eacute;mentaires de coop&eacute;ration</h3> <p>Des institutions non moins importantes de coop&eacute;ration transfrontali&egrave;re sont cr&eacute;&eacute;es sans qu&rsquo;elles soient pr&eacute;vues dans le trait&eacute; comme la FC-G5S. Cela d&eacute;montre une adaptation continuelle. Parmi les institutions suppl&eacute;mentaires, il y a le coll&egrave;ge de d&eacute;fense du G5Sahel, (CDG5S), bas&eacute; &agrave; Nouakchott, en Mauritanie. Le coll&egrave;ge est charg&eacute; de dispenser des enseignements op&eacute;rationnels, techniques et acad&eacute;miques destin&eacute;es aux officiers des pays membres. En effet, cet organe vise &agrave; former les chefs militaires des trois arm&eacute;es, de la gendarmerie, de la garde nationale et nomade, des &Eacute;tats parties et des responsables de leurs responsabilit&eacute;s interarm&eacute;es et interminist&eacute;rielles<a href="#sdfootnote48sym" name="sdfootnote48anc">48</a>. Plus concr&egrave;tement, il s&rsquo;agit d&rsquo;une &eacute;cole de guerre qui a l&rsquo;ambition de d&eacute;velopper une doctrine commune. Selon le directeur du Coll&egrave;ge de d&eacute;fense, compte tenu du fait que les arm&eacute;es du G5 Sahel sont confront&eacute;es &agrave; la m&ecirc;me nature de menace, la formation du Coll&egrave;ge permettrait que les &laquo; cadres commandent sur le terrain, subissent la m&ecirc;me formation, la m&ecirc;me vision de la menace, la m&ecirc;me approche m&eacute;thodologique et le m&ecirc;me proc&eacute;d&eacute; de travail &raquo;<a href="#sdfootnote49sym" name="sdfootnote49anc">49</a>.</p> <p>Le CDG5S poursuit des objectifs visant &agrave; favoriser la coop&eacute;ration des arm&eacute;es, des gardes nationale et nomade et des gendarmeries des cinq &Eacute;tats parties par une formation commune, par la connaissance mutuelle et par le partage des proc&eacute;dures. De plus, il s&rsquo;agit d&rsquo;am&eacute;liorer l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; de la force conjointe et de mutualiser une formation longue de quarante semaines car moins co&ucirc;teuse pour les &Eacute;tats et qui pr&eacute;sente l&rsquo;avantage de la proximit&eacute; par rapport des r&eacute;alit&eacute;s du terrain. Il faut ajouter &agrave; cela l&rsquo;apport des partenaires techniques et financiers et de contribuer &agrave; la r&eacute;flexion li&eacute;e aux questions de s&eacute;curit&eacute; et de d&eacute;fense au Mali en particulier et dans le Sahel en g&eacute;n&eacute;ral ainsi que dans les r&eacute;gions proches &agrave; travers des m&eacute;moires et des articles et leur publication dans une revue de r&eacute;flexion<a href="#sdfootnote50sym" name="sdfootnote50anc">50</a>. Le Coll&egrave;ge poursuit ainsi un objectif de renforcement de l&rsquo;efficacit&eacute; des officiers dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organis&eacute;<a href="#sdfootnote51sym" name="sdfootnote51anc">51</a>.</p> <p>Compte tenu des missions du CDG5S, le G5 Sahel promeut une r&eacute;ponse plus focalis&eacute;e sur les op&eacute;rations militaires. L&rsquo;existence d&rsquo;une &eacute;cole de guerre entre les cinq &Eacute;tats constitue une &eacute;volution positive de la coop&eacute;ration. Elle favorise une certaine vision commune dans la lutte contre les groupes arm&eacute;es non &eacute;tatiques se livrant &agrave; des activit&eacute;s de terrorisme et de criminalit&eacute; transnationale. La dimension militaire de la lutte contre le terrorisme se poursuit ainsi non seulement dans la force conjointe mais aussi dans le coll&egrave;ge du G5 Sahel. L&rsquo;approche d&rsquo;une r&eacute;ponse ax&eacute;e sur la guerre ne devrait pas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme l&rsquo;alpha et l&rsquo;om&eacute;ga de la r&eacute;ponse institutionnelle. Il faut insister sur l&rsquo;option de la coop&eacute;ration polici&egrave;re et judiciaire contre les groupes arm&eacute;s se livrant &agrave; des actes terroristes. Il est souhaitable d&rsquo;investir dans une r&eacute;ponse qui accorde la primaut&eacute; &agrave; l&rsquo;institution polici&egrave;re. Cela ne signifie pas que les &Eacute;tats doivent n&eacute;gliger le r&ocirc;le de l&rsquo;institution militaire.</p> <p>Nous ne surestimons pas l&rsquo;efficacit&eacute; de la lutte contre des groupes terroristes. Dans le contexte du Mali et du Sahel, ces derniers se m&ecirc;lent aux populations civiles en surinvestissant dans une approche essentiellement focalis&eacute;e sur la guerre et plus sp&eacute;cifiquement des op&eacute;rations militaires.</p> <p>La tendance &agrave; l&rsquo;institutionnalisation de la r&eacute;ponse au terrorisme au Sahel renforce certainement l&rsquo;int&eacute;gration. Cette tendance s&rsquo;est traduite par la cr&eacute;ation d&rsquo;une acad&eacute;mie r&eacute;gionale de police du G5 Sahel (ARPG5S) visant &agrave; renforcer la coop&eacute;ration transfrontali&egrave;re entre &Eacute;tats parties au G5 Sahel. La d&eacute;cision portant cr&eacute;ation de cette institution est adopt&eacute;e lors de la quatri&egrave;me conf&eacute;rence ordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tats en vue d&rsquo;&laquo;[implanter] l&rsquo;Acad&eacute;mie r&eacute;gionale de police du G5 Sahel au sein de l&rsquo;&eacute;cole nationale de police du Tchad &raquo;<a href="#sdfootnote52sym" name="sdfootnote52anc">52</a>. Cette acad&eacute;mie vise &agrave; &laquo; former des &eacute;lites parmi les commissaires de la r&eacute;gion pour permettre de mieux combattre le terrorisme, la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re organis&eacute;e et les trafics de tout genre &raquo;<a href="#sdfootnote53sym" name="sdfootnote53anc">53</a>.</p> <p>La cr&eacute;ation d&rsquo;une Acad&eacute;mie r&eacute;gionale par les &Eacute;tats du G5 Sahel implique de relativiser la militarisation de la r&eacute;ponse contre des groupes suspect&eacute;s de terrorisme et aussi d&rsquo;inscrire cette lutte dans un cadre policier et judiciaire. Il s&rsquo;agirait de combiner le militaire et le judiciaire. C&rsquo;est une option dans laquelle les &Eacute;tats semblent s&rsquo;inscrire majoritairement comme la lutte contre Daech<a href="#sdfootnote54sym" name="sdfootnote54anc">54</a>. Mais les modalit&eacute;s restent floues.</p> <p>L&rsquo;institutionnalisation de la r&eacute;ponse se traduit aussi par la cr&eacute;ation du Centre sah&eacute;lien d&rsquo;analyse des menaces et d&rsquo;alerte pr&eacute;coce (CSAMAP). Ce Centre est destin&eacute; &agrave; &eacute;tudier les diff&eacute;rents types de menaces auxquelles les &Eacute;tats peuvent &ecirc;tre confront&eacute;s pour aider ces derniers &agrave; pr&eacute;venir ou &agrave; anticiper les menaces. C&rsquo;est une structure d&rsquo;appui aux gouvernements dans la prise de d&eacute;cision. La mission assign&eacute;e &agrave; cette structure consiste &agrave; collecter et &agrave; analyser les donn&eacute;es et les informations relatives aux menaces &agrave; la paix et &agrave; la s&eacute;curit&eacute; dans le p&eacute;rim&egrave;tre du G5S et de son voisinage. Les informations et les donn&eacute;es collect&eacute;es ou analys&eacute;es devront &ecirc;tre mises &agrave; la disposition des d&eacute;cideurs. Ce Centre devra constituer un instrument d&rsquo;alerte aux usagers de diff&eacute;rents niveaux afin de sensibiliser tous les acteurs &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale et r&eacute;gionale dans le but de susciter les actions tant de nature pr&eacute;ventive que curative. Il faut ajouter &agrave; cela des &eacute;tudes prospectives &agrave; mener et qui sont fond&eacute;es sur des tendances potentiellement structurantes identifi&eacute;es dans diff&eacute;rentes phases, dans des recueils et dans des analyse<a href="#sdfootnote55sym" name="sdfootnote55anc">55</a>. En tant que structure int&eacute;gr&eacute;e au dispositif de s&eacute;curit&eacute; du G5 sahel, le CSAMAP fonctionne en collaborant avec les centres d&rsquo;analyse et d&rsquo;alertes pr&eacute;coces nationaux des &Eacute;tats parties au G5 Sahel en exploitant leurs productions, et avec les institutions et avec les organismes d&rsquo;alertes pr&eacute;coces r&eacute;gionaux et internationaux<a href="#sdfootnote56sym" name="sdfootnote56anc">56</a>. Il s&rsquo;agit donc pour le CSAMAP de mettre en r&eacute;seaux les diff&eacute;rents centres nationaux d&rsquo;&eacute;tudes strat&eacute;giques afin de d&eacute;velopper un cadre d&rsquo;&eacute;change et de partage des informations collect&eacute;es par les dits centres. L&rsquo;acc&egrave;s aux bases et aux banques de donn&eacute;es sp&eacute;cialis&eacute;es doit permettre de collecter les donn&eacute;es et les informations additionnelles afin d&rsquo;&eacute;valuer les risques et les menaces. Le syst&egrave;me d&rsquo;alerte pr&eacute;coce pr&eacute;voit trois niveaux d&rsquo;alertes. Le premier niveau d&rsquo;alerte concerne le grand public, le deuxi&egrave;me porte exclusivement sur des organisations bien d&eacute;termin&eacute;es et le troisi&egrave;me est destin&eacute; seulement aux plus hautes autorit&eacute;s du G5 Sahel. En revanche, rien n&rsquo;est indiqu&eacute; quant &agrave; la nature de ces alertes, c&rsquo;est-&agrave;-dire leur contenu et les raisons pour lesquelles les alertes qui concernent les organisations ne devraient pas &ecirc;tre partag&eacute;es avec le grand public.</p> <p>Une &laquo; cellule d&rsquo;identification, d&rsquo;analyse et d&rsquo;alerte &raquo; fonctionne sur la base de trois th&eacute;matiques : &laquo; bonne gouvernance, d&eacute;mocratie, droits de l&rsquo;homme et libert&eacute;s publiques &raquo;, &laquo; criminalit&eacute;, terrorisme et trafics transfrontaliers&nbsp;&raquo;, et enfin &laquo; sant&eacute; publique, pastoralisme, d&eacute;mographie et changement climatique &raquo;<a href="#sdfootnote57sym" name="sdfootnote57anc">57</a>.</p> <p>Le CSAMAP est donc &agrave; la fois une structure de coop&eacute;ration interactive puisqu&rsquo;il devra collaborer avec les centres d&rsquo;analyses et d&rsquo;alertes pr&eacute;coces des &Eacute;tats membres. Il appara&icirc;t aussi comme un think tank qui r&eacute;fl&eacute;chit aux questions de s&eacute;curit&eacute; par la production des rapports. Il aurait &eacute;t&eacute; utile de pr&eacute;voir un programme d&eacute;di&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;ducation, mais aussi &agrave; l&rsquo;accompagnement et &agrave; la surveillance des l&eacute;gislations antiterroristes en rapport avec les conventions internationales, enfin au renforcement de la coop&eacute;ration judiciaire en la mati&egrave;re.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. La plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;, un outil r&eacute;pressif et pr&eacute;ventif du G5 Sahel</h3> <p>Dans la r&eacute;solution 1373 (2001), le Conseil de s&eacute;curit&eacute; demande, d&egrave;s le pr&eacute;ambule &laquo; aux &Eacute;tats de collaborer d&rsquo;urgence pour pr&eacute;venir et r&eacute;primer les actes de terrorisme, notamment par une coop&eacute;ration accrue et l&rsquo;application int&eacute;grale des conventions internationales relatives au terrorisme &raquo;. Plus important encore, le Conseil de s&eacute;curit&eacute; exige de l&rsquo;ensemble des &Eacute;tats de multiplier les initiatives de coop&eacute;ration efficace pour lutter contre le terrorisme. Dans le paragraphe 3 a), les &Eacute;tats sont appel&eacute;s &agrave; &laquo; (&hellip;) trouver les moyens d&rsquo;intensifier et d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer l&rsquo;&eacute;change des informations op&eacute;rationnelles, concernant en particulier les actions ou les mouvements terroristes ou de r&eacute;seaux terroristes, les documents de voyages contrefaits ou falsifi&eacute;s, le trafic d&rsquo;armes, d&rsquo;explosifs ou de mati&egrave;re sensibles (&hellip;) &raquo;. Dans le paragraphe 3 (b), le Conseil de s&eacute;curit&eacute; demande aux &Eacute;tats &laquo; [d]&rsquo;&eacute;changer des renseignements conform&eacute;ment au droit international et national et de coop&eacute;rer sur les plans administratifs et judiciaire afin de pr&eacute;venir les actes de terrorismes &raquo;.</p> <p>Ult&eacute;rieurement, dans la r&eacute;solution 2322 (2016), le Conseil de s&eacute;curit&eacute; ajoute que l&rsquo;ensemble des &Eacute;tats doivent &laquo; (&hellip;) envisager de mettre en place des plates-formes r&eacute;gionales de coop&eacute;ration en mati&egrave;re d&rsquo;entraide judiciaire et d&rsquo;y participer, de d&eacute;finir et de renforcer des arrangements pour acc&eacute;l&eacute;rer la coop&eacute;ration inter-r&eacute;gionale concernant les infractions li&eacute;es au terrorisme &raquo;<a href="#sdfootnote58sym" name="sdfootnote58anc">58</a>. De plus, dans la Strat&eacute;gie antiterroriste mondiale, qui a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e par l&rsquo;Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;ONU en septembre 2006, dans l&rsquo;instrument &laquo; Plan d&rsquo;action &raquo;, les &laquo; mesures visant &agrave; pr&eacute;venir et combattre le terrorisme &raquo;, il ressort que tous les &Eacute;tats sont d&eacute;termin&eacute;s &agrave;&nbsp;&laquo; [i]ntensifier la coop&eacute;ration, selon que de besoin, en &eacute;changeant dans les meilleurs d&eacute;lais les informations pr&eacute;cises concernant la pr&eacute;vention et la r&eacute;pression&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote59sym" name="sdfootnote59anc">59</a>.</p> <p>De plus, l&rsquo;Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale encourage les organisations r&eacute;gionales et sous-r&eacute;gionales &laquo; (&hellip;) &agrave; cr&eacute;er des m&eacute;canismes ou centres antiterroristes ou &agrave; renforcer ceux qui existent &raquo;, tout en demandant &laquo; au comit&eacute; contre le terrorisme et sa direction, lorsque cela rel&egrave;ve de leur mandat actuel, l&rsquo;Office des Nations unies contre la drogue et le crime et l&rsquo;Organisation internationale de police criminelle &agrave; offrir &agrave; ces organisations la coop&eacute;ration et l&rsquo;assistance dont elles pourraient avoir besoin &agrave; cette fin &raquo;<a href="#sdfootnote60sym" name="sdfootnote60anc">60</a>.</p> <p>Il en d&eacute;coule que ces institutions sp&eacute;cialis&eacute;es doivent apporter une assistance &agrave; des organisations inter-gouvernementales comme G5 Sahel en mati&egrave;re de terrorisme et des activit&eacute;s criminelles. En effet, les &Eacute;tats du G5 Sahel d&eacute;veloppent une coop&eacute;ration en instituant des organes s&rsquo;orientant vers une action pr&eacute;ventive, c&rsquo;est-&agrave;-dire pour r&eacute;duire le risque des actes relevant du terrorisme et la gravit&eacute; de ces actes voire pour priver ces auteurs des moyens n&eacute;cessaires &agrave; leur action. Ensuite, l&rsquo;action r&eacute;pressive consiste pour les diff&eacute;rentes structures &agrave; d&eacute;velopper des m&eacute;canismes de coop&eacute;ration polici&egrave;re devant aboutir &agrave; poursuivre et &agrave; punir.</p> <p>L&rsquo;objectif vis&eacute; est de lutter efficacement contre les menaces li&eacute;es au terrorisme et la criminalit&eacute; organis&eacute;e transnationale. La plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; (PCMS) est une structure additionnelle de coop&eacute;ration r&eacute;gionale destin&eacute;e &agrave; la coordination et &agrave; l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations afin de renforcer les capacit&eacute;s de lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e. Apr&egrave;s sa cr&eacute;ation par les ministres de l&rsquo;Int&eacute;rieur du G5 Sahel dans le cadre de la conf&eacute;rence le 21 mai 2014, il est adopt&eacute; un accord sur le fonctionnement et l&rsquo;organisation du PCMS en d&eacute;cembre 2015 entre les gouvernements des cinq &Eacute;tats parties. Selon l&rsquo;article 2 &laquo; [l]a plate-forme a pour vocation de mobiliser divers services de s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats du G5 Sahel, de coordonner leurs efforts et renforcer leurs capacit&eacute;s afin de participer collectivement &agrave; la lutte contre toutes les menaces transversales qui p&egrave;sent sur l&rsquo;espace, en particulier le terrorisme, la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re organis&eacute;e, le trafic de drogue, le grand banditisme et autres formes graves de criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote61sym" name="sdfootnote61anc">61</a>.</p> <p>&Agrave; la lumi&egrave;re de ce qui pr&eacute;c&egrave;de, le PCMS appara&icirc;t comme un outil d&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations entre diff&eacute;rents services de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat notamment policier, et la production d&rsquo;analyses criminelles. Cela sugg&egrave;re que l&rsquo;am&eacute;lioration de l&rsquo;&eacute;change de renseignements entre les &Eacute;tats parties est fondamentale dans la lutte contre les groupes arm&eacute;s non &eacute;tatiques qualifi&eacute;s de &laquo;&nbsp;terroristes&nbsp;&raquo; et les autres formes d&rsquo;activit&eacute;s criminelles transfrontali&egrave;res. Dans ce sens, la mise en place de structures harmonis&eacute;es permettrait de mener des actions communes contre le ph&eacute;nom&egrave;ne de criminalit&eacute; transnationale dans l&rsquo;espace commun du G5 Sahel.</p> <p>Dans l&rsquo;accord du PCMS, les &Eacute;tats parties ont fix&eacute; les domaines dans lequel la plate-forme doit agir. Selon l&rsquo;article 8 de l&rsquo;accord sur le fonctionnement et l&rsquo;organisation du PCMS, les domaines concern&eacute;s sont &laquo; la r&eacute;pression et la pr&eacute;vention du terrorisme et de la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re, y compris la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e ; la s&eacute;curit&eacute; des fronti&egrave;res &raquo;. Ainsi, en mati&egrave;re de r&eacute;pression et de pr&eacute;vention, l&rsquo;accord portant sur le PCMS pr&eacute;voit des types d&rsquo;activit&eacute;s devant &ecirc;tre conduites dans cette mati&egrave;re. &Agrave; cet effet, l&rsquo;article 9 &eacute;nonce les mesures qui doivent &ecirc;tre entreprises afin de &laquo; [c]entraliser et faciliter l&rsquo;&eacute;change des informations op&eacute;rationnelles entre les services de s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats parties &raquo; et &laquo; coordonner les mesures de pr&eacute;vention et de r&eacute;pressions diligent&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle r&eacute;gionale&nbsp;&raquo;.</p> <p>De plus, selon l&rsquo;article 10, il appartient &agrave; la plate-forme en tant que &laquo; destinataire des informations pour archivage, comparaison ou rapprochement au b&eacute;n&eacute;fice des enqu&ecirc;tes &raquo;. Cette stipulation semble faire de la plate-forme de coop&eacute;ration non pas seulement un organe d&rsquo;enregistrement des donn&eacute;es mais aussi d&rsquo;alerte face aux menaces et &ecirc;tre susceptible d&rsquo;&eacute;clairer des enqu&ecirc;tes portant sur la criminalit&eacute; internationale en cours, pr&eacute;cis&eacute;ment transfrontali&egrave;re, en l&rsquo;occurrence le terrorisme et diff&eacute;rents types de trafics illicites des stup&eacute;fiants aux fins r&eacute;pressives.</p> <p>Toutefois, il ne suffit pas de centraliser des informations &eacute;chang&eacute;es&nbsp;: la plate-forme doit aussi coordonner. &Agrave; ce titre, plusieurs mesures sont pr&eacute;vues dans l&rsquo;article11 de l&rsquo;accord sur le PCMS visant &agrave; &laquo; assurer les &eacute;changes d&rsquo;informations entre les pays membres relatives aux personnes physiques ou morales cit&eacute;es dans les affaires en cours, leurs identit&eacute;s, activit&eacute;s, relations, patrimoines, mouvements aux fronti&egrave;res, leurs donn&eacute;es t&eacute;l&eacute;phoniques ou toute autre information utile &agrave; la r&eacute;ussite des investigations&nbsp;&raquo;&nbsp;; et de &laquo; juger, au vu des informations dont elle dispose, de la n&eacute;cessit&eacute; de recourir &agrave; des op&eacute;rations conjointes bilat&eacute;rales ou multilat&eacute;rales de pr&eacute;vention ou de r&eacute;pression, et formuler les propositions n&eacute;cessaires, &agrave; l&rsquo;intention de l&rsquo;expert d&eacute;fense et s&eacute;curit&eacute;&raquo;&nbsp;; et d&rsquo;&laquo; apporter un soutien n&eacute;cessaire &agrave; ce genre d&rsquo;op&eacute;ration, quand l&rsquo;initiative vient d&rsquo;un &Eacute;tat membre, en favorisant les contacts avec les services de s&eacute;curit&eacute;, et les autorit&eacute;s judiciaires comp&eacute;tentes des pays concern&eacute;s&raquo;<a href="#sdfootnote62sym" name="sdfootnote62anc">62</a>.</p> <p>Il faut souligner que rien n&rsquo;oblige les &Eacute;tats membres &agrave; &eacute;changer les renseignements &agrave; titre pr&eacute;ventif. En l&rsquo;absence d&rsquo;une mention explicite incitant formellement les &Eacute;tats &agrave; &eacute;changer les informations, il ne faudrait pas exclure des difficult&eacute;s pour le &laquo; coordinateur r&eacute;gional &raquo;, qui g&egrave;re la plate-forme, pour assurer ses missions d&rsquo;alerte &agrave; des fins de r&eacute;actions effectives. Il est n&eacute;anmoins pr&eacute;cis&eacute; la nature des personnes dont les informations doivent &ecirc;tre utilis&eacute;es, et des personnes avec qui il peut exister une collaboration d&rsquo;&eacute;changes d&rsquo;informations. Il s&rsquo;agit des &laquo; personnes physiques ou morales &raquo; cit&eacute;es dans les &laquo; affaires en cours &raquo; selon les termes de l&rsquo;article 11. L&rsquo;&Eacute;tat dont les services de s&eacute;curit&eacute; comp&eacute;tentes ne fournissent pas d&rsquo;informations &agrave; cette fin de pr&eacute;vention et de r&eacute;pression contreviendrait &agrave; l&rsquo;accord. De plus, il convient de prouver que l&rsquo;&Eacute;tat poss&egrave;de des informations sur l&rsquo;affaire en cours. Cela peut constituer un obstacle puisque les activit&eacute;s de renseignements sont par d&eacute;finition occultes<a href="#sdfootnote63sym" name="sdfootnote63anc">63</a>. Des facteurs structurels de limitation de la coop&eacute;ration sont susceptibles de constituer un obstacle &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux informations comme le secret des informations ou la souverainet&eacute; des &Eacute;tats<a href="#sdfootnote64sym" name="sdfootnote64anc">64</a>..</p> <p>La souverainet&eacute; des &Eacute;tats parties est reconnue en mati&egrave;re de communication des informations comme le pr&eacute;cise le paragraphe 2 de l&rsquo;article 1 de l&rsquo;accord &laquo; [l]e pr&eacute;sent accord est sans pr&eacute;judice des principes fondamentaux de chaque &Eacute;tat partie, de sa souverainet&eacute; nationale, de son int&eacute;grit&eacute; territoriale et des restrictions impos&eacute;es par les lois nationales en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;change d&rsquo;information et coop&eacute;ration polici&egrave;re &raquo;<a href="#sdfootnote65sym" name="sdfootnote65anc">65</a>.</p> <p>Il s&rsquo;ensuit une s&eacute;lection des informations &agrave; transmettre selon la l&eacute;gislation interne. Les cinq &Eacute;tats parties se conforment formellement aux textes internationaux pertinents en mati&egrave;re de pr&eacute;vention et de r&eacute;pression. C&rsquo;est le cas de l&rsquo;article 15 de la convention de 1973 sur la pr&eacute;vention et la r&eacute;pression des infractions contre des personnes jouissant d&rsquo;une protection internationale, y compris les agents diplomatiques dont l&rsquo;article&nbsp;4 &eacute;nonce que &laquo; les &Eacute;tats parties collaborent &agrave; la pr&eacute;vention des infractions (&hellip;) en &eacute;changeant des renseignements (&hellip;)&nbsp;&raquo;. La m&ecirc;me formulation est reprise<a href="#sdfootnote66sym" name="sdfootnote66anc">66</a> dans la convention internationale contre la prise d&rsquo;otage adopt&eacute;e par l&rsquo;Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;ONU en 1979. L&rsquo;accord sur le PCMS s&rsquo;inscrit dans le cadre de la convention de l&rsquo;OUA de 1999 dont l&rsquo;article 4(e) pr&eacute;voit que les &Eacute;tats s&rsquo;engagent &agrave; &laquo;&nbsp;promouvoir l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations et de connaissances sp&eacute;cialis&eacute;es et mettre en place des bases de donn&eacute;es sur les &eacute;l&eacute;ments, groupes, mouvements et organisations terroristes &raquo;.</p> <p>En mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations, la m&ecirc;me convention pr&eacute;voit en son article 5 paragraphe 3 que &laquo; les &Eacute;tats s&rsquo;engagent &agrave; respecter la confidentialit&eacute; de toutes les informations &eacute;chang&eacute;es entre eux et &agrave; ne pas fournir une telle information &agrave; un autre &Eacute;tat qui n&rsquo;est pas partie &agrave; la pr&eacute;sente convention (&hellip;)&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote67sym" name="sdfootnote67anc">67</a>.</p> <p>Une stipulation similaire dans l&rsquo;accord du PCMS aurait pu &ecirc;tre juridiquement utile car elle constituerait une garantie et une assurance dans l&rsquo;&eacute;change des informations pour consacrer un &laquo; droit &agrave; l&rsquo;&eacute;change des informations &raquo; en vue d&rsquo;une action commune efficace. N&eacute;anmoins, l&rsquo;absence d&rsquo;une telle mention dans l&rsquo;accord sur le PCMS ne constitue pas n&eacute;cessairement un obstacle si les &Eacute;tats agissent sur la base du principe de bonne foi. Car ce sont les &Eacute;tats membres qui d&eacute;signent eux-m&ecirc;mes un officier de liaison en leur sein et un autre &laquo; coordinateur national de s&eacute;curit&eacute; &raquo; comme interface de la plate-forme au niveau national tout en assurant le lien avec les services de s&eacute;curit&eacute; comp&eacute;tent pour la lutte contre le terrorisme et la criminalit&eacute; organis&eacute;e transnationale selon l&rsquo;article 4.</p> <p>L&rsquo;accr&eacute;ditation par chaque &Eacute;tat d&rsquo;un officier de liaison membre suppose une certaine d&eacute;pendance de l&rsquo;officier par rapport au gouvernement de l&rsquo;&Eacute;tat. Outre son action pr&eacute;ventive, la plate-forme est un m&eacute;canisme d&rsquo;appui &agrave; la r&eacute;pression. C&rsquo;est &agrave; partir des informations crois&eacute;es qu&rsquo;elle juge pertinentes que des mesures conjointes bilat&eacute;rales pourraient &ecirc;tre ex&eacute;cut&eacute;es. La nature &laquo; des op&eacute;rations conjointes ou multilat&eacute;rales de pr&eacute;vention ou de r&eacute;pression &raquo; n&rsquo;est pas pr&eacute;cis&eacute;e. Mais il est possible de penser que ces op&eacute;rations peuvent bien &ecirc;tre le recours &agrave; l&rsquo;emploi de la force aussi bien qu&rsquo;une action polici&egrave;re ou judiciaire. Cela signifierait que la nature des op&eacute;rations pr&eacute;ventives ou r&eacute;pressives est circonstancielle. De plus, il y a l&rsquo;id&eacute;e que les informations analys&eacute;es et les propositions faites par la plate-forme puissent constituer une alerte &agrave; &laquo; l&rsquo;intention de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; &raquo;.</p> <p>De surcro&icirc;t, dans une perspective de pr&eacute;vention et de r&eacute;pression, la coop&eacute;ration s&rsquo;exerce en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; de fronti&egrave;res. En ce sens, l&rsquo;objectif de la plate-forme sert, selon son article 12 &laquo; [d]&rsquo;instruments pour l&rsquo;harmonisation des proc&eacute;dures et l&rsquo;articulation d&rsquo;une vision commune des objectifs et r&eacute;sultats escompt&eacute;s &agrave; travers le contr&ocirc;le commun des fronti&egrave;res &raquo;, mais aussi &laquo; [d]e m&eacute;canisme de coop&eacute;ration polici&egrave;re en mati&egrave;re de lutte contre les diff&eacute;rentes formes de criminalit&eacute;s &raquo;<a href="#sdfootnote68sym" name="sdfootnote68anc">68</a>.</p> <p>Par &laquo; harmonisation des proc&eacute;dures &raquo;, il faut entendre selon l&rsquo;article 13 du PCMS &laquo; [l]&rsquo;option pour des crit&egrave;res communs de contr&ocirc;le, des marchandises et des moyens de transport en tenant compte des imp&eacute;ratifs de s&eacute;curit&eacute;, de d&eacute;veloppement et de bonne gouvernance dans la r&eacute;gion &raquo;; &laquo; la r&eacute;partition des missions de contr&ocirc;le aux postes frontaliers terrestres entre les &Eacute;tats sur le crit&egrave;re des trafics entrant et sortants &raquo;&nbsp;; de m&ecirc;me qu&rsquo;&agrave; &laquo; [l]&rsquo;utilisation des bases de donn&eacute;es communes adapt&eacute;es &agrave; la nature du commerce et les menaces transversales qui p&egrave;sent sur la r&eacute;gion &raquo; ; et pour assurer &laquo;&nbsp;la pr&eacute;sence permanente des patrouilles aux points de contr&ocirc;le de mani&egrave;re &agrave; ce que leur absence soit combl&eacute;e par la pr&eacute;sence d&rsquo;un &Eacute;tat voisin &raquo;<a href="#sdfootnote69sym" name="sdfootnote69anc">69</a>.</p> <p>Il ressort de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que les &Eacute;tats parties entendent faire de la plate-forme une structure de coop&eacute;ration int&eacute;gr&eacute;e et unifi&eacute;e. En effet, en supposant que la gestion des fronti&egrave;res se fasse par les cinq &Eacute;tats sur un m&ecirc;me mode de fonctionnement, la formule &laquo; crit&egrave;res communs de contr&ocirc;le &raquo; impliquerait que les proc&eacute;dures soient similaires. Fonctionner sur les m&ecirc;mes principes pourrait favoriser le d&eacute;veloppement d&rsquo;une certaine int&eacute;gration juridique puisqu&rsquo;il faudrait que les r&eacute;glementations en mati&egrave;re de contr&ocirc;le soient les m&ecirc;mes. Ensuite, cette mise en commun des pratiques de gestion des fronti&egrave;res entre les cinq &Eacute;tats montrerait son caract&egrave;re imp&eacute;ratif pour emp&ecirc;cher les mouvements transfrontaliers illicites d&rsquo;armes, de munitions, d&rsquo;explosifs, de marchandises ou de cargaisons susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre employ&eacute;es &agrave; des fins de criminalit&eacute; organis&eacute;e transnationale et de terrorisme. Il faut ajouter &agrave; cela, la mise en commun des pratiques de gestion dans le cadre d&rsquo;une coop&eacute;ration int&eacute;gr&eacute;e des bases de donn&eacute;es en particulier en mati&egrave;re de financement du terrorisme par la r&eacute;f&eacute;rence &laquo; au commerce &raquo;. Enfin, le volet pr&eacute;vention se traduit par l&rsquo;existence de patrouilles communes afin d&rsquo;exclure en principe le vide de la pr&eacute;sence de l&rsquo;&Eacute;tat aux fronti&egrave;res.</p> <p>Il s&rsquo;agit des mesures opportunes et de l&rsquo;engagement des &Eacute;tats parties pour garantir la s&eacute;curit&eacute; et pour g&eacute;rer les fronti&egrave;res. Il est probable que l&rsquo;ex&eacute;cution de la gestion des mouvements transfrontaliers soit du ressort de la force conjointe, ou &agrave; tout le moins de sa composante polici&egrave;re. L&rsquo;application des mesures de s&eacute;curit&eacute; transfrontali&egrave;re doit alors &ecirc;tre conforme au droit international en particulier les droits de l&rsquo;homme.</p> <p>Par ailleurs, le bureau de lutte contre le terrorisme des Nations unies met en garde contre les abus ou les mesures disproportionn&eacute;es qui pourraient exister en mati&egrave;re de contr&ocirc;le. Car la s&eacute;curit&eacute; ne doit pas &ecirc;tre oppos&eacute;e aux droits humains et les personnes qui traversent les fronti&egrave;res ne sauraient &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme la cause du probl&egrave;me de s&eacute;curit&eacute; m&ecirc;me si certains individus en pourraient profiter pour menacer la s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats : &laquo; Most individuals who cross borders do not pose a security threat wherever there are coming from and whatever their reason for travelling. They should not be treated with suspicion. Protecting their lives and security of public by taking steps to prevent terrorists act is a part of State&rsquo;s international obligation to protect human Rights &raquo;<a href="#sdfootnote70sym" name="sdfootnote70anc">70</a>.</p> <p>Le bureau reconna&icirc;t n&eacute;anmoins que &laquo; individuals who travel to plane, prepare, participate in or perpetrated terrorist acts or to provide or receive terrorist training pose a serious of security. Screening for security risks potentially helps to prevent the entry into, or transit through, the territory of your country by such an individual. This is a key to protect lives &raquo;<a href="#sdfootnote71sym" name="sdfootnote71anc">71</a>.</p> <p>D&egrave;s lors, il faut qu&rsquo;il y ait une proportionnalit&eacute; entre les objectifs et les moyens mobilis&eacute;s pour r&eacute;pondre &agrave; la menace. Il est d&egrave;s lors essentiel de ne pas perdre de vue l&rsquo;importance du respect des droits de l&rsquo;homme afin de ne pas nourrir les discours de mobilisation des groupes terroristes. Les &Eacute;tats s&rsquo;abritent dans la lutte antiterroriste pour prendre des mesures disproportionn&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des personnes qui traversent les fronti&egrave;res.</p> <p>Concernant la coop&eacute;ration polici&egrave;re, selon l&rsquo;article 14 il appartient &agrave; la plate-forme &laquo; d&rsquo;encadrer (&hellip;) &agrave; travers le coordinateur national, l&rsquo;action des postes fronti&egrave;res et leur donner la motivation n&eacute;cessaire pour collaborer dans les domaines : de l&rsquo;information g&eacute;n&eacute;rale, de la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic de drogue, la lutte contre la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re, y compris la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e, la lutte contre la migration irr&eacute;guli&egrave;re&nbsp;&raquo;.</p> <p>L&rsquo;agent qui coordonne les activit&eacute;s au titre du PCMS agit pour promouvoir la coop&eacute;ration int&eacute;gr&eacute;e. L&rsquo;article 15 stipule que &laquo; le coordinateur national veille &agrave; ce que les postes fronti&egrave;res permettent un &eacute;change soutenu d&rsquo;informations ; un engagement sans faille dans la r&eacute;ussite des proc&eacute;dures et des autres techniques transfrontali&egrave;res d&rsquo;enqu&ecirc;tes pr&eacute;vues par les conventions internationales ou les autres accords bilat&eacute;raux ou multilat&eacute;raux en la mati&egrave;re&nbsp;; la sensibilisation et la s&eacute;curisation des fronti&egrave;res, pour assurer leur adh&eacute;sion aux objectifs de lutte contre ces ph&eacute;nom&egrave;nes ; la protection de l&rsquo;&eacute;conomie de ces populations contre le grand banditisme et les autres activit&eacute;s illicites &raquo;.</p> <p>Le coordinateur ainsi nomm&eacute; au niveau national exerce un r&ocirc;le de facilitateur dans la collaboration en vue du partage d&rsquo;informations entre les gouvernements en mati&egrave;re de gestion des fronti&egrave;res. L&rsquo;objectif est d&rsquo;assurer et de maintenir un &eacute;change r&eacute;gulier d&rsquo;information dans les mati&egrave;res vis&eacute;es par le pr&eacute;sent accord. Toutefois, il demeure que les &Eacute;tats du G5 Sahel, au moment o&ugrave; ces lignes sont &eacute;crites semblent insuffisamment dot&eacute;s d&rsquo;infrastructures, en particulier lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de mener des op&eacute;rations en dehors des capitales et des zones proches du pouvoir central. Les gouvernements doivent d&eacute;velopper suffisamment des infrastructures et l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la technologie, donc disposer des possibilit&eacute;s techniques d&rsquo;identification et de contr&ocirc;le des fronti&egrave;res afin d&rsquo;assurer une couverture optimum de l&rsquo;espace concern&eacute;. Dans la collecte des renseignements dans la lutte contre la criminalit&eacute; internationale notamment le terrorisme, le crime organis&eacute; transnational et le renseignement humain et technologique doivent &ecirc;tre associ&eacute;s. L&rsquo;utilisation des drones pourrait &ecirc;tre une alternative, mais encore faut-il que ces &Eacute;tats disposent des plus efficaces. En tout &eacute;tat de cause, ces insuffisances constituent des obstacles &agrave; la capacit&eacute; de projection des &Eacute;tats du G5 Sahel pour pr&eacute;venir et r&eacute;primer efficacement la criminalit&eacute; li&eacute;e au terrorisme ou organis&eacute;e de fa&ccedil;on transnationale.</p> <p>Pour combler notamment ce d&eacute;ficit, le G5 Sahel a d&eacute;velopp&eacute; des coop&eacute;rations avec des institutions sp&eacute;cialis&eacute;es. &Agrave; cet effet, le G5 Sahel et l&rsquo;Organisation internationale de police criminelle, plus connue sous la d&eacute;nomination de OICP-INTERPOL) ont sign&eacute; un accord de coop&eacute;ration le 16 mai 2019. Selon l&rsquo;article 2 du statut de l&rsquo;OICP-INTERPOL, les buts sont &laquo; d&rsquo;assurer et de d&eacute;velopper l&rsquo;assistance r&eacute;ciproque la plus large de toutes les activit&eacute;s de police criminelle, dans le cadre des lois existantes des diff&eacute;rents pays et dans l&rsquo;esprit de la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;homme&nbsp;; d&rsquo;&eacute;tablir et de d&eacute;velopper toutes les institutions capables de contribuer efficacement &agrave; la pr&eacute;vention et &agrave; la r&eacute;pression des infractions de droit commun &raquo;<a href="#sdfootnote72sym" name="sdfootnote72anc">72</a>.</p> <p>Les deux organisations ont sign&eacute; un accord de coop&eacute;ration. En effet, cet accord constitue un cadre de coop&eacute;ration entre les deux organisations dans les limites de leurs domaines de la pr&eacute;vention et de la r&eacute;pression des actes terroristes et d&rsquo;autres formes de criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re. Il d&eacute;finit le cadre juridique r&eacute;glementant les deux organisations, les &eacute;changes de donn&eacute;es et d&rsquo;informations tout en pr&eacute;cisant les modalit&eacute;s de la coop&eacute;ration technique, de la formation et leur renforcement<a href="#sdfootnote73sym" name="sdfootnote73anc">73</a>. La FC-G5S est constitu&eacute;e d&rsquo;une composante militaire et d&rsquo;une composante polici&egrave;re. Le PCMS est la structure de coordination aux niveaux r&eacute;gional et national.</p> <p>Dans le cadre d&rsquo;un projet d&eacute;nomm&eacute; &laquo; int&eacute;gration pour impact : Interpol et la force conjointe du G5 Sahel- composante police &raquo; envisag&eacute; sur trois ans (2019-2022), l&rsquo;Organisation internationale de police criminelle en tant qu&rsquo;institution sp&eacute;cialis&eacute;e dont la mission consiste &agrave; faciliter la coop&eacute;ration polici&egrave;re internationale apporte son assistance &agrave; ces deux composantes en particulier celle qui est polici&egrave;re. Ce projet consiste principalement &agrave; promouvoir l&rsquo;utilisation effective des capacit&eacute;s d&rsquo;Interpol par la composante police de la FC-G5S aux c&ocirc;t&eacute;s des bureaux centraux nationaux<a href="#sdfootnote74sym" name="sdfootnote74anc">74</a> (BCN) d&rsquo;Interpol et des unit&eacute;s sp&eacute;cialis&eacute;es et des autorit&eacute;s frontali&egrave;res du G5. Il s&rsquo;agit de favoriser l&rsquo;accroissement des &eacute;changes et des informations et des renseignements policiers<a href="#sdfootnote75sym" name="sdfootnote75anc">75</a>. L&rsquo;assistance est organis&eacute;e en fonction de trois imp&eacute;ratifs strat&eacute;giques&nbsp;: premi&egrave;rement &laquo;&nbsp;permettre l&rsquo;&eacute;change entre les forces militaires et les services charg&eacute;s de l&rsquo;application de la loi &raquo;&nbsp;; deuxi&egrave;mement, &laquo; apporter une assistance sp&eacute;cialis&eacute;e aux unit&eacute;s de la FC-G5S et aux bureaux centraux nationaux &raquo; ; et troisi&egrave;mement, &laquo; &eacute;tablir et de maintenir un acc&egrave;s au syst&egrave;me I-24/7<a href="#sdfootnote76sym" name="sdfootnote76anc">76</a> d&rsquo;INTERPOL &raquo;<a href="#sdfootnote77sym" name="sdfootnote77anc">77</a>.</p> <p>La m&ecirc;me logique de coop&eacute;ration s&rsquo;est aussi d&eacute;velopp&eacute;e et renforc&eacute;e en mati&egrave;re de pr&eacute;vention et de r&eacute;pression entre le G5 Sahel et l&rsquo;Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans le cadre en particulier de l&rsquo;op&eacute;rationnalisation de PCMS. Ainsi, ONUDC a apport&eacute; son assistance dans le cadre des activit&eacute;s de formation en mati&egrave;re de techniques d&rsquo;enqu&ecirc;te pour le trafic de drogue, de collecte, d&rsquo;analyse et de partage de renseignement<a href="#sdfootnote78sym" name="sdfootnote78anc">78</a>. Au m&ecirc;me titre qu&rsquo;Interpol, l&rsquo;ONUDC fournit une assistance technique et un renforcement des capacit&eacute;s afin d&rsquo;aider les &Eacute;tats de l&rsquo;ONU &agrave; mettre en &oelig;uvre la Strat&eacute;gie mondiale antiterroriste<a href="#sdfootnote79sym" name="sdfootnote79anc">79</a>.</p> <p>Dans la m&ecirc;me perspective, il appara&icirc;t n&eacute;cessaire de d&eacute;velopper et de renforcer le cadre de coop&eacute;ration entre le G5 Sahel, en particulier le PCMS et l&rsquo;institution sp&eacute;cialis&eacute;e de coop&eacute;ration polici&egrave;re africaine, cr&eacute;&eacute;e en 2014 par l&rsquo;Union africaine (UA), d&eacute;nomm&eacute;e Organisation africaine de coop&eacute;ration polici&egrave;re (AFRIPOL)<a href="#sdfootnote80sym" name="sdfootnote80anc">80</a>. En plus de la proximit&eacute; g&eacute;ographique, la coop&eacute;ration avec Afripol pr&eacute;sente l&rsquo;avantage d&rsquo;une similarit&eacute; des formes de criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re. Par cons&eacute;quent, cette institution peut apporter son assistance &agrave; la composante police du FC-G5S et &agrave; la composante militaire pour renforcer la coordination des patrouilles et des op&eacute;rations conjointes. S&rsquo;inscrivant donc dans l&rsquo;esprit d&rsquo;Interpol ou d&rsquo;Europol<a href="#sdfootnote81sym" name="sdfootnote81anc">81</a>&nbsp;; Afripol dont le si&egrave;ge est &agrave; Alger, a &eacute;t&eacute; institu&eacute;e pour lutter contre la criminalit&eacute; transnationale sous toutes ses formes, y compris le terrorisme en &eacute;tablissant un cadre de coop&eacute;ration polici&egrave;re dans un objectif de pr&eacute;vention.</p> <p>En effet, Afripol vise plusieurs objectifs notamment l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une strat&eacute;gie africaine commune pour lutter contre la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e, contre le terrorisme et contre la cybercriminalit&eacute;&nbsp;; pour construire un cadre coh&eacute;rent pour une coop&eacute;ration polici&egrave;re efficace sur les plans &agrave; la fois strat&eacute;gique, op&eacute;rationnel et tactique entre les organismes policiers des &Eacute;tats parties ; pour assurer la pr&eacute;vention, la d&eacute;tection et les enqu&ecirc;tes sur la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e ; pour offrir une assistance technique dans la formation, l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;exp&eacute;riences, l&rsquo;expertise et les bonnes pratiques entre les polices africaines<a href="#sdfootnote82sym" name="sdfootnote82anc">82</a>. Il faut ajouter &agrave; cela, l&rsquo;objectif de consolidation de la coordination entre les forces de police au sein des op&eacute;rations de paix et avec le groupe d&rsquo;appui strat&eacute;gique &agrave; la police par rapport &agrave; la planification, la mobilisation et le d&eacute;ploiement<a href="#sdfootnote83sym" name="sdfootnote83anc">83</a>.</p> <p>Il faut souligner que les structures mises en place par le G5 Sahel notamment le PCMS repr&eacute;sentent une opportunit&eacute; et un &laquo;&nbsp;grand pas&nbsp;&raquo; pour renforcer la coordination et d&rsquo;harmoniser les mesures prises pour lutter notamment contre des activit&eacute;s criminelles en particulier le terrorisme et la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e. De ce point de vue, le cadre de coop&eacute;ration restreinte constitu&eacute;e de cinq &Eacute;tats est un avantage<a href="#sdfootnote84sym" name="sdfootnote84anc">84</a> parce qu&rsquo;il s&rsquo;agit en premier lieu d&rsquo;&Eacute;tats affect&eacute;s par de probl&egrave;mes similaires. Une action commune conduirait ainsi &agrave; une r&eacute;ponse plus int&eacute;gr&eacute;e en mati&egrave;re de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute;. Il en est de m&ecirc;me en ce qui concerne les probl&egrave;mes de d&eacute;veloppement notamment le d&eacute;ficit des infrastructures.</p> <p>Dans une perspective prospective, plusieurs interrogations demeurent principalement par rapport &agrave; la p&eacute;rennit&eacute; du G5 Sahel et aux structures communes cr&eacute;&eacute;es pour lutter conjointement contre le terrorisme, le trafic de drogue et la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re organis&eacute;e. En effet, aucune organisation intergouvernementale ne pourrait &ecirc;tre viable si, pour fonctionner elle doit compter essentiellement sur des partenaires ext&eacute;rieurs, qualifi&eacute;s par la convention du G5 Sahel de &laquo; techniques et financiers &raquo;. Par ailleurs, la p&eacute;rennit&eacute; du fonctionnement du G5 Sahel ne serait pas garantie en raison de sa d&eacute;pendance financi&egrave;re &agrave; des bailleurs internationaux. En outre, l&rsquo;instabilit&eacute; politique d&rsquo;au moins trois &Eacute;tats &agrave; savoir le Mali le Burkina Faso et le Tchad par le fait de la prise du pouvoir par des militaires a des cons&eacute;quences n&eacute;gatives sur le fonctionnement le G5 Sahel<a href="#sdfootnote85sym" name="sdfootnote85anc">85</a>. La question de la gouvernance de l&rsquo;organisation G5 Sahel voire de sa p&eacute;rennit&eacute; a &eacute;t&eacute; suscit&eacute;e par l&rsquo;annonce du retrait du Mali de l&rsquo;organisation de &laquo; tous les organes et des instances du G5 Sahel&nbsp;&raquo; le 15 mai 2022<a href="#sdfootnote86sym" name="sdfootnote86anc">86</a>.</p> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: center;">* *</p> <p>&nbsp;</p> <p>La Convention portant cr&eacute;ation du G5 Sahel d&eacute;finit l&rsquo;objet et le but de l&rsquo;organisation. Les &Eacute;tats ont dot&eacute; l&rsquo;organisation de plusieurs organes notamment le conseil des ministres, le secr&eacute;tariat ex&eacute;cutif, en charge de l&rsquo;ex&eacute;cution des d&eacute;cisions du conseil des ministres, ces derniers &eacute;tant institu&eacute;s par la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats. L&rsquo;objectif des cinq &Eacute;tats parties vise &agrave; d&eacute;velopper une strat&eacute;gie de r&eacute;ponse fond&eacute;e en th&eacute;orie sur un traitement duale, c&rsquo;est-&agrave;-dire sur une politique militaire et sur des politiques publiques de d&eacute;veloppement afin de contenir le terrorisme et des autres menaces connexes l&rsquo;alimentant comme les trafics illicites notamment d&rsquo;armes, de stup&eacute;fiants. &Agrave; cet effet, la force conjointe du G5 Sahel est cr&eacute;&eacute;e pour r&eacute;pondre &agrave; ces d&eacute;fis tout en &eacute;tant dot&eacute;e d&#39;une composante de police. Ainsi, le cadre juridique qui organise le recours &agrave; la force arm&eacute;e est d&rsquo;abord r&eacute;gi par la charte de fonctionnement de partenariat de coop&eacute;ration transfrontali&egrave;res des forces arm&eacute;es du G5 Sahel y compris la coop&eacute;ration de la force Barkhane. C&rsquo;est surtout le concept d&rsquo;op&eacute;rations strat&eacute;giques (CONOPS), adopt&eacute; par le comit&eacute; de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; du G5 Sahel et approuv&eacute; par le conseil de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;UA et de l&rsquo;ONU qui fournit le cadre juridique. De plus, ce texte organise les modalit&eacute;s de r&eacute;partition des op&eacute;rations des forces arm&eacute;es sur le terrain, la protection de la population civile, le respect des principes essentiels du DIH et la cons&eacute;cration du droit de poursuite des groupes terroristes jusqu&rsquo;&agrave; cent kilom&egrave;tres. N&rsquo;est pas absent le risque d&rsquo;exc&egrave;s dans les op&eacute;rations militaires car les militaires disposent de la possibilit&eacute; d&rsquo;appr&eacute;cier si un groupe ou un individu rel&egrave;ve du terrorisme. Le risque de confondre la population civile &agrave; un groupe arm&eacute; terroriste peut &ecirc;tre &eacute;lev&eacute; en l&rsquo;absence d&rsquo;un cadre juridique clair. La cr&eacute;ation d&rsquo;un coll&egrave;ge de d&eacute;fense m&ecirc;me si une Acad&eacute;mie r&eacute;gionale de police du G5 Sahel a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e au Tchad se traduit par la pr&eacute;valence de la r&eacute;ponse s&eacute;curitaire.</p> <p>La conclusion d&rsquo;un accord sur le d&eacute;veloppement dans une plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; (PCMS), a le m&eacute;rite d&rsquo;introduire une r&eacute;ponse qui privil&eacute;gie les renseignements et le partage d&rsquo;informations entre les diff&eacute;rents services de s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats en vue de la r&eacute;pression et la pr&eacute;vention. Elle conf&egrave;re une place non n&eacute;gligeable &agrave; la judiciarisation. Cette coop&eacute;ration polici&egrave;re est &eacute;largie &agrave; d&rsquo;autres institutions internationales sp&eacute;cialis&eacute;es comme INTERPOL dans le cadre d&rsquo;un accord de coop&eacute;ration avec la composante police de la force conjointe du G5S. L&rsquo;instabilit&eacute; politique dans la r&eacute;gion du fait des coups d&rsquo;&Eacute;tat survenus d&rsquo;abord au Mali, ensuite au Burina Faso puis r&eacute;cemment au Niger tend &agrave; remettre en cause la p&eacute;rennit&eacute; de l&rsquo;organisation sous r&eacute;gionale.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> Par exemple l&rsquo;attaque du restaurant La Terrasse de l&rsquo;H&ocirc;tel Radisson Blu &agrave; Bamako en 2015, revendiqu&eacute; par le groupe terroriste d&rsquo;alors, Al-Mourabitoune, dont des principaux auteurs &eacute;tait un Mauritanien de Ouagadougou en 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> Mamane Sambo SIDIKOU, &laquo; S&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement : le G5 Sahel et le sens de l&rsquo;urgence &raquo;, in Peer DE JONG (dir.), S&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement dans le Sahel, du concept &agrave; la r&eacute;alit&eacute;, L&rsquo;Harmattan, Paris, 2020, p.&nbsp;14.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a> Mady SAVADOGO, &laquo; Coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re dans la bande sah&eacute;lo-saharienne : domaine de coop&eacute;ration possible entre le G5 Sahel et la Commission du bassin du lac Tchad &raquo;, in S&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement dans le Sahel, du concept &agrave; la r&eacute;alit&eacute;, p. 104.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a> Convention portant cr&eacute;ation du G5 Sahel, 19 d&eacute;cembre 2014.</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a> Ibid., &sect; 4 alin&eacute;a a)&nbsp;; plusieurs autres sont &eacute;nonc&eacute;es comme &laquo; b) le besoin d&rsquo;institutions d&eacute;mocratiques stables et p&eacute;rennes avec une force implication de la population ; c) la n&eacute;cessit&eacute; de promouvoir les zones les moins d&eacute;velopp&eacute;s ; d) le d&eacute;ficit en infrastructures de bases (transport, &eacute;nergie, hydraulique et t&eacute;l&eacute;communication)&nbsp;; e) la s&eacute;curit&eacute; alimentaire et le pastoralisme&nbsp;; f) le d&eacute;veloppement humain et la gestion de l&rsquo;eau&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a> Ibid., &sect; 9 du pr&eacute;ambule.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a> Patrick DALLIER, Mathias FORTEAU et alii, Droit international public, op. cit., p. 658-659.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a> Le r&eacute;gime juridique est fix&eacute; par un accord de si&egrave;ge. Ce texte pr&eacute;cise notamment les droits et les obligations des agents du secr&eacute;tariat permanent, les avantages et les privil&egrave;ges accord&eacute;s aux agents d&rsquo;une organisation internationale, l&rsquo;inviolabilit&eacute; du si&egrave;ge, voir l&rsquo;accord de si&egrave;ge entre le gouvernement de la R&eacute;publique islamique de Mauritanie et le secr&eacute;tariat permanent du G5 Sahel. https://www.g5sahel.org/wp-content/uploads/2015/11/images_Docs_Accord_de_siege_Fr.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a> Normative dans le sens d&rsquo;adopter des r&egrave;gles de comportement pour assurer le fonctionnement de l&rsquo;organisation, voir Patrick DALLIER, Mathias FORTEAU, et alii, Droit international public, op. cit., p. 671. Ainsi dans le cadre de ses missions, il appartient au conseil des ministres selon l&rsquo;article 8 stipule : (IV) &laquo; d&rsquo;&eacute;tablir et d&rsquo;adopter le r&egrave;glement int&eacute;rieur &raquo; ; (V) &laquo; d&rsquo;approuver l&rsquo;organigramme et le statut du personnel du secr&eacute;tariat permanent &raquo;, (VI) &laquo; d&rsquo;approuver le programme de travail et le budget &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a> Entretien &agrave; Bamako avec un haut responsable du point focal G5 Sahel Mali, 15 novembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a> Abdelhak BASSOU, &laquo; L&rsquo;&Eacute;tat, les fronti&egrave;res et les territoires du Sahel&nbsp;: Cas du G5 Sahel&nbsp;&raquo;, OCP Policy Center, octobre 2017, PB-17/33, p. 4.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a> Convention portant cr&eacute;ation du G5 Sahel, &sect; 4 du pr&eacute;ambule.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a> Communiqu&eacute; final du sommet des chefs d&rsquo;&Eacute;tats du G5 Sahel, N&rsquo;Djamena, 20 novembre 2015, communiqu&eacute; disponible sur le site du G5 Sahel, consult&eacute; le 25/07/2022.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a> Organigramme du secr&eacute;tariat ex&eacute;cutif du G5 Sahel, https://www.g5sahel.org/organigramme2/, consult&eacute; le 25/07/2022.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a> Programme d&rsquo;investissement prioritaires (PIP), 1er octobre 2018, https://www.g5sahel.org/programme-dinvestissements-prioritaires-pip-g5-sahel/ consult&eacute; le 25 juillet 2022.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a> Nicolas DESGRAIS, &laquo; Le G5 Sahel, en r&eacute;action &agrave; la mutation de l&rsquo;environnement strat&eacute;gique sah&eacute;lien, politiques r&eacute;gional de coop&eacute;ration et niveaux d&rsquo;engagement d&rsquo;&Eacute;tats membres &raquo;, in Hugo SADA (dir.) juin 2018, Fondation pour la recherche strat&eacute;gique, p.&nbsp;54.</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a> R&eacute;solution n&deg; 00-01 2017 relative &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une force conjointe du G5 Sahel, Bamako, 6 f&eacute;vrier 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a> Mady SAVADOGO, &laquo; [c]oop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re dans la bande sah&eacute;lo-saharienne : domaines de coop&eacute;ration possible entre le G5 Sahel et la commission du bassin du lac Tchad &raquo;, in Peer DE JONG (dir.), S&eacute;curit&eacute; et d&eacute;veloppement dans le Sahel, du concept &agrave; la r&eacute;alit&eacute;, op. cit., p. 117.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a> Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la Force conjointe du groupe des cinq pays du Sahel, S/2017/868, 16 octobre 2017, &sect; 5.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a> Cit&eacute; par Nicolas DESGRAIS, &laquo; Le G5 Sahel en r&eacute;action &agrave; la mutation de l&rsquo;environnement strat&eacute;gique sah&eacute;lien, politiques r&eacute;gionales de coop&eacute;ration et niveau d&rsquo;engagement des &Eacute;tats&nbsp;&raquo;, in Hugo SADA (dir.), Fondation pour la recherche strat&eacute;gique, juin 2018, op. cit., p. 61.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a> Mady SAVADOGO, op. cit. p. 116.</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a> Voir en ce sens Cyril Robinet, &laquo; Gen&egrave;se de la force du G5 Sahel&nbsp;&raquo;, consult&eacute; le 31 juillet 2022, accessible sur https://afriquedecryptages.wordpress.com/2018/01/16/genese-de-la-force-conjointe-du-g5-sahel/, qui explique notamment les circonstances et les pratiques qui ont pr&eacute;sid&eacute; et incit&eacute; &agrave; &eacute;tablir une r&eacute;ponse par la mise en place institutionnelle.</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a> Mady SAVADOGO, op. cit., p. 117.</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a> La FC-G5S op&egrave;re avec 5&nbsp;000 officiers de l&rsquo;arm&eacute;e au moment o&ugrave; ces lignes sont &eacute;crites, et la mise en place d&rsquo;une composante de police au sein de la force conjointe. D&rsquo;ailleurs, la mise en place des unit&eacute;s d&rsquo;investigations de cette composante est pr&eacute;vue dans les dispositifs s&eacute;curitaires et les syst&egrave;mes de justice p&eacute;nale nationaux, voir &laquo;&nbsp;Recommandations, l&rsquo;atelier l&rsquo;op&eacute;rationnalisation de la composante police de la force conjointe du 5G Sahel&nbsp;&raquo;, Niamey, 10, 11 et 12 avril 2018, disponible&nbsp;: https://www.unodc.org/documents/westandcentralafrica/Recommandations_Atelier_de_Niamey_REV.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a> Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la situation du Mali, S/2017/271, 30 mars 2017, &sect; 19.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a> Ibid., il ressort du rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;ONU que le 8 janvier 2017, dans la r&eacute;gion de M&eacute;naka, les forces arm&eacute;es maliennes sont attaqu&eacute;es par des acteurs arm&eacute;s non identifi&eacute;s, le 22 f&eacute;vrier dans l&rsquo;ouest du Niger, proche de la fronti&egrave;re avec le Mali, des &eacute;l&eacute;ments terroristes s&rsquo;en sont pris &agrave; des soldats nig&eacute;riens qui patrouillaient dans la r&eacute;gion, faisant plusieurs victimes. De plus, le 5 mars, un poste militaire malien est attaqu&eacute; pr&egrave;s de la fronti&egrave;re avec le Burkina Faso faisant plusieurs victimes c&ocirc;t&eacute; malien, revendiqu&eacute; par le GSIM&nbsp;; le 6 mars une autre attaque est perp&eacute;tr&eacute;e contre des forces nig&eacute;riennes par des groupes arm&eacute;s non identifi&eacute;s pr&egrave;s de la fronti&egrave;re avec le Mali et le Burkina Faso faisant plusieurs victimes, &sect; 20.</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a> Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations unies, S/RES/2359, (2017), 21 juin 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote32"> <p><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote33"> <p><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a> Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l&rsquo;homme, &laquo;&nbsp;Rapport de situation : projet d&rsquo;appui du HCDH &agrave; la force conjointe du G5 Sahel dans la mise en &oelig;uvre du cadre de conformit&eacute; aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire 1er mai 2018-31 mars 2020 &raquo;, 5 ao&ucirc;t 2020, &sect; 47.</p> </div> <div id="sdfootnote34"> <p><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a> Communiqu&eacute; du Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute; (UA), 679&egrave;me r&eacute;union, PSC/PR/COMM/(DCLXXIX), 13 avril 2017, Addis Ab&eacute;ba, &Eacute;thiopie.</p> </div> <div id="sdfootnote35"> <p><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote36"> <p><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a> Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la Force conjointe du groupe des cinq pays du Sahel, S/2017/868, op. cit., &sect;&nbsp;18.</p> </div> <div id="sdfootnote37"> <p><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a> Ibid., les trois secteurs strat&eacute;giques sont respectivement d&eacute;nomm&eacute;s secteur ouest, secteur central, donc du Liptako-Gourma, et secteur est.</p> </div> <div id="sdfootnote38"> <p><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a> Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l&rsquo;homme, &laquo;&nbsp;Rapport de situation : projet d&rsquo;appui du HCDH &agrave; la force conjointe du G5 Sahel dans la mise en &oelig;uvre du cadre de conformit&eacute; aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire 1er mai 2018-31 mars 2020&nbsp;&raquo;, op. cit., &sect; 38.</p> </div> <div id="sdfootnote39"> <p><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a> Andr&eacute; BROSSARD, La criminalit&eacute; internationale, PUF, Que sais-je&nbsp;? 1988, p. 106.</p> </div> <div id="sdfootnote40"> <p><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a> Nations unies, S/2020/373, Force conjointe du groupe des cinq &Eacute;tats du Sahel, Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, 8 mai 2020, &sect; 11.</p> </div> <div id="sdfootnote41"> <p><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a> Entretien &agrave; Bamako, 15 novembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote42"> <p><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a> Ce droit est d&eacute;fini comme : &laquo; [d]roit reconnu &agrave; un &Eacute;tat c&ocirc;tier de continuer en haute mer, au moyen d&rsquo;un de ses navires de guerre ou a&eacute;ronefs militaires ou d&rsquo;autres navires ou a&eacute;ronefs affect&eacute;s &agrave; un service public et autoris&eacute;s &agrave; cet effet, la poursuite ininterrompue d&rsquo;un navire &eacute;tranger dont il consid&egrave;re qu&rsquo;il est en contravention, dans une zone sous sa souverainet&eacute; ou juridiction, &agrave; ses lois et r&egrave;glements applicables &agrave; cette zone, conform&eacute;ment au droit international&nbsp;&raquo;, in Jean SALMON (dir.), Dictionnaire de droit international, op. cit., p.&nbsp;857. Il ressort que ce droit, &agrave; l&rsquo;origine traite de la possibilit&eacute; pour un &Eacute;tat riverain, victime d&rsquo;une violation de sa souverainet&eacute; d&rsquo;engager une poursuite contre le contrevenant. Transpos&eacute; dans le cas du G5S, dont la majorit&eacute; est enclav&eacute;, consisterait, au regard de la possibilit&eacute; de poursuite de groupes criminels transfrontaliers jusqu&rsquo;&agrave; entrer dans la souverainet&eacute; des membres sur la base de la limite pr&eacute;vue.</p> </div> <div id="sdfootnote43"> <p><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a> Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l&rsquo;homme, &laquo;&nbsp;Rapport de situation&nbsp;: projet d&rsquo;appui du HCDH &agrave; la force conjointe du G5 Sahel dans la mise en &oelig;uvre du cadre de conformit&eacute; aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire&nbsp;&raquo;, 1er mai 2018-31 mars 2020 &raquo;, op. cit., p. 10.</p> </div> <div id="sdfootnote44"> <p><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a> Haut-commissariat aux droits de l&rsquo;homme des Nations unies, &laquo;&nbsp;Projet d&rsquo;appui &agrave; la force du G5 Sahel dans la mise en &oelig;uvre du cadre de conformit&eacute; aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire&nbsp;&raquo;, Bulletin d&rsquo;information n&deg;&nbsp;002, janvier-juin 2020, p. 4, https://www.ohchr.org/sites/default/files/Documents/Countries/Africa/Newsletter_Jan-June2020.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote45"> <p><a href="#sdfootnote45anc" name="sdfootnote45sym">45</a> Abdennour BENANTAR, Les initiatives de s&eacute;curit&eacute; au Maghreb et au Sahel, op. cit., p. 167-207. L&rsquo;&laquo;&nbsp;op&eacute;rationnalisation&nbsp;&raquo; pleine de la FC-G5S a &eacute;t&eacute; mise en cause plusieurs fois en raison de sa d&eacute;pendance en mat&eacute;riel et de sa formation, voir en ce sens, Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la force conjointe du groupe des cinq pays du Sahel, S/2018/1006, 12 novembre 2018, &sect; 2.</p> </div> <div id="sdfootnote46"> <p><a href="#sdfootnote46anc" name="sdfootnote46sym">46</a> Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l&rsquo;homme, &laquo;&nbsp;Rapport de situation : projet d&rsquo;appui du HCDH &agrave; la force conjointe du G5 Sahel dans la mise en &oelig;uvre du cadre de conformit&eacute; aux droits de l&rsquo;homme et au droit international humanitaire 1er mai 2018-31 mars 2020 &raquo;, &sect; 94, op. cit.</p> </div> <div id="sdfootnote47"> <p><a href="#sdfootnote47anc" name="sdfootnote47sym">47</a> Ibid., plusieurs all&eacute;gations d&rsquo;incidents sont d&eacute;crites et susceptibles de constituer des violations des droits de l&rsquo;homme dans lesquelles serait impliqu&eacute;e la F-G5S comme des ex&eacute;cutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires, des meurtres, &sect; 122 &agrave; 124.</p> </div> <div id="sdfootnote48"> <p><a href="#sdfootnote48anc" name="sdfootnote48sym">48</a> Mady SAVADOGO, &laquo; Coop&eacute;ration militaire transfrontali&egrave;re dans la bande sah&eacute;lo-saharienne : domaines de coop&eacute;ration possible entre le G5 Sahel et la commission du bassin du lac Tchad &raquo;, op. cit., p. 121&nbsp;; voir aussi le site d&eacute;di&eacute; au coll&egrave;ge de d&eacute;fense du G5S, consult&eacute; le 10 septembre 2022, https://cdg5s.org/fr/node/1185.</p> </div> <div id="sdfootnote49"> <p><a href="#sdfootnote49anc" name="sdfootnote49sym">49</a> AfricaNews, &laquo; Mauritanie, le coll&egrave;ge de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; contre le terrorisme &agrave; partir de 1min36 &agrave; 2mim consult&eacute; le 8/08/2022, accessible https://www.youtube.com/watch?v=tbTBCgtDGOw.</p> </div> <div id="sdfootnote50"> <p><a href="#sdfootnote50anc" name="sdfootnote50sym">50</a> Mady SAVADOGO, op. cit., p. 122.</p> </div> <div id="sdfootnote51"> <p><a href="#sdfootnote51anc" name="sdfootnote51sym">51</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote52"> <p><a href="#sdfootnote52anc" name="sdfootnote52sym">52</a> Communiqu&eacute; finale de la 4&egrave;me session ordinaire de la conf&eacute;rence des chefs d&rsquo;&Eacute;tats, Niamey, 6 f&eacute;vrier 2018, p. 4, &sect; 15.</p> </div> <div id="sdfootnote53"> <p><a href="#sdfootnote53anc" name="sdfootnote53sym">53</a> G5 Sahel, &laquo; Inauguration du nouveau si&egrave;ge de l&rsquo;acad&eacute;mie r&eacute;gionale de police du G5 Sahel &raquo;, 3 ao&ucirc;t 2022 ; il s&rsquo;agit d&rsquo;une d&eacute;claration du coordinateur point focal du G5 Sahel au Tchad; consult&eacute; le 8/08/2022, accessible, https://www.g5sahel.org/inauguration-du-nouveau-siege-de-lacademie-regionale-de-police-du-g5-sahel/. L&rsquo;acad&eacute;mie a pour but de &laquo;&nbsp;renforcer les comp&eacute;tences et les connaissances des forces de s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure, ainsi que la coop&eacute;ration r&eacute;gionale entre elles, la criminalit&eacute; transnationale organis&eacute;e, et le trafics de tout genre &raquo;, voir Tchad info, &laquo; Interview : l&rsquo;acad&eacute;mie r&eacute;gionale de police est une structure de formation continue destin&eacute;e aux cadres sup&eacute;rieurs de la police nationale des &Eacute;tats du G5 Sahel s&raquo;, consult&eacute; le 9 ao&ucirc;t 2022, https://tchadinfos.com/securite/interview-lacademie-regionale-de-police-est-une-structure-de-formation-continue-destinee-aux-cadres-superieurs-de-la-police-nationale-des-etats-du-g5-sahel/.</p> </div> <div id="sdfootnote54"> <p><a href="#sdfootnote54anc" name="sdfootnote54sym">54</a> David CUMIN, Le terrorisme histoire, science politique, droit. 20 points cl&eacute;s, op. cit., p. 164-165.</p> </div> <div id="sdfootnote55"> <p><a href="#sdfootnote55anc" name="sdfootnote55sym">55</a> Voir Centre sah&eacute;lien d&rsquo;analyse des menaces et d&rsquo;alerte pr&eacute;coce, consult&eacute; le 9/08/2022, accessible sur la plate-forme d&eacute;di&eacute;e au centre&nbsp;: https://www.csamap.org/missions.</p> </div> <div id="sdfootnote56"> <p><a href="#sdfootnote56anc" name="sdfootnote56sym">56</a> Ibid., https://www.csamap.org/strategie.</p> </div> <div id="sdfootnote57"> <p><a href="#sdfootnote57anc" name="sdfootnote57sym">57</a> CSAMAP, https://www.csamap.org/strategie, op. cit.</p> </div> <div id="sdfootnote58"> <p><a href="#sdfootnote58anc" name="sdfootnote58sym">58</a> Conseil de s&eacute;curit&eacute;, R&eacute;solution 2322 (2016), S/RES/2322 (2016), &sect;&nbsp;13 (h)&nbsp;; le &sect; 15 enjoint aussi &agrave; tous les &Eacute;tats, &laquo; conform&eacute;ment au droit international d&rsquo;envisager d&rsquo;&eacute;tablir des lois et des m&eacute;canismes appropri&eacute;s de nature &agrave; favoriser la coop&eacute;ration la plus large possible, y compris la nomination d&rsquo;agents de liaisons, de coop&eacute;ration en services de police, la cr&eacute;ation ou l&rsquo;utilisation, le cas &eacute;ch&eacute;ant, de m&eacute;canismes d&rsquo;enqu&ecirc;te conjointe, et une coordination accrue des enqu&ecirc;tes transfrontali&egrave;res dans les affaires de terrorisme (&hellip;) &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote59"> <p><a href="#sdfootnote59anc" name="sdfootnote59sym">59</a> La strat&eacute;gie antiterroriste mondiale de l&rsquo;Organisation des Nations unies: A/RES/60/288, R&eacute;solution adopt&eacute;e par l&rsquo;Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale le 8 septembre 2006, Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale 20 septembre, p. 6, &sect; 4.</p> </div> <div id="sdfootnote60"> <p><a href="#sdfootnote60anc" name="sdfootnote60sym">60</a> Ibid., &sect; 8.</p> </div> <div id="sdfootnote61"> <p><a href="#sdfootnote61anc" name="sdfootnote61sym">61</a> Accord sur l&rsquo;organisation et le fonctionnement de la plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;, d&eacute;cembre 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote62"> <p><a href="#sdfootnote62anc" name="sdfootnote62sym">62</a> Accord sur le fonctionnement et l&rsquo;organisation de la plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote63"> <p><a href="#sdfootnote63anc" name="sdfootnote63sym">63</a> J. C. MARTIN, Les r&egrave;gles internationales relatives &agrave; la lutte contre le terrorisme, op. cit., p. 363.</p> </div> <div id="sdfootnote64"> <p><a href="#sdfootnote64anc" name="sdfootnote64sym">64</a> Julien TH&Eacute;RON &laquo; La coop&eacute;ration en mati&egrave;re de lutte contre les r&eacute;seaux djihadistes&nbsp;&raquo;, in Sylvain JACOPIN et Aur&eacute;lie TARDIEU (dir.), La lutte contre le terrorisme, op. cit., p. 187.</p> </div> <div id="sdfootnote65"> <p><a href="#sdfootnote65anc" name="sdfootnote65sym">65</a> Accord sur le fonctionnement et l&rsquo;organisation de la plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;, op. cit.</p> </div> <div id="sdfootnote66"> <p><a href="#sdfootnote66anc" name="sdfootnote66sym">66</a> Article 4 (b), la convention de 1997 sur les attentats terroristes &agrave; l&rsquo;explosifs dont l&rsquo;article 15 (b), pr&eacute;cise en effet que les &Eacute;tats contribuent &agrave; la pr&eacute;vention des actes terroristes &laquo; en &eacute;changeant des renseignements exacts et v&eacute;rifi&eacute;s en conformit&eacute; avec les dispositions de leur l&eacute;gislation interne et en coordonnant les mesures administratives et autres prises (&hellip;) &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote67"> <p><a href="#sdfootnote67anc" name="sdfootnote67sym">67</a> Convention de l&rsquo;OUA sur la pr&eacute;vention et la lutte contre le terrorisme, 1999.</p> </div> <div id="sdfootnote68"> <p><a href="#sdfootnote68anc" name="sdfootnote68sym">68</a> Accord sur le fonctionnement et l&rsquo;organisation de la plate-forme de coop&eacute;ration en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute;, op. cit.</p> </div> <div id="sdfootnote69"> <p><a href="#sdfootnote69anc" name="sdfootnote69sym">69</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote70"> <p><a href="#sdfootnote70anc" name="sdfootnote70sym">70</a> &laquo; La plupart des personnes qui franchissent les fronti&egrave;res, d&rsquo;o&ugrave; qu&rsquo;elles viennent ou quelle que soit la raison de leur voyage, ne doivent pas &ecirc;tre trait&eacute;es avec suspicion. Prot&eacute;ger leur vie et la s&eacute;curit&eacute; du public en prenant des mesures pour pr&eacute;venir des actes terroristes fait partie de l&rsquo;obligation internationale de l&rsquo;&Eacute;tat de prot&eacute;ger les droits de l&rsquo;homme&nbsp;&raquo; (notre trad.) dans United Nations Office count-terrorism, Un counter-terrorism center (UNCCT), &laquo; Human Rights and screening in border securtity and management &raquo;, Pocketbook, 2018, United Nations, New York, p. 8-9 (nous soulignons) https://www.un.org/sites/www.un.org.counterterrorism/files/1806953-en-ctitf-handbookhrscreeningatborders-for-web2.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote71"> <p><a href="#sdfootnote71anc" name="sdfootnote71sym">71</a> Ibid., p. 9&nbsp;: &laquo; Les individus qui voyagent pour planifier, participer, pr&eacute;parer, ou perp&eacute;trer des actes terroristes ou pour fournir ou recevoir un entra&icirc;nement terroriste posent un s&eacute;rieux probl&egrave;me de s&eacute;curit&eacute;. Le contr&ocirc;le des risques de s&eacute;curit&eacute; permet potentiellement d&rsquo;emp&ecirc;cher l&rsquo;entr&eacute;e ou le transit sur le territoire d&rsquo;un tel individu. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment cl&eacute; pour prot&eacute;ger des vies &raquo; (notre trad, nous soulignons) le bureau de lutte contre le terrorisme de l&rsquo;ONU ajoute plus loin que &laquo;&nbsp;even individuals suspected or convicted of involment in terrorist acts are entitled to respect for and protection of their human Rights&nbsp;&raquo;&nbsp;; &laquo;&nbsp;m&ecirc;me les individus soup&ccedil;onn&eacute;es ou condamn&eacute;es d&rsquo;avoir particip&eacute; &agrave; des actes terroristes ont droit au respect et la protection de leurs droits fondamentaux&nbsp;&raquo;, (notre traduction), voir aussi United Nations Office count-terrorism, Un counter-terrorism center (UNCCT), &laquo;&nbsp;Hanbook on human Rights and screening in borders security and management&nbsp;&raquo;, p.&nbsp;9 et s.</p> <p>https://www.un.org/sites/www.un.org.counterterrorism/files/1806953-en-ctitf-handbookhrscreeningatborders-for-web2.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote72"> <p><a href="#sdfootnote72anc" name="sdfootnote72sym">72</a> Statut de l&rsquo;Organisation internationale de police criminelle-Interpol.</p> </div> <div id="sdfootnote73"> <p><a href="#sdfootnote73anc" name="sdfootnote73sym">73</a> Signature d&rsquo;un accord de coop&eacute;ration entre G5 Sahel et Interpol, 16 mai 2019, consult&eacute; le 17 ao&ucirc;t 2022, accessible&nbsp;: https://www.g5sahel.org/signature-d-un-accord-de-cooperation-entre-le-g5-sahel-et-interpol/.</p> </div> <div id="sdfootnote74"> <p><a href="#sdfootnote74anc" name="sdfootnote74sym">74</a> INTERPOL fonctionne sur une logique de centralisation des renseignements et des responsabilit&eacute;s au niveau de chaque &Eacute;tat partie. Une unit&eacute; sp&eacute;ciale sous la forme d&rsquo;un bureau central national va repr&eacute;senter le seul lien entre INTERPOL et les autres services de police nationaux. L&rsquo;article 32 du statut d&rsquo;INTERPOL stipule que : &laquo; [p]our assurer cette coop&eacute;ration chaque &Eacute;tat d&eacute;signera un organisme qui fonctionnera dans le pays comme le bureau central national. Il assurera les liaisons avec a) les divers services du pays ; b) avec les organismes des autres pays fonctionnant comme bureau central national, c- avec le secr&eacute;tariat g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;Organisation&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote75"> <p><a href="#sdfootnote75anc" name="sdfootnote75sym">75</a> Voir INTERPOL-G5Sahel, &laquo; Int&eacute;gration pour impact : Interpol et la force conjointe du G5 Sahel-composante police&nbsp;&raquo;, consult&eacute; le 17 ao&ucirc;t 2022, accessible&nbsp;: https://www.interpol.int/fr/Infractions/Terrorisme/Projets-de-lutte-contre-le-terrorisme/G5-Sahel.</p> </div> <div id="sdfootnote76"> <p><a href="#sdfootnote76anc" name="sdfootnote76sym">76</a> Pour ce qui de la lutte contre le terrorisme, Interpol assure notamment l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;information sur la base des requ&ecirc;tes adress&eacute;es par les BCN. Au lendemain des attentats du 11 septembre, il est mis en place un syst&egrave;me nouveau destin&eacute; principalement &agrave; la lutte contre le terrorisme, d&eacute;nomm&eacute; &laquo;&nbsp;I-24/7&nbsp;&raquo;, pour signifier &laquo; Interpol, 24heures sur 24, 7 jours sur 7 &raquo;. Par ce syst&egrave;me s&eacute;curis&eacute;, l&rsquo;acc&egrave;s aux bases de donn&eacute;es INTERPOL est simplifi&eacute; et permet de recevoir rapidement en temps r&eacute;el des photographies, des empreintes digitales et des vid&eacute;os.</p> </div> <div id="sdfootnote77"> <p><a href="#sdfootnote77anc" name="sdfootnote77sym">77</a> Ibid., le premier &eacute;l&eacute;ment vise &agrave; mettre &agrave; la disposition des policiers des donn&eacute;es collect&eacute;es pour v&eacute;rification dans les bases de donn&eacute;es d&rsquo;Interpol L et pour les diffuser aux services d&rsquo;application de loi par le biais du PCMS. Le deuxi&egrave;me &eacute;l&eacute;ment s&rsquo;attache &agrave; partager des donn&eacute;es biom&eacute;triques, &agrave; identifier le d&eacute;veloppement de substances chimiques et d&rsquo;explosifs, et d&rsquo;exploiter des donn&eacute;es et des analyses criminelles sur la base d&rsquo;un mod&egrave;le de renseignements et de r&eacute;seaux transnationaux d&rsquo;analystes.</p> </div> <div id="sdfootnote78"> <p><a href="#sdfootnote78anc" name="sdfootnote78sym">78</a> Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Programme Sahel, r&eacute;sultat et activit&eacute;s, rapport d&rsquo;activit&eacute;s 2017, p. 16.</p> </div> <div id="sdfootnote79"> <p><a href="#sdfootnote79anc" name="sdfootnote79sym">79</a> Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations unies, R&eacute;solution 2396, (2017), S/RES/2396, p. 4.</p> </div> <div id="sdfootnote80"> <p><a href="#sdfootnote80anc" name="sdfootnote80sym">80</a> La d&eacute;cision de cr&eacute;ation d&rsquo;Afripol r&eacute;sulte de la d&eacute;claration d&rsquo;Alger du 11 f&eacute;vrier 2014, dans laquelle il est indiqu&eacute; notamment la n&eacute;cessit&eacute; &laquo; d&rsquo;une r&eacute;ponse efficace contre les diff&eacute;rents formes de criminalit&eacute; au niveau du continent africain. Cela n&eacute;cessite l&rsquo;harmonisation des approche polici&egrave;res, l&rsquo;&eacute;change et la diffusion des meilleures pratiques en mati&egrave;re de formation, de techniques d&rsquo;investigation et d&rsquo;expertise ainsi que le renforcement des capacit&eacute;s polici&egrave;res africaines&raquo;&nbsp;; voir Mamoud ZANI, L&rsquo;Organisation africaine de coop&eacute;ration polici&egrave;re (AFRIPOL), &Eacute;dition Connaissance et Savoirs, 2021, p. 14.</p> </div> <div id="sdfootnote81"> <p><a href="#sdfootnote81anc" name="sdfootnote81sym">81</a> Bas&eacute;e &agrave; La Haye, Europol soutient les &Eacute;tats membres de l&rsquo;UE dans leur lutte contre la grande criminalit&eacute; internationale et le terrorisme. Son mandat consiste &agrave; soutenir les activit&eacute;s de lutte contre la criminalit&eacute; et le terrorisme men&eacute;es par les autorit&eacute;s r&eacute;pressives de l&rsquo;UE., dans tous ses domaines de comp&eacute;tences&nbsp;; voir &laquo; &Agrave; propos d&rsquo;Europol&nbsp;&raquo;, consult&eacute; le 20/08/2022, accessible&nbsp;: https://www.europol.europa.eu/about-europol:fr.</p> </div> <div id="sdfootnote82"> <p><a href="#sdfootnote82anc" name="sdfootnote82sym">82</a> Mamoud ZANI, L&rsquo;Organisation africaine de coop&eacute;ration polici&egrave;re (AFRIPOL), &Eacute;dition Connaissance et Savoirs, 2021, p. 25&nbsp;; l&rsquo;article 3 des statuts d&rsquo;Afripol fixe de nombreux objectifs. Des critiques sont apport&eacute;es du fait d&rsquo;un d&eacute;calage entre les objectifs ambitieux fix&eacute;s et l&rsquo;atteinte des objectifs. Le Centre africain d&rsquo;&eacute;tudes et de recherche (CAERT) sur le terrorisme a servi d&rsquo;illustration pour expliquer ce d&eacute;calage, voir Sa&iuml;dou BALDE, La justice p&eacute;nale internationale et les conflits arm&eacute;s en Afrique subsaharienne : contribution &agrave; l&rsquo;&eacute;tude du droit international p&eacute;nal, op. cit., juin 2019, th&egrave;se de doctorat, Universit&eacute; Toulouse Capitole, p. 498-505. Le CAERT montre un certain nombre de carences comme l&rsquo;absence d&rsquo;actualisation sur le site internet des publications, des donn&eacute;es ou des informations (les derni&egrave;res publications sur le terrorisme remontent &agrave; 2016 voir http://caert.org.dz/fr/). Or, les activit&eacute;s qui rel&egrave;vent de la criminalit&eacute; internationale, en particulier le terrorisme, continuent de frapper plusieurs &Eacute;tats. En ce sens, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;apport du centre. Cela &eacute;tant dit, les raisons susceptibles d&rsquo;expliquer une absence de dynamique dans le fonctionnement de ces structures, &agrave; savoir les raisons qui expliquent que ces structures dont la cr&eacute;ation, du point de vue institutionnel repr&eacute;sente en soi un d&eacute;but d&rsquo;action, ne semblent pas &agrave; la hauteur des d&eacute;fis que pose la criminalit&eacute; internationale. Les d&eacute;fis ou les obstacles que rencontre une institution ne signifient pas n&eacute;cessairement son &eacute;chec comme semble le soutenir Sa&iuml;dou BALDE, voir supra son inutilit&eacute;. A tout le moins l&rsquo;on se demande s&rsquo;il fallait m&ecirc;me l&rsquo;instituer. Il s&rsquo;agirait d&rsquo;une certaine mani&egrave;re de soutenir une pr&eacute;somption d&rsquo;&eacute;chec. Or ce n&rsquo;est pas parce que les d&eacute;fis semblent grands qu&rsquo;ils seraient insurmontables et toute institution de coop&eacute;ration intergouvernementale a sa part d&rsquo;&eacute;chec et de r&eacute;ussite. Cela est consubstantiel &agrave; toutes les institutions qui ont &eacute;t&eacute; mises en place dans le syst&egrave;me international et dont les &Eacute;tats sont les fondateurs.</p> </div> <div id="sdfootnote83"> <p><a href="#sdfootnote83anc" name="sdfootnote83sym">83</a> Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote84"> <p><a href="#sdfootnote84anc" name="sdfootnote84sym">84</a> Karamoko DIALLO (s.d.), &laquo; Le G5 Sahel, radioscopie d&rsquo;une institution &agrave; l&rsquo;aune de la th&eacute;orie des organisations internationales &raquo;, Le nombre restreint est &eacute;galement consid&eacute;r&eacute; &agrave; certains &eacute;gards comme un &laquo;&nbsp;handicap&nbsp;&raquo;, comme la &laquo; sources de difficult&eacute;s &raquo; parce que les autres &Eacute;tats ouest africains sont &laquo; exclus &raquo; du fait que certains de ces &Eacute;tats sont aussi confront&eacute;s au terrorisme, selon d&rsquo;autres auteurs comme S. BOEKE et G. CHAUZEL cit&eacute;s par l&rsquo;auteur (en note de bas de page), p.&nbsp;4-5. Cependant, la formulation d&rsquo;exclusion peut &ecirc;tre remise en cause, car il n&rsquo;y a pas eu d&rsquo;adh&eacute;sion a priori qui aurait conduit d&rsquo;exclure par exemple des pays comme le S&eacute;n&eacute;gal ou la C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire. Donc, faire r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;exclusion ne nous semble pas la formule convenable. Pour le moment, il pourrait &ecirc;tre pr&eacute;vu que les &Eacute;tats parties n&rsquo;ouvrent pas le trait&eacute; &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion d&rsquo;&Eacute;tats tiers.</p> </div> <div id="sdfootnote85"> <p><a href="#sdfootnote85anc" name="sdfootnote85sym">85</a> Nations unies, S/2022/382, Conseil de s&eacute;curit&eacute;, Force conjointe du groupe des cinq pays du Sahel, Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, p. 6, &sect;&nbsp;33-et 34. Le gouvernement malien a annonc&eacute; le 15 mai son retrait du G5 Sahel et de ses organes. Le rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la situation du Mali montre que ce retrait a eu un impact n&eacute;gatif sur la coordination transfrontali&egrave;re des op&eacute;rations (FC-G5S) car l&rsquo;ayant limit&eacute;e ; voir Nations unies, S/2022/446, Conseil de s&eacute;curit&eacute;, La situation du Mali : Rapport du secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, p. 7.</p> </div> <div id="sdfootnote86"> <p><a href="#sdfootnote86anc" name="sdfootnote86sym">86</a> Communiqu&eacute; n&deg; 30 du gouvernement de la transition, 15 mai 2022.</p> </div>