<p>La d&eacute;linquance est devenue un ph&eacute;nom&egrave;ne universel qui &eacute;volue constamment. Plusieurs facteurs conditionnent aujourd&rsquo;hui les variations dans la criminalit&eacute;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>. L&rsquo;&eacute;tude du ph&eacute;nom&egrave;ne criminel int&eacute;resse d&eacute;sormais plusieurs acteurs de la soci&eacute;t&eacute; notamment sociologues<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>, religieux, politiciens, activistes des droits de l&rsquo;homme etc. Toutefois, si l&rsquo;apparition des nouvelles formes de d&eacute;linquance commande l&rsquo;adoption de r&egrave;gles efficaces, celles-ci doivent tenir compte des droits de l&rsquo;homme<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a> et des libert&eacute;s fondamentales. L&rsquo;intervention judiciaire d&rsquo;urgence est souvent remise en cause par l&rsquo;opinion publique qui s&rsquo;int&eacute;resse d&eacute;sormais au d&eacute;roulement des proc&eacute;dures judiciaires, surtout lorsque celles-ci mettent en cause des personnalit&eacute;s politiques.</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Cependant, faut-il reconna&icirc;tre que la fonction de juger elle-m&ecirc;me est antinomique avec la notion d&rsquo;urgence&nbsp;? En effet, le r&egrave;glement des diff&eacute;rends par la justice repose sur l&rsquo;intervention d&rsquo;un tiers, ind&eacute;pendant et impartial, distant des int&eacute;r&ecirc;ts des justiciables qui s&rsquo;inscrit dans un temps n&eacute;cessaire &agrave; la r&eacute;flexion. Une telle mission nous semble incompatible avec une action judiciaire men&eacute;e dans l&rsquo;empressement. De surcro&icirc;t, l&rsquo;intervention judiciaire d&rsquo;urgence peut constituer un facteur &eacute;minent de violation du droit au proc&egrave;s &eacute;quitable. D&egrave;s lors, il faut reconna&icirc;tre que l&rsquo;urgence est devenue une pratique quotidienne des tribunaux r&eacute;pressifs, soucieux de se conformer aux politiques p&eacute;nales de traitement en temps r&eacute;el des agissements criminels. Ce proc&eacute;d&eacute; ne manque pas d&rsquo;occasionner bien souvent des atteintes graves aux droits des personnes poursuivies en mati&egrave;re p&eacute;nale.</p> <p>&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr size="1" /> <div id="ftn1"> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> K. Opadou, &laquo; D&eacute;veloppement et d&eacute;sistement du comportement d&eacute;linquant chez l&rsquo;adolescent ivoirien&nbsp;&raquo;, Revue Criminologie, vol. 42, n&deg; 1, 2009, p. 247-266.</p> </div> <div id="ftn2"> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> M. Ouimet, La d&eacute;linquance. Th&eacute;ories, causes et facteurs, Presses de l&#39;Universit&eacute; Laval, 2018, 274 p.</p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="position:relative"><span style="top:0pt"><span style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="position:relative"><span style="top:0pt"><span style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:106%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[3]</span></span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="color:black"> B. </span><span lang="FR-SN" style="font-variant:small-caps"><span style="color:black">Bouloc</span></span><span lang="FR-SN" style="color:black">, &laquo;&nbsp;Faut-il r&eacute;former la proc&eacute;dure p&eacute;nale&nbsp;?&nbsp;&raquo;, <i>M&eacute;langes Jeantet</i>, 2010, p. 45.</span></span></span></span></p> </div> </div>