<p><em>Note sur l&rsquo;article&nbsp;: Cet article est extrait de la th&egrave;se de Ousmane Traore, intitul&eacute;e Les infractions p&eacute;nales en mati&egrave;re familiale&nbsp;: Approche comparative droits fran&ccedil;ais et malien (dir.&nbsp;: Christophe Juhel), soutenue le&nbsp;21 mai 2021 &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Perpignan Via Domitia.</em></p> <p>&nbsp;</p> <p>Pour contracter un mariage, les r&eacute;dacteurs du Code civil fran&ccedil;ais ont voulu que les futurs &eacute;poux remplissent une s&eacute;rie de conditions et satisfassent diverses obligations. Les conjoints doivent, sauf dispense, avoir d&eacute;pass&eacute; l&rsquo;&acirc;ge minimum de dix-huit ans r&eacute;volus<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a>. Or, s&eacute;vissent des pratiques telles que les mariages forc&eacute;s ou pr&eacute;coces qui s&rsquo;accompagnent fr&eacute;quemment de violences physiques et sexuelles et m&eacute;connaissent ouvertement le principe consensualiste. De tels agissements ne sauraient &ecirc;tre ignor&eacute;s par le droit p&eacute;nal (II). Mais avant d&rsquo;approfondir la dimension p&eacute;nale du mariage forc&eacute;, il convient de d&eacute;terminer en amont le statut juridique de la notion (I) afin de comprendre la n&eacute;cessit&eacute; de l&rsquo;incrimination du mariage forc&eacute; et pr&eacute;coce.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>&nbsp;I. Le statut juridique du mariage forc&eacute;</h2> <p>Le mariage forc&eacute; ou le mariage contraint est une probl&eacute;matique relativement complexe. Ce ph&eacute;nom&egrave;ne s&rsquo;inscrit dans le continuum de violences faites aux femmes<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>. Ainsi, le statut juridique du mariage forc&eacute; se dessine en droit positif de la communaut&eacute; europ&eacute;enne par une d&eacute;marche d&rsquo;incrimination sp&eacute;cifique (A) et la lutte contre le mariage forc&eacute;, jug&eacute;e n&eacute;cessaire, entra&icirc;ne la diversification des moyens d&rsquo;action (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. La sp&eacute;cificit&eacute; de l&rsquo;infraction</h3> <p>Le mariage forc&eacute; avilit, annihile, d&eacute;sesp&egrave;re, d&eacute;truit, humilie, martyrise, rabaisse des millions de personnes, essentiellement des jeunes femmes mineures ou majeures &agrave; travers le monde. Il oblige les personnes concern&eacute;es &agrave; une union sans un libre consentement<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a> en violation flagrante de la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;homme<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a>. Il est consid&eacute;r&eacute; comme une atteinte &agrave; la libert&eacute; individuelle. La difficult&eacute; de la lutte contre le mariage forc&eacute; se situe au niveau de l&rsquo;enracinement profond de la pratique, dict&eacute;e par des traditions culturelles et religieuses<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a> dans de nombreuses soci&eacute;t&eacute;s<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a>. Malgr&eacute; cette difficult&eacute;, l&rsquo;incrimination de l&rsquo;acte s&rsquo;impose<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a>. La convention d&rsquo;Istanbul du Conseil de l&rsquo;Europe<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a> invite sp&eacute;cifiquement les &Eacute;tats partie &agrave; prendre les mesures l&eacute;gislatives et r&eacute;glementaires n&eacute;cessaires pour &eacute;riger en infraction p&eacute;nale le fait de forcer intentionnellement un adulte ou un enfant &agrave; contracter un mariage ou de tromper ce dernier afin de l&rsquo;amener sur le territoire d&rsquo;une partie ou d&rsquo;un &Eacute;tat autre que celui o&ugrave; il r&eacute;side avec l&rsquo;intention de le forcer &agrave; contracter un mariage<a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a>.</p> <p>Si l&rsquo;article 37 de la convention d&rsquo;Istanbul a le m&eacute;rite de lutter contre les mariages forc&eacute;s, cependant notons qu&rsquo;il n&rsquo;est pas exempt de critiques. On se pose la question de savoir pourquoi les r&eacute;dacteurs de la convention ont cru judicieux de sp&eacute;cifier &agrave; deux reprises que les faits vis&eacute;s doivent &ecirc;tre perp&eacute;tr&eacute;s de mani&egrave;re intentionnelle pour caract&eacute;riser l&rsquo;infraction p&eacute;nale&nbsp;? Le professeur Wilfrid Jeandidier estime, &agrave; cet effet qu&rsquo;il s&rsquo;agit l&agrave; de redondances dans la mesure o&ugrave; &laquo;&nbsp;l&rsquo;intention est postul&eacute;e bien dans l&rsquo;action de forcer que dans l&rsquo;action de tromper&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a>.</p> <p>Le terme &laquo;&nbsp;forcer&nbsp;&raquo; implique, suivant le rapport explicatif de la convention, le recours &agrave; la domination physique et psychologique en employant la contrainte ou la coercition. Toutefois, lorsque la d&eacute;monstration du d&eacute;faut de consentement des &eacute;poux n&rsquo;est pas rapport&eacute;e, la demande de nullit&eacute; du mariage peut &ecirc;tre rejet&eacute;e<a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a>. L&rsquo;emploi de la force se traduit par l&rsquo;absence de consentement d&rsquo;au moins de l&rsquo;une des deux parties au mariage. Cette absence de consentement constitue un &eacute;l&eacute;ment d&eacute;terminant pour la constitution de l&rsquo;infraction sans qu&rsquo;il soit n&eacute;cessaire que le mariage projet&eacute; soit contract&eacute;. En effet, la convention sur le consentement au mariage, l&rsquo;&acirc;ge minimum du mariage<a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a> et l&rsquo;enregistrement des mariages<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a>, la convention sur l&rsquo;&eacute;limination de toutes les formes de la discrimination &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des femmes<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a> et celle relative aux droits de l&rsquo;enfant<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a>, demandent aux gouvernements d&rsquo;assurer l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des hommes et des femmes quant au droit de contracter librement un mariage et exigent &eacute;galement l&rsquo;interdiction du mariage des enfants et le respect du meilleur int&eacute;r&ecirc;t des enfants<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a>. D&egrave;s lors le mariage non consenti doit &ecirc;tre &eacute;cart&eacute;.</p> <p>La tromperie d&eacute;signe une conduite intentionnelle de l&rsquo;auteur de l&rsquo;infraction &agrave; l&rsquo;effet d&rsquo;inciter la victime &agrave; se rendre dans un pays &eacute;tranger et d&rsquo;y contracter un mariage<a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a>. Si la cons&eacute;cration du mariage forc&eacute; en tant qu&rsquo;infraction est salutaire, il faut cependant rappeler que son incrimination est r&eacute;alis&eacute;e dans une convention destin&eacute;e &agrave; lutter contre les violences faites aux femmes et au regard d&rsquo;un objectif &eacute;galitaire entre les hommes et les femmes. L&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;un lien automatique avec les violences de genre exclut naturellement les victimes de sexe masculin alors m&ecirc;me que celles-ci sont &eacute;galement vis&eacute;es par la pratique du mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a>. Il est donc plus profitable de traiter la question du mariage forc&eacute; dans un cadre global prenant en compte la protection du consentement des parties au mariage plut&ocirc;t que de se pr&eacute;occuper uniquement de la protection de la femme<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a> en ignorant les cas des milliers de jeunes gar&ccedil;ons contraints au mariage forc&eacute;.</p> <p>C&rsquo;est dans cette optique que le Canada a mis en place une coalition, appel&eacute;e Network of Agencies Against Forced Marriages qui compte environ quatre-vingts membres servant d&eacute;sormais de r&eacute;f&eacute;rence pour l&rsquo;UNICEF comme moyen technique pour inciter les adolescents des deux sexes &agrave; encourager le changement &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle locale. En effet, apr&egrave;s un test men&eacute; en Ouganda par l&rsquo;UNICEF, plusieurs r&eacute;ponses ont indiqu&eacute; que la sensibilisation aux effets pr&eacute;judiciables des mariages d&rsquo;enfants, mariages pr&eacute;coces et mariages forc&eacute;s y compris parmi les hommes et les jeunes gar&ccedil;ons, contribue efficacement &agrave; lutter contre ces pratiques.</p> <p>Le mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a> rend la vie tellement infernale pour certaines jeunes filles ou pour certains jeunes gar&ccedil;ons<a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a>, qu&rsquo;ils finissent par abandonner<a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a> leur propre famille ou continuent de subir leur souffrance, car leurs parents usent de toute une gamme de pressions allant du chantage affectif &agrave; la menace de mort pour atteindre leur objectif<a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a>. Un exemple figure dans le rapport sur la pratique des mariages forc&eacute;s au Canada, pr&eacute;sent&eacute; au minist&egrave;re de la Justice canadienne en novembre 2008. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une jeune fille d&rsquo;origine antillaise de 17 ans, tomb&eacute;e amoureuse d&rsquo;un gar&ccedil;on du m&ecirc;me &acirc;ge environ et avec lequel elle entretient une relation. Les parents de la jeune fille ont une situation financi&egrave;re et un niveau socio-&eacute;conomique plus &eacute;lev&eacute;s que les parents du jeune homme. Ne voyant pas cette relation d&rsquo;un bon &oelig;il, les parents de la jeune fille ont exig&eacute; de cette derni&egrave;re de rompre avec son petit ami et ils lui ont pr&eacute;sent&eacute; un jeune homme issu d&rsquo;un groupe majoritaire. La jeune fille, apr&egrave;s plusieurs tentatives pour convaincre ses parents d&rsquo;accepter son amoureux, ces derniers ont cat&eacute;goriquement refus&eacute; le choix de leur fille qui a finalement us&eacute; d&rsquo;un dernier recours&nbsp;: celui de tomber enceinte et quitter le domicile familial. Elle s&rsquo;est, par la suite, adress&eacute;e &agrave; un centre de jeunesse qui l&rsquo;a plac&eacute;e dans une famille d&rsquo;accueil.</p> <p>En droit p&eacute;nal fran&ccedil;ais, les individus qui usent de la contrainte pour parvenir &agrave; une union peuvent &ecirc;tre recherch&eacute;s sous les incriminations de menaces sous condition<a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a>, d&rsquo;extorsion de signatures<a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a>, de violences volontaires<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a>, voire de viol<a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a>. La situation pr&eacute;sente un v&eacute;ritable danger pour les conditions de vie et d&rsquo;&eacute;ducation pour les mineurs au sens de l&rsquo;article 375 du Code civil fran&ccedil;ais lorsque la contrainte &eacute;mane du milieu familial. Ainsi, le minist&egrave;re de l&rsquo;Emploi, du Travail et de la Coh&eacute;sion sociale, la ministre de la Parit&eacute; et de l&rsquo;&Eacute;galit&eacute; professionnelle, les diff&eacute;rents minist&egrave;res concern&eacute;s et les associations ont conjugu&eacute; leurs efforts pour mettre en place en juin 2004 un groupe interminist&eacute;riel pour r&eacute;fl&eacute;chir et proposer des mesures concr&egrave;tes sur les probl&eacute;matiques de l&rsquo;insertion des femmes immigr&eacute;es ou issues de l&rsquo;immigration au nombre desquels figure la pr&eacute;vention contre des mariages forc&eacute;s.</p> <p>En effet, la lutte contre le mariage forc&eacute; s&rsquo;est enrichie en ao&ucirc;t 2013<a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a> avec l&rsquo;insertion dans le Code p&eacute;nal fran&ccedil;ais d&rsquo;un nouvel article 222-14-4 qui incrimine sp&eacute;cifiquement le mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a>. Cet article punit de trois ans de prison et de 45&nbsp;000 euros d&rsquo;amende &laquo;&nbsp;le fait, dans le but de contraindre une personne &agrave; contracter un mariage ou &agrave; conclure une union &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, d&rsquo;user &agrave; son &eacute;gard de man&oelig;uvres dolosives afin de la d&eacute;terminer &agrave; quitter le territoire de la R&eacute;publique&nbsp;&raquo;. Des poursuites judiciaires ne sauraient &ecirc;tre &eacute;cart&eacute;es au pr&eacute;texte que le mariage forc&eacute; a &eacute;t&eacute; c&eacute;l&eacute;br&eacute;. Par ailleurs, il convient de rappeler que les poursuites judiciaires en mati&egrave;re de mariage forc&eacute;, de mariage d&rsquo;enfants voire de mariage blanc<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a> sont tr&egrave;s rares en France<a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a>. Une interrogation de Juris-Data sur les d&eacute;cisions des Cours d&rsquo;appel et de la Cour de cassation couvrant les ann&eacute;es 1989-2005 ne rel&egrave;ve, en effet, qu&rsquo;une douzaine de d&eacute;cisions concernant des demandes en nullit&eacute;s du mariage pour des raisons de menaces, de pressions, de violences exerc&eacute;es par l&rsquo;entourage et ayant conditionn&eacute; le consentement au mariage. Parmi toutes ces d&eacute;cisions une seule &eacute;mane de la Cour de cassation<a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a>.</p> <p>En Afrique, plusieurs m&eacute;canismes et institutions ont reconnu les effets n&eacute;fastes des mariages forc&eacute;s et des mariages d&rsquo;enfants et ont proc&eacute;d&eacute; &agrave; l&rsquo;adoption de mesures visant &agrave; combattre ce fl&eacute;au<a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a>. Ainsi, l&rsquo;Union africaine a, comme l&rsquo;Union europ&eacute;enne, renforc&eacute; sa campagne de sensibilisation en mai 2014 et a lanc&eacute; un appel fort aux &Eacute;tats pour adopter des mesures judiciaires, &eacute;conomiques et sociales dans le but de lutter contre les mariages forc&eacute;s et les mariages d&rsquo;enfants<a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a>. Certains justifient ces pratiques comme &eacute;tant une norme sociale accept&eacute;e et parce qu&rsquo;elles pr&eacute;senteraient des avantages sociaux et financiers<a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a>. Pourtant ces genres de mariages ne pr&eacute;sentent r&eacute;ellement aucun avantage pour les jeunes filles qui se trouvent de plus en plus expos&eacute;es &agrave; la violence familiale. De surcro&icirc;t, ces jeunes filles risquent de ne plus &ecirc;tre scolaris&eacute;es ou d&rsquo;avoir des enfants sans y &ecirc;tre pr&ecirc;tes d&rsquo;un point de vue physiologique<a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a>.</p> <p>Face &agrave; ce constat douloureux, le Mali qui a fait le pari de construire une soci&eacute;t&eacute; d&eacute;mocratique<a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a>, a adopt&eacute; en 2017<a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a> un avant-projet de loi portant pr&eacute;vention, r&eacute;pression et prise en charge des violences bas&eacute;es sur le genre puisque &frac34; de toutes les femmes sont mari&eacute;es avant d&rsquo;avoir dix-huit<a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a>. L&rsquo;article 7 de cet avant-projet d&eacute;finit le mariage forc&eacute; comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;union entre un homme et une femme, c&eacute;l&eacute;br&eacute;e par un officier d&rsquo;&eacute;tat civil ou une autorit&eacute; religieuse ou traditionnelle habilit&eacute;e par la religion ou par la coutume, dont l&rsquo;un au moins n&rsquo;a pas donn&eacute; son libre et plein consentement au mariage&nbsp;&raquo;. Le m&ecirc;me article d&eacute;finit le mariage d&rsquo;enfant comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;union entre un homme et une femme, c&eacute;l&eacute;br&eacute;e par un Officier d&rsquo;&eacute;tat civil ou une autorit&eacute; religieuse ou traditionnelle habilit&eacute;e par la religion ou par la coutume, dont l&rsquo;un au moins est &acirc;g&eacute; de moins de dix-huit ans&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a>. Il assimile au mariage d&rsquo;enfant toute union non officialis&eacute;e impliquant au moins une personne &acirc;g&eacute;e de moins de dix-huit ans.</p> <p>Nous pouvons donc affirmer que le droit malien est encore en phase de construction des r&egrave;gles juridiques pour lutter contre les mariages forc&eacute;s, les mariages d&rsquo;enfants et les mariages pr&eacute;coces contrairement &agrave; la l&eacute;gislation p&eacute;nale fran&ccedil;aise qui, pour honorer ses engagements communautaires et internationaux, a cr&eacute;&eacute; une loi p&eacute;nale<a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a> incriminant ces pratiques qui sont manifestement pr&eacute;judiciables &agrave; l&rsquo;enfant et aux majeurs qui en sont victimes. Les mariages forc&eacute;s sont ancr&eacute;s dans les coutumes et dans les traditions africaines. C&rsquo;est ce qui explique la lenteur de leur incrimination<a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a>. En effet, le droit s&eacute;n&eacute;galais par exemple, ne sanctionne pas p&eacute;nalement le d&eacute;faut de consentement de la personne mari&eacute;e par la force, mais punit plut&ocirc;t l&rsquo;officier d&rsquo;&eacute;tat civil qui ne s&rsquo;assure pas du consentement &laquo;&nbsp;des p&egrave;res, m&egrave;res et autres personnes&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a> de l&rsquo;enfant mari&eacute;. Le juge p&eacute;nal s&eacute;n&eacute;galais ne sanctionne le mariage d&rsquo;enfant que lorsque la mari&eacute;e a moins de treize ans<a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a> et le juge civil sanctionne une telle union par l&rsquo;annulation du mariage.</p> <p>La lutte contre les mariages forc&eacute;s et les mariages pr&eacute;coces est une probl&eacute;matique complexe. Elle ne devient effective que lorsque chaque acteur, chaque organe concern&eacute; s&rsquo;implique avec toute son &eacute;nergie. Ainsi, plusieurs strat&eacute;gies juridiques ont &eacute;t&eacute; mises en place pour gagner ce pari.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. La diversification des moyens d&rsquo;action de la lutte contre le mariage forc&eacute;</h3> <p>L&rsquo;instrument juridique international le plus important dans la lutte contre les mariages forc&eacute;s et les mariages pr&eacute;coces est donc la convention d&rsquo;Istanbul<a href="#sdfootnote45sym" name="sdfootnote45anc">45</a>, sign&eacute;e en 2011 et ratifi&eacute;e par la France le 1er novembre 2014. Cette convention pr&eacute;voit un ensemble de sanctions contre les violences faites aux femmes regroupant des aspects li&eacute;s &agrave; l&rsquo;intensit&eacute; des mesures<a href="#sdfootnote46sym" name="sdfootnote46anc">46</a>, aux circonstances aggravantes<a href="#sdfootnote47sym" name="sdfootnote47anc">47</a>, aux condamnations dans un autre &Eacute;tat partie &agrave; la Convention<a href="#sdfootnote48sym" name="sdfootnote48anc">48</a> ou &agrave; l&rsquo;interdiction des modes alternatifs de r&eacute;solution des conflits ou des condamnations obligatoires<a href="#sdfootnote49sym" name="sdfootnote49anc">49</a>.</p> <p>La cons&eacute;cration de ce dispositif g&eacute;n&eacute;ral n&rsquo;exclut pas la codification de mesures propres pour les mariages forc&eacute;s<a href="#sdfootnote50sym" name="sdfootnote50anc">50</a>. Le Conseil de l&rsquo;Europe inscrit son action privil&eacute;gi&eacute;e de lutte contre les mariages forc&eacute;s parmi les mesures qu&rsquo;il a prises pour assurer l&rsquo;&eacute;galit&eacute; homme-femme. Parmi ces mesures, on retrouve la &laquo;&nbsp;Strat&eacute;gie pour l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des genres 2018-2023&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote51sym" name="sdfootnote51anc">51</a> et aussi le &laquo;&nbsp;Guide de bonnes et prometteuses pratiques visant &agrave; pr&eacute;venir et &agrave; combattre les mutilations g&eacute;nitales f&eacute;minines et les mariages forc&eacute;s&nbsp;&raquo; adopt&eacute; en 2017.</p> <p>Il est vrai que les mariages forc&eacute;s concernent les deux sexes, mais force est de constater que les violences de genre demeurent le noyau d&rsquo;ancrage de leur pratique. Un changement de paradigme semble s&rsquo;op&eacute;rer progressivement, par son appr&eacute;hension dans une perspective transversale des actions du Conseil de l&rsquo;Europe d&eacute;passant ainsi la seule dimension de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; homme-femme. Cela a entra&icirc;n&eacute; la mise en place de formes suppl&eacute;mentaires de lutte contre cette pratique.</p> <p>D&rsquo;abord, les victimes de mariage forc&eacute; sont prot&eacute;g&eacute;es dans le cadre de la politique d&rsquo;immigration car la pratique des mariages forc&eacute;s constitue une violence caract&eacute;ris&eacute;e tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;ralement commise contre les femmes issues de l&rsquo;immigration<a href="#sdfootnote52sym" name="sdfootnote52anc">52</a>. Ainsi, la convention d&rsquo;Istanbul<a href="#sdfootnote53sym" name="sdfootnote53anc">53</a> souligne l&rsquo;importance de qualifier le mariage forc&eacute; comme une forme de pr&eacute;judice grave et de pers&eacute;cution au sens de la convention de Gen&egrave;ve portant statut de r&eacute;fugi&eacute;s de 1951<a href="#sdfootnote54sym" name="sdfootnote54anc">54</a> afin d&rsquo;ouvrir le droit &agrave; une protection subsidiaire. Le Conseil de l&rsquo;Europe associe le mariage forc&eacute; &agrave; la dimension des droits de migrants<a href="#sdfootnote55sym" name="sdfootnote55anc">55</a>. La commission des questions sociales, de la sant&eacute; et de la famille avait propos&eacute; que le lien interstitiel avec d&rsquo;autres sph&egrave;res d&rsquo;action soit davantage valoris&eacute;. Malheureusement cette proposition a &eacute;t&eacute; ignor&eacute;e lors des travaux pr&eacute;paratoires de la r&eacute;solution 1468<a href="#sdfootnote56sym" name="sdfootnote56anc">56</a>.</p> <p>Le plan d&rsquo;action sur l&rsquo;inclusion des Roms 2016-2019 et les rapports pour la protection de ces derniers et des gens du voyage, recommandent une prise en charge prioritaire du mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote57sym" name="sdfootnote57anc">57</a> et incitent &agrave; l&rsquo;accroissement de l&rsquo;information et du soutien des femmes et des filles car, selon un st&eacute;r&eacute;otype r&eacute;pandu, la femme rom occupe une position inf&eacute;rieure &agrave; celle de l&rsquo;homme dans les familles traditionnelles &agrave; domination masculine<a href="#sdfootnote58sym" name="sdfootnote58anc">58</a>. Selon les mythes de cette soci&eacute;t&eacute;, la femme ne devient responsable que lorsqu&rsquo;elle devient m&egrave;re. Quand la femme vieillit, elle devient une v&eacute;ritable autorit&eacute; car elle est lib&eacute;r&eacute;e de toute impuret&eacute; li&eacute;e &agrave; la vie sexuelle et &agrave; la procr&eacute;ation. On consid&egrave;re ainsi qu&rsquo;elle a des pouvoirs magiques secrets lui permettant de voir l&rsquo;avenir<a href="#sdfootnote59sym" name="sdfootnote59anc">59</a>.</p> <p>Dans sa r&eacute;solution 2253 du 21 d&eacute;cembre 2015, le Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations unies a exprim&eacute; son indignation face aux actes de viol, de violence sexuelle, de mariage forc&eacute; et la r&eacute;duction en esclavage<a href="#sdfootnote60sym" name="sdfootnote60anc">60</a>. Le mariage forc&eacute; est &eacute;galement consid&eacute;r&eacute;, selon le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Nations unies, comme la traite des &ecirc;tres humains<a href="#sdfootnote61sym" name="sdfootnote61anc">61</a> ou une forme analogue d&rsquo;esclavage inclusive<a href="#sdfootnote62sym" name="sdfootnote62anc">62</a>. En effet, la convention suppl&eacute;mentaire relative &agrave; l&rsquo;abolition de l&rsquo;esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues &agrave; l&rsquo;esclavage<a href="#sdfootnote63sym" name="sdfootnote63anc">63</a>, pr&eacute;voit l&rsquo;abolition compl&egrave;te de toute institution ou pratique qui s&rsquo;apparente &agrave; un mariage forc&eacute;. Elle ordonne que &laquo;&nbsp;Les &Eacute;tats s&rsquo;engagent &agrave; fixer [&hellip;] des &acirc;ges minimums appropri&eacute;s pour le mariage, &agrave; encourager le recours &agrave; une proc&eacute;dure qui permette &agrave; l&rsquo;un et l&rsquo;autre des futurs &eacute;poux d&rsquo;exprimer librement leur consentement au mariage en pr&eacute;sence d&rsquo;une autorit&eacute; civile ou religieuse comp&eacute;tente et &agrave; encourager l&rsquo;enregistrement des mariages&nbsp;&raquo;.</p> <p>Comme nous l&rsquo;avons d&eacute;j&agrave; indiqu&eacute;, le mariage forc&eacute; n&rsquo;est pas encore &eacute;rig&eacute; en infraction p&eacute;nale au Mali comme il l&rsquo;est en France. En revanche, des actions dites d&rsquo;&laquo; interventions &agrave; haut impact pour lutter contre les mariages forc&eacute;s et grossesses pr&eacute;coces en Afrique de l&rsquo;Ouest francophone &raquo;<a href="#sdfootnote64sym" name="sdfootnote64anc">64</a> ont &eacute;t&eacute; men&eacute;es par le Bureau r&eacute;gional du Fonds des Nations unies pour l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest et du Centre en septembre 2017. En effet, l&rsquo;Unicef et l&rsquo;UNFPA<a href="#sdfootnote65sym" name="sdfootnote65anc">65</a> ont conjugu&eacute; leurs efforts pour lancer un programme conjoint visant &agrave; mettre un terme &agrave; ces pratiques dans douze pays dont le Mali. Il ressort de ce programme cinq strat&eacute;gies pour lutter efficacement contre les mariages pr&eacute;coces et les mariages forc&eacute;s. Il s&rsquo;agit de l&rsquo;&eacute;ducation et de la mobilisation des parents, de l&rsquo;apport de soutien &eacute;conomique aux femmes et filles victimes de ces pratiques n&eacute;gatives et leurs familles, de la facilitation et de l&rsquo;am&eacute;lioration de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; une &eacute;ducation de base de qualit&eacute;, de la sensibilisation, de l&rsquo;&eacute;ducation et de la mobilisation des parents et, enfin, du renforcement des capacit&eacute;s des filles expos&eacute;es aux mariages forc&eacute;s et pr&eacute;coces. Ces propositions pourraient effectivement conf&eacute;rer aux jeunes filles une certaine autonomie dans leur d&eacute;cision et dans leur choix<a href="#sdfootnote66sym" name="sdfootnote66anc">66</a>.</p> <p>L&rsquo;analyse de l&rsquo;OXFAM rejoint celle du Bureau r&eacute;gional du Fonds des Nations unies pour mieux concr&eacute;tiser la lutte contre les mariages forc&eacute;s et pr&eacute;coces. En ce sens, elle promeut une strat&eacute;gie en quatre composantes. La premi&egrave;re strat&eacute;gie qu&rsquo;elle propose est de &laquo;&nbsp;changer la conscience des hommes et des femmes, pour faire diminuer le taux d&rsquo;acceptation individuellement des violences bas&eacute;es sur le genre&nbsp;&raquo;&nbsp;; la deuxi&egrave;me est de &laquo;&nbsp;remettre en question les normes et les pratiques d&rsquo;exclusion, pour moins d&rsquo;acceptation de [violences bas&eacute;es sur le genre] dans les familles, les communaut&eacute;s et la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;; la troisi&egrave;me proposition de l&rsquo;OXFAM est d&rsquo; &laquo;&nbsp;influencer les institutions formelles, les lois et les politiques, pour que les organisations de la soci&eacute;t&eacute; civile exercent une influence r&eacute;elle sur l&rsquo;&Eacute;tat pour le respect de la l&eacute;gislation et la prestation de services responsables aux suivantes de VBG&nbsp;&raquo; et enfin, la quatri&egrave;me et derni&egrave;re strat&eacute;gie est d&rsquo;&laquo;&nbsp;augmenter l&rsquo;acc&egrave;s des femmes aux ressources, pour augmenter le nombre de suivantes de VBG qui ont acc&egrave;s aux services dont elles ont besoin &raquo;<a href="#sdfootnote67sym" name="sdfootnote67anc">67</a>.</p> <p>Au regard de toutes ces pertinentes propositions qui visent &agrave; promouvoir les droits de l&rsquo;homme en g&eacute;n&eacute;ral et les droits des femmes en particulier, il incombe d&eacute;sormais au l&eacute;gislateur malien de r&eacute;agir le plus vite possible pour concr&eacute;tiser ces judicieuses propositions afin d&rsquo;apporter une solution p&eacute;nale efficace et dissuasive contre la pratique des mariages forc&eacute;s et les mariages pr&eacute;coces qui se pr&eacute;sentent comme de l&rsquo;exploitation ou comme des abus sexuels<a href="#sdfootnote68sym" name="sdfootnote68anc">68</a>.</p> <h2>&nbsp;</h2> <h2>II. L&rsquo;approche p&eacute;nale du mariage forc&eacute;</h2> <p>Compte tenu des actes gravissimes qui accompagnent le mariage forc&eacute;, le droit p&eacute;nal ne saurait l&rsquo;ignorer. De ce fait, l&rsquo;incrimination de cette pratique s&rsquo;impose tant en droit p&eacute;nal interne (A) qu&rsquo;en droit p&eacute;nal international (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. L&rsquo;appr&eacute;hension du mariage forc&eacute; par le droit p&eacute;nal interne</h3> <p>Il est &agrave; regretter que le mariage forc&eacute; ne soit pas incrimin&eacute; &agrave; l&rsquo;heure actuelle par le l&eacute;gislateur p&eacute;nal malien contrairement &agrave; son homologue fran&ccedil;ais qui a heureusement consacr&eacute; des dispositions p&eacute;nales permettant d&rsquo;incriminer la pratique de mariage forc&eacute; et les comportements assimil&eacute;s. Les dispositions de l&rsquo;article 227-4-2 du Code p&eacute;nal fran&ccedil;ais donne l&rsquo;occasion de r&eacute;primer le mariage forc&eacute;. Ainsi, cet article vise &agrave; sanctionner p&eacute;nalement toute personne qui ne respecterait pas les dispositions d&rsquo;une ordonnance de protection d&eacute;livr&eacute;e au b&eacute;n&eacute;fice d&rsquo;une personne menac&eacute;e de mariage forc&eacute; en application de l&rsquo;article 515-13 du Code civil. Les dispositions de l&rsquo;article 227-4-2 du Code p&eacute;nal viennent donc assurer le respect de l&rsquo;ordonnance de protection qui peut &ecirc;tre prise par le juge civil dans le dessein de prot&eacute;ger une personne majeure menac&eacute;e de mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote69sym" name="sdfootnote69anc">69</a>. Il est n&eacute;anmoins notable que les sanctions pr&eacute;vues par l&rsquo;article&nbsp;227-4-2 du Code p&eacute;nal relativement au mariage forc&eacute; sont d&eacute;risoires dans la mesure o&ugrave; l&rsquo;auteur n&rsquo;encourt que deux ans de prison seulement et 15&nbsp;000 euros d&rsquo;amende.</p> <p>Avec la loi du 5 ao&ucirc;t 2013, le l&eacute;gislateur fran&ccedil;ais a durci la r&eacute;pression du mariage forc&eacute; en consacrant dans le Code p&eacute;nal l&rsquo;article&nbsp;222-14-4 qui pr&eacute;voit que &laquo;&nbsp;le fait, dans le but de contraindre une personne &agrave; contracter un mariage ou &agrave; conclure une union &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, d&rsquo;user &agrave; son &eacute;gard de man&oelig;uvres dolosives afin de la d&eacute;terminer &agrave; quitter le territoire de la R&eacute;publique est puni de trois ans d&rsquo;emprisonnement et de 45&nbsp;000 euros d&rsquo;amende&nbsp;&raquo;. Le renforcement de la sanction p&eacute;nale contre l&rsquo;auteur et l&rsquo;incrimination sp&eacute;cifique du mariage forc&eacute; sont appr&eacute;ciables. Au-del&agrave; de cette peine principale, l&rsquo;article 222-47 pr&eacute;voit une peine compl&eacute;mentaire d&rsquo;interdiction de s&eacute;jour pour une dur&eacute;e de cinq ans ou plus. Ce texte a &eacute;t&eacute; introduit pour &eacute;viter la r&eacute;cidive. Il convient maintenant d&rsquo;exposer les conditions d&rsquo;application des dispositions de l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal.</p> <p>Que faut-il entendre par man&oelig;uvres dolosives d&rsquo;un point de vue mat&eacute;riel pour justifier la r&eacute;pression p&eacute;nale de mariage forc&eacute;&nbsp;?</p> <p>Les man&oelig;uvres dolosives sont tout proc&eacute;d&eacute; d&eacute;loyal ou frauduleux visant &agrave; tromper la victime<a href="#sdfootnote70sym" name="sdfootnote70anc">70</a> ou toute conduite permettant &agrave; l&rsquo;auteur de l&rsquo;infraction d&rsquo;inciter la victime &agrave; se rendre &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, notamment en pr&eacute;textant ou en fabriquant un motif comme la n&eacute;cessit&eacute; de rendre visite &agrave; un membre de la famille souffrant<a href="#sdfootnote71sym" name="sdfootnote71anc">71</a>. Partageant le m&ecirc;me avis, le rapporteur du S&eacute;nat fait la m&ecirc;me remarque et affirme que la notion de man&oelig;uvres dolosives &laquo;&nbsp;vise tout proc&eacute;d&eacute; n&rsquo;entrant pas dans le champ de la contrainte physique ou morale tendant &agrave; vicier le consentement de l&rsquo;int&eacute;ress&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote72sym" name="sdfootnote72anc">72</a>. Les man&oelig;uvres dolosives apparaissent clairement ici comme synonyme de &laquo;&nbsp;tromperie&nbsp;&raquo;. Or, si le l&eacute;gislateur employait les dispositions de l&rsquo;article 37 de la convention d&rsquo;Istanbul, cela suffisait pour r&eacute;aliser l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment mat&eacute;riel de l&rsquo;infraction. Il est donc regrettable que le l&eacute;gislateur ait cru bon de contourner l&rsquo;expression utilis&eacute;e par la convention d&rsquo;Istanbul, en employant &agrave; mauvais escient le concept de man&oelig;uvres dolosives, comparable &agrave; celui de man&oelig;uvres frauduleuses caract&eacute;ristiques de l&rsquo;escroquerie et donc intrins&egrave;quement plus &eacute;troit car, un simple mensonge &agrave; lui seul n&rsquo;est pas une man&oelig;uvre frauduleuse ou dolosive<a href="#sdfootnote73sym" name="sdfootnote73anc">73</a> du fait de l&rsquo;interpr&eacute;tation stricte de la loi p&eacute;nale. Il faut qu&rsquo;il soit accompagn&eacute; d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments mat&eacute;riels ext&eacute;rieurs destin&eacute;s &agrave; l&rsquo;accr&eacute;diter<a href="#sdfootnote74sym" name="sdfootnote74anc">74</a>.</p> <p>Sur un autre volet, logiquement l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment mat&eacute;riel du d&eacute;lit de mariage forc&eacute; suppose qu&rsquo;il ait un r&eacute;sultat. Ce r&eacute;sultat est dict&eacute; par l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal &laquo;&nbsp;afin de d&eacute;terminer [la victime] &agrave; quitter le territoire de la R&eacute;publique&nbsp;&raquo;. L&rsquo;article 37, 2&deg; s&rsquo;exprime diff&eacute;remment &laquo;&nbsp;afin de l&rsquo;emmener sur le territoire d&rsquo;une Partie ou d&rsquo;un &Eacute;tat autre que celui o&ugrave; [la victime] r&eacute;side&nbsp;&raquo;. Les dispositions de l&rsquo;article 37 de la convention supposent que la victime soit n&eacute;cessairement accompagn&eacute;e alors que celles du droit p&eacute;nal interne sont plus larges parce que la mani&egrave;re du d&eacute;placement de la victime importe peu. La victime peut partir d&rsquo;elle-m&ecirc;me ou &ecirc;tre accompagn&eacute;e. Le rapprochement de ces deux infractions n&rsquo;est pas anodin car elles n&eacute;cessitent toutes les deux un r&eacute;sultat<a href="#sdfootnote75sym" name="sdfootnote75anc">75</a> et le rapport causal est strictement identique dans les deux hypoth&egrave;ses. Rappelons aussi que l&rsquo;&eacute;tude d&rsquo;impact figurant dans le dossier l&eacute;gislatif de la loi du 5 ao&ucirc;t 2013 relativement &agrave; l&rsquo;article 37, 2&deg; de la convention d&rsquo;Istanbul emploie d&rsquo;ailleurs express&eacute;ment le terme &laquo;&nbsp;escroquerie au mariage&nbsp;&raquo;. On ne peut qu&rsquo;exprimer notre regret &agrave; propos de la r&eacute;daction maladroite de l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal.</p> <p>S&rsquo;agissant de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment intentionnel, il convient de rappeler que tout d&eacute;lit correctionnel est en principe intentionnel<a href="#sdfootnote76sym" name="sdfootnote76anc">76</a>, sauf si la loi pr&eacute;voit autrement. Il est &eacute;vident que le d&eacute;lit de mariage forc&eacute; est une infraction intentionnelle. La constitution de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment moral du d&eacute;lit de l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal n&eacute;cessite &agrave; la fois un dol g&eacute;n&eacute;ral et un dol sp&eacute;cial. Le dol g&eacute;n&eacute;ral est postul&eacute;, en l&rsquo;occurrence, par l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment mat&eacute;riel qui est l&rsquo;emploi de man&oelig;uvres dolosives destin&eacute;es &agrave; tromper la victime avec une parfaite volont&eacute; d&eacute;lictueuse. Le mobile est indiff&eacute;rent et il importe donc peu que l&rsquo;agent de ces man&oelig;uvres dolosives ait pris un engagement de longue date avec la famille du conjoint projet&eacute; pour sa fille ou que sa conduite soit dict&eacute;e par des exigences religieuses financi&egrave;res<a href="#sdfootnote77sym" name="sdfootnote77anc">77</a>.</p> <p>Pour ce qui est du dol sp&eacute;cial, celui-ci est explicitement &eacute;rig&eacute; par le l&eacute;gislateur en mati&egrave;re de mariage forc&eacute;. Le dol sp&eacute;cial vise un but pr&eacute;cis poursuivi par l&rsquo;auteur de l&rsquo;infraction. Cet objectif pr&eacute;cis est d&eacute;j&agrave; d&eacute;fini par l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal &laquo;&nbsp;dans le but de contraindre une personne &agrave; contracter un mariage ou &agrave; conclure une union &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger&nbsp;&raquo;. Telle est la volont&eacute; de l&rsquo;agent. L&agrave; aussi nous signalons que le texte du droit p&eacute;nal interne est plus global par rapport au texte du droit international dans la mesure o&ugrave; il fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;&laquo;&nbsp;union&nbsp;&raquo; qui prend en compte le mariage, alors que l&rsquo;article 37 de la convention d&rsquo;Istanbul emploie le terme &laquo;&nbsp;mariage&nbsp;&raquo; excluant p&eacute;nalement les autres formes d&rsquo;union.</p> <p>Au titre de la r&eacute;pression, plusieurs peines compl&eacute;mentaires peuvent s&rsquo;ajouter &agrave; la peine principale de trois ans d&rsquo;emprisonnement et de 45 000 euros d&rsquo;amende. Pour s&rsquo;en tenir &agrave; l&rsquo;essentiel, on peut citer l&rsquo;interdiction de quitter le territoire fran&ccedil;ais pour une dur&eacute;e de cinq ans ou plus<a href="#sdfootnote78sym" name="sdfootnote78anc">78</a>. Le retrait partiel ou total de l&rsquo;exercice de l&rsquo;autorit&eacute; parentale peut &ecirc;tre prononc&eacute; &agrave; l&rsquo;encontre des p&egrave;re ou m&egrave;re par la juridiction de jugement en application de l&rsquo;article 222-48-2 du Code p&eacute;nal issu de la loi du 4 ao&ucirc;t 2014. La tentative du d&eacute;lit doit &ecirc;tre sp&eacute;cifiquement pr&eacute;vue par le texte p&eacute;nal pour qu&rsquo;elle soit punie<a href="#sdfootnote79sym" name="sdfootnote79anc">79</a>. Comme l&rsquo;article 222-14-4 du Code p&eacute;nal n&rsquo;en souffle mot et qu&rsquo;aucun autre texte du chapitre o&ugrave; se situe cet article relatif &agrave; la tentative, on conclut que la tentative de mariage forc&eacute; est impunissable. Ce qui est profond&eacute;ment &agrave; regretter dans la mesure o&ugrave;, &agrave; titre d&rsquo;exemple, le p&egrave;re de famille qui a r&eacute;ussi &agrave; convaincre sa fille par ses artifices de partir &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger et a &eacute;t&eacute; interpell&eacute; par la police au moment de l&rsquo;embarquement, ne sera pas sanctionn&eacute; pour tentative de mariage forc&eacute;.</p> <p>Le d&eacute;lit de mariage impos&eacute; est une infraction complexe. Le point de d&eacute;part du d&eacute;lai de prescription de l&rsquo;action publique commence &agrave; courir &agrave; compter du jour du dernier acte de commission de l&rsquo;acte infractionnel. Dans la plupart des cas, les victimes de mariage forc&eacute; sont des enfants. On ne peut que regretter l&rsquo;insuffisance du travail du l&eacute;gislateur qui n&rsquo;a pas eu le courage de fixer ce d&eacute;lai de prescription &agrave; compter de la majorit&eacute; de la victime si cette derni&egrave;re est une personne mineure. L&rsquo;action civile peut, &agrave; cet effet, &ecirc;tre exerc&eacute;e par tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement caus&eacute; par l&rsquo;infraction<a href="#sdfootnote80sym" name="sdfootnote80anc">80</a> devant le tribunal correctionnel si&eacute;geant en sa formation coll&eacute;giale.</p> <p>La victime est en l&rsquo;occurrence la premi&egrave;re personne qui peut se pr&eacute;valoir d&rsquo;un pr&eacute;judice personnel et direct de l&rsquo;escroquerie au mariage pi&eacute;g&eacute; par l&rsquo;auteur des man&oelig;uvres dolosives. Mais malheureusement celle-ci sera &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger sous la garde de son conjoint impos&eacute; et de sa belle-famille, sauf si elle r&eacute;ussit &agrave; fuir et retourner en France. Les autres membres de la famille peuvent naturellement &ecirc;tre admis &agrave; exercer l&rsquo;action civile, sauf s&rsquo;ils sont complices de l&rsquo;auteur du d&eacute;lit &eacute;tant pr&eacute;cis qu&rsquo;un arr&ecirc;t rendu en mati&egrave;re de viol et d&rsquo;agression sexuelle aggrav&eacute;e a admis la recevabilit&eacute; de l&rsquo;action civile de la s&oelig;ur de la victime<a href="#sdfootnote81sym" name="sdfootnote81anc">81</a>. Les m&ecirc;mes droits semblent envisageables au profit de l&rsquo;ex-futur conjoint choisi par la victime mais non agr&eacute;&eacute; par sa famille<a href="#sdfootnote82sym" name="sdfootnote82anc">82</a>. La logique de la recevabilit&eacute; de cette derni&egrave;re hypoth&egrave;se r&eacute;side dans le fait que le pr&eacute;judice moral que subit l&rsquo;ex-futur conjoint de la victime est ind&eacute;niable.</p> <p>Signalons qu&rsquo;en se r&eacute;f&eacute;rant au principe de territorialit&eacute;, &laquo;&nbsp;la loi p&eacute;nale fran&ccedil;aise est applicable aux infractions commises sur le territoire de la R&eacute;publique&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote83sym" name="sdfootnote83anc">83</a>. Mais ce principe souffre de certaines exceptions. Cependant, conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 113-2-1 du Code p&eacute;nal, l&rsquo;infraction est r&eacute;put&eacute;e commise sur le territoire fran&ccedil;ais lorsque l&rsquo;un de ses faits constitutifs a eu lieu sur le territoire de la R&eacute;publique. Il en r&eacute;sulte donc que si l&rsquo;infraction est perp&eacute;tr&eacute;e en partie en France alors les juridictions fran&ccedil;aises seront comp&eacute;tentes, ce qui pourrait ais&eacute;ment s&rsquo;appliquer en mati&egrave;re d&rsquo;enl&egrave;vement ou de s&eacute;questration r&eacute;alis&eacute;e en France et qui se poursuit &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger<a href="#sdfootnote84sym" name="sdfootnote84anc">84</a>. Il en est de m&ecirc;me pour le mariage forc&eacute; et notamment lorsque l&rsquo;emploi des man&oelig;uvres dolosives a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute; en France et qu&rsquo;on emm&egrave;ne par la suite la victime &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger pour la marier de force.</p> <p>En clair, il existe deux types de r&egrave;gles permettant aux juridictions fran&ccedil;aises d&rsquo;appr&eacute;cier leur comp&eacute;tence et appr&eacute;hender des infractions commises &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger. On retrouve d&rsquo;une part, la comp&eacute;tence personnelle active qui se fonde sur la nationalit&eacute; de l&rsquo;auteur d&rsquo;une infraction perp&eacute;tr&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger permettant ainsi au juge fran&ccedil;ais de juger un Fran&ccedil;ais ayant commis une infraction &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger<a href="#sdfootnote85sym" name="sdfootnote85anc">85</a>. D&rsquo;autre part, on retrouve la comp&eacute;tence personnelle passive qui se fonde sur la nationalit&eacute; de la victime d&rsquo;une infraction commise &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger permettant de donner comp&eacute;tence aux juridictions fran&ccedil;aises pour juger l&rsquo;infraction commise &agrave; l&rsquo;encontre de la victime de nationalit&eacute; fran&ccedil;aise<a href="#sdfootnote86sym" name="sdfootnote86anc">86</a>. Ces titres de comp&eacute;tence extra-territoriaux ne peuvent &ecirc;tre mis en application qu&rsquo;en mati&egrave;re d&eacute;lictuelle et non en mati&egrave;re criminelle<a href="#sdfootnote87sym" name="sdfootnote87anc">87</a>. Il faut noter qu&rsquo;il est aussi n&eacute;cessaire que les comportements vis&eacute;s soient incrimin&eacute;s dans le pays de r&eacute;alisation de l&rsquo;infraction. Ces conditions sont facilement applicables en mati&egrave;re de mariage forc&eacute; qui fait partie non pas de la cat&eacute;gorie des infractions criminelles, mais plut&ocirc;t de la cat&eacute;gorie des infractions d&eacute;lictuelles.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. L&rsquo;appr&eacute;hension du mariage forc&eacute; par le droit p&eacute;nal international</h3> <p>En droit p&eacute;nal international, le mariage forc&eacute; est consid&eacute;r&eacute; comme la traite des &ecirc;tres humains<a href="#sdfootnote88sym" name="sdfootnote88anc">88</a>. En ce sens, il appara&icirc;t comme une m&eacute;thode de recrutement en vue de l&rsquo;exploitation sexuelle des personnes qui en sont victimes et une forme d&rsquo;exploitation inh&eacute;rente au crime de traite des &ecirc;tres humains<a href="#sdfootnote89sym" name="sdfootnote89anc">89</a>. En effet, la rapporteure sp&eacute;ciale des Nations unies explique &agrave; propos de la traite des personnes que &laquo;&nbsp;les personnes qui font l&rsquo;objet de traite en vue d&rsquo;un mariage forc&eacute; sont fr&eacute;quemment victimes de mauvais traitements sur le plan physique, sexuel et psychologique &raquo; <a href="#sdfootnote90sym" name="sdfootnote90anc">90</a>. Le d&eacute;partement d&rsquo;&Eacute;tat am&eacute;ricain affirme en 2006 qu&rsquo;en Australie, le tiers des cas de traite<a href="#sdfootnote91sym" name="sdfootnote91anc">91</a> sont li&eacute;s &agrave; une situation de mariage forc&eacute;. Il en est de m&ecirc;me pour les 113 personnes arr&ecirc;t&eacute;es &agrave; Chypre pour des situations de mariage forc&eacute;. Dans cette affaire, le juge local a consid&eacute;r&eacute; que les situations de mariage forc&eacute; sont de la traite des &ecirc;tres humains. Le droit chypriote sanctionne la traite des &ecirc;tres humains &agrave; des fins d&rsquo;exploitation sexuelle par une peine qui peut aller jusqu&rsquo;&agrave; dix ans d&rsquo;emprisonnement<a href="#sdfootnote92sym" name="sdfootnote92anc">92</a>.</p> <p>Sans &ecirc;tre en mesure de fournir une liste exhaustive, la pratique du mariage forc&eacute; a &eacute;t&eacute; d&eacute;tect&eacute;e un peu partout &agrave; travers le globe. En 2016, ont &eacute;t&eacute; d&eacute;couverts 65 cas potentiels de traite des &ecirc;tres humains incluant le mariage forc&eacute;. Les autorit&eacute;s du Guatemala affirment que la servitude domestique donne souvent lieu &agrave; des situations de mariage forc&eacute;, particuli&egrave;rement au sein de la communaut&eacute; autochtone. Le ph&eacute;nom&egrave;ne est fortement pr&eacute;sent en Inde o&ugrave; des millions de femmes et de filles sont exploit&eacute;es sexuellement et les autorit&eacute;s locales soutiennent que le recrutement se produit essentiellement sur la base de fausses promesses d&rsquo;emploi ou de mariage<a href="#sdfootnote93sym" name="sdfootnote93anc">93</a>.</p> <p>Les deux infractions se rejoignent &agrave; plusieurs &eacute;gards. D&rsquo;une part, la r&eacute;partition g&eacute;ographique des pays, c&rsquo;est-&agrave;-dire les pays du mari&eacute; et de la mari&eacute;e sont tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;ralement diff&eacute;rents. D&rsquo;autre part, les mod&egrave;les migratoires des femmes &agrave; travers le mariage forc&eacute; refl&egrave;tent de pr&egrave;s, les tendances de la traite des &ecirc;tres humains et de l&rsquo;esclavage. La juridiction judiciaire supr&ecirc;me fran&ccedil;aise a, dans une d&eacute;cision remarqu&eacute;e, cass&eacute; un arr&ecirc;t de la Cour d&rsquo;appel qui avait refus&eacute; de retenir la qualification de traite des &ecirc;tres humain &agrave; propos d&rsquo;un cas de mariage forc&eacute;. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une jeune fille de 13 ans qui avait &eacute;t&eacute; remise &agrave; titre on&eacute;reux par son p&egrave;re &agrave; une personne en vue d&rsquo;un mariage avec le fils de cette derni&egrave;re et de son utilisation dans des &eacute;quipes de voleuses. Ainsi, le b&eacute;n&eacute;ficiaire de cette remise qui &eacute;tait poursuivi pour traite des &ecirc;tres humains, avait &eacute;t&eacute; relax&eacute; au motif que son comportement n&rsquo;entrait pas dans les pr&eacute;visions de l&rsquo;incrimination qui ont pour but d&rsquo;&eacute;radiquer le commerce des &ecirc;tres humains et de lutter contre les comportements d&rsquo;esclavagisme. Les juges du fond ajoutent que si l&rsquo;aspect mercantile d&rsquo;un mariage arrang&eacute;, m&ecirc;me correspondant &agrave; une pratique culturelle, est choquant, il convient d&rsquo;&eacute;viter de banaliser cette incrimination sp&eacute;cifique<a href="#sdfootnote94sym" name="sdfootnote94anc">94</a>. La chambre criminelle a rappel&eacute; dans son arr&ecirc;t du 16 d&eacute;cembre 2015<a href="#sdfootnote95sym" name="sdfootnote95anc">95</a> que &laquo;&nbsp;la Cour d&rsquo;appel n&rsquo;avait pas justifi&eacute; sa d&eacute;cision en ce sens qu&rsquo;elle concluait que l&rsquo;infraction n&rsquo;&eacute;tait pas constitu&eacute;e alors qu&rsquo;elle avait constat&eacute; que l&rsquo;achat de la mineure par le pr&eacute;venu avait pour finalit&eacute; de la contraindre &agrave; commettre des vols.</p> <p>Au regard des situations ci-dessus expos&eacute;es, d&eacute;sormais il n&rsquo;en demeure pas moins qu&rsquo;un lien factuel existe entre les situations de mariage forc&eacute; et de traite des &ecirc;tres humains. Au plan international, saisis de cette situation, les tribunaux internationaux cr&eacute;&eacute;s &agrave; partir des ann&eacute;es 1990 se sont prononc&eacute;s sur cette question. Bien qu&rsquo;aucun de ces tribunaux n&rsquo;a le statut qui interdit express&eacute;ment le mariage forc&eacute;, deux d&rsquo;entre eux se sont pench&eacute;s sur la question. Il s&rsquo;agit du Tribunal sp&eacute;cial pour la Sierra Leone et les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens.</p> <p>Le premier de ces tribunaux internationaux hybrides, c&rsquo;est-&agrave;-dire le Tribunal sp&eacute;cial pour la Sierra Leone<a href="#sdfootnote96sym" name="sdfootnote96anc">96</a> avait &eacute;labor&eacute; une jurisprudence &agrave; propos du crime de mariage forc&eacute;. Pendant le conflit qui a eu lieu au cours des ann&eacute;es 1990, des filles et des femmes &eacute;taient enlev&eacute;es, viol&eacute;es et contraintes d&rsquo;&eacute;pouser un rebelle<a href="#sdfootnote97sym" name="sdfootnote97anc">97</a>. Cette forme de mariage ill&eacute;gal &eacute;tait concr&eacute;tis&eacute;e sous la forme de servitude domestique et de la fourniture de services sexuels forc&eacute;s pour le mari. Bien que le statut du Tribunal sp&eacute;cial pour la Sierra Leone ne contienne pas explicitement des dispositions pour sanctionner le mariage forc&eacute;, mais en raison de la fr&eacute;quence de cette pratique n&eacute;faste, les procureurs ont jug&eacute; opportun de r&eacute;agir. En effet, la premi&egrave;re affaire concernant le mariage forc&eacute; a &eacute;t&eacute; celle du conseil r&eacute;volutionnaire des forces arm&eacute;es. L&rsquo;AFRC<a href="#sdfootnote98sym" name="sdfootnote98anc">98</a> est un groupe rebelle qui a pris le contr&ocirc;le de la Sierra L&eacute;one entre 1997 et 1998.</p> <p>Le procureur a tent&eacute; de situer les responsabilit&eacute;s et de faire reconna&icirc;tre les accus&eacute;s coupables d&rsquo;esclavage sexuel et d&rsquo;autres crimes inhumains, cruels et d&eacute;gradants y compris le mariage forc&eacute;. Les deux premiers chefs d&rsquo;accusation ont &eacute;t&eacute; rejet&eacute;s par la chambre de premi&egrave;re instance au motif que l&rsquo;esclavage sexuel &eacute;tait trop impr&eacute;cis et ne permet pas de respecter les droits de la d&eacute;fense. Pour le second, elle soutient qu&rsquo;il semble redondant avec le chef d&rsquo;esclavage sexuel. Cependant, vu qu&rsquo;il y a eu des t&eacute;moignages des femmes dites de &laquo;&nbsp;bush wifes&nbsp;&raquo;, la chambre de premi&egrave;re instance a retenu les chefs d&rsquo;accusation de crime contre l&rsquo;humanit&eacute; comme dans l&rsquo;affaire Jean Paul Akayesu puisque dans les deux cas, il y a eu de &laquo;&nbsp;l&rsquo;intimidation, la d&eacute;gradation, l&rsquo;humiliation, la discrimination, la punition, le contr&ocirc;le ou la destruction de la personne&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote99sym" name="sdfootnote99anc">99</a>. La chambre estime que la torture est une atteinte &agrave; la dignit&eacute; en droit international et que les preuves d&rsquo;esclavage sexuel permettent donc de constater la culpabilit&eacute; des personnes poursuivies en vertu de ce chef d&rsquo;accusation.</p> <p>Pour s&rsquo;en tenir &agrave; l&rsquo;essentiel dans cette affaire, la chambre de premi&egrave;re instance a reconnu l&rsquo;intention des accus&eacute;s qui, selon elle, n&rsquo;&eacute;tait pas de faire de ces femmes des esclaves sexuelles, mais plut&ocirc;t des &eacute;pouses<a href="#sdfootnote100sym" name="sdfootnote100anc">100</a>. &Agrave; cet effet, elle conclut que le crime de mariage forc&eacute; all&eacute;gu&eacute; n&rsquo;avait pas pour principal &eacute;l&eacute;ment constitutif la relation sexuelle. Quant &agrave; la chambre d&rsquo;appel, celle-ci met l&rsquo;accent sur l&rsquo;importance des t&acirc;ches m&eacute;nag&egrave;res et sur le fait que les victimes &eacute;taient contraintes de faire la cuisine. Elle consid&egrave;re ainsi qu&rsquo;il ne s&rsquo;agit pas de crime de pr&eacute;dominance sexuelle nonobstant que les victimes &eacute;taient r&eacute;guli&egrave;rement battues, viol&eacute;es et soumises au travail forc&eacute; de toute sorte. Malgr&eacute; cette reconnaissance de crimes inhumains, illustr&eacute;s par le mariage forc&eacute; par la chambre d&rsquo;appel, elle refuse de condamner les accus&eacute;s pour mariage forc&eacute;<a href="#sdfootnote101sym" name="sdfootnote101anc">101</a>. Les faits ont &eacute;t&eacute; retenus et ont permis la condamnation des accus&eacute;s au chef des crime de guerre et la chambre d&rsquo;appel n&rsquo;a pas jug&eacute; utile de prononcer une autre condamnation pour les m&ecirc;mes faits sur le chef d&rsquo;accusation de crime contre l&rsquo;humanit&eacute;.</p> <p>Dans une affaire similaire dite &laquo;&nbsp;affaire front r&eacute;volutionnaire uni&nbsp;&raquo; qui &eacute;tait &eacute;galement un groupe arm&eacute; tr&egrave;s actif pendant le conflit arm&eacute; des ann&eacute;es 1990 en Sierra Leone. Dans cette affaire, la chambre de premi&egrave;re instance du Tribunal sp&eacute;cial de Sierra Leone a confirm&eacute; l&rsquo;arr&ecirc;t rendu par la chambre d&rsquo;appel dans l&rsquo;affaire AFRC ci-dessus expos&eacute;e. Elle affirme que la preuve d&rsquo;esclavage sexuel est &eacute;tablie lorsqu&rsquo;il est d&eacute;montr&eacute; que les accus&eacute;s ont exerc&eacute; les attributs du droit de propri&eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;encontre des victimes notamment par le contr&ocirc;le des mouvements et l&rsquo;engagement contraint &agrave; des actes de nature sexuelle, alors que la preuve du mariage forc&eacute; r&eacute;side dans la d&eacute;monstration du pouvoir de l&rsquo;agresseur sur la victime en utilisant le mot &laquo;&nbsp;&eacute;pouse&nbsp;&raquo; et en accomplissant des actes de nature sexuelle et de t&acirc;ches domestiques<a href="#sdfootnote102sym" name="sdfootnote102anc">102</a>. Cette affaire a donc permis &agrave; la Chambre de premi&egrave;re instance de reconna&icirc;tre et de retenir les deux chefs d&rsquo;accusation<a href="#sdfootnote103sym" name="sdfootnote103anc">103</a>.</p> <p>Au regard de ces affaires, il est permis de conclure que le mariage forc&eacute; se distingue de l&rsquo;esclavage sexuel dans la mesure o&ugrave; le mariage forc&eacute; n&rsquo;a pas uniquement pour but l&rsquo;accomplissement des relations sexuelles, il prive aussi la victime de sa libert&eacute; par l&rsquo;utilisation de force, de menace pour qu&rsquo;elle devienne la partenaire conjugale de l&rsquo;auteur de l&rsquo;acte infractionnel. La qualification des crimes v&eacute;cus par les victimes dans l&rsquo;affaire &laquo;&nbsp;Front R&eacute;volutionnaire Uni&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote104sym" name="sdfootnote104anc">104</a> va donc, au-del&agrave; de mariage forc&eacute; qui n&rsquo;est qu&rsquo;une forme d&rsquo;esclavage sexuel. On retrouve cette justification dans la d&eacute;cision de la Chambre de premi&egrave;re instance du TSSL qui pr&eacute;cise que &laquo;&nbsp;la r&eacute;f&eacute;rence au mariage n&rsquo;&eacute;tait pas pertinente pour d&eacute;crire les crimes v&eacute;cus par les victimes. Par cons&eacute;quent, il n&rsquo;y a pas lieu de parler &agrave; nouveau de crime de droit international puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit bien d&rsquo;esclavage sexuel&nbsp;&raquo;.</p> <p>Comme dans les affaires pr&eacute;cit&eacute;es relatives au mariage forc&eacute; et trait&eacute;es par le Tribunal sp&eacute;cial sierra-l&eacute;onais, l&rsquo;occasion a &eacute;t&eacute; &eacute;galement offerte aux chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens dans l&rsquo;affaire Chea<a href="#sdfootnote105sym" name="sdfootnote105anc">105</a> de se prononcer sur la question de mariage forc&eacute;. Dans cette esp&egrave;ce, l&rsquo;acte d&rsquo;accusation mentionnait le crime contre l&rsquo;humanit&eacute; mat&eacute;rialis&eacute; par le mariage forc&eacute; &agrave; l&rsquo;image des affaires sierra-l&eacute;onaises. En effet, l&rsquo;accusation reposait sur un nombre important de mariages forc&eacute;s r&eacute;alis&eacute;s sous le r&eacute;gime de Khmers rouges<a href="#sdfootnote106sym" name="sdfootnote106anc">106</a>. Ces mariages &eacute;taient r&eacute;alis&eacute;s en groupe et par la force sans le consentement des parents et sans le respect des rites traditionnels<a href="#sdfootnote107sym" name="sdfootnote107anc">107</a>. Ces mariages avaient pour seul but les procr&eacute;ations forc&eacute;es. En 2012 dans le souci d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer les proc&eacute;dures, les procureurs ont d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;abandonner les charges li&eacute;es aux mariages forc&eacute;s. Mais, le jugeant utile, la chambre de premi&egrave;re instance a d&eacute;cid&eacute; de revenir sur les cas de mariages forc&eacute;s et sur les autres formes d&rsquo;agressions sexuelles au motif que ces infractions font partie des accusations port&eacute;es lors de la seconde partie du proc&egrave;s<a href="#sdfootnote108sym" name="sdfootnote108anc">108</a>.</p> <p>&Agrave; cet effet, le procureur international a d&eacute;pos&eacute; dans la foul&eacute;e une requ&ecirc;te afin de permettre l&rsquo;ouverture d&rsquo;une information judiciaire pour enqu&ecirc;ter sur les situations de violences sexuelles dont le mariage forc&eacute;. &Agrave; l&rsquo;issue de ces enqu&ecirc;tes et investigations, les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens se sont prononc&eacute;es le 16 novembre 2018<a href="#sdfootnote109sym" name="sdfootnote109anc">109</a> sur la deuxi&egrave;me partie du proc&egrave;s et ont condamn&eacute; les Khmers rouges pour avoir mis en &oelig;uvre une politique nationale de r&eacute;glementation de mariages forc&eacute;s pour accroitre la population cambodgienne. Elles concluent que des crimes contre l&rsquo;humanit&eacute; ont &eacute;t&eacute; commis sous la forme de mariages forc&eacute;s et de viol<a href="#sdfootnote110sym" name="sdfootnote110anc">110</a>.</p> <p style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: center;">* *</p> <p>&nbsp;</p> <p>Il r&eacute;sulte de l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;appr&eacute;hension de mariage forc&eacute; par les instances juridictionnelles internationales que le mariage forc&eacute; s&rsquo;est progressivement inscrit parmi les composantes de crime international. On peut esp&eacute;rer que la pratique du mariage forc&eacute; soit &eacute;rig&eacute;e en infraction autonome par le l&eacute;gislateur international en s&rsquo;inspirant de la r&eacute;cente d&eacute;cision jurisprudentielle rendue par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens afin de rendre la r&eacute;pression plus facile.</p> <p>Au-del&agrave; de la r&eacute;alit&eacute; de l&rsquo;existence de la pratique de mariage forc&eacute; &agrave; travers le monde, il n&rsquo;en demeure pas moins qu&rsquo;il est de plus en plus saisi par le droit p&eacute;nal tant sur le plan interne que sur le plan international. Ainsi, si la r&eacute;pression de mariage c&eacute;l&eacute;br&eacute; sans le consentement des mari&eacute;s est r&eacute;cente, l&rsquo;incrimination de l&rsquo;abandon de famille ne date pas d&rsquo;aujourd&rsquo;hui. Le mariage forc&eacute; comme l&rsquo;abandon de famille, portent tous les deux de graves atteintes &agrave; l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; physique et psychique de l&rsquo;enfant de la m&ecirc;me mani&egrave;re que les mutilations g&eacute;nitales f&eacute;minines ou masculines.</p> <div id="sdfootnote1"> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> Article 144 du Code civil fran&ccedil;ais. Auparavant, la situation &eacute;tait diff&eacute;rente entre le futur mari&eacute; et la future mari&eacute;e. L&rsquo;&acirc;ge requis pour la femme &eacute;tait fix&eacute; &agrave;&nbsp;18 ans pour l&rsquo;homme et 15 ans pour la femme. V. P. Monzein, Le mariage dans ses rapports avec le droit p&eacute;nal, th., Caen, 1941, 170 p., p. 8.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> C. Morbois, &laquo;&nbsp;Mariage forc&eacute;&nbsp;: Quelle pr&eacute;vention, quels rem&egrave;des&nbsp;?&nbsp;&raquo;, C. Kammermann (dir.), Mariages forc&eacute;s, crimes dits d&rsquo;honneur, Documents du S&eacute;nat, 8 mars 2010, 139 p., disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: http://www.senat.fr/rap/r09-408/r09-4085.html#fnref1, consult&eacute; le 5 janvier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a> M&ecirc;me dans la conception romaine le consentement &eacute;tait consid&eacute;r&eacute; comme un acte fondateur du mariage.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a> Article 16 2&deg; de la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;homme qui pr&eacute;voit que &laquo;&nbsp;le mariage ne peut &ecirc;tre conclu qu&rsquo;avec le libre et plein consentement des futurs &eacute;poux&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a> Conseil g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;Is&egrave;re, Mariages forc&eacute;s, Mariages arrang&eacute;s, Dites non&nbsp;!, Analyse et guide juridique, 31 p. p. 7. Madame Adole Ankrab, directrice du R&eacute;seau de femmes inter-associations et inter-service migrants affirme que &laquo;&nbsp;Ces pratiques ne sont pas li&eacute;es &agrave; l&rsquo;islam, mais &agrave; des coutumes traditionnelles que les familles font perdurer&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a> V. Ndior, Les mariages forc&eacute;s et le droit, Institut Universitaire Varenne, 2018, 232 p., p. 7.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a> Le S&eacute;nat fran&ccedil;ais semble hostile &agrave; la pratique des mariages forc&eacute;s, pr&eacute;coces et les mutilations g&eacute;nitales f&eacute;minines. V. Journal Officiel du 15 mars 2019. Selon le S&eacute;nat, &laquo;&nbsp;le mariage pr&eacute;coce fait une victime de moins de 15 ans toutes les 7 secondes dans le monde et que toutes les 15 secondes, une fillette ou une jeune femme subit une mutilation sexuelle&nbsp;&raquo;. Il en ajoute dans le m&ecirc;me sens que &laquo;&nbsp;le mariage pr&eacute;coce et forc&eacute; ainsi que les mutilations g&eacute;nitales f&eacute;minines s&rsquo;inscrivent dans un ensemble traumatique qui comprend tout le spectre des violences faites aux femmes, a fortiori pour les femmes confront&eacute;es aujourd&rsquo;hui aux dangers des parcours migratoires&nbsp;&raquo;. V. proposition de r&eacute;solution n&deg; 302 (2018-2019), Discussion et adoption le 14 mars 2019- TA n&deg;80 (2018-2019).</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a> La convention d&rsquo;Istanbul appara&icirc;t comme le premier instrument de droit contraignant qui vise &agrave; prot&eacute;ger les femmes et les filles contre les diff&eacute;rentes formes de violences &agrave; leur &eacute;gard. Elle a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e par le Conseil des ministres le 7 avril 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a> Article 37 de la convention d&rsquo;Istanbul, appel&eacute;e aussi la convention du Conseil de l&rsquo;Europe sur la pr&eacute;vention et la lutte contre la violence &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des femmes et la violence domestique.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a> W. Jeandidier, &laquo;&nbsp;Articles 222-7 &agrave; 222-16-3- Fasc. 16&nbsp;: Man&oelig;uvres afin de d&eacute;terminer une personne &agrave; quitter le territoire de la R&eacute;publique dans le but de la contraindre &agrave; contracter un mariage ou &agrave; conclure une union &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger (art. 222-14-4)&nbsp;&raquo;, Lexis 360, 15 novembre 2015, fasc. 16.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a> C.A., Paris, 13 juin 1997, JCP. G., 1998, I, 151, n&deg;1, obs. Farge&nbsp;; C.A., Douai, 17 janvier 2000, Dr., Fam., 2000, n&deg; 124, 3&egrave;me arr&ecirc;t, obs. L&eacute;cure&nbsp;; C.A., Paris, 31 mai 2001, Juris-Data, n&deg;&nbsp;2001-149830. &Agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;un mariage c&eacute;l&eacute;br&eacute; en Corse, le mari faisait valoir qu&rsquo;il avait c&eacute;d&eacute; du fait de menaces et demandait &agrave; cet effet l&rsquo;annulation du mariage. Les juges ont en l&rsquo;esp&egrave;ce, d&eacute;cid&eacute; qu&rsquo;il ne &laquo;&nbsp;r&eacute;sultait pas suffisamment des documents que le consentement du mari avait &eacute;t&eacute; extorqu&eacute; par la violence et soit annul&eacute;&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a> L&rsquo;expression &laquo;&nbsp;mariage pr&eacute;coce ou mariage d&rsquo;enfant&nbsp;&raquo; peut aussi renvoyer &agrave; un mariage dans lequel les deux &eacute;poux ont 18 ans voire plus, mais que d&rsquo;autres facteurs font qu&rsquo;ils ne sont pas pr&ecirc;ts &agrave; consentir au mariage. Il peut par exemple s&rsquo;agir de leur niveau de d&eacute;veloppement physique, &eacute;motionnel, sexuel, psychologique ou m&ecirc;me la manque d&rsquo;informations sur le choix qui s&rsquo;offre &agrave; eux pour construire leur vie. V. de Silva &amp; R. de Alwis, &laquo;&nbsp;Child marriage and the law&nbsp;&raquo;, Legislative Reform Initiative Paper (Unicef), New York, janvier 2008, 69 p., p. 37.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a> Il s&rsquo;agit de la convention du 7 novembre 1962, 986 RTNU 393 entr&eacute;e en vigueur le 9 d&eacute;cembre 1964.</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a> Il s&rsquo;agit de la convention du 18 d&eacute;cembre 1979, 1249 RTNU 13, dans son article 16.</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a> Convention du 20 novembre 1989, 1577 RTNU 3, entr&eacute;e en vigueur le 2 septembre 1990 relative aux droits de l&rsquo;enfant.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a> K. Plouffe, &laquo;&nbsp;Mariage forc&eacute;&nbsp;: entre esclavage et traite des &ecirc;tres humains&nbsp;&raquo;, v. Ndior (dir.), op. cit. p. 132.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a> Rapport explicatif de la convention d&rsquo;Istanbul, p. 137.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a> O. A. Macovei, &laquo;&nbsp;L&rsquo;action du Conseil de l&rsquo;Europe en mati&egrave;re de mariage forc&eacute;&nbsp;&raquo;, v. Ndior (dir.), op. cit. p. 186.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a> En optant pour une protection plus g&eacute;n&eacute;rale des deux sexes, on prot&egrave;ge la femme. En revanche, en prot&eacute;geant uniquement les femmes et les jeunes filles victimes de mariage forc&eacute;, on laisse plusieurs personnes notamment des jeunes gar&ccedil;ons, victimes de mariage forc&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a> Un auteur affirme que 39&nbsp;000 filles sont mari&eacute;es avant d&rsquo;avoir l&rsquo;&acirc;ge de la majorit&eacute; et plus d&rsquo;un tiers ont &acirc;g&eacute;es de moins de 15 ans. M. Lamarche, &laquo;&nbsp;L&rsquo;universalisme au service de la protection contre les mariages forc&eacute;s&nbsp;&raquo;, Lexis360, janvier 2019, n&deg; 1.&nbsp;</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a> L&rsquo;association voix de femmes indique que les pressions exerc&eacute;es par la famille, obligent filles et gar&ccedil;ons &agrave; se marier contre leur gr&eacute; et &agrave; perdre le contr&ocirc;le de leur sexualit&eacute;. Ces mariages forc&eacute;s portent, en cons&eacute;quence, atteinte &agrave; l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; physique et psychologique des victimes, expos&eacute;es aux risques de violences sexuelles en particulier lors de la nuit de noces qui implique souvent leur premi&egrave;re sexualit&eacute; et de viols &agrave; r&eacute;p&eacute;tition pendant toute la dur&eacute;e de leur vie commune supprimant ainsi leur libert&eacute; de choix. V. JO S&eacute;nat, du 7 avril 2016, &laquo;&nbsp;Mariages forc&eacute;s&nbsp;&raquo;, Rev. Crit., DIP. 2016. 576.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a> V. l&rsquo;affaire de Mlle AK, une jeune fille de 20 ans de nationalit&eacute; malienne qui est victime de son p&egrave;re marabout qui fait croire &agrave; sa fille que si elle se marie avec son cousin plus &acirc;g&eacute; qu&rsquo;elle, ce serait une chance inestimable pour elle. La jeune fille a fini par fuir avec sa grand-m&egrave;re maternelle. La commission des recours des r&eacute;fugi&eacute;s (CRR) a consid&eacute;r&eacute; qu&rsquo;en &laquo;&nbsp;raison de son attitude per&ccedil;ue comme transgressive des lois et coutumes en vigueur pour une partie importante de sa communaut&eacute;, comme &eacute;tant expos&eacute;e &agrave; des risques de pers&eacute;cution au sens de l&rsquo;article 1er , A, 2 de la convention de Gen&egrave;ve&nbsp;&raquo; et en cons&eacute;quence, la qualit&eacute; de r&eacute;fugi&eacute;e a &eacute;t&eacute; reconnue &agrave; la requ&eacute;rante. V. &agrave; ce sujet, la d&eacute;cision de la commission des recours des r&eacute;fugi&eacute;s sur les pers&eacute;cutions f&eacute;minines du 28 septembre 2005, Melle. AK, n&deg;526802/ CG51/Groupe social/Mali.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a> N. Bendris, &laquo;&nbsp;Rapport sur la pratique des mariages forc&eacute;s au Canada&nbsp;: entrevues avec des intervenant (e) s de premi&egrave;re ligne&nbsp;&raquo;, Minist&egrave;re de la justice Canada, Montr&eacute;al et Toronto, novembre 2008, 50 p., p. 21.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a> Article 222-18 alin&eacute;a 1er du Code p&eacute;nal fran&ccedil;ais d&eacute;finit le d&eacute;lit de menace sous condition comme &laquo;&nbsp;la menace, par quelque moyen que ce soit, de commettre un crime ou un d&eacute;lit contre les personnes&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a> Article 312-1 du Code p&eacute;nal&nbsp;: l&rsquo;extorsion est d&eacute;finie par cet article comme &laquo;&nbsp;le fait d&rsquo;obtenir par violence, menaces de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, la r&eacute;v&eacute;lation d&rsquo;un secret, soit la remise de fonds, de valeur ou d&rsquo;un bien quelconque&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a> Article 222-13 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a> Article 222-23 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a> La loi n&deg;2013-711 du 15 ao&ucirc;t 2013.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a> W. Jeandidier, op. cit. fasc. 16.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a> La loi fran&ccedil;aise permet &agrave; un &eacute;tranger d&rsquo;obtenir la nationalit&eacute; fran&ccedil;aise en se mariant avec une personne de nationalit&eacute; fran&ccedil;aise par simple d&eacute;claration &agrave; l&rsquo;issue d&rsquo;une dur&eacute;e de quatre ans. Ce d&eacute;lai &eacute;tait de deux ans avant la loi du 24 juillet 2006. Mais quatre conditions sont requises pour avoir la nationalit&eacute; fran&ccedil;aise&nbsp;: il faut qu&rsquo;il y ait la communaut&eacute; de vie affective et mat&eacute;rielle&nbsp;; le requ&eacute;rant doit avoir la connaissance de la langue fran&ccedil;aise&nbsp;; il doit &ecirc;tre en situation r&eacute;guli&egrave;re et ne doit pas avoir fait l&rsquo;objet d&rsquo;arr&ecirc;t&eacute; d&rsquo;expulsion ou d&rsquo;une interdiction de s&eacute;jour sur le territoire fran&ccedil;ais ou de condamnation &agrave; une peine de prison ferme d&rsquo;au moins six mois.</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a> V. Larribeau-Terneyre, &laquo;&nbsp;La pratique des mariages forc&eacute;s relev&eacute;e par la jurisprudence&nbsp;&raquo;, Lexis 360, Droit de la famille n&deg;1, janvier 2006, comm. 1.</p> </div> <div id="sdfootnote32"> <p><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a> Civ., 1&egrave;re, 2 d&eacute;cembre 1997, n&deg;96-12. 324, Juris-Data n&deg;00-5067.</p> </div> <div id="sdfootnote33"> <p><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a> V. Rapport sur, &laquo;&nbsp;Le mariage d&rsquo;enfants en Afrique&nbsp;&raquo;, Centre of Human Rights, University of Pretoria, 2018, 88 p., p. 10.</p> </div> <div id="sdfootnote34"> <p><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a> Ibid. p. 10.</p> </div> <div id="sdfootnote35"> <p><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a> Unicef, &laquo;&nbsp;Au Mali, le mariage peut &ecirc;tre une sentence de mort pour de nombreuses jeunes filles&nbsp;&raquo; Sowc 09-Mali, 2009, 2 p., p.&nbsp;1.</p> </div> <div id="sdfootnote36"> <p><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a> Ibid. p. 1.</p> </div> <div id="sdfootnote37"> <p><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a> Minist&egrave;re de la Promotion de la Femme, de l&rsquo;Enfant et de la Famille, Politique Nationale Genre, op. cit. p. 11.</p> </div> <div id="sdfootnote38"> <p><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a> Cet avant-projet de loi a &eacute;t&eacute; adopt&eacute; le 12 juillet 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote39"> <p><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a> Unicef, op. cit. p. 1.</p> </div> <div id="sdfootnote40"> <p><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a> Article 7, b de l&rsquo;avant-projet de loi portant pr&eacute;vention, r&eacute;pression et prise en charge de violences bas&eacute;es sur le genre.</p> </div> <div id="sdfootnote41"> <p><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a> Article 222-14-4 du Code p&eacute;nal fran&ccedil;ais issu de la loi n&deg;&nbsp;2013 du 5 ao&ucirc;t 2013.</p> </div> <div id="sdfootnote42"> <p><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a> V. &Agrave; ce titre le Rapport du d&eacute;partement d&rsquo;&Eacute;tat am&eacute;ricain, Human Rights Report for 2015, Dakar, 2015, 26 p.</p> </div> <div id="sdfootnote43"> <p><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a> Office fran&ccedil;ais de protection des r&eacute;fugi&eacute;s et apatrides, &laquo;&nbsp;Les mariages forc&eacute;s au S&eacute;n&eacute;gal&nbsp;&raquo;, Division de l&rsquo;Information, de la Documentation et des Recherches, septembre 2016, 17 p., p. 5. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/2._didr_senegal_les_mariages_forces_ofpra_29092016.pdf, consult&eacute; le 12 janvier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote44"> <p><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a> Article 300 du Code p&eacute;nal du S&eacute;n&eacute;gal.</p> </div> <div id="sdfootnote45"> <p><a href="#sdfootnote45anc" name="sdfootnote45sym">45</a> Pourtant cet instrument juridique international est tr&egrave;s peu connu par bon nombre de personnes malgr&eacute; toute l&rsquo;importance qu&rsquo;il pr&eacute;sente. V. C. Collin, &laquo;&nbsp;La lutte contre les violences faites aux femmes est insuffisante au regard de la convention d&rsquo;Istanbul&nbsp;&raquo;, D. 12 d&eacute;cembre 2019.</p> </div> <div id="sdfootnote46"> <p><a href="#sdfootnote46anc" name="sdfootnote46sym">46</a> L&rsquo;article 45 de la convention d&rsquo;Istanbul prescrit que les sanctions doivent &ecirc;tre effectives, proportionn&eacute;es et dissuasives, au regard de leur gravit&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote47"> <p><a href="#sdfootnote47anc" name="sdfootnote47sym">47</a> Article 46 de la convention d&rsquo;Istanbul.</p> </div> <div id="sdfootnote48"> <p><a href="#sdfootnote48anc" name="sdfootnote48sym">48</a> Article 47 de la convention d&rsquo;Istanbul.</p> </div> <div id="sdfootnote49"> <p><a href="#sdfootnote49anc" name="sdfootnote49sym">49</a> Article 48 de la convention d&rsquo;Istanbul.</p> </div> <div id="sdfootnote50"> <p><a href="#sdfootnote50anc" name="sdfootnote50sym">50</a> O. A. Macovei, op. cit. p. 188.</p> </div> <div id="sdfootnote51"> <p><a href="#sdfootnote51anc" name="sdfootnote51sym">51</a> La Strat&eacute;gie pour l&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre les hommes et les femmes pour la p&eacute;riode 2018-2023 se situe dans la continuit&eacute; des efforts entrepris dans la Strat&eacute;gie 2014-2017.</p> </div> <div id="sdfootnote52"> <p><a href="#sdfootnote52anc" name="sdfootnote52sym">52</a> M. Lob&eacute; Labas, &laquo;&nbsp;La pr&eacute;vention et la r&eacute;pression des violences commises au sein du couple ou contre les mineurs&nbsp;&raquo;, Gaz., Pal., juillet 2006, n&deg; 139.</p> </div> <div id="sdfootnote53"> <p><a href="#sdfootnote53anc" name="sdfootnote53sym">53</a> Article 60 de la convention d&rsquo;Istanbul.</p> </div> <div id="sdfootnote54"> <p><a href="#sdfootnote54anc" name="sdfootnote54sym">54</a> Convention de Gen&egrave;ve du 28 juillet 1951, relative au statut des r&eacute;fugi&eacute;s entr&eacute;e en vigueur en date du 22 avril 1954.</p> </div> <div id="sdfootnote55"> <p><a href="#sdfootnote55anc" name="sdfootnote55sym">55</a> V. d&eacute;claration GRETA du 28 juillet 2017, journ&eacute;e mondiale de la dignit&eacute; des victimes de la traite.</p> </div> <div id="sdfootnote56"> <p><a href="#sdfootnote56anc" name="sdfootnote56sym">56</a> Proposition de la Commission des questions sociales, de la sant&eacute; et de la famille du 21 septembre 2005, paragraphe 3.</p> </div> <div id="sdfootnote57"> <p><a href="#sdfootnote57anc" name="sdfootnote57sym">57</a> Le plan d&rsquo;action adopt&eacute; par le comit&eacute; des ministres du Conseil de l&rsquo;Europe le 2 mars 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote58"> <p><a href="#sdfootnote58anc" name="sdfootnote58sym">58</a> Conseil de l&rsquo;Europe, &laquo;&nbsp;Le mariage d&rsquo;enfants&nbsp;: mariage pr&eacute;coce et les mariages forc&eacute;s au sein des communaut&eacute;s roms dans le cadre de la promotion de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des genres&nbsp;&raquo;, Rapport th&eacute;matique du Comit&eacute; d&rsquo;experts ad hoc sur les questions relatives aux roms et aux gens du voyage, Roumanie, 27-29 avril 2015, 72 p., p. 17. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://rm.coe.int/native/168070491e, consult&eacute; le 15 janvier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote59"> <p><a href="#sdfootnote59anc" name="sdfootnote59sym">59</a> Ibid., p. 17.</p> </div> <div id="sdfootnote60"> <p><a href="#sdfootnote60anc" name="sdfootnote60sym">60</a> Conseil de s&eacute;curit&eacute;, &laquo;&nbsp;Menaces contre la paix et la s&eacute;curit&eacute; internationales r&eacute;sultant d&rsquo;actes de terrorisme&nbsp;&raquo;, R&eacute;solution 2253 (2015), S/RES/2253 (2015), 21 d&eacute;cembre 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote61"> <p><a href="#sdfootnote61anc" name="sdfootnote61sym">61</a> Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Nations unies, Secretary-General&rsquo;s remarks at Ministerial Open Debate on Trafficking in Person in Conflict Situations&nbsp;: Forced labour, slavery and other similar practices, 15 mars 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote62"> <p><a href="#sdfootnote62anc" name="sdfootnote62sym">62</a> K. Pouffe-Malette, &laquo;&nbsp;Mariage forc&eacute;&nbsp;: entre esclavage et traite des &ecirc;tres humains&nbsp;&raquo;, (dir. V. Ndior), op., cit. p. 133.</p> </div> <div id="sdfootnote63"> <p><a href="#sdfootnote63anc" name="sdfootnote63sym">63</a> Convention suppl&eacute;mentaire relative &agrave; l&rsquo;abolition de l&rsquo;esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues &agrave; l&rsquo;esclavage, a &eacute;t&eacute; adopt&eacute;e le 30 avril 1956 et entr&eacute;e en vigueur le 30 avril 1956.</p> </div> <div id="sdfootnote64"> <p><a href="#sdfootnote64anc" name="sdfootnote64sym">64</a> Bureau r&eacute;gional du Fonds des Nations unies pour la population de l&rsquo;Ouest et du Centre &laquo;&nbsp;Les interventions &agrave; haut impact pour lutter contre les mariages et grossesses pr&eacute;coces en Afrique de l&rsquo;Ouest francophone&nbsp;&raquo;, Unicef, septembre 2017, 2 p.</p> </div> <div id="sdfootnote65"> <p><a href="#sdfootnote65anc" name="sdfootnote65sym">65</a> Union nationale des footballeurs professionnels.</p> </div> <div id="sdfootnote66"> <p><a href="#sdfootnote66anc" name="sdfootnote66sym">66</a> Walidaf, Lutter contre les mariages pr&eacute;coces par l&rsquo;autonomisation des filles au Mali, Universit&eacute; des lettre et des sciences humaines de Bamako, 91&nbsp;p., p. 53.</p> </div> <div id="sdfootnote67"> <p><a href="#sdfootnote67anc" name="sdfootnote67sym">67</a> Centre national de documentation et d&rsquo;information sur la femme et l&rsquo;enfant, &laquo;&nbsp;Mise en &oelig;uvre de l&rsquo;outil de collecte de donn&eacute;es&nbsp;: R&eacute;sultats de la collecte des donn&eacute;es sur les violences faites aux femmes dans le District de Bamako et quelques localit&eacute;s environnantes&nbsp;&raquo;, 37 p., p. 31. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: http://mpfef.gouv.ml/wp-content/uploads/2018/09/Rapport-Violences-Faites-aux-Femmes.pdf, consult&eacute; le 18 janvier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote68"> <p><a href="#sdfootnote68anc" name="sdfootnote68sym">68</a> S&eacute;rie de Trait&eacute;s du Conseil de l&rsquo;Europe, n&deg;&nbsp;197, entr&eacute;e en vigueur en 2008.</p> </div> <div id="sdfootnote69"> <p><a href="#sdfootnote69anc" name="sdfootnote69sym">69</a> P. Cazalbou, &laquo;&nbsp;Les sanctions p&eacute;nales des mariages forc&eacute;s&nbsp;&raquo;, (dir. V. Ndior), Les mariages forc&eacute;s et le droit, op. cit., p. 224.</p> </div> <div id="sdfootnote70"> <p><a href="#sdfootnote70anc" name="sdfootnote70sym">70</a> W. Jeandidier, op. cit. fasc., n&deg; 16.</p> </div> <div id="sdfootnote71"> <p><a href="#sdfootnote71anc" name="sdfootnote71sym">71</a> Assembl&eacute;e nationale, &laquo;&nbsp;Projet de loi portant diverses dispositions dans le domaine de la justice en application du droit de l&rsquo;union europ&eacute;enne et des engagements internationaux de la France&nbsp;&raquo;, &Eacute;tude d&rsquo;impact, 20 f&eacute;vrier 2013, pr&eacute;sent&eacute; au nom du premier ministre M. Jean-Marc Ayrault, par Mme Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la Justice, 80 p., p. 30. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/projets/pl0736.pdf, Consult&eacute; le 22 janvier 2020., il faut rappeler que le concept de man&oelig;uvres dolosives est bien connu en droit p&eacute;nal interne fran&ccedil;ais. Il figure dans les articles 225-4-2 relatifs &agrave; la traite des &ecirc;tres humains, 225-7, 8&deg; relatif au prox&eacute;n&eacute;tisme, 225-12-6 relatif &agrave; l&rsquo;exploitation de la mendicit&eacute; et 225-12-6, 6&deg; relatif &agrave; l&rsquo;exploitation de la vente &agrave; la sauvette.</p> </div> <div id="sdfootnote72"> <p><a href="#sdfootnote72anc" name="sdfootnote72sym">72</a> W. Jeandidier, op. cit. fasc., n&deg;&nbsp;16.</p> </div> <div id="sdfootnote73"> <p><a href="#sdfootnote73anc" name="sdfootnote73sym">73</a> Cour d&rsquo;appel, Rennes 16 f&eacute;vrier 1996, n&deg; 96/00344-CRJO n&deg;80177. Dans cet arr&ecirc;t, la Cour rappelle que &laquo;&nbsp;De simples mensonges &eacute;crits ne sont pas constitutifs de man&oelig;uvres frauduleuses n&eacute;cessaires &agrave; la constitution du d&eacute;lit d&rsquo;escroquerie&nbsp;&raquo;. V. &eacute;galement J.-Y. Chevallier et P. Naut, &laquo;&nbsp;Chronique de droit p&eacute;nal et proc&eacute;dure p&eacute;nale&nbsp;&raquo;, Revue Juridique De l&rsquo;Ouest, 1997, I, p.&nbsp;56. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://www.persee.fr/doc/juro_0990-1027_1997_num_10_1_2368,</p> <p>consult&eacute; le 22 janvier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote74"> <p><a href="#sdfootnote74anc" name="sdfootnote74sym">74</a> C. Andr&eacute;, op. cit., p. 261.</p> </div> <div id="sdfootnote75"> <p><a href="#sdfootnote75anc" name="sdfootnote75sym">75</a> Le mariage forc&eacute; comme le d&eacute;lit d&rsquo;escroquerie exigent tous les deux un r&eacute;sultat, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une infraction de r&eacute;sultat et non de moyens. La d&eacute;put&eacute;e rapporteure M. Karamanli, Rapp., AN., n&deg;&nbsp;840, paragraphe 144. voit dans les r&eacute;sultats du mariage forc&eacute; par des man&oelig;uvres dolosives un dol sp&eacute;cial.</p> </div> <div id="sdfootnote76"> <p><a href="#sdfootnote76anc" name="sdfootnote76sym">76</a> Article 121-3 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote77"> <p><a href="#sdfootnote77anc" name="sdfootnote77sym">77</a> E. Rude-Antoine, Mariage libre&nbsp;: mariage forc&eacute;&nbsp;?, Presses universitaires de France, Paris, 2011, 221 p., p. 5. Cet auteur affirme que le mariage forc&eacute; &laquo;&nbsp;touche principalement les populations pauvres du globe&nbsp;&raquo;. Cette difficult&eacute; financi&egrave;re pousse souvent certains parents &agrave; promettre aux hommes qui ont une situation financi&egrave;re meilleure que la leur.</p> </div> <div id="sdfootnote78"> <p><a href="#sdfootnote78anc" name="sdfootnote78sym">78</a> Cette prescription est pr&eacute;vue par l&rsquo;article 222-47 alin&eacute;a 1er du Code p&eacute;nal. Elle vise sp&eacute;cifiquement les &eacute;trangers qui sont tr&egrave;s souvent les auteurs de la pratique de mariage forc&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote79"> <p><a href="#sdfootnote79anc" name="sdfootnote79sym">79</a> Article 121-4-2 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote80"> <p><a href="#sdfootnote80anc" name="sdfootnote80sym">80</a> Article 2 alin&eacute;a 1er du Code de proc&eacute;dure p&eacute;nale.</p> </div> <div id="sdfootnote81"> <p><a href="#sdfootnote81anc" name="sdfootnote81sym">81</a> Cass. crim.27 mai, 2009,n&deg;09-80.023;Juris-Data, 2009-048655, Bull. crim. 2009, n&deg;&nbsp;207&nbsp;; AJP 2009, p.&nbsp;363, obs. Duparc.</p> </div> <div id="sdfootnote82"> <p><a href="#sdfootnote82anc" name="sdfootnote82sym">82</a> Cass. crim., 30 mars 2011, n&deg;09-87.419&nbsp;: Juris-Data, n&deg;2011-007092, Dr. P&eacute;n., 2011, comm. 97, obs. Maron et Haas.</p> </div> <div id="sdfootnote83"> <p><a href="#sdfootnote83anc" name="sdfootnote83sym">83</a> Article 113-2 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote84"> <p><a href="#sdfootnote84anc" name="sdfootnote84sym">84</a> P. Cazalbou, op. cit. p. 226.</p> </div> <div id="sdfootnote85"> <p><a href="#sdfootnote85anc" name="sdfootnote85sym">85</a> Article 113-6 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote86"> <p><a href="#sdfootnote86anc" name="sdfootnote86sym">86</a> Article 113-7 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote87"> <p><a href="#sdfootnote87anc" name="sdfootnote87sym">87</a> Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de comp&eacute;tence personnelle active ou passive, les poursuites ne peuvent &ecirc;tre exerc&eacute;es qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;initiative du minist&egrave;re public apr&egrave;s le d&eacute;p&ocirc;t de plainte par la victime ou par ses ayants droits ou d&eacute;nonciation officielle de l&rsquo;&Eacute;tat au sein duquel l&rsquo;infraction a &eacute;t&eacute; commise. V. article 113-8 du Code p&eacute;nal.</p> </div> <div id="sdfootnote88"> <p><a href="#sdfootnote88anc" name="sdfootnote88sym">88</a> K. Plouffe-Malette, op. cit. p. 131.</p> </div> <div id="sdfootnote89"> <p><a href="#sdfootnote89anc" name="sdfootnote89sym">89</a> Selon le d&eacute;partement des affaires &eacute;conomiques et sociales de l&rsquo;ONU, les filles sont souvent victimes de marchandisation et la normalisation du prix qui est vers&eacute; en liquide. V. d&eacute;partement des Affaires &eacute;conomiques et sociales, division de la promotion de la femme, d&eacute;sormais int&eacute;gr&eacute;e &agrave; l&rsquo;ONU-Femmes, &laquo;&nbsp;Suppl&eacute;ment au Manuel de l&eacute;gislation sur la violence &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des femmes&nbsp;: Pratique pr&eacute;judiciables &agrave; la femme&nbsp;&raquo;, ONU., New-York, 2011, 37 p., p. 5., Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://www.un.org/womenwatch/daw/vaw/handbook/Supplement-to-Handbook-French.pdf, consult&eacute; le 28 janvier 2020. Bon nombre des organisations de d&eacute;fense des droits humains ont signal&eacute; que dans de nombreuses r&eacute;gions du globe les femmes et les filles sont victimes de traite et sont, en cons&eacute;quence, expos&eacute;es dans les march&eacute;s cr&eacute;&eacute;s pour les mariages organis&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote90"> <p><a href="#sdfootnote90anc" name="sdfootnote90sym">90</a> I. Rakoto et S. Urfer, Esclavage et lib&eacute;ration &agrave; Madagascar, Karthala, Paris, 2014, 367 p., p. 166.</p> </div> <div id="sdfootnote91"> <p><a href="#sdfootnote91anc" name="sdfootnote91sym">91</a> La traite des &ecirc;tres humains est un ph&eacute;nom&egrave;ne relativement complexe. Ce qui fait qu&rsquo;on a du mal &agrave; chiffrer avec exactitude le nombre de personnes victimes de cette pratique par an. Mais les estimations am&eacute;ricaines montrent que ces chiffres varient entre 600&nbsp;000 et 800&nbsp;000 personnes par an. V. L. Tosun, La traite des &ecirc;tres humains&nbsp;: &eacute;tude normative, th., Droit, Grenoble, 2011, 433 p., p. 19.</p> </div> <div id="sdfootnote92"> <p><a href="#sdfootnote92anc" name="sdfootnote92sym">92</a> C. Mbiaga, Le syst&egrave;me prostitutionnel&nbsp;: Sources africaines dans le paysage fran&ccedil;ais, Harmattan, Paris, 2014, 224 p.</p> </div> <div id="sdfootnote93"> <p><a href="#sdfootnote93anc" name="sdfootnote93sym">93</a> K. Plouffe-Malette, op. cit. p. 136.</p> </div> <div id="sdfootnote94"> <p><a href="#sdfootnote94anc" name="sdfootnote94sym">94</a> J. Amar, &laquo;&nbsp;Traite des &ecirc;tres humains&nbsp;&raquo;, Lexis 360, juin 2014, n&deg;20.</p> </div> <div id="sdfootnote95"> <p><a href="#sdfootnote95anc" name="sdfootnote95sym">95</a> Cass. crim., 16 d&eacute;cembre 2015, n&deg; 14-85. 900, Juris-Data, n&deg; 2015-028167.</p> </div> <div id="sdfootnote96"> <p><a href="#sdfootnote96anc" name="sdfootnote96sym">96</a> Le Tribunal sp&eacute;cial pour la Sierra-Leone a &eacute;t&eacute; institu&eacute; au mois d&rsquo;ao&ucirc;t 2001 par les Nations unies en vue de rendre justice au profit des victimes de guerre et d&rsquo;interf&eacute;rer le processus de paix et de r&eacute;insertion des combattants. V. S. Brunels, &laquo;&nbsp;Sierra Leone&nbsp;: Les difficult&eacute;s du d&eacute;veloppement dans une soci&eacute;t&eacute; en armes&nbsp;&raquo;, Bulletin de l&rsquo;Association de G&eacute;ographies Fran&ccedil;ais, 2002, p. 245. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_2002_num_79_2_2273, consult&eacute; le 5 f&eacute;vrier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote97"> <p><a href="#sdfootnote97anc" name="sdfootnote97sym">97</a> Un auteur affirme que &laquo;&nbsp;les violences faites aux femmes en temps de guerre ont, tr&egrave;s durablement, constitu&eacute; un non-dit de la normalit&eacute; implicite de la guerre&nbsp;&raquo; (J. Cubero, La femme et le soldat&nbsp;: Viols et violences de guerre du moyen &Acirc;ge &agrave; nos jours, Imago, Paris, 2012, 355 p., p. 7).</p> </div> <div id="sdfootnote98"> <p><a href="#sdfootnote98anc" name="sdfootnote98sym">98</a> AFRC (Armed Revolutionary Council) est un groupe rebelle, responsable du coup d&rsquo;&Eacute;tat &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du gouvernement sierra-l&eacute;onais, intervenu en date du 27 mai 1997. V. A. Kolondji, &laquo;&nbsp;La protection des enfants au c&oelig;ur des premi&egrave;res poursuites intent&eacute;es devant la Cour p&eacute;nale internationale et le Tribunal sp&eacute;cial pour la Sierra L&eacute;one&nbsp;&raquo;, Revue pluridisciplinaire de recherche, 2008, n&deg;6. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://journals.openedition.org/sejed/4933, consult&eacute; le 31 f&eacute;vrier 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote99"> <p><a href="#sdfootnote99anc" name="sdfootnote99sym">99</a> V. Affaire Procureur C. Jean. Paul AKAYESU, ICTR-96-4, 2 septembre 1998, Tribunal p&eacute;nal international pour le Rwanda.</p> </div> <div id="sdfootnote100"> <p><a href="#sdfootnote100anc" name="sdfootnote100sym">100</a> S. Hill, Le mariage forc&eacute; en Sierra Leone&nbsp;: une n&eacute;gation du droit des femmes, M&eacute;m., Droit, Montr&eacute;al, 2016, 198 p., p. 14.</p> </div> <div id="sdfootnote101"> <p><a href="#sdfootnote101anc" name="sdfootnote101sym">101</a> Special Court for Sierra Leone Appeals Chamber, Prosecutor v. Brima, Kamara and Kanu (AFRC case), 22 f&eacute;vrier 2008 SCSL-2004-16-A., Appeal Judgment, $ 190&nbsp;; RUF case Trial Judgment, $ 1408, 1413.</p> </div> <div id="sdfootnote102"> <p><a href="#sdfootnote102anc" name="sdfootnote102sym">102</a> Affaire RUF, Procureur contre Issa Hassan SESAY, SCSL, 04-15-A du 26 octobre 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote103"> <p><a href="#sdfootnote103anc" name="sdfootnote103sym">103</a> K. Plouffe-Malette, op. cit. p. 139.</p> </div> <div id="sdfootnote104"> <p><a href="#sdfootnote104anc" name="sdfootnote104sym">104</a> L&rsquo;affaire AFRC est aussi appel&eacute;e affaire Charles Taylor.</p> </div> <div id="sdfootnote105"> <p><a href="#sdfootnote105anc" name="sdfootnote105sym">105</a> Procureur contre Nuon CHEA 002/19-09-2007-ECC-OCIJ, Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens.</p> </div> <div id="sdfootnote106"> <p><a href="#sdfootnote106anc" name="sdfootnote106sym">106</a> Khmers rouges est l&rsquo;appellation donn&eacute;e aux forces r&eacute;volutionnaires qui luttait dans les ann&eacute;es 1975 contre le r&eacute;gime r&eacute;publicain de Lon Nol qui &eacute;tait soutenu par les &Eacute;tats-Unis. V. M. Alix, Les massacres perp&eacute;tr&eacute;s par les Khmers rouges entre 1975 et 1979 et leur couverture m&eacute;diatique en France, M&eacute;m., Sciences Po, Lyon, 2011, 64 p., p. 6.</p> </div> <div id="sdfootnote107"> <p><a href="#sdfootnote107anc" name="sdfootnote107sym">107</a> Ibid. 002/19-09-2007-ECC-OCIJ. Dans la tradition cambodgienne le mariage ne se pr&eacute;voit ni ne tient pendant la saison des moussons, le jour du mariage est fix&eacute; selon les dates de naissance des futurs &eacute;poux, le mariage lui-m&ecirc;me est un &eacute;v&eacute;nement qui concerne la communaut&eacute; tout enti&egrave;re de sorte que le jour de la c&eacute;l&eacute;bration se r&eacute;unissent les parents, les fr&egrave;res, les s&oelig;urs, les proches, les voisins, les autorit&eacute;s locales y compris les moines. L&rsquo;union &eacute;tait autoris&eacute;e et b&eacute;nie. La c&eacute;r&eacute;monie peut aller d&rsquo;un &agrave; sept jours et se tient habituellement pr&egrave;s du domicile de la mari&eacute;e ou sur un espace public ou &agrave; la pagode.</p> </div> <div id="sdfootnote108"> <p><a href="#sdfootnote108anc" name="sdfootnote108sym">108</a> Proseutors V. Chea ors, 4 avril 2014, Trial Chamber Decisions on Additional Severance of case 002/02 and Scope of Case 002/02, 002/19-2007-ECCC-TC.</p> </div> <div id="sdfootnote109"> <p><a href="#sdfootnote109anc" name="sdfootnote109sym">109</a> CETC., Ch. Pr., procureur contre Nuan Chea et Khieu Samphan, jugement du 16 novembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote110"> <p><a href="#sdfootnote110anc" name="sdfootnote110sym">110</a> M. Nicolas-Greciano, &laquo;&nbsp;Justice et v&eacute;rit&eacute; sur le g&eacute;nocide cambodgien&nbsp;&raquo;, Revue du centre de recherche et d&rsquo;&eacute;tudes sur les droits fondamentaux, mars 2019, 10 p., p 7. Disponible en ligne &agrave; l&rsquo;adresse suivante&nbsp;: https://journals.openedition.org/revdh/6241, consult&eacute; le 6 f&eacute;vrier 2020.</p> </div>