<p>Face &agrave; une crise sanitaire sans pr&eacute;c&eacute;dent, l&rsquo;enjeu que repr&eacute;sentent les synergies mobilis&eacute;es par les gouvernements des diff&eacute;rents pays touch&eacute;s par la pand&eacute;mie, le Maroc en particulier, &eacute;tait d&rsquo;assurer le juste &eacute;quilibre entre d&rsquo;une part la protection de la sant&eacute;<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a> publique qui est un &eacute;l&eacute;ment fondamental des droits de l&rsquo;homme universellement reconnus, d&rsquo;autre part le respect des droits de l&rsquo;homme dans tous les domaines, y compris les droits &eacute;conomiques, sociaux, civils et politiques&hellip; En l&rsquo;absence d&rsquo;une solution internationale, le royaume n&rsquo;a pas m&eacute;nag&eacute; ses efforts, &agrave; la suite des instructions du roi, en instaurant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, le 19 mars 2020, afin de juguler la propagation de cette pand&eacute;mie g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e de la Covid-19.</p> <p>Ces efforts d&rsquo;att&eacute;nuation, puis d&rsquo;endiguement ont r&eacute;sult&eacute; d&rsquo;une r&eacute;flexion approfondie et d&rsquo;une approche anticipative. Ils ont permis au Maroc de devenir une sorte de r&eacute;f&eacute;rence pour le reste du monde, en sacrifiant l&rsquo;&eacute;conomie pour pr&eacute;server la sant&eacute; de la population, voire la vie des citoyens<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>. Lors de son entr&eacute;e en vigueur, le lendemain de sa proclamation par un communiqu&eacute; du minist&egrave;re de l&rsquo;Int&eacute;rieur, en application du d&eacute;cret-loi du 19 mars, l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire est devenu une n&eacute;cessit&eacute; et une mesure in&eacute;vitable qui habilite le pouvoir ex&eacute;cutif &agrave; d&eacute;velopper les outils l&eacute;gislatifs n&eacute;cessaires et proportionn&eacute;s, notamment par le biais de d&eacute;crets, pour r&eacute;pondre &agrave; la pand&eacute;mie.</p> <p>Au Maroc, l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire est une forme de restriction juridique inhabituelle dans un pays stable. Elle se distingue des deux mesures restrictives pr&eacute;vues par la Constitution marocaine du 1er juillet 2011<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a>, &agrave; savoir l&rsquo;&eacute;tat de si&egrave;ge et l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;exception, en raison d&rsquo;une part des risques li&eacute;s &agrave; la Covid-19, et d&rsquo;autre part du fait des dispositions l&eacute;gislatives impr&eacute;vues adopt&eacute;es et adapt&eacute;es au contexte pand&eacute;mique et aux circonstances de l&rsquo;&eacute;volution du virus.</p> <p>Dans un contexte juridique renforc&eacute; et mieux adapt&eacute; aux circonstances du royaume, le volet p&eacute;nal des mesures adopt&eacute;es par le gouvernement marocain a &eacute;t&eacute; instaur&eacute; par le d&eacute;cret-loi n&deg;&nbsp;2-20-292<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a>, portant promulgation des dispositions relatives &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire et aux proc&eacute;dures de sa d&eacute;claration pour faire face &agrave; la Covid-19, et par ceux qui seront d&eacute;cid&eacute;s plus tard. Le d&eacute;cret-loi d&rsquo;une part institue une infraction propre et sp&eacute;cifique &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire (qualifi&eacute;e de d&eacute;lit) et d&rsquo;autre part comporte des peines privatives de libert&eacute; (emprisonnement), des sanctions p&eacute;cuniaires (amende), sans pr&eacute;judice de sanctions p&eacute;nales plus lourdes. Il d&eacute;termine &eacute;galement les attributions des autorit&eacute;s charg&eacute;es de constater et de r&eacute;primer toute transgression des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire li&eacute;e &agrave; la Covid-19, ainsi que la suspension de tous les d&eacute;lais l&eacute;gaux et r&eacute;glementaires en vigueur, pendant toute la dur&eacute;e de l&#39;&eacute;tat d&#39;urgence<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a>.</p> <p>Ce faisant, le contexte de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a une influence sur la politique p&eacute;nale, faisant surgir des questions juridiques nouvelles et &eacute;pineuses qui portent sur les garanties d&rsquo;un bon &eacute;quilibre entre le caract&egrave;re imp&eacute;rieux du principe de l&eacute;galit&eacute; et la sauvegarde des libert&eacute;s et droits fondamentaux de l&rsquo;homme, tout cela en conformit&eacute; avec la s&eacute;curit&eacute; sanitaire impos&eacute;e par la Covid-19. &Agrave; situation exceptionnelle, d&eacute;bat exceptionnel, car si c&rsquo;est seulement par injonction normative que l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, compl&eacute;tement inattendu, peut &ecirc;tre normalis&eacute; pour assurer la p&eacute;rennit&eacute; d&rsquo;un r&eacute;gime d&rsquo;exception l&eacute;gislatif, la l&eacute;galit&eacute; des mesures exceptionnelles instaur&eacute;es par le pouvoir ex&eacute;cutif soul&egrave;ve des interrogations doctrinales portant sur l&rsquo;existence d&rsquo;une justice d&rsquo;exception.</p> <p>Cette objection n&rsquo;avait, jusqu&rsquo;aujourd&rsquo;hui, jamais &eacute;t&eacute; envisag&eacute;e par la doctrine, notamment marocaine, en mati&egrave;re de politique p&eacute;nale en temps de crise sanitaire. Il faut &agrave; pr&eacute;sent mener une r&eacute;flexion constructive appropri&eacute;e, en d&eacute;crivant les caract&eacute;ristiques th&eacute;oriques et pratiques de l&rsquo;approche juridique de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire (I) et de l&rsquo;activit&eacute; judiciaire dans ce contexte (II)</p> <h2>&nbsp;</h2> <h2>I. L&rsquo;encadrement l&eacute;gislatif de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire</h2> <p>Deux d&eacute;crets-lois ont jet&eacute; les bases de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire (A), avec un accompagnement social promu par le Comit&eacute; de veille sanitaire (B) et dans le respect de la l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale en mati&egrave;re d&rsquo;incrimination et de sanctions (C).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. Les d&eacute;crets-lois sur l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire</h3> <p>En l&rsquo;absence de Code de la sant&eacute; publique, le l&eacute;gislateur marocain n&rsquo;a pr&eacute;vu aucune disposition l&eacute;gale &agrave; propos de l&rsquo;existence d&rsquo;un &eacute;tat d&rsquo;urgence d&rsquo;ordre sanitaire au niveau national. Ce vide l&eacute;gislatif r&eacute;sulte du caract&egrave;re in&eacute;dit et impr&eacute;vu de la pand&eacute;mie de la Covid-19, qui constitue un risque sanitaire et une menace pour la sant&eacute; publique. Par ailleurs, les risques qui menacent la souverainet&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat, le fonctionnement normal des institutions constitutionnelles et l&rsquo;ordre public, entra&icirc;nent d&rsquo;autres formes d&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence pr&eacute;vues par la Constitution marocaine de 2011, telles que l&rsquo;&eacute;tat de si&egrave;ge et l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;exception. L&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a &eacute;t&eacute; instaur&eacute; au Maroc par une mesure l&eacute;gislative adapt&eacute;e au risque sanitaire de la Covid-19, afin d&rsquo;assurer la s&eacute;curit&eacute; des populations et du territoire national, dans le respect des libert&eacute;s et des droits fondamentaux garantis &agrave; tous (Bigo et Guittet, 2004, 203).</p> <p>En application des dispositions de la loi supr&ecirc;me dans le cadre des mesures pr&eacute;ventives prises pour faire face &agrave; la crise de la Codiv-19, le Maroc s&rsquo;est conform&eacute; &agrave; ses engagements souscrits en droit international et r&eacute;affirme son attachement au respect des droits de l&rsquo;homme et des libert&eacute;s fondamentales. Ces dispositions r&eacute;sultent des articles&nbsp;21<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a> et 24 alin&eacute;a 4<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a> de la Constitution marocaine de 2011, et en particulier de l&rsquo;article 81<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a> qui permet au gouvernement dans l&rsquo;intervalle des sessions parlementaires, avec l&rsquo;accord des commissions concern&eacute;es des deux chambres,&nbsp;d&rsquo;adopter des d&eacute;crets lois qui doivent &ecirc;tre, au cours de la session ordinaire suivante du Parlement, soumis &agrave; la ratification de celui-ci.</p> <p>Effectivement, apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute; et valid&eacute; en conseil de gouvernement le dimanche 22 mars, puis approuv&eacute; &agrave; l&rsquo;unanimit&eacute; par les d&eacute;put&eacute;s membres des commissions de l&rsquo;Int&eacute;rieur des deux Chambres du Parlement (Chambre des repr&eacute;sentants et Chambre des conseillers), le gouvernement marocain a adopt&eacute; officiellement, le 24 mars 2020, le d&eacute;cret-loi n&deg;&nbsp;2-20-292<a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a>. Ce nouvel instrument juridique, promulgu&eacute; le 24 mars, est adapt&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire et aux proc&eacute;dures de sa d&eacute;claration par l&rsquo;autorit&eacute; comp&eacute;tente. Il d&eacute;termine &eacute;galement le cadre l&eacute;gislatif des mesures pr&eacute;ventives prises pour limiter la propagation de la Covid-19.</p> <p>Aussit&ocirc;t, sur proposition conjointe des ministres de l&rsquo;Int&eacute;rieur et de la Sant&eacute;, le gouvernement marocain a proclam&eacute; officiellement l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire sur l&rsquo;ensemble du territoire marocain par un second d&eacute;cret-loi n&deg;&nbsp;2-20-293<a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a>, avec une possibilit&eacute; de prorogation. Le r&eacute;gime de prolongation constitue une issue et une garantie juridique, octroyant aux autorit&eacute;s la possibilit&eacute; de prendre toutes les mesures exceptionnelles n&eacute;cessaires, pour faire face &agrave; toute &eacute;volution &eacute;ventuelle de la pand&eacute;mie.</p> <p>Aux termes de l&rsquo;article 2 du d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.292, plusieurs d&eacute;crets-lois ont &eacute;t&eacute; adopt&eacute;s par le gouvernement marocain, permettant la reconduction de la p&eacute;riode de validit&eacute; de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire sur tout le territoire marocain, &agrave; savoir&nbsp;:</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.371 portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence du 20 mai 2020, Bulletin officiel n&deg; 6883 bis du 19 mai,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.406, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 juin 2020 au 10 juillet, avec un all&egrave;gement progressif des mesures du confinement qui prend en consid&eacute;ration les diff&eacute;rences de la situation &eacute;pid&eacute;miologique entre les r&eacute;gions, pr&eacute;fectures et provinces du royaume, Bulletin officiel n&deg; 6889 bis du 9 juin 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.426 portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 juillet 2020 au 10 ao&ucirc;t 2020, Bulletin officiel n&deg; 6898 bis du 9 juillet 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.526, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 ao&ucirc;t au 10 septembre 2020, Bulletin officiel n&deg; 6906 bis du 8 ao&ucirc;t 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret n&deg; 2.20.631, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 septembre au 10 octobre 2020, Bulletin officiel n&deg; 6915 bis du 9 septembre 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.711, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 octobre au 10 novembre 2020, Bulletin officiel n&deg; 6924 du 8 octobre 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.788, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire du 10 novembre au 10 d&eacute;cembre 2020,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.882, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence du 10 d&eacute;cembre au 10 janvier 2021,</p> <p>-le d&eacute;cret-loi n&deg; 2.20.960, portant reconduction de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence du 10 janvier au 10 f&eacute;vrier 2021.</p> <p>En application du premier article du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292, les autorit&eacute;s sont autoris&eacute;es &agrave; prendre toutes les mesures utiles et n&eacute;cessaires et &eacute;galement &agrave; d&eacute;clarer l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire dans n&rsquo;importe quelle r&eacute;gion, pr&eacute;fecture, province ou commune, ainsi que sur l&rsquo;ensemble du territoire national en cas de besoin, et cela chaque fois que la s&eacute;curit&eacute; sanitaire des personnes est menac&eacute;e par une &eacute;pid&eacute;mie ou une maladie contagieuse.</p> <p>Ces mesures d&rsquo;exception, &eacute;num&eacute;r&eacute;es dans l&rsquo;article 3 du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-293<a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a> organisant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, peuvent &ecirc;tre prises par des d&eacute;crets, par des d&eacute;cisions administratives, par des circulaires ou encore par voie de communiqu&eacute;s, sur le fondement de l&rsquo;article 3 du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292. Il renforce les pouvoirs du gouvernement, en vue de restreindre certaines libert&eacute;s collectives ou individuelles pour limiter les risques qui menacent la sant&eacute; publique.</p> <p>L&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a d&eacute;marr&eacute; par des mesures exceptionnelles pour limiter les d&eacute;placements des citoyens, dans un premier temps par un confinement g&eacute;n&eacute;ral et obligatoire de la population et par la fermeture forc&eacute;e des lieux recevant du public non indispensables &agrave; la vie quotidienne, puis par la d&eacute;claration de certaines mesures de distanciation sociale et par la cr&eacute;ation d&rsquo;un fonds social Covid-19&hellip; Il a suscit&eacute; dans un second temps une importante production l&eacute;gislative pour p&eacute;riode exceptionnelle, qui concerne la plupart des domaines de n&eacute;cessit&eacute; courante de la vie des citoyens, sur les plans &eacute;conomique, &eacute;ducatif, social, culturel, sportif, artistique, politique&hellip; et particuli&egrave;rement des dispositions li&eacute;es &agrave; l&rsquo;activit&eacute; p&eacute;nale en apportant &agrave; l&rsquo;exercice des libert&eacute;s des restrictions indispensables, pendant la dur&eacute;e limit&eacute;e du confinement des citoyens.</p> <h3>&nbsp;</h3> <h3>B. Le Comit&eacute; de veille sanitaire</h3> <p>Pour mieux r&eacute;ussir et accompagner ces mesures d&rsquo;ordre exceptionnel, le Maroc a cr&eacute;&eacute; un Comit&eacute; de veille &eacute;conomique, dont la premi&egrave;re r&eacute;union s&rsquo;est tenue le 16 mars 2020, pour att&eacute;nuer les effets de la crise de la Covid-19 &agrave; la lumi&egrave;re des contraintes constat&eacute;es et des indicateurs conjoncturels, sur les plans &eacute;conomique, fiscal et social. Ces mesures propos&eacute;es par le Comit&eacute; de veille &eacute;conomique pour anticiper les r&eacute;percussions &eacute;conomiques directes et indirectes de la crise sanitaire de la Covid-19 sur l&rsquo;&eacute;conomie nationale, seront financ&eacute;es par le Fonds sp&eacute;cial mobilis&eacute; pour la gestion de la pand&eacute;mie de la Covid-19, et font l&rsquo;objet de conventions entre le gouvernement et les &eacute;tablissements concern&eacute;s&nbsp;: CNSS<a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a>, CGEM<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a>&hellip;</p> <p>Parmi les premi&egrave;res mesures sp&eacute;cifiques annonc&eacute;es par le Comit&eacute; de veille &eacute;conomique, il y a celles accord&eacute;es au profit des salari&eacute;s d&eacute;clar&eacute;s &agrave; la CNSS &agrave; fin f&eacute;vrier 2020, appartenant &agrave; une soci&eacute;t&eacute; en difficult&eacute; ou en arr&ecirc;t d&rsquo;activit&eacute;&nbsp;: ils b&eacute;n&eacute;ficieront d&rsquo;une indemnit&eacute; forfaitaire mensuelle d&rsquo;un montant de 2&nbsp;000 dirhams net. Elle sera vers&eacute;e &agrave; cette cat&eacute;gorie d&rsquo;employ&eacute;s, en plus des allocations familiales et des prestations de l&rsquo;assurance maladie obligatoire<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a>. Le secteur bancaire a &eacute;t&eacute; avis&eacute; de cette premi&egrave;re s&eacute;rie de mesures et de l&rsquo;adoption d&rsquo;un moratoire qui accorde &agrave; tous leurs clients (particuliers, entreprises) qui le demandent par &eacute;crit, le report du r&egrave;glement des &eacute;ch&eacute;ances amortissables (cr&eacute;dits immobiliers et cr&eacute;dits &agrave; la consommation), pour une p&eacute;riode de trois mois, renouvelable une fois.</p> <p>Sur le plan fiscal, le Comit&eacute; de veille &eacute;conomique a instaur&eacute; deux mesures phares lors de cette r&eacute;union. Elles concernent les entreprises dont le chiffre d&rsquo;affaires de l&rsquo;exercice 2019 est inf&eacute;rieur &agrave; 20 millions de dirhams. Celles-ci pourront, si elles le souhaitent, b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;un report du d&eacute;p&ocirc;t des d&eacute;clarations fiscales jusqu&rsquo;au 30 juin 2020. S&rsquo;y ajoute la suspension des contr&ocirc;les fiscaux et des avis &agrave; tiers d&eacute;tenteur<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a> jusqu&rsquo;&agrave; la m&ecirc;me date, sous r&eacute;serve de la prorogation de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire. La panoplie des efforts d&eacute;ploy&eacute;s par le royaume, dans tous les domaines de la vie normale des citoyens, n&rsquo;a pas cess&eacute; de se diversifier pour garantir l&rsquo;efficience et l&rsquo;efficacit&eacute; des mesures prises pour contrecarrer la propagation de la Covid-19, qui gagne du terrain du jour en jour.</p> <p>Malgr&eacute; les efforts r&eacute;alis&eacute;s, apr&egrave;s plus de deux mois de confinement g&eacute;n&eacute;ral de la population, le prolongement de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire devient une &eacute;vidence et une n&eacute;cessit&eacute; pour que le gouvernement marocain puisse ma&icirc;triser au mieux l&rsquo;&eacute;volution de cette pand&eacute;mie. En effet, par les dispositions de l&rsquo;article 2 du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292, l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a &eacute;t&eacute; prolong&eacute; sur l&rsquo;ensemble du territoire marocain par d&eacute;cret n&deg;&nbsp;2-20-330, sur proposition du ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur pour un mois jusqu&rsquo;au 20 mai, afin de poursuivre l&rsquo;application des mesures prises depuis la d&eacute;claration de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire dont celles de la mise en quarantaine de la population, sans pr&eacute;judice d&rsquo;une autre prorogation, selon l&rsquo;&eacute;volution du contexte pand&eacute;mique.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>C. La l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale de l&rsquo;incrimination et des sanctions</h3> <p>Pour ce qui est du Maroc, trois possibilit&eacute;s vraisemblables qui ont constitu&eacute; le sujet de d&eacute;bats doctrinaux, peuvent &ecirc;tre avanc&eacute;es pour affirmer la l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale des sanctions relatives aux manquements &agrave; ces mesures exceptionnelles, en l&rsquo;absence de tout dispositif juridique vraiment adapt&eacute; &agrave; la situation d&rsquo;urgence sanitaire au moment de la survenue de la Covid-19.</p> <p>Tout d&rsquo;abord, le d&eacute;cret royal n&deg; 554-65 du 26 juin 1967<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a>, portant loi rendant obligatoire la d&eacute;claration de certaines maladies&nbsp;et prescrivant des mesures prophylactiques propres &agrave; enrayer ces maladies, et donc l&rsquo;article 6 sanctionne la non d&eacute;claration par les professionnels de sant&eacute;, de toute constatation ou suspicion d&rsquo;existence de cas de maladies qui risquent de menacer la sant&eacute; publique<a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a>.&nbsp;</p> <p>Pour autant, ce d&eacute;cret royal concerne uniquement les professionnels de sant&eacute; et non pas le citoyen ordinaire, et toute tentative d&rsquo;&eacute;largir son champs d&rsquo;application, en cas de non d&eacute;claration par le citoyen ordinaire, sera consid&eacute;r&eacute;e comme une extension de l&#39;interpr&eacute;tation restrictive et stricte du texte p&eacute;nal, corollaire de la l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale, ce qui est incompatible avec le respect du principe de l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale.</p> <p>La seconde approche consid&eacute;rait que toute violation des mesures impliqu&eacute;es par la d&eacute;cision d&rsquo;&eacute;tat d&#39;urgence sanitaire et annonc&eacute;es par le ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur le 19 mars, peut &ecirc;tre qualifi&eacute;e de d&eacute;lit de r&eacute;bellion et relever de l&rsquo;article 308 du Code p&eacute;nal marocain. Ce texte rend passible d&rsquo;une privation de libert&eacute; de deux &agrave; six mois et d&#39;une amende d&#39;au moins deux cents dirhams et au maximum d&#39;un quart du montant de l&#39;indemnisation, toute personne qui s&#39;oppose par des voies de faits &agrave; l&#39;ex&eacute;cution de travaux command&eacute;s ou autoris&eacute;s par l&#39;autorit&eacute; publique. Par comparaison&nbsp;: si l&rsquo;opposition se manifeste par des attroupements, des menaces ou des violences, la sanction s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; un emprisonnement de trois mois &agrave; deux ans, tout en gardant le m&ecirc;me montant d&rsquo;amende<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a>.</p> <p>N&eacute;anmoins, cette approche est en contradiction avec l&rsquo;interpr&eacute;tation adopt&eacute;e par le l&eacute;gislateur marocain &agrave; propos de l&rsquo;infraction de r&eacute;bellion. Ainsi, l&rsquo;article 300 du Code p&eacute;nal marocain qualifie l&#39;attaque ou la r&eacute;sistance, par la violence, voire simplement des menaces contre des fonctionnaires ou des repr&eacute;sentants de l&#39;autorit&eacute; publique, dans le cadre de leurs fonctions &eacute;dict&eacute;es par un ordre de la loi, comme &eacute;tant un acte de r&eacute;bellion<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a>. Par ailleurs, la d&eacute;cision qui ordonne le confinement et la mise en quarantaine de la population ne peut &ecirc;tre qualifi&eacute;e de travaux ordonn&eacute;s par l&rsquo;autorit&eacute; publique, d&rsquo;autant plus que la violation des mesures anticipatives pour limiter et contourner la propagation de la Covid-19, n&rsquo;entra&icirc;ne pas forc&eacute;ment de violence, ni d&rsquo;agression contre les forces de l&rsquo;ordre qui veillent sur l&rsquo;application de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence.</p> <p>La troisi&egrave;me approche est celle qui se fonde sur l&rsquo;application de l&rsquo;article 609 du Code p&eacute;nal. Ce dernier sanctionne d&rsquo;une amende &agrave; caract&egrave;re d&eacute;risoire de 10 &agrave; 120 dirhams, tout acte qui enfreint l&eacute;galement les d&eacute;crets et les arr&ecirc;t&eacute;s pris par l&#39;autorit&eacute; administrative lorsque les infractions &agrave; ces textes ne sont pas r&eacute;prim&eacute;es par des dispositions sp&eacute;ciales. C&rsquo;&eacute;tait le cas de la d&eacute;cision du ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur, le 19 mars, avant la promulgation le 24 mars du d&eacute;cret-loi n&deg;&nbsp;2-20-292 relatif &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire au Maroc.</p> <p>De surcro&icirc;t, selon cette optique, la d&eacute;cision anticip&eacute;e du 19 mars relative &agrave; l&#39;&eacute;tat d&#39;urgence sanitaire &eacute;tait juridiquement consid&eacute;r&eacute;e comme une d&eacute;cision administrative rendue par une autorit&eacute; administrative, en l&rsquo;occurrence le ministre de l&#39;Int&eacute;rieur sur proposition du ministre de la Sant&eacute;. Cette d&eacute;cision du 19 mars ne pr&eacute;voyait aucun interdit qui puisse &ecirc;tre qualifi&eacute; de d&eacute;lit, ni aucune sanction li&eacute;e &agrave; sa violation.</p> <p>Cela signifie que la violation de la d&eacute;cision d&#39;urgence sanitaire est consid&eacute;r&eacute;e comme une simple violation et est passible d&#39;une sanction p&eacute;cuniaire, ce qui correspond aux sanctions mises en place par de nombreux pays, &agrave; l&rsquo;encontre de toute violation des d&eacute;cisions de mise en quarantaine totale de la population pour lutter contre la Covid-19. De plus, le montant d&eacute;risoire de l&rsquo;amende propos&eacute;e par l&rsquo;article 6-11&deg;, de 10 &agrave; 120 dirhams, laisse &agrave; d&eacute;sirer et peut engendrer le non-respect des mesures d&rsquo;anticipation prises suite &agrave; la d&eacute;claration de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, le 19 mars, par les autorit&eacute;s publiques pour pr&eacute;server la sant&eacute; publique.</p> <p>Cela remet en question une fois de plus l&rsquo;adoption de cette troisi&egrave;me hypoth&egrave;se, malgr&eacute; son adh&eacute;sion au principe de l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale. D&egrave;s lors, les gouvernements aussi bien marocain que fran&ccedil;ais, n&rsquo;ont pas tard&eacute; &agrave; adapter leur syst&egrave;me juridique &agrave; cette situation de crise sanitaire, en promulguant respectivement le d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292 du 24 mars &eacute;dictant des mesures sp&eacute;cifiques &agrave; l&#39;&eacute;tat d&#39;urgence sanitaire et les proc&eacute;dures de son application, et la loi n&deg; 2020-290 du 23 mars 2020 prise en urgence pour faire face &agrave; l&#39;&eacute;pid&eacute;mie de covid-19. Ces textes de loi ont mis fin au probl&egrave;me de la l&eacute;galit&eacute; p&eacute;nale en temps d&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire par une proclamation officielle, des incriminations et des sanctions sp&eacute;cifiques dans des circonstances de crise appropri&eacute;es &agrave; la crise sanitaire de la Covid-19.</p> <h2>&nbsp;</h2> <h2>II. Organisation et exercice de la justice p&eacute;nale confront&eacute;e &agrave; la covid&nbsp;19</h2> <p>Le covid 19 a conduit la justice p&eacute;nale &agrave; adapter les audiences (A), &agrave; accorder des moratoires et des all&egrave;gements des d&eacute;lais processuels&nbsp;(B) et &agrave; am&eacute;nagement les mesures de privation de libert&eacute; et d&rsquo;ex&eacute;cution des peines (C).</p> <h3>A. L&rsquo;adaptation des audiences</h3> <p>L&rsquo;organisation du fonctionnement des juridictions r&eacute;pressives a &eacute;t&eacute; profond&eacute;ment bouscul&eacute;e. Au Maroc, un syst&egrave;me de pr&eacute;sence rotative a &eacute;t&eacute; adopt&eacute; par les autorit&eacute;s judiciaires, conform&eacute;ment &agrave; la circulaire n&deg;&nbsp;01 du 16 mars 2020 du ministre de l&rsquo;Economie, des Finances et de la R&eacute;forme de l&rsquo;administration. Dans le cadre d&rsquo;une strat&eacute;gie de d&eacute;mat&eacute;rialisation des actes judiciaires, le droit fran&ccedil;ais est pr&eacute;figurateur puisque tous les d&eacute;p&ocirc;ts de plaintes, les recours, les demandes form&eacute;es aupr&egrave;s des magistrats ou tous autres actes judiciaires n&eacute;cessitant le d&eacute;placement pour un enregistrement aupr&egrave;s des services de greffes, peuvent &ecirc;tre faits exceptionnellement, soit par courrier recommand&eacute; avec accus&eacute; de r&eacute;ception, soit par courrier &eacute;lectronique, ces derniers faisant syst&eacute;matiquement l&rsquo;objet d&rsquo;un accus&eacute; &eacute;lectronique de lecture par la juridiction<a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a>.</p> <p>Le Maroc a adh&eacute;r&eacute;, f&ucirc;t-ce temporairement &agrave; cause de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire provoqu&eacute;e par la propagation de la Covid-19, &agrave; cette initiative de digitalisation des actes judiciaires pour &eacute;pargner les flux de d&eacute;placement des usagers aupr&egrave;s des juridictions r&eacute;pressives. Ainsi, la pr&eacute;sidence du minist&egrave;re public a-t-elle appel&eacute; les justiciables &agrave; &eacute;viter tout d&eacute;p&ocirc;t direct d&rsquo;acte judicaire, en mettant tous les moyens logistiques et humains pour faciliter les actes judiciaires &agrave; distance. De m&ecirc;me, les d&eacute;p&ocirc;ts de plaintes, aupr&egrave;s des procureurs g&eacute;n&eacute;raux du roi pr&egrave;s les Cours d&rsquo;appel et des procureurs du roi pr&egrave;s les tribunaux de premi&egrave;re instance, peuvent se faire par fax ou e-mail&nbsp;: &agrave; l&rsquo;adresse plaintes@pmp.ma, ou via le site web du minist&egrave;re public&nbsp;: www.pmp.ma<a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a>. Ces modalit&eacute;s de d&eacute;p&ocirc;ts provoquent un accus&eacute; r&eacute;ception d&rsquo;office.</p> <p>En cas d&rsquo;urgence, y compris pour la d&eacute;nonciation d&rsquo;infractions par les citoyens, des plateformes t&eacute;l&eacute;phoniques et des lignes vertes directes, ont &eacute;t&eacute; mises en place pour permettre aux avocats et aux justiciables de demander toutes informations ou indications n&eacute;cessaires pour le proc&egrave;s p&eacute;nal.</p> <p>La tenue des audiences p&eacute;nales a, quant &agrave; elle, &eacute;t&eacute; suspendue au Maroc<a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a> depuis le d&eacute;but du confinement, &agrave; l&rsquo;exception des audiences qui concernent les affaires impliquant des personnes poursuivies en &eacute;tat de d&eacute;tention provisoire, et celles qui portent sur des dossiers en r&eacute;f&eacute;r&eacute;, de comparution imm&eacute;diate, ou &agrave; des dossiers d&#39;instruction. Ainsi, la publicit&eacute; des audiences peut-elle &ecirc;tre restreinte avec huis clos, &agrave; l&rsquo;exception des journalistes qui pourront assister &agrave; certaines audiences qui int&eacute;ressent l&rsquo;opinion publique<a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a>.</p> <p>. Afin d&rsquo;adapter les audiences au contexte in situ du confinement, et en l&rsquo;absence de toutes pr&eacute;cisions l&eacute;gislatives facilitant la mise en &oelig;uvre digitale des audiences &agrave; distance, de la mise en &eacute;tat ou des plaidoiries, tant pour la justice de fond qu&rsquo;en r&eacute;f&eacute;r&eacute;, les juridictions r&eacute;pressives marocaines ont fait appel au num&eacute;rique, fond&eacute; sur la circulaire des autorit&eacute;s de tutelle<a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a> dans un contexte de pand&eacute;mie et en pr&eacute;servant les droits de la d&eacute;fense et le principe du contradictoire<a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a>. Dans l&rsquo;attente de l&rsquo;officialisation du projet concernant l&rsquo;usage des supports &eacute;lectroniques dans les proc&eacute;dures judiciaires, les juridictions r&eacute;pressives marocaines ont assur&eacute; 12&nbsp;248 audiences entre fin avril et le 25 d&eacute;cembre, avec la programmation de 227&nbsp;214 affaires<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a>.</p> <p>La Cour de cassation marocaine a donn&eacute; l&rsquo;exemple par la tenue de sa premi&egrave;re visioconf&eacute;rence avec une audience &agrave; distance<a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a>, le 6 mai 2020, dans une d&eacute;marche qui &eacute;carte tout risque sanitaire de contamination des justiciables, en cette conjecture pand&eacute;mique de la Covid-19. Ce proc&egrave;s par visioconf&eacute;rence a &eacute;t&eacute; consacr&eacute; &agrave; des affaires d&rsquo;extradition, dans un respect total des droits des personnes mises en cause, des droits de la d&eacute;fense et du contradictoire, en ayant bien &eacute;videment le consentement des concourants avec la pr&eacute;sence d&rsquo;interpr&egrave;tes et d&rsquo;avocats pour assurer la d&eacute;fense. Toutefois, face aux circonstances de cette pand&eacute;mie exceptionnelle, d&rsquo;une ampleur inattendue, la continuit&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; judicaire impose d&rsquo;autres mesures.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. Moratoire et all&egrave;gement des d&eacute;lais processuels</h3> <p>La justice et le temps sont deux concepts indissociables, notamment pour la justice p&eacute;nale qui n&rsquo;&eacute;chappe pas &agrave; l&rsquo;emprise des d&eacute;lais. Habituellement, le d&eacute;lai est le laps de temps au cours duquel un acte l&eacute;gal ou une proc&eacute;dure judiciaire doit &ecirc;tre accompli. L&rsquo;inobservation des d&eacute;lais fix&eacute;s dans les conditions d&eacute;termin&eacute;es par les textes de lois ou les r&egrave;glements administratifs, entra&icirc;ne, s&rsquo;il y a lieu, la d&eacute;ch&eacute;ance du droit ou la r&eacute;paration du ou des dommages.</p> <p>Toutefois, l&rsquo;interruption de l&rsquo;activit&eacute; de l&rsquo;appareil judiciaire pour une dur&eacute;e inconnue, en fonction de l&rsquo;&eacute;volution de la conjoncture pand&eacute;mique et de la reconduction probable de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire impos&eacute;e par la pand&eacute;mie de la Covid-19, entra&icirc;ne des effets sur les d&eacute;lais obligatoires, en particulier les d&eacute;lais de recours, de prescription, de proc&eacute;dure prescrite &agrave; peine de caducit&eacute; ou d&rsquo;irrecevabilit&eacute;&hellip; La suspension de ces d&eacute;lais est donc devenue une n&eacute;cessit&eacute; absolue pour une justice p&eacute;nale &eacute;quitable, sous peine de porter atteinte aux droits des assujettis.</p> <p>Les autorit&eacute;s publiques ont pris conscience de cet enjeu. C&rsquo;est la raison pour laquelle le cadre l&eacute;gal de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a int&eacute;gr&eacute; des dispositions relatives &agrave; l&rsquo;am&eacute;nagement des d&eacute;lais l&eacute;gaux et r&eacute;glementaires. L&rsquo;article 6 du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292, du 24 mars, pr&eacute;voit que le cours de tous les d&eacute;lais proc&eacute;duraux, y compris les d&eacute;lais fiscaux, pr&eacute;vus par les textes l&eacute;gislatifs et r&eacute;glementaires en vigueur est suspendu. L&rsquo;effet de cette disposition sera reconduit le lendemain de la lev&eacute;e de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence, en raison du caract&egrave;re &eacute;volutif de la situation.</p> <p>L&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire a &eacute;t&eacute; proclam&eacute; au Maroc le 19 mars 2020, induisant de ce fait une &eacute;quation judicaire assez complexe pour les d&eacute;lais &eacute;chus avant le 24 mars, date d&rsquo;entr&eacute;e en vigueur de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, car les dispositions du d&eacute;cret-loi n&deg; 2-20-292, n&rsquo;indiquent pas la date de l&rsquo;entr&eacute;e en vigueur de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, autre que celle de son annonce par le ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur, le 19 mars 2020.</p> <p>Les mesures de suspension ne peuvent pas &ecirc;tre appliqu&eacute;es avant leur publication au Bulletin Officiel. Le gouvernement a anticip&eacute; en invitant l&rsquo;ensemble des ordres des barreaux &agrave; d&eacute;poser les proc&eacute;dures dont les d&eacute;lais devaient prendre fin avant le 24 mars, notamment les d&eacute;lais en lien avec les recours en cassation, les recours en appel&hellip; Par ailleurs, le deuxi&egrave;me alin&eacute;a a introduit une exception dans les d&eacute;lais de recours en appel des jugements p&eacute;naux rendus &agrave; l&rsquo;encontre des pr&eacute;venus poursuivis en &eacute;tat de d&eacute;tention, ainsi que les d&eacute;lais relatifs &agrave; la garde &agrave; vue et &agrave; la d&eacute;tention pr&eacute;ventive.</p> <p>Les autres modalit&eacute;s proc&eacute;durales adapt&eacute;es &agrave; la lutte contre la pand&eacute;mie Covid-19, particuli&egrave;rement celles qui impactent les mesures d&rsquo;adaptation de la garde &agrave; vue, de la d&eacute;tention provisoire, de l&rsquo;affectation des d&eacute;tenus, de l&rsquo;application des peines ou encore des mineurs et des femmes violent&eacute;es, ne manqueront pas de s&rsquo;inviter parmi les jurisconsultes des d&eacute;bats juridiques ardus.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>C. Am&eacute;nagement des mesures de privation de libert&eacute; et d&rsquo;ex&eacute;cution des peines</h3> <p>Dans cette situation de crise sanitaire hors normes &agrave; cause de la Covid-19, le fonctionnement de l&rsquo;appareil judiciaire se d&eacute;roule au ralenti mais il a permis une activit&eacute; judiciaire qui assure le maximum de garanties pour pr&eacute;server la s&eacute;curit&eacute; sanitaire des justiciables ainsi que leurs droits. Le Maroc manque d&rsquo;une l&eacute;gislation propre aux mesures de privation de libert&eacute;s et d&rsquo;ex&eacute;cution des peines, exception faite de quelques d&eacute;cisions administratives &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle des directions centrales des instances charg&eacute;es de l&rsquo;ex&eacute;cution de la proc&eacute;dure p&eacute;nale.</p> <p>La garde &agrave; vue est une mesure privative de libert&eacute; vis-&agrave;-vis de toute personne contre laquelle il existe des raisons plausibles de commission ou de tentative de commission de crime ou de d&eacute;lit. Cette mesure d&rsquo;exception est d&eacute;cid&eacute;e dans l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de l&rsquo;enqu&ecirc;te. Le droit d&rsquo;&ecirc;tre assist&eacute; par un avocat est un droit fondamental reconnu pour toute personne mise sous le r&eacute;gime de garde &agrave; vue, et reconnue par le syst&egrave;me juridique marocain pour garantir un proc&egrave;s &eacute;quitable. L&rsquo;assistance d&rsquo;un avocat est quelque peu limit&eacute;e en droit marocain. Elle porte sur plusieurs actes judiciaires, parmi lesquels la possibilit&eacute; de s&rsquo;entretenir pour trente minutes avec son client. Il peut demander le cas &eacute;ch&eacute;ant sa mise en libert&eacute; en contrepartie d&rsquo;une caution p&eacute;cuniaire ou personnelle.</p> <p>Au regard des risques consid&eacute;rables de multiplication des contaminations dans les lieux enferm&eacute;s d&rsquo;une grande promiscuit&eacute; et pour d&eacute;sengorger le milieu carc&eacute;ral, le 5 avril 2020, le roi a graci&eacute; 5&nbsp;654 d&eacute;tenus pour des lib&eacute;rations progressives. D&egrave;s l&rsquo;annonce des premiers cas d&rsquo;infection au Maroc et pour permettre la pr&eacute;vention et la lutte contre la propagation de la Covid-19, plusieurs mesures d&rsquo;exception ont &eacute;t&eacute; prises par les instances de tutelle, par le minist&egrave;re de la Justice et les &eacute;tablissements p&eacute;nitentiaires, ainsi que par la d&eacute;l&eacute;gation g&eacute;n&eacute;rale &agrave; l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire.</p> <p>Dans un premier temps, les mesures anticipatives ont port&eacute; essentiellement, sur la pr&eacute;vention et la sensibilisation de la gravit&eacute; de la situation sanitaire. Les &eacute;tablissements p&eacute;nitentiaires ont &eacute;t&eacute; aussit&ocirc;t dot&eacute;s des &eacute;quipements sanitaires et de protection n&eacute;cessaires, en mobilisant le personnel pour veiller &agrave; l&#39;application stricte des protocoles d&rsquo;hygi&egrave;ne et pour mener des actions de sensibilisation des d&eacute;tenus quant &agrave; la gravit&eacute; du virus et &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; de s&#39;en pr&eacute;venir. A l&rsquo;annonce de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire, ces mesures sont devenues de plus en plus strictes au sein des &eacute;tablissements p&eacute;nitentiaires.</p> <p>Ayant conscience que l&rsquo;entr&eacute;e en vigueur des mesures g&eacute;n&eacute;rales de confinement a des cons&eacute;quences sur la vie quotidienne des d&eacute;tenus, le d&eacute;pistage est devenu syst&eacute;matique pour ces derniers. Des programmes d&rsquo;accompagnement social, financier et en soutien psychologique, ont &eacute;t&eacute; mis en place pour le soutien de la population carc&eacute;rale. Toutes les activit&eacute;s carc&eacute;rales y compris le droit de visite ont &eacute;t&eacute; suspendues. M&ecirc;me les d&eacute;placements des d&eacute;tenus vers les diff&eacute;rents tribunaux ont &eacute;t&eacute; suspendus en privil&eacute;giant la tenue des audiences &agrave; distance par visioconf&eacute;rence. Les fonctionnaires au sein de ces &eacute;tablissements ont &eacute;t&eacute; mis en quarantaine avec l&#39;adoption d&#39;un syst&egrave;me de rotation pour le travail.</p> <p>Les sorties des d&eacute;tenus pour des soins dans les h&ocirc;pitaux ont &eacute;t&eacute; interdites, sauf dans les cas les plus urgents. La d&eacute;l&eacute;gation g&eacute;n&eacute;rale &agrave; l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire et &agrave; la r&eacute;insertion a renforc&eacute; ses &eacute;quipes m&eacute;dicales par la mise en place d&rsquo;un syst&egrave;me de consultations des m&eacute;decins sp&eacute;cialistes en t&eacute;l&eacute;m&eacute;decine<a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a>. Les activit&eacute;s de plein air ou en espace non confin&eacute; sont maintenues avec les am&eacute;nagements n&eacute;cessaires, et le droit de visite continue en limitant seulement le nombre des visiteurs aux parloirs, notamment pour les visites d&rsquo;enfants et de personnes vuln&eacute;rables, sous r&eacute;serve d&rsquo;une interdiction plus tard.</p> <p>Au Maroc, la protection des mineurs d&eacute;linquants a interpell&eacute; la pr&eacute;sidence du minist&egrave;re public qui a adress&eacute; une circulaire du 18 mars 2020 &agrave; ce propos pour suspendre tout internement des mineurs dans les &eacute;tablissements surveill&eacute;s comme les maisons de r&eacute;&eacute;ducation, sauf dans les cas les plus graves. La pr&eacute;sidence du minist&egrave;re public recommande plut&ocirc;t aux membres du parquet de remettre les mineurs &agrave; leurs familles &agrave; chaque fois que leur situation juridique et leur int&eacute;r&ecirc;t majeur le permettent, au lieu d&rsquo;appliquer les mesures de l&rsquo;article 471 du Code de proc&eacute;dure p&eacute;nale<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a>.</p> <p>*</p> <p>* *</p> <p>La prolif&eacute;ration de la maladie Covid-19 a engendr&eacute; une crise sanitaire inattendue et sans pr&eacute;c&eacute;dent, qui a abouti &agrave; un renversement complet du rythme de vie des citoyens et du fonctionnement des institutions constitutionnelles de l&rsquo;&Eacute;tat de droit. Les autorit&eacute;s publiques ont &eacute;t&eacute; invit&eacute;es &agrave; faire face, dans l&rsquo;urgence, &agrave; la force et &agrave; la dangerosit&eacute; de la conjoncture sanitaire, pour assurer la s&eacute;curit&eacute; de la sant&eacute; publique et pour garantir le minimum vital au fonctionnement ralentir du service public. Afin d&rsquo;adapter le rythme des institutions publiques au contexte conjoncturel et satisfaire un minimum de besoins d&rsquo;ordre public, l&rsquo;intervention du pouvoir ex&eacute;cutif a &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par l&rsquo;adoption d&rsquo;un ensemble de mesures d&rsquo;urgence &agrave; caract&egrave;re exceptionnel de lutte et d&rsquo;anticipation, dans les divers domaines&nbsp;: social, &eacute;conomique, fiscal, bancaire, enseignement, judiciaire&hellip;</p> <p>Ainsi, l&rsquo;application d&rsquo;un nouvel ordre juridique pour s&rsquo;adapter &agrave; un nouvel ordre public et justifier les variations des mesures d&rsquo;exception fut une n&eacute;cessit&eacute; imp&eacute;rative, d&rsquo;autant que certaines de ces mesures d&rsquo;exception restreignent les droits universels et libert&eacute;s fondamentales des citoyens. Ce constat nous montre &agrave; quel point le droit n&rsquo;est que le reflet des ph&eacute;nom&egrave;nes et rapports sociaux. Il fournit une r&eacute;ponse &agrave; toutes les crises de circonstances inattendues de mani&egrave;re urgente, anticipative et incessante (L. Bergel, 2012, 124).</p> <p>Dans ce contexte de basculement pand&eacute;mique et de crise sanitaire, la production de la r&egrave;gle juridique n&rsquo;a pas cess&eacute; de s&rsquo;adapter et d&rsquo;accompagner l&rsquo;&eacute;parpillement des circonstances &eacute;volutives et exceptionnelles, ajout&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire et aux al&eacute;as qui s&rsquo;imposent. En effet, ce contexte d&rsquo;urgence sanitaire constitue une opportunit&eacute; pour le pouvoir ex&eacute;cutif et pour l&rsquo;utilisation de la th&eacute;orie des circonstances exceptionnelles, afin de justifier toutes les mesures d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral prises par les autorit&eacute;s publiques. En temps normal, elles seraient ill&eacute;gales, mais deviennent l&eacute;gales en de telles circonstances de crise sanitaire au nom de la s&eacute;curit&eacute; publique et l&rsquo;ordre public<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a>.</p> <p>Si les autorit&eacute;s publiques b&eacute;n&eacute;ficient de larges pouvoirs pendant la p&eacute;riode de circonstances exceptionnelles, ces pouvoirs s&rsquo;exercent sous le contr&ocirc;le du juge administratif, dont les attributions et les pouvoirs ont &eacute;t&eacute; renforc&eacute;s par la jurisprudence pour exercer un contr&ocirc;le tr&egrave;s &eacute;troit qui porte &agrave; la fois sur l&rsquo;existence des circonstances exceptionnelles et sur leurs effets<a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a>. D&rsquo;ailleurs, ces mesures prises lors des circonstances exceptionnelles, dont les effets sont de port&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale, ne doivent pas paralyser et mettre en quarantaine le fonctionnement de l&rsquo;&Eacute;tat de droit, seul garant des droits et libert&eacute;s individuelles (Laubad&egrave;re, 1992, 580). Il doit s&rsquo;agir de mesures pr&eacute;ventives et anticipatives, correspondant &agrave; une l&eacute;galit&eacute; d&rsquo;exception, adapt&eacute;es et proportionn&eacute;es aux imp&eacute;ratifs de la crise sanitaire, et limit&eacute;es &agrave; la dur&eacute;e des circonstances de cette crise.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>Bibliographie</h2> <p>&nbsp;</p> <p>-H. AKEREKORO (dir.), La protection du droit &agrave; la sant&eacute; en Afrique francophone subsaharienne, Les Editions de la mis&eacute;ricorde, Abomey-Calavi, 2019</p> <p>-J.-M. AUBY, &laquo;&nbsp;Droits de l&rsquo;homme et droit de la sant&eacute; en particulier dans le r&eacute;gime juridique des services publics sanitaires&nbsp;&raquo;, Service public et libert&eacute;. M&eacute;langes Robert-Edouard Charlier, Editions de l&rsquo;Universit&eacute; et de l&rsquo;enseignement moderne, Paris, 1981</p> <p>-M.-L. BASILIEN-GAINCHE, Etat de droit et &eacute;tats d&rsquo;exception. Une conception de l&rsquo;Etat, PUF, 2013</p> <p>-O. BEAUD et C. GUERIN-BARGUES, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire&nbsp;: &eacute;tait-il judicieux de cr&eacute;er un nouveau r&eacute;gime d&rsquo;exception&nbsp;?&nbsp;&raquo;, Recueil Dalloz, 2020, p. 891.</p> <p>-L.BERGEL,&nbsp;Th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale du droit,&nbsp;Dalloz, 5e &eacute;d., 2012.</p> <p>-D. Bigo et E.-P. Guittet, &ldquo;Facettes de l&rsquo;(in)S&eacute;curit&eacute; ou l&rsquo;ordinaire de l&rsquo;exceptionnel&rdquo;, Cultures &amp; Conflits, n&deg; 51, 2004, p. 5 &agrave; 8.</p> <p>-L. COCHET, &laquo;&nbsp;Commande publique et pand&eacute;mie&nbsp;; un premier aper&ccedil;u de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire&nbsp;&raquo; JCP / La semaine juridique &ndash; Edition Administrations et Collectivit&eacute;s Territoriales, n&deg; 13, 2020, 2077.</p> <p>-B. Coriat et F. Orsi, &laquo;&nbsp;Brevets pharmaceutiques g&eacute;n&eacute;riques et sant&eacute; publique&nbsp;&raquo;, Economie Publique, n&deg; 12, 2003, p. 153-177.</p> <p>-M. CORMIER, &laquo;&nbsp;Les interventions de la puissance publique en mati&egrave;re sanitaire et sociale&nbsp;&raquo; J. PETIT (dir.), Droit administratif et administration, La documentation fran&ccedil;aise, Paris, 1998.</p> <p>-C. 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Nicolas, &laquo;&nbsp;La protection de la sant&eacute; par la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;homme&nbsp;: droits d&rsquo;hier devenu devoir de demain&nbsp;&raquo;, De la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;homme aux nouvelles demandes de protection juridique&nbsp;: entre permanence et renouvellement, Actes du colloque d&rsquo;Aix-en-Provence du 10 d&eacute;cembre 2018, 2020, p.&nbsp;383-400.</p> <p>-D. RAKOTONIAMA et Nomenirina RAZARANAINA, &laquo;&nbsp;Etat d&rsquo;urgence et libert&eacute;s publiques&nbsp;&raquo; La revue MCI, Covid 19 et le droit, 2020.</p> <p>-S. RENARD&nbsp;, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire&nbsp;: droit d&rsquo;exception et exceptions au droit&nbsp;&raquo;,&nbsp;RDLF, 2020, Chron. 13.</p> <p>-D. ROMAN, &laquo;&nbsp;Coronavirus&nbsp;: des libert&eacute;s en quarantaine&nbsp;?&nbsp;&raquo; La semaine juridique, n&deg; 13-2020, p. 623-627.</p> <p>-S. P. SHEERAN, &ldquo;Reconceptualizing states of emergency under international human rights law: Theory, legal, doctrine , and politics&rdquo;, Michigan Journal of International law, 2013, vol. 34, Issue 3, p. 491-557.</p> <p>-L. SPINNEY, Pale rider&nbsp;: the Spanish flu of 1918 and how it changed the world, Jonathan Cape, London, 2017.</p> <p>-N. SYMCHOWICZ, Urgence sanitaire et police administrative : point d&rsquo;&eacute;tape,&nbsp;Dalloz actualit&eacute;, 31 mars 2020.</p> <p>-B. TOEBES, &ldquo;International Health Law&nbsp;: An Emerging Field of Public International Law&rdquo;, Indian Journal of International Law, 55, 2015, p. 299-328.</p> <p>-M. TROPER, Le droit et la n&eacute;cessit&eacute;, PUF, 2011.</p> <p>-D. TRUCHET, &laquo;&nbsp;Avant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire&nbsp;: premi&egrave;res questions, premi&egrave;res r&eacute;ponses&nbsp;&raquo;, RFDA, 2020, p. 597-603.</p> <p>-F. VAIREL, Politique et mouvements sociaux au Maroc&nbsp;: La r&eacute;volution d&eacute;samorc&eacute;e&nbsp;?, Ed. Presses de sciences Po, Coll. Acad&eacute;mique, 2014.</p> <p>-M. D. Varella, &laquo;&nbsp;L&rsquo;Organisation mondiale du commerce, les brevets, les m&eacute;dicaments et les rapports Nord-Sud&nbsp;&raquo;, Revue internationale de droit &eacute;conomique, n&deg; 1, 2004, p. 79-117.</p> <p>&nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> Le pr&eacute;ambule de la Constitution de 1946 de l&rsquo;Organisation mondiale de la sant&eacute; (OMS) d&eacute;finit &laquo;&nbsp;la sant&eacute;&nbsp;&raquo; comme &eacute;tant&nbsp;: &laquo; &hellip; un &eacute;tat de complet bien-&ecirc;tre physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d&rsquo;infirmit&eacute;&nbsp;&raquo;. Le pr&eacute;ambule d&eacute;clare en outre que&nbsp;: &laquo; La possession du meilleur &eacute;tat de sant&eacute; qu&rsquo;il est capable d&rsquo;atteindre constitue l&rsquo;un des droits fondamentaux de tout &ecirc;tre humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition &eacute;conomique ou sociale &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> L&rsquo;article 25 de la d&eacute;claration universelle des droits de l&rsquo;Homme de 1948 &eacute;voque &eacute;galement la sant&eacute; comme partie int&eacute;grante du droit &agrave; un niveau de vie suffisant. Par ailleurs, le droit &agrave; la sant&eacute; a &eacute;t&eacute; reconnu comme un droit de l&rsquo;homme par le pacte international relatif aux droits &eacute;conomiques, sociaux et culturels de 1966. Depuis, les autres trait&eacute;s internationaux relatifs aux droits de l&rsquo;homme ont reconnu ou, du moins, &eacute;voqu&eacute; le droit &agrave; la sant&eacute; comme un droit fondamental de l&rsquo;&ecirc;tre humain.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a> Dahir n&deg; 1-11-91 du 29 juillet 2011, Bulletin officiel n&deg;&nbsp;5964 bis, le 29 juillet 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a> Bulletin officiel n&deg; 6867, 24 mars 2020, p. 1782.</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a> &Agrave; l&rsquo;exception&nbsp;des d&eacute;lais de recours en appel des jugements rendus contre les pr&eacute;venus en &eacute;tat de d&eacute;tention et le d&eacute;compte des dur&eacute;es de la d&eacute;tention provisoire et des gardes &agrave; vue.</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a> L&rsquo;article 21 de la Constitution marocaine du 1er juillet, &eacute;nonce que &laquo; Tous ont droit &agrave; la s&eacute;curit&eacute; de leur personne, de leurs proches et de leurs biens. Les pouvoirs publics assurent la s&eacute;curit&eacute; des populations et du territoire national dans le respect des libert&eacute;s et droits fondamentaux garantis &agrave; tous&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a> L&rsquo;article 24 de la Constitution marocaine du 1er juillet 2011, &eacute;nonce que&nbsp;: &laquo;&nbsp;&hellip; Est garantie pour tous, la libert&eacute; de circuler et de s&#39;&eacute;tablir sur le territoire national, d&#39;en sortir et d&#39;y retourner, conform&eacute;ment &agrave; la loi&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a> L&rsquo;article 81 de la Constitution marocaine du 1er juillet 2011, &eacute;nonce que&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le gouvernement peut prendre, dans l&#39;intervalle des sessions, avec l&#39;accord des commissions concern&eacute;es des deux Chambres, des d&eacute;crets-lois qui doivent &ecirc;tre, au cours de la session ordinaire suivante du Parlement, soumis &agrave; ratification de celui-ci. Le projet de d&eacute;cret-loi est d&eacute;pos&eacute; sur le bureau de la Chambre des repr&eacute;sentants. Il est examin&eacute; successivement par les commissions concern&eacute;es des deux Chambres en vue de parvenir &agrave; une d&eacute;cision commune dans un d&eacute;lai de six jours. &Agrave; d&eacute;faut, la d&eacute;cision est prise par la commission concern&eacute;e de la Chambre des repr&eacute;sentants&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a> Bulletin officiel n&deg;&nbsp;6867, du 24 mars 2020, p. 1782.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a> Ibid., p. 1783.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a> L&rsquo;article 3 du d&eacute;cret-loi n&deg;&nbsp;2.20.293&nbsp;instaurant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire au Maroc, autorise les instances gouvernementales comp&eacute;tentes &agrave; prendre les mesures obligatoires pour&nbsp;: -interdire aux personnes de quitter leur lieu de r&eacute;sidence en d&eacute;pit des pr&eacute;cautions obligatoires ; -interdire aux personnes toute circulation en dehors de leur lieu de r&eacute;sidence, sauf cas de n&eacute;cessit&eacute; imp&eacute;rieuse&nbsp;; -interdire tout rassemblement, attroupement ou r&eacute;union d&rsquo;un ensemble de personnes&nbsp;; -fermer les commerces et d&rsquo;autres entit&eacute;s qui accueillent du public, et ce durant la p&eacute;riode de l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;urgence sanitaire.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a> Caisse nationale de la s&eacute;curit&eacute; sociale.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a> Conf&eacute;d&eacute;ration g&eacute;n&eacute;rale des entreprises marocaines.</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a> D&rsquo;autres mesures ont &eacute;t&eacute; prises en faveur des m&eacute;nages du secteur informel&nbsp;: les chefs de m&eacute;nages op&eacute;rant dans le secteur informel pourront b&eacute;n&eacute;ficier des montants suivants, en fonction de la taille du m&eacute;nage : -800 DH pour les m&eacute;nages de deux personnes ou moins ; -1&nbsp;000 DH pour les m&eacute;nages compos&eacute;s de trois &agrave; quatre personnes&nbsp;; -1&nbsp;200 DH pour les m&eacute;nages form&eacute;s de plus de quatre personnes (communiqu&eacute; du minist&egrave;re de l&rsquo;Economie et des Finances, le 9 avril 2020).</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a> L&rsquo;avis &agrave; tiers d&eacute;tenteur (ATD) est une proc&eacute;dure qui permet &agrave; l&rsquo;administration fiscale de recouvrer une cr&eacute;ance (un imp&ocirc;t ou une taxe) en sollicitant une autre personne que le d&eacute;biteur, elle-m&ecirc;me d&eacute;tentrice de la somme due (g&eacute;n&eacute;ralement la banque). L&rsquo;avis &agrave; tiers d&eacute;tenteur peut &ecirc;tre actionn&eacute; en cas de non-paiement de l&rsquo;imp&ocirc;t sur le revenu, de la taxe d&rsquo;habitation<a href="https://www.l-expert-comptable.com/fiches-pratiques/qu-est-ce-que-la-taxe-d-habitation.html">,</a> de la taxe fonci&egrave;re... L&rsquo;ATD est toujours notifi&eacute; aux deux personnes : le d&eacute;biteur et le tiers d&eacute;tenteur de la somme. Il est possible de contester un avis &agrave; tiers d&eacute;tenteur avec une lettre recommand&eacute;e avec accus&eacute; de r&eacute;ception aupr&egrave;s du tr&eacute;sor public dans les deux mois qui le suivent.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a> Bulletin officiel, n&deg; 2853 du 5 juillet 1967.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a> L&rsquo;article 6 du d&eacute;cret royal n&deg; 554-65 dispose que&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les infractions aux dispositions du pr&eacute;sent d&eacute;cret royal et aux textes pris pour son application sont punies de l&#39;emprisonnement de six jours &agrave; deux mois et d&#39;une amende de&nbsp;40 &agrave; 2&nbsp;400 dirhams ou de l&#39;une de ces peines seulement&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a> L&rsquo;article 308 du Code p&eacute;nal marocain, dispose ce qui suit&nbsp;: &laquo;&nbsp;Quiconque, par des voies de fait, s&#39;oppose &agrave; l&#39;ex&eacute;cution de travaux ordonn&eacute;s ou autoris&eacute;s par l&#39;autorit&eacute; publique est puni d&#39;un emprisonnement de deux &agrave; six mois et d&#39;une amende qui ne peut exc&eacute;der le quart des dommages-int&eacute;r&ecirc;ts, ni &ecirc;tre inf&eacute;rieure &agrave; 200 dirhams. Ceux qui, par attroupement, menaces ou violences, s&#39;opposent &agrave; l&#39;ex&eacute;cution de ces travaux sont punis d&#39;un emprisonnement de trois mois &agrave; deux ans et de l&#39;amende pr&eacute;vue &agrave; l&#39;alin&eacute;a pr&eacute;c&eacute;dent&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a> L&rsquo;article 300 du Code p&eacute;nal, chapitre V sur les crimes et d&eacute;lits contre la s&eacute;curit&eacute; publiques, section II sur la R&eacute;bellion, dispose que&nbsp;: &laquo;&nbsp;Toute attaque ou toute r&eacute;sistance pratiqu&eacute;e avec violence ou voies de fait envers les fonctionnaires ou les repr&eacute;sentants de l&#39;autorit&eacute; publique agissant pour l&#39;ex&eacute;cution des ordres ou ordonnances &eacute;manant de cette autorit&eacute;, ou des lois, r&egrave;glements, d&eacute;cisions judiciaires, mandats de justice, constitue la r&eacute;bellion. Les menaces de violences sont assimil&eacute;es aux violences elles-m&ecirc;mes&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a> L&rsquo;article 4 alin&eacute;a 3 &agrave; 6 de l&rsquo;ordonnance n&deg; 2020-303, portant adaptation de r&egrave;gles de proc&eacute;dure p&eacute;nale.</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a> Communiqu&eacute;, Pr&eacute;sidence du minist&egrave;re public, Rabat, 16 mars 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a> Communiqu&eacute; conjoint du minist&egrave;re de la Justice, du Conseil sup&eacute;rieur de l&rsquo;autorit&eacute; judiciaire et de la pr&eacute;sidence du minist&egrave;re public, n&deg; 1/151, 16 mars 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a> Selon l&rsquo;article 5 de l&rsquo;ordonnance n&deg; 2020-303, les juridictions pourront, sur d&eacute;cision pr&eacute;sidentielle, statuer &agrave; juge unique en premi&egrave;re instance et en appel.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a> Circulaire du minist&egrave;re de l&rsquo;Economie, des Finances et de la R&eacute;forme de l&rsquo;administration, 1/2020 du 16 mars 1920 et 2/2020 du 1er avril 1920.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a> Les audiences peuvent se tenir en publicit&eacute; restreinte, &agrave; huis clos, ou en chambre du conseil, &agrave; l&rsquo;exception des journalistes qui pourront donc assister &agrave; certaines audiences...</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a> Karima Chemsi, Audiences &agrave; distance. Les juridictions s&rsquo;adaptent aux mesures sanitaires, leseco. https://leseco.ma/maroc/audiences-a-distance-les juridictions-sadaptent-aux mesures sanitaires.html, consult&eacute; le 15 janvier 2021. MAP, Maroc : plus de 5&nbsp;000 d&eacute;tenus ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; de proc&egrave;s &agrave; distance.</p> <p>https://www.lesiteinfo.com/maroc/maroc-plus-de-5000-detenus-ont- beneficie-de-proces-a-distance<a href="https://www.lesiteinfo.com/maroc/maroc-plus-de-5000-detenus-ont-%20beneficie-de-proces-a-distance/">/</a>, consult&eacute; le 13 mai 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a> Il existe un grand flou s&eacute;mantique autour des termes de visioconf&eacute;rence, de vid&eacute;oconf&eacute;rence, de visiophonie, de vid&eacute;ocommunication et autour de leur orthographe (avec ou sans tiret), en raison notamment d&rsquo;anglicismes.</p> <p>L&rsquo;&eacute;quivalent du terme fran&ccedil;ais &laquo;&nbsp;visioconf&eacute;rence&nbsp;&raquo; est celui de &laquo;&nbsp;vidoconference&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;videoconferencing&nbsp;&raquo;. Les termes francophones les plus courants aujourd&rsquo;hui : visioconf&eacute;rence (r&eacute;unions, t&eacute;moignages, audiences&hellip;) et visiophonie (terme plus g&eacute;n&eacute;ral) (DUMOULIN et LICOPPE, 2009).</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a> Communiqu&eacute; de presse de la d&eacute;l&eacute;gation g&eacute;n&eacute;rale &agrave; l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire et &agrave; la r&eacute;insertion, le 24 avril 2020.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a> &laquo;&nbsp;Le juge des mineurs peut prendre des mesures relatives &agrave; la garde du mineur, aux termes des dispositions de l&rsquo;article 471 du Code de proc&eacute;dure p&eacute;nale, il peut en effet par ordonnance confier le mineur&nbsp;: -&agrave; ses parents, &agrave; son tuteur, &agrave; son tuteur datif, &agrave; la personne qui le prend en charg&eacute;e ou qui est charg&eacute;e de sa garde, ou &agrave; une personne digne de confiance&nbsp;; -&agrave; un centre d&rsquo;observation&nbsp;; -&agrave; la section d&rsquo;accueil d&rsquo;une institution publique ou priv&eacute;e habilit&eacute;e &agrave; cet effet&nbsp;; -au service public ou &eacute;tablissement public charg&eacute; de l&rsquo;assistance &agrave; l&rsquo;enfance ou &agrave; un &eacute;tablissement hospitalier, notamment au cas de n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;op&eacute;rer une cure de d&eacute;sintoxication&nbsp;; -&agrave; un &eacute;tablissement ou &agrave; une institution de formation professionnelle ou de soins, relevant de l&rsquo;&Eacute;tat ou d&rsquo;une administration publique habilit&eacute;e &agrave; cet effet, ou &agrave; un &eacute;tablissement priv&eacute; agr&eacute;e&nbsp;; -&agrave; une association d&rsquo;utilit&eacute; publique habilit&eacute;e &agrave; cet effet. S&rsquo;il estime que l&rsquo;&eacute;tat physique, psychique ou le comportement du mineur justifie une observation approfondie, le juge peut ordonner son placement provisoire dans un centre d&rsquo;observation agr&eacute;&eacute; pour une dur&eacute;e ne d&eacute;passant pas trois mois. Ces mesures peuvent, le cas &eacute;ch&eacute;ant, &ecirc;tre exerc&eacute;es sous le r&eacute;gime de la libert&eacute; surveill&eacute;e&hellip;&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a> Ayant un sens d&rsquo;interpr&eacute;tation large, le juge des r&eacute;f&eacute;r&eacute;s du Tribunal administratif de Casablanca avait autoris&eacute; un ressortissant libyen en transit vers la Tunisie &agrave; acc&eacute;der au territoire marocain en d&eacute;pit de la fermeture des fronti&egrave;res (T. adm. de Casablanca, ordonnance du juge des r&eacute;f&eacute;r&eacute;s n&deg; 239 du 23 mars 2020, dossier n&deg;&nbsp;358/7101/2020). Une d&eacute;cision qui a &eacute;t&eacute; cass&eacute;e par la Cour d&rsquo;appel administrative de Rabat, en consid&eacute;rant que la fermeture des fronti&egrave;res du Royaume est un acte de souverainet&eacute; par excellence, dont les effets juridiques ne peuvent &ecirc;tre suspendus ou les dispositions n&eacute;glig&eacute;es que dans les cas d&eacute;cid&eacute;s par la d&eacute;cision d&rsquo;interdiction elle-m&ecirc;me ou par des actes ult&eacute;rieurs pris par la m&ecirc;me autorit&eacute; comp&eacute;tente (C. App. Adm. Rabat, Arr&ecirc;t n&deg; 210 du 26 mars 2020, Dossier n&deg;&nbsp;422/7202/2020).</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a> Le juge des r&eacute;f&eacute;r&eacute;s du Tribunal administratif de Toulouse, a affirm&eacute; l&rsquo;ill&eacute;galit&eacute; de la note du directeur de l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire du 6 avril 2020, pour atteinte aux droits de la d&eacute;fense et entrave au droit du d&eacute;tenu &agrave; l&rsquo;assistance d&rsquo;un avocat de son choix. En effet, cette note exigeait des avocats de produire une attestation sur l&rsquo;honneur, &eacute;crite ou orale, qu&rsquo;ils ne pr&eacute;sentent pas l&rsquo;un des sympt&ocirc;mes du Covid -19 qu&rsquo;ils n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; en contact avec une personne symptomatique.</p> </div>