<p>La lutte contre la corruption reste encore un sujet majeur pour tous les Etats, tant les moyens et les m&eacute;thodes employ&eacute;s pour sa lutte sont multiformes, incoh&eacute;rents et souvent inadapt&eacute;s &agrave; cause notamment de l&rsquo;absence d&rsquo;une v&eacute;ritable politique de lutte. Chaque Etat essaye, au gr&eacute; des r&eacute;v&eacute;lations et des scandales politico-m&eacute;diatiques, de r&eacute;ajuster sa l&eacute;gislation pour r&eacute;pondre &agrave; une demande pressante de son opinion publique. Evidement cette r&eacute;ponse impos&eacute;e par les diff&eacute;rents calendriers internes propres &agrave; chaque Etat s&rsquo;av&egrave;re inefficace au regard des besoins d&rsquo;harmonisation (l&eacute;gislative et judiciaire) de l&rsquo;ensemble du dispositif.</p> <p>Qu&rsquo;&agrave; cela ne tienne&nbsp;: les ann&eacute;es 1990 (Dell, 2006, p. 14) constituent bien un marqueur d&eacute;cisif dans la prise de conscience, au niveau des Etats, de la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;identifier le ph&eacute;nom&egrave;ne, d&rsquo;en d&eacute;finir les contours avant de mettre en place des politiques visant &agrave; enrayer ce &laquo;&nbsp;cancer dont il faut d&eacute;livrer l&rsquo;humanit&eacute;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>&nbsp;&raquo;. Cet &eacute;lan a &eacute;t&eacute; suivi d&rsquo;un long processus d&rsquo;harmonisation des l&eacute;gislations en mati&egrave;re de lutte contre la corruption. Il aura permis non seulement de consacrer sa r&eacute;probation internationale (du moins th&eacute;oriquement) mais aussi son incrimination (tr&egrave;s h&eacute;sitante) dans les l&eacute;gislations internes<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>. Et malgr&eacute; cette reconnaissance d&eacute;sormais assum&eacute;e de la r&eacute;alit&eacute; du ph&eacute;nom&egrave;ne avec quelques mesures (encore timides) d&eacute;ploy&eacute;es &ccedil;&agrave; et l&agrave; par certains Etats, et au niveau international (la convention des Nations unies contre la corruption du 15 juillet 2005&nbsp;; la convention de l&rsquo;OCDE sur la lutte contre la corruption des agents publics &eacute;trangers dans les transactions commerciales internationales de 1997&nbsp;; la convention de l&rsquo;Union africaine sur la pr&eacute;vention et la lutte contre la corruption du 16 d&eacute;cembre 2003&nbsp;; etc.), la corruption reste tout naturellement omnipr&eacute;sente dans nos soci&eacute;t&eacute;s. Les raisons de cet &eacute;chec varient d&rsquo;un Etat &agrave; un autre.</p> <p>&nbsp;En Guin&eacute;e, particuli&egrave;rement, parce qu&rsquo;il s&rsquo;agit bien d&rsquo;elle dans cet article, les pr&eacute;misses de la r&eacute;probation de ce ph&eacute;nom&egrave;ne peuvent &ecirc;tre situ&eacute;es autemps de la r&eacute;volution &laquo;&nbsp;s&eacute;koutour&eacute;enne&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>. Il s&rsquo;agissait alors d&rsquo;une relative mise en cause du ph&eacute;nom&egrave;ne. C&rsquo;est &agrave; la fin des ann&eacute;es 1990 qu&rsquo;a effectivement d&eacute;marr&eacute; le processus d&rsquo;incrimination du ph&eacute;nom&egrave;ne en Guin&eacute;e<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>. A partir de 2010, cette r&eacute;probation de la corruption a &eacute;t&eacute; prise en compte par le constituant guin&eacute;en.</p> <p>Quoique d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sente de fa&ccedil;on multiforme dans toutes les composantes de la soci&eacute;t&eacute; guin&eacute;enne, la pratique de la corruption s&rsquo;est v&eacute;ritablement g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, au point de se banaliser au quotidien au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000. Il faut, n&eacute;anmoins, souligner qu&rsquo;au lendemain de l&rsquo;&eacute;chec du &laquo;&nbsp;complot Diarra Traor&eacute;&nbsp;&raquo; de 1985, qui a conduit &agrave; la purge de tous les membres civils et militaires de l&rsquo;entourage de S&eacute;kou Tour&eacute;, il s&rsquo;&eacute;tait d&eacute;j&agrave; install&eacute; un nouveau r&eacute;gime avec un r&eacute;el sentiment de puissance, d&rsquo;impunit&eacute; et de contr&ocirc;le des richesses du pays. Cependant, la p&eacute;riode post r&eacute;f&eacute;rendum de 2001, qui a permis au pr&eacute;sident Lansana Cont&eacute; (1984-2008), de faire sauter le verrou constitutionnel de la limitation du nombre de mandats pr&eacute;sidentiels, peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme un contexte &laquo;&nbsp;d&rsquo;inflammation&nbsp;&raquo; ou de &laquo;&nbsp;surchauffe&nbsp;&raquo; ayant conduit inexorablement &agrave; la propagation du ph&eacute;nom&egrave;ne dans le pays.</p> <p>De nombreux scandales de corruption ou de d&eacute;tournements de deniers publics souvent retentissants, faits nouveaux pour l&rsquo;opinion, parmi lesquels l&rsquo;affaire Air Guin&eacute;e, l&rsquo;affaire FUTURLEC et l&rsquo;affaire FRIGUIA, etc. se situent &agrave; cette &eacute;poque de l&rsquo;histoire politique du pays. De 1985 &agrave; 2008, 23 ann&eacute;es se sont &eacute;coul&eacute;es avant la promulgation de l&rsquo;ordonnance du 14 janvier 2009 du CASSSE (comit&eacute; d&rsquo;audit du secteur &eacute;conomique et de surveillance des secteurs strat&eacute;giques de l&rsquo;&eacute;conomie) par la junte militaire au pouvoir (Afrimap et Osiwa, 2013, 18). Apr&egrave;s seize missions d&rsquo;audit, le comit&eacute; a conclu, dans son rapport publi&eacute; en mars 2010, au d&eacute;tournement de plus de six milliards de francs guin&eacute;ens (80 millions de dollars am&eacute;ricain) dans les entreprises para &eacute;tatiques et dans des projets publics divers (Afrimap et Osiwa, 2013, 18) sans pr&eacute;ciser les p&eacute;riodes couvertes par ce contr&ocirc;le. Ce montant, d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s important, para&icirc;t d&rsquo;ailleurs d&eacute;risoire par rapport &agrave; l&rsquo;ampleur du ph&eacute;nom&egrave;ne de corruption ces vingt derni&egrave;res ann&eacute;es.</p> <p>C&rsquo;est en tirant les le&ccedil;ons de cette r&eacute;alit&eacute; et en essayant de faire &eacute;cho aux demandes pressantes de l&rsquo;opinion publique pour une moralisation de la vie publique, que le constituant guin&eacute;en, au sortir de cette &eacute;ni&egrave;me transition, s&rsquo;est r&eacute;solu &agrave; r&eacute;affirmer dans la Constitution du 7 mai 2010 certains principes de base de la bonne gouvernance &agrave; savoir la transparence dans la gestion du denier public et la s&eacute;paration des pouvoirs. Il consacre &laquo;&nbsp;solennellement [l&rsquo;opposition fondamentale du peuple] &agrave; toute forme inconstitutionnelle de prise du pouvoir, &agrave; tout r&eacute;gime fond&eacute; sur la dictature, l&rsquo;injustice, la corruption, le n&eacute;potisme et le favoritisme&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>. Avant de souligner plus loin, &laquo;&nbsp;la volont&eacute; [du peuple] de lutter r&eacute;solument contre la corruption et les crimes &eacute;conomiques&nbsp;&raquo;, consid&eacute;r&eacute;s, dor&eacute;navant, comme imprescriptibles<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a>.</p> <p>Au-del&agrave; de son pr&eacute;ambule, le dispositif constitutionnel contient &eacute;galement des mesures ou principes se rapportant &agrave; la lutte contre la corruption, comme le droit d&rsquo;acc&egrave;s des citoyens &agrave; l&rsquo;information publique<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>, comme l&rsquo;obligation de neutralit&eacute; et de transparence dans la gestion du service public<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title="">[8]</a>, comme l&rsquo;obligation de d&eacute;claration des avoirs du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique et des membres du gouvernement<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title="">[9]</a> ou encore comme la cr&eacute;ation d&rsquo;une Cour des comptes<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title="">[10]</a> qui &eacute;tait jusque-l&agrave; une chambre des comptes cr&eacute;&eacute;e au sein de la Cour supr&ecirc;me etc.</p> <p>La constitutionnalisation de la lutte contre la corruption se pr&eacute;sente ici comme une prise en compte directe et effective du ph&eacute;nom&egrave;ne par les r&eacute;dacteurs et son introduction pour la premi&egrave;re fois dans le texte supr&ecirc;me du pays. Ainsi, le constituant affirme express&eacute;ment que la corruption est un acte illicite et pr&eacute;voit, par la m&ecirc;me occasion, des m&eacute;canismes de r&eacute;pression dans le texte constitutionnel.</p> <p>Ainsi, dix ans apr&egrave;s son adoption, suivie de la cr&eacute;ation d&rsquo;une Cour constitutionnelle, il est int&eacute;ressant de se pencher sur la port&eacute;e de l&rsquo;interdiction de la corruption dans la Constitution guin&eacute;enne du 7 mai 2010 et de mettre en lumi&egrave;re les exigences qu&rsquo;une telle &eacute;volution a pu apporter tout en montrant les limites juridiques et mat&eacute;rielles auxquelles elle a &eacute;t&eacute; confront&eacute;e.</p> <p>La r&eacute;flexion initi&eacute;e s&rsquo;attardera particuli&egrave;rement sur la lutte contre la corruption publique, plus pr&eacute;cis&eacute;ment celle des agents publics. Il s&rsquo;agira ainsi d&rsquo;appr&eacute;cier les effets d&rsquo;une criminalisation constitutionnelle de la corruption dans un but de moralisation de la vie publique.</p> <p>Cette d&eacute;marche aidera &agrave; cerner les efforts entrepris dans la lutte contre le ph&eacute;nom&egrave;ne depuis 2010. Elle permettra de mesurer la place qui lui a &eacute;t&eacute; accord&eacute;e dans la gouvernance &eacute;conomique, administrative et sociale ces derni&egrave;res ann&eacute;es, ainsi que l&rsquo;importance des efforts qu&rsquo;il reste &agrave; entreprendre pour rendre effectives les mesures prises en la mati&egrave;re.</p> <p>Cette posture demande d&rsquo;&eacute;lucider les points suivants&nbsp;: la constitutionnalisation de l&rsquo;incrimination de la corruption a-t-elle favoris&eacute; une meilleure prise en compte de la lutte contre le ph&eacute;nom&egrave;ne en Guin&eacute;e&nbsp;? La politique anticorruption pratiqu&eacute;e par la Guin&eacute;e est-elle adapt&eacute;e&nbsp;?</p> <p>Un examen approfondi de la pratique guin&eacute;enne en mati&egrave;re de lutte contre la corruption depuis 2010 r&eacute;v&egrave;le que l&rsquo;incrimination constitutionnelle de la corruption est une avanc&eacute;e essentiellement th&eacute;orique (I) profond&eacute;ment limit&eacute;e par une faible volont&eacute; politique&nbsp;(II).</p> <p>&nbsp;</p> <h2>I. L&rsquo;apport essentiellement th&eacute;orique de l&rsquo;incrimination constitutionnelle de la corruption en Guin&eacute;e</h2> <p>L&rsquo;une des contributions phares de la Constitution du 7 mai 2010 a &eacute;t&eacute; de d&eacute;finir la corruption comme un ensemble de pratiques &laquo; obsc&egrave;nes&nbsp;&raquo;, inacceptables dans la soci&eacute;t&eacute; d&eacute;mocratique souhait&eacute;e par le peuple de Guin&eacute;e<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title="">[11]</a>. Elle reste aussi celle qui a &eacute;t&eacute; la moins mise en valeur au profit d&rsquo;autres innovations de ladite Constitution comme l&rsquo;exception d&rsquo;inconstitutionnalit&eacute;, la cr&eacute;ation de l&rsquo;INIDH (Institution nationale ind&eacute;pendante des droits de l&rsquo;homme), ou encore de la Cour constitutionnelle. Cette faible mise en lumi&egrave;re est assez caract&eacute;ristique de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t accord&eacute; &agrave; la lutte contre le ph&eacute;nom&egrave;ne ces dix derni&egrave;res ann&eacute;es.</p> <p>Si la Constitution du 7 mai 2010 a &eacute;t&eacute; suivie par un processus lent d&rsquo;&eacute;laboration de normes juridiques infra-constitutionnelles (A) de lutte contre la corruption, elle n&rsquo;a pas connu un v&eacute;ritable succ&egrave;s dans l&rsquo;organisation des moyens institutionnels de sauvegarde des int&eacute;r&ecirc;ts financiers de l&rsquo;Etat et des droits du citoyen (B).</p> <h3>&nbsp;</h3> <h3>A. Une constitutionnalisation accompagn&eacute;e d&rsquo;un &eacute;lan l&eacute;gislatif</h3> <p>Pour donner suite &agrave; la d&eacute;nonciation de la corruption par le constituant, les nouvelles autorit&eacute;s issues des &eacute;lections de 2010 se sont lanc&eacute;es dans une op&eacute;ration de production de normes anticorruption pour transposer en droit interne (2) les engagements internationaux de la Guin&eacute;e (1).</p> <p>&nbsp;</p> <h4>1. La ratification des trait&eacute;s internationaux</h4> <p>Le trait&eacute;, devenu l&rsquo;instrument privil&eacute;gi&eacute; des relations internationales (Dupuy et Kerbraty, 2014, 295), est &laquo;&nbsp;l&rsquo;expression de volont&eacute;s concordantes, &eacute;manant de sujets de droit dot&eacute;s de la capacit&eacute; requise, en vue de produire des effets juridiques r&eacute;gis par le droit international&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title="">[12]</a>. Les modalit&eacute;s de son opposabilit&eacute; &agrave; l&rsquo;Etat sont fix&eacute;es cumulativement par des r&egrave;gles internationales et des r&egrave;gles nationales (Santulli, 2013, 67 et s.&nbsp;; Combacau, 1991, 38-40).</p> <p>La ratification dont il s&rsquo;agit ici peut &ecirc;tre d&eacute;finie comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;acte par lequel l&rsquo;Etat exprime son consentement &agrave; &ecirc;tre li&eacute; par le trait&eacute;. Celui-ci peut &ecirc;tre manifest&eacute;e de toute autre mani&egrave;re, pour autant que les parties en soient ainsi convenues&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title="">[13]</a>. Il s&rsquo;agit par cons&eacute;quent d&rsquo;un acte discr&eacute;tionnaire (Verhoeven,&nbsp;2000, 385) dont la prise fait de l&rsquo;Etat une partie au trait&eacute; (Combacau, 1991, 38). En droit guin&eacute;en, ce sont les dispositions de la Constitution du 7 mai 2010 en ses articles 149 &agrave; 151 qui d&eacute;finissent les modalit&eacute;s de ratification des engagements internationaux.</p> <p>Pour mat&eacute;rialiser son engagement &agrave; lutter r&eacute;solument contre la corruption comme exprim&eacute;e dans la Constitution de mai 2010, la Guin&eacute;e s&rsquo;est d&eacute;cid&eacute;e enfin &agrave; adopter des actes concrets. Au nombre des textes internationaux qu&rsquo;elle a sign&eacute;s, il y a la convention des nations contre la corruption du 15 juillet 2005 et celle de l&rsquo;Union africaine sur la pr&eacute;vention et la lutte contre la corruption du 16 d&eacute;cembre 2003. Pour les besoins de ratification, le pays a engag&eacute; une proc&eacute;dure unique pour les deux textes le 29 janvier 2013<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title="">[14]</a>.</p> <p>Ainsi, la Guin&eacute;e int&egrave;gre ces deux textes phares du droit international dans son ordonnancement juridique en mati&egrave;re de lutte contre la corruption. En effet, conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 151 de la Constitution du 7 mai 2010 &laquo;&nbsp;les trait&eacute;s ou accords r&eacute;guli&egrave;rement approuv&eacute;s ou ratifi&eacute;s ont, d&egrave;s lors leur publication, une autorit&eacute; sup&eacute;rieure &agrave; celle des lois, sous r&eacute;serve de r&eacute;ciprocit&eacute;&nbsp;&raquo;. En ratifiant les trait&eacute;s onusiens et africains anticorruption, la Guin&eacute;e favorise leur invocabilit&eacute; dans son ordre juridique interne. Si la convention onusienne est consid&eacute;r&eacute;e comme le texte international le plus complet dans ce domaine (Delle, 2006, 28-29), celle de l&rsquo;Union africaine (UA) est l&rsquo;un des rares instruments juridiques internationaux qui &eacute;tablit le lien entre corruption et droits de l&rsquo;homme<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title="">[15]</a>. Cet &eacute;lan de ratification, donc de renforcement de l&rsquo;arsenal interne de lutte contre la corruption, constitue sur le plan th&eacute;orique, une expression de la volont&eacute; de l&rsquo;Etat guin&eacute;en non seulement de se conformer &agrave; l&rsquo;esprit et &agrave; la lettre du texte constitutionnel, mais aussi de donner une suite favorable aux &eacute;volutions enregistr&eacute;es depuis quelques ann&eacute;es au niveau international.</p> <p>A ces deux textes viennent s&rsquo;en ajouter d&rsquo;autres, sp&eacute;cifiques, g&eacute;n&eacute;raux ou r&eacute;gionaux, auxquels la Guin&eacute;e est partie comme la convention des Nations unies contre la criminalit&eacute; transfrontali&egrave;re organis&eacute;e du 15 novembre 2000 &ndash;ratifi&eacute;e par la Guin&eacute;e le 9 novembre 2004&ndash; et le protocole de la CEDEAO (Communaut&eacute; des Etats de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest) sur la lutte contre&nbsp;la corruption, du 21 d&eacute;cembre 2001. Ces textes restent, dans leur grande majorit&eacute;, de la soft law dans l&rsquo;ordre juridique international. Ils laissent pour la plupart assez de marge de man&oelig;uvre aux Etats dans la mise en &oelig;uvre des mesures dict&eacute;es.</p> <p>En cons&eacute;quence, la seule ratification de ces trait&eacute;s internationaux ne saurait suffire pour atteindre les objectifs assign&eacute;s par la Constitution de mai 2010. C&rsquo;est pour cela que le l&eacute;gislateur guin&eacute;en a, en plus du Code p&eacute;nal, jug&eacute; utile d&rsquo;adopter une l&eacute;gislation anticorruption sp&eacute;ciale.</p> <h4>&nbsp;</h4> <h4>2. L&rsquo;harmonisation de la l&eacute;gislation nationale</h4> <p>Pour assurer l&rsquo;effectivit&eacute; de la norme internationale en droit interne, on ne saurait se limiter, pour certains Etats, au seul formalisme de ratification qui se borne en g&eacute;n&eacute;ral &agrave; admettre l&rsquo;opposabilit&eacute; de l&rsquo;instrument ratifi&eacute; &agrave; l&rsquo;Etat et &agrave; ses justiciables. Sur le plan international il en r&eacute;sultera, pour l&rsquo;Etat d&eacute;faillant, un manquement &agrave; ses engagements internationaux. Dans cette hypoth&egrave;se, la logique dualiste (Kamara, 2011, 103) voudrait que deux proc&eacute;d&eacute;s de ratification soient retenus pour rassurer les Etats et assurer une int&eacute;gration plus souple et mieux accept&eacute;e de la norme internationale dans les ordres juridiques internes (Trielpel, 1923&nbsp;; Trielpel, 2010&nbsp;; Alland, 2019, 201&nbsp;; Combacau et Sur, 2014, 119-120).</p> <p>Pour ce qui est de la Guin&eacute;e, le constituant a fait le choix des deux proc&eacute;d&eacute;s&nbsp;: moniste et dualiste. Malgr&eacute; la lettre de l&rsquo;article 151 de sa Constitution du 7 mai 2010, des actes suppl&eacute;mentaires sont adopt&eacute;s pour donner effet aux engagements internationaux en mati&egrave;re de lutte contre la corruption et infractions assimil&eacute;es. C&rsquo;est dans ce sens qu&rsquo;elle s&rsquo;est dot&eacute;e, apr&egrave;s ratification d&rsquo;instruments internationaux relatifs &agrave; la lutte contre la corruption, de textes l&eacute;gislatifs fixant le cadre de lutte contre la corruption et ses infractions assimil&eacute;es. C&rsquo;est le cas de la loi n&deg; L/2006/010/AN relative &agrave; la lutte contre le blanchiment des capitaux en R&eacute;publique de Guin&eacute;e, de la loi n&deg; L/2012/020/CNT du 11 octobre 2012, fixant les r&egrave;gles r&eacute;gissant la passation, le contr&ocirc;le et la r&eacute;gulation des march&eacute;s publics et de d&eacute;l&eacute;gation des services publics, de la loi n&deg; L/2012/012/CNT portant loi organique relative aux lois de finances et de la loi n&deg; 0041/2017/AN portant pr&eacute;vention, d&eacute;tection et r&eacute;pression de la corruption et des infractions assimil&eacute;es du 4 juillet 2017.</p> <p>Ces normes l&eacute;gislatives relatives &agrave; la pr&eacute;vention et &agrave; la lutte contre la corruption et les infractions assimil&eacute;es sont remarquablement compl&eacute;t&eacute;es par la loi d&rsquo;harmonisation et de r&eacute;glementation de juillet 2017 qui se veut la plus compl&egrave;te en mati&egrave;re de la lutte contre la corruption. Cette loi anti-corruption, qui marque l&rsquo;aboutissement d&rsquo;une longue dynamique revendicative de transparence et de bonne gouvernance, a un certain nombre de m&eacute;rites qu&rsquo;il convient de pr&eacute;ciser. Par exemple, elle a retenu la d&eacute;finition onusienne de l&rsquo;agent public (articles 2 et 16). Cette derni&egrave;re a le m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre plus pr&eacute;cise et plus compl&egrave;te que la d&eacute;finition retenue par la CEDEAO et l&rsquo;Union africaine qui ne propose pas de d&eacute;finition de l&rsquo;agent public dans sa convention. Le trait&eacute; anticorruption onusien d&eacute;finit, en fait, distinctement l&rsquo;agent public &eacute;tranger et le fonctionnaire d&rsquo;une organisation internationale publique.</p> <p>D&egrave;s lors tout fait de corruption ou infraction assimil&eacute;e est sanctionn&eacute; au sein des services de l&rsquo;&eacute;ducation (article 37) et de la sant&eacute; (article 38). Mais aussi en mati&egrave;re d&rsquo;avantages indus en tout domaine (articles 43 &agrave; 53) et d&rsquo;entrave au bon fonctionnement de la justice (article 57). En plus d&rsquo;avoir d&eacute;fini le parjure (articles 12 &agrave; 15), la loi anti-corruption de 2017 pr&eacute;voit une participation citoyenne dans la lutte contre la corruption (articles 64, 94 et 96). Elle reprend l&rsquo;esprit de la Constitution de 2010 et institue l&rsquo;imprescriptibilit&eacute; du fait de corruption et des infractions assimil&eacute;es (article 9), d&eacute;finissant les modalit&eacute;s de d&eacute;claration de patrimoine et de conflit d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts ainsi que les autorit&eacute;s nationales assujetties &agrave; cette obligation (articles 25 &agrave;&nbsp;30), &agrave; savoir le chef de l&rsquo;Etat, le chef du gouvernement, les membres du gouvernement, les parlementaires, les responsables des r&eacute;gies financi&egrave;res etc.</p> <p>Ces avanc&eacute;es importantes apport&eacute;es dans le dispositif juridique d&eacute;di&eacute; &agrave; la lutte contre la corruption n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; suivies de r&eacute;alisations concr&egrave;tes. L&rsquo;analyse des m&eacute;canismes &eacute;tablis pour assurer l&rsquo;effectivit&eacute; des normes de r&eacute;pression montre une grande disparit&eacute; entre l&rsquo;expression de volont&eacute; par les textes et la mise en &oelig;uvre pratique des r&egrave;gles. Mieux&nbsp;: certaines obligations constitutionnelles de lutte contre la corruption tardent &agrave; conna&icirc;tre une v&eacute;ritable garantie juridique.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. Une constitutionnalisation limit&eacute;e par les r&eacute;alit&eacute;s politiques</h3> <p>Les normes constitutionnelles qui incriminent la corruption pr&eacute;voient en m&ecirc;me temps les moyens de pr&eacute;vention. Mais ceux-ci demeurent inefficaces car limit&eacute;s pour l&rsquo;heure &agrave; un stade th&eacute;orique. L&rsquo;explication de cette lenteur dans la mise en &oelig;uvre des normes se trouve &agrave; deux niveaux&nbsp;: l&rsquo;absence de d&eacute;finition des sanctions pour les manquements &agrave; certaines obligations constitutionnelles ou l&eacute;gales en mati&egrave;re de lutte contre la corruption (1) et l&rsquo;inexistence de tribunaux op&eacute;rationnels pour la r&eacute;pression de ces actes, notamment ceux commis par les hauts responsables (2).</p> <p>&nbsp;</p> <h4>1. L&rsquo;ineffectivit&eacute; des obligations constitutionnelles</h4> <p>La question de l&rsquo;effectivit&eacute; du droit a fait l&rsquo;objet de r&eacute;flexions dynamiques au sein de la science juridique (V. Champeil-Desplats et E. Millard, 2013, 65). Elle a permis de mettre en lumi&egrave;re sa difficile conceptualisation ou la difficile d&eacute;termination de son sens et de sa port&eacute;e. En effet, la question de la mat&eacute;rialit&eacute; du droit renvoie, en g&eacute;n&eacute;ral, &agrave; l&rsquo;&eacute;valuation de sa port&eacute;e sur les pratiques sociales, c&rsquo;est-&agrave;-dire la d&eacute;finition du degr&eacute; d&rsquo;inapplication d&rsquo;une norme (Lascoumes et S&eacute;verin, 1986, 101).</p> <p>Dans la litt&eacute;rature juridique fran&ccedil;aise ou &laquo;&nbsp;francophone&nbsp;&raquo;, une distinction est &eacute;tablie entre l&rsquo;effectivit&eacute; d&rsquo;une norme et son efficacit&eacute; (J. Betaille, 2012, 1-3). Pourtant les deux notions impliquent le passage du voulu au r&eacute;el. Toutefois, &laquo;&nbsp;[&hellip;] chacune renvoie &agrave; des modalit&eacute;s d&rsquo;&eacute;valuation diff&eacute;rente&nbsp;&raquo; (Champeil-Desplats et Millard, 2013, 65). Si l&rsquo;effectivit&eacute; s&rsquo;&eacute;value par les modalit&eacute;s de r&eacute;ception et d&rsquo;application du droit par les autorit&eacute;s, l&rsquo;efficacit&eacute; quant &agrave; elle se rattache aux &laquo;&nbsp;effets recherch&eacute;s ou poursuivis par les auteurs de l&rsquo;&eacute;nonc&eacute;, voire de la norme&nbsp;&raquo; (Millard, 2006, 53&nbsp;; Champeil-Desplats et Millard, 2013, 65).</p> <p>Dix ans apr&egrave;s l&rsquo;adoption de la Constitution du 7 mai 2010, il est int&eacute;ressant de revenir sur l&rsquo;influence que les conventions internationales ont r&eacute;ellement exerc&eacute;e sur le dispositif guin&eacute;en de lutte contre la corruption. En effet, l&rsquo;essentiel des normes anti-corruption n&eacute;es des conventions internationales et reprises dans la Constitution de 2010, peut &ecirc;tre regroup&eacute; en deux cat&eacute;gories&nbsp;: l&rsquo;imprescriptibilit&eacute;<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title="">[16]</a> du crime de corruption et les moyens pr&eacute;ventifs mis en place<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title="">[17]</a>. Ces deux cat&eacute;gories de normes ont &eacute;t&eacute; reprises dans la loi anticorruption de juillet 2017<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title="">[18]</a>. Toutefois lorsque l&rsquo;ensemble des crit&egrave;res d&rsquo;effectivit&eacute; et d&rsquo;efficacit&eacute; sont appliqu&eacute;s &agrave; ces prescriptions constitutionnelles, plusieurs points de d&eacute;faillance apparaissent.</p> <p>Sur le principe g&eacute;n&eacute;ral d&rsquo;incrimination de la corruption, et notamment celle des agents publics&nbsp;: si le texte constitutionnel a &eacute;t&eacute; compl&eacute;t&eacute; par la loi de juillet 2017 et par le nouveau Code p&eacute;nal, il ressort une application quasi nulle des normes de r&eacute;pression. Celle-ci est essentiellement due &agrave; un manque de volont&eacute; politique o&ugrave; la d&eacute;nonciation de l&rsquo;inertie de la justice face aux scandales de corruption n&rsquo;est qu&rsquo;anecdotique, alors que conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 64 de la loi anticorruption de juillet 2017, &laquo;&nbsp;les d&eacute;nonciations des cas de corruption faites par la presse sont des r&eacute;v&eacute;lations cr&eacute;dibles, susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;valu&eacute;es ou v&eacute;rifi&eacute;es de fa&ccedil;on &agrave; permettre des poursuites judiciaires, sous peine d&rsquo;engager la responsabilit&eacute; de l&rsquo;auteur&nbsp;&raquo;. Ainsi, ce manque de r&eacute;pression des actes de corruption, pourtant largement relay&eacute;s par la presse, limite consid&eacute;rablement, pour l&rsquo;heure, l&rsquo;effectivit&eacute; de la lutte. Depuis 2010 plusieurs affaires ont &eacute;t&eacute; r&eacute;v&eacute;l&eacute;es et ont connu un large &eacute;cho &agrave; travers la presse sans jamais conna&icirc;tre de suites judiciaires. Il s&rsquo;agit entre autres de &laquo;&nbsp;l&rsquo;affaire Ibrahima Kourouma&nbsp;&raquo; (alors ministre de l&rsquo;Education nationale), &laquo;&nbsp;l&rsquo;affaire des 13 milliards de FG&nbsp;&raquo; au minist&egrave;re de l&rsquo;Economie et des Finances, &laquo;&nbsp;l&rsquo;affaire Bollor&eacute;&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;l&rsquo;affaire Sable Mining&nbsp;&raquo; etc.</p> <p>Pour ce qui est des mesures pr&eacute;ventives pr&eacute;vues dans la Constitution, notamment le droit d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information publique et l&rsquo;obligation de d&eacute;claration des avoirs des hauts fonctionnaires, les limites sont beaucoup plus grandes. Elles commencent d&rsquo;abord par la formulation des dispositions qui sont en r&eacute;alit&eacute; des exhortations sans d&eacute;finir des moyens coercitifs ou des sanctions en cas d&rsquo;inobservation des r&egrave;gles. Par exemple, l&rsquo;obligation de d&eacute;claration des avoirs &agrave; l&rsquo;encontre des hauts fonctionnaires pr&eacute;vue &agrave; l&rsquo;article 36 de la Constitution, reprise dans les articles 25 &agrave; 30 de la loi de juillet 2017, n&rsquo;est aucunement assortie de v&eacute;ritables sanctions &agrave; l&rsquo;encontre de ceux qui s&rsquo;y soustraient.</p> <p>Toutefois, selon l&rsquo;article 30 de ce texte, &laquo;&nbsp;le d&eacute;faut de d&eacute;claration de patrimoine en d&eacute;pit d&rsquo;une mise en demeure rest&eacute;e infructueuse pendant trois (3) mois est assimil&eacute; &agrave; l&rsquo;enrichissement illicite, pr&eacute;vu et puni par les dispositions de l&rsquo;article 776 du Code p&eacute;nal&nbsp;&raquo;. En fait, cette formulation manque de clart&eacute; et de pr&eacute;cision. Elle &eacute;voque une mise en demeure sans pr&eacute;ciser l&rsquo;autorit&eacute; comp&eacute;tente pour sanctionner ce manquement. Si une assimilation de ce type de manquements &agrave; de l&rsquo;enrichissement illicite est in&eacute;vitable selon l&rsquo;esprit de la loi de juillet 2017, elle demeure toutefois limit&eacute;e de facto par l&rsquo;inefficacit&eacute; du syst&egrave;me judiciaire.</p> <p>Il &eacute;tait possible de passer par le Parlement ou la Cour constitutionnelle pour sanctionner ceux qui enfreignent cette r&egrave;gle de transparence. D&rsquo;ailleurs, le manque de publicit&eacute; des rares d&eacute;clarations faites &agrave; cette date &ndash;en violation du paragraphe 2 de l&rsquo;article 36 de la Constitution&ndash; prive les citoyens de leur droit &agrave; l&rsquo;information sur la sinc&eacute;rit&eacute; et la r&eacute;gularit&eacute; de cette proc&eacute;dure. Ce dispositif pr&eacute;vu pour dissuader les agents publics de se livrer &agrave; des actes de corruption est encore &agrave; un stade purement th&eacute;orique.</p> <p>Toujours dans le cadre de la protection des finances publiques, l&rsquo;interdiction faite par l&rsquo;article 19 de la loi anticorruption de juillet 2017 aux agents publics de recourir aux fonds publics pour financer un parti politique ou un syndicat en dehors des prescriptions l&eacute;gales et r&eacute;glementaires n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; respect&eacute;e depuis les &eacute;volutions normatives de 2010. M&ecirc;me si toute utilisation injustifi&eacute;e de l&rsquo;argent public est assimil&eacute;e au d&eacute;tournement de deniers publics et punie comme telle, aucune action judicaire n&rsquo;a &eacute;t&eacute; engag&eacute;e contre des agents publics qui financent les activit&eacute;s du parti au pouvoir. Au contraire ceux qui ne le font pas sont politiquement menac&eacute;s au sein des organes du parti.</p> <p>Enfin, le droit des citoyens d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; l&rsquo;information publique pr&eacute;vu par la Constitution et la loi de juillet 2017 est limit&eacute; par le manque de moyens techniques et op&eacute;rationnels pour la r&eacute;alisation des objectifs fix&eacute;s par les textes. Et mieux&nbsp;: aucune sanction n&rsquo;est pr&eacute;vue en cas d&rsquo;inobservation.</p> <p>La dynamique enclench&eacute;e par le constituant en 2010 s&rsquo;est donc heurt&eacute;e &agrave; plusieurs obstacles politiques et juridiques voire judicaires. Parmi les plus importants, il y a le retard dans la cr&eacute;ation d&rsquo;une juridiction comp&eacute;tente pour juger les personnes couvertes par l&rsquo;immunit&eacute; comme le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> <p>&nbsp;</p> <h4>2. La Haute cour de justice</h4> <p>En Guin&eacute;e, le concept de &laquo;&nbsp;Haute cour de justice&nbsp;&raquo; comme juridiction d&rsquo;exception est apparu avec l&rsquo;arriv&eacute;e du multipartisme au d&eacute;but des ann&eacute;es 1990. Si la loi fondamentale du 23 d&eacute;cembre 1990 l&rsquo;avait pr&eacute;vu<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title="">[19]</a>, contrairement &agrave; la Constitution du 10 novembre 1958 et &agrave; celle du 14 mai 1982, compl&eacute;t&eacute;e par une loi organique se rapportant &agrave; la Haute cour de justice<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title="">[20]</a>, elle n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; fonctionnelle. Sa cons&eacute;cration par la nouvelle Constitution du 7 mai 2010 ne pourrait &ecirc;tre effective qu&rsquo;avec l&rsquo;adoption de la loi organique pr&eacute;vue &agrave; l&rsquo;article 121. Ce qui n&rsquo;est pas encore le cas.</p> <p>Il existe une diversit&eacute; des modalit&eacute;s de composition des &laquo;&nbsp;Hautes cours de justice&nbsp;&raquo; en Afrique (mixtes, politiques, mixtes &eacute;quilibr&eacute;es ou mixtes diffuses) (Dabonez, 2016, 258). En Guin&eacute;e, au terme de l&rsquo;article&nbsp;117 de la Constitution du 7 mai 2010 en ses alin&eacute;as 1 et 2, &laquo;&nbsp;la Haute cour de justice est compos&eacute;e d&rsquo;un membre de la Cour supr&ecirc;me, d&rsquo;un membre de la Cour constitutionnelle, d&rsquo;un membre de la Cour des comptes et de six d&eacute;put&eacute;s [&hellip; &eacute;lus par leurs pairs]&nbsp;&raquo;. Il y appara&icirc;t un certain &eacute;quilibre entre magistrats et politiques qui composent la juridiction et ce, m&ecirc;me si c&rsquo;est l&rsquo;un des magistrats qui est appel&eacute; &agrave; la pr&eacute;sider<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title="">[21]</a>. La Guin&eacute;e opte ainsi pour une composition mixte diffuse.</p> <p>En effet, elle a une comp&eacute;tence personnelle limit&eacute;e au pr&eacute;sident de la R&eacute;publique et aux membres du gouvernement<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title="">[22]</a>. Et sa comp&eacute;tence mat&eacute;rielle varie en fonction de la qualit&eacute; des auteurs. Elle juge le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique pour haute trahison, et le premier ministre et les membres du gouvernement pour les d&eacute;lits et les crimes<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title="">[23]</a>. Le probl&egrave;me &agrave; ce niveau c&rsquo;est l&rsquo;indiff&eacute;renciation, pour ces derniers, des actes publics et priv&eacute;s. Ce qui donne comme interpr&eacute;tation litt&eacute;rale la soumission &agrave; la Haute cour de justice, des actes priv&eacute;s commis par les membres du gouvernement.</p> <p>Le constituant guin&eacute;en (Conseil national de la transition) a proc&eacute;d&eacute; &agrave; la d&eacute;finition de la Haute trahison. Selon l&rsquo;article 119 de la Constitution du 7 mai 2010, &laquo;&nbsp;Il y a haute trahison lorsque le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique a viol&eacute; son serment, les arr&ecirc;ts de la Cour constitutionnelle, est reconnu auteur, coauteur ou complice de violations graves et caract&eacute;ris&eacute;es des droits humains, de cession d&rsquo;une partie du territoire national, ou d&rsquo;actes attentatoires au maintien d&rsquo;un environnement sain, durable et favorable au d&eacute;veloppement&nbsp;&raquo;. Cependant, cette d&eacute;finition laisse entrevoir la probl&eacute;matique soulev&eacute;e par cette comp&eacute;tence de la Haute cour de justice (Dabonez, 2016, 259-264). Nous sommes l&agrave; en pr&eacute;sence d&rsquo;une d&eacute;finition qui n&rsquo;int&egrave;gre pas express&eacute;ment certaines infractions comme la corruption parmi les &eacute;l&eacute;ments constitutifs du crime de haute trahison. Elle ne pourrait y &ecirc;tre &eacute;tablie que de fa&ccedil;on implicite en lien avec les droits de l&rsquo;homme ou les actes portant atteinte au maintien d&rsquo;un environnement sain, durable et favorable au d&eacute;veloppement.</p> <p>Pourtant, &laquo;&nbsp;si l&rsquo;on sait que la corruption est une infraction que les personnes pr&eacute;vues par les diff&eacute;rents textes [y compris le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique] peuvent commettre et qu&rsquo;aucun autre organe n&rsquo;est comp&eacute;tent pour les juger [&hellip; il est imp&eacute;rieux que celle-ci soit cit&eacute;e parmi] les organes anti-corruption [&hellip;]&nbsp;&raquo; (Badet, 2016, 41). Cependant, une lecture combin&eacute;e des articles 122 et 117 de la Constitution permet de soutenir une acceptation des d&eacute;finitions l&eacute;gales d&rsquo;infractions parmi lesquelles figure la corruption. Mais, comme c&rsquo;est la mati&egrave;re p&eacute;nale, il est important d&rsquo;&ecirc;tre explicite et pr&eacute;cis dans la d&eacute;termination de la comp&eacute;tence mat&eacute;rielle de cette juridiction pour &eacute;viter que l&rsquo;invocation du principe de la l&eacute;galit&eacute; des d&eacute;lits et des peines ne soit un obstacle aux poursuites p&eacute;nales des actes de corruption commis par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> <p>L&rsquo;essentiel des obstacles &agrave; la poursuite des dirigeants sont &agrave; rechercher ailleurs. En effet, la proc&eacute;dure de mise en accusation consacr&eacute;e &agrave; l&rsquo;article 120 de la Constitution est en fait la garantie d&rsquo;une impunit&eacute; totale pour le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique. Il d&eacute;coule de cette disposition des conditions quasi-impossibles &agrave; r&eacute;unir dans des r&eacute;gimes pr&eacute;sidentiels forts comme c&rsquo;est le cas en Guin&eacute;e. En effet, la mise en accusation ne peut non seulement &ecirc;tre demand&eacute;e que par un dixi&egrave;me des d&eacute;put&eacute;s, mais plus curieux encore &laquo;&nbsp;elle ne peut intervenir que par un vote &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale au scrutin secret &agrave; la majorit&eacute; des trois cinqui&egrave;mes des membres qui la composent [soit au moins 68 d&eacute;put&eacute;s]&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title="">[24]</a>. Il y a l&agrave; une v&eacute;ritable source d&rsquo;impunit&eacute; et de d&eacute;ni de justice. Les tentatives avort&eacute;es de mise en accusation du pr&eacute;sident Mahamadou Issoufou au Niger entre 2014 et 2015 en sont une parfaite illustration (Dabonez, 2016, 252.).</p> <p>Pour diluer la forte dose de politisation de cet important m&eacute;canisme de lutte contre la corruption et infractions assimil&eacute;es, sa saisine devrait &ecirc;tre ouverte aux citoyens dans le cadre de l&rsquo;exercice du droit de p&eacute;tition. En r&eacute;alit&eacute;, sans cette ouverture proc&eacute;durale, le m&eacute;canisme n&rsquo;aura aucune chance de fonctionner. Les enseignements de l&rsquo;arr&ecirc;t de la Cour constitutionnelle du 8 f&eacute;vrier 2018 dans l&rsquo;affaire de la demande de destitution du professeur Alpha Cond&eacute; de ses fonctions de pr&eacute;sident de la R&eacute;publique sont instructifs sur la question.</p> <p>En l&rsquo;esp&egrave;ce, c&rsquo;est le pr&eacute;sident du Parti de l&rsquo;unit&eacute; et de la solidarit&eacute; (PUL), Monsieur Oumar Bah, qui saisit la Cour constitutionnelle le 6 novembre 2017 d&rsquo;une requ&ecirc;te en destitution de l&rsquo;actuel pr&eacute;sident de la R&eacute;publique pour violation des articles 23&nbsp;(obligation de l&rsquo;Etat en mati&egrave;re de droits de l&rsquo;homme), 38 (incompatibilit&eacute; entre la charge de pr&eacute;sident de R&eacute;publique avec l&rsquo;exercice d&rsquo;une fonction publique ou priv&eacute;e&nbsp;; notamment l&rsquo;exercice de responsabilit&eacute;s au sein d&rsquo;un parti politique) et 45 (pr&eacute;rogatives du chef de l&rsquo;Etat) de la Constitution du 7 mai 2010<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title="">[25]</a>. Il faut dire que si, dans cette affaire, l&rsquo;avocat du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique a subtilement soulev&eacute; l&rsquo;incomp&eacute;tence de la Cour constitutionnelle &agrave; conna&icirc;tre ladite affaire combin&eacute;e pour d&eacute;faut de qualit&eacute; du requ&eacute;rant, les juges de la Cour ont eu l&rsquo;habilet&eacute; de rendre une d&eacute;cision courageuse mais atypique.</p> <p>En effet, la Cour, apr&egrave;s de longues constatations a conclu que l&rsquo;absence mat&eacute;rielle de la Haute cour de justice, comp&eacute;tente dans cette affaire, est imputable aux pouvoirs ex&eacute;cutif et l&eacute;gislatif qui disposent du pouvoir concurrent d&rsquo;initiative de la loi. Le pouvoir l&eacute;gislatif dispose de la comp&eacute;tence exclusive de l&eacute;gif&eacute;rer. Dans sa lanc&eacute;e, la haute juridiction soutient, ainsi, que l&rsquo;ineffectivit&eacute; de cette juridiction viole le principe d&rsquo;&eacute;galit&eacute; constitutionnelle entre citoyens. En r&eacute;alit&eacute;, &laquo;&nbsp;la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une justice p&eacute;nale suffisamment forte et ind&eacute;pendante pour garantir l&rsquo;&eacute;galit&eacute; de tous devant la loi constitue le socle d&rsquo;un Etat de droit&nbsp;&raquo; (Quemener, 2014, 29).</p> <p>Ainsi, en fixant, aux pouvoirs publics, un d&eacute;lai de quatre mois (22 f&eacute;vrier 2018-22 juin 2018) pour l&rsquo;adoption de la loi organique pr&eacute;vue &agrave; l&rsquo;article 121 de la Constitution du 7 mai 2010<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title="">[26]</a>, la Cour constitutionnelle exige clairement une prise en compte et une mise en &oelig;uvre effective des normes &eacute;dict&eacute;es depuis 2010 et d&eacute;di&eacute;es &agrave; la moralisation de la vie publique, &agrave; la bonne gouvernance et &agrave; la lutte contre la corruption. Mais c&rsquo;est surtout la d&eacute;claration faite par la Cour dans le dispositif de son arr&ecirc;t qui retient notre attention. Elle d&eacute;clare, en effet, que &laquo;&nbsp;pass&eacute; ce d&eacute;lai [&hellip; elle] avisera ainsi qu&rsquo;il appartiendra&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;qu&rsquo;en attendant l&rsquo;expiration de ce d&eacute;lai la Cour constitutionnelle doit se d&eacute;clarer incomp&eacute;tente pour ladite affaire&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title="">[27]</a>.</p> <p>Cette d&eacute;cision est riche d&rsquo;enseignements. Elle soul&egrave;ve des questions non r&eacute;solues comme celles de savoir si la Cour constitutionnelle est habilit&eacute;e &agrave; donner de tels d&eacute;lais aux pouvoirs publics&nbsp;; mais &eacute;galement en cas d&rsquo;inobservation de ses injonctions, comme c&rsquo;est le cas en l&rsquo;esp&egrave;ce, jusqu&rsquo;o&ugrave; peut-elle aller concr&egrave;tement&nbsp;?</p> <p>A travers cet arr&ecirc;t, la plus haute juridiction du pays pointe surtout le manque de volont&eacute; de faire de la Haute cour de justice une r&eacute;alit&eacute;. Elle souligne &eacute;galement la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;apporter des correctifs dans le fonctionnement de cette juridiction en devenir ou &agrave; d&eacute;faut la supprimer pour soumettre le jugement des hauts responsables &agrave; une composition mixte (Cour supr&ecirc;me et Cour constitutionnelle) capable de se r&eacute;unir &agrave; tout moment. L&rsquo;exp&eacute;rience du Botswana et de l&rsquo;Ouganda (Stepheson et Sch&uuml;tte, 2017, 11) qui ont tous deux exp&eacute;riment&eacute; des sections ou des divisions anti-corruption au sein de leurs juridictions supr&ecirc;mes pourrait &ecirc;tre envisag&eacute;e pour le cas guin&eacute;en.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>II. Une volont&eacute; politique diffuse de lutte anticorruption</h2> <p>Il y a lieu de souligner que le niveau de corruption particuli&egrave;rement &eacute;lev&eacute; en Guin&eacute;e comporte des cons&eacute;quences multiples. Les Guin&eacute;ens, dans leur majorit&eacute;, pensent que rien n&rsquo;est fait pour diminuer l&rsquo;ampleur du ph&eacute;nom&egrave;ne (Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) et OSIWA, 2017, 79), a fortiori pour l&rsquo;an&eacute;antir. Ils soutiennent que les efforts fournis par les pouvoirs publics par le biais de tous ces organes de lutte contre la corruption n&rsquo;ont rien chang&eacute;. Au contraire, le ph&eacute;nom&egrave;ne s&rsquo;est aggrav&eacute; depuis quelques ann&eacute;es (Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) et OSIWA, 2017, 79). Ces critiques justifi&eacute;es sont confirm&eacute;es &agrave; la fois par l&rsquo;inertie des organes de lutte contre la corruption et par l&rsquo;absence de ressources financi&egrave;res, mat&eacute;rielles et surtout humaines pour la mise en &oelig;uvre des normes pr&eacute;vues par les textes. Cela limite consid&eacute;rablement les actions des organes de lutte contre la corruption en accentuant la crise de confiance entre les citoyens et les gouvernants. Le dispositif institutionnel anticorruption nous offre ainsi une hypertrophie infructueuse (A) aggrav&eacute;e par une justice assez silencieuse sur les affaires de corruption (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. Une hypertrophie institutionnelle inop&eacute;rante</h3> <p>Apr&egrave;s une d&eacute;cennie de production de normes constitutionnelles et l&eacute;gislatives contre la corruption, la Guin&eacute;e est encore au m&ecirc;me niveau de corruption qu&rsquo;en 2008. Cette persistance du ph&eacute;nom&egrave;ne est, nous l&rsquo;avons soulign&eacute; plus haut, largement due aux faibles moyens consacr&eacute;s &agrave; cet aspect fondamental de toute politique de transparence et de bonne gouvernance. Les vis&eacute;es de cette politique sont &eacute;conomiques ou sociales. Entre r&eacute;formes l&eacute;gislatives h&eacute;sitantes et r&eacute;alisation latente des mesures &eacute;dict&eacute;es, les institutions de lutte contre la d&eacute;linquance financi&egrave;re, en g&eacute;n&eacute;ral, et la corruption en particulier n&rsquo;ont que tr&egrave;s peu &eacute;volu&eacute; ces derni&egrave;res ann&eacute;es.</p> <p>La pluralit&eacute; d&rsquo;organes qui y sont consacr&eacute;s (1) n&rsquo;a pu apporter pour l&rsquo;heure le succ&egrave;s esp&eacute;r&eacute;. Le texte r&eacute;glementaire pr&eacute;vu par l&rsquo;article 156 de la loi anticorruption de juillet 2017 qui vise &agrave; d&eacute;finir les attributions, la composition, l&rsquo;organisation et le fonctionnement de l&rsquo;organe national anticorruption ne semble pas avoir apport&eacute; toutes les r&eacute;ponses aux exigences des r&egrave;gles et des principes internationaux relatifs &agrave; la lutte contre la corruption (2).</p> <p>&nbsp;</p> <h4>1. Une superposition des organes pr&eacute;ventifs</h4> <p>Chaque Etat cr&eacute;e un certain nombre d&rsquo;organes charg&eacute;s de contr&ocirc;ler la gestion de ses finances publiques. Il peut s&rsquo;agir d&rsquo;organes politique (le Parlement), juridictionnel (la Cour des comptes) ou administratif. Si les deux premiers &ndash;qui exercent un contr&ocirc;le externe&ndash; sont inh&eacute;rents &agrave; tout syst&egrave;me d&eacute;mocratique fond&eacute; sur l&rsquo;Etat de droit, le dernier &ndash;qui effectue un contr&ocirc;le interne&ndash; quant &agrave; lui, est modulable en fonction de chaque Etat. Le contr&ocirc;le externe reste encore assez abstrait malgr&eacute; son fondement constitutionnel. Et le contr&ocirc;le interne &ndash;qui sera abord&eacute; ici&ndash; ne conna&icirc;t pas non plus un v&eacute;ritable succ&egrave;s, ce malgr&eacute; la multiplicit&eacute; des organes cr&eacute;&eacute;s. Il s&rsquo;agit d&rsquo;organes cr&eacute;&eacute;s par l&rsquo;administration pour s&rsquo;assurer de l&rsquo;efficience de la gestion de ses activit&eacute;s et de ses finances. C&rsquo;est un contr&ocirc;le interne op&eacute;r&eacute; par l&rsquo;administration par le biais de structures cr&eacute;&eacute;es en son sein (Sacko, 2013, 18).</p> <p>Appel&eacute;s &eacute;galement corps de contr&ocirc;le, les organes de contr&ocirc;le interne comprennent, en principe, des corps d&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale comme l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat et l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale des finances&nbsp;; et des corps d&rsquo;inspections sectorielles internes charg&eacute;es de &laquo;&nbsp;veiller au respect de l&rsquo;application correcte des l&eacute;gislations, r&eacute;glementations et normes techniques par les services d&eacute;pendant du d&eacute;partement minist&eacute;riel&nbsp;&raquo; (R&eacute;publique de Guin&eacute;e, Minist&egrave;re du contr&ocirc;le &eacute;conomique et financier, 2011, 3). Cette classification s&rsquo;int&eacute;resse g&eacute;n&eacute;ralement &agrave; la v&eacute;rification de la r&eacute;gularit&eacute; de la gestion des finances publiques de l&rsquo;Etat (Sacko, 2013, 18-19).</p> <p>En mati&egrave;re de pr&eacute;vention, de d&eacute;tection et de r&eacute;pression de la corruption et des infractions assimil&eacute;es en particulier, les organes de contr&ocirc;le peuvent &ecirc;tre class&eacute;s en corps d&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale, en corps d&rsquo;inspections sectorielles et en corps de contr&ocirc;le sp&eacute;cialis&eacute; comme la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financi&egrave;res), l&rsquo;ORDEF (Office de r&eacute;pression des d&eacute;lits &eacute;conomiques et financiers), la BCN-Interpol Guin&eacute;e et la direction nationale des march&eacute;s publics (DNMP devant assumer les attributions jadis accord&eacute;es &agrave; l&rsquo;administration du contr&ocirc;le des grands projets et des march&eacute;s publics, l&rsquo;ACGPMP)<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title="">[28]</a> et l&rsquo;Autorit&eacute; de r&eacute;gulation des march&eacute;s publics (ARMP) qui participent directement ou indirectement &agrave; la lutte contre la corruption dans la passation des march&eacute;s publics.</p> <p>Malgr&eacute; la volont&eacute; de r&eacute;organiser les organes internes de contr&ocirc;le des finances publiques ou de lutte contre la corruption, plusieurs incoh&eacute;rences et dysfonctionnements subsistent encore. En effet, si le d&eacute;cret du 10 octobre 2018<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title="">[29]</a> a permis de placer l&rsquo;IGE (inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat) au c&oelig;ur du dispositif en la d&eacute;signant comme coordinatrice des corps de contr&ocirc;le minist&eacute;riels<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" title="">[30]</a>, il faut dire que des limites juridiques et fonctionnelles persistent encore.</p> <p>Cette r&eacute;forme ne proc&egrave;de pas, en effet, &agrave; une d&eacute;finition rigoureuse des comp&eacute;tences de l&rsquo;IGE pour les distinguer au mieux de celles de l&rsquo;IGF (inspection g&eacute;n&eacute;rale des finances)<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" title="">[31]</a>. Au regard des similitudes de leurs attributions et de leur modus operandi, une organisation hi&eacute;rarchis&eacute;e de ces derni&egrave;res aurait aid&eacute; &agrave; minimiser le co&ucirc;t de leurs actions tout en les rendant plus efficaces. Le fait que l&rsquo;article 7 du d&eacute;cret du 10 octobre 2018 conf&egrave;re &agrave; l&rsquo;IGE le statut &laquo;&nbsp;[&hellip; d&rsquo;] institution administrative sup&eacute;rieure de contr&ocirc;le administratif [&hellip;]&nbsp;&raquo; est une r&eacute;elle avanc&eacute;e. Mais celle-ci reste insuffisante dans la r&eacute;partition des comp&eacute;tences. Pour arriver &agrave; une souplesse des fonctions des deux institutions, il est utile de proc&eacute;der &agrave; une r&eacute;forme de l&rsquo;IGF qui permettra de limiter sa comp&eacute;tence au profit de l&rsquo;IGE.</p> <p>Ces r&eacute;formes souhait&eacute;es pourraient s&rsquo;av&eacute;rer insuffisantes si certains organismes existants d&eacute;j&agrave; et remplissant des missions analogues continuent d&rsquo;exister. Il y a, en effet, un risque de chevauchement et de conflit de comp&eacute;tence entre ces instruments qui visent dans leur ensemble &agrave; optimiser l&rsquo;efficacit&eacute; du dispositif de lutte contre la corruption. Par exemple, le comit&eacute; d&rsquo;audit, cr&eacute;&eacute; par le d&eacute;cret du 8 f&eacute;vrier 2011<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" title="">[32]</a>, joue quasiment le m&ecirc;me r&ocirc;le que les deux corps d&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale, &agrave; l&rsquo;IGE et l&rsquo;IGF. Sa suppression permettra de rediriger les moyens financiers consacr&eacute;s &agrave; la lutte contre la corruption vers l&rsquo;agence nationale anticorruption ou l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat.</p> <p>La CNTIF et l&rsquo;ORDF, charg&eacute;s respectivement de la lutte contre le blanchiment des capitaux et de la lutte contre la d&eacute;linquance financi&egrave;re et les crimes &eacute;conomiques, sont des organismes &agrave; composition mixte qui exercent des attributions analogues, en partie, &agrave; celles des inspections g&eacute;n&eacute;rales de contr&ocirc;le et surtout &agrave; celles de l&rsquo;institution nationale de lutte contre la corruption<a href="#_ftn33" name="_ftnref33" title="">[33]</a>. Avec la nouvelle donne cr&eacute;&eacute;e par cet &eacute;lan normatif pour une meilleure gouvernance, une autonomisation de l&rsquo;institution nationale de lutte contre la corruption nous semble justifi&eacute;e. A d&eacute;faut, sa fusion avec les autres organismes d&eacute;di&eacute;s &agrave; la lutte contre la corruption pourrait &ecirc;tre la seconde option pour rendre l&rsquo;ensemble du m&eacute;canisme plus lisible, plus coh&eacute;rent et plus efficient.</p> <p>Ainsi, les r&eacute;formes qui doivent &ecirc;tre entreprises dans le domaine des march&eacute;s publics par exemple seront poursuivies et renforc&eacute;es par cette grande autonomie des institutions de contr&ocirc;le.</p> <p>L&rsquo;ARMP (Autorit&eacute; de r&eacute;gulation des march&eacute;s publics) devenue obsol&egrave;te depuis peu doit &ecirc;tre repens&eacute;e pour esp&eacute;rer obtenir de meilleurs r&eacute;sultats dans la &laquo;&nbsp;bataille&nbsp;&raquo; contre la corruption. Il faudra &eacute;galement penser &agrave; un mode de saisine directe des tribunaux par les diff&eacute;rents organes de contr&ocirc;le pour limiter, voire freiner l&rsquo;influence politique sur les acteurs de la lutte contre la corruption.</p> <p>&nbsp;</p> <h4>2. Une institution nationale anticorruption faiblement conforme aux principes internationaux</h4> <p>Les institutions nationales anticorruption sont r&eacute;gies par des principes internationaux d&eacute;coulant principalement d&rsquo;instruments juridiques internationaux de lutte contre la corruption, mais aussi d&rsquo;une soft law (les principes de Jakarta adopt&eacute;s en 2012 dans le communiqu&eacute; de Jakarta). Ils d&eacute;finissent les modalit&eacute;s de cr&eacute;ation, d&rsquo;organisation et de fonctionnement de ces institutions. Ils sont pour celles-ci ce que sont les principes de Paris pour les institutions nationales des droits de l&rsquo;homme (Badet, 2016, V). Il faut rappeler que les principes de Paris, adopt&eacute;s par la r&eacute;solution 48/134 de l&rsquo;Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale des Nations unies du 20 d&eacute;cembre 1993, d&eacute;finissent les statuts des institutions nationales en charge de la promotion et de la protection des droits de l&rsquo;homme&nbsp;; ils fixent ainsi les modalit&eacute;s de leur cr&eacute;ation, de leur organisation et de leur fonctionnement.</p> <p>Pour se conformer &agrave; l&rsquo;esprit et &agrave; la lettre de l&rsquo;article 156 de la loi anticorruption de juillet 2017, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique a pris le 4 octobre 2018 un d&eacute;cret<a href="#_ftn34" name="_ftnref34" title="">[34]</a> d&eacute;finissant les attributions, l&rsquo;organisation et le fonctionnement de l&rsquo;organe charg&eacute; de la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance en Guin&eacute;e. C&rsquo;est sur la base de ces deux textes que nous allons &eacute;valuer la conformit&eacute; des r&egrave;gles r&eacute;gissant cette institution avec les principes internationaux &eacute;tablis en la mati&egrave;re.</p> <p>Certes, ce texte r&eacute;glementaire int&egrave;gre plusieurs exigences internationales mais il contient des prescriptions qui peuvent constituer un obstacle &agrave; l&rsquo;effectivit&eacute; des garanties offertes, et d&rsquo;autres qui sont contraires aux engagements internationaux de la Guin&eacute;e en mati&egrave;re de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.</p> <p>Le premier regret, &agrave; mettre au compte du dispositif g&eacute;n&eacute;ral anticorruption de la Guin&eacute;e, tient &agrave; l&rsquo;inobservation des principes de Jakarta sur la nature du fondement juridique du texte de cr&eacute;ation des institutionnelles anticorruption. Ces principes ont &eacute;t&eacute; adopt&eacute;s lors de la conf&eacute;rence de Jakarta, organis&eacute;e &agrave; l&rsquo;initiative de la commission indon&eacute;sienne pour l&rsquo;&eacute;radication de la corruption (KPK), du programme des Nations unies pour le d&eacute;veloppement (PNUD) et de l&rsquo;Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui avait r&eacute;uni plusieurs intervenants nationaux et internationaux sur la question. Ils d&eacute;finissent les statuts des institutions nationales anticorruption<a href="#_ftn35" name="_ftnref35" title="">[35]</a>. Ainsi, la n&eacute;cessaire cons&eacute;cration par un texte l&eacute;gislatif &agrave; d&eacute;faut de constitutionnel est d&eacute;laiss&eacute;e au profit d&rsquo;un texte r&eacute;glementaire<a href="#_ftn36" name="_ftnref36" title="">[36]</a>. Cette garantie juridique est exig&eacute;e pour &eacute;viter toute immixtion de l&rsquo;autorit&eacute; administrative dans le fonctionnement des institutions nationales anticorruption.</p> <p>L&rsquo;inobservation de cette garantie n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; compens&eacute;e par d&rsquo;autres portant sur l&rsquo;ind&eacute;pendance de l&rsquo;institution nationale guin&eacute;enne. Il s&rsquo;agit de garanties financi&egrave;res, fonctionnelles et op&eacute;rationnelles (Hussman, 2009, 13-14). Sur le plan financier par exemple, au terme de l&rsquo;article 33 du d&eacute;cret du 4 octobre 2018, le budget de l&rsquo;institution sera inscrit dans celui de l&rsquo;Etat et &eacute;labor&eacute; par les services comp&eacute;tents de ce dernier. Mais une analyse de sa composition soul&egrave;ve de nombreuses interrogations. En effet, au terme de l&rsquo;article 32 du m&ecirc;me d&eacute;cret, il se sera compos&eacute; d&rsquo;une dotation de l&rsquo;Etat, des subventions, des fonds vers&eacute;s par des partenaires, des dons, legs et toutes autres ressources l&eacute;gales. Son contenu laisse planer le risque de chantage financier des autorit&eacute;s ex&eacute;cutives qui pourront, en effet, bloquer ses actions ou ses investigations en la privant de moyens financiers. Mais il met surtout en exergue les carences de souverainet&eacute; de l&rsquo;Etat guin&eacute;en qui soumet une pr&eacute;rogative souveraine (r&eacute;pression des infractions p&eacute;nales, de la corruption) aux diktats des partenaires &eacute;trangers.</p> <p>Par cons&eacute;quent, si des mesures compl&eacute;mentaires ne sont pas prises, cette faible ind&eacute;pendance financi&egrave;re aura raison des larges pr&eacute;rogatives accord&eacute;es &agrave; la future institution nationale anticorruption tant au point de vue fonctionnel qu&rsquo;op&eacute;rationnel par les textes. Comme en Sierra L&eacute;one et au S&eacute;n&eacute;gal (Badet 2016, 12 et 27), l&rsquo;institution b&eacute;n&eacute;ficiera, sous le contr&ocirc;le de l&rsquo;autorit&eacute; judiciaire<a href="#_ftn37" name="_ftnref37" title="">[37]</a>, des pouvoirs de poursuites directes et d&rsquo;auto-saisine conform&eacute;ment aux articles 13 et 14 du d&eacute;cret 4 octobre 2018. Et dans le m&ecirc;me sens, ses membres sont prot&eacute;g&eacute;s contre les menaces et intimidations (article 25), contre toutes formes d&rsquo;interf&eacute;rences (article 21) et d&rsquo;une protection sp&eacute;ciale (article 23). Ils sont &eacute;galement assujettis aux obligations de d&eacute;claration de biens, de conflit d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts, de dignit&eacute; et d&rsquo;exclusivit&eacute; conform&eacute;ment aux articles 18 &agrave; 20 dudit d&eacute;cret.</p> <p>Ainsi, m&ecirc;me si l&rsquo;institution nationale guin&eacute;enne de lutte contre la corruption ne b&eacute;n&eacute;ficie pas, comme c&rsquo;est le cas en France<a href="#_ftn38" name="_ftnref38" title="">[38]</a>, de pouvoirs de sanctions des manquements &agrave; certaines obligations qu&rsquo;impose les contraintes li&eacute;es au droit anticorruption, les garanties offertes auraient &eacute;t&eacute; suffisantes en l&rsquo;absence d&rsquo;une &laquo;&nbsp;tutelle pr&eacute;sidentielle&nbsp;&raquo;. Pour garantir son efficacit&eacute; et surtout l&rsquo;effectivit&eacute; de cette apparente ind&eacute;pendance, il faudra penser &agrave; lui conf&eacute;rer un statut d&rsquo;autorit&eacute; administrative ind&eacute;pendante. C&rsquo;est-&agrave;-dire loin du pouvoir hi&eacute;rarchique du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> <p>Cette subordination organique<a href="#_ftn39" name="_ftnref39" title="">[39]</a> coupl&eacute;e &agrave; l&rsquo;obligation de d&eacute;tention d&rsquo;un ordre de mission de la tutelle [&agrave; savoir le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique] dans la r&eacute;alisation de leur [les membres de l&rsquo;institution nationale] mission<a href="#_ftn40" name="_ftnref40" title="">[40]</a> sont des handicaps s&eacute;rieux &agrave; l&rsquo;efficacit&eacute; et &agrave; l&rsquo;ind&eacute;pendance de l&rsquo;Agence nationale anticorruption. Par cons&eacute;quent, elle n&rsquo;a qu&rsquo;une ind&eacute;pendance relative dans l&rsquo;exercice de ses attributions.</p> <p>Il ressort de ces constats des limites juridiques et fonctionnelles qui amenuisent consid&eacute;rablement l&rsquo;efficacit&eacute; de la lutte contre la corruption telle que voulue par la Constitution du 7 mai 2010. La passivit&eacute; de la justice sur les cas av&eacute;r&eacute;s ou suppos&eacute;s de corruption depuis 2010 amenuise consid&eacute;rablement la port&eacute;e de l&rsquo;incrimination constitutionnelle de la corruption en Guin&eacute;e.</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. Une justice silencieuse</h3> <p>La r&eacute;pression des actes de corruption reste le second pilier du dispositif de lutte apr&egrave;s les efforts et moyens de pr&eacute;vention. Sa r&eacute;ussite suppose des moyens suffisants et une r&eacute;action prompte et ferme de l&rsquo;autorit&eacute; judiciaire. Elle suppose la prise de sanctions p&eacute;nales et financi&egrave;res &agrave; l&rsquo;encontre des auteurs. C&rsquo;est ce qui mat&eacute;rialise en partie l&rsquo;effectivit&eacute; du dispositif. Or, malgr&eacute; les multiples r&eacute;v&eacute;lations sur un nombre consid&eacute;rable de scandales de corruption en Guin&eacute;e ces derni&egrave;res ann&eacute;es (1), les poursuites judiciaires sont inexistantes (2).</p> <p>&nbsp;</p> <h4>1. Un nombre accru de r&eacute;v&eacute;lations sur des cas de corruption</h4> <p>Nonobstant donc l&rsquo;existence de ce dispositif de lutte qui s&rsquo;affine et se pr&eacute;cise &agrave; coup de r&eacute;adaptations l&eacute;gislative et r&eacute;glementaire depuis 2010, le nombre croissant de r&eacute;v&eacute;lations de cas de corruption et l&rsquo;inertie judiciaire qui en ont suivi contraste avec la volont&eacute; exprim&eacute;e dans ces divers instruments juridiques. Cette situation illustre parfaitement l&rsquo;insuffisance, sinon l&rsquo;inefficacit&eacute; des r&eacute;ponses apport&eacute;es jusque-l&agrave; pour r&eacute;pondre &agrave; cette probl&eacute;matique majeure en mati&egrave;re de gouvernance. Pour illustrer ce contraste, il est utile d&rsquo;&eacute;voquer quelques faits av&eacute;r&eacute;s ou suppos&eacute;s de corruption d&eacute;nonc&eacute;s par voie de presse ou par la soci&eacute;t&eacute; civile et qui n&rsquo;ont eu aucune suite judiciaire.</p> <p>Il ressort en effet de l&rsquo;article 64 de la loi anticorruption de juillet 2017 que &laquo;&nbsp;Les d&eacute;nonciations des cas de corruption faites par la presse sont des r&eacute;v&eacute;lations cr&eacute;dibles, susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;valu&eacute;es ou v&eacute;rifi&eacute;es de fa&ccedil;on &agrave; permettre des poursuites judiciaires, sous peine d&rsquo;engager la responsabilit&eacute; de leur auteur&nbsp;&raquo;.</p> <p>Parmi les affaires de corruption les plus embl&eacute;matiques d&eacute;nonc&eacute;es en Guin&eacute;e ces derni&egrave;res ann&eacute;es, il y a incontestablement l&rsquo;affaire dite d&rsquo;EDG (Electricit&eacute; de Guin&eacute;e)&nbsp;: &eacute;tablissement public &agrave; caract&egrave;re industriel et commercial. Une affaire symptomatique de l&rsquo;&eacute;tat de la corruption en Guin&eacute;e.</p> <p>En l&rsquo;esp&egrave;ce, c&rsquo;est l&rsquo;ancien coordinateur g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;entreprise de distribution d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; en Guin&eacute;e, avec la complicit&eacute; du fils du pr&eacute;sident Alpha Cond&eacute;, qui est soup&ccedil;onn&eacute; de d&eacute;tournement de fonds. En effet, il avait &eacute;t&eacute; &eacute;tabli par des enqu&ecirc;tes journalistiques que, dans les proc&eacute;dures d&rsquo;attribution de certains march&eacute;s publics dont celui de la distribution d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; en Guin&eacute;e, il y a eu &laquo;&nbsp;&hellip; trafics d&rsquo;influence et autres interf&eacute;rences qui ont permis &agrave; ASPERBRAS, soci&eacute;t&eacute; br&eacute;silienne, d&rsquo;obtenir le march&eacute; de fourniture, d&rsquo;installation et de mise en service d&rsquo;une centrale thermique d&rsquo;une capacit&eacute; de production de 100 MW au fuel lourd (mazout) d&rsquo;une valeur de 122 millions de dollars, et d&rsquo;un second contrat d&rsquo;une valeur de 133 millions de dollars pour l&rsquo;achat de groupes &eacute;lectrog&egrave;nes&nbsp;&raquo; (Guineepresse.info, 2013). Et ces montants ont &eacute;t&eacute; per&ccedil;us &laquo;&nbsp;sans le moindre travail&nbsp;&raquo; (id.).</p> <p>Un autre cas embl&eacute;matique qui illustre l&rsquo;ampleur du probl&egrave;me est celui de l&rsquo;ancien ministre de l&rsquo;Education nationale et de l&rsquo;Alphab&eacute;tisation. Ce dernier est accus&eacute; d&rsquo;avoir pratiqu&eacute; une surfacturation budg&eacute;taire de l&rsquo;organisation des examens nationaux (brevet et baccalaur&eacute;at - session 2017) &agrave; hauteur de quarante milliards de francs guin&eacute;ens (Guineelive.com, 2016) (soit 3&nbsp;882&nbsp;000 &euro;). L&rsquo;op&eacute;ration est confirm&eacute;e par un rapport de l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat (id.). En lieu et place d&rsquo;une proc&eacute;dure judiciaire, il est promu ministre de la Ville et de l&rsquo;Am&eacute;nagement du territoire (Drame, 2017)<a href="#_ftn41" name="_ftnref41" title="">[41]</a>, six mois seulement apr&egrave;s son limogeage du minist&egrave;re de l&rsquo;Education nationale<a href="#_ftn42" name="_ftnref42" title="">[42]</a> pour &eacute;viter une nouvelle grogne sociale. Ce sont au total plusieurs milliards de francs guin&eacute;ens qui se seraient volatilis&eacute;s, pendant ses sept ann&eacute;es de gestion de ce minist&egrave;re.</p> <p>La troisi&egrave;me affaire &agrave; avoir tenu en haleine l&rsquo;opinion et qui a fait l&rsquo;objet d&rsquo;un large traitement m&eacute;diatique est l&rsquo;Affaire dite &laquo;&nbsp;Sable Mining&nbsp;&raquo;. Dans cette autre esp&egrave;ce il n&rsquo;y a &eacute;galement eu aucune suite judiciaire alors m&ecirc;me que la proc&eacute;dure pr&eacute;sentait la particularit&eacute; d&rsquo;avoir des incidences transfronti&egrave;res. En l&rsquo;occurrence, les autorit&eacute;s lib&eacute;riennes avaient engag&eacute; des poursuites &agrave; l&rsquo;encontre des personnalit&eacute;s impliqu&eacute;es dans cette affaire guin&eacute;enne qui avait visiblement des ramifications jusqu&rsquo;au Liberia voisin<a href="#_ftn43" name="_ftnref43" title="">[43]</a>. Plusieurs personnalit&eacute;s guin&eacute;ennes de haut rang &eacute;taient d&rsquo;ailleurs impliqu&eacute;es dans cette affaire aux saveurs diplomatiques, et parmi lesquelles le fils du pr&eacute;sident Alpha Cond&eacute;. Malgr&eacute; la remise en cause de plusieurs &eacute;l&eacute;ments du rapport de l&rsquo;ONG britannique Global Witness &agrave; l&rsquo;origine de l&rsquo;enqu&ecirc;te, des zones d&rsquo;ombre subsistent et appellent &agrave; ce que la justice et les organismes guin&eacute;ens de lutte contre la corruption s&rsquo;y int&eacute;ressent de pr&egrave;s (Samb, 2018).</p> <p>A ces affaires s&rsquo;en ajoutent plusieurs autres rest&eacute;es sans suite judiciaire telles que l&rsquo;affaire SOTELGUI (Soci&eacute;t&eacute; des t&eacute;l&eacute;phonies de Guin&eacute;e)<a href="#_ftn44" name="_ftnref44" title="">[44]</a>&nbsp;; l&rsquo;affaire de corruption &agrave; l&rsquo;ambassade de la Guin&eacute;e au Br&eacute;sil<a href="#_ftn45" name="_ftnref45" title="">[45]</a>&nbsp;; mais aussi l&rsquo;affaire SEG (Soci&eacute;t&eacute; des eaux de Guin&eacute;e)<a href="#_ftn46" name="_ftnref46" title="">[46]</a>. Toutes ces affaires montrent bien que le ph&eacute;nom&egrave;ne de corruption persiste en Guin&eacute;e malgr&eacute; l&rsquo;existence d&rsquo;un arsenal l&eacute;gislatif et r&egrave;glementaire r&eacute;pressif. Cette persistance du mal est encore per&ccedil;ue, &agrave; tort ou &agrave; raison d&rsquo;ailleurs, comme une fatalit&eacute;, du fait du d&eacute;sint&eacute;r&ecirc;t des magistrats pour ce type d&rsquo;affaires plut&ocirc;t g&ecirc;nantes, surtout lorsqu&rsquo;elles touchent des proches du pouvoir, mais aussi &agrave; cause d&rsquo;une banalisation croissante de la pratique. Et tous ces &eacute;l&eacute;ments expliquent naturellement le niveau de faiblesse de l&rsquo;institution judiciaire.</p> <p>&nbsp;</p> <h4>2. Un tr&egrave;s faible taux de poursuite judiciaire</h4> <p>La justice guin&eacute;enne reste encore assez d&eacute;sarm&eacute;e face &agrave; ce ph&eacute;nom&egrave;ne devenu end&eacute;mique. Les prescriptions constitutionnelles en vue de lutter r&eacute;solument contre la corruption ne sauraient &ecirc;tre observ&eacute;es sans un appareil judiciaire fort. Cela implique bien s&ucirc;r que celui-ci soit ind&eacute;pendant, actif et r&eacute;actif face au ph&eacute;nom&egrave;ne. C&rsquo;est une donn&eacute;e essentielle de l&rsquo;Etat de droit et de la bonne gouvernance.</p> <p>A ce jour, la justice guin&eacute;enne a connu peu d&rsquo;affaires &laquo;&nbsp;judiciaires&nbsp;&raquo; de corruption d&rsquo;agents publics touchant des hauts responsables particuli&egrave;rement proches du pouvoir. Cette r&eacute;alit&eacute; qui n&rsquo;est toutefois pas propre &agrave; la Guin&eacute;e illustre les propos de St&eacute;phane B. Engueleguele selon lequel, &laquo;&nbsp;[&hellip;] il est difficile pour le dirigeant politique d&rsquo;aller trop loin dans la r&eacute;pression de la corruption, car il risque de scier la branche sur laquelle il est assis, en se coupant de soutiens indispensables &agrave; sa survie&nbsp;&raquo; (Engueleguele, 2015, 33).</p> <p>La justice guin&eacute;enne continue d&rsquo;esquiver les affaires qui &eacute;claboussent des personnalit&eacute;s de haut rang. Pourtant, ce type de proc&eacute;dures (poursuites et sanctions contre un dirigeant) apporte un capital symbolique important dans le travail d&rsquo;enracinement de la lutte contre la corruption et l&rsquo;impunit&eacute;. Mais &agrave; d&eacute;faut de saisir les hauts responsables ce sont g&eacute;n&eacute;ralement les personnes appel&eacute;es les &laquo;&nbsp;seconds couteaux&nbsp;&raquo; qui sont &laquo;&nbsp;sacrifi&eacute;es&nbsp;&raquo; sur l&rsquo;autel de la promotion de la bonne gouvernance<a href="#_ftn47" name="_ftnref47" title="">[47]</a>.</p> <p>A cet effet, le proc&egrave;s dans les affaires OGP (Office guin&eacute;en de publicit&eacute;) et OGC (Office guin&eacute;en des chargeurs) &ndash;proc&eacute;dure pendante devant la Cour d&rsquo;appel de Conakry&ndash; est le seul qui a vu des hauts responsables guin&eacute;ens poursuivis devant un tribunal depuis 2010. Le 4 juillet 2018 s&rsquo;est ouvert le proc&egrave;s contre Paul Moussa Diawara, ancien directeur de l&rsquo;OGP, Moussa Camara de l&rsquo;OGC, et leurs comptables. Ils sont respectivement poursuivis pour le d&eacute;tournement de plus de trente milliards de francs guin&eacute;ens (soit plus de 2&nbsp;919&nbsp;000 &euro;) (Diallo, 2018) et de plus de vingt-cinq milliards de francs guin&eacute;ens<a href="#_ftn48" name="_ftnref48" title="">[48]</a> (soit plus de 2&nbsp;432&nbsp;000 &euro;).</p> <p>Par ailleurs, le directeur g&eacute;n&eacute;ral de la LONAGUI (Loterie nationale de Guin&eacute;e), &eacute;pingl&eacute; pour le d&eacute;tournement de 27 milliards de FG (2&nbsp;511&nbsp;840 euros), a &eacute;t&eacute; r&eacute;voqu&eacute; de ses fonctions. Cette affaire qui ne constitue pas encore un proc&egrave;s, a le m&eacute;rite de porter sur une sanction administrative d&rsquo;un proche du chef de l&rsquo;Etat (Sylla, 2019).</p> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p style="text-align: center;">* *</p> <p>&nbsp;</p> <p>L&rsquo;incrimination constitutionnelle de la corruption, cens&eacute;e r&eacute;volutionner la pratique de la gouvernance publique en Guin&eacute;e, n&rsquo;a connu qu&rsquo;un tr&egrave;s faible succ&egrave;s ces dix derni&egrave;res ann&eacute;es. Au-del&agrave; de son caract&egrave;re symbolique, cette incrimination n&rsquo;a pas renvers&eacute; une tendance &agrave; la profanation des biens publics qui a marqu&eacute; les r&eacute;gimes pr&eacute;c&eacute;dents. Au contraire, la forte &laquo;&nbsp;politisation&nbsp;&raquo; de la soci&eacute;t&eacute;, doubl&eacute;e par &laquo;&nbsp;l&rsquo;affairisme&nbsp;&raquo; &eacute;tatique, a renforc&eacute; l&rsquo;impunit&eacute;, terreau de la grande corruption.</p> <p>Par ailleurs, sur le plan th&eacute;orique, le r&eacute;f&eacute;rendum constitutionnel du 22 mars 2020, tr&egrave;s contest&eacute;, car boycott&eacute; par une grande partie de la communaut&eacute; internationale dont la francophonie, l&rsquo;Union europ&eacute;enne, l&rsquo;Union africaine, la CEDEAO&nbsp;; et les grands partis d&rsquo;opposition ainsi que certaines organisations de la soci&eacute;t&eacute; civile, a entrain&eacute; un changement de l&rsquo;ordre constitutionnel. Cependant, la nouvelle Constitution du 14 avril 2020 a maintenu l&rsquo;essentiel du dispositif anticorruption de la Constitution du 7 mai 2010. Le principal reproche qui peut lui &ecirc;tre fait, illustrant le recul de l&rsquo;engagement politique anticorruption, est la suppression du principe de l&rsquo;imprescriptibilit&eacute; des crimes &eacute;conomiques et financiers. C&rsquo;est certainement une mani&egrave;re pour certains politiques impliqu&eacute;s dans des scandales de corruption de s&rsquo;assurer une garantie d&rsquo;impunit&eacute;.</p> <p>Au vu des circonstances de l&rsquo;adoption de la Constitution, vis&eacute;e en outre par un scandale de falsification, avant publication, de la version valid&eacute;e par le r&eacute;f&eacute;rendum contest&eacute; (Diallo 2020), , il est possible de faire le pari de son remplacement au d&eacute;part du pr&eacute;sident Alpha Cond&eacute;. Toutefois, le processus d&rsquo;incrimination constitutionnelle du ph&eacute;nom&egrave;ne corruptif ne risque pas d&rsquo;&ecirc;tre remis en cause. Au contraire, il pourrait faire l&rsquo;objet d&rsquo;un renforcement.</p> <p>&nbsp;</p> <h2>Bibliographie</h2> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>Livres</strong></p> <p>-AFRIMAP et OSIWA, (sous dir.), Guin&eacute;e&nbsp;: les organes de lutte contre la corruption, Open Society Foundations, septembre 2013.</p> <p>-Agence nationale &agrave; la pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique, charg&eacute;e de la lutte contre la corruption et de la promotion de la gouvernance (ANLC), Comprendre les instruments et m&eacute;canismes de lutte contre la corruption et pratiques assimil&eacute;es pour une bonne gouvernance, Conakry, mars 2014.</p> <p>-D. Alland, Manuel de droit international public, Paris, PUF, 6&egrave;me &eacute;d., 2019.</p> <p>-G. Badet et al., Effectivit&eacute; des agences anticorruption en Afrique de l&rsquo;Ouest&nbsp;: B&eacute;nin, Liberia, Niger, Nigeria, S&eacute;n&eacute;gal, Sierra L&eacute;one, Africain Minds pour Open Society, New York, 2016.</p> <p>-J. Betaille, Les conditions juridiques de l&rsquo;effectivit&eacute; de la norme en droit public interne&nbsp;: illustrations en droit de l&rsquo;urbanisme et en droit de l&rsquo;environnement, Th&egrave;se, Droit, Dactyl, Limoges, 2012.</p> <p>-J. Combacau, Le droit des trait&eacute;s, PUF, Paris, 1991.</p> <p>-J. Combacau et S. Sur, Droit international Public, LGDJ, Lextenso &eacute;dition, 11e &eacute;d., Paris, 2014.</p> <p>-G. Dell, Les Conventions contre la corruption en Afrique, Transparency International, Berlin, 2006.</p> <p>-M. A. Drame, Les r&eacute;formes judiciaires en Guin&eacute;e, &eacute;d. La source, Gagnac-sur-Garonne, 2015.</p> <p>-P.-M. Dupuy et Y. Kerbraty, Droit international Public, Dalloz, 12&egrave;me &eacute;d., Paris, 2014.</p> <p>-S. B. Engueleguele, Etats, corruption et blanchiment&nbsp;: S&eacute;n&eacute;gal-Cameroun, L&rsquo;Harmattan, Paris, 2015.</p> <p>-Ph. Fitzgerald, Les dispositifs juridiques internationaux de lutte contre la corruption des agents publics &eacute;trangers, th&egrave;se, Universit&eacute; Sud Toulon-Var, 2011.</p> <p>-K. Hussman et al., Dispositions institutionnelles pour la pr&eacute;vention de la corruption : R&eacute;flexions autour de la mise en oeuvre de l&rsquo;article 6 de la convention des Nations unies contre la Corruption, U4 Issue, 2009.</p> <p>-E. Millard, Th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale du droit, Paris, Dalloz, Collection connaissance du droit, 2006.</p> <p>-R&eacute;publique de Guin&eacute;e, Minist&egrave;re du contr&ocirc;le &eacute;conomique et financier, Rapport de l&rsquo;atelier de concertation et de planification des corps de contr&ocirc;le de l&rsquo;Etat, Conakry le 7 avril 2011.</p> <p>-C. Santulli, Introduction au droit international&nbsp;: Formation &ndash; Application &ndash; Ex&eacute;cution, &eacute;d. A. Pedone, Paris, 2013.</p> <p>-M. C. Stepheson et S. A. Sch&uuml;tte, Tribunaux anti-corruption sp&eacute;cialis&eacute;s&nbsp;: une cartographie comparative, U4, 2017.</p> <p>-Y. B. Sylla, Exclusif&nbsp;: Ch&eacute;rif Haidara, DG de la LONAGUI &eacute;pingl&eacute; pour le d&eacute;tournement de 27 milliards de GNF, in <a href="http://www.guineenews.org/">www.guineenews.org/</a> publi&eacute; le 18 janvier 2019 et consult&eacute; le 3/6/2020 &agrave; 20h 35</p> <p>-H. Trielpel, Droit international et droit interne, &eacute;ditions Panth&eacute;on Assas, Collections les introuvables, avant-propos d&rsquo;O. Beaud, Paris, 2010.</p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>Articles</strong></p> <p>-Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) et OSIWA, &laquo;&nbsp;Rapport de l&rsquo;enqu&ecirc;te sur la perception de la conception et la gouvernance aupr&egrave;s de la population et des entreprises&nbsp;&raquo;, f&eacute;vrier 2017.</p> <p>-V. Champeil-Desplats et E. Millard, &laquo;&nbsp;Efficacit&eacute; et &eacute;nonc&eacute; de la norme&nbsp;&raquo;, in P. Hammjel, L. Fanicot et S. Nadal (dir.), L&rsquo;efficacit&eacute; de l&rsquo;acte normatif, nouvelle norme, nouvelles normativit&eacute;s, Lextenso, Paris, 2013.</p> <p>-Z. Dabonez, &laquo;&nbsp;La poursuite des actes des autorit&eacute;s en charge de l&rsquo;Etat&nbsp;&raquo;, Revue CAMES/SJP, n&deg; 001/2016.</p> <p>-A. A. Diallo, &laquo;&nbsp;Falsification de la constitution&nbsp;: voici la position du Barreau de Guin&eacute;e (D&eacute;claration)&nbsp;&raquo;, www.ramatoulaye.com<a href="http://www.ramatoulaye.com/">/</a>, publi&eacute; le 2 juin 2020 et consult&eacute; le 4 juin 2020 &agrave; 17h 27.</p> <p>-Y. Drame, &laquo;&nbsp;Urgent. Trois ministres quittent le Gouvernement Youla, Ibrahima Kourouma et Bantama Sow signent leur retour&nbsp;&raquo;, in www.mediaguinee.org/ publi&eacute; le 23/8/2017 et consult&eacute; le 5/9/2018 &agrave; 23h 45.</p> <p>-Guineelive.com, &laquo;&nbsp;Corruption&nbsp;: le Ministre Ibrahima Kourouma sur le d&eacute;part&nbsp;?&nbsp;&raquo;, www.guineelive.com/ publi&eacute; le 30 mai 2016 et consult&eacute; le 5/9/2018 &agrave; 23h 35.</p> <p>-Guineepresse.info, &laquo;&nbsp;Affaire EDG&nbsp;: le fils d&rsquo;Alpha Cond&eacute; accus&eacute; de d&eacute;tournement&nbsp;!&nbsp;&raquo;, www.guineepresse.info/, publi&eacute; le 15/08/2013, in http://conakrynet.info/news_fiche.php?id=671, consult&eacute; le 3/7/2018 &agrave; 11h 50.</p> <p>-M. Kamara, &laquo;&nbsp;De l&rsquo;applicabilit&eacute; du droit international des droits de l&rsquo;homme dans l&rsquo;ordre juridique&nbsp;&raquo;, Annario Colombiano de Derecho, 2011, n&deg;&nbsp;4.</p> <p>-P. Lascoumes et E. S&eacute;verin, &laquo;&nbsp;Th&eacute;ories et pratiques de l&rsquo;effectivit&eacute; du droit&nbsp;&raquo;, Droit et soci&eacute;t&eacute;, n&deg; 2, 1986, p. 101.</p> <p>-M. Quemener, &laquo;&nbsp;Le Procureur financier, architecte de la lutte contre la corruption et la d&eacute;linquance &eacute;conomique et financi&egrave;re&nbsp;&raquo;, Revue internationale d&rsquo;intelligence &eacute;conomique, n&deg; 6, 2014.</p> <p>-A. Sacko, &laquo;&nbsp;Mutations et r&eacute;alit&eacute;s du contr&ocirc;le des finances publiques en Guin&eacute;e&nbsp;&raquo;, RSJP (Revue des Sciences Juridiques et Politiques), UGLC &ndash; SC, n&deg; 4, octobre 2013.</p> <p>-S. Samb, &laquo;&nbsp;Enqu&ecirc;te exclusive&nbsp;: r&eacute;alit&eacute;s et fantasmes dans l&rsquo;affaire Sable Mining/ Global Witness&nbsp;&raquo;,in www.libreopinion.com<a href="http://www.libreopinion.com/">/</a>, consult&eacute; le 3/7/2018 &agrave; 11h.</p> <p>-M. Soumah, &laquo;&nbsp;SOTELGUI&nbsp;: le Ministre Oy&eacute; Guillavogui et les 13 milliards par mois&nbsp;!&nbsp;&raquo;, www.guineelive.com/, consult&eacute; le 3/7/2018 &agrave;&nbsp;12h.</p> <p>-C. H. Trielpel, &laquo;&nbsp;Les Rapports entre le droit interne et le droit international&nbsp;&raquo;, in Recueil des cours de l&rsquo;Acad&eacute;mie du Droit International de la Haye (RCADI), tome 1, 1923-I.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr size="1" /> <div id="ftn1"> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Cf. James Wolfenson, pr&eacute;sident de la Banque mondiale, 2005.</p> </div> <div id="ftn2"> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Sur le plan international, l&rsquo;essentiel des instruments juridiques relatifs &agrave; la lutte contre la corruption a &eacute;t&eacute; adopt&eacute; dans le cadre d&rsquo;organisations internationales &agrave; partir des ann&eacute;es 1990. Voir Fitzgerald, 2011, 20-31).</p> </div> <div id="ftn3"> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a> La cr&eacute;ation en 1966 du Tribunal sp&eacute;cial pour les d&eacute;lits &eacute;conomiques par la loi 050/AN/66 du 28 f&eacute;vrier 1966. V. M. A. Drame, 2015, 14-33.</p> </div> <div id="ftn4"> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> Voir d&eacute;cret D/2000/017/PRG/SGG du 4 f&eacute;vrier 2000 portant cr&eacute;ation d&rsquo;un comit&eacute; national de lutte contre la corruption et moralisation des activit&eacute;s &eacute;conomiques et financi&egrave;res (premi&egrave;re institution de ce genre).</p> </div> <div id="ftn5"> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> Conform&eacute;ment au paragraphe 2 du pr&eacute;ambule de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn6"> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title="">[6]</a> Voir le paragraphe 3 du pr&eacute;ambule de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn7"> <p><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> Article 7, paragraphe 4 de la Constitution du 7 mai 2010 &laquo;&nbsp;Le droit d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information publique est garanti &agrave; tous.&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn8"> <p><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title="">[8]</a> Article 26 de ladite Constitution &laquo;&nbsp;Quiconque occupe un emploi public ou exerce une fonction publique est comptable de son activit&eacute; et doit respecter le principe de neutralit&eacute; du service public. Il ne doit user de ses fonctions &agrave; des fins autres que l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de tous&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn9"> <p><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title="">[9]</a> Article 36 de la Constitution du 7 mai 2010 &laquo;&nbsp;Apr&egrave;s la c&eacute;r&eacute;monie d&rsquo;investiture, et &agrave; la fin de son mandat, dans un d&eacute;lai de quarante-huit heures, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique remet solennellement au pr&eacute;sident de la Cour constitutionnelle la d&eacute;claration &eacute;crite sur l&rsquo;honneur de ses biens. // Les ministres avant leur entr&eacute;e en fonction et &agrave; la fin de celle-ci d&eacute;posent &agrave; la Cour constitutionnelle la d&eacute;claration sur l&rsquo;honneur de leurs biens. [&hellip;]&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn10"> <p><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title="">[10]</a> Voir l&rsquo;article 116 de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn11"> <p><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title="">[11]</a> V. paragraphe 3 du pr&eacute;ambule de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn12"> <p><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title="">[12]</a> Ibid., p. 297.</p> </div> <div id="ftn13"> <p><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title="">[13]</a> V. article 11 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des trait&eacute;s. V. aussi Verhoeven, 2000, 384.</p> </div> <div id="ftn14"> <p><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title="">[14]</a> Voir les instruments de ratification des deux conventions in Agence nationale &agrave; la pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique, charg&eacute;e de la lutte contre la corruption et de la promotion de la gouvernance (ANLC), 2014, 4 et 51.</p> </div> <div id="ftn15"> <p><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title="">[15]</a> Voir les paragraphes 4 et 6 du pr&eacute;ambule et l&rsquo;article 3, paragraphe 2 de la convention de l&rsquo;UA sur la pr&eacute;vention et la lutte contre la corruption.</p> </div> <div id="ftn16"> <p><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title="">[16]</a> V. les paragraphes 2 et 3 du pr&eacute;ambule de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn17"> <p><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title="">[17]</a> V. les articles 7, 26, 36 et 116 de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn18"> <p><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title="">[18]</a> V. les articles 18, 19, 23, 25 &agrave; 30 et 94 de la loi n&deg; 0041/2017/AN portant pr&eacute;vention, d&eacute;tection et r&eacute;pression de la corruption et des infractions assimil&eacute;es du 4 juillet 2017.</p> </div> <div id="ftn19"> <p><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title="">[19]</a> Titre VIII, articles 85-86, de la loi fondamentale du 23 d&eacute;cembre 1990 (r&eacute;vis&eacute;e par le d&eacute;cret D/2002/48/PRG/SGG du 15 mai 2002, promulguant la loi constitutionnelle adopt&eacute;e par r&eacute;f&eacute;rendum du 11 novembre 2001).</p> </div> <div id="ftn20"> <p><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title="">[20]</a> Loi organique L/91/009 du 23 d&eacute;cembre 1991 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Haute cour de justice et fixation de la proc&eacute;dure suivie devant elle.</p> </div> <div id="ftn21"> <p><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title="">[21]</a> Voir l&rsquo;alin&eacute;a 3 de l&rsquo;article 117 de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn22"> <p><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title="">[22]</a> Conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 118 de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn23"> <p><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title="">[23]</a> Ibid.</p> </div> <div id="ftn24"> <p><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title="">[24]</a> Conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 120 de la Constitution du 7 mai 2010.</p> </div> <div id="ftn25"> <p><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title="">[25]</a> Cour constitutionnelle (Guin&eacute;e), arr&ecirc;t n&deg; AC 04 du 8 f&eacute;vrier 2018, Affaire de la demande de destitution du professeur Alpha Cond&eacute; de ses fonctions de pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> </div> <div id="ftn26"> <p><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title="">[26]</a> Cour constitutionnelle (Guin&eacute;e), arr&ecirc;t n&deg; AC 04 du 8 f&eacute;vrier 2018, Affaire de la demande de destitution du professeur Alpha Cond&eacute; de ses fonctions de pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> </div> <div id="ftn27"> <p><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title="">[27]</a> Ibid.</p> </div> <div id="ftn28"> <p><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title="">[28]</a> V. la loi L/2018/027/AN du 5 juillet 2018 fixant les r&egrave;gles de gouvernance des projets publics en R&eacute;publique de Guin&eacute;e.</p> </div> <div id="ftn29"> <p><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title="">[29]</a> V. d&eacute;cret D/2018/246/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat.</p> </div> <div id="ftn30"> <p><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title="">[30]</a> Conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 1er, paragraphe 3 du d&eacute;cret D/2018/246/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat.</p> </div> <div id="ftn31"> <p><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title="">[31]</a> V. les articles 2 et 3 du d&eacute;cret n&deg; D/2012/124/PRG/SGG portant attribution, organisation et fonctionnement de l&rsquo;IGE et statut de ses membres, remplac&eacute;s par les articles 3 et 4 du d&eacute;cret D/2018/246/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;inspection g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;Etat, et les articles 1 &agrave; 3 du d&eacute;cret D/2013/N&deg;007/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;IGF et statut de ses membres.</p> </div> <div id="ftn32"> <p><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title="">[32]</a> V. les articles 1 &agrave; 3 du d&eacute;cret D/2011/029/PRG/SGG portant attribution du comit&eacute; d&rsquo;audit.</p> </div> <div id="ftn33"> <p><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" title="">[33]</a> V. les articles 19, 28 &agrave; 34 de la loi n&deg; L/2006/010/AN relative &agrave; la lutte contre le blanchiment des capitaux en R&eacute;publique de Guin&eacute;e.</p> </div> <div id="ftn34"> <p><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" title="">[34]</a> D&eacute;cret n&deg; D/2018/241/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;organe charg&eacute; de la lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance du 4 octobre 2018.</p> </div> <div id="ftn35"> <p><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" title="">[35]</a> V. communiqu&eacute; de Jakarta sur les principes sur les institutions de lutte contre la corruption, adopt&eacute;e &agrave; Jakarta du 26 au 27 novembre 2012.</p> </div> <div id="ftn36"> <p><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" title="">[36]</a> V. le 3e principe du communiqu&eacute; de Jakarta.</p> </div> <div id="ftn37"> <p><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" title="">[37]</a> V. l&rsquo;article 28 du d&eacute;cret n&deg; D/2018/241/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;organe charg&eacute; de la lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance du 4 octobre 2018.</p> </div> <div id="ftn38"> <p><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" title="">[38]</a> Voir l&rsquo;article 5 du d&eacute;cret n&deg; 2017-329 du 14 mars 2017 relatif &agrave; l&rsquo;Agence fran&ccedil;aise anti-corruption et l&rsquo;article 17 de la loi n&deg; 2016-1691 du 9 d&eacute;cembre 2016 relatif &agrave; la transparence, &agrave; la lutte contre la corruption et &agrave; la modernisation de la vie &eacute;conomique.</p> </div> <div id="ftn39"> <p><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" title="">[39]</a> Selon l&rsquo;article 2 du d&eacute;cret n&deg; D/2018/241/PRG/SGG portant attributions, organisation et fonctionnement de l&rsquo;organe charg&eacute; de la lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance du 4 octobre 2018, &laquo;&nbsp;L&rsquo;Agence nationale de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance (ANLC) rattach&eacute;e &agrave; la pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique est dot&eacute;e de l&rsquo;autonomie financi&egrave;re&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="ftn40"> <p><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" title="">[40]</a> V. l&rsquo;article 26 du d&eacute;cret n&deg; D/2018/241/PRG/SGG du 4 octobre 2018.</p> </div> <div id="ftn41"> <p><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" title="">[41]</a> Voir aussi le d&eacute;cret D/2017/235/PRG/SGG du 23 ao&ucirc;t 2017, portant nomination de membres du Gouvernement.</p> </div> <div id="ftn42"> <p><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" title="">[42]</a> Conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;article 1er, paragraphe 3 du d&eacute;cret D/2017/049/PRG/SGG du 27 f&eacute;vrier 2017, portant nomination de membres de gouvernement.</p> </div> <div id="ftn43"> <p><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" title="">[43]</a> Kaloum Presse avec l&rsquo;AFP, &laquo;&nbsp;Affaire Sable Mining&nbsp;: premi&egrave;res interpellations au Liberia&nbsp;&raquo;, in www.kaloumpress.com/, consult&eacute; le 3/7/2018 &agrave; 10h.</p> </div> <div id="ftn44"> <p><a href="#_ftnref44" name="_ftn44" title="">[44]</a> Cette affaire porte sur l&rsquo;utilisation opaque des installations de la SOTELGUI par des fournisseurs d&rsquo;internet et des banques priv&eacute;es avec la complicit&eacute; de l&rsquo;ancien ministre des postes et t&eacute;l&eacute;communications et actuel ministre d&rsquo;Etat &agrave; l&rsquo;environnement avec la complicit&eacute; de l&rsquo;Inspecteur G&eacute;n&eacute;ral du d&eacute;partement. Voir Soumah, 2018.</p> </div> <div id="ftn45"> <p><a href="#_ftnref45" name="_ftn45" title="">[45]</a> Collectif contre l&rsquo;impunit&eacute; en Guin&eacute;e, &laquo;&nbsp;Urgent/ Un r&eacute;seau de corruption de haut-cadres guin&eacute;ens sous enqu&ecirc;tes au Br&eacute;sil&nbsp;&raquo;, in <a href="http://www.leguepard.net/">www.leguepard.net/</a>, consult&eacute; le 3/7/2018 &agrave; 12h 30.</p> </div> <div id="ftn46"> <p><a href="#_ftnref46" name="_ftn46" title="">[46]</a> Lettre du directeur g&eacute;n&eacute;ral adjoint de la SEG, charg&eacute;e de l&rsquo;exploitation et de la qualit&eacute;, du 7 novembre 2017, adress&eacute;e au pr&eacute;sident de la R&eacute;publique.</p> </div> <div id="ftn47"> <p><a href="#_ftnref47" name="_ftn47" title="">[47]</a> Dans l&rsquo;affaire des treize milliards de francs guin&eacute;ens par exemple, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique apr&egrave;s avoir promis des sanctions prendra quelques jours apr&egrave;s un d&eacute;cret &agrave; l&rsquo;encontre de deux plantons et quelques cadres du minist&egrave;re de l&rsquo;Economie et des Finances.</p> </div> <div id="ftn48"> <p><a href="#_ftnref48" name="_ftn48" title="">[48]</a> Voir la lettre n&deg;&nbsp;2018/0902/MEF/CAB/CJ du 4 mars 2018 de Madame la Ministre de l&rsquo;Economie et des Finances adress&eacute;e &agrave; Monsieur le premier ministre, chef du gouvernement portant la mise en &oelig;uvre des directives pr&eacute;sidentielles, sur l&rsquo;Office guin&eacute;en des chargeurs (OGC) et sur l&rsquo;Office guin&eacute;en de publicit&eacute; (OGP).</p> </div> </div>