<p>A s’en tenir à la lettre de la Constitution guinéenne de 2010, la volonté de lutter contre la corruption paraît manifeste. S’y ajoute la reconnaissance de l’autorité, à l’égal des lois et sous réserve de réciprocité, de textes internationaux qui condamnent les pratiques consistant en une utilisation malhonnête des deniers publics. Plusieurs lois nationales complètent ce dispositif notamment en combattant le blanchiment de capitaux et en encadrant la passation des marchés publics et les délégations de service public. Pour autant un manque évident de volonté politique et une certaine inertie des tribunaux rendent ces dispositions inopérantes. Plusieurs affaires non sanctionnées en témoignent. Dans le même sens, une obligation comme celle de déclarer les patrimoines est peu et mal appliquée. Autre exemple : la méconnaissance de l’interdiction de financer les partis politiques ou les syndicats avec des fonds publics. L’étude de la Haute cour de justice montre les limites de ses interventions. Finalement, la pluralité des organes consacrés à la lutte contre la délinquance financière en général et contre la corruption en particulier ne permet pas de remporter les succès escomptés. Il s’agit entre autres de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), l’ORDEF (Office de répression des délits économiques et financiers), de la BCN-Interpol Guinée, de la direction nationale des marchés publics (DNMP) et de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). S’y ajoutent l’IGE (inspection générale d’Etat) et l’IGF (inspection générale des finances). Leur efficacité est d’autant plus limitée que la justice demeure silencieuse, avec un faible taux de poursuites judiciaires.</p>
<p><em>Abstract: According to the letter of the Guinean Constitution of 2010, the will to fight corruption seems obvious. Added to this is the recognition of the authority, equal to the law and subject to reciprocity, of international texts which condemn practices consisting in the dishonest use of public funds. Several national laws supplement this system, in particular by combating money laundering and by regulating the award of public contracts and public service delegations. However, an obvious lack of political will and a certain inertia of the courts make these provisions inoperative. Several unsanctioned cases bear witness to this. In the same sense, an obligation such as that of declaring assets is little and badly applied. Another example: ignorance of the ban on financing political parties or unions with public funds. The study of the High Court of Justice shows the limits of its interventions. Finally, the plurality of bodies devoted to the fight against financial crime in general and against corruption in particular does not make it possible to achieve the expected successes.</em></p>
<p><em>These include CENTIF (National Financial Information Processing Unit), ORDEF (Office for the Repression of Economic and Financial Crimes), BCN-Interpol Guinea, the National Directorate of Public Procurement (DNMP) and the Public Procurement Regulatory Authority (ARMP). There are also the IGE (General State Inspectorate) and IGF (General Finance Inspectorate). Their effectiveness is all the more limited as the justice system remains silent, with a low rate of prosecution.</em></p>