<p style="margin-right:9px; margin-top:13px; margin-bottom:11px"><span style="page-break-before:always"><font color="#231f20">L&rsquo;organisation des Nations unies pour </font><font color="#231f20"><span style="letter-spacing:-0.2pt">les </span></font><font color="#231f20">droits de l&rsquo;homme soutient que : &laquo; Le terrorisme a un impact direct sur l&rsquo;exercice d&rsquo;un certain nombre de droits de l&rsquo;homme, en particulier du droit &agrave; la vie, &agrave; la libert&eacute; et &agrave; l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; physique. Les actes terroristes peuvent d&eacute;stabiliser les gouvernements, affaiblir la soci&eacute;t&eacute; civile, compromettre la paix </font><font color="#231f20"><span style="letter-spacing:-0.2pt">et </span></font><font color="#231f20">la s&eacute;curit&eacute;, menacer le d&eacute;veloppement social et &eacute;conomique, </font><font color="#231f20"><span style="letter-spacing:-0.2pt">et </span></font><font color="#231f20">avoir un effet particuli&egrave;rement pr&eacute;judiciable </font><font color="#231f20"><span style="letter-spacing:-0.2pt">pour </span></font><font color="#231f20">certains groupes, toutes choses qui influent directement </font><font color="#231f20"><span style="letter-spacing:-0.2pt">sur </span></font><font color="#231f20">l&rsquo;exercice des droits fondamentaux de l&rsquo;homme.<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a></font><font color="#231f20"><sup><font style="font-size:6pt"><font size="1"> </font></font></sup></font><font color="#231f20">&raquo;</font></span></p> <p>Par &laquo; terrorisme transfrontalier en Afrique &raquo;, nous entendons les pays d&rsquo;Afrique du Nord, du Centre, de l&rsquo;Ouest et de l&rsquo;Est partageant les m&ecirc;mes fronti&egrave;res et qui sont touch&eacute;s par le ph&eacute;nom&egrave;ne du terrorisme. Selon certains sp&eacute;cialistes europ&eacute;ens de la pr&eacute;vention du terrorisme, comme Jean -Charles Brisard, le premier contact avec le monde de l&rsquo;islamisme radical est d&rsquo;origine politique. Il part d&rsquo;un manque de rep&egrave;re de l&rsquo;individu dans la soci&eacute;t&eacute;, d&rsquo;un manque d&rsquo;espoir et de consid&eacute;ration. L&rsquo;individu se sent abandonn&eacute; par une soci&eacute;t&eacute; et des politiques non conformes &agrave; sa vision du monde. Cette situation se complique avec des &eacute;checs au niveau personnel : des &eacute;checs scolaires, des tensions familiales, un rejet de la soci&eacute;t&eacute;. L&rsquo;individu se renferme sur lui-m&ecirc;me et cherche son propre guide. Comme le disait Karl Marx dans Critique de la philosophie du droit de Hegel, la religion devient, de ce fait, &laquo; l&rsquo;opium du peuple &raquo;<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>. Dieu devient l&rsquo;unique rempart, plus proche de nous. La personne devient de plus en plus croyante et c&rsquo;est l&agrave; qu&rsquo;interviennent l&rsquo;influence du salafisme<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a> et des technologies de l&rsquo;information et de la communication (TIC).</p> <p>Le radicalisme passe par plusieurs &eacute;tapes. En France, ces &eacute;tapes font l&rsquo;objet d&rsquo;un catalogage officiel et sont consultables sur internet<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a>. Si on se r&eacute;f&egrave;re &agrave; ces indications, la personne passe par des moments de prise de conscience de l&rsquo;importance de la religion islamique sur terre et la lecture des textes sacr&eacute;es (le Coran, la Charia&hellip;). Cette lecture est guid&eacute;e par les interpr&eacute;tations du Coran faites par des d&eacute;fenseurs d&rsquo;un islam radical : les salafistes. Gr&acirc;ce &agrave; eux, cette personne se sent &laquo; aim&eacute;e de Dieu &raquo;, elle ne se sent plus &laquo; seule &raquo;. Ensuite, succ&egrave;dera le besoin d&rsquo;exprimer sa foi par l&rsquo;habillement, la r&eacute;gularit&eacute; aux heures de pri&egrave;res et la pr&eacute;sence &agrave; la mosqu&eacute;e les vendredis. Ces deux signes pr&eacute;curseurs sont, d&rsquo;apr&egrave;s les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises, les voyants rouges d&rsquo;un d&eacute;but de radicalisation qui, elle-m&ecirc;me est la rampe de lancement du &laquo; djihad &raquo; version islamistes radicaux. L&rsquo;individu est per&ccedil;u, en ce moment, par les sp&eacute;cialistes du Centre d&rsquo;analyse du terrorisme (CAT)<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a> comme &laquo; un loup solitaire &raquo;. L&rsquo;expression &laquo; loup solitaire &raquo; est relative &agrave; une personne qui, imbue de l&rsquo;id&eacute;ologie islamiste, se fond dans la masse, incognito, en attendant les ordres ou le jour choisi pour entrer en sc&egrave;ne par le biais d&rsquo;attentats ou d&rsquo;actes assimil&eacute;s &agrave; du terrorisme.</p> <p>Muni de m&eacute;thodologies de recherche en droit international public comme celle d&rsquo;Olivier Corten<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a>, de Charles Chaumont<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a>, et de manuels de droit international public comme celui de Denis Alland<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a>, je me suis rendu &agrave; six reprises dans des pays souffrants de la pr&eacute;sence et de l&rsquo;avanc&eacute;e des groupes islamistes radicaux.</p> <p>Si l&rsquo;on &eacute;tudie ces signes expos&eacute;s par les experts europ&eacute;ens et qui, &agrave; en croire sont sp&eacute;cifiques au continent europeen, l&rsquo;on constate d&egrave;s le d&eacute;but qu&rsquo;en Afrique, il en va autrement. En Afrique le mode d&rsquo;habillement ne peut &ecirc;tre retenu comme un signe distinctif car il y a un style d&rsquo;habillement (tenues traditionnelles) partag&eacute; par presque toute la population. M&ecirc;me par ceux qui ne vont pas &agrave; la mosqu&eacute;e : les catholiques et les non croyants. Prenons le cas de trois pays d&rsquo;Afrique frapp&eacute;s par le terrorisme transfrontalier : le Mali, le Tchad et le Niger. Ce sont des pays &agrave; majorit&eacute; musulmane, donc des gens qui respectent les &laquo; cinq normes &raquo;<a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a> de l&rsquo;islam et la &laquo; connexion directe &raquo;<a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a> du vendredi. La comparaison avec ces trois pays &agrave; majorit&eacute; musulmane rend caduque la &laquo; caricature &raquo; officielle des populations musulmanes de la part du gouvernement fran&ccedil;ais avec une stigmatisation qui existe m&ecirc;me au sein des populations africaines de la bande du Sahel sur les peuples arabes touareg.</p> <p>Le teint clair, une barbe et un habit traditionnel avec un pantalon court sont des signes distinctifs que les populations assimilent le plus souvent avec un terroriste. Qu&rsquo;en serait-il des combattants du groupe Al-Shabaab, dans cette partie de l&rsquo;Afrique, o&ugrave; le teint clair ou fonc&eacute; ne peut &ecirc;tre pris comme signe distinctif ? Combien de personnes innocentes ont &eacute;t&eacute; victimes de la d&eacute;nonciation, juste &agrave; cause de ce mode d&rsquo;habillement ? Il est important de souligner que ce type d&rsquo;habillement est, aussi, celui de la Jama&rsquo;Atou Ibadou Rahmane<a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a> du S&eacute;n&eacute;gal. Sont-ils des terroristes ? Non, ils sont de la mouvance du soufisme. Ils participent activement &agrave; la vie culturelle et religieuse du pays. Il en va ainsi pour les populations rencontr&eacute;es au Mali et au Tchad. Nombreuses sont celles qui se r&eacute;clament de la Tar&icirc;qa<a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a> Tidiane du S&eacute;n&eacute;gal. Ces difficult&eacute;s d&rsquo;identification rendent difficile le rep&eacute;rage des r&eacute;seaux de recrutement et le combat contre les bastions terroristes. Traiter de la pr&eacute;vention du terrorisme transfrontalier en Afrique implique d&rsquo;exposer les sources de ce terrorisme et ses r&eacute;percussions sur la soci&eacute;t&eacute; concern&eacute;e. Une telle analyse ne doit pas se pr&eacute;senter sous forme de slogans. Le probl&egrave;me du terrorisme est plus complexe qu&rsquo;il n&rsquo;en a l&rsquo;air, au contraire de ce que certaines puissances &eacute;trang&egrave;res, tels la France et les &Eacute;tats-Unis, tentent d&rsquo;expliquer. Les causes du terrorisme en Afrique remontent au lendemain de la d&eacute;colonisation et persistent jusqu&rsquo;&agrave; nos jours. Des ramifications d&rsquo;Al- Qa&iuml;da et de l&rsquo;&laquo; &Eacute;tat islamique &raquo; pullulent dans les zones frontali&egrave;res, venant de l&rsquo;int&eacute;rieur et de l&rsquo;ext&eacute;rieur du continent. Le terrorisme est devenu le ph&eacute;nom&egrave;ne &agrave; la mode, il devient pensant, il r&eacute;fl&eacute;chit, il s&rsquo;organise au moment o&ugrave; les gouvernants peinent &agrave; trouver des solutions appropri&eacute;es pour y faire face.</p> <p>Notre affirmation soul&egrave;vera peut-&ecirc;tre des critiques, mais la connaissance de la r&eacute;alit&eacute; du terrain montre que les m&eacute;canismes institutionnels adopt&eacute;s dans le cadre de la pr&eacute;vention au niveau national et au niveau communautaire ont atteint leurs limites. Le terrorisme national est devenu continental, en tous cas transfrontalier. Certains m&eacute;canismes, comme l&rsquo;harmonisation de la traque contre les structures de financement &agrave; travers des institutions comme le GIABA<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a>, ont permis de bloquer une grande partie des canaux qui maintenaient financi&egrave;rement et permettaient de surcro&icirc;t l&rsquo;expansion du terrorisme en terre africaine. Une fois &eacute;valu&eacute; le danger li&eacute; &agrave; l&rsquo;aggravation du terrorisme (I), les m&eacute;canismes institutionnels de pr&eacute;vention du terrorisme s&rsquo;articulent autour de deux axes, ceux que l&rsquo;on peut regrouper autour des politiques nationales d&rsquo;une part (II), communautaires d&rsquo;autre part (III).</p> <p>&nbsp;</p> <h2>I. Le danger : l&rsquo;aggravation du terrorisme en Afrique</h2> <p>Cette aggravation que chacun peut constater, r&eacute;sulte de la mise en place de r&eacute;seaux de recrutement difficiles &agrave; rep&eacute;rer (A), entra&icirc;nant la multiplication des katiba qu&rsquo;il est n&eacute;cessaire de combattre (B).</p> <p>&nbsp;</p> <h3>A. Le rep&eacute;rage des r&eacute;seaux de recrutement</h3> <p>Les r&eacute;seaux de recrutement en Afrique sont diff&eacute;rents de ceux qui l&rsquo;on trouve en Europe<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a> o&ugrave; l&rsquo;essentiel du recrutement se fait par le biais des r&eacute;seaux sociaux, des mosqu&eacute;es salafistes et des maisons d&rsquo;arr&ecirc;t et de correction<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a>. Les r&eacute;seaux de recrutement s&rsquo;organisent, dans la majeure partie des cas, autour d&rsquo;une population musulmane d&rsquo;origine africaine, plus pr&eacute;cis&eacute;ment maghr&eacute;bine, m&ecirc;me si un S&eacute;n&eacute;galais du nom d&rsquo;Omar Diaby<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a> se revendique comme &eacute;tant l&rsquo;un des responsables du recrutement des apprentis djihadistes vers la Syrie et l&rsquo;Irak. Les r&eacute;seaux terroristes en Europe ont su s&rsquo;adapter &agrave; la conjoncture internationale. Ils se sont diversifi&eacute;s avec les guerres de Syrie et d&rsquo;Irak et ont su profiter de l&rsquo;arriv&eacute;e massive des migrants.</p> <p>On peut classifier les r&eacute;seaux suivant les pays et les &laquo; cellules &raquo;. En France, il y a la cellule de Saint-Denis qui est tr&egrave;s unie &agrave; celle de Molenbeek en Belgique, les cellules de Nice, de Toulouse, de Cannes- Torcy, de Verviers, de Marseille et de Strasbourg et l&rsquo;&eacute;cole d&rsquo;Artigate jug&eacute;e par l&rsquo;unit&eacute; de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) comme exer&ccedil;ant une influence n&eacute;gative sur les jeunes d&eacute;s&oelig;uvr&eacute;s. En Grande-Bretagne, on peut &eacute;voquer la cellule de Birmingham. En Belgique, nous avons la c&eacute;l&egrave;bre cellule de Molenbeek<a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a>. Elle a &eacute;t&eacute; class&eacute;e par l&rsquo;organe de coordination pour l&rsquo;analyse de la menace (OCAM), comme le &laquo; vivier &raquo; du terrorisme en Belgique. On peut aussi &eacute;voquer des &laquo; cellules tournantes &raquo; &agrave; Schaerbeek, &agrave; Charleroi et &agrave; Auvelais. En Espagne, il y a les cellules de la Catalogne, de Ceuta et de Melilla. Ces trois cellules sont compos&eacute;es en grande partie de Marocains d&rsquo;origine.</p> <p>Le recrutement d&rsquo;apprentis djihadistes en Europe francophone tourne au rythme de ces &laquo; cellules &raquo; implant&eacute;es en France et en Belgique. Elles constituent les principaux &laquo; ex&eacute;cutants &raquo; de l&rsquo;id&eacute;al politique radical pr&ocirc;n&eacute; par les Fr&egrave;res musulmans et le salafisme. Il y a une forte connexion, d&rsquo;une part, entre ces diff&eacute;rentes cellules &eacute;tablies en Europe et, d&rsquo;autre part, entre ces cellules de l&rsquo;islamisme radical &eacute;tablies en Europe et la terre d&rsquo;origine : l&rsquo;Afrique. Sur ce continent, terre des Fr&egrave;res musulmans, le recrutement, du fait de l&rsquo;&eacute;tat de sous- d&eacute;veloppement &eacute;conomique qui frappe de plein fouet le continent, les technologies de l&rsquo;information et de la communication (TIC) ne sont pas assez d&eacute;velopp&eacute;es pour permettre un recrutement &agrave; l&rsquo;europ&eacute;enne, fond&eacute; sur les r&eacute;seaux sociaux.</p> <p>En Afrique, le recrutement se fait par &eacute;tapes et s&rsquo;appuie sur plusieurs aspects, et d&rsquo;abord sur les liens familiaux : il se fait en se basant sur des liens familiaux, sur des liens tribaux, ethniques, sur des connaissances et des adeptes partageant la m&ecirc;me conception de l&rsquo;islam. Ces liens, tr&egrave;s &eacute;troits, rendent, de ce fait, tr&egrave;s difficiles le travail de &laquo; localisation &raquo; et &laquo; d&rsquo;identification &raquo; de ces populations. Elles sont unies par des liens tr&egrave;s forts qui font que chaque membre se sent concern&eacute; par ces revendications politiques, culturelles et militaires. Les revendications entre les terroristes en Afrique et ceux en Europe ne s&rsquo;apparentent que sur la forme. Les r&eacute;alit&eacute;s &eacute;tant distinctes, les revendications du &laquo; terrorisme africain &raquo;, sont, sur le fond, orient&eacute;es contre &laquo; la colonisation douce &raquo; et &laquo; l&rsquo;imp&eacute;rialisme occidental d&eacute;guis&eacute; &raquo; en Afrique.</p> <p>Le recrutement s&rsquo;appuie sur les revendications anti-coloniales : le &laquo; terroriste africain &raquo; reproche &agrave; l&rsquo;Occident et aux &Eacute;tats &laquo; alli&eacute;s &raquo; &agrave; la politique occidentale de pervertir la jeunesse africaine. Ils sont accus&eacute;s d&rsquo;&eacute;loigner les jeunes de leur culture, de leur langue et de leur propre histoire faite par, pour et avec l&rsquo;islam. Les colonialistes privent ces populations de leurs richesses naturelles sans contreparties visibles. C&rsquo;est le cas des exploitations mini&egrave;res, des ressources p&eacute;troli&egrave;res&hellip;</p> <p>Autre appui pour les op&eacute;rations de recrutement : la religion. Fethi Benslama<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a> parle de &laquo; terrorisme aveugle &raquo; quand il parle de l&rsquo;islamisme. Pour lui &laquo; on ne peut penser ce qu&rsquo;on appelle &laquo; radicalisation &raquo;, &laquo; islam radical &raquo;, &laquo; jihadisme &raquo;, si on ne comprend pas ce qu&rsquo;est l&rsquo;islamisme, sa gen&egrave;se, les causes qui l&rsquo;ont rendu possible. Or, l&rsquo;obstacle majeur pour penser le djihadisme r&eacute;side dans le fait que celui-ci est le produit de l&rsquo;islam, surgi de son sein, d&rsquo;o&ugrave; la difficult&eacute; de l&rsquo;en distinguer<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a> &raquo;. La plupart des apprentis djihadistes sont des jeunes qui, &agrave; un moment, se cherchent dans leur foi. Les groupes terroristes &agrave; ob&eacute;dience sunnite, s&rsquo;appuient sur le discours d&rsquo;Ibn Taymiyya<a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a>, sur le r&eacute;cit qu&rsquo;il donne d&rsquo;un dialogue intervenu lors &laquo; d&rsquo;un d&icirc;ner entre Napol&eacute;on et les Cheikhs du Caire. &raquo; Ce dialogue aurait &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion d&rsquo;une prise de position sur les fondamentaux et sur l&rsquo;immensit&eacute; du Coran. Cette sc&egrave;ne pousse le croyant musulman &agrave; vouloir aller plus loin dans sa foi et dans sa mani&egrave;re de voir le monde. Elle pousse &agrave; une r&eacute;invention de soi pour devenir ce que Fethi Benslama appelle &laquo; le surmusulman &raquo;. Il soutient que &laquo; l&rsquo;islamisme est l&rsquo;invention par des musulmans, &agrave; partir de l&rsquo;islam, d&rsquo;une utopie antipolitique face &agrave; l&rsquo;Occident, non sans user d&rsquo;une partie des cr&eacute;ations politiques de ce dernier &raquo;<a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a>.</p> <p>Enfin le recrutement est fond&eacute; sur un certain nombre de valeurs propres &agrave; l&rsquo;Afrique. Il est reproch&eacute; &agrave; l&rsquo;Occident de brandir la banni&egrave;re de la mondialisation et de l&rsquo;universalit&eacute; des droits de l&rsquo;homme, pour pousser les peuples d&rsquo;Afrique &agrave; vivre selon ses lois et ses coutumes. Les d&eacute;fenseurs des droits de l&rsquo;homme, d&rsquo;apr&egrave;s Alain de Benoist<a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a>, ont voulu concilier deux antagonismes : l&rsquo;universalisme et la subjectivit&eacute;. Alain de Benoist juge universaliste l&rsquo;id&eacute;ologie des droits de l&rsquo;Homme dans la mesure o&ugrave; ses protagonistes pr&eacute;tendent &laquo; s&rsquo;imposer partout sans consid&eacute;ration des appartenances, des traditions et des contextes &raquo;<a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a>. Cette id&eacute;ologie est &eacute;galement jug&eacute;e subjectiviste &laquo; dans la mesure o&ugrave; elle d&eacute;finit les droits comme des attributs subjectifs du seul individu &raquo;<a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a>. Ce caract&egrave;re &laquo; individualiste &raquo; des droits de l&rsquo;Homme est en porte-&agrave;-faux par rapport &agrave; la conception de la vie en Afrique. La vie collective est au-dessus de tout. L&rsquo;individu s&rsquo;identifie &agrave; travers sa communaut&eacute;, sa religion, son ethnie, sa tribu, son clan.</p> <p>C&rsquo;est dans ce champ de vision que, selon les penseurs de l&rsquo;islam politique et radical, l&rsquo;Occident, de par son mode de vie et sa mani&egrave;re de penser, est diff&eacute;rent de l&rsquo;Afrique. Une diff&eacute;rence constat&eacute;e &agrave; travers des lois propres &agrave; l&rsquo;Occident et propices &agrave; l&rsquo;effondrement des &laquo; notions de justice et de bien commun &raquo;<a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a>.</p> <p>Ces lois se mat&eacute;rialisent sur plusieurs sujets dont les plus conflictuels entre ces deux cultures sont l&rsquo;homosexualit&eacute; et la libert&eacute; de critique sur les cultes. En Afrique, l&rsquo;homosexualit&eacute; est per&ccedil;ue comme un acte &laquo; contre nature &raquo; par la quasi-totalit&eacute; des l&eacute;gislations car contraire &agrave; leurs m&oelig;urs. Les r&eacute;seaux de recrutement pour le terrorisme ont su s&rsquo;appuyer sur ces diff&eacute;rences de conception pour convaincre une jeunesse africaine proche de leurs revendications, d&eacute;s&oelig;uvr&eacute;e, frustr&eacute;e par une vie dure et sans perspective s&eacute;rieuse. Cette jeunesse (m&ecirc;me en partie &eacute;duqu&eacute;e ou surtout d&eacute;scolaris&eacute;e) tr&egrave;s attach&eacute;e &agrave; ses croyances, &agrave; ses guides religieux ainsi qu&rsquo;&agrave; la sacralit&eacute; et aux symboles de l&rsquo;islam. Pour elle, il n&rsquo;est ni envisageable ni concevable de garantir par la loi, la libert&eacute; de critiquer ce culte, contrairement &agrave; ce que pr&ocirc;ne l&rsquo;Occident.</p> <p>L&rsquo;argent, aussi, constitue un &eacute;l&eacute;ment important dans le processus de recrutement d&rsquo;apprentis djihadistes en Afrique. Dans un continent pauvre, le plus pauvre du monde si on se r&eacute;f&egrave;re au revenu par habitant, un c&eacute;l&egrave;bre proverbe wolof dit que &laquo; l&rsquo;argent fait et d&eacute;fait les n&oelig;uds &raquo; de la bonne cohabitation entre les individus. L&rsquo;argent sert d&rsquo;app&acirc;t et de fid&eacute;lisation des apprentis djihadistes qui partent pour combattre en Syrie<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a> ou ceux qui ont choisi de rester combattre dans le continent. Des motivations &eacute;conomiques qui ont, par exemple, permis &agrave; &laquo; l&rsquo;&Eacute;tat islamique &raquo; en Afrique de l&rsquo;Ouest (cas de Boko Haram) de recruter &laquo; pr&egrave;s de 4 000 Camerounais en leur offrant &agrave; chacun : une moto, une prime de recrutement (entre 2 000 et 3 000 dollars), et promet parfois un salaire (entre 100 et 400 dollars), en plus d&rsquo;une somme d&rsquo;argent vers&eacute; &agrave; la famille en cas de d&eacute;c&egrave;s &raquo;<a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a>, de proposer &agrave; la jeunesse nig&eacute;rienne, de la municipalit&eacute; de Diffa, une r&eacute;mun&eacute;ration allant &laquo; jusqu&rsquo;&agrave; 30 000 Francs CFA par mois (environ 500 euros) &raquo;<a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a>.</p> <p>Une fois recrut&eacute;s, les combattants se regroupent en fonction de leurs affinit&eacute;s. Nous savons qu&rsquo;en Afrique, les affinit&eacute;s se font sur la base de l&rsquo;appartenance &agrave; une ethnie, &agrave; un clan, ou &agrave; travers le dialecte parl&eacute;. Une fois recrut&eacute;e, la personne porte un nom de combattant. Elle se donne, le plus souvent, un nom de guerre en &laquo; arabe &raquo;. Elle &eacute;volue soit en zone de combat, soit dans la vie active, normale en quelque sorte. Le retour &agrave; la vie normale peut se faire soit en int&eacute;grant un groupe, soit le cas &eacute;ch&eacute;ant en solitaire. Cette situation &laquo; ind&eacute;cise &raquo; et</p> <p>&laquo; d&eacute;stabilisatrice &raquo; constitue un casse-t&ecirc;te pour les services de renseignement. Les sp&eacute;cialistes du renseignement, comme Jean- Charles Brisard, du Centre d&rsquo;analyse du terrorisme (CAT), l&rsquo;appellent &laquo; la phase de couvage &raquo;. Dans cette phase, le combattant rejoint soit une &laquo; une cellule dormante &raquo; ou devient ce que les sp&eacute;cialistes appellent &laquo; un loup solitaire &raquo;. Ainsi, les attentats de Nice du 14 juillet 2016 et d&rsquo;Allemagne le 19 d&eacute;cembre 2016 ont &eacute;t&eacute; commis par des &laquo; loups solitaires &raquo;, respectivement par Mohamed Lahouaiej Bouhlel et par Anis Amri, deux Tunisiens. Ces modus operandi sont sp&eacute;cifiques au contexte europ&eacute;en. L&rsquo;&eacute;tude des organisations terroristes en Afrique montre que le recrutement a pour objectif principal d&rsquo;acheminer les combattants vers les zones de combats : nord du Mali, nord du Nigeria, autour du lac Tchad, Somalie, Syrie, Libye&hellip;</p> <p>L&rsquo;arriv&eacute;e des forces fran&ccedil;aises au Sahel (Barkhane), la mutualisation des forces au Mali (MINUSMA)<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a> et autour du lac Tchad provoquent ce que les sp&eacute;cialistes appellent l&rsquo;arriv&eacute;e &laquo; des combattants infiltr&eacute;s &raquo; commun&eacute;ment connus sous le nom d&rsquo;informateurs. Ces derniers pr&eacute;parent les attaques, les ex&eacute;cutions et les enl&egrave;vements des populations hostiles &agrave; l&rsquo;id&eacute;ologie islamiste radicale ainsi que de tout &eacute;l&eacute;ment repr&eacute;sentatif de l&rsquo;Occident et du pouvoir central dans les h&ocirc;tels, les ambassades, les ONG, les Universit&eacute;s&hellip;</p> <p>&nbsp;</p> <h3>B. Le combat contre les katiba</h3> <p>Plusieurs combattants rejoignent ce qu&rsquo;ils appellent les katiba. Dans chacune, il y a un responsable, charg&eacute; de faire le lien avec les autres katiba et avec le &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo;. Le terme de katiba est ambigu. A l&rsquo;origine, c&rsquo;est un nom f&eacute;minin arabe utilis&eacute; pour la premi&egrave;re fois dans le contexte de la guerre d&rsquo;Alg&eacute;rie comme &laquo; un groupe d&rsquo;unit&eacute; de combattants ind&eacute;pendantistes &raquo;<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a>. Le nom est aussi utilis&eacute; pour d&eacute;terminer &laquo; une unit&eacute; combattante de l&rsquo;arm&eacute;e syrienne &raquo;<a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a>. Jean-Christophe Rufin, ancien ambassadeur de la R&eacute;publique fran&ccedil;aise au S&eacute;n&eacute;gal, dans son livre portant le m&ecirc;me nom, Katiba, le d&eacute;finit comme &laquo; un camp de combattants islamistes en Afrique du Nord &raquo;<a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a>. La katiba est le point de rep&egrave;re du combattant une fois qu&rsquo;il a pr&ecirc;t&eacute; all&eacute;geance au &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo; puis &agrave; son arriv&eacute;e dans un camp. C&rsquo;est un regroupement de combattants qui peut comprendre de trente &agrave; cent personnes, et voire plus. En Afrique, les combattants sont g&eacute;n&eacute;ralement regroup&eacute;s suivant les ethnies et les dialectes m&ecirc;me si avec la conjoncture r&eacute;gionale actuelle, on peut retrouver plusieurs nationalit&eacute;s dans une katiba. Cette conjoncture r&eacute;gionale est marqu&eacute;e par l&rsquo;internationalisation de la lutte terroriste, la mobilit&eacute; des combattants et une vision transfrontali&egrave;re des revendications des mouvements islamistes radicaux.</p> <p>Si l&rsquo;on prend l&rsquo;exemple de Boko Haram, les jeunes sont recrut&eacute;s &laquo; la plupart du temps &agrave; deux, plus rarement &agrave; trois, toujours en cachette de leurs parents &raquo;<a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a>. Cependant, note Seignobos qui reprenait l&rsquo;article &laquo; 500 jeunes du Mayo-Sava volatilis&eacute;s &raquo; du journal L&rsquo;&oelig;il du Sahel, &laquo; on assiste parfois &agrave; de v&eacute;ritables lev&eacute;es en masse, par centaine, comme en juin-juillet 2014 dans les villages Mandara.<a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a>&raquo; Chaque katiba dispose de ce que l&rsquo;on appelle son &laquo; Diwan &raquo;. Le &laquo; Diwan &raquo; est le quartier g&eacute;n&eacute;ral, le lieu qui abrite tous les combattants d&rsquo;une m&ecirc;me katiba. De ce fait, le &laquo; Diwan &raquo; est le lieu de r&eacute;sidence du chef. Un chef qui prend le nom d&rsquo;&laquo; &eacute;mir &raquo;. Les katiba ont ce qu&rsquo;on appelle des &laquo; &eacute;mirs locaux &raquo; qui veillent &agrave; la bonne marche du camp et &agrave; une parfaite ex&eacute;cution des instructions donn&eacute;es par le &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo;. &Agrave; la t&ecirc;te du &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo; se trouve l&rsquo;&laquo; &eacute;mir g&eacute;n&eacute;ral &raquo; qui lui, a une emprise et une autorit&eacute; sur tous les &laquo; &eacute;mir locaux &raquo;. Le &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo; est dirig&eacute; par &laquo; l&rsquo;&eacute;mir g&eacute;n&eacute;ral &raquo; &eacute;paul&eacute; par ses lieutenants qui, en g&eacute;n&eacute;ral, sont des membres proches de sa famille, de sa lign&eacute;e. Il arrive, et c&rsquo;est le plus souvent le cas, qu&rsquo;une katiba, consciente de ses propres moyens et de ses capacit&eacute;s, se d&eacute;tache de l&rsquo;emprise du &laquo; commandement supr&ecirc;me &raquo; : on les appelle alors &laquo; les dissidents &raquo;.</p> <p>L&rsquo;ensemble de l&rsquo;histoire des groupes islamistes radicaux, pr&eacute;sents sur le sol africain, est marqu&eacute; par des alliances et des dissidences qui se font et se d&eacute;font en fonction des int&eacute;r&ecirc;ts et des rapports de force. Les derni&egrave;res nouvelles concernant l&rsquo;&laquo; &Eacute;tat islamique &raquo; en Afrique de l&rsquo;Ouest vont dans ce sens avec une troisi&egrave;me branche apr&egrave;s celle d&rsquo;Abubakar Shekau et d&rsquo;Abou Mosab Al Barnaoui. Cette troisi&egrave;me branche serait celle de Bana Blanchera.</p> <p>La katiba joue une multitude de fonctions dans les attaques terroristes : elle est le camp d&rsquo;entra&icirc;nement, le point de d&eacute;part, le point d&rsquo;appui, la force de frappe et le point de repli des actions terroristes. Elle abrite le lieu o&ugrave; s&rsquo;op&egrave;re, se d&eacute;roule et s&rsquo;&eacute;value l&rsquo;initiation, la pr&eacute;paration, la formation des combattants. On parle ici de point de d&eacute;part des actions terroristes car c&rsquo;est par la katiba que viennent les informations n&eacute;cessaires pour une frappe ou une attaque. Ce sont les services de renseignements g&eacute;n&eacute;raux des groupes terroristes. Ils ont des membres infiltr&eacute;s qui informent sur les activit&eacute;s du pouvoir, des populations et des int&eacute;r&ecirc;ts de l&rsquo;Occident,</p> <p>Elle est un point d&rsquo;appui car c&rsquo;est &agrave; travers la katiba que sont mobilis&eacute;s les hommes n&eacute;cessaires pour une action militaire. Une katiba peut b&eacute;n&eacute;ficier, en fonction de la mission, d&rsquo;un renfort de combattants venus d&rsquo;une autre katiba. Elle est une force de frappe car chaque katiba s&rsquo;identifie sur le terrain avec une sp&eacute;cialit&eacute; bien &agrave; elle. Certaines sont entra&icirc;n&eacute;es pour des affrontements &laquo; tr&egrave;s violents &raquo; avec les arm&eacute;es r&eacute;publicaines. D&rsquo;autres sont sp&eacute;cialis&eacute;es dans l&rsquo;enl&egrave;vement d&rsquo;occidentaux et la demande de ran&ccedil;on. Elle est le point de repli car une fois l&rsquo;objectif atteint, le combattant retourne dans sa katiba pour d&rsquo;une part une &eacute;valuation des pertes et une prise en charge des bless&eacute;s et d&rsquo;autre part un compte rendu de l&rsquo;op&eacute;ration aupr&egrave;s du &laquo; commandement supr&ecirc;me. &raquo;</p> <p>M. Rufin, dans son livre Katiba donne, de mani&egrave;re tr&egrave;s romanesque, des exemples d&rsquo;actions men&eacute;es dans la bande du Sahel par des groupes terroristes li&eacute;s &agrave; Al-Qa&iuml;da. Il peint, &agrave; travers des personnages qui lui sont propres, des missions de m&eacute;diation men&eacute;es &agrave; travers des katiba pour entrer en contact avec des responsables de groupes terroristes dans le but de lib&eacute;rer des otages. La lecture de cette &oelig;uvre est int&eacute;ressante dans la mesure o&ugrave;, gr&acirc;ce &agrave; son exp&eacute;rience sur le terrain en tant qu&rsquo;ambassadeur d&rsquo;une R&eacute;publique occidentale engag&eacute;e dans la lutte contre le terrorisme, il d&eacute;crit, &agrave; sa mani&egrave;re, le v&eacute;cu quotidien des populations de cette partie de l&rsquo;Afrique. L&rsquo;auteur montre, dans cet exercice litt&eacute;raire, l&rsquo;importance de la famille et des clans dans le paysage politique, &eacute;conomique et culturel africain.</p> <p>&Agrave; la lumi&egrave;re de notre analyse, nous pouvons dire que la katiba est plus qu&rsquo;un camp de combattants, mais bien plut&ocirc;t une famille dans laquelle ces derniers nouent des liens entre eux, s&rsquo;aguerrissent et se donnent des objectifs pr&eacute;cis : vivre la Charia dans son application la plus stricte et faire triompher l&rsquo;islam radical dans le monde. Ces liens &laquo; familiaux &raquo; entre les combattants rendent difficile toute op&eacute;ration de d&eacute;mant&egrave;lement des r&eacute;seaux de recrutement et de constitution des katiba.</p> <p>Dans un continent aussi pauvre que l&rsquo;Afrique, avec un taux extraordinaire de jeunes candidats &agrave; l&rsquo;&eacute;migration clandestine, de quels moyens disposent les groupes islamistes radicaux pour attirer autant de jeunes ? Plus encore, avec un regroupement de plus de cent combattants dans une katiba, les &laquo; &eacute;mir locaux &raquo; et &laquo; le commandement supr&ecirc;me &raquo; disposent-ils de moyens financiers suffisants pour subvenir aux besoins d&rsquo;autant de combattants ? Une n&eacute;buleuse non spatialement localis&eacute;e et reli&eacute;e au trafic de la drogue semble &ecirc;tre une des r&eacute;ponses. Les groupes islamistes radicaux seraient-ils des &laquo; mouvements narcoterroristes &raquo;<a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a>?</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h2>II. Les r&eacute;ponses nationales apport&eacute;es par les Etats frapp&eacute;s et menac&eacute;s</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Deux facteurs semblent d&eacute;terminants pour l&rsquo;expansion du terrorisme en Afrique, ce qui oriente les r&eacute;actions des &Eacute;tats pour limiter le ph&eacute;nom&egrave;ne. Il s&rsquo;agit de la porosit&eacute; des fronti&egrave;res (A) et de l&rsquo;insuffisant encadrement administratif des populations (B).</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h3>A. Un effort pour le contr&ocirc;le des fronti&egrave;res</h3> <p>Le continent africain, du fait de son immensit&eacute; d&eacute;mographique et g&eacute;ographique, constitue un casse-t&ecirc;te s&eacute;curitaire aussi bien &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur de ses fronti&egrave;res. Par sa population et sa superficie, l&rsquo;Afrique est, apr&egrave;s l&rsquo;Asie, le continent le plus vaste de la plan&egrave;te. De ce fait, l&rsquo;une des priorit&eacute;s des &Eacute;tats africains est la ma&icirc;trise de leur s&eacute;curit&eacute; int&eacute;rieure et le contr&ocirc;le de leurs fronti&egrave;res. Avant la colonisation, les liens de parent&eacute;s d&eacute;terminaient l&rsquo;appartenance de chacun &agrave; un peuple, &agrave; une ethnie, &agrave; un clan, &agrave; une tribu&hellip; Apr&egrave;s la colonisation, sous la plume &laquo; machiav&eacute;lique &raquo; de l&rsquo;Occident (congr&egrave;s de Berlin : 15 novembre 1884-26 f&eacute;vrier 1885), des peuples, des ethnies se sont trouv&eacute;s &eacute;parpill&eacute;s tout au long des fronti&egrave;res entre des pays diff&eacute;rents. La parent&eacute; &eacute;tant la base du tissu social en Afrique, ces peuples, ces ethnies ont su garder ces liens et, aujourd&rsquo;hui, ils affirment la sup&eacute;riorit&eacute; de cette appartenance sur toute autorit&eacute; politique r&eacute;sultant de la puissance coloniale qui les a s&eacute;par&eacute;s. C&#39;est le cas des Peul, des Zaghawa en Afrique de l&#39;Ouest, des Somali, des Bedja, des Afar en Afrique de l&rsquo;Est, des peuples Touareg dans la bande sah&eacute;lo-saharienne, des Baggara autour du lac Tchad.</p> <p>Cette situation rend la vie, au niveau des fronti&egrave;res, tr&egrave;s instable avec de fr&eacute;quentes tensions qui, au d&eacute;but, ont oppos&eacute; des &Eacute;tats entre eux sur la question de la d&eacute;limitation de leurs territoires. C&rsquo;est le cas des diff&eacute;rends frontaliers entre le Burkina Faso et le Mali (arr&ecirc;t de la Cour internationale de justice du 22 d&eacute;cembre 1986)<a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a>, entre la Jamahiriya arabe libyenne et le Tchad (arr&ecirc;t de la Cour internationale de justice du 3 f&eacute;vrier 1994), entre le Cameroun et le Nigeria portant sur la p&eacute;ninsule de Bakassi (arr&ecirc;t de la Cour internationale de justice du 10 octobre 2002), enfin entre le Burkina Faso et le Niger (arr&ecirc;t de la Cour internationale de justice du 16 avril 2013). Ces diff&eacute;rends concernent des R&eacute;publiques d&eacute;mocratiques et l&rsquo;ensemble des conflits qui peuvent en r&eacute;sulter, entrent dans la comp&eacute;tence de la Cour internationale de justice (CIJ). Avec l&rsquo;av&egrave;nement du terrorisme transfrontalier, les diff&eacute;rends se d&eacute;veloppent d&eacute;sormais entre ces &Eacute;tats et des groupuscules arm&eacute;s, install&eacute;s des deux c&ocirc;t&eacute;s des fronti&egrave;res et ont des causes s&eacute;paratistes et radicales. Les th&eacute;ories s&eacute;paratistes s&rsquo;appuient, entre autres, sur la charte africaine des droits de l&rsquo;Homme et des peuples. En effet, ils s&rsquo;appuient sur une mauvaise lecture de l&rsquo;article 20 &sect; 1 de la charte<a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a> pour justifier leurs actions.</p> <p>On peut prendre l&rsquo;exemple des pays situ&eacute;s sur la bande du Sahel<a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a>. Ils sont caract&eacute;ris&eacute;s, pour la plupart, par des in&eacute;galit&eacute;s d&eacute;mographiques consternantes. Ce d&eacute;s&eacute;quilibre fait de certaines populations de ces zones, des oubli&eacute;s de la nation, car ne b&eacute;n&eacute;ficiant pas des m&ecirc;mes services que les populations urbaines. Les populations, conscientes du caract&egrave;re difficile du climat et de la g&eacute;ographie dans ces zones du Sahara, ont, avec le temps, migr&eacute; vers des espaces o&ugrave; le climat est un peu plus cl&eacute;ment pour le b&eacute;tail et rend possible des activit&eacute;s agricoles. Ils ont, ainsi, laiss&eacute; le d&eacute;sert et les zones frontali&egrave;res aux peuples touareg qui ont su s&rsquo;adapter &agrave; la nature. Ces peuples d&eacute;velopp&egrave;rent, au fur et &agrave; mesure, une politique d&rsquo;hostilit&eacute; &agrave; toute d&eacute;cision contraire &agrave; leurs cultures et &agrave; leurs valeurs. Cette &laquo; r&eacute;bellion &raquo; face &agrave; l&#39;autorit&eacute; &eacute;tatique fait de ces parties de l&rsquo;Afrique, des zones de non droit o&ugrave; la culture et le trafic de drogue, le grand banditisme, les enl&egrave;vements, les coupeurs de route sont un spectacle quotidien auquel les voyageurs sont expos&eacute;s. Le droit a perdu sa capacit&eacute; premi&egrave;re &agrave; r&eacute;guler la vie en soci&eacute;t&eacute; des citoyens dans ces parties du continent africain. Cette absence du droit et de l&#39;autorit&eacute; ont fait de ces zones un terreau pour les d&eacute;linquants, les ca&iuml;ds qui en feront usage suivant leurs int&eacute;r&ecirc;ts crypto-personnels. Ils savent s&#39;adapter &agrave; la conjoncture internationale en y faisant un lieu de passage pour le commerce de produits illicites.</p> <p>Aujourd&#39;hui, ces ca&iuml;ds ont su adapter leurs discours en se revendiquant de l&#39;islam radical. Ils s&rsquo;abritent derri&egrave;re des discours radicaux qui sont favoris&eacute;s par de nouvelles aspirations ind&eacute;pendantistes et qui trouvent un &eacute;cho favorable aupr&egrave;s des jeunes &eacute;pris de libert&eacute; et fascin&eacute;s par la recherche de lendemains meilleurs. Le refrain des immigr&eacute;s clandestins s&eacute;n&eacute;galais ou parlant le wolof<a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a> et prenant les &laquo; pirogues &raquo; pour rejoindre &laquo; l&rsquo;eldorado europ&eacute;en &raquo; en dit long : &laquo; bar&ccedil;a wala bar &ccedil;aqk. &raquo;<a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a></p> <p>L&rsquo;&Eacute;tat se doit de r&eacute;agir. Il lui incombe de garantir la s&eacute;curit&eacute; des populations. C&rsquo;est dans ce sens que les mesures administratives visant &agrave; renforcer les contr&ocirc;les frontaliers se sont multipli&eacute;es. Ces contr&ocirc;les, bien que bienvenus pour freiner l&rsquo;action des groupes arm&eacute;s et coupeurs de route, entrent en contradiction avec le principe de la libre circulation des biens et des personnes. En effet, ils remettent en cause plusieurs principes et trait&eacute;s &eacute;tablis pour garantir le respect des droits et libert&eacute;s des populations. Ces principes et trait&eacute;s sont d&rsquo;ordre sous- r&eacute;gional et r&eacute;gional.</p> <p>Au niveau r&eacute;gional, l&rsquo;article 12 de la charte africaine des droits de l&rsquo;homme et des peuples<a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a> d&eacute;clare : &laquo; 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa r&eacute;sidence &agrave; l&#39;int&eacute;rieur d&#39;un &Eacute;tat, sous r&eacute;serve de se conformer aux r&egrave;gles &eacute;dict&eacute;es par la loi. // 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. Ce droit ne peut faire l&#39;objet de restrictions que si celles-ci sont pr&eacute;vues par la loi, n&eacute;cessaires pour prot&eacute;ger la s&eacute;curit&eacute; nationale, l&#39;ordre public, la sant&eacute; ou la moralit&eacute; publique. // 3. Toute personne a le droit, en cas de pers&eacute;cution, de rechercher et de recevoir asile en territoire &eacute;tranger, conform&eacute;ment &agrave; la loi de chaque pays et aux conventions internationales. // 4. L&#39;&eacute;tranger l&eacute;galement admis sur le territoire d&#39;un &Eacute;tat Partie &agrave; la pr&eacute;sente charte ne pourra en &ecirc;tre expuls&eacute; qu&#39;en vertu d&#39;une d&eacute;cision conforme &agrave; la loi. // 5. L&#39;expulsion collective d&#39;&eacute;trangers est interdite. L&#39;expulsion collective est celle qui vise globalement des groupes nationaux, raciaux, ethniques ou religieux. &raquo;</p> <p>Au niveau sous-r&eacute;gional, le protocole sur la libre circulation, le droit de r&eacute;sidence et d&rsquo;&eacute;tablissement dans la zone CEDEAO<a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a> pr&eacute;cise, en son article 2, que : &laquo; 1. Les citoyens de la Communaut&eacute; ont le droit d&#39;entrer, de r&eacute;aliser et de s&#39;&eacute;tablir sur le territoire des &Eacute;tats membres. // 2. Le droit d&#39;entr&eacute;e, de r&eacute;sidence et d&#39;&eacute;tablissement mentionn&eacute; au paragraphe 1 ci-dessus, sera &eacute;tabli progressivement, au cours d&#39;une p&eacute;riode maximum de quinze (15) ans, &agrave; compter de l&#39;entr&eacute;e en vigueur d&eacute;finitive du pr&eacute;sent Protocole, par l&#39;abolition de tous obstacles &agrave; la libre circulation des personnes et au droit de r&eacute;sidence et d&#39;&eacute;tablissement. &raquo;</p> <p>Il est vrai que l&rsquo;objectif premier de la CEDEAO est de favoriser l&rsquo;int&eacute;gration &eacute;conomique dans la sous-r&eacute;gion ouest-africaine entre les pays membres. L&rsquo;organisation s&rsquo;est rendue compte que sans une s&eacute;curisation des &eacute;changes et des fronti&egrave;res ce d&eacute;veloppement &eacute;conomique serait illusoire.</p> <p>C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;elle int&eacute;grera, ensuite, la garantie et le respect des droits et des libert&eacute;s des populations dans ses objectifs. Zogo Nkada<a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a> dans un parall&eacute;lisme entre deux organisations sous-r&eacute;gionales, &agrave; savoir la Communaut&eacute; &eacute;conomique et mon&eacute;taire de l&rsquo;Afrique centrale (CEMAC) et la CEDEAO, pr&eacute;conise en apostrophant la CEMAC, plus d&rsquo;ouvertures et moins de restrictions. Les probl&eacute;matiques li&eacute;es aux fronti&egrave;res ne sont pas le monopole des pays d&rsquo;Afrique. La Cour internationale de justice (CIJ), dans son arr&ecirc;t du 3 f&eacute;vrier 1994, affaire Jamahiriya arabe Libyenne c/ Tchad, dans sa conclusion, admet que pour &laquo; d&eacute;terminer le territoire d&rsquo;un pays, il faut d&eacute;limiter ses fronti&egrave;res &raquo;.</p> <p>La France, pour faire face aux attentats terroristes, opta pour des contr&ocirc;les aux fronti&egrave;res, n&rsquo;en d&eacute;plaise &agrave; l&rsquo;article 4 de la d&eacute;claration des droits de l&rsquo;homme et du citoyen de 1789<a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a>. La lutte contre le terrorisme impose des mesures drastiques. C&rsquo;est dans ce sillage que le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat a rendu un arr&ecirc;t, le 28 d&eacute;cembre 2017, qui &laquo; confirme &raquo; la l&eacute;galit&eacute; de la d&eacute;cision fran&ccedil;aise r&eacute;introduisant un contr&ocirc;le aux fronti&egrave;res int&eacute;rieures de l&rsquo;espace Schengen du 1er novembre 2017 au 30 avril 2018. Pour le Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, &laquo; le contr&ocirc;le aux fronti&egrave;res est une question de souverainet&eacute; qui ne peut &ecirc;tre appr&eacute;ci&eacute;e que par les juges internes &raquo;.</p> <h3>B. L&rsquo;am&eacute;lioration du maillage administratif</h3> <p>L&rsquo;Afrique est le continent des contrastes : continent le plus riche par ses ressources naturelles et continent le plus pauvre par ces ressources &eacute;conomiques. La majeure partie des &Eacute;tats africains sont dans le groupe des &laquo; pays en voie de d&eacute;veloppement &raquo;. Cette position &eacute;conomique fait que l&rsquo;Afrique ne d&eacute;pend pas d&rsquo;elle-m&ecirc;me dans la pr&eacute;vention du terrorisme. Ceci se refl&egrave;te dans les urgences auxquelles elle fait face et dans le faible niveau de vie des populations. Il est vrai que la colonisation a retard&eacute; l&rsquo;Afrique dans sa marche vers le &laquo; d&eacute;veloppement &raquo;, mais depuis les ann&eacute;es 1960, la plupart de ces &Eacute;tats ont leurs destins en main.</p> <p>Qu&rsquo;est-ce que les &eacute;lites africaines ont fait de leurs peuples ? Quelle a &eacute;t&eacute; leur part de responsabilit&eacute; dans la mauvaise image qu&rsquo;offre le continent avec ses lots de guerres, de coups d&rsquo;&Eacute;tat, de g&eacute;nocides&hellip; ? La r&eacute;ponse &agrave; ces questions nous permettra de comprendre la situation actuelle de nos d&eacute;mocraties. Dans un continent o&ugrave; l&rsquo;&Eacute;tat a cess&eacute; d&rsquo;exister dans certaines zones, dans un continent o&ugrave; l&rsquo;&Eacute;tat de droit n&rsquo;existe que sur les papiers, des populations ont ressenti le besoin de s&rsquo;organiser pour survivre par n&rsquo;importe quel moyen. Face &agrave; la faillite des politiques mises en place, les populations ont commenc&eacute;, d&rsquo;abord, par s&rsquo;organiser dans un domaine qui leur permettait de vivre et d&rsquo;&ecirc;tre ind&eacute;pendantes financi&egrave;rement. Elles se sont attaqu&eacute;es &agrave; la s&eacute;curisation du secteur commercial national et transfrontalier Une fois le secteur commercial national et transfrontalier d&eacute;velopp&eacute;, il &eacute;tait urgent de r&eacute;gir les activit&eacute;s commerciales li&eacute;es &agrave; ces zones &eacute;loign&eacute;es de la m&eacute;tropole. C&rsquo;est ainsi que les populations autochtones exigeront la mise en place d&rsquo;institutions assurant la repr&eacute;sentation de leurs v&eacute;ritables aspirations (exemple les Touareg avec l&rsquo;AZAWAD<a href="#sdfootnote45sym" name="sdfootnote45anc">45</a>&hellip;). Le principal objectif de ces mesures est de poser les bases d&rsquo;un futur meilleur pour les populations de ces zones d&eacute;laiss&eacute;es par le pouvoir central.</p> <p>S&rsquo;en suivit une s&eacute;rie de revendications qui, au fur et &agrave; mesure que leurs activit&eacute;s se faisaient sans le pouvoir central, donna naissance &agrave; des r&eacute;clamations ind&eacute;pendantistes. Elles &eacute;taient pacifiques, au d&eacute;but, car se fondant sur l&rsquo;article 20 &sect; 1 de la charte africaine des droits de l&rsquo;homme et des peuples<a href="#sdfootnote46sym" name="sdfootnote46anc">46</a>, permettant aux peuples d&rsquo;avoir le droit de disposer d&rsquo;eux- m&ecirc;mes. Devant l&rsquo;&eacute;chec des n&eacute;gociations qu&rsquo;&eacute;taient cens&eacute;s mener ces peuples revendiquant &agrave; l&rsquo;ind&eacute;pendance, des tensions militaires &eacute;clat&egrave;rent dans les zones frontali&egrave;res. Des groupuscules se r&eacute;clamant de l&rsquo;islam radical commenc&egrave;rent &agrave; appara&icirc;tre tout au long de la bande du Sahel. Ils insist&egrave;rent sur l&rsquo;histoire de ces peuples qui ont toujours &eacute;t&eacute; sur les terres sacr&eacute;es de l&rsquo;islam et l&rsquo;importance de garder la foi islamique, seul moyen pour vivre et s&rsquo;opposer au pouvoir central qui met la la&iuml;cit&eacute; comme principe fondamental de la gouvernance. Avec l&rsquo;influence de leurs voisins et fr&egrave;res du Maghreb qui ont su se lancer dans une bataille institutionnelle en remettant au jour l&rsquo;islam politique, les populations de la bande sah&eacute;lo-saharienne se sont orient&eacute;es vers l&rsquo;instauration de l&rsquo;islam comme mode de gouvernement avec la Charia comme loi principale.</p> <p>Des groupes arm&eacute;s se r&eacute;clamant d&rsquo;Al-Qa&iuml;da au Maghreb islamique (AQMI) et de l&rsquo;&laquo; &Eacute;tat islamique &raquo; en Afrique de l&rsquo;Ouest (EIAO), ont vu le jour et se sont int&eacute;gr&eacute;s &agrave; cette volont&eacute; d&rsquo;instauration de la Charia comme principale r&eacute;gulatrice des conduites et des pratiques dans ces zones o&ugrave; toute la population est de confession musulmane. Une fois assimil&eacute;es, les revendications en vue d&rsquo;une meilleure prise en compte de leurs sp&eacute;cificit&eacute;s par le pouvoir central, sont pr&eacute;sent&eacute;es autant par les populations que par ces groupes se revendiquant de l&rsquo;islam radical. Pour les populations, les revendications se concentraient sur les questions d&rsquo;&eacute;ducation, sur la reconnaissance de leurs titres fonciers, sur les tracasseries li&eacute;es aux d&eacute;marches administratives etc. Quant aux groupes se revendiquant de l&rsquo;islam radical, leur principale requ&ecirc;te consistait en un pacte de non-agression car leurs ennemis, hier, &eacute;taient les puissances coloniales. Ces groupes radicaux jouaient, avec l&rsquo;argent des transactions transfrontali&egrave;res (trafic de drogue, d&rsquo;armes, passeur pour les candidats &agrave; l&rsquo;immigration clandestine&hellip;), le r&ocirc;le d&rsquo;&Eacute;tat dans ces zones. Ils assuraient l&rsquo;ensemble des t&acirc;ches r&eacute;galiennes qui incombaient au pouvoir central (sant&eacute;, finances, &eacute;ducation &laquo; islamique &raquo;, justice, administration&hellip;).</p> <p>Tout discours id&eacute;ologique est le bienvenu dans ces zones o&ugrave; r&egrave;gnent la pauvret&eacute; et l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute;. Selon Babacar Ndiaye, cette pauvret&eacute; qui &laquo; est entretenue et accentu&eacute;e par le ph&eacute;nom&egrave;ne de l&rsquo;urbanisation galopante qui engendre une multiplication des bidonvilles, t&eacute;moignages d&rsquo;une urbanisation mal planifi&eacute;e et mal g&eacute;r&eacute;e<a href="#sdfootnote47sym" name="sdfootnote47anc">47</a>. &raquo; Pour faire face &agrave; cette situation, les &Eacute;tats africains se sont lanc&eacute;s depuis les ann&eacute;es 2000 sur des r&eacute;formes administratives contraignantes. Elles consistent d&rsquo;une part en des mesures d&rsquo;automatisation et de num&eacute;risation des fichiers et des documents d&rsquo;identification, d&rsquo;autre part, dans un maillage strat&eacute;gique de l&rsquo;ensemble des territoires nationaux,</p> <p>Les mesures d&rsquo;automatisation ont &eacute;t&eacute; accompagn&eacute;es par la cr&eacute;ation, au niveau du minist&egrave;re de l&rsquo;Int&eacute;rieur, d&rsquo;une direction d&rsquo;automatisation des fichiers, plus connue sous le sigle de DAF. Elles permettent de &laquo; ficher &raquo; et d&rsquo;identifier l&rsquo;ensemble des populations et de pouvoir faire leurs estimations &agrave; travers des statistiques de d&eacute;mographie. La num&eacute;risation vient en appoint pour faciliter l&rsquo;identification de chaque individu pr&eacute;sent sur le territoire national. En 2006 au S&eacute;n&eacute;gal, par exemple, l&rsquo;on est pass&eacute; &agrave; l&rsquo;&egrave;re des cartes nationales d&rsquo;identit&eacute; num&eacute;ris&eacute;es. Cette num&eacute;risation a permis de mettre en place un fichier national de la d&eacute;linquance et du crime organis&eacute;.</p> <p>Une automatisation et une num&eacute;risation des fichiers, au niveau national, permettent-elles de r&eacute;gler le probl&egrave;me des flux et des circulations au niveau des fronti&egrave;res ? Nous r&eacute;pondons par la n&eacute;gative. Toutefois, c&rsquo;est un premier pas vers une s&eacute;curisation des fronti&egrave;res. Surtout qu&rsquo;au niveau sous-r&eacute;gional, des organisations comme la CEDEAO se sont lanc&eacute;es dans l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une s&eacute;rie de normes juridiques et institutionnelles<a href="#sdfootnote48sym" name="sdfootnote48anc">48</a>. Elle se mat&eacute;rialise dans le domaine militaire par la cr&eacute;ation de l&rsquo;ECOMOG en 1990<a href="#sdfootnote49sym" name="sdfootnote49anc">49</a> et dans le domaine administratif par une op&eacute;ration d&rsquo;unification et de num&eacute;risation des documents d&rsquo;identification nationale en 2016. Cela concerne plus pr&eacute;cis&eacute;ment : les cartes d&rsquo;identit&eacute; et les passeports biom&eacute;triques.</p> <p>Quant au maillage administratif des territoires nationaux, plusieurs &Eacute;tats africains ont proc&eacute;d&eacute; &agrave; des r&eacute;formes administratives faisant de certaines grandes villes frontali&egrave;res, des r&eacute;gions administratives avec &agrave; leurs t&ecirc;tes des autorit&eacute;s administratives comme les gouverneurs et les pr&eacute;fets &agrave; la place des autorit&eacute;s traditionnelles. Ces mesures sont accompagn&eacute;es par l&rsquo;installation de postes de police et de douane et de camps militaires dans les zones frontali&egrave;res. Elles r&eacute;pondent &agrave; la politique de d&eacute;centralisation des pouvoirs pour mieux prendre en compte les besoins des populations.</p> <p>Le S&eacute;n&eacute;gal, par exemple, est pass&eacute; de dix r&eacute;gions administratives le 24 mars 1984, &agrave; quatorze r&eacute;gions administratives entre 2002 et 2019. Au Mali, plus pr&eacute;cis&eacute;ment au Nord du Mali, deux nouvelles r&eacute;gions ont &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;es en 2012. Il s&rsquo;agit des r&eacute;gions de Taoud&eacute;nit (Nord-Est) et M&eacute;naka (Nord). Ce qui am&egrave;ne le Mali &agrave; un total de dix r&eacute;gions administratives. D&rsquo;autres pays frapp&eacute;s par le terrorisme transfrontalier se sont lanc&eacute;s dans des r&eacute;formes administratives permettant le maillage total de leurs territoires. Le Niger est pass&eacute; en 2002 &agrave; sept r&eacute;gions administratives. Le Tchad est pass&eacute;, depuis septembre 2012, &agrave; 23 r&eacute;gions administratives. Les tendances au Tchad, suite au rapport final du comit&eacute; d&rsquo;appui des r&eacute;formes institutionnelles, publi&eacute; le 18 septembre 2017, vont dans le sens d&rsquo;une r&eacute;duction des r&eacute;gions administratives de 23 &agrave; 12.</p> <p>Le continent africain est caract&eacute;ris&eacute; par des in&eacute;galit&eacute;s qui rendent vuln&eacute;rables le respect de l&rsquo;&Eacute;tat de droit et l&rsquo;instauration d&rsquo;un climat social paisible. Des d&eacute;cisions administratives non conformes aux r&eacute;alit&eacute;s sur le terrain, li&eacute;es aux modes de conqu&ecirc;te et de conservation du pouvoir, ont conduit, aujourd&rsquo;hui, &agrave; un climat s&eacute;curitaire instable. Il s&rsquo;en suit que les &Eacute;tats africains, m&ecirc;me si cela part d&rsquo;une bonne volont&eacute;, n&rsquo;ont pas les moyens pour s&eacute;curiser ces fronti&egrave;res immenses h&eacute;rit&eacute;es du colonialisme.</p> <p>Ces fronti&egrave;res repr&eacute;sentent, aux yeux des populations, les barri&egrave;res de la division et de la s&eacute;paration entre les ethnies et les peuples. Ce qui fait qu&rsquo;elles sont, de mani&egrave;re quotidienne, l&rsquo;objet de vives tensions depuis les ind&eacute;pendances. Des tensions qui, aujourd&rsquo;hui, sont relatives &agrave; la menace terroriste et &agrave; la criminalit&eacute; organis&eacute;e et transfrontali&egrave;re.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h2>III. Les r&eacute;ponses africaines &agrave; l&rsquo;extension de la menace terroriste</h2> <p>L&rsquo;Afrique se devait d&rsquo;apporter une r&eacute;ponse collective apr&egrave;s les vagues d&rsquo;attentats et les milliers de victimes qu&rsquo;elles causent dans le continent. Les groupes islamistes radicaux &eacute;tendent leurs activit&eacute;s au trafic de stup&eacute;fiants en &eacute;largissant par cons&eacute;quence leurs modes de financement. Les m&eacute;canismes institutionnels de pr&eacute;vention du terrorisme transfrontalier s&rsquo;orientent au niveau communautaire autour de deux axes : la traque des r&eacute;seaux de trafic de drogue (A) et le blocage des r&eacute;seaux de financement et d&rsquo;entretien des bastions terroristes (B).</p> <h3>A. La traque des r&eacute;seaux de trafic de drogue</h3> <p>De fortes similitudes existent entre les r&eacute;seaux de trafic de drogue dans le monde et ceux des mouvements islamistes radicaux en Afrique. Ces similitudes sont plut&ocirc;t probl&eacute;matiques pour les mouvements islamistes radicaux se r&eacute;clamant de la Charia puisqu&rsquo;une loi islamique l&rsquo;interdit de mani&egrave;re formelle. Le royaume wahhabite, d&rsquo;Arabie saoudite, dans son rapport<a href="#sdfootnote50sym" name="sdfootnote50anc">50</a> au Comit&eacute; des droits des enfants (CDE) publi&eacute; le 29 mars 2000, punit le trafic de drogue par la peine capitale.</p> <p>Le groupe d&rsquo;action financi&egrave;re (GAFI), dans son rapport conjoint avec le Groupe intergouvernemental d&rsquo;action contre le blanchiment d&rsquo;argent (GIABA) portant sur le financement du terrorisme en Afrique de l&rsquo;Ouest et qui datait d&rsquo;octobre 2013, donnait d&eacute;j&agrave; un aper&ccedil;u de la situation en Afrique. Dans ce rapport, deux exemples pr&eacute;cis retiennent l&rsquo;attention. Le premier exemple concerne le trafic de drogue par AQMI et les Forces arm&eacute;es r&eacute;volutionnaires de Colombie (FARC). Dans cet exemple, le rapport indique que &laquo; En mars 2012, un citoyen malien a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; 57 mois de prison par un tribunal f&eacute;d&eacute;ral am&eacute;ricain &agrave; Manhattan pour conspiration en vue de fournir un soutien mat&eacute;riel &agrave; une organisation terroriste &eacute;trang&egrave;re. Trois mois plus t&ocirc;t, ce dernier et deux autres hommes avaient &eacute;t&eacute; accus&eacute;s d&#39;avoir accept&eacute; de transporter de la coca&iuml;ne &agrave; travers l&#39;Afrique du Nord et de l&rsquo;Ouest, dans le but de soutenir les activit&eacute;s de trafic de drogue d&#39;Al- Qa&iuml;da, AQMI, et des FARC. Les accus&eacute;s avaient &eacute;galement convenu de fournir un soutien mat&eacute;riel et des ressources, y compris des immeubles, des devises et des instruments mon&eacute;taires, &agrave; Al-Qa&iuml;da et AQMI, sachant que ces groupes &eacute;taient engag&eacute;s dans des activit&eacute;s terroristes. &raquo;</p> <p>Le deuxi&egrave;me exemple concerne &laquo; le Trafic triangulaire de drogue impliquant l&#39;Am&eacute;rique latine, l&#39;Afrique et l&#39;Europe &raquo;. Dans ce deuxi&egrave;me exemple, le rapport du GAFI mentionne que &laquo; En f&eacute;vrier 2011, un trafiquant et un certain nombre d&rsquo;autres accus&eacute;s ont &eacute;t&eacute; inculp&eacute;s de complot en vue de fournir diverses formes de soutien &agrave; des sources secr&egrave;tes de la Drug Enforcement Administration (DEA) qu&#39;ils croyaient &ecirc;tre des repr&eacute;sentants des talibans en Afghanistan. Certains de ces accus&eacute;s avaient accept&eacute; de recevoir, stocker et convoyer des tonnes d&#39;h&eacute;ro&iuml;ne appartenant aux Talibans &agrave; travers l&#39;Afrique de l&rsquo;Ouest. Le pr&eacute;venu, un trafiquant de stup&eacute;fiants op&eacute;rant en Afrique de l&rsquo;Ouest, avait accept&eacute; de recevoir et de stocker de l&#39;h&eacute;ro&iuml;ne appartenant aux Talibans au B&eacute;nin et de la transporter au Ghana avec la compr&eacute;hension qu&rsquo;une partie de ces exp&eacute;ditions serait vendue aux &Eacute;tats-Unis au profit des Talibans. Les autres accus&eacute;s impliqu&eacute;s dans ce complot &eacute;taient des trafiquants notoires de coca&iuml;ne et d&rsquo;armes &raquo;.</p> <p>Deux exemples montrent &agrave; quel point le trafic de drogue marque les activit&eacute;s des groupes terroristes en Afrique. La porosit&eacute; des fronti&egrave;res aidant, ces groupes utilisent ce qui est d&eacute;clar&eacute; comme &laquo; haram &raquo;<a href="#sdfootnote51sym" name="sdfootnote51anc">51</a> en islam pour vivre et se revendiquer de l&rsquo;islam. Une contradiction de plus parmi ces mirages que constitue l&rsquo;id&eacute;al islamiste radical. Le GAFI dans son rapport sur le financement du terrorisme en Afrique datant de l&rsquo;ann&eacute;e 2008, est arriv&eacute; &agrave; la conclusion que &laquo; Au cours de la derni&egrave;re d&eacute;cennie, les organisations de trafic de drogue ont de plus en plus utilis&eacute; les pays le long ou pr&egrave;s de la c&ocirc;te ouest- africaine comme centres de transbordement pour importer des quantit&eacute;s massives de stup&eacute;fiants, notamment la coca&iuml;ne d&#39;Am&eacute;rique du Sud, qui sera distribu&eacute;e plus tard en Europe ou ailleurs en Afrique. Gr&acirc;ce &agrave; une combinaison d&rsquo;a&eacute;ronefs et de navires priv&eacute;s, ces organisations, principalement bas&eacute;es au Venezuela et en Colombie, ont transport&eacute; des centaines de tonnes de coca&iuml;ne, d&#39;une valeur de plusieurs milliards de dollars, vers des pays d&#39;Afrique de l&rsquo;Ouest comme le B&eacute;nin, la Sierra Leone et le Togo. Le trafic de drogue s&rsquo;est av&eacute;r&eacute; &ecirc;tre une source int&eacute;ressante de fonds pour des organisations terroristes, leur permettant de lever de grosses sommes d&rsquo;argent. &raquo;</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h3>B. La lutte contre le blanchiment d&rsquo;argent</h3> <p>Le continent africain est compos&eacute; de 54 &Eacute;tats dont la majeure partie est, selon les institutions de Bretton Woods, &laquo; en voie de d&eacute;veloppement &raquo;. Dans ces pays, le trafic frontalier constitue pour les populations la principale manne financi&egrave;re. Alain Antil, dans son intervention dans un des ateliers du forum de Dakar, pr&eacute;cise dans ce sens que les fronti&egrave;res constituent &laquo; une ressource pour les populations des zones frontali&egrave;res (d&rsquo;autant plus importantes que celles-ci sont dans des p&eacute;riph&eacute;ries d&eacute;laiss&eacute;es) sur un mode l&eacute;gal via le commerce, le transport ou le change, sur un mode ill&eacute;gal (contrebande) ou sur un mode criminel (trafic).<a href="#sdfootnote52sym" name="sdfootnote52anc">52</a> &raquo;</p> <p>Les fronti&egrave;res sont, pour les groupes islamistes radicaux, un terrain pour le blanchiment de l&rsquo;argent sale. Ils utilisent les fronti&egrave;res pour des flux illicites destin&eacute;s &agrave; financer des groupes arm&eacute;s terroristes ou irr&eacute;dentistes, et des bases arri&egrave;res de groupes mafieux. Le blanchiment d&rsquo;argent<a href="#sdfootnote53sym" name="sdfootnote53anc">53</a> et le financement du terrorisme constituent, aujourd&rsquo;hui, ajout&eacute;s aux attentats terroristes, les maux du commerce transfrontalier en Afrique. Ainsi, pour y faire face, les chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernement de diff&eacute;rentes sous-r&eacute;gions africaines ont mis sur pied le Groupe intergouvernemental d&rsquo;action contre le blanchiment d&rsquo;argent en Afrique de l&rsquo;Ouest (GIABA) le 10 d&eacute;cembre 1999, le Groupe intergouvernemental d&rsquo;action contre le blanchiment d&rsquo;argent en Afrique centrale (GABAC) le 14 d&eacute;cembre 2000, le Groupe intergouvernemental d&rsquo;action contre le blanchiment d&rsquo;argent au Moyen Orient et en Afrique du Nord (GAFIMOAN), le 30 novembre 2004, enfin le Groupe anti-blanchiment en Afrique Orientale et Australe (GABAOA), en juin 2010.</p> <p>Neuf ans apr&egrave;s sa cr&eacute;ation (2008), le GIABA produisait un rapport dans lequel il affirme &laquo; qu&rsquo;il existe des preuves fond&eacute;es qui montrent que le blanchiment d&rsquo;argent et le financement du terrorisme sont tr&egrave;s nuisibles &agrave; la paix et &agrave; la s&eacute;curit&eacute;. Ces deux ph&eacute;nom&egrave;nes sapent la stabilit&eacute; et le d&eacute;veloppement de la soci&eacute;t&eacute; et leur essor. &raquo; Mais, apr&egrave;s des ann&eacute;es de lutte, nous sommes tent&eacute;s de nous poser la question : qu&rsquo;en est-il du GIABA ? L&rsquo;image qui nous sert de r&eacute;ponse : une goutte d&rsquo;eau dans un oc&eacute;an de probl&egrave;mes. C&rsquo;est pour pallier &agrave; cela que le GIABA collabore avec d&rsquo;autres institutions pr&eacute;sentes au sein du Groupe d&rsquo;action financi&egrave;re (GAFI). Selon certains experts, la lutte contre le blanchiment d&rsquo;argent en vue du financement des groupes islamistes radicaux doit aller plus loin. Elle doit &ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;e par le renforcement des capacit&eacute;s des pays africains en mati&egrave;re de lutte contre le terrorisme en am&eacute;liorant les services de renseignement financier et la pr&eacute;vention contre les abus faits par les organisations &agrave; but non lucratif et l&rsquo;instauration de mesures contre le blanchiment d&rsquo;argent et les &laquo; convoyeurs de fonds &raquo;.</p> <p>Le rapport conjoint du GAFI et du GIABA, datant d&rsquo;octobre 2013, signalait un cas tr&egrave;s surprenant concernant &laquo; le blanchiment d&#39;argent bas&eacute; sur le commerce en Afrique de l&rsquo;Ouest facilit&eacute; par des bureaux de change libanais. &raquo; En effet, le rapport mentionne de mani&egrave;re explicite que : &laquo; En avril 2013, les deux bureaux de change libanais Kassem Rmeiti &amp; Co. Exchange (Rmeiti) et Halawi Exchange Co. (Halawi), sont devenus les premi&egrave;res institutions financi&egrave;res non bancaires &agrave; &ecirc;tre d&eacute;sign&eacute;es comme institutions financi&egrave;res &eacute;trang&egrave;res &laquo; sources de pr&eacute;occupation majeure de blanchiment d&#39;argent &raquo;, en vertu de l&#39;article 311 de la USA Patriot Act. Rmeiti et Halawi facilitaient un r&eacute;seau de blanchiment d&#39;argent auparavant g&eacute;r&eacute; par Ayman Joumaa, de la Banque libano-canadienne et deux autres maisons de change, avant que des mesures n&rsquo;aient &eacute;t&eacute; prises contre ces entit&eacute;s en 2011. Rmeiti avait fourni au moins 25 millions de dollars en paiements entre 2008 et mars 2011 &agrave; des concessionnaires exportateurs de voitures am&eacute;ricaines associ&eacute;s au r&eacute;seau de stup&eacute;fiants et de blanchiment d&#39;argent de Joumaa. Entre mars 2011 et octobre 2012, Rmeiti avait facilit&eacute; le d&eacute;placement d&#39;au moins 1,7 millions de dollars au profit de blanchisseurs d&#39;argent et trafiquants de drogue libanais et b&eacute;ninois.</p> <p>Halawi facilite les transactions pour un r&eacute;seau d&#39;individus et d&#39;entreprises qui blanchissent de l&#39;argent par l&#39;achat et la vente de voitures d&#39;occasion aux &Eacute;tats-Unis pour l&#39;exportation vers l&#39;Afrique de l&rsquo;Ouest. &Agrave; la fin de l&rsquo;ann&eacute;e 2012, les blanchisseurs d&#39;argent bas&eacute;s au B&eacute;nin utilisaient Halawi pour transf&eacute;rer de l&#39;argent &agrave; des fournisseurs d&rsquo;automobiles am&eacute;ricains, en appui &agrave; leur syst&egrave;me de blanchiment d&rsquo;argent bas&eacute; sur le commerce. En outre, Halawi a blanchi les profits du trafic de drogues et favoris&eacute; les r&eacute;seaux de blanchiment d&#39;argent en rapport avec la coca&iuml;ne pour le compte d&rsquo;un haut responsable du Hezbollah et trafiquant de stup&eacute;fiants. Halawi avait &eacute;galement &eacute;t&eacute; couramment utilis&eacute; par les autres associ&eacute;s du Hezbollah comme moyen de transfert de fonds illicites. &raquo;</p> <p><br /> &nbsp;</p> <p>* *<br /> &nbsp;</p> <p>Le mirage d&rsquo;une lutte efficace contre le terrorisme se heurte &agrave; des r&eacute;alit&eacute;s li&eacute;es, d&rsquo;une part, aux pr&eacute;tentions et aux ambitions des &Eacute;tats et des organismes engag&eacute;s dans cette lutte et, d&rsquo;autre part, &agrave; la conception des droits de l&rsquo;homme et &agrave; la perception de la soci&eacute;t&eacute; d&eacute;mocratique &agrave; laquelle aspire chacun des acteurs. Le terrorisme international surfe sur ces divergences de position, de conception et d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts pour s&rsquo;&eacute;tendre, se mutualiser et faire le plus de victimes possible, civiles et militaires dans le monde. L&rsquo;Afrique, continent o&ugrave; de nombreux combattants se sont rabattus apr&egrave;s la &laquo; chute &raquo; de l&rsquo;&laquo; &Eacute;tat insouciant &raquo; en Syrie et en Irak, est aujourd&rsquo;hui confront&eacute;e &agrave; un lot quotidien d&rsquo;attentats terroristes perp&eacute;tr&eacute;s dans des &Eacute;tats aux moyens s&eacute;curitaires tr&egrave;s limit&eacute;s.</p> <p>Venu en &laquo; pompier &raquo;, l&rsquo;Occident, contrairement aux &Eacute;tats arabes (Ligue arabe) et islamiques (Organisation de la conf&eacute;rence islamique)<a href="#sdfootnote54sym" name="sdfootnote54anc">54</a> ne s&rsquo;est pas d&eacute;rob&eacute;. L&rsquo;Afrique et son propre peuple (les groupes islamistes radicaux) se trouvent dans une situation de quasi guerre perp&eacute;tuelle n&rsquo;accordant aucune place au dialogue et &agrave; la m&eacute;diation. Dans cette lanc&eacute;e, il n&rsquo;y aura que des victimes d&rsquo;une mauvaise m&eacute;thode, d&rsquo;une mauvaise politique &eacute;conomique, d&rsquo;une mauvaise perception des droits et libert&eacute;s fondamentaux, d&rsquo;une mauvaise utilisation de la justice et de la politique. Et ces victimes seront (en majorit&eacute;) africaines. Elles devront, comme celles des nombreux &eacute;v&eacute;nements douloureux (g&eacute;nocides, guerres civiles, etc.) qui ont frapp&eacute; le continent africain, se demander s&rsquo;il n&rsquo;y avait pas d&rsquo;autres alternatives aux affrontements militaires.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h2>Bibliographie</h2> <p><br /> &nbsp;</p> <p>ADRAOUI (Mohamed-Ali), Par-del&agrave; le discours : le salafisme en France, socialisation ou rupture d&#39;un groupe social ? Analyse de l&#39;&eacute;mergence d&#39;un nouveau visage de l&#39;islam en France, th&egrave;se pour le doctorat &agrave; l&rsquo;Institut d&rsquo;&eacute;tudes politiques de Paris (Science politique) 2011, 675 pages.</p> <p>AHMED (Baba), &laquo; Le nord Mali doit-il s&rsquo;appeler officiellement l&rsquo;AZAWAD &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 3 avril 2017.</p> <p>ANTIL (Alain), chercheur responsable du programme Afrique subsaharienne &agrave; l&rsquo;Institut fran&ccedil;ais des Relations Internationales, dans son intervention sur &laquo; fronti&egrave;res et s&eacute;curit&eacute; &raquo;, Forum de Dakar.</p> <p>BAZOUM (Mohamed), &laquo; Niger : des jeunes combattants de Boko Haram se sont rendus &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 27 d&eacute;cembre 2016.</p> <p>BENOIST (Alain de), Au-del&agrave; des droits de l&rsquo;Homme pour d&eacute;fendre les libert&eacute;s, &Eacute;ditions Pierre Guillaume Le Roux, avril 2016.</p> <p>BENSLAMA (Fethi), Un furieux d&eacute;sir de sacrifice, le surmusulman, &Eacute;ditions Seuil, le 15 janvier 2016, 160 pages.</p> <p>DECAUX (Emmanuel), &laquo; L&#39;arr&ecirc;t de la Chambre de la Cour internationale de Justice dans l&#39;affaire du diff&eacute;rend frontalier Burkina- Faso c. R&eacute;publique du Mali, arr&ecirc;t du 22 d&eacute;cembre 1986 &raquo;, Annuaire fran&ccedil;ais de droit international, volume 32, 1986. p. 215-238.</p> <p>DIOMPY (Abraham Herv&eacute;), Le paradoxe de l&rsquo;internationalisation du droit constitutionnel en Afrique : r&eacute;flexions sur les interactions normatives, institutionnelles dans l&rsquo;espace CEDEAO, th&egrave;se de doctorat en droit public &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Bordeaux, soutenue le 19 janvier 2017.</p> <p>GAILLARD (Barth&eacute;l&eacute;my), &laquo; Les djihadistes de l&rsquo;&Eacute;tat islamique ont aussi leur grille de salaires &raquo;, article publi&eacute; sur le site de Europe 1, le 19 mars 2015.</p> <p>HAMES (Constant), &laquo; Cheikh Hamallah ou Qu&#39;est-ce qu&#39;une confr&eacute;rie islamique (Tar&icirc;qa) ? &raquo; / Sheik Hamallah or What is an Islamic Brotherhood (Tar&icirc;qa) ? dans : Archives de sciences sociales des religions, n&deg; 55/1, 1983. p. 67-83.</p> <p>MARX (Karl), Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843, &Eacute;ditions Aubier, 8 janvier 1992.</p> <p>NKADA (Simon-Pierre Zogo), &laquo; La libre circulation des personnes : r&eacute;flexions sur l&#39;exp&eacute;rience de la C.E.M.A.C. et de la C.E.D.E.A.O. &raquo;, Revue internationale de droit &eacute;conomique 2011/1, t. XXV, p. 113-136. DOI 10.3917/ride.251.0113.</p> <p>OLIVIER (Matthieu), &laquo; Infographie, comment Boko Haram a chang&eacute; le Cameroun ? &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 16 novembre 2016.</p> <p>RODIER (Alain), directeur adjoint du centre fran&ccedil;ais de recherche sur le renseignement dans &laquo; Djihadisme en Afrique : le terrorisme oubli&eacute; &raquo;, publi&eacute; le 24 mai 2016,</p> <p>ROGER (Benjamin), &laquo; Qui est Omar Diaby, le franco-s&eacute;n&eacute;galais recruteur de de djihadistes pour la Syrie ? &raquo; article publi&eacute; dans le journal Jeune Afrique, le 3 d&eacute;cembre 2014.</p> <p>RUFIN (Jean-Christophe), Katiba, &Eacute;ditions Flammarion, 2010, p. 22.</p> <p>SEIGNOBOS (Christian), &laquo; Boko Haram : innovations guerri&egrave;res depuis les monts Mandara &raquo;, Les nouveaux christianismes en Afrique, Afrique contemporaine 252, 2014, p. 149-169.</p> <p>STROUBANTS (Jean-Pierre), &laquo; Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamiste &raquo;, article publi&eacute; dans le journal Le Monde, Bruxelles le 16 novembre 2015.</p> <p>VAILLANT (Frantz), &laquo; Jihadisme : processus de recrutement, mode d&rsquo;emploi &raquo;, article publi&eacute; sur le site de TV5 monde, le 5 mars 2015.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l&rsquo;homme, Droits de l&rsquo;homme, terrorisme et lutte antiterroriste, fiche information n&deg; 32, Gen&egrave;ve, novembre 2009, disponible en version &eacute;lectronique et document PDF sur : http://www.ohchr.org/Documents/Publications/Factsheet32FR.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>Karl MARX, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843, &Eacute;ditions Aubier, 8 janvier 1992.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>Mohamed-Ali ADRAOUI, Par-del&agrave; le discours : le salafisme en France, socialisation ou rupture d&#39;un groupe social ? Analyse de l&#39;&eacute;mergence d&#39;un nouveau visage de l&#39;islam en France, th&egrave;se pour le doctorat &agrave; l&rsquo;Institut d&rsquo;&eacute;tudes politiques de Paris (Science politique) 2011, 675 p.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>Consulter le site internet gouvernemental suivant : http://www.stop- djihadisme.gouv.fr/lutte-contre-terrorisme-radicalisation/prevention- radicalisation/comment-letat-lutte-t-il-contre</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a>Consulter le lien suivant : http://cat-int.org/</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a>Olivier CORTEN, M&eacute;thodologie du droit international public, Broch&eacute;, Ud libre poche, num&eacute;ro 8, Universit&eacute; de Bruxelles UDS, 29 septembre 2017, 291 p.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a>Charles CHAUMONT, Le droit des peuples de disposer d&rsquo;eux-m&ecirc;mes. M&eacute;thode d&rsquo;analyse du droit international, &Eacute;ditions A. Pedone, M&eacute;langes, 1er f&eacute;vrier 1994, 595 p.</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a>Denis ALLAND, Manuel de droit international public, PUF, droit fondamental administratif, 26 avril 2017, 290 pages.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a>Les cinq pri&egrave;res musulmanes de la journ&eacute;e.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a>La pri&egrave;re du vendredi.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a> La Communaut&eacute; des serviteurs du Tout mis&eacute;ricordieux.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a>Lire &agrave; ce propos de ce mot Constant HAMES, &laquo; Cheikh Hamallah ou Qu&#39;est-ce qu&#39;une confr&eacute;rie islamique (Tar&icirc;qa) ? &raquo; / Sheik Hamallah or What is an Islamic Brotherhood (Tar&icirc;qa) ? dans Archives de sciences sociales des religions, n&deg; 55/1, 1983. p. 67-83.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a>Le Groupe intergouvernemental d&#39;action contre le blanchiment d&#39;argent en Afrique de l&rsquo;Ouest (GIABA) a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; en 2000 par la conf&eacute;rence des chefs d&#39;Etat et de gouvernement de la Communaut&eacute; &eacute;conomique des Etats de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest (CEDEAO).</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a>Consulter le lien suivant : http://www.europe1.fr/international/comment-le-djihad-recrute-sur-le-web-1766093.</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a>Frantz VAILLANT, &laquo; Jihadisme : processus de recrutement, mode</p> <p>d&rsquo;emploi &raquo;, article publi&eacute; sur le site de TV5 monde, le 5 mars 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a>Benjamin ROGER, &laquo; Qui est Omar Diaby, le franco-s&eacute;n&eacute;galais recruteur de de djihadistes pour la Syrie ? &raquo; article publi&eacute; dans le journal Jeune Afrique, le 3 d&eacute;cembre 2014.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a>Jean-Pierre STROUBANTS, &laquo; Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamiste &raquo;, article publi&eacute; dans le journal Le Monde, Bruxelles le 16 novembre 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a>Fethi BENSLAMA, Un furieux d&eacute;sir de sacrifice, le surmusulman, &Eacute;ditions Seuil, le 15 janvier 2016, 160 p.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a>Op. cit., p. 66.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a>Un th&eacute;ologien, r&eacute;f&eacute;rent des mouvements salafistes qui&eacute;tistes et jihadistes, n&eacute; en 1263 et mort en 1328.</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a>Op. cit., p. 67.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a>Alain de BENOIST, Au-del&agrave; des droits de l&rsquo;Homme pour d&eacute;fendre les libert&eacute;s, &Eacute;ditions Pierre Guillaume Le Roux, avril 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a>Ibid., p. 10.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a>Idem.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a>Idem.</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a>Barth&eacute;l&eacute;my GAILLARD, &laquo; Les djihadistes de l&rsquo;&Eacute;tat islamique ont aussi leur grille de salaires &raquo;, article publi&eacute; sur le site de Europe 1, le 19 mars 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a>Matthieu OLIVIER, &laquo; Infographie, comment Boko Haram a chang&eacute; le Cameroun ? &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 16 novembre 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a>Mohamed BAZOUM, &laquo; Niger : des jeunes combattants de Boko Haram se sont rendus &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 27 d&eacute;cembre 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a>Mission multidimensionnelle int&eacute;gr&eacute;e des Nations unies pour la stabilisation au Mali.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a>Consulter le lien suivant : http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/katiba</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a>Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote32"> <p><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a>Jean-Christophe RUFIN, Katiba, &Eacute;ditions Flammarion, 2010, p. 22.</p> </div> <div id="sdfootnote33"> <p><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a>Christian SEIGNOBOS, &laquo; Boko Haram : innovations guerri&egrave;res depuis les monts Mandara &raquo;, Les nouveaux christianismes en Afrique, Afrique contemporaine 252, 2014, p. 149-169.</p> </div> <div id="sdfootnote34"> <p><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a>Op. cit., p. 162.</p> </div> <div id="sdfootnote35"> <p><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a>Mathilde LOTHE cit&eacute; dans Djihadisme en Afrique : le terrorisme oubli&eacute;, publi&eacute; le 24 mai 2016, Alain RODIER, directeur adjoint du centre fran&ccedil;ais de recherche sur le renseignement.</p> </div> <div id="sdfootnote36"> <p><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a>Emmanuel DECAUX, &laquo; L&#39;arr&ecirc;t de la Chambre de la Cour internationale de Justice dans l&#39;affaire du diff&eacute;rend frontalier Burkina-Faso c. R&eacute;publique du Mali, arr&ecirc;t du 22 d&eacute;cembre 1986 &raquo;, Annuaire fran&ccedil;ais de droit international, volume 32, 1986. p. 215-238.</p> </div> <div id="sdfootnote37"> <p><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a>&laquo; Tout peuple a droit &agrave; l&#39;existence. Tout peuple a un droit imprescriptible et inali&eacute;nable &agrave; l&#39;autod&eacute;termination. Il d&eacute;termine librement son statut politique et assure son d&eacute;veloppement &eacute;conomique et social selon la voie qu&#39;il a librement choisie &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote38"> <p><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a>L&rsquo;Alg&eacute;rie dans sa partie sud, le S&eacute;n&eacute;gal, la Mauritanie dans sa partie sud, le Mali, le Burkina Faso dans sa partie nord, le Niger, le Nigeria dans sa partie nord, le Cap Vert, le centre du Tchad, le centre du Soudan, l&rsquo;Erythr&eacute;e, le Somalie, le Djibouti, l&rsquo;&Eacute;thiopie.</p> </div> <div id="sdfootnote39"> <p><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a>Le dialecte le plus parl&eacute; au S&eacute;n&eacute;gal et en Gambie.</p> </div> <div id="sdfootnote40"> <p><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a>Expression en langue wolof qui signifie en fran&ccedil;ais Barcelone (Espagne) ou la mort.</p> </div> <div id="sdfootnote41"> <p><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a>Charte africaine des droits de l&rsquo;homme et des peuples disponible en version &eacute;lectronique et sur document PDF sur : http://www.un.org/fr/africa/osaa/pdf/au/afr_charter_human_people_rights_1981f.pdf.</p> </div> <div id="sdfootnote42"> <p><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a>Protocole sur la libre circulation, la r&eacute;sidence et l&rsquo;&eacute;tablissement dans la zone CEDEAO disponible en version &eacute;lectronique et sur document PDF sur le lien suivant : https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/ELECTRONIC/39769/114931/F1913314371/ORG-39769.pdf</p> </div> <div id="sdfootnote43"> <p><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a>Simon-Pierre Zogo NKADA, &laquo; La libre circulation des personnes : r&eacute;flexions sur l&#39;exp&eacute;rience de la C.E.M.A.C. et de la C.E.D.E.A.O. &raquo;, Revue internationale de droit &eacute;conomique 2011/1, t. XXV, p. 113-136. DOI 10.3917/ride.251.0113.</p> </div> <div id="sdfootnote44"> <p><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a>&laquo; La libert&eacute; consiste &agrave; pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas &agrave; autrui : ainsi, l&#39;exercice des droits naturels de chaque homme n&#39;a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la soci&eacute;t&eacute; la jouissance de ces m&ecirc;mes droits. Ces bornes ne peuvent &ecirc;tre d&eacute;termin&eacute;es que par la Loi. &raquo;</p> </div> <div id="sdfootnote45"> <p><a href="#sdfootnote45anc" name="sdfootnote45sym">45</a>Baba AHMED, &laquo; Le nord Mali doit-il s&rsquo;appeler officiellement l&rsquo;Azawad &raquo;, article publi&eacute; dans l&rsquo;hebdomadaire Jeune Afrique, le 3 avril 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote46"> <p><a href="#sdfootnote46anc" name="sdfootnote46sym">46</a>&laquo; Tout peuple a droit &agrave; l&#39;existence. Tout peuple a un droit imprescriptible et inali&eacute;nable &agrave; l&#39;autod&eacute;termination. Il d&eacute;termine librement son statut politique et assure son d&eacute;veloppement &eacute;conomique et social selon la voie qu&#39;il a librement choisie. &raquo;</p> </div> <div id="sdfootnote47"> <p><a href="#sdfootnote47anc" name="sdfootnote47sym">47</a>Article paru dans le Magazine de l&rsquo;Afrique http://www.54etats.com/actus/article/en-kiosque-le-1-mars-tous-unis-contre-le-terrorisme-2672/, qui mentionne une &eacute;tude de l&rsquo;UNOWA portant sur l&rsquo;urbanisation en Afrique de l&rsquo;Ouest &eacute;tablissait que la population ouest- africaine urbaine varie entre 16 % et pr&egrave;s de 60 % suivant les pays, et dans la plupart des pays la proportion de citadins est sup&eacute;rieure &agrave; 40 % de la population totale.</p> </div> <div id="sdfootnote48"> <p><a href="#sdfootnote48anc" name="sdfootnote48sym">48</a>Abraham Herv&eacute; DIOMPY, Le paradoxe de l&rsquo;internationalisation du droit constitutionnel en Afrique : r&eacute;flexions sur les interactions normatives, institutionnelles dans l&rsquo;espace CEDEAO, th&egrave;se de doctorat en droit public &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Bordeaux, soutenue le 19 janvier 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote49"> <p><a href="#sdfootnote49anc" name="sdfootnote49sym">49</a>L&rsquo;ECOMOG (Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group) est devenu une force permanente de la CEDEAO &agrave; partir de 1999.</p> </div> <div id="sdfootnote50"> <p><a href="#sdfootnote50anc" name="sdfootnote50sym">50</a>Consulter le lien suivant : https://www.peinedemort.org/document/4470/Rapport_initial_presente_lArabie_Saoudite_Comite_droits_l-enfant.</p> </div> <div id="sdfootnote51"> <p><a href="#sdfootnote51anc" name="sdfootnote51sym">51</a> Consulter le lien suivant : http://library.islamweb.net/frh/index.php?page=articles&amp;id=194890.</p> </div> <div id="sdfootnote52"> <p><a href="#sdfootnote52anc" name="sdfootnote52sym">52</a>Alain ANTIL, chercheur responsable du programme Afrique subsaharienne &agrave; l&rsquo;Institut fran&ccedil;ais des Relations Internationales, dans son intervention sur &laquo; fronti&egrave;res et s&eacute;curit&eacute; &raquo;, Forum de Dakar.</p> </div> <div id="sdfootnote53"> <p><a href="#sdfootnote53anc" name="sdfootnote53sym">53</a>Lire l&rsquo;article de Jean-No&euml;l GUIGNARD de l&rsquo;observatoire g&eacute;opolitique des drogues &laquo; D&eacute;finition de l&rsquo;argent sale &raquo; disponible sur : http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-640.html. Par ailleurs le blanchiment des capitaux est selon Babacar NDIAYE &laquo; une pratique qui vise &agrave; introduire dans les circuits financiers et &eacute;conomiques des fonds de provenance illicite qui ont &eacute;t&eacute; acquis par des man&oelig;uvres d&eacute;lictuelles et criminelles &raquo;.</p> </div> <div id="sdfootnote54"> <p><a href="#sdfootnote54anc" name="sdfootnote54sym">54</a>Rappelons que les divergences, entre l&rsquo;Occident, les &Eacute;tats arabes et islamiques se trouvent dans les int&eacute;r&ecirc;ts et les m&eacute;thodes que les divergences sont &agrave; d&eacute;celer.</p> </div>