<p>La l&eacute;gitimit&eacute; du Cameroun dans le cadre de la lutte contre Boko Haram ne se discute pas. En tant qu&rsquo;&Eacute;tat exer&ccedil;ant le monopole de la violence l&eacute;gitime, celui-ci est d&rsquo;office qualifi&eacute; pour agir l&eacute;gitimement et d&eacute;fendre son int&eacute;grit&eacute;, sa territorialit&eacute;, sa centralit&eacute; et son autorit&eacute;. Examiner la l&eacute;gitimation revient &agrave; mettre en exergue le processus par lequel le Cameroun parvient &agrave; obtenir la reconnaissance et l&rsquo;am&eacute;nit&eacute; de ses pairs. Cette reconnaissance lui permet d&rsquo;agir conform&eacute;ment aux r&eacute;f&eacute;rentiels politiques et strat&eacute;giques structurant et conditionnantle comportement des acteurs dans la lutte contre le terrorisme international.</p> <p>La lutte contre Boko Haram ne s&rsquo;op&egrave;re donc pas ex nihilo pour le Cameroun. Elle s&rsquo;inspire et s&rsquo;appuie sur un ensemble d&rsquo;instruments de r&eacute;gulation et de m&eacute;canismes de protection dont l&rsquo;existence structure le dispositif strat&eacute;gique visant &agrave; l&rsquo;encadrer et &agrave; la l&eacute;gitimer. La diplomatie discr&egrave;te et secr&egrave;te ne suffit plus pour r&eacute;soudre les probl&egrave;mes de s&eacute;curit&eacute; dans le contexte mondial actuel. En v&eacute;rit&eacute;, celui-ci est constitu&eacute; d&rsquo;acteurs multiformes nouveaux, de p&ocirc;les de diffusion du d&eacute;sordre vari&eacute;s et d&rsquo;enjeux multidimensionnels. Aussi, est-il fait de nouveaux modes d&rsquo;action et des m&eacute;canismes diplomatiques traditionnels qui apparaissent inappropri&eacute;s ou inadapt&eacute;s &agrave; la conjoncture mondiale et r&eacute;gionale actuelle. Celle-ci est frapp&eacute;e par une forte exigence de renouvellement, de solidarit&eacute; dans le sillage, malheureusement, de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t national. La menace transnationale Boko Haram oblige le Cameroun &agrave; s&rsquo;inscrire dans un quasi-multilat&eacute;ralisme &agrave; grande vitesse pour engranger l&rsquo;assentiment g&eacute;n&eacute;ral le plus &eacute;largi possible et disposer de la reconnaissance de la communaut&eacute; internationale. Ceci est une exigence pour cet &Eacute;tat victime d&rsquo;agression terroriste, &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e du tunnel de l&rsquo;implosion, et donc de la l&eacute;gitim&eacute; au recours effectif de la puissance de feu.</p> <p>Si dans le cas de la lutte contre Boko Haram la diplomatie des sommets semble avoir &eacute;t&eacute; mobilis&eacute;e par le Cameroun comme outil d&rsquo;exhortation internationale, il convient de mettre en garde la communaut&eacute; strat&eacute;gique nationale sur les enjeux souterrains. En profitant des sommets comme ar&egrave;ne d&rsquo;expression, de mobilisation et cadre d&rsquo;opportunit&eacute; pour peser ou influencer les d&eacute;cisions &agrave; l&rsquo;endroit de la secte Boko Haram, la lucidit&eacute; strat&eacute;gique, ou mieux, la profondeur strat&eacute;gique du Cameroun doit &ecirc;tre clairement actionn&eacute;e en termes de veille strat&eacute;gique.</p> <p>En v&eacute;rit&eacute;, l&rsquo;analyse de la conduite internationale, r&eacute;gionale, sous r&eacute;gionale, nationale et locale du Cameroun dans l&rsquo;optique de faire face &agrave; Boko Haram montre que ce pays a hi&eacute;rarchis&eacute; son processus de l&eacute;gitimation et de l&eacute;galisation du recours &agrave; la force. C&rsquo;est le cas en recevant la reconnaissance de ses pairs, mais aussi en engrangeant l&rsquo;adh&eacute;sion de ses populations pour agir sur le ph&eacute;nom&egrave;ne en b&eacute;n&eacute;ficiant de la faveur n&eacute;cessaire. La participation, l&rsquo;organisation ou le respect des d&eacute;cisions des sommets et des r&eacute;unions internationales soient-elles gouvernementales ou multilat&eacute;rales, forge l&rsquo;essence m&ecirc;me de la l&eacute;gitimation de la r&eacute;ponse camerounaise au ph&eacute;nom&egrave;ne Boko Haram.</p> <p>En d&eacute;montrant comment le Cameroun a proc&eacute;d&eacute; pour justifier et b&eacute;n&eacute;ficier de l&rsquo;obligeance de ses pairs, le pr&eacute;sent travail d&eacute;fend l&rsquo;id&eacute;e selon laquelle le processus de l&eacute;gitimation du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram est entach&eacute; par une double consid&eacute;ration d&rsquo;ordre strat&eacute;gique et structurel. Sur le plan strat&eacute;gique, il montre que l&rsquo;action du Cameroun a pris v&eacute;ritablement corps apr&egrave;s le sommet de Paris du 17 mai 2014 organis&eacute; par la France et dont l&rsquo;ensemble des initiatives prises par le Cameroun en d&eacute;pend jusqu&rsquo;&agrave; ce jour. Ce qui le plonge unilat&eacute;ralement, mais aussi collectivement, avec ses pairs du bassin du lac Tchad, dans un nouvel abysse de d&eacute;pendance caract&eacute;ris&eacute;e au regard de la configuration des tenants du discours antiterroriste mondial pr&eacute;sents &agrave; Paris. Au plan structurel, l&rsquo;id&eacute;e se consolide par l&rsquo;hypoth&egrave;se du complexe s&eacute;curitaire pr&eacute;valant ou de l&rsquo;interd&eacute;pendance s&eacute;curitaire manifeste dans le cas d&rsquo;esp&egrave;ce. Au fond, ce processus de l&eacute;gitimation ne sert que de paravent pour faciliter l&rsquo;ancrage des logiques de domination et surtout de l&eacute;gitimation de l&rsquo;internationale occidentale dans les politiques de reconstruction se pointant &agrave; l&rsquo;horizon. En convoquant la m&eacute;thode g&eacute;opolitique au sens de Fran&ccedil;ois Thual<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a> nous pourrons, tel que le postule cette m&eacute;thode, identifier les acteurs, analyser leurs motivations, d&eacute;crire leurs intentions, rep&eacute;rer les alliances en gestation, ou, au contraire, les alliances en voie de d&eacute;construction, quelle que soit l&rsquo;&eacute;chelle<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a>. Elle permettra &eacute;galement de canaliser et d&rsquo;organiser la pr&eacute;sente &eacute;tude et de ressortir ou d&rsquo;identifier les dispositifs de l&eacute;gitimation mobilis&eacute;s par l&rsquo;&Eacute;tat du Cameroun pour lutter contre la secte islamiste Boko Haram. Le recours au constructivisme s&eacute;curitaire de Keith Krause sera convoqu&eacute; pour savoir comment le Cameroun comprend la question, comment il d&eacute;finit ses int&eacute;r&ecirc;ts et comment il per&ccedil;oit les fondements de son action. Ainsi aurons &ndash;nous l&rsquo;occasion de comprendre &agrave; travers la pr&eacute;sente analyse que le processus de l&eacute;gitimation s&rsquo;est op&eacute;r&eacute; en mobilisant la diplomatie (I), les normes et les principes (II).</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h2>I. Le dispositif politico-diplomatique</h2> <p>Il s&rsquo;agit de relever le mouvement diplomatique opt&eacute; par le Cameroun dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. Multilat&eacute;ral et bilat&eacute;ral, ce dispositif diplomatique permet de rendre compte des trajectoires diplomatiques de la l&eacute;gitimation internationale (A) et des pistes diplomatiques de la l&eacute;gitimation r&eacute;gionale et sous r&eacute;gionale (B) mobilis&eacute;es par le Cameroun afin d&rsquo;endiguer le ph&eacute;nom&egrave;ne Boko Haram.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h3>A. La l&eacute;gitimation par la diplomatie</h3> <p>Elle proc&egrave;de du sommet de l&rsquo;Elys&eacute;e (1), des r&eacute;unions minist&eacute;rielles subs&eacute;quentes au sommet (2) et des soutiens internationaux (3).</p> <p>&nbsp;</p> <h4>1. Le sommet de l&rsquo;Elys&eacute;e</h4> <p>L&rsquo;adh&eacute;sion et le respect des r&eacute;solutions internationales est un processus efficace de l&eacute;gitimation de l&rsquo;action internationale d&rsquo;un acteur dans la sc&egrave;ne internationale. Suivant ce principe, le Cameroun n&rsquo;a pas manqu&eacute; le coche en saisissant la br&egrave;che offerte &agrave; travers l&rsquo;organisation du sommet de l&rsquo;Elys&eacute;e. Dans l&rsquo;optique d&rsquo;&eacute;laborer une strat&eacute;gie r&eacute;gionale de lutte contre Boko Haram, l&rsquo;ensemble des chefs d&rsquo;&Eacute;tat du Niger, Cameroun, Nigeria, Tchad et B&eacute;nin, r&eacute;unis sous la pr&eacute;sidence de Fran&ccedil;ois Hollande, alors pr&eacute;sident de la R&eacute;publique fran&ccedil;aise, accompagn&eacute; par les repr&eacute;sentants des USA, de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, de la Grande-Bretagne et de quelques institutions internationales et financi&egrave;res, &agrave; Paris le 17 mai 2014, s&rsquo;est rendu dans la capitale fran&ccedil;aise pour marquer et affirmer leur solidarit&eacute; et leur opini&acirc;tret&eacute; &agrave; vaincre le ph&eacute;nom&egrave;ne dont l&rsquo;ampleur et les effets tendaient vers une r&eacute;gionalisation.</p> <p>&Agrave; l&rsquo;issue du sommet, un plan d&rsquo;action globale visant une projection &agrave; court, moyen et long terme et consistant &agrave; mutualiser les moyens d&eacute;di&eacute;s dans chaque &Eacute;tat au renseignement ainsi que les capacit&eacute;s op&eacute;rationnelles pour &ecirc;tre capable d&rsquo;intervenir et de r&eacute;pondre efficacement au danger a &eacute;t&eacute; propos&eacute;. Aussi, retiendra-t-on du sommet et des mots de Fran&ccedil;ois Hollande, que les op&eacute;rations seraient centralis&eacute;es &agrave; partir du Tchad. A cette rencontre, cinq principales mesures ont &eacute;t&eacute; &eacute;nonc&eacute;es. Elles recommandaient aux &Eacute;tats de proc&eacute;der &agrave; des patrouilles coordonn&eacute;es, de mettre en place un syst&egrave;me de partage du renseignement, de mettre en place des m&eacute;canismes d&rsquo;&eacute;changes d&rsquo;information sur les trafics d&rsquo;armes, de renforcer les mesures de s&eacute;curisation des stocks des arm&eacute;es et de mettre en place des m&eacute;canismes de surveillance des fronti&egrave;res et cr&eacute;er une cellule de fusion du renseignement.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h4>2. Les r&eacute;unions internationales subs&eacute;quentes au sommet</h4> <p>Pour suivre et &eacute;valuer les mesures prises &agrave; cette conf&eacute;rence et s&rsquo;en saisir d&eacute;finitivement au niveau r&eacute;gional, se sont tenues successivement des r&eacute;unions minist&eacute;rielles &agrave; Londres et &agrave; Washington (a), &agrave; Abuja (b), puis &agrave; Niamey (c).</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h5>a. Londres et Washington</h5> <p>Les r&eacute;unions internationales marquent en g&eacute;n&eacute;ral &laquo; la volont&eacute; politique de se saisir d&rsquo;une probl&eacute;matique sp&eacute;cifique aux dimensions globales<a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a> &raquo;. C&rsquo;est pr&eacute;cis&eacute;ment le cas avec le dossier Boko Haram qui a justifi&eacute; les rencontres de Londres et de Washington, malgr&eacute; la diff&eacute;rence de formes, dans ces capitales majeures du monde anglo- saxon. En effet dans le but de maintenir active la plate-forme cr&eacute;&eacute;e par le sommet de Paris, le ministre britannique des Affaires &eacute;trang&egrave;res et directeur Afrique au Foreign and Commonwealth Office, Nic Hailey, a rencontr&eacute; le premier ministre camerounais Phil&eacute;mon Yang le 02 juin 2014 &agrave; Yaound&eacute; pour lui annoncer la tenue d&rsquo;une r&eacute;union &agrave; Londres une semaine plus tard dans le cadre du suivi du sommet de Paris.</p> <p>&Agrave; Washington, le format &eacute;tait diff&eacute;rent et la forme mieux voil&eacute;e. M&ecirc;me si elle intervenait dans le cadre d&rsquo;un vaste programme sous l&rsquo;auspice d&rsquo;un Forum, la r&eacute;union de Washington du 5 ao&ucirc;t 2014 a &eacute;t&eacute; tout aussi strat&eacute;gique et fondamentale dans le processus de l&eacute;gitimation du Cameroun &agrave; recourir &agrave; la force face &agrave; Boko Haram et la qu&ecirc;te de renforcement de la p&eacute;n&eacute;tration interr&eacute;gionale am&eacute;ricaine dans le bassin du lac Tchad et pr&eacute;server son contr&ocirc;le des enjeux et des d&eacute;fis globaux puisque la logique g&eacute;opolitique de puissance, de sp&eacute;cificit&eacute; n&rsquo;est jamais loin. Intervenant lors de la r&eacute;union consacr&eacute;e &agrave; la lutte contre Boko Haram sur le th&egrave;me &laquo; paix et stabilit&eacute; r&eacute;gionales &raquo;, le pr&eacute;sident camerounais, pr&eacute;sent &agrave; ladite c&eacute;r&eacute;monie, a fait savoir que le Cameroun &eacute;tait conscient de l&rsquo;ampleur de la menace et donc des incursions de Boko Haram. &Agrave; cet effet, il a indiqu&eacute; que des dispositions avaient &eacute;t&eacute; prises pour d&eacute;fendre son pays. Pour lui, il s&rsquo;agit d&rsquo;un ph&eacute;nom&egrave;ne transnational qui appelle aussi &agrave; une r&eacute;ponse transnationale.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h5>b. La r&eacute;union minist&eacute;rielle d&rsquo;Abuja</h5> <p>&Agrave; Abuja, la r&eacute;union internationale contre Boko Haram du 23 septembre 2014 a vu la participation des ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res du B&eacute;nin, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria. Prenaient &eacute;galement part &agrave; cette rencontre, des repr&eacute;sentants am&eacute;ricains, fran&ccedil;ais, britanniques, chinois et Canadiens, ainsi que ceux de l&rsquo;ONU, de l&rsquo;Union africaine, de la CEDEAO et de l&rsquo;Organisation de la coop&eacute;ration islamique. Cette forte mobilisation de la communaut&eacute; internationale en terre nig&eacute;riane s&rsquo;est impos&eacute;e dans un contexte o&ugrave; la secte poursuivait son avanc&eacute;e fulgurante sur la sc&egrave;ne de l&rsquo;occupation de certains espaces au Nigeria, cr&eacute;ant une situation de d&eacute;sordre aux fronti&egrave;res et villages voisins camerounais. Alors que cette rencontre visait &agrave; &laquo; faire le point sur la mise en &oelig;uvre des mesures d&eacute;cid&eacute;es lors des pr&eacute;c&eacute;dentes r&eacute;unions<a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a> &raquo; organis&eacute;es dans la souche du sommet de Paris en mai 2014 pour endiguer l&rsquo;extr&eacute;misme violent port&eacute; par Boko Haram, l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; devenait de plus en plus inqui&eacute;tante dans certains espaces transfrontaliers notamment entre le Cameroun et le Nigeria.</p> <h5><br /> c. La r&eacute;union minist&eacute;rielle de Niamey</h5> <p>Quant &agrave; la r&eacute;union de Niamey du 20 janvier 2015, elle est organis&eacute;e au lendemain du Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations unies du 19 janvier 2015 &agrave; l&rsquo;issue de laquelle l&rsquo;escalade de la violence observ&eacute;e par le biais des attaques perp&eacute;tr&eacute;es par Boko Haram, ainsi que l&rsquo;amplification des attaques dans la r&eacute;gion du Bassin du lac Tchad et dans l&rsquo;extr&ecirc;me-nord Cameroun ont &eacute;t&eacute; &eacute;nergiquement condamn&eacute;es</p> <p>&Agrave; Abuja et &agrave; Niamey, les pays du bassin du lac Tchad ont compris que la menace &eacute;tait grandissante et qu&rsquo;il fallait &agrave; tout prix l&rsquo;endiguer avant qu&rsquo;il ne soit trop tard. Au regard des priorit&eacute;s humanitaires, le Cameroun s&rsquo;est engag&eacute; &agrave; ouvrir une porte au plan bilat&eacute;ral avec des pays d&rsquo;Europe, d&rsquo;Am&eacute;rique et d&rsquo;Eurasie afin de b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;aides multiformes. Ces soutiens confirmant ainsi sa strat&eacute;gie internationale des moyens, lui a permis non seulement de renforcer ses liens avec certains &eacute;tats, mais aussi de promouvoir ses int&eacute;r&ecirc;ts et de structurer ses n&eacute;gociations.</p> <p>Toute cette diplomatie des rencontres &eacute;quivalant au fond &agrave; une forme politique de domination, aura donn&eacute; au Cameroun, la possibilit&eacute; de faire admettre son droit originel &agrave; l&rsquo;emploi de la violence conform&eacute;ment aux r&egrave;gles existantes, d&rsquo;acqu&eacute;rir de nouveaux de partenaires et surtout, de pr&eacute;ciser les contours de son intervention. Si la dimension multilat&eacute;rale de la diplomatie des sommets offrait l&rsquo;opportunit&eacute; d&rsquo;harmoniser sa perception de la lutte avec les priorit&eacute;s strat&eacute;giques mondiales, elle aura donn&eacute; au Cameroun, la possibilit&eacute; de marquer sa pr&eacute;sence aupr&egrave;s de certains &Eacute;tats occidentaux. Mais aussi a-t-elle permis d&rsquo;engranger la consid&eacute;ration et l&rsquo;estime n&eacute;cessaires pour fid&eacute;liser l&rsquo;appartenance et la garantie du respect des pr&eacute;ceptes assortis de ces rencontres.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h4>3. Les soutiens internationaux</h4> <p>Avec l&rsquo;action du Japon, de la Russie, de l&#39;Allemagne, des &Eacute;tats- Unis d&#39;Am&eacute;rique, de la Chine ou encore d&rsquo;Isra&euml;l entre autres, il appara&icirc;t que le Cameroun a pu op&eacute;rer &agrave; la fois des &eacute;changes multilat&eacute;raux tout en maintenant une posture bilat&eacute;rale. La diplomatie des sommets ou des rencontres lui aura offert une ar&egrave;ne d&rsquo;expression de ses besoins et la possibilit&eacute; d&rsquo;engranger l&rsquo;aide de pays venant d&rsquo;Europe (a), d&rsquo;Am&eacute;rique (b) et d&rsquo;Eurasie (c).</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h5>a. En Europe : la France et l&rsquo;Allemagne</h5> <p>En Europe, la France et l&rsquo;Allemagne parmi tant d&rsquo;autres pays se sont montr&eacute;es particuli&egrave;rement &laquo; g&eacute;n&eacute;reuses &raquo; vis-&agrave;-vis du Cameroun en lui exprimant en permanence leur solidarit&eacute; dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.</p> <p>Avec la France, le Cameroun partage une longue tradition d&rsquo;amiti&eacute; et de coop&eacute;ration qui s&rsquo;&eacute;tend &agrave; plusieurs secteurs et dont les liens aujourd&rsquo;hui sont fortement ancr&eacute;s dans les m&oelig;urs des habitants des deux pays et dans les pratiques bilat&eacute;rales. Pour la France, le Cameroun est un ami pour lequel elle ne cessera de faire le choix d&rsquo;op&eacute;rer avec ce pays<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a>. Le samedi 21 f&eacute;vrier 2015, alors que l&rsquo;ensemble des r&eacute;unions du suivi des conclusions du sommet de Paris de mai 2014 avaient &eacute;t&eacute; achev&eacute;es, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique du Cameroun, Paul Biya a re&ccedil;u en audience, Laurent Fabius alors ministre fran&ccedil;ais des Affaires Etrang&egrave;res et du D&eacute;veloppement International, en visite de 48h. Il s&rsquo;agissait d&rsquo;aborder la question de la s&eacute;curit&eacute; dans la r&eacute;gion et &agrave; l&rsquo;international et de profiter pour &eacute;valuer l&rsquo;&eacute;tat des relations &eacute;conomiques entre les deux pays respectifs.</p> <p>Dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, la solidarit&eacute; exprim&eacute;e par la France ne se limite pas &agrave; la r&eacute;ponse militaire. Elle se d&eacute;ploie &eacute;galement au plan humanitaire et globalement, dans la gestion du ph&eacute;nom&egrave;ne. Ainsi traite-t-elle, des initiatives de reconstruction ou de stabilisation postconflit. &Agrave; ce titre, la France et le Cameroun se sont d&rsquo;ailleurs engag&eacute;s pour appuyer le redressement local de l&rsquo;extr&ecirc;me- nord.</p> <p>En novembre 2014, l&rsquo;Allemagne fait un don important de mat&eacute;riel militaire au Cameroun en guise de soutien dans la lutte contre Boko Haram. C&rsquo;est &agrave; la base a&eacute;rienne de Yaound&eacute; que le ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; la pr&eacute;sidence charg&eacute; de la d&eacute;fense de l&rsquo;&eacute;poque, Edgar Alain Mebe Ngo&rsquo;o et l&rsquo;ambassadeur de l&rsquo;Allemagne au Cameroun Klaus-Ludwig Keferstein, proc&egrave;dent &agrave; la remise et &agrave; la r&eacute;ception officielles dudit mat&eacute;riel. Il s&rsquo;agissait de soixante jeep Wolf et de soixante camions Unimog, tous fabriqu&eacute;s par le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz, et con&ccedil;us pour rouler sur tous les terrains. Pour l&rsquo;ambassadeur de l&rsquo;Allemagne au Cameroun, il s&rsquo;agissait d&rsquo;aller au- del&agrave; de la coop&eacute;ration traditionnelle entre les deux pays et de saluer l&rsquo;engagement du Cameroun &agrave; la pr&eacute;servation de la paix &agrave; travers le monde<a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a>.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h5>b. En Eurasie : la Russie, la Chine et le Japon</h5> <p>Le vendredi 29 mai 2015, Nicolay Ratsiborinsky, ambassadeur de la R&eacute;publique de Russie au Cameroun a &eacute;t&eacute; re&ccedil;u en audience par Paul Biya. Celui-ci portait un pli ferm&eacute; du pr&eacute;sident Vladimir Poutine adress&eacute; &agrave; son homologue camerounais. Tout au long de cet entretien, il a &eacute;t&eacute; question de faire le point sur l&rsquo;&eacute;tat des relations entre ces pays. &Eacute;voquant les encouragements de son pays envers le Cameroun et la r&eacute;gion &agrave; propos de leur union dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste, il a f&eacute;licit&eacute; le chef de l&rsquo;Etat pour les initiatives prises au niveau national et a lui a rassur&eacute; du soutien de son pays dans cette lutte. Cette aide n&rsquo;a pas tard&eacute; &agrave; se manifester. En effet, la Russie a promis d&rsquo;&eacute;quiper le Cameroun avec &laquo; un armement militaire high-tech, de derni&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration. Cela englobe la dotation d&rsquo;une artillerie lourde, de missiles, de la couverture antia&eacute;rienne, d&rsquo;un syst&egrave;me antia&eacute;rien de missiles, de canons et du mat&eacute;riel roulant blind&eacute; pour le transport des troupes<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a> &raquo;. Aussi, a-t-elle d&eacute;cid&eacute; sous la houlette d&rsquo;instructeurs russes, de former des civils et militaires camerounais &agrave; l&rsquo;utilisation de cet arsenal de derni&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a>.</p> <p>La Chine quant &agrave; elle a &eacute;norm&eacute;ment subi les contrecoups<a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a> de la guerre contre Boko Haram dans la r&eacute;gion<a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a> malgr&eacute; cela, elle a tenu &agrave; &ecirc;tre pr&eacute;sente &agrave; l&rsquo;appel des aides bilat&eacute;rales en ce qui concerne le Cameroun. Cela s&rsquo;est, par exemple, mat&eacute;rialis&eacute; par le don de 4,5 milliards offert pour contribuer au renforcement des capacit&eacute;s op&eacute;rationnelles de maintien de la paix et de la s&eacute;curit&eacute; dans le pays. Ces fonds serviront plus tard &agrave; l&rsquo;acquisition d&rsquo;armes et des munitions<a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a>.</p> <p>En mars 2017, le Japon a r&eacute;it&eacute;r&eacute; son soutien au Cameroun dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram en accordant un financement de 6,21 millions de dollars dans l&rsquo;optique de contenir la double crise s&eacute;curitaire et humanitaire qui s&eacute;vit dans la r&eacute;gion de l&rsquo;extr&ecirc;me-nord. Ces fonds permettront au Cameroun de g&eacute;rer les questions relatives aux r&eacute;fugi&eacute;s nig&eacute;rians et centrafricains et &agrave; la protection des d&eacute;plac&eacute;s via la prise en charge des cat&eacute;gories sp&eacute;cifiques de victimes de la guerre par les humanitaires<a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a>.</p> <h5>c. L&rsquo;engagement des USA envers le Cameroun dans la lutte contre Boko Haram</h5> <p>Le pr&eacute;sident am&eacute;ricain Barack Obama avait entrepris d&rsquo;envoyer, pour une dur&eacute;e ind&eacute;termin&eacute;e, trois cents militaires au Cameroun, pour lutter contre Boko Haram. Cependant il ne s&rsquo;agissait pas d&rsquo;hommes de terrain mieux, de troupes combattantes. Ils avaient pour mission d&rsquo;aider au renseignement et d&rsquo;op&eacute;rer la surveillance par voie a&eacute;rienne.</p> <p>Plus tard, le 16 octobre 2015, Paul Biya re&ccedil;oit en audience le g&eacute;n&eacute;ral David Rodriguez, commandant de l&rsquo;US Africa Command (commandement am&eacute;ricain en Afrique) dans le cadre de l&rsquo;annonce des trois cents militaires am&eacute;ricains signal&eacute;s ci-dessus. Cette rencontre plac&eacute;e sous le signe de la consolidation du soutien am&eacute;ricain au Cameroun a permis au g&eacute;n&eacute;ral am&eacute;ricain de r&eacute;affirmer la d&eacute;termination des &Eacute;tats-Unis &agrave; &oelig;uvrer aux c&ocirc;t&eacute;s du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram et de saluer ainsi le courage et le professionnalisme des forces de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; camerounaises engag&eacute;es dans la lutte contre le groupe terroriste<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a>. Sur le plan mat&eacute;riel, les USA ont, entre autres, offert deux avions C-208 CESSNA &agrave; l&rsquo;arm&eacute;e camerounaise. En 2019, l&rsquo;aide am&eacute;ricaine est r&eacute;duite, car la poursuite des &eacute;v&eacute;nements sur le terrain est entach&eacute;e par la question des droits de l&rsquo;homme qui divise. Le gouvernement am&eacute;ricain d&eacute;cide de r&eacute;duire de 17 millions de dollars, le budget de l&#39;aide militaire et s&eacute;curitaire attribu&eacute;e au Cameroun pour marquer sa d&eacute;sapprobation &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des violations des droits de l&rsquo;homme pour lesquelles l&rsquo;arm&eacute;e camerounaise est index&eacute;e<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a>.</p> <h3>B. Les trajectoires de la l&eacute;gitimation par la diplomatie &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle r&eacute;gionale et sous r&eacute;gionale</h3> <h4>1. Les sommets des chefs d&rsquo;&Eacute;tat de la Commission du Bassin du Lac Tchad et du B&eacute;nin</h4> <p>Cr&eacute;&eacute;e en 1962, la CBLT avait pour mission inscrite dans son mandat de promouvoir l&rsquo;int&eacute;gration r&eacute;gionale, la pr&eacute;servation de la paix et de la s&eacute;curit&eacute; et la pr&eacute;vention et la r&eacute;solution des conflits dans la r&eacute;gion. C&rsquo;est &agrave; donc &agrave; ce titre que les pays membres se mobilisent autour de la table des discussions chaque fois l&rsquo;occasion s&rsquo;impose pour d&eacute;cider de l&rsquo;orientation et de la direction des politiques de s&eacute;curit&eacute; &agrave; impl&eacute;menter pour que r&egrave;gne la paix et la s&eacute;curit&eacute; dans cet espace. Et donc, la cr&eacute;ation de la Force multinationale de s&eacute;curit&eacute;, en 1994, est l&rsquo;une des pierres angulaires du processus de s&eacute;curisation du bassin.</p> <p>Le 7 octobre 2014, Issoufou Mahamadou, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique du Niger et pr&eacute;sident en exercice de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT), pr&eacute;sidera au palais des congr&egrave;s de Niamey, les travaux du sommet extraordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernements des pays membres de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT) et du B&eacute;nin. Ce sommet se tenait en pr&eacute;sence de ses homologues les pr&eacute;sidents Idriss Deby Itno de la R&eacute;publique du Tchad, Goodluck Ebele Jonathan de la R&eacute;publique f&eacute;d&eacute;rale du Nigeria, Thomas Yayi Boni de la R&eacute;publique du B&eacute;nin, du ministre de la D&eacute;fense de la R&eacute;publique du Cameroun, repr&eacute;sentant le pr&eacute;sident, Paul Biya et de M. Sanusi Imran Abdoulahi, secr&eacute;taire ex&eacute;cutif de la CBLT. Il s&rsquo;agissait pour ces chefs d&rsquo;Etat, de prendre des mesures communes dans le cadre de la lutte contre Boko Haram qui s&eacute;vit dans la r&eacute;gion afin de &laquo; r&eacute;tablir la paix et la s&eacute;curit&eacute; dans le bassin du lac Tchad<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a> &raquo;.</p> <p>Apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; repr&eacute;sent&eacute; par le ministre de la D&eacute;fense du Cameroun &agrave; Niamey, le pr&eacute;sident Paul Biya se fera repr&eacute;sent&eacute; une fois de plus dans la capitale tchadienne dans le cadre du sommet de haute facture strat&eacute;gique<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a> de la commission du bassin du lac Tchad et du B&eacute;nin du 29 novembre 2018 tenu &agrave; Ndjamena. Ce sommet est sp&eacute;cial, car il &eacute;tait question pour ces pays, au regard de la m&eacute;tamorphose de la menace sur le th&eacute;&acirc;tre des op&eacute;rations et de l&rsquo;amplification de sa capacit&eacute; de nuisance, de modifier l&rsquo;approche, ou mieux, de revoir la strat&eacute;gie de lutte contre Boko Haram<a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a>.</p> <p>Lors du sommet extraordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernement de la CBLT et du B&eacute;nin du 15 d&eacute;cembre 2018 tenu &agrave; Abuja, ces derniers ont d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer &laquo; le processus de mise en &oelig;uvre de la strat&eacute;gie r&eacute;gionale de stabilisation des zones du bassin du lac Tchad affect&eacute;es par la crise de Boko Haram<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a> &raquo;.</p> <p>&Agrave; cette r&eacute;union, sans oublier la r&eacute;it&eacute;ration de l&rsquo;aide internationale &agrave; l&rsquo;endroit de la CBLT/FMM<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a>, les dirigeants de la r&eacute;gion ont tenu &agrave; reconna&icirc;tre le r&ocirc;le important jou&eacute; par les chefs traditionnels ou les leaders communautaires dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. Pour les chefs d&rsquo;&Eacute;tat, il &eacute;tait imp&eacute;rieux de recommander aux acteurs op&eacute;rationnels de recourir &agrave; leur soutien dans le cadre de ladite lutte<a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a>.<br /> &nbsp;</p> <h4>2. Les d&eacute;clarations, les r&eacute;unions r&eacute;gionales et leurs r&eacute;solutions</h4> <p>La gestion du ph&eacute;nom&egrave;ne Boko Haram est aliment&eacute;e ou inspir&eacute;e par des d&eacute;clarations issues des r&eacute;unions r&eacute;gionales dont l&rsquo;objectif est de r&eacute;guler la conduite des acteurs sur le th&eacute;&acirc;tre des op&eacute;rations. Alors que ces instruments recherchent une certaine compatibilit&eacute; et efficience pour garantir l&rsquo;efficacit&eacute; et la pertinence des choix strat&eacute;giques, ils permettent non seulement de signifier l&rsquo;&eacute;tat de guerre par le biais d&rsquo;une d&eacute;claration de guerre (a), de rappeler des engagements pris dans le cadre des r&eacute;unions r&eacute;gionales (b) et de marteler la posture strat&eacute;gique r&eacute;gionale face au ph&eacute;nom&egrave;ne par le biais des r&eacute;solutions(c).</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h5>a. La d&eacute;claration de guerre de Paul Biya</h5> <p>Afin de ne pas brouiller la ligne entre &eacute;tat de paix et &eacute;tat de guerre au Cameroun, le pr&eacute;sident Paul Biya saisit la tribune offerte lors du sommet de Paris pour d&eacute;clarer la guerre &agrave; Boko Haram. Si dans le temps, cette commodit&eacute; relevait des situations inter&eacute;tatiques, le contexte actuel offre &agrave; cette pratique une valeur peu ou prou symbolique de l&eacute;gitimation et de justification d&rsquo;un &eacute;tat ou d&rsquo;une situation d&rsquo;officialisation de la violence l&eacute;gitime &agrave; l&rsquo;encontre d&rsquo;un ennemi identifi&eacute; et connu.</p> <h5>b. Les r&eacute;unions techniques r&eacute;gionales sur la lutte contre Boko Haram</h5> <p>Il s&rsquo;agit des rencontres organis&eacute;es entre les ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res et de la D&eacute;fense ou de la r&eacute;union des experts sur la FMM.</p> <p>Au plan technique le Cameroun a assist&eacute; &agrave; d&rsquo;importantes rencontres sur Boko Haram o&ugrave; se discutait de l&rsquo;op&eacute;rationnalisation de la lutte contre la secte. Le 14 octobre 2014, les ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res et de la D&eacute;fense des pays membres de la CBLT et du B&eacute;nin se sont retrouv&eacute;s avant-hier &agrave; Abuja au Nigeria pour planter le d&eacute;cor d&rsquo;un cadre juridique de lutte contre la secte. Au fond, il s&rsquo;agissait de proposer un projet de r&eacute;solution &agrave; soumettre &agrave; l&rsquo;Union africaine (UA) et au Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations unies, &agrave; l&rsquo;effet de la mise en place d&rsquo;un cadre juridique appropri&eacute; dans la lutte contre Boko Haram. Organis&eacute;e apr&egrave;s le sommet extraordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernement de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT) tenu une semaine plut&ocirc;t soit le 7 octobre 2014 &agrave; Niamey au Niger. Ladite r&eacute;union s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute;e pour le compte du Cameroun, en pr&eacute;sence du ministre des Relations ext&eacute;rieures de l&rsquo;&eacute;poque, Pierre Moukoko Mbonjo et du ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; la pr&eacute;sidence, charg&eacute; de la D&eacute;fense de l&rsquo;&eacute;poque, Edgard Alain Mebe Ngo&rsquo;o.</p> <p>Pour marquer plus d&rsquo;empreinte sur le th&eacute;&acirc;tre des op&eacute;rations, le Cameroun organisera la rencontre des experts sur l&rsquo;&eacute;laboration des documents op&eacute;rationnels de la FMM les 5, 6 et 7 f&eacute;vrier 2015 au palais des congr&egrave;s de Yaound&eacute;. Cette r&eacute;union a &eacute;galement vu la participation des &laquo; experts et responsables d&rsquo;autres organisations r&eacute;gionales africaines et de partenaires bilat&eacute;raux et multilat&eacute;raux, notamment la Communaut&eacute; &eacute;conomique des &Eacute;tats de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest (CEDEAO), la Communaut&eacute; &eacute;conomique des &Eacute;tats de l&rsquo;Afrique centrale (CEEAC), les Nations unies, l&rsquo;Union europ&eacute;enne (UE) et l&rsquo;Organisation de la Coop&eacute;ration islamique (OCI)<a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a> &raquo;.</p> <h5>c. Les r&eacute;solutions des r&eacute;unions concernant Boko Haram au conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;Union africaine</h5> <p>Elles sont contenues dans les conclusions des r&eacute;unions du conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;Union africaine. De la kyrielle de r&eacute;unions qui existent, le choix sera port&eacute; principalement ici sur les 436&egrave;me, 489&egrave;me et 639&egrave;me r&eacute;unions du Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute; (CPS) tenues respectivement les 23 mai 2014, 3 mars 2015 et 29 novembre 2016 &agrave; Addis Abeba en &Eacute;thiopie.</p> <p>Le 23 mai 2014, tout juste apr&egrave;s la d&eacute;claration de guerre du pr&eacute;sident camerounais &agrave; la secte, Addis Abeba, par le biais du conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, organise sa 436&egrave;me sur l&rsquo;adoption d&rsquo;une d&eacute;cision portant sur le suivi des activit&eacute;s terroristes de Jama&#39;atu AhlusSunna Lidda&#39;Awati Wal Jihad, commun&eacute;ment connu sous le nom de Boko Haram. Cette r&eacute;union aura permis au conseil de condamner avec la derni&egrave;re &eacute;nergie les &laquo; attaques odieuses y compris contre des &eacute;coles, universit&eacute;s, march&eacute;s et lieux de culte, perp&eacute;tr&eacute;es par Boko Haram au cours des derni&egrave;res ann&eacute;es, tuant des centaines de personnes, blessant nombre d&#39;autres et causant d&#39;importants d&eacute;placements de populations aussi bien dans les zones affect&eacute;es au Nigeria que vers les pays voisins<a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a> &raquo;.</p> <p>Quatre points ont marqu&eacute; l&rsquo;ordre du jour et ont constitu&eacute; l&rsquo;architectonie de la 489&egrave;me r&eacute;union tenue le 3 mars 2015 sur les efforts r&eacute;gionaux et internationaux d&eacute;ploy&eacute;s dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram et sur la voie &agrave; suivre. Il s&rsquo;agira des points concernant, l&rsquo;&eacute;volution de la situation sur le terrain, l&rsquo;&eacute;laboration du concept d&rsquo;op&eacute;rations de la FMM et d&rsquo;autres documents connexes, les d&eacute;veloppements internationaux pertinents et les observations<a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a>.</p> <p>La 639&egrave;me r&eacute;union, tenue le 29 novembre 2016 &agrave; Addis Abeba reste dans la m&ecirc;me longueur d&rsquo;onde que les pr&eacute;c&eacute;dentes r&eacute;unions sur Boko Haram. Ses fondements s&rsquo;appuieront sur un ensemble de communications faites par : la commission sur les efforts r&eacute;gionaux et internationaux de lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, le commandant de la force multinationale mixte (FMM) sur la situation s&eacute;curitaire dans le bassin du lac Tchad et les op&eacute;rations de la FMM contre Boko Haram, les repr&eacute;sentants du Cameroun, de la Commission de la Communaut&eacute; &eacute;conomique des &Eacute;tats de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest (CEDEAO), les repr&eacute;sentants des Nations unies et les repr&eacute;sentants de l&#39;Union europ&eacute;enne (UE)<a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a>. L&rsquo;objectif &eacute;tait simplement de se f&eacute;liciter des progr&egrave;s r&eacute;alis&eacute;s, de rappeler les principes d&rsquo;action g&eacute;n&eacute;raux &agrave; l&rsquo;ensemble des &eacute;tats membres, de condamner les actes pos&eacute;s par la secte et d&rsquo;insister sur l&rsquo;urgence d&rsquo;une mobilisation plus accrue<a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a>.</p> <h2>II. B&acirc;tir un paravent juridique pour l&eacute;gitimer l&rsquo;emploi de la force</h2> <p>Le dispositif normatif camerounais de lutte contre Boko Haram ne prend pas uniquement en compte les &eacute;l&eacute;ments nationaux d&rsquo;encadrement de la pratique militaire. Il s&rsquo;appuie et s&rsquo;inspire de l&rsquo;arsenal juridique et r&eacute;f&eacute;rentiel international, r&eacute;gional et sous r&eacute;gional. Il est mis en &oelig;uvre par l&rsquo;activit&eacute; diplomatique dont l&rsquo;optique, dans le cas d&rsquo;esp&egrave;ce, est de faire mention de l&rsquo;effectivit&eacute; du respect des normes et des principes internationaux de lutte contre le terrorisme. La lutte contre Boko Haram s&rsquo;arc-boute sur les principes classiques organisant la d&eacute;fense nationale au Cameroun (A), sur les priorit&eacute;s strat&eacute;giques de la d&eacute;fense nationale de ce pays (B) et sur un ensemble d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments doctrinaux encadrant le processus de lutte contre la secte (C).</p> <h3>A. Les principes classiques organisant la d&eacute;fense nationale</h3> <p>Les principes classiques organisant la d&eacute;fense nationale du Cameroun se trouvent dans la plupart des textes r&eacute;gissant la vie politique et constitutionnelle nationale. Il existe quatre principes classiques de la d&eacute;fense nationale au Cameroun : le principe de l&rsquo;universalit&eacute; de la d&eacute;fense nationale (1), le principe de la permanence de la d&eacute;fense nationale (2), le principe de l&rsquo;unicit&eacute; de la d&eacute;fense et le principe de la d&eacute;concentration de la d&eacute;fense nationale (3).</p> <h4>1. Le principe de l&rsquo;universalit&eacute; de la d&eacute;fense nationale</h4> <p>L&rsquo;universalit&eacute; de la d&eacute;fense symbolise sa globalit&eacute; dans ses principes, son approche, sa mission, ses moyens et sa finalit&eacute;. Elle s&rsquo;appuie sur le contexte pour se d&eacute;velopper. Cela suppose qu&rsquo;elle ne se r&eacute;f&egrave;re pas uniquement &agrave; une dimension locale ou nationale dans la d&eacute;clinaison de ses principes et de ses modes d&rsquo;action, car elle &eacute;volue dans un environnement complexe et dont les enchev&ecirc;trements d&rsquo;un point &agrave; un autre, exigent une convergence principielle et op&eacute;ratoire pour r&eacute;pandre et r&eacute;pondre aux n&eacute;cessit&eacute;s du bien commun. L&rsquo;universalit&eacute; de la d&eacute;fense est avant tout l&rsquo;expression d&rsquo;un mod&egrave;le singulier qui contraint &agrave; embrasser la pratique internationale accept&eacute;e, reconnue et l&eacute;gitim&eacute;e comme r&egrave;gle universelle<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a>. Elle ne s&rsquo;oppose pas &agrave; l&rsquo;identit&eacute; nationale, mais au contraire, l&rsquo;int&egrave;gre dans la g&eacute;n&eacute;ralit&eacute; int&eacute;grale afin qu&rsquo;au-del&agrave; de sa singularit&eacute;, elle trouve un humus f&eacute;cond &agrave; son assimilation axiologique. Elle symbolise que la d&eacute;fense nationale camerounaise s&rsquo;homog&eacute;n&eacute;ise ou s&rsquo;uniformise avec les grands principes d&rsquo;organisation de la d&eacute;fense par rapport au contexte, aux missions et aux principes, mais aussi aux logiques g&eacute;opolitiques. L&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;universalit&eacute; de la d&eacute;fense nationale est admise dans les d&eacute;bats contemporains.</p> <h4>2. Le principe de la permanence de la d&eacute;fense nationale</h4> <p>Si ce principe, comme les autres, n&rsquo;est pas explicitement mentionn&eacute; dans le texte organisant la d&eacute;fense au Cameroun, on peut le percevoir dans l&rsquo;esprit de la loi n&deg; 67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation g&eacute;n&eacute;rale de la d&eacute;fense. En martelant que la d&eacute;fense nationale vise &agrave; assurer &laquo; en tout temps et toutes circonstances et contre toutes les formes d&rsquo;agressions, la s&eacute;curit&eacute; et l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; du territoire, ainsi que de la vie des populations &raquo;, cette loi exprime le caract&egrave;re permanent de la d&eacute;fense et l&rsquo;&eacute;rige ainsi comme fondement, comme principe.</p> <p>Le principe de la permanence de la d&eacute;fense nationale au Cameroun r&eacute;actualise la perception et la compr&eacute;hension de ladite notion dans les sch&egrave;mes et les r&eacute;f&eacute;rentiels de la communaut&eacute; strat&eacute;gique et des destinataires du dividende s&eacute;curitaire ou de d&eacute;fense. Autrefois per&ccedil;ue comme une activit&eacute; &eacute;pisodique essentiellement li&eacute;e &agrave; l&rsquo;occurrence de la guerre, la d&eacute;fense aujourd&rsquo;hui s&rsquo;op&egrave;re en continu et sans interruption. Son offre de s&eacute;curit&eacute; est permanente.</p> <p>En tant qu&rsquo;instrument de ma&icirc;trise et de protection de l&rsquo;information strat&eacute;gique pertinente pour tout acteur, l&rsquo;IE ne s&rsquo;adresse pas uniquement aux entreprises, mais a pour finalit&eacute; la comp&eacute;titivit&eacute; de l&rsquo;&eacute;conomie et de la s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat<a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a>. On peut la r&eacute;sumer en trois parties corr&eacute;l&eacute;es &agrave; savoir la protection et la capitalisation de l&rsquo;information, la veille et le lobbying.<a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a></p> <p>L&rsquo;effectivit&eacute; de la permanence de la d&eacute;fense en ce XXI&egrave;me si&egrave;cle au Cameroun r&eacute;sidera dans la capacit&eacute; de l&rsquo;&eacute;lite s&eacute;curitaire gouvernante &agrave; communiquer et &agrave; s&rsquo;affranchir des perceptions anachroniques du mutisme des organes de d&eacute;fense souvent brandi dans ce pays<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a>. La logique de reddition saura donc &ecirc;tre pr&eacute;sente dans la pratique pour mobiliser l&rsquo;ensemble de la nation dans ce r&ocirc;le d&rsquo;information.</p> <p>Assurer la permanence de la d&eacute;fense c&rsquo;est &ecirc;tre pr&ecirc;t &agrave; tout moment &agrave; agir en cas de menace et aussi, &ecirc;tre capable d&rsquo;anticiper, de pr&eacute;venir ou de contenir efficacement ladite menace. Pour le faire, il faut cr&eacute;er des automatismes strat&eacute;giques et op&eacute;rationnels, mat&eacute;riels et immat&eacute;riels qui pr&eacute;disposent une force ou une arm&eacute;e &agrave; r&eacute;agir avec efficacit&eacute;, professionnalisme et conviction. Cela suppose que l&rsquo;&eacute;tat- major dispose de l&rsquo;information pertinente pour coordonner, &eacute;valuer et disposer convenablement les troupes sur les th&eacute;&acirc;tres des op&eacute;rations. C&rsquo;est &agrave; ce niveau que l&rsquo;intelligence &eacute;conomique et strat&eacute;gique (IES) joue un r&ocirc;le fondamental. En cette d&eacute;cennie, l&rsquo;IES s&rsquo;impose comme arme de d&eacute;fense pour les arm&eacute;es. Elle aide &agrave; fournir &laquo; des renseignements opportuns, perspicaces, objectifs et pertinents<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a> &raquo;. Et, une arm&eacute;e comme le Cameroun est plus que jamais, au regard de la situation s&eacute;curitaire qui pr&eacute;vaut et de la disposition des menaces en son sein et dans son pourtour, appel&eacute;e &agrave; s&rsquo;y investir avec la derni&egrave;re &eacute;nergie.</p> <h4>3. Les principes de l&rsquo;unit&eacute; et de la d&eacute;concentration de la d&eacute;fense nationale</h4> <p>Les principes de l&rsquo;unit&eacute; et de la d&eacute;concentration de la d&eacute;fense nationale mettent en exergue la centralit&eacute; et l&rsquo;autorit&eacute; du chef de l&rsquo;Etat dans la prise des d&eacute;cisions strat&eacute;giques pour la nation. Ils &eacute;tendent cette capacit&eacute; du chef dans la d&eacute;finition des missions des arm&eacute;es, dans la d&eacute;termination des moyens &agrave; mobiliser et dans la d&eacute;signation des responsables de la communaut&eacute; de d&eacute;fense de la nation<a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a>. S&rsquo;il est admis que la souverainet&eacute; nationale appartient au peuple camerounais qui l&rsquo;exerce, soit par l&rsquo;interm&eacute;diaire du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique et des membres du Parlement, soit par voie r&eacute;f&eacute;rendaire<a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a>, il est impossible de s&rsquo;en attribuer unilat&eacute;ralement et individuellement la charge.</p> <p>Au Cameroun, l&rsquo;exercice de la d&eacute;fense nationale est d&eacute;l&eacute;gu&eacute; au pr&eacute;sident de la R&eacute;publique par le peuple dont il tient la l&eacute;gitimit&eacute;. &Agrave; ce titre, il s&rsquo;appuie sur le ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; la pr&eacute;sidence charg&eacute; de la d&eacute;fense et le chef d&rsquo;&eacute;tat-major des arm&eacute;es. Par ces attributs, il est l&rsquo; &laquo; &eacute;lu de la Nation tout enti&egrave;re, il incarne l&rsquo;unit&eacute; nationale ; il d&eacute;finit la politique de la nation ; il veille au respect de la Constitution ; il assure, par son arbitrage, le fonctionnement r&eacute;gulier des pouvoirs publics ; il est le garant de l&rsquo;ind&eacute;pendance nationale, de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; du territoire, de la permanence et de la continuit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat, du respect des trait&eacute;s et accords internationaux<a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a> &raquo;. C&rsquo;est lui le chef des forces arm&eacute;es<a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a>.</p> <h3>B. Les priorit&eacute;s strat&eacute;giques de la d&eacute;fense nationale au Cameroun</h3> <p>Il s&rsquo;agit des engagements intenses, clairs, imm&eacute;diats et urgents qui s&rsquo;imposent &agrave; la communaut&eacute; strat&eacute;gique nationale et aux citoyens dans l&rsquo;ensemble<a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a>. Exprim&eacute;es en fonction de l&rsquo;actualit&eacute; politique et s&eacute;curitaire pr&eacute;valant dans le pays, les priorit&eacute;s strat&eacute;giques de la d&eacute;fense nationale au Cameroun sont : la pr&eacute;servation de l&rsquo;unit&eacute; nationale (1), la loyaut&eacute; envers l&rsquo;Etat et la nation (2) et la d&eacute;fense de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale ou la l&eacute;gitime d&eacute;fense de l&rsquo;Etat (3).</p> <h4>1. La pr&eacute;servation de l&rsquo;unit&eacute; nationale</h4> <p>L&rsquo;unit&eacute; nationale est fondamentalement une question historique au Cameroun. Sa mat&eacute;rialisation retrace l&rsquo;histoire politique et constitutionnelle de ce pays dont elle constitue le socle. Tout part du 20 mai 1972. Ce jour, la R&eacute;publique f&eacute;d&eacute;rale devient la R&eacute;publique Unie du Cameroun. &Agrave; la faveur d&rsquo;un r&eacute;f&eacute;rendum portant sur la r&eacute;unification des Cameroun sous domination britannique (Cameroun oriental) et fran&ccedil;aise (Cameroun occidental), les Camerounais affirment leur volont&eacute; de vivre en dehors du f&eacute;d&eacute;ralisme pour faire d&eacute;sormais place &agrave; un seul &Eacute;tat : l&rsquo;&Eacute;tat Unitaire du Cameroun. Toutes les quatre assembl&eacute;es qui existaient ont &eacute;t&eacute; dissoutes en une seule. L&#39;&Eacute;tat central pouvait ainsi op&eacute;rer en toute l&eacute;gitimit&eacute; sur l&rsquo;ensemble du territoire autrefois subdivis&eacute; en territoire anglophone et francophone.</p> <p>De m&ecirc;me, les symboles et embl&egrave;mes nationaux ont &eacute;t&eacute; modifi&eacute;s pour marquer et consacrer la nouvelle forme de l&rsquo;&Eacute;tat. Le drapeau national arborera aussit&ocirc;t une seule &eacute;toile. Au lieu de deux &eacute;toiles sur la bande verte comme auparavant, une seule &eacute;toile sera estampill&eacute;e sur la bande rouge comme symbole de l&rsquo;unit&eacute; nationale. Le 20 mai deviendra ainsi la date officielle de c&eacute;l&eacute;bration de l&rsquo;unit&eacute; nationale au Cameroun<a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a>. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;inscription de ce principe comme une valeur et comme priorit&eacute; strat&eacute;gique pour la d&eacute;fense nationale du pays.<br /> &nbsp;</p> <p>Chaque ann&eacute;e, un th&egrave;me est consacr&eacute; pour sa c&eacute;l&eacute;bration. Et l&rsquo;arm&eacute;e en particulier se charge de vulgariser cette logique &agrave; travers son magazine Honneur et Fid&eacute;lit&eacute; qui parait r&eacute;guli&egrave;rement les 20 mai. Pour l&rsquo;arm&eacute;e camerounaise, la promotion de l&rsquo;unit&eacute; nationale est un devoir citoyen. Elle consid&egrave;re que sa relation avec le peuple se construit autour de la compl&eacute;mentarit&eacute;. B&acirc;tit elle-m&ecirc;me sous le mod&egrave;le arm&eacute;e-nation, elle se veut au service de la population et ne soumet gu&egrave;re celle-ci &agrave; son service.</p> <p>L&rsquo;unit&eacute; nationale concerne tous les Camerounais sans exception. Elle doit &ecirc;tre en permanence prot&eacute;g&eacute;e et raviv&eacute;e, c&eacute;l&eacute;br&eacute;e et grav&eacute;e dans les m&eacute;moires. C&rsquo;est elle qui rappelle le devoir de m&eacute;moire de l&rsquo;&Eacute;tat et des individus dans l&rsquo;&Eacute;tat. Elle consacre l&rsquo;adh&eacute;sion populaire au projet politique f&eacute;d&eacute;rateur, sacralise la centralit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat et transcende les divisions ethnor&eacute;gionales en supplantant les micronationalit&eacute;s au profit de la citoyennet&eacute;. En effet, l&#39;unit&eacute; nationale s&#39;objecte des discours politiques promouvant la division f&eacute;d&eacute;raliste,</p> <p>&laquo; la lutte des classes, et plus actuel, le communautarisme c&#39;est-&agrave;-dire l&#39;organisation d&#39;une soci&eacute;t&eacute; en communaut&eacute;s fond&eacute;es sur la religion ou l&#39;origine<a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a> &raquo;. Elle consacre l&rsquo;harmonie dans un &Eacute;tat indivisible et ins&eacute;parable rejetant ainsi le s&eacute;paratisme ou le s&eacute;cessionnisme. C&rsquo;est dans la diversit&eacute; qu&rsquo;elle exprime et valorise mieux sa sp&eacute;cificit&eacute;, sa valeur et son essence<a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a>. Elle n&rsquo;est mesurable en termes de profondeur que dans la difficult&eacute; et l&rsquo;&eacute;preuve.</p> <h4>2. La loyaut&eacute; envers l&rsquo;&Eacute;tat et la nation</h4> <p>Envers qui et envers quoi faut-il &ecirc;tre loyal ? Ce principe est le trait d&rsquo;union des priorit&eacute;s strat&eacute;giques du Cameroun. La l&eacute;gitimation de la lutte contre Boko Haram fonde sa justesse et sa rectitude dans le principe de la loyaut&eacute;. La loyaut&eacute; envers l&rsquo;&Eacute;tat, les institutions et la population. Entendue comme la fid&eacute;lit&eacute; aux engagements pris, la loyaut&eacute;, au-del&agrave; d&rsquo;&ecirc;tre un principe, s&rsquo;inscrit progressivement comme une vertu morale ou une aptitude intrins&egrave;que et psychologique dont la r&eacute;sultante r&eacute;gule les relations interpersonnelles et stimule la confiance dans la soci&eacute;t&eacute;. Principe d&rsquo;ordre et de stabilit&eacute;, elle s&rsquo;affirme comme un &eacute;tang contenant des r&egrave;gles communes, des obligations morales, &eacute;crites ou pas, mais toujours accept&eacute;es. Elle fonde son ancrage sur un ensemble de conventions, de consid&eacute;rations et d&rsquo;injonctions structurelles qui l&rsquo;&eacute;loignent de sa perception pr&eacute;judicielle de &laquo; simple registre &eacute;thique et subjectif<a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a> &raquo;.</p> <p>En tant que fid&eacute;lit&eacute; aux engagements pris, la loyaut&eacute; des forces de d&eacute;fense camerounaise est mat&eacute;rialis&eacute;e et promue dans la devise</p> <p>&laquo; Honneur et Fid&eacute;lit&eacute; &raquo; ch&egrave;re &agrave; celle-ci et dont les origines sont tir&eacute;es des mod&egrave;les europ&eacute;ens : la Suisse notamment. D&rsquo;ailleurs, le c&eacute;l&egrave;bre magazine de ces forces de d&eacute;fense en porte le nom et, chaque 20 mai, il propose une &eacute;dition sp&eacute;ciale dont la ligne &eacute;ditoriale, depuis sa cr&eacute;ation, promeut l&rsquo;unit&eacute; nationale, le dialogue civilo-militaire et le d&eacute;veloppement citoyen. Fid&egrave;les &agrave; leur devoir de protection des populations, de s&ucirc;ret&eacute; nationale et de respect de l&rsquo;autorit&eacute; politique et administrative, les forces de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; camerounaises restent attach&eacute;es &agrave; leurs devoirs et affections, mais aussi &agrave; leur propre endurance. La lutte contre Boko Haram aura servi de terrain fertile &agrave; la manifestation plus ou moins effective de ladite loyaut&eacute;. Depuis le d&eacute;but de la lutte contre ladite secte, la loyaut&eacute; des forces de d&eacute;fense camerounaises et des autres des pays voisins est mise &agrave; rude &eacute;preuve au regard des r&eacute;cits portant sur les abus relatifs aux droits de l&rsquo;homme, sur les cas de d&eacute;sertion et m&ecirc;me d&rsquo;int&eacute;gration des rangs de Boko Haram ou encore sur la question de l&rsquo;entretien, par certains militaires, des circuits de criminalit&eacute; &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me-nord Cameroun.</p> <p>Principe moral de la conduite des troupes, la loyaut&eacute;, symbole d&rsquo;honneur, de fid&eacute;lit&eacute; et d&rsquo;ob&eacute;issance, est la marque et l&rsquo;approbation du sacrifice pour le militaire lui commandant de renoncer &agrave; lui- m&ecirc;me<a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a>. Elle est le respect de la probit&eacute; dans l&rsquo;action et s&rsquo;identifie en principe dans les faits et dans les textes. Pour les forces de d&eacute;fense camerounaises, la loyaut&eacute; est la mat&eacute;rialisation du d&eacute;vouement, de l&rsquo;honneur et de la fid&eacute;lit&eacute;<a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a>. Pour elles, &ecirc;tre loyal c&rsquo;est agir avec honneur et fid&eacute;lit&eacute; en tout lieu, en tout temps, et en toute circonstance tout en respectant l&rsquo;adversaire malgr&eacute; la volont&eacute; de gagner au p&eacute;ril de leur propre vie s&rsquo;il le faut<a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a>. A cet effet, elle leur oblige &agrave; veiller en permanence sur les populations, les fronti&egrave;res, &agrave; faire preuve de professionnalisme et &agrave; rester attach&eacute; &agrave; la consolidation de la coh&eacute;sion nationale, de l&rsquo;unit&eacute; nationale et du vivre-ensemble. Elle booste l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; des militaires dans l&rsquo;accomplissement de leur t&acirc;che et exalte leur confiance, leur courage, leur force et leur conviction dans l&rsquo;exercice de leur mission. La loyaut&eacute; est le signe de l&rsquo;attachement &agrave; des valeurs r&eacute;publicaines et de l&rsquo;engagement &agrave; la d&eacute;fense de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale.</p> <h4>3. La d&eacute;fense de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale et la l&eacute;gitime d&eacute;fense</h4> <p>Contrer l&rsquo;envahissement de Boko Haram et concilier les aspirations de l&rsquo;Etat du Cameroun et du peuple dans son enti&egrave;ret&eacute; passe par la promotion et la pr&eacute;servation de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale. Dans le cadre de la lutte contre ladite secte, l&rsquo;atteinte &agrave; l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; territoriale est manifeste. Principe fondamental de promotion des droits de l&rsquo;homme, ce principe est un instrument de promotion de l&rsquo;homme. Pour marquer l&rsquo;effectivit&eacute; de ce principe et garantir que les communaut&eacute;s disposent l&eacute;gitimement de leurs villages et espaces de vie, tout en disposant d&rsquo;une large autonomie dans le choix de leurs mouvements &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me nord, les forces de d&eacute;fense mobilis&eacute;es.</p> <h3>C. Les &eacute;l&eacute;ments doctrinaux de la lutte</h3> <p>Prot&eacute;ger les fronti&egrave;res, r&eacute;sister &agrave; une invasion ennemie et faire contribuer les populations constituent le fil d&rsquo;Ariane de la doctrine de d&eacute;fense nationale au Cameroun. La d&eacute;fense ferme du territoire, la r&eacute;sistance dynamique au plan local et la d&eacute;fense populaire, constituent les principaux &eacute;l&eacute;ments doctrinaux de la d&eacute;fense nationale au Cameroun. S&rsquo;ils ne sont pas concr&egrave;tement inscrits dans un document officiel, ils refl&egrave;tent les r&eacute;f&eacute;rentiels ou les jalons sur lesquels repose l&rsquo;attachement &agrave; la d&eacute;fense du territoire. D&eacute;fendre fermement le territoire renvoie &agrave; la protection des fronti&egrave;res. Cela exige que l&rsquo;Etat soit pr&eacute;sent &agrave; ce niveau. Aujourd&rsquo;hui dans le Mayo Tsanaga &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me nord du Cameroun, cette pr&eacute;sence est fortement attendue. La complexit&eacute; des menaces auxquelles fait face le Cameroun l&rsquo;oblige &agrave; travailler davantage la disposition de ses forces sur le th&eacute;&acirc;tre des op&eacute;rations pour garantir l&rsquo;effectivit&eacute; de la pr&eacute;sence de l&rsquo;Etat. Cela reste et demeure extr&ecirc;mement difficile &agrave; r&eacute;aliser.</p> <p>Cette pr&eacute;sence est la condition fondamentale du succ&egrave;s de la r&eacute;sistance dynamique au plan local. Cela veut dire que cette pr&eacute;sence permet de contenir rapidement les menaces internes dans le pays. Avec les prises d&rsquo;otages dans trois r&eacute;gions du pays, Boko Haram &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me nord et les s&eacute;paratistes dans les deux r&eacute;gions du nord-ouest et du sud-ouest, cette r&eacute;sistance est plus que voulue. De toute mani&egrave;re, ces &eacute;l&eacute;ments doctrinaux trouvent un trait d&rsquo;union dans le principe de la d&eacute;fense populaire. Pour que ces &eacute;l&eacute;ments soient un succ&egrave;s r&eacute;el, le peuple dans son ensemble doit adh&eacute;rer aux logiques strat&eacute;giques de la d&eacute;fense du territoire. Pour cela, il faut un minimum de l&eacute;gitimit&eacute; et de confiance, de gouvernance et de stabilit&eacute; dans le pays pour que le sentiment de s&eacute;curit&eacute; soit effectif dans les c&oelig;urs et les esprits du peuple. La d&eacute;fense populaire ne trouve son plein-emploi que dans une situation o&ugrave; la bataille de la m&eacute;fiance entre l&rsquo;Etat et la population est remport&eacute;e et a donn&eacute; lieu la victoire de la confiance. Celle-ci symbolise la reconnaissance des efforts de l&rsquo;Etat par le peuple. Au plan strictement juridique, la l&eacute;gitimit&eacute; du Cameroun ne s&rsquo;est pas uniquement construite localement. Pour jouir pleinement de son recours &agrave; la force m&ecirc;me si celle-ci lui est fondamentalement et originellement reconnue en tant qu&rsquo;entit&eacute; du concert des nations le Cameroun s&rsquo;est dot&eacute; au plan national, de la loi antiterroriste nationale. Au-del&agrave; de ses fronti&egrave;res, le pays a consenti aux principes de la strat&eacute;gie antiterroriste mondiale dont les axes principaux visent &agrave; &eacute;liminer les conditions propices au terrorisme, &agrave; pr&eacute;venir et lutter contre le terrorisme et &agrave; renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme tout en promouvant la garantie des droits de l&rsquo;homme. Au niveau r&eacute;gional, ce sont les pr&eacute;ceptes de la strat&eacute;gie sous r&eacute;gionale de stabilisation du bassin du lac Tchad qui font partie des &eacute;l&eacute;ments l&eacute;gitimant l&rsquo;action du Cameroun dans cette lutte.</p> <p>&Agrave; ce jour, l&rsquo;extr&eacute;misme violent maintient le cap dans la sous-r&eacute;gion et renait peu &agrave; peu de ses cendres. Alors que les &Eacute;tats affect&eacute;s b&eacute;n&eacute;ficient du soutien international, et ce, &agrave; toutes les &eacute;chelles, ils n&rsquo;arrivent toujours pas &agrave; en d&eacute;coudre finalement et d&eacute;finitivement avec la secte. La lutte contre Boko Haram est certainement &agrave; l&rsquo;un de ses moments les plus critiques et demande davantage d&rsquo;attention et de vigilance des acteurs qui l&rsquo;affrontent militairement. La posture et la profondeur strat&eacute;giques de la communaut&eacute; r&eacute;gionale, sous r&eacute;gionale et nationale doit &ecirc;tre recadr&eacute;e afin que celles-ci d&eacute;c&egrave;lent rapidement les strat&eacute;gies de domination qui s&rsquo;op&egrave;rent et se confortent dans le cadre des sommets et des rencontres internationales ou r&eacute;gionales en menant des contre-strat&eacute;gies offensives en sa faveur.</p> <p>Cette qu&ecirc;te permanente de l&eacute;gitimit&eacute; a une profonde faiblesse. Il est impensable que la France ou les USA appellent leurs partenaires pour &eacute;laborer ensemble leur strat&eacute;gie de lutte contre les menaces &agrave; leur int&eacute;grit&eacute; ou territorialit&eacute;. M&ecirc;me si cela se joue &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle r&eacute;gionale, ils ont acc&egrave;s bilat&eacute;ralement &agrave; ces pays avec un niveau de p&eacute;n&eacute;tration inqui&eacute;tant du milieu de la d&eacute;fense et de la s&eacute;curit&eacute;. Pour la France et les USA, les partenaires seront appel&eacute;s uniquement pour harmoniser la strat&eacute;gie r&eacute;gionale, mais seules leurs empreintes marqueront le sceau du contenu de ladite strat&eacute;gie. Cette m&eacute;thode aurait eu tout son pesant d&rsquo;or si la CBLT elle-m&ecirc;me, initia la rencontre qui d&eacute;clencha tout le processus. Malheureusement, &laquo; pour le bien de la sous-r&eacute;gion &raquo;, cette pr&eacute;sence d&rsquo;esprit &ocirc; combien fondamentale est venue de la France. En v&eacute;rit&eacute;, &laquo; les sommets internationaux apparaissent aussi comme la cons&eacute;cration de la puissance de certains &Eacute;tats, qui dominent les autres membres de la Communaut&eacute; internationale auxquels ils imposent leur propre vision des relations internationales<a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a> &raquo;. Le cadre politique et diplomatique de la lutte contre Boko Haram ne saurait en &ecirc;tre diff&eacute;rent.</p> <p>&nbsp;</p> <p>* *</p> <p><br /> &nbsp;</p> <p>L&rsquo;activit&eacute; diplomatique camerounaise aura permis &agrave; ce pays de b&eacute;n&eacute;ficier de la participation de la communaut&eacute; internationale, r&eacute;gionale et sous r&eacute;gionale &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration des strat&eacute;gies et des plans de lutte contre la secte &agrave; toutes ces &eacute;chelles. Aussi, aura-t-elle offert l&rsquo;occasion de mesurer l&rsquo;impact et l&rsquo;&eacute;tendue de sa capacit&eacute; de nuisance et de protection sur le th&eacute;&acirc;tre des op&eacute;rations. De Paris &agrave; Yaound&eacute;, en passant par Addis Abeba, Niamey, Ndjamena et Lagos, le Cameroun a d&eacute;ploy&eacute; ses efforts pour participer et surtout construire le consensus entre ses pairs et lui dans la lutte contre le ph&eacute;nom&egrave;ne.</p> <p>Cependant, la diplomatie des sommets sonne comme une nouvelle contrainte &agrave; corps et &agrave; &acirc;me &agrave; dur&eacute;e ind&eacute;termin&eacute;e pour la sous-r&eacute;gion et le Cameroun. &Eacute;voluer dans le concert des mondes ne signifiera jamais, pour une nation &eacute;volu&eacute;e, de faire l&rsquo;&eacute;ventaire de sa faiblesse devant un alter ego avec qui, il ne partage aucun dividende symbolique parce que celui-ci croit na&iuml;vement &agrave; l&rsquo;amiti&eacute; comme valeur de gouvernement. Si les sommets ont effectivement permis au Cameroun d&rsquo;harmoniser sa strat&eacute;gie nationale de lutte contre Boko Haram &agrave; celle de la communaut&eacute; internationale, r&eacute;gionale et sous r&eacute;gionale, elles ont offert l&rsquo;opportunit&eacute; aux puissances d&rsquo;asseoir leur domination sur les &Eacute;tats de la r&eacute;gion. Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la diplomatie des sommets internationaux (&Eacute;lys&eacute;e) ou r&eacute;gionaux (chefs d&rsquo;&Eacute;tat de la CBLT), dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, leur t&eacute;l&eacute;ologie est biais&eacute;e d&egrave;s le d&eacute;part &agrave; cause des &Eacute;tats frapp&eacute;s par le ph&eacute;nom&egrave;ne qui n&rsquo;arrivaient pas avant le sommet de Paris, &agrave; se mettre en phase pour affronter la secte. Cette faiblesse strat&eacute;gique a &eacute;t&eacute; l&rsquo;opportunit&eacute; pour la communaut&eacute; internationale de s&rsquo;int&eacute;grer dans le squelette de l&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;endiguement du ph&eacute;nom&egrave;ne.</p> <p>Quoi qu&rsquo;il en soit pour le Cameroun, l&rsquo;enjeu principal de la mobilisation internationale et de son intense activit&eacute; diplomatique dans le cadre de la lutte contre Boko Haram &eacute;tait de l&eacute;gitimer ses initiatives internes. Il lui fallait s&rsquo;assurer de l&rsquo;assentiment g&eacute;n&eacute;ral international en termes de r&eacute;f&eacute;rentiels, de valeurs et de normes. Aussi cherchait-il &agrave; pourvoir fermement l&rsquo;assurance de prot&eacute;ger le bien et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t communs et &agrave; produire ainsi, du consensus<a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a>. Cette logique a structur&eacute; sa d&eacute;marche dans la production des normes r&eacute;gissant la lutte contre le ph&eacute;nom&egrave;ne au Cameroun.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h2>Bibliographie</h2> <p><br /> &nbsp;</p> <p>-BIEULEU Victorin Hameni, La politique de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; nationale au Cameroun, Paris, l&rsquo;Harmattan, 2012, 522 pages.</p> <p>-&laquo; Boko Haram soup&ccedil;onn&eacute; d&#39;une attaque contre une usine chinoise au Cameroun &raquo;, www.lemondeAfrique.fr<a href="http://www.LemondeAfrique.fr/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 18 mai 2015 &agrave; 02h 33min.</p> <p>-CAKPO Hermann, &laquo; Les 7 lois de la gestion des priorit&eacute;s et du temps &raquo;, in https://www.journaldunet.com/management/expert/52876/les-7-lois-de-la-gestion-des-priorites-et-du-temps.shtml, visit&eacute; le 15 ao&ucirc;t 2019 &agrave; 13h 23min.</p> <p>-CHAHED Nadia, &laquo; Lutte contre le terrorisme: r&eacute;union de haut niveau jeudi &agrave; N&#39;Djamena &raquo;, in Afrique, 29 novembre 2018.</p> <p>-CHARLES Fran&ccedil;ois, &laquo; Les trois piliers de l&rsquo;intelligence &eacute;conomique au service de la d&eacute;fense nationale &raquo;, in strat&eacute;gie, 21 octobre 2011, http://novial.overblog.com<a href="http://novial.overblog.com/" target="_top"> </a>, visit&eacute; le 13 ao&ucirc;t 2019 &agrave; 16h 30min.</p> <p>-DREVILLON Herv&eacute;, &laquo; Le Sens de l&rsquo;honneur &raquo;, in www.irsem.fr<a href="http://www.irsem.fr/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 10 septembre 2019 &agrave; 10h 20min.</p> <p>-Honneur et Fid&eacute;lit&eacute;, Unit&eacute; dans la diversit&eacute; au service de l&rsquo;&eacute;mergence, 20 mai 2019.</p> <p>-Ici Niger, &laquo; Les dirigeants de la CBLT ont renouvel&eacute; leur d&eacute;termination &agrave; lutter contre Boko Haram &raquo;, in Agence Nationale De Presse, 16 d&eacute;cembre 2018.</p> <p>-Investir Cameroun, &laquo; La Chine fait don de 4,5 milliards FCFA &agrave; l&rsquo;arm&eacute;e camerounaise &raquo;, in www.investircameroon.com<a href="http://www.investircameroon.com/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 27 mai 2019 &agrave; 14h 36min.</p> <p>-KOUASSI Carole, &laquo; Cameroun - Boko Haram : financement de 6,21 millions de dollars du Japon &raquo;, in www.africanews.fr<a href="http://www.africanews.fr/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 05 juillet 2019 &agrave; 13h 10min.</p> <p>-La Constitution de la R&eacute;publique du Cameroun du 18 janvier 1996.</p> <p>-LAROCHE Josepha (dir), La loyaut&eacute; dans les relations internationales, Paris, L&rsquo;harmattan, 2011.</p> <p>-LE DIM Lawan, &laquo; Tenue samedi &agrave; Abuja du sommet de la CBLT en pr&eacute;sence du Pr&eacute;sident Issoufou Mahamadou &raquo;, in Agence Nig&eacute;rienne de Presse, 16 d&eacute;cembre 2018.</p> <p>-MBELLE Olivier, &laquo; Guerre contre Boko Haram : la Russie s&rsquo;invite aux combats &raquo;, in Le Courrier, 11 f&eacute;vrier 2015.</p> <p>-NJAKO Floribert, &laquo; Le d&eacute;fil&eacute; du 20 mai dans le renforcement du lien entre l&rsquo;arm&eacute;e et la nation &raquo;, in Honneur Et Fid&eacute;lit&eacute;, Arm&eacute;e et nation : ensemble pour consolider la paix et d&eacute;veloppement, 20 mai 2008, pp 32-33.</p> <p>-NKALWO Joseph Lea, Interview publi&eacute;e dans Sputnik le 11 f&eacute;vrier 2019 &agrave; 12h 58min.</p> <p>-NOIROT Thomas, &laquo; Cameroun : un soutien constant de la France &raquo;, www.survie.fr,<a href="http://www.survie.fr/" target="_top"> </a>visit&eacute; le 24 mai 2019 &agrave; 12h20min.</p> <p>-POWELTON Fr&eacute;d&eacute;ric, &laquo; Cameroun : Soutien militaire de l&rsquo;Allemagne contre Boko Haram &raquo;, in Sahel intelligence, 20 novembre 2014.</p> <p>-Pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique du Cameroun, &laquo; Lutte contre Boko Haram : les Etats-Unis aux c&ocirc;t&eacute;s du Cameroun &raquo;, in www.prc.cm<a href="http://www.prc.cm/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 27 mai 2015 &agrave; 11h 57min.</p> <p>-President of the United States, National strategy for homeland security, Office of Homeland Security, july 2002, pp 15-21.</p> <p>-RFI, &laquo; Lutte contre Boko Haram: les pays du lac Tchad veulent revoir leur strat&eacute;gie &raquo;, in www.rfi.fr, visit&eacute; le 30 novembre 2018.</p> <p>-SUREAU Delphine, &laquo; Comment la chine fait face &agrave; la menace Boko Haram &raquo;, in www.rfi.fr, visit&eacute; le 27 mai 2017 &agrave; 14h 01min.</p> <p>-TANDONNET Maxime, &laquo; Petite histoire de l&rsquo;unit&eacute; nationale &raquo;, in le www.lefigaro.fr, visit&eacute; le 16 mai 2019 &agrave; 11h 37min.</p> <p>-USA, National Intelligence Strategy, Strategic Environnement, 2019.</p> <p>-WAHNICH Sophie. &laquo; L&#39;universalit&eacute; au risque de la singularit&eacute; &raquo;, in Espaces Temps, 57-58, 1995. France : contr&ocirc;le d&#39;identit&eacute;s. Lectures du &laquo; mod&egrave;le r&eacute;publicain, p. 16-25.</p> <p>-ZAKARIA Seini Seydou, &laquo; Sommet extraordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernements des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et du B&eacute;nin : Front commun contre le terrorisme &raquo;, in Le Sahel, 08 octobre 2014.</p> <h3>Communiqu&eacute;s officiels</h3> <p>-Communiqu&eacute; de la 436&egrave;me r&eacute;union du Conseil de Paix et de S&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie, 23 mai 2014.</p> <p>-Communiqu&eacute; de la 489&egrave;me r&eacute;union sur les efforts r&eacute;gionaux et internationaux d&eacute;ploy&eacute;s dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram et sur la voie &agrave; suivre, Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie 3 mars 2015.</p> <p>-Communiqu&eacute; de la 639&egrave;me r&eacute;union du Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie, 29 novembre 2016.</p> <p>-Communiqu&eacute; final r&eacute;union d&rsquo;experts sur l&rsquo;&eacute;laboration des documents op&eacute;rationnels pour la force multinationale mixte (FMM) des Etats membres de la commission du bassin du lac Tchad et du Benin pour la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, Yaound&eacute;, Cameroun, 05-07 f&eacute;vrier 2015.</p> <p><br /> &nbsp;</p> <h3>Entretiens</h3> <p>-Entretien avec des officiers de gendarmerie au Cameroun r&eacute;alis&eacute; le 08 septembre 2019 &agrave; Yaound&eacute;.</p> <p>-Focus group avec des officiers de l&rsquo;arm&eacute;e de terre au Cameroun r&eacute;alis&eacute; le 10 septembre 2019 &agrave; Yaound&eacute;.</p> <p>&nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>Pour Francois THUAL, la g&eacute;opolitique est plus qu&rsquo;une m&eacute;thode, une technique d&#39;investigation, une technique de lecture des faits. Elle est mobilisable chaque fois qu&#39;il y a tension, conflit, guerre, n&eacute;gociation et crise car, elle r&eacute;pond aux questions suivantes : Qui veut quoi ? Avec qui ? Comment ? Et pourquoi ? A ce titre, elle identifie les acteurs, analyse leurs motivations, d&eacute;crit leurs intentions, rep&egrave;re les alliances en gestation, ou, au contraire, les alliances en voie de d&eacute;construction, quel que soit l&rsquo;&eacute;chelle.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>Fran&ccedil;ois THUAL, M&eacute;thodes de la g&eacute;opolitique : apprendre &agrave; d&eacute;chiffrer l&#39;actualit&eacute;, Paris, Ellipses, 1996.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>Bertrand BADIE, Guillaume DEVIN, Le multilat&eacute;ralisme : nouvelle forme de l&rsquo;action internationale, Pari, La D&eacute;couverte, 2007, p. 76.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>Conclusions de la r&eacute;union des ministres des affaires &eacute;trang&egrave;res du B&eacute;nin, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria du 23 septembre 2014 sur le ph&eacute;nom&egrave;ne Boko Haram.</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a>Thomas NOIROT, &laquo; Cameroun : un soutien constant de la France &raquo;, www.survie.fr, visit&eacute; le 24 mai 2019 &agrave; 12h20min.</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a>Fr&eacute;d&eacute;ric POWELTON, &laquo; Cameroun : Soutien militaire de l&rsquo;Allemagne contre Boko Haram &raquo;, in sahel intelligence, 20 novembre 2014.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a>Olivier MBELLE, &laquo; Guerre contre Boko Haram : la Russie s&rsquo;invite aux combats &raquo;, in Le Courrier, 11 f&eacute;vrier 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a>Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a>Lire : &laquo; Boko Haram soup&ccedil;onn&eacute; d&#39;une attaque contre une usine chinoise au Cameroun &raquo;, www.LemondeAfrique.fr,<a href="http://www.LemondeAfrique.fr/" target="_top"> </a>visit&eacute; le 18 mai 2015 &agrave; 02h 33min.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a>Delphine SUREAU, &laquo; Comment la chine fait face &agrave; la menace Boko Haram &raquo;, in www.rfi.fr,<a href="http://www.rfi.fr/" target="_top"> </a>visit&eacute; le 27 mai 2017 &agrave; 14h 01min.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a>Investir Cameroun, &laquo; La Chine fait don de 4,5 milliards FCFA &agrave; l&rsquo;arm&eacute;e camerounaise &raquo;, in www.investircameroon.com, visit&eacute; le 27 mai 2019 &agrave; 14h 36min.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a>Carole KOUASSI, &laquo; Cameroun - Boko Haram : financement de 6,21 millions de dollars du Japon &raquo;, in www.africanews.fr,<a href="http://www.africanews.fr/" target="_top"> </a>visit&eacute; le 05 juillet 2019 &agrave; 13h 10min.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a>Pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique du Cameroun, &laquo; Lutte contre Boko Haram : les Etats-Unis aux c&ocirc;t&eacute;s du Cameroun &raquo;, in www.prc.cm<a href="http://www.prc.cm/" target="_top">,</a> visit&eacute; le 27 mai 2015 &agrave; 11h 57min.</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a>Joseph Lea NKALWO, Interview publi&eacute;e dans Sputnik le 11 f&eacute;vrier 2019 &agrave; 12h 58min.</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a>Seini Seydou Zakaria &laquo; Sommet extraordinaire des chefs d&rsquo;&Eacute;tat et de gouvernements des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et du B&eacute;nin : Front commun contre le terrorisme &raquo;, in Le Sahel, 8 octobre 2014.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a>Nadia CHAHED, &laquo; Lutte contre le terrorisme: r&eacute;union de haut niveau jeudi &agrave; N&#39;Djamena &raquo;, in Afrique, 29 novembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a> RFI, &laquo; Lutte contre Boko Haram: les pays du lac Tchad veulent revoir leur strat&eacute;gie &raquo;, in www.rfi.fr,<a href="http://www.rfi.fr/" target="_top"> </a>visit&eacute; le 30 novembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a>Ici Niger, &laquo; Les dirigeants de la CBLT ont renouvel&eacute; leur d&eacute;termination &agrave; lutter contre Boko Haram &raquo;, in Agence Nationale De Presse, 16 d&eacute;cembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a>Commission du bassin du lac Tchad/Force Mixte Multinationale.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a>Lawan LE DIM, &laquo; Tenue samedi &agrave; Abuja du sommet de la CBLT en pr&eacute;sence du Pr&eacute;sident Issoufou Mahamadou &raquo;, in Agence Nig&eacute;rienne de Presse, 16 d&eacute;cembre 2018.</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a>Communiqu&eacute; final r&eacute;union d&rsquo;experts sur l&rsquo;&eacute;laboration des documents op&eacute;rationnels pour la force multinationale mixte (FMM) des Etats membres de la commission du bassin du lac Tchad et du Benin pour la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, Yaound&eacute;, Cameroun, 5-7 f&eacute;vrier 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a>Communiqu&eacute; de la 436&egrave;me r&eacute;union du Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie, 23 mai 2014.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a>Communiqu&eacute; de la 489&egrave;me r&eacute;union sur les efforts r&eacute;gionaux et internationaux d&eacute;ploy&eacute;s dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram et sur la voie &agrave; suivre, Conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie 3 mars 2015.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a>Communiqu&eacute; de la 639&egrave;me r&eacute;union du conseil de paix et de s&eacute;curit&eacute;, Addis Abeba, &Eacute;thiopie, 29 novembre 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a>Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a>Sophie WAHNICH, &laquo; L&#39;universalit&eacute; au risque de la singularit&eacute; &raquo;, in Espaces Temps, 57-58, 1995. France : contr&ocirc;le d&#39;identit&eacute;s. Lectures du &laquo; mod&egrave;le r&eacute;publicain, p. 16-25.</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a>Fran&ccedil;ois CHARLES, &laquo; Les trois piliers de l&rsquo;intelligence &eacute;conomique au service de la d&eacute;fense nationale &raquo;, in strat&eacute;gie, 21 octobre 2011, http://novial.overblog.com<a href="http://novial.overblog.com/" target="_top"> </a>, visit&eacute; le 13 aout 2019 &agrave; 16h 30min.</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a>Ibid.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a>Lire President of the United States, National strategy for homeland security, Office of Homeland Security, july 2002, pp 15-21.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a>USA, National Intelligence Strategy, Strategic Environnement, 2019.</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a>&Agrave; ce propos il serait utile de lire le travail pionnier de : Victorin Hameni BIEULEU, La politique de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute; nationale au Cameroun, Paris, l&rsquo;Harmattan, 2012, 522 pages.</p> </div> <div id="sdfootnote32"> <p><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a>Lire l&rsquo;article 2 de la Constitution de la R&eacute;publique du Cameroun du 18 janvier 1996.</p> </div> <div id="sdfootnote33"> <p><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a>Article 5(2) de la Constitution de la R&eacute;publique du Cameroun du 18 janvier 1996.</p> </div> <div id="sdfootnote34"> <p><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a>Article 8(2) de la Constitution de la R&eacute;publique du Cameroun du 18 janvier 1996.</p> </div> <div id="sdfootnote35"> <p><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a>Se r&eacute;f&eacute;rer &agrave; Hermann CAKPO, &laquo; Les 7 lois de la gestion des priorit&eacute;s et du temps &raquo;, in https://www.journaldunet.com/management/expert/52876/les-7-lois-de-la-gestion-des-priorites-et-du-temps.shtml, visit&eacute; le 15 ao&ucirc;t 2019 &agrave; 13h 23 min.</p> </div> <div id="sdfootnote36"> <p><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a>Floribert NJAKO, &laquo; Le d&eacute;fil&eacute; du 20 mai dans le renforcement du lien entre l&rsquo;arm&eacute;e et la nation &raquo;, in Honneur Et Fid&eacute;lit&eacute;, Arm&eacute;e et nation : ensemble pour consolider la paix et d&eacute;veloppement, 20 mai 2008, pp 32-33.</p> </div> <div id="sdfootnote37"> <p><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a>Maxime TANDONNET, &laquo; Petite histoire de l&rsquo;unit&eacute; nationale &raquo;, in le www.lefigaro.fr, visit&eacute; le 16 mai 2019 &agrave; 11h 37min.</p> </div> <div id="sdfootnote38"> <p><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a>Honneur et Fid&eacute;lit&eacute;, Unit&eacute; dans la diversit&eacute; au service de l&rsquo;&eacute;mergence, 20 mai 2019.</p> </div> <div id="sdfootnote39"> <p><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a>Josepha LAROCHE (dir.), La loyaut&eacute; dans les relations internationales, Paris, L&rsquo;harmattan, 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote40"> <p><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a>Lire Herv&eacute; DREVILLON, &laquo; Le Sens de l&rsquo;honneur &raquo;, in www.irsem.fr, visit&eacute; le 10 septembre 2019 &agrave; 10h 20min.</p> </div> <div id="sdfootnote41"> <p><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a>Focus group avec des officiers de l&rsquo;arm&eacute;e de terre au Cameroun r&eacute;alis&eacute; le 10 septembre 2019 &agrave; Yaound&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote42"> <p><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a>Entretien avec des officiers de gendarmerie au Cameroun r&eacute;alis&eacute; le 8 septembre 2019 &agrave; Yaound&eacute;.</p> </div> <div id="sdfootnote43"> <p><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a>Philippe CHRESTIA, &laquo; Les sommets internationaux &raquo;,Etudes Internationales, volume 31, Num&eacute;ro 3, 2000, p. 443-474.</p> </div> <div id="sdfootnote44"> <p><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a>Pascale LABORIER &laquo; L&eacute;gitimit&eacute; &raquo;, in Dictionnaire des politiques publiques, 2010, p. 335-343.</p> </div>