<p style="text-align: justify;">La philologie considère le texte manuscrit comme un objet mouvant. En effet, dans la tradition savante de transmission des textes anciens, le copiste choisit d’intervenir sur le texte à la manière d’un véritable auteur : il le récrit en le remaniant, en le corrigeant, en l’éditant de nouveau. Dans le contexte de la <em>renouatio</em> carolingienne, les nombreuses entreprises d’émendation du texte psalmique témoignent de cet état de fait. Elles s’accordent à rendre compte de la même perspective : proposer un texte plus correct au regard du sens porté. À titre d’illustration, l’article soumet l’analyse de quelques variantes textuelles inédites contenues dans le Psautier de Sedulius Scottus. L’étude tend à démontrer que le texte, copié d’après le modèle de la version grecque établie par les Septante, a été révisé à partir de la traduction gallicane de Jérôme.</p>