<p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b>Introduction. Le discours FN comme objet d&rsquo;&eacute;tude</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une perspective d&rsquo;analyse de discours, croisant la linguistique de corpus assist&eacute;e par ordinateur (Mayaffre 2004) &agrave; l&rsquo;appareillage conceptuel de la linguistique de l&rsquo;&eacute;nonciation et de la pragmatique (Jaubert <i>et al.</i>), cette contribution analyse comment le discours du Front National (FN) construit discursivement une <i>doxa </i>&agrave; laquelle il s&rsquo;oppose, syst&eacute;matiquement. Ainsi, ce travail prolonge nos principaux travaux de recherche et notamment de recherche doctorale qui ont consist&eacute; &agrave; caract&eacute;riser le discours du Front National sur la p&eacute;riode contemporaine<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></span></span></a>, &agrave; savoir des ann&eacute;es 2000 jusqu&rsquo;&agrave; 2017 (Bouzereau). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b><i>Cadre th&eacute;orique</i></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Poser le discours FN ou m&ecirc;me le parti FN comme objet d&rsquo;&eacute;tude ne <i>va pas de soi</i>&nbsp;et n&eacute;cessite une pr&eacute;sentation des positionnements &eacute;pist&eacute;mologiques fondamentaux qui ont constitu&eacute; le socle de cette recherche. Il s&rsquo;av&egrave;re que la revue de litt&eacute;rature posant le Front National comme objet d&rsquo;&eacute;tude rend compte d&rsquo;une dynamique importante en Sciences humaines et sociales et l&rsquo;objectif repose souvent sur la caract&eacute;risation politique du parti. Pour nourrir notre r&eacute;flexion, notre int&eacute;r&ecirc;t s&rsquo;est ainsi porté sur l&rsquo;histoire du parti (Camus, Dézé 2012, Igounet, Albertini et Doucet), son organisation interne (Dézé 2015), sa structuration doctrinale (Buzzi) et ses constantes idéologiques (Ivaldi). Du c&ocirc;t&eacute; des sciences politiques, les chercheurs t&eacute;moignent &eacute;galement d&rsquo;un int&eacute;r&ecirc;t pour cat&eacute;goriser le parti&nbsp;: dans cette perspective la catégorisation la plus répandue pour expliquer les idées FN est celle de <i>populisme</i>, et plus précisément de <i>national-populisme</i> (Buzzi, Alduy et Wahnich). Du c&ocirc;t&eacute; de la sociologie, c&rsquo;est ce que certains sociologues nomment le ph&eacute;nom&egrave;ne &laquo;&nbsp;Le Pen&nbsp;&raquo; qui a retenu&nbsp;notre attention&nbsp;: ce ph&eacute;nom&egrave;ne Le Pen a notamment &eacute;t&eacute; d&eacute;crit par Pierre &Eacute;cuvillon dans sa th&egrave;se et qui conclut son travail en disant que s&rsquo;il y a un syst&egrave;me, le FN en fait bien parti. Enfin du c&ocirc;t&eacute; de la linguistique, de nombreux travaux &eacute;tudient l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; &eacute;nonciative de certains mots (Hailon) ou la notion de <i>doxa</i> dans le discours FN (Amossy 2005). C&rsquo;est dans cette perspective linguistique que se situent nos travaux. D&egrave;s lors, pour consid&eacute;rer le discours FN comme objet d&rsquo;&eacute;tude il a &eacute;t&eacute; n&eacute;cessaire de passer de ces r&eacute;flexions et de ces cat&eacute;gorisations politiques vers un ensemble de questionnements linguistiques.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nos travaux ont ainsi commenc&eacute; &agrave; appr&eacute;hender cet objet d&rsquo;&eacute;tude par la cat&eacute;gorie du &laquo;&nbsp;discours populiste&nbsp;&raquo; en interrogeant notamment le r&ocirc;le de la doxa. Aussi, la conclusion de Pierre Ecuvillon qui, juxtapos&eacute;e aux diff&eacute;rents travaux existant en linguistique sur le discours FN, a permis d&rsquo;interroger le concept de &laquo;&nbsp;contre discours&nbsp;&raquo; ainsi que sa relation avec les notions de &laquo;&nbsp;doxa&nbsp;&raquo; et de &laquo;&nbsp;contre-doxa&nbsp;&raquo;. La conclusion de sa th&egrave;se soul&egrave;ve un paradoxe que nous pr&eacute;senterons de la mani&egrave;re suivante&nbsp;: si le FN fait partie d&rsquo;un syst&egrave;me, il se pr&eacute;sente toujours aujourd&rsquo;hui comme un parti anti-syst&egrave;me. Alors que le Front National participe aux élections républicaines et occupe aujourd&rsquo;hui une place sur la scène politique, son discours vise toujours à renvoyer l&rsquo;image d&rsquo;un parti &laquo; anti-système&nbsp;&raquo; qui rejette la doxa dominante. Cet ethos d&rsquo;&eacute;ternel opposant constitue sa marque de fabrique et nos travaux s&rsquo;attachent pr&eacute;cis&eacute;ment &agrave; d&eacute;crire la construction discursive de cette opposition. <span style="color:black">Les locuteurs FN se revendiquent d&rsquo;ailleurs explicitement contre la doxa dominante&nbsp;: </span></span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(1) &Agrave; &eacute;couter la doxa dominante, il n&rsquo;y a plus aujourd&rsquo;hui d&rsquo;identit&eacute; fran&ccedil;aise autre que le m&eacute;tissage &agrave; marche forc&eacute;e et le multiculturalisme ! [...]. Non, la France n&rsquo;a pas vocation &agrave; ne plus &ecirc;tre fran&ccedil;aise, la France doit demeurer la France et son peuple demeurer Fran&ccedil;ais ! Cette v&eacute;rit&eacute;, nous ne cesserons jamais de la proclamer&nbsp;! D&eacute;claration de Marine Le Pen, le 1<sup>er</sup> mai 2014 &agrave; Paris.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">Dans ce discours qui pr&eacute;pare les &eacute;lections europ&eacute;ennes de 2014, si Marine Le Pen (MLP) se revendique effectivement contre la doxa dominante, le contenu critiqu&eacute; renvoie &agrave; une id&eacute;ologie forte et n&eacute;cessite une r&eacute;flexion sur la nomination du r&eacute;f&eacute;rent. En effet, nous nous interrogerons r&eacute;guli&egrave;rement sur le ou les discours point&eacute;s par le FN quand ses leadeurs parlent de doxa dominante. Dans ce cadre, rappelons aussi que ne parlerons pas de <i>doxa</i> dans le sens d&rsquo;opinion commune (Sarfati). Notre propos s&rsquo;attachera essentiellement &agrave; d&eacute;crire la mani&egrave;re </span>dont le FN s&rsquo;oppose &agrave; une <i>dite-doxa</i>. Or, cette nomination requi&egrave;re une mise &agrave; distance du chercheur. En effet, le Front National est un parti politique d&rsquo;extr&ecirc;me droite qui v&eacute;hicule une<i> </i>id&eacute;ologie souverainiste nationaliste reposant sur la grandeur de la nation, l&rsquo;ind&eacute;pendance de la France et le rejet des immigr&eacute;s (Bouzereau).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b><i>M&eacute;thode</i></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans notre recherche, si nous sommes n&eacute;cessairement parties de questionnements linguistiques pour constituer des hypoth&egrave;ses, c&rsquo;est le corpus qui a fait &eacute;merger le sens. Nous suivons, en effet, une d&eacute;marche herm&eacute;neutique (selon la th&eacute;orie de Fran&ccedil;ois Rastier), nous inscrivant dans la conception du corpus driven&nbsp;telle que d&eacute;crite par Tognini Bonnelli. Le plus important pour constituer notre corpus a repos&eacute; sur notre volont&eacute; de combiner diff&eacute;rents contrastes pour faire &eacute;merger des pistes d&rsquo;&eacute;tude pertinentes, de combiner diff&eacute;rents contrastes pour caract&eacute;riser au mieux cet objet d&rsquo;&eacute;tude complexe et tellement proche de nous, que diff&eacute;rents points de vue sur le m&ecirc;me objet a sembl&eacute; primordial. Selon l&rsquo;hypoth&egrave;se qu&rsquo;il existe une identit&eacute; discursive cat&eacute;gorisable dans la parole FN notre corpus devait donc non seulement contraster les diff&eacute;rents locuteurs du Front National entre eux mais aussi comparer la parole des deux leaders avec leurs adversaires lorsqu&rsquo;ils sont en campagne. Ainsi, notre macro-corpus, disponible sur le logiciel Hyperbase (d&eacute;velopp&eacute; au laboratoire Bases, Corpus, Langage UMR 7320), est n&eacute; de cette hypoth&egrave;se linguistique et se trouve constitu&eacute; de 5 bases de donn&eacute;es, cr&eacute;ant &agrave; la fois des contrastes internes entre les deux leaders du parti et des contrastes internes &agrave; 10 membres du FN, c&rsquo;est d&rsquo;ailleurs cette volont&eacute; de faire un contraste interne qui nous a conduit &agrave; circonscrire notre corpus sur la p&eacute;riode contemporaine<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></span></span></a>. Pour le contraste externe ce sont les campagnes pr&eacute;sidentielles<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[3]</span></span></span></span></span></a>, que nous consid&eacute;rons comme des prototypes de la parole politique, qui nous ont principalement int&eacute;ress&eacute;. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&egrave;s lors, notre parcours m&eacute;thodologique a progress&eacute; du rep&eacute;rage du lexique sp&eacute;cifique de chaque locuteur du FN (via la statistique occurrentielle, dans la lign&eacute;e des travaux centr&eacute;s sur la m&eacute;thode de statistique des donn&eacute;es textuelles qui &eacute;mergent notamment avec les travaux de Guiraud) vers l&rsquo;analyse des th&eacute;matiques principales (via la statistique cooccurrentielle, dans le prolongement des travaux de Martinez) pour &eacute;tudier enfin la mani&egrave;re dont le discours FN rapporte le discours des autres (via la linguistique outill&eacute;e et le Deep Learning)<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[4]</span></span></span></span></span></a>. Les exemples choisis dans cet article reposent pr&eacute;cis&eacute;ment sur ces calculs statistiques. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Une fois le corpus constitué et les premi&egrave;res recherches statistiques effectuées se sont d&eacute;gag&eacute;s plusieurs champs de pertinence. Ces champs de pertinence gouverneront notre plan d&rsquo;&eacute;tude&nbsp;et nous pr&eacute;senterons ici les principaux supports discursifs faisant &eacute;merger la doxa au niveau lexico-grammatical (1.) et au niveau interdiscursif (2.). </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b>1. La doxa dans le discours FN. Au niveau lexico-grammatical</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Sur le plan lexico-grammatical, l&rsquo;acte de nommer est un support discursif r&eacute;current pour actualiser la doxa d&eacute;cri&eacute;e par le Front National. En effet, le discours FN met r&eacute;guli&egrave;rement en exergue certaines d&eacute;nominations de leurs concurrents pour les contredire, s&rsquo;y opposer et proposer d&rsquo;autres mani&egrave;res de nommer les grands concepts de la vie politique. De surcro&icirc;t, il existe une th&eacute;matique o&ugrave; la doxa d&eacute;cri&eacute;e se manifeste syst&eacute;matiquement&nbsp;: il s&rsquo;agit de la principale th&eacute;matique du discours FN, &agrave; savoir la th&eacute;matique de l&rsquo;immigration (voir Alduy et Wahnich, et Bouzereau). <span style="color:black">En effet, lorsqu&rsquo;il parle <i>immigration</i>, le FN dit syst&eacute;matiquement s&rsquo;opposer au discours qui serait dominant sur le sujet. </span>Pour en rendre compte nous commencerons notre &eacute;tude par le discours du 13 janvier 2008 prononc&eacute; dans le cadre des &eacute;lections municipales et cantonales de 2008. Dans ce discours particulier, figurent trois phrases rep&eacute;r&eacute;s comme statistiquement cl&eacute;s<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[5]</span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;ensemble du discours se trouve circonscrit autour d&rsquo;une critique contre la loi relative à la maîtrise de l&rsquo;immigration, promulguée le 20 novembre 2007 &ndash; ce projet de loi avait été déposé au parlement sur l&rsquo;initiative du gouvernement, dans la continuité de la campagne de Nicolas Sarkozy qui pr&ocirc;nait durant sa campagne &eacute;lectorale le concept&nbsp;&laquo;&nbsp;d&rsquo;immigration choisie&nbsp;&raquo;. Prenons donc la premi&egrave;re phrase-cl&eacute; :</span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(2) La loi Hortefeux, récemment adoptée, a réussi la prouesse d&rsquo;accroître l&rsquo;immigration familiale, de faciliter l&rsquo;immigration de travail, rebaptisée immigration choisie et de maintenir le flot de l&rsquo;immigration illégale. Déclaration de JMLP, le 13 janvier 2008 à Paris. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans cette citation, selon le locuteur, la loi serait en train d&rsquo;accroître toutes les formes d&rsquo;immigration. Dans ce cadre, JMLP dénonce le mensonge qui serait sous-jacent à la renomination sarkozyste&nbsp;: selon lui, &laquo; immigration choisie &raquo; remplacerait la dénomination &laquo;&nbsp;immigration de travail &raquo;. Il pointe, par le participe &laquo; rebaptisée &raquo; la prétendue création d&rsquo;un nouveau concept, là où en fait, il s&rsquo;agirait, d&rsquo;un simple jeu d&rsquo;étiquettes. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le cadre est ainsi pos&eacute; pour amener <i>les bons mots</i> jug&eacute;s ad&eacute;quates, selon JMLP&nbsp;: </span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(3) Au final, il y aura plus d&rsquo;immigration de travail, donc plus d&#39;immigration familiale et plus d&#39;immigration illégale. C&#39;est clair, la fameuse immigration choisie accroît l&#39;immigration subie. Déclaration de JMLP, le 13 janvier 2008 à Paris.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La dénomination sarkozyste &laquo; immigration choisie &raquo; est d&rsquo;abord effac&eacute;e au profit des syntagmes &laquo; immigration de travail &raquo;, &laquo;&nbsp;immigration familiale &raquo; et &laquo; immigration illégale &raquo;. Puis, le SN &laquo; immigration choisie &raquo;, parce qu&rsquo;il est pr&eacute;c&eacute;d&eacute; de l&rsquo;adjectif &laquo;&nbsp;fameuse&nbsp;&raquo; sonne bien comme n&rsquo;appartenant pas au locuteur JMLP mais au discours d&rsquo;un énonciateur autre (soit Nicolas Sarkozy). Et c&rsquo;est le contraire avec l&rsquo;expression &laquo; immigration subie &raquo; qui est quant &agrave; elle assum&eacute;e par JMLP. Dans ce cadre, cet exemple a permis de poser les <i>bons termes </i>servant l&rsquo;id&eacute;ologie du Front National. Une fois les bons mots pos&eacute;s, JMLP peut alors amener ses propositions, ses propres mots. Nous le verrons, dans l&rsquo;ensemble des discours &eacute;tudi&eacute;s, le discours du FN repose syst&eacute;matiquement sur ce sch&eacute;ma binaire, avec une premi&egrave;re partie syst&eacute;matiquement &agrave; charge et une seconde qui permet d&rsquo;amener le discours du FN pr&eacute;sent&eacute; comme un contre-discours. C&rsquo;est ainsi que JMLP actualise dans son discours un n&eacute;ologisme discriminatoire, soit le n&eacute;ologisme <i>immigration-invasion&nbsp;: </i></span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(4) La France qu&rsquo;il aime, c&rsquo;est la France brassée, par l&rsquo;immigration de masse. La France qu&rsquo;il aime, c&#39;est la France américanisée. Dès lors, mesdames et messieurs, il ne peut qu&rsquo;appeler de ses v&oelig;ux un melting-pot à la française. Dès lors, l&rsquo;immigration-invasion va continuer, comme d&rsquo;ailleurs le déferlement de l&rsquo;insécurité &ndash; l&rsquo;une et l&rsquo;autre sont liées. Déclaration de JMLP, le 13 janvier 2008 à Paris. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Jusqu&rsquo;alors le discours se construisait contre le discours des adversaires visant à disqualifier le contenu de leur proposition ainsi que leurs choix terminologiques. Or, dans cette citation il en va autrement : sans commentaire ou glose méta-énonciative et usant même de l&rsquo;article de notoriété pour actualiser les syntagmes &laquo; immigration de masse &raquo; et &laquo; immigration-invasion &raquo; le discours du FN sur l&rsquo;immigration apparaît comme une contre-doxa épurée du discours des autres sur le sujet. En effet, ce n&eacute;ologisme &laquo;&nbsp;immigration-invasion&nbsp;&raquo; n&rsquo;appara&icirc;t qu&rsquo;en fin de discours, c&rsquo;est-&agrave;-dire apr&egrave;s avoir disqualifié les d&eacute;nominations des autres et surtout apr&egrave;s avoir pos&eacute; l&rsquo;&eacute;quation <i>immigration choisie = immigration familiale + immigration de travail + immigration ill&eacute;gale = une immigration de masse</i>. Le syntagme &laquo; immigration de masse &raquo;, pris en charge par JMLP, désigne la conséquence de ce que Nicolas Sarkozy appellerait par euph&eacute;misme &laquo; immigration choisie &raquo; <i>a</i> <i>contrario </i>de JMLP qui parlerait sans se voiler la face d&rsquo;&laquo; immigration de travail &raquo;. Ainsi, à cette nomination pr&eacute;sent&eacute;e comme euphémistique, le discours du FN souligne qu&rsquo;il adopte une nomination qui <i>collerait au réel</i>, à savoir celle d&rsquo;&laquo;&nbsp;immigration de travail &raquo; et en l&rsquo;occurrence cette immigration serait la porte ouverte à l&rsquo;<i>immigration-invasion</i>. Dans notre corpus, ce néologisme n&rsquo;est pas anodin&nbsp;: il s&rsquo;agit d&rsquo;un terme r&eacute;pandu dans le discours de droite et d&rsquo;extrême droite. Aussi, l&rsquo;actualisation du néologisme par un défini en emploi de notoriété vise à présenter la conception lepénienne comme étant la seule qui vaille. Dans cette perspective, il n&rsquo;y aurait plus qu&rsquo;une seule immigration, celle qui est massive et par définition une invasion. La manière d&rsquo;actualiser en discours l&rsquo;immigration est d&rsquo;ailleurs éminemment dialogique dans le discours du FN et le néologisme <i>immigration-invasion </i>se pose en opposition aux autres manières de parler d&rsquo;immigration &ndash; tout en construisant la spécificité du discours FN sur ce sujet. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">Les trois exemples pr&eacute;sent&eacute;s appartiennent donc au m&ecirc;me discours mais il se trouvent qu&rsquo;ils sont prototypiques tant sur le plan statistique que sur le plan argumentatif. En effet, le fond id&eacute;ologique du discours du FN sur l&rsquo;immigration demeure inchang&eacute; depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, nos travaux de recherches montrent que s&rsquo;il y a des nuances&nbsp;&ndash; en effet, le discours de JMLP sert plus &agrave; asseoir certains mots, comme on vient de le voir, quand celui de MLP sert &agrave; imposer de nouvelles d&eacute;finitions, comme il s&rsquo;agira de voir &ndash;</span> toutefois leur discours reste le m&ecirc;me en ce qu&rsquo;avec MLP comme avec JMLP, le FN s&rsquo;oppose au discours qui serait doxique sur l&rsquo;immigration en l&rsquo;infirmant pour poser clairement son (contre)-discours. Prenons la citation suivante prononc&eacute;e cette fois-ci par Marine Le Pen&nbsp;: </span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(5) L&rsquo;immigration n&rsquo;est pas une chance, c&rsquo;est un fardeau. [...]. L&rsquo;immigration d&rsquo;aujourd&rsquo;hui est une immigration familiale encouragée par le regroupement du même métal mis en &oelig;uvre par la droite et la gauche, une immigration d&rsquo;installation sans aucune volonté de retour dans le pays d&rsquo;origine. Déclaration de MLP, le 6 septembre 2015 à Marseille. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans cet exemple qui pr&eacute;pare les &eacute;lections r&eacute;gionales de 2015, partant d&rsquo;un rejet d&rsquo;un discours qui serait doxique par le biais de négations dialogiques &laquo; l&rsquo;immigration n&rsquo;est pas une chance &raquo;, Marine Le Pen aplanit le terrain pour construire un <i>nouveau </i>discours avec l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; &laquo; c&rsquo;est un fardeau &raquo;. Ici, l&rsquo;effet pragmatique est de construire explicitement un contre-discours qui s&rsquo;inscrit justement dans un acte définitoire. Il s&rsquo;agit alors de contredire explicitement la doxa bien-pensante sur l&rsquo;immigration et de proposer ensuite une autre <i>voie </i>portée par une <i>voix </i>différente de celles qui sont actuellement au pouvoir. L&rsquo;acte définitoire est argumentatif et conduit systématiquement à une conclusion. C&rsquo;est bien ce dont il s&rsquo;agit avec cette tournure emphatique qui vise explicitement à modifier la réception du terme immigration. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans cette premi&egrave;re partie nous avons montr&eacute; que le substantif <i>immigration </i>est un terme structurant du discours du Front National. Le locuteur FN rejette syst&eacute;matiquement les étiquettes des autres locuteurs politiques pour opposer sa manière de nommer et de d&eacute;finir l&rsquo;immigration. D&egrave;s lors le discours du FN sur l&rsquo;immigration se construit-il comme un contre-discours&nbsp;? Dans notre recherche doctorale, cette appellation <i>contre-discours</i> nous permet de d&eacute;crire tout discours qui contredit un autre discours, rejette une &eacute;tiquette terminologique dans le discours de l&rsquo;autre, c&rsquo;est-à-dire lorsque l&rsquo;énonciateur se positionne énonciativement contre un discours. Le contre-discours est en effet dans un premier sens &agrave; interpr&eacute;ter comme un discours d&rsquo;opposition, un discours alternatif qui cherche à se substituer à un discours dominant. Il s&rsquo;agit dans ce cadre d&rsquo;utiliser la préposition <i>contre </i>dans le sens d&rsquo;anti. Or, le contre-discours apparaît aussi comme une proposition pour dire et représenter le monde différemment. Dans cette seconde perspective, la notion de contre-discours d&eacute;signe un discours quand il se veut <i>à côté</i>. Or, dire qu&rsquo;on rejette la doxa est éminemment politique et ce rejet est bien une entreprise que revendique le Front National. D&egrave;s lors nous pouvons d&eacute;sormais mettre en relation les notions de contre-discours et de doxa puisque c&rsquo;est en polarisant les discours (construisant une doxa à laquelle il s&rsquo;oppose) que le contre-discours du FN prend forme. Si la langue reflète une multitude de doxas, le Front National créée une binarité en dénommant deux types de discours&nbsp;: celui doxique de tout le système mis à l&rsquo;index et son contre-discours qui serait dissensuel ou contre-doxique. Cette division de l&rsquo;&eacute;chiquier politique est essentielle pour aborder la manière dont ils traitent de l&rsquo;immigration. Le discours du Front National revendique encore aujourd&rsquo;hui d&rsquo;être la principale alternative et il se construit autour d&rsquo;une unique doxa critiquée de manière virulente et opposée à une contre-doxa qui se construit autour de thématiques qui lui sont propres. Après avoir étudié les termes qui s&rsquo;actualisent dans leur discours contre les dénominations des autres et observé ici que leur discours sur l&rsquo;immigration se construit à la fois à côté et contre les discours des autres, nous enchainerons sur une autre manifestation discursive de la doxa qui survient cette fois-ci au niveau interdiscursif. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b>2. La doxa dans le discours du FN. Au niveau interdiscursif</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">S&rsquo;imposer dans l&rsquo;échiquier politique actuel comme l&rsquo;unique contre-discours requiert des stratégies discursives. En l&rsquo;occurrence l&rsquo;une des strat&eacute;gies du FN repose sur l&rsquo;assimilation des adversaires et de leurs discours entre eux. D&egrave;s lors, notre propos ne consistera pas à dire que citer en remaniant le discours de l&rsquo;autre pour mettre en valeur son discours est typique du discours FN. Cependant, il s&rsquo;av&egrave;re que le discours FN le fait en utilisant systématiquement la stratégie qui consiste à assimiler ses adversaires pour construire une unique source et un discours unique, ce qui est d&eacute;j&agrave; plus singulier. En outre, les résultats statistiques et les analyses montrent qu&rsquo;il y a bien des formes spécifiques aux deux locuteurs lepéniens. Dans le discours du FN, <i>les adversaires </i>deviennent ainsi <i>l&rsquo;Adversaire </i>et les moyens pour assimiler sont multiples. Cela se manifeste notamment via des formes nominales plurielles&nbsp;et des formes englobantes au singulier. Nous pr&eacute;senterons une &eacute;tude de cas pour chacune de ces formes. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Concernant les formes nominales plurielles il s&rsquo;agit notamment de l&rsquo;encha&icirc;nement&nbsp;: pronom ind&eacute;fini <i>tous</i> + discours rapport&eacute;&nbsp;: </span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(6) Tous aujourd&rsquo;hui nous disent qu&rsquo;ils vont tout changer, sans rien changer. Ils réindustrialiseront la France, mais pas question de changer l&rsquo;Europe. Ils protégeront la France, mais pas question de maîtriser la mondialisation ! (&hellip;) Car lorsqu&rsquo;on est sincèrement contre l&rsquo;idéologie mondialiste, on est contre l&rsquo;Europe supranationale et ultralibérale, contre l&rsquo;euro et contre l&rsquo;immigration. Voilà ce qui distingue l&rsquo;opposant sincère à ce système mortifère des &laquo; idiots utiles &raquo; du même système, de ses collaborateurs appointés et de ses agents doubles. Déclaration de MLP, le 22 janvier 2012 à Rouen. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans cet exemple et, comme r&eacute;guli&egrave;rement dans les discours de campagne pr&eacute;sidentielle, l&rsquo;assimilation des adversaires est marquée par le pronom indéfini <i>tous </i>sujet d&rsquo;un discours indirect dont le contenu est généralisant, aussitôt suivi d&rsquo;un énoncé antithétique, imputable à la locutrice citante. Figure donc le sch&eacute;ma&nbsp;: critique du discours d&rsquo;autrui suivie du contre-discours FN. C&rsquo;est le même fonctionnement binaire dans les deux phrases suivantes où l&rsquo;énoncé au futur peut être interprété comme un discours indirect libre aussitôt mis en doute avec la structure &laquo; mais pas question de &raquo;. Discours de l&rsquo;autre et négation du discours d&rsquo;autrui conduisent enfin un contre-discours sur le mode positif avec l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; &laquo; Car lorsqu&rsquo;on est sincèrement contre l&rsquo;idéologie mondialiste, on est contre l&rsquo;Europe supranationale et ultralibérale, contre l&rsquo;euro et contre l&rsquo;immigration &raquo;. &nbsp;De nouveau, il s&rsquo;agit encore de dichotomiser et de polariser l&rsquo;espace et la parole politiques. &nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La construction de l&rsquo;adversaire unique passe aussi par des formes englobantes au singulier, prenons ainsi un exemple de la campagne pr&eacute;sidentielle de 2017&nbsp;:</span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(7) Ce n&rsquo;est pas bien s&ucirc;r que les Fran&ccedil;ais ne sont plus Fran&ccedil;ais, que la France n&rsquo;est plus la France, c&rsquo;est qu&rsquo;ils n&rsquo;osent plus se le dire, c&rsquo;est qu&rsquo;ils ont perdu cette confiance en eux, et ce sentiment d&rsquo;&ecirc;tre uniques au monde qui les rendaient heureux et fiers de se dire Fran&ccedil;ais. J&rsquo;y vois le r&eacute;sultat effrayant d&rsquo;une propagande effr&eacute;n&eacute;e qui a travaill&eacute; &agrave; dissoudre les Nations dans l&rsquo;Europe et l&rsquo;Europe dans le monde. Une propagande qui interdit de parler de fronti&egrave;res avec l&rsquo;ext&eacute;rieur comme d&rsquo;identit&eacute; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur. Une propagande qui parle de citoyen europ&eacute;en mais plus de citoyen fran&ccedil;ais. [...]. Dans le d&eacute;bat in&eacute;vitable, mais mal engag&eacute;, deux choses me sont. D&rsquo;abord, le d&eacute;ni de d&eacute;mocratie. Si la d&eacute;mocratie est le pouvoir du peuple de d&eacute;cider de ce qui le concerne, il n&rsquo;est pas de chose plus importante que l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la citoyennet&eacute;, et tout d&eacute;bat avec constance a &eacute;t&eacute; refus&eacute; au peuple fran&ccedil;ais &agrave; ce sujet. Et nous refusons ce totalitarisme mou qui pr&eacute;tend fa&ccedil;onner les consciences, faire de l&rsquo;opinion un d&eacute;lit et de la v&eacute;rit&eacute; un crime.&nbsp;Conf&eacute;rence de MLP, le 14 mars 2017. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Ici, plusieurs formes homogénéisantes se succ&egrave;dent&nbsp;: la pr&eacute;sidente du FN parle d&rsquo;abord de la <i>propagande </i>puis du <i>totalitarisme. </i>Ces formes homogon&eacute;isantes au singulier, renvoient à des inanimés et homogénéisent les discours des adversaires. En l&rsquo;occurrence, pour faire entendre que <i>propagande </i>et <i>totalitarisme mou </i>renvoient aux discours des adversaires, c&rsquo;est-à-dire qu&rsquo;ils construisent le même référent, MLP doit en préciser les contours. Les occurrences de <i>propagande </i>recouvrent aussi bien la diffusion des idées endoctrinantes (&laquo; qui parle de citoyen européen mais plus de citoyen français &raquo;) que la censure des idées contradictoires (&laquo; qui interdit de parler de frontières &raquo;), faisant de la propagande un être discursif. Cette conférence de MLP portent sur les thématiques <i>frontières</i> et <i>identité</i> et la subordonnée relative est un moyen d&rsquo;évoquer précisément les th&eacute;matiques censur&eacute;es par cette &laquo; propagande &raquo;. La seconde relative &laquo; qui parle de citoyen européen mais plus de citoyen français &raquo; oppose le discours du système, rapporté ici au style indirect, au contre-discours du FN introduit par le connecteur <i>mais</i>. D&rsquo;ailleurs plus que de disqualifier le discours de l&rsquo;autre, ces formes dénoncent la vacuité même du discours politique jusqu&rsquo;à le réduire à leur étiquette véritable. Ainsi, face au vide discursif des autres, le discours FN se positionne comme le seul discours réellement <i>agissant</i>. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Pour poser l&rsquo;existence de l&rsquo;adversaire unique au discours unique, les candidats lepéniens construisent un discours accumulant les stéréotypes et les présupposés idéologiques. En effet, l&rsquo;uniformisation des discours autres s&rsquo;accompagne de leur ravalement à un discours clichéique et mentionner l&rsquo;autre revient souvent à représenter des stéréotypes et à impliciter des présupposés idéologiques. Si la citation du discours de l&rsquo;autre, même dans sa forme la plus fidèle avec le discours direct, est perçue depuis Rabatel comme une &laquo; re- présentation&nbsp;&raquo;, plus qu&rsquo;un simple &laquo; report &raquo;, si l&rsquo;usage même du discours rapporté nécessite une reconstruction puisqu&rsquo;il est intégré à un nouveau cotexte linguistique et à une nouvelle situation d&rsquo;énonciation (Rosier), &nbsp;ces exemples montrent que le fait de rapporter le discours d&rsquo;autrui constitue un observable pertinent pour étudier l&rsquo;opposition construite entre un <i>discours unique </i>et l&rsquo;<i>unique contre-discours</i>. Dans ce cadre, la doxa construite par le discours FN ne sert qu&rsquo;&agrave; promouvoir leur discours id&eacute;ologique. Utiliser le discours rapporté en politique, et d&rsquo;autant plus le discours direct, est propice à la critique puisque des preuves tangibles peuvent démontrer que la citation a été manipulée. Par conséquent, l&rsquo;usage d&rsquo;une source énonciative indéfinie relève d&rsquo;un moyen stratégique pour ne pas désigner directement les adversaires. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b>Conclusion</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Le discours du Front National dichotomise l&rsquo;espace politique en construisant et en s&rsquo;opposant &agrave; une doxa. L&rsquo;objectif de cette strat&eacute;gie discursive est politique&nbsp;: la promotion id&eacute;ologique du parti. Notre premi&egrave;re citation le soulignait explicitement et notre analyse a permis d&rsquo;en d&eacute;crire les diff&eacute;rents supports discursifs. Pour conclure, reprenons justement notre premi&egrave;re citation (voir aussi ci-dessous) : </span></span></span></p> <p class="MsoQuote" style="text-align:justify; margin-top:13px; margin-right:58px; margin-bottom:5px; margin-left:71px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">(8) À écouter la doxa dominante, il n&rsquo;y a plus aujourd&rsquo;hui d&rsquo;identité française autre que le métissage à marche forcée et le multiculturalisme ! [...]. Non, la France n&rsquo;a pas vocation à ne plus être française, la France doit demeurer la France et son peuple demeurer Français ! Cette vérité, nous ne cesserons jamais de la proclamer&nbsp;! Déclaration de Marine Le Pen, le 1<sup>er</sup> mai 2014 à Paris. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans cet extrait, Marine Le Pen met en confrontation son discours contre le discours de la doxa dominante et cr&eacute;e parallèlement une opposition sur le plan du contenu. En effet, cette citation crée une relation d&rsquo;opposition entre la défense de l&rsquo;identité française d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; et le multiculturalisme de l&rsquo;autre. Cette dualité sous-tend aussi une polarisation politique : la préférence nationale face à la politique qui défendrait l&rsquo;immigration. Le contre-discours du Front National est formé de cet ensemble d&rsquo;étapes, c&rsquo;est-à-dire de ces étapes qui rejettent le discours d&rsquo;autrui, le déconstruisent dans la seule fin de mener vers un discours qui serait différent, soit le discours du FN. Dans le discours du Front National la doxa décriée est toujours unique. Sur le plan formel, cette doxa serait <i>oppressive </i>et, sur le contenu, <i>antinationale</i>. Le Front National - et cette citation en est l&rsquo;illustration - construit son identité discursive <i>via </i>la défense de l&rsquo;identité nationale. De plus, la manière dont les leaders du parti défendent l&rsquo;identité nationale se fait contre l&rsquo;immigration et ils défendent leur propre territoire discursif de la même manière, c&rsquo;est-à-dire contre le discours des autres. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">ALBERTINI, Dominique, DOUCET, David. <i>Histoire du Front nationa</i>l, Paris, Tallandier, 2014. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="color:black">ALDUY, C&eacute;cile, WAHNICH, St&eacute;phane. <i>Marine Le Pen prise aux mots</i>, Paris, Seuil, 2015. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">BOUZEREAU, Camille. <i>Doxa et contre-doxa dans la construction du territoire discursif du Front National (2000-2017)</i> &ndash; Th&egrave;se de doctorat soutenue &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Nice C&ocirc;te d&rsquo;Azur le 27 novembre 2020.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">BRUNET, &Eacute;tienne (2011), HYPERBASE Manuel de r&eacute;f&eacute;rence. 9.0 Distribu&eacute; par l&rsquo;UMR 7039. En ligne. URL : http://ancilla.unice.fr/bases/manuel.pdf (consult&eacute; le 6 septembre 2021).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">BUZZI, Paul. &laquo; Le Front national entre national-populisme et id&eacute;ologie d&rsquo;extr&ecirc;me droite&nbsp;&raquo;, <i>Le discours politique en France. &Eacute;volution des id&eacute;es partisanes</i>, P. Br&eacute;chon (dir.), Paris, La Documentation fran&ccedil;aise, 1994, p. 15-36.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">CAMUS, Jean-Yves. <i>Le Front national : histoire et analyses</i>, Paris, O. Laurens, 1997.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">DELWIT, Pascal (dir.). <i>Le Front National : mutations de l&rsquo;extr&ecirc;me droite fran&ccedil;aise</i>, Bruxelles, Universit&eacute; de Bruxelles, 2012.&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&Eacute;Z&Eacute;, Alexandre. <i>Le Front National &agrave; la conqu&ecirc;te du pouvoir</i>, Paris, Armand Colin, 2012.&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">D&Eacute;Z&Eacute;, Alexandre. &laquo; Le changement dans la continuit&eacute; : l&rsquo;organisation partisane du Front national &raquo;, <i>Revue Pouvoirs</i>, n&deg; 157, 2015, p. 49-62.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">&Eacute;CUVILLON, Pierre. <i>Le ph&eacute;nom&egrave;ne Le Pen : analyse relationnelle, historique et esth&eacute;tique d&rsquo;une singularit&eacute; politique</i> &ndash; Th&egrave;se de doctorat, 2015.&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">GUIRAUD, Pierre<i>. Problèmes et méthodes de la statistique linguistique</i>, Paris, Larousse, 1960.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">HAILON, Fred. &laquo; Politique(s) par voix de presse : quand Chirac y parle le Le Pen (la circulation de la parole de campagne de 2002 du président-candidat Chirac) &raquo;, <i>Actes du colloque Le français parlé dans les médias : les médias et le politique</i>, M. Burger, J. Jacquin, R. Micheli (dirs.), Lausanne, 2009. En ligne. URL :https://www.unil.ch/clsl/files/live/sites/clsl/files/ shared/Actes_FPM_2009/HailonFPM2009.pdf (consulté le 28 juin 2020).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">IGOUNET, Val&eacute;rie. <i>Le Front national de 1972 &agrave; nos jours. Le parti, les hommes, les id&eacute;es</i>, Paris, Le Seuil, 2014.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:12.0pt">IVALDI. Gilles. &laquo; Permanences et évolutions de l&rsquo;idéologie frontiste &raquo;, <i>Le Front national. Mutations de l&rsquo;extrême droite française</i>, Bruxelles, Éditions de l&rsquo;Université́ de Bruxelles, 2012, p. 95-112.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">JAUBERT, Anna, LOPEZ MUNOS, Juan Manuel, MARNETTE, Sophie, ROSIER, Laurence, STOLZ, Claire, Citations II Citer pour quoi faire ? Pragmatique de la citation, Academia, L&rsquo;Harmattan, 2011.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">MARTINEZ, William. Contribution &agrave; une m&eacute;thodologie de l&rsquo;analyse des cooccurrences lexicales multiples dans les corpus textuels &ndash; Th&egrave;se de doctorat soutenue &agrave; Paris 3, 2003. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">MAYAFFRE, Damon. <i>Le discours pr&eacute;sidentiel sous la Ve R&eacute;publique</i>, Paris, Sciences Po, Les Presses, ([2004]/2012).&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">MAYAFFRE, Damon (dir.). <i>L&rsquo;intelligence artificielle des textes. Points de vue pratique, point de vue critique</i>, Paris, Honor&eacute; champion, 2021.&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">RABATEL, Alain. &laquo; Entre usage et mention : la notion de re-pr&eacute;sentation dans les discours repr&eacute;sent&eacute;s <i>&raquo;, L&rsquo;analyse du discours dans les &eacute;tudes litt&eacute;raires</i>, R. Amossy, D. Maingueneau (dirs.), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2003, p. 111-121.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">RASTIER, Fran&ccedil;ois. <i>La mesure et le grain</i>. Paris, Champion, 2011.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">ROSIER, Laurence.<i> Le discours rapport&eacute; en fran&ccedil;ais, </i>Paris, Ophrys, 2008.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">SARFATI, Georges-Elia. &laquo; De la philosophie et l&rsquo;anthropologie à la pragmatique : Esquisse d&rsquo;une théorie linguistique du sens commun et de la doxa &raquo;, Cognition, langue et culture, éléments de théorisation didactique, Paris, 2000, p. 39-52. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span lang="EN-US" style="color:black">TOGNINI-BONELLI, Elena. <i>Corpus linguistics at work</i>. </span><span style="color:black">John Benjamins Publishing, 2001.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">TOURNIER, Maurice. Un vocabulaire ouvrier en 1848. Essai lexicométrique, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1975.</span></span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:10.0pt">Cette p&eacute;riode (2000-2017) justifie d&rsquo;ailleurs pourquoi nous parlerons du <i>Front National </i>(FN) et non pas du Rassemblement National (RN), dont le changement de nom officiel date de 2018.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></span></span></a> Les bases sont accessibles via le lien suivant&nbsp;: <a href="http://hyperbase2.unice.fr" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">http://hyperbase2.unice.fr</a>. La premi&egrave;re base repose sur les discours lep&eacute;niens (Titre de la base&nbsp;: DiscoursLePen), la seconde base comprend les communiqu&eacute;s FN de 2015 (Titre de la base&nbsp;: CommuniquesFN). </span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[3]</span></span></span></span></span></a> Les bases de donn&eacute;es consacr&eacute;es aux campagnes pr&eacute;sidentielles comparent le discours des Le Pen aux discours de leurs concurrents politiques (Titre des bases&nbsp;: Campagne2007&nbsp;; Campagne2012&nbsp;; Campagne2017).</span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[4]</span></span></span></span></span></a> Voir notamment Mayaffre (2021). </span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[5]</span></span></span></span></span></a> Le calcul des phrases-cl&eacute;s repose en grande partie sur les sp&eacute;cificit&eacute;s lexicales (au moyen du mod&egrave;le hyperg&eacute;om&eacute;trique converti en &eacute;carts r&eacute;duits, Brunet). </span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify; margin-bottom:5px">&nbsp;</p> </div> </div>