<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tenter de d&eacute;terminer les ressorts de la fabrication d&rsquo;une opinion, invite &agrave; chercher et analyser les ingr&eacute;dients, les outils, les acteurs ou encore les facteurs contribuant &agrave; fa&ccedil;onner celle-ci. Il est entendu dans sa premi&egrave;re acception, que l&rsquo;&laquo;&nbsp;opinion&nbsp;&raquo; est la mani&egrave;re de penser de quelqu&rsquo;un ou d&rsquo;une collectivit&eacute; sur un sujet, un jugement que l&rsquo;on porte sur une question ou une th&eacute;matique. Si l&rsquo;opinion est un &eacute;l&eacute;ment essentiel permettant de percevoir la r&eacute;alit&eacute; et d&rsquo;interpr&eacute;ter le monde, elle n&rsquo;en d&eacute;coule pas moins d&rsquo;une construction, parfois aliment&eacute;e par la propagande qui vise &agrave; influencer voire modifier les conduites des individus et leurs avis. L&rsquo;&eacute;tude de la fabrication de l&rsquo;opinion s&rsquo;av&egrave;re possible au travers de l&rsquo;exemple de l&rsquo;Espagne du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle, et notamment au travers du moment le plus tragique de son histoire r&eacute;cente, &agrave; savoir la guerre civile et les premi&egrave;res ann&eacute;es de la dictature franquiste puisque, comme jamais auparavant, il y eut une utilisation massive et &agrave; grande &eacute;chelle de la propagande. Avant d&rsquo;aborder plus en d&eacute;tail les diff&eacute;rents stratag&egrave;mes mis en place visant &agrave; transformer l&rsquo;opinion soci&eacute;tale, il semble n&eacute;cessaire d&rsquo;expliquer bri&egrave;vement le contexte historique dans lequel ils sont ancr&eacute;s. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les ann&eacute;es 1930, l&rsquo;Espagne fut boulevers&eacute;e par divers changements politiques avec tout d&rsquo;abord l&rsquo;instauration de la II<sup>e</sup> R&eacute;publique en 1931 puis le soul&egrave;vement des &laquo;&nbsp;nationalistes&nbsp;&raquo; contre les &laquo;&nbsp;r&eacute;publicains&nbsp;&raquo; d&egrave;s 1936, qui d&eacute;boucha sur une guerre civile fratricide qui dura trois ans, prenant fin le 1<sup>er</sup> avril 1939, date marquant le d&eacute;but de la dictature de Franco. Ce conflit transforma profond&eacute;ment le paysage politique et social castillan et fut selon l&rsquo;historien Antony Beevor &laquo;&nbsp;une des toutes premi&egrave;res guerres au cours desquelles les techniques de propagande de masse jou&egrave;rent un r&ocirc;le important&nbsp;&raquo; (156). En effet pendant le conflit belliqueux, la propagande impr&eacute;gna toutes les sph&egrave;res m&eacute;diatiques et fut employ&eacute;e tant&ocirc;t pour d&eacute;cr&eacute;dibiliser l&rsquo;adversaire, tant&ocirc;t pour l&rsquo;inciter &agrave; prendre parti pour tel ou tel camp afin de remporter la guerre. L&rsquo;utilisation de la propagande de masse &agrave; grande &eacute;chelle au cours d&rsquo;un conflit fut in&eacute;dite en Espagne, s&rsquo;appuyant cependant sur les m&eacute;canismes d&eacute;j&agrave; exp&eacute;riment&eacute;s quelques ann&eacute;es auparavant ailleurs en Europe. Comme le souligne David Colon, la propagande fut utilis&eacute;e pendant la premi&egrave;re guerre mondiale par tous les dirigeants des pays bellig&eacute;rants (67). Cependant, en 1918, une fois la guerre termin&eacute;e, tous mirent fin &agrave; leurs organismes de propagande vus comme une entorse aux r&egrave;gles de d&eacute;mocratie et seulement li&eacute;es aux circonstances historiques. Ce qui aurait donc d&ucirc; cesser d&rsquo;exister en Espagne apr&egrave;s la victoire des nationalistes en 1939 va, au contraire, s&rsquo;institutionnaliser d&egrave;s la guerre civile et avec d&rsquo;autant plus de vigueur au cours des premi&egrave;res ann&eacute;es de la pr&eacute;sence de Francisco Franco au pouvoir, dans le but d&rsquo;enraciner la victoire dans les esprits et d&rsquo;inculquer l&rsquo;id&eacute;ologie nationale-catholique au peuple espagnol. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;Je ne d&eacute;sire pas seulement vaincre, mais aussi convaincre. En sus&nbsp;: il ne m&rsquo;importe aucunement &ndash; ou presque &ndash; de vaincre sans convaincre &raquo; (67). Tels furent les mots employ&eacute;s par Franco pendant la guerre et repris ici pour le titre de cette &eacute;tude, d&eacute;montrant l&rsquo;importance n&eacute;vralgique pour cet homme de gagner la bataille politique mais aussi celle de l&rsquo;opinion publique. Ainsi, au travers de cet article nous tacherons de mettre en exergue les mesures prises par les insurg&eacute;s puis vainqueurs de la guerre d&rsquo;Espagne, c&rsquo;est-&agrave;-dire les nationalistes, afin d&rsquo;entrevoir les diff&eacute;rentes facettes du fa&ccedil;onnement d&rsquo;une opinion favorable au franquisme, aussi bien pendant la p&eacute;riode belliqueuse que durant les ann&eacute;es de ce que l&rsquo;on nomme le premier franquisme. Les ressorts utilis&eacute;s, les objectifs vis&eacute;s ou encore les valeurs pr&ocirc;n&eacute;es en temps de guerre et en temps de paix seront analys&eacute;s dans le but de saisir les cons&eacute;quences de ce modelage de la pens&eacute;e. A cet effet, dans un premier temps nous porterons notre attention sur la manipulation de l&rsquo;information et la r&eacute;pression exerc&eacute;e puis, dans un deuxi&egrave;me temps, sur l&rsquo;instrumentalisation de la religion et de l&rsquo;histoire au service de la justification des actes martiaux et de l&rsquo;instauration d&rsquo;un r&eacute;gime dictatorial. Enfin, nous nous attacherons &agrave; &eacute;tudier les supports culturels employ&eacute;s et les valeurs transmises par ce biais, au service de la fabrication du consentement. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La manipulation de l&rsquo;information et la r&eacute;pression&nbsp;: la qu&ecirc;te d&rsquo;un an&eacute;antissement du projet r&eacute;publicain</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lors du conflit qui prit place en Espagne entre juin 1936 et avril 1939,&nbsp; les affiches, les photographies, la litt&eacute;rature et les m&eacute;dias de masse furent des &eacute;l&eacute;ments utilis&eacute;s aussi bien par les nationalistes que par les r&eacute;publicains dans leur bataille de l&rsquo;opinion publique. L&rsquo;objectif de cette propagande incessante en cette p&eacute;riode charni&egrave;re fut principalement celui de mobiliser le peuple et de susciter la r&eacute;pulsion ou l&rsquo;adh&eacute;sion dans cette lutte souvent pr&eacute;sent&eacute;e comme le laboratoire d&rsquo;essai de la Seconde Guerre Mondiale (</span></span><span lang="ES" new="" roman="" style="font-family:" times="">De Las Heras 125).</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1.1 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La presse&nbsp;: &laquo;&nbsp;le soldat de plus&nbsp;&raquo; du franquisme</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les partisans du camp franquiste ont envisag&eacute; pr&eacute;cocement que la guerre ne se gagnerait pas uniquement sur le champ de bataille mais aussi sur le champ de l&rsquo;opinion&nbsp;; de ce fait les nationalistes tiss&egrave;rent rapidement un large r&eacute;seau leur permettant de diffuser les id&eacute;es qui sembl&egrave;rent profitables &agrave; leur entreprise. Ainsi, d&egrave;s l&rsquo;ann&eacute;e 1937 la D&eacute;l&eacute;gation &eacute;tatique de Presse et de Propagande fut cr&eacute;&eacute;e, visant &agrave; promouvoir les id&eacute;aux nationalistes puis, un an plus tard, la Ley de Prensa (1938) fut adopt&eacute;e, ouvrant la voie &agrave; la syst&eacute;matisation de la censure. La presse devint alors le porte-parole du discours national-catholique et les journalistes eux, devinrent pour la plupart dans la pratique, des fonctionnaires de </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">l&rsquo;Etat&nbsp;: &laquo;&nbsp;le franquisme pr&eacute;tendait que la Presse soit la porte-parole de ses ordres et de ses r&eacute;alisations&nbsp;; il souhaitait une Presse capable d&rsquo;interpr&eacute;ter de fa&ccedil;on ad&eacute;quate les d&eacute;sirs, la doctrine, les intentions et l&rsquo;&eacute;motion de la Patrie d&eacute;livr&eacute;e et de la future grandeur espagnole<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo; (Sinova 24). Chaque habitant se trouvant dans une des zones nationalistes, n&rsquo;avait acc&egrave;s qu&rsquo;&agrave; une presse contr&ocirc;l&eacute;e. Le traitement de l&rsquo;information fut de ce fait hasardeux&nbsp;: il</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> &eacute;tait ordinaire de manipuler la r&eacute;alit&eacute; des &eacute;v&egrave;nements, de les falsifier, dans le but de nourrir et d&rsquo;accro&icirc;tre la volont&eacute; d&rsquo;action contre l&rsquo;ennemi. A titre d&rsquo;exemple nous pouvons parler d&rsquo;une information divulgu&eacute;e pendant la guerre, o&ugrave; les nationalistes pr&eacute;tendirent que vingt mille pr&ecirc;tres avaient &eacute;t&eacute; massacr&eacute;s par les r&eacute;publicains&nbsp;; des recherches r&eacute;centes &agrave; ce sujet d&eacute;montrent que cette information est exag&eacute;r&eacute;ment erron&eacute;e puisque qu&rsquo;au total, deux mille six cent quarante-huit hommes et femmes d&rsquo;&Eacute;glise furent assassin&eacute;s pendant la guerre (Beevor 159), soit sept &agrave; huit fois moins que les chiffres annonc&eacute;s lors du conflit. Cette nouvelle rectifi&eacute;e &agrave; l&rsquo;heure actuelle eut cependant un certain retentissement en son temps et augmenta le caract&egrave;re ignoble et cruel de l&rsquo;adversaire. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">A son retour d&rsquo;Espagne, l&rsquo;&eacute;crivain et journaliste George Orwell rapporta cette transformation et manipulation des faits en ces termes&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[&hellip;] en Espagne, pour la premi&egrave;re fois, j&rsquo;ai vu des reportages qui n&rsquo;avaient pas le moindre rapport avec les faits [&hellip;]. J&rsquo;ai vu de grandes batailles l&agrave; o&ugrave; il n&rsquo;y avait eu aucun combat, et un silence complet l&agrave; o&ugrave; des centaines d&rsquo;hommes avaient &eacute;t&eacute; tu&eacute;s. [&hellip;]. J&rsquo;ai vu en fait &eacute;crire l&rsquo;histoire non pas en suivant ce qui s&rsquo;&eacute;tait pass&eacute;, mais ce qui <i>aurait d&ucirc; </i>se passer [&hellip;] (87)</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les informations donn&eacute;es dans la presse avaient un caract&egrave;re sacr&eacute; : nulle question pour les Espagnols rest&eacute;s sur le territoire de mettre en doute une falsification de la propagande, sous peine d&rsquo;&ecirc;tre soup&ccedil;onn&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre secr&egrave;tement un &laquo;&nbsp;rouge&nbsp;&raquo;, un communiste. A l&rsquo;issue du conflit en 1939, des articles furent publi&eacute;s de fa&ccedil;on incessante sur les abus commis pendant le conflit par les r&eacute;publicains : ces abus &eacute;taient rappel&eacute;s &agrave; l&rsquo;envi dans le but de raviver la douleur et de g&eacute;n&eacute;rer une motivation r&eacute;pressive chez les vainqueurs. Les m&eacute;faits commis par les nationalistes aussi bien pendant la guerre qu&rsquo;apr&egrave;s &eacute;taient eux, au contraire, pass&eacute;s sous silence. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1.2 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le nettoyage des restes r&eacute;publicains et la r&eacute;pression des &laquo;&nbsp;rouges&nbsp;&raquo; pour la purification de l&rsquo;Espagne</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les vainqueurs de la guerre civile s&rsquo;attel&egrave;rent en premier lieu &agrave; nettoyer les murs des grandes villes pour &eacute;liminer les affiches de la propagande r&eacute;publicaine afin de faire oublier au peuple ce pass&eacute; si n&eacute;faste &agrave; leurs yeux. Ils s&rsquo;aff&eacute;r&egrave;rent &eacute;galement &agrave; d&eacute;truire par le feu des montagnes de livres de litt&eacute;rature qualifi&eacute;e de &laquo;&nbsp;marxiste, anarchiste ou lib&eacute;rale&nbsp;&raquo; et contr&ocirc;l&egrave;rent de pr&egrave;s tous les libraires de mani&egrave;re &agrave; emp&ecirc;cher la diffusion de livres consid&eacute;r&eacute;s comme nuisibles voire dangereux pour le peuple. Par cette mesure, les &oelig;uvres de Camus, Hemingway, Kafka, Sartre, Garc&iacute;a Lorca ou encore Malraux pour ne citer qu&rsquo;elles, disparurent de la surface des &eacute;tag&egrave;res, vues comme vectrices de l&rsquo;id&eacute;ologie adverse. Au-del&agrave; de ce &laquo;&nbsp;nettoyage culturel&nbsp;&raquo;, ils proc&eacute;d&egrave;rent &eacute;galement &agrave; une vengeance sanguinaire et tragique r&eacute;serv&eacute;e &agrave; toute personne ayant eu un lien avec la R&eacute;publique de pr&egrave;s comme de loin. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans cette qu&ecirc;te d&rsquo;oublier le pass&eacute; r&eacute;publicain et de dissuader le peuple &agrave; vouloir s&rsquo;insurger contre le r&eacute;gime fraichement install&eacute; au pouvoir, les Espagnols assist&egrave;rent, impuissants pour la plupart, &agrave; la r&eacute;pression des opposants politiques. Cette r&eacute;pression acharn&eacute;e cherchait &agrave; &eacute;liminer toutes les personnes &laquo;&nbsp;de nature psychosociale&nbsp;d&eacute;g&eacute;n&eacute;rative &raquo; (Casanova 159), c&rsquo;est-&agrave;-dire toute personne ayant commis des actes contre les nationalistes pendant la guerre ou bien ayant eu un lien avec les r&eacute;publicains. Les premiers &agrave; &ecirc;tre assassin&eacute;s, si l&rsquo;on excepte les personnes captur&eacute;es sur la ligne de front, furent les dirigeants syndicaux et les repr&eacute;sentants du gouvernement r&eacute;publicain. Vinrent ensuite les intellectuels, les enseignants, les m&eacute;decins ou encore les dactylographes des comit&eacute;s r&eacute;volutionnaires. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est en 1940 que furent adopt&eacute;es et appliqu&eacute;es les lois r&eacute;pressives insistant sur la n&eacute;cessit&eacute; de ch&acirc;tier tous les actes d&eacute;lictueux qui &eacute;taient survenus dans la &laquo;&nbsp;zone rouge&nbsp;&raquo; depuis 1936 jusqu&rsquo;&agrave; la fin de la guerre. Ainsi, une nouvelle vague de r&eacute;pression d&eacute;ferla sur l&rsquo;Espagne et les enqu&ecirc;tes sommaires visaient cette fois-ci les crimes contre les personnes mais aussi ceux de nature &laquo;&nbsp;morale&nbsp;&raquo; commis contre la religion, la culture, les arts ou encore le patrimoine culturel. Par le biais de cette nouvelle loi, la r&eacute;pression s&rsquo;&eacute;tendit &agrave; toute la population et chaque personne ne pouvait plus que vivre dans la crainte d&rsquo;&ecirc;tre inqui&eacute;t&eacute;e, tant parfois les motifs invoqu&eacute;s semblaient d&eacute;risoires. Les nationalistes d&eacute;siraient faire tomber la R&eacute;publique, d&eacute;truire les bases sociales du syndicalisme et des partis de gauche. A ce titre, ils cherch&egrave;rent &agrave; faire dispara&icirc;tre tout &eacute;l&eacute;ment ayant un lien avec la R&eacute;publique, en proc&eacute;dant simultan&eacute;ment &agrave; l&rsquo;an&eacute;antissement de ses protagonistes par le biais d&rsquo;une &laquo;&nbsp;chasse aux rouges&nbsp;&raquo; institutionnalis&eacute;e. Cependant, ils estim&egrave;rent qu&rsquo;il &eacute;tait &eacute;galement n&eacute;cessaire de d&eacute;ployer d&rsquo;autres moyens pour ancrer le nouveau r&eacute;gime dans les esprits et le faire adopter d&eacute;finitivement et c&rsquo;est ce &agrave; quoi ils s&rsquo;aff&eacute;r&egrave;rent d&egrave;s les premi&egrave;res ann&eacute;es de la dictature. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;instrumentalisation de la religion et de l&rsquo;histoire pour une l&eacute;gitimation </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour remporter la bataille de l&rsquo;opinion les vainqueurs de la guerre cherch&egrave;rent &agrave; justifier leur besoin insurrectionnel et leur victoire post&eacute;rieure. Dans cette optique, les franquistes utilis&egrave;rent politiquement la &nbsp;religion et l&rsquo;Histoire, premi&egrave;rement afin de rattacher le conflit &agrave; une r&eacute;alit&eacute; et une volont&eacute; sup&eacute;rieure &agrave; la leur et, deuxi&egrave;mement, dans le but de placer Franco comme digne h&eacute;ritier des grandes figures de l&rsquo;Empire espagnol des si&egrave;cles pass&eacute;s. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2.1 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La religion comme <i>instrumentum regni</i></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La guerre civile fut qualifi&eacute;e de &laquo;&nbsp;sainte Croisade&nbsp;&raquo; contre le &laquo;&nbsp;mal communiste&nbsp;&raquo; ou encore contre &laquo;&nbsp;les ennemis de Dieu&nbsp;&raquo;. Aussi bien dans les discours politiques que dans les discours religieux, les diff&eacute;rents orateurs n&rsquo;eurent de cesse de rappeler le pr&eacute;tendu caract&egrave;re satanique des r&eacute;publicains qu&rsquo;il &eacute;tait n&eacute;cessaire de vaincre co&ucirc;te que co&ucirc;te. Ainsi le conflit ne s&rsquo;av&eacute;rait pas uniquement marqu&eacute; par une soif de pouvoir mais principalement par le besoin de faire triompher les forces du Bien sur les forces du Mal. Il apparaissait alors, au travers des discours homog&eacute;n&eacute;is&eacute;s, que Dieu avait guid&eacute; les nationalistes pendant la lutte arm&eacute;e et le premier franquisme pour d&eacute;livrer le peuple des &laquo;&nbsp;assauts immondes de l&rsquo;ours russe<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo; et qu&rsquo;ils vainquirent gr&acirc;ce &agrave; la volont&eacute; divine. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les membres de l&rsquo;appareil culturel des premi&egrave;res ann&eacute;es du franquisme s&rsquo;attach&egrave;rent non seulement &agrave; d&eacute;nigrer leurs opposants politiques mais aussi &agrave; &eacute;tablir un lien direct entre Franco et Dieu. Les cur&eacute;s, pr&ecirc;tres, &eacute;v&ecirc;ques et autres hommes d&rsquo;Eglise parleront de Franco dans leurs oraisons comme d&rsquo;un envoy&eacute; de Dieu venu sur terre pour mettre de l&rsquo;ordre dans le&nbsp;monde des vivants. Ainsi, il fallait accepter la pr&eacute;sence du dictateur au pouvoir et ne pas s&rsquo;opposer &agrave; ses d&eacute;cisions sous peine d&rsquo;&ecirc;tre banni du Paradis par le P&egrave;re &eacute;ternel. Franco se consid&eacute;ra d&rsquo;ailleurs lui-m&ecirc;me comme un homme providentiel, comme le doigt de Dieu sur terre et selon lui, sa pr&eacute;sence au pouvoir n&rsquo;&eacute;tait non pas le fruit d&rsquo;un hasard mais le r&eacute;sultat de la volont&eacute; divine (Galinsoga De). La religion servit &eacute;galement &agrave; justifier les difficult&eacute;s rencontr&eacute;es par le peuple dans les ann&eacute;es du premier franquisme. En cette &eacute;poque o&ugrave; l&rsquo;Espagne est en crise, Franco utilise la religion pour affirmer que les difficult&eacute;s rencontr&eacute;es sont &laquo; le&nbsp;ch&acirc;timent spirituel, ch&acirc;timent que Dieu impose &agrave; ceux qui ont men&eacute; une vie impure&nbsp;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a>&raquo;. Ainsi, la crise n&rsquo;&eacute;tait pas due aux cons&eacute;quences de la guerre ou aux mauvaises gestions du nouveau r&eacute;gime&nbsp; mais devait &ecirc;tre envisag&eacute;e comme une punition de Dieu envers les Espagnols pour leur apostasie politique et spirituelle dont ils avaient fait montre pendant la d&eacute;cennie des ann&eacute;es 1930. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2.2 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le retour &agrave; un pass&eacute; glorieux et l&rsquo;&eacute;ducation&nbsp;: des entreprises au service de l&rsquo;enracinement du pouvoir</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au cours de la p&eacute;riode objet d&rsquo;&eacute;tude et au m&ecirc;me titre que la religion, l&rsquo;Histoire nationale fut elle-aussi instrumentalis&eacute;e. Les renvois au pass&eacute; furent tout aussi bien explicites qu&rsquo;implicites lors de ces ann&eacute;es charni&egrave;res. Explicitement dans les discours politiques, la guerre civile venait &agrave; &ecirc;tre compar&eacute;e avec l&rsquo;&eacute;tape finale de la Reconqu&ecirc;te qui eut lieu au XV<sup>&egrave;me</sup> si&egrave;cle en Espagne, men&eacute;e par les Rois Catholiques pour expulser les maures de la P&eacute;ninsule Ib&eacute;rique. De ce fait, les nationalistes se consid&eacute;r&egrave;rent &agrave; leur tour comme des h&eacute;ros ayant r&eacute;ussi &agrave; vaincre et &eacute;radiquer les &ecirc;tres malfaisants qui menaient &agrave; l&rsquo;h&eacute;catombe de la nation. C&rsquo;est &eacute;galement dans les discours politiques ou bien m&ecirc;me po&eacute;tiques que les nationalistes les plus aguerris cherch&egrave;rent &agrave; &eacute;tablir une analogie entre le dictateur, ses bras droits et les grands hommes de l&rsquo;Histoire nationale. De ce fait, il n&rsquo;est pas rare de retrouver des &eacute;vocations pesamment symboliques des Rois Catholiques, de Charles Quint et Philippe II ou encore du Cid Campeador, chevalier mercenaire chr&eacute;tien de la Reconqu&ecirc;te. Le renvoi &agrave; ces personnalit&eacute;s embl&eacute;matiques de l&rsquo;Histoire permit aux nationalistes de s&rsquo;inscrire dans la lign&eacute;e de ceux-ci afin d&rsquo;&ecirc;tre per&ccedil;us &agrave; leur tour comme des h&eacute;ros valeureux luttant pour la protection de l&rsquo;Espagne mais aussi de s&rsquo;absoudre de toute culpabilit&eacute; quant &agrave; leurs actions (Preston 718-719). </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour ce qui est des &eacute;vocations implicites, il est possible d&rsquo;&eacute;voquer l&rsquo;appropriation de symboles tir&eacute;s du pass&eacute;, tels que la fl&egrave;che et le joug, embl&egrave;mes des Rois Catholiques, ou bien le fait que Franco d&eacute;cide de s&rsquo;installer au Palais Royal du Pardo situ&eacute; pr&egrave;s de Madrid, palais construit sous la dynastie des Habsbourg. En r&eacute;sidant en ce lieu, le dictateur apparait alors comme un descendant de la famille royale dont la pr&eacute;sence &agrave; la t&ecirc;te du pays est irr&eacute;cusable.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le but de faire embrasser l&rsquo;id&eacute;ologie nationale-catholique et asseoir cette instrumentalisation &eacute;voqu&eacute;e ant&eacute;rieurement, l&rsquo;&eacute;ducation de la jeunesse joua un r&ocirc;le pr&eacute;dominant&nbsp;et c&rsquo;est l&rsquo;Eglise qui en fut majoritairement charg&eacute;e. De ce fait, au-del&agrave; de l&rsquo;&eacute;ducation religieuse obligatoire au sein des &eacute;coles, les programmes d&rsquo;Histoire &eacute;taient centr&eacute;s sur l&rsquo;Histoire de l&rsquo;Espagne et de son Empire ainsi que sur les exploits des nationalistes pendant la guerre&nbsp;: tout ce que les plus jeunes apprenaient devait servir Dieu et la patrie. Il est donc possible de constater que l&rsquo;Histoire ainsi que la religion furent utilis&eacute;es et invoqu&eacute;es d&egrave;s que n&eacute;cessaire pour justifier &agrave; la fois l&rsquo;urgence de la guerre et la destruction du r&eacute;publicanisme ainsi que l&rsquo;instauration d&rsquo;une dictature autoritaire. Avec l&rsquo;&eacute;miettement des convictions post-conflit, cette instrumentalisation venait nourrir l&rsquo;opinion et les repr&eacute;sentations mentales des Espagnols en tentant d&rsquo;affirmer la l&eacute;gitimit&eacute; des nouveaux dirigeants. Une fois la dictature implant&eacute;e, il fallut &eacute;galement inculquer de nouvelles valeurs en lien avec les volont&eacute;s de l&rsquo;appareil et les enraciner : les images et l&rsquo;art endoss&egrave;rent ce r&ocirc;le dans une certaine mesure. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La fabrique du consentement et de l&rsquo;homme nouveau&nbsp;: le r&ocirc;le de l&rsquo;image, de l&rsquo;art et de la propagande sociologique. </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Sous le franquisme, la culture officielle fut transform&eacute;e peu &agrave; peu en propagande et en un outil d&rsquo;une politique de domination (</span></span><span lang="ES" new="" roman="" style="font-family:" times="">Llorente Hernandez 45)</span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;: les images et l&rsquo;art au sens large du terme devinrent, tout comme la presse, un outil au service de la patrie, de la cause nationaliste. Dans leur tentative de cr&eacute;er une nouvelle culture, les id&eacute;ologues du r&eacute;gime trouv&egrave;rent </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">judicieux d&rsquo;impulser la cr&eacute;ation en cherchant &agrave; pousser &agrave; leur paroxysme les valeurs patriotiques, religieuses et familiales afin de placer les Espagnols sur le droit chemin de la religion et des valeurs traditionnelles.</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Ainsi les images et les cr&eacute;ations artistiques pr&eacute;sent&egrave;rent de fortes tendances nationalistes conformes aux valeurs pr&ocirc;n&eacute;es par le r&eacute;gime, visant &agrave; transformer &eacute;galement l&rsquo;imaginaire des foules &agrave; propos du <i>Nuevo Estado</i> de sorte que celui-ci soit accept&eacute; et m&ecirc;me adul&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.1 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;utilisation des arts visuels&nbsp;: le cas du cin&eacute;ma et de l&rsquo;architecture</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;une des premi&egrave;res mesures prises fut l&rsquo;interdiction de toute cr&eacute;ation ou reproduction d&rsquo;&oelig;uvres dites d&rsquo;avant-garde -qui avaient pourtant permis la modernisation de la culture artistique-, per&ccedil;ues comme suspectes pour le r&eacute;gime car &laquo;&nbsp;anti-nationales et cosmopolites&nbsp;&raquo; (</span></span><span lang="ES" new="" roman="" style="font-family:" times="">Llorente Hernandez 42) </span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">qu&rsquo;il fallait &eacute;radiquer&nbsp;afin de revenir &agrave; un art traditionnel et r&eacute;solument&nbsp;espagnol, longtemps d&eacute;laiss&eacute; par les artistes. Ainsi, pour ce qui est de l&rsquo;architecture, les &oelig;uvres devaient &ecirc;tre classiques mais &eacute;galement monumentales afin d&rsquo;impressionner les foules et laisser entendre que la grandeur politique de la nation l&rsquo;est tout autant. Hormis ce r&ocirc;le de s&eacute;duction visuelle meublant l&rsquo;imagination du peuple, l&rsquo;autre b&eacute;n&eacute;fice pr&ecirc;t&eacute; &agrave; l&rsquo;art public fut sa capacit&eacute; &agrave; r&eacute;pandre les symboles du r&eacute;gime en tous lieux et de les faire p&eacute;n&eacute;trer lentement mais durablement dans les esprits. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ce qui concerne le genre cin&eacute;matographique, celui-ci fut marqu&eacute; par des mesures de protection de mani&egrave;re &agrave; promouvoir un cin&eacute;ma national, venant vanter les m&eacute;rites d&rsquo;une vie recueillie et disciplin&eacute;e. Ce qui impacta le cin&eacute;ma f&ucirc;t aussi l&rsquo;obligation de diffuser dans toutes les salles obscures le NO-DO (<i>Noticiarios y Documentales</i>), dont l&rsquo;hispaniste Bartolom&eacute; Bennassar informe de son contenu par l&rsquo;emploi des termes suivants&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au cin&eacute;ma, l&rsquo;in&eacute;vitable s&eacute;quence d&rsquo;actualit&eacute;s [&hellip;] le NODO, imposait au spectateur une rencontre avec Franco dans une de ses activit&eacute;s les plus habituelles&nbsp;: il recevait les ambassadeurs qui pr&eacute;sentaient leurs lettres de cr&eacute;ance, inaugurait un barrage, une centrale &eacute;lectrique ou un ensemble de logements &agrave; bon march&eacute;</span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&hellip; (Bennassar 289-290)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.2 </span></span></b><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;utilisation des images&nbsp;au travers des c&eacute;r&eacute;monies et des portraits du Caudillo. </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans la m&ecirc;me lign&eacute;e que celle du NO-DO o&ugrave; le dictateur est mis en avant dans des situations avantageuses participant au culte de sa personnalit&eacute;, Franco organisa diff&eacute;rentes c&eacute;r&eacute;monies et manifestations au cours de ses premi&egrave;res ann&eacute;es au pouvoir dans le but de s&rsquo;exhiber et de r&eacute;affirmer de fa&ccedil;on constante sa position de G&eacute;n&eacute;ralissime. La c&eacute;r&eacute;monie la plus symbolique et comment&eacute;e fut celle du 19 mai 1939 lorsqu&rsquo;eut lieu le grand d&eacute;fil&eacute; de la victoire nationaliste dans les rues de Madrid. Pendant six heures, les unit&eacute;s d&eacute;fil&egrave;rent devant Franco plac&eacute; au centre d&rsquo;une &eacute;norme construction de bois en forme d&rsquo;arc de triomphe sur lequel &eacute;tait inscrit le mot &laquo;&nbsp;victoire&nbsp;&raquo; et o&ugrave; le nom de Franco &eacute;tait r&eacute;p&eacute;t&eacute; trois fois. Cent-vingt mille hommes au total prirent part &agrave; la parade et des centaines de milliers de madril&egrave;nes impressionn&eacute;s vinrent s&rsquo;amasser le long du parcours pour applaudir les vainqueurs (</span></span><span lang="ES" new="" roman="" style="font-family:" times="">Del Castillo 319)</span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Ce recours &agrave; la force symbolique, au-del&agrave; de l&rsquo;intimidation qu&rsquo;elle provoqua sans nul doute chez les adversaires d&eacute;chus, servit &eacute;galement au <i>Nuevo Estado</i> &agrave; b&acirc;tir sa supr&eacute;matie en l&rsquo;impr&eacute;gnant durablement dans les esprits. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ce qui a trait &agrave; l&rsquo;utilisation des images, un autre &eacute;l&eacute;ment r&eacute;v&eacute;lateur que l&rsquo;on peut souligner fut la diffusion des images, notamment la diffusion massive du portrait de Franco qui figurait dans les &eacute;difices publics -mairies, bureaux de poste, commissariats, &eacute;coles, h&ocirc;pitaux- mais aussi&nbsp;dans les h&ocirc;tels, les restaurants, sur les couvertures des magazines, les timbres postes et ou encore la monnaie nationale. Ainsi, une quantit&eacute; de messages subliminaux venaient impacter inlassablement l&rsquo;inconscient des Espagnols afin d&rsquo;inculquer certains sch&egrave;mes de pens&eacute;e quant au r&eacute;gime et ne plus croire en d&rsquo;autres id&eacute;aux et personnalit&eacute;s politiques que celles mises en avant par la dictature. Ces &eacute;l&eacute;ments &eacute;voqu&eacute;s en amont particip&egrave;rent implicitement &agrave; la fabrication et acceptation de nouvelles valeurs d&eacute;gag&eacute;es par des biais multiples. Via le patriotisme exacerb&eacute;, la culture unifi&eacute;e et le n&eacute;o-traditionalisme, les id&eacute;ologues cherchent &agrave; r&eacute;g&eacute;n&eacute;rer la nation apr&egrave;s des ann&eacute;es d&rsquo;errance et cr&eacute;er une soci&eacute;t&eacute; nouvelle. Dans leur conception paling&eacute;n&eacute;sique de la politique, propagande et politique permettraient &agrave; l&rsquo;homme de trouver la v&eacute;ritable voie &agrave; suivre et l&rsquo;ordre &eacute;tabli aurait de beaux jours devant lui. A titre d&rsquo;exemple, l&rsquo;un des r&ocirc;les les plus fortement impact&eacute;s par la propagande fut celui de la femme, o&ugrave; l&rsquo;on mit l&rsquo;emphase sur son &eacute;panouissement dans la maternit&eacute; et le foyer. En cette p&eacute;riode, la science, l&rsquo;art et la tradition faisaient cause commune pour conserver l&rsquo;ordre patriarcal en faisant la d&eacute;monstration de la sup&eacute;riorit&eacute; biologique et morale des femmes qui leur impose de ce fait des devoirs vis-&agrave;-vis de la patrie&nbsp;et de leur corps. Ainsi, la propagande nationaliste place entre les mains des femmes la responsabilit&eacute; du destin des g&eacute;n&eacute;rations &agrave; venir. Dans les revues f&eacute;minines des ann&eacute;es quarante, les mod&egrave;les d&rsquo;identification propos&eacute;s pour les femmes ne sont autres que la reine Isabelle de Castille ou encore Sainte Th&eacute;r&egrave;se d&rsquo;Avila (Barrachina 184-187), mod&egrave;les de la soumission &agrave; la hi&eacute;rarchie patriarcale et divine. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En guise de conclusion nous pouvons affirmer que si dans un premier temps la propagande nationaliste tissa un large r&eacute;seau m&eacute;diatique dans le but d&rsquo;enr&eacute;gimenter les masses, cet objectif initial c&eacute;da graduellement sa place &agrave; un second, &agrave; savoir celui d&rsquo;un processus de l&eacute;gitimation et d&rsquo;acceptation d&rsquo;une dictature autoritaire sur le territoire espagnol. Ainsi, les Espagnols durent faire face tout d&rsquo;abord &agrave; la manipulation de l&rsquo;information et la r&eacute;pression puis vint le temps de l&rsquo;instrumentalisation de l&rsquo;Histoire, de la religion et des arts, afin de promouvoir la dictature et an&eacute;antir le projet r&eacute;publicain. Ce qui changea au fur et &agrave; mesure du temps furent les strat&eacute;gies mises en place puisque, progressivement, les d&eacute;cisions furent moins marqu&eacute;es par l&rsquo;imm&eacute;diatet&eacute;, mais non pas les intentions&nbsp;: celles-ci furent toujours d&rsquo;alimenter l&rsquo;imaginaire du peuple et de fabriquer une opinion favorable au r&eacute;gime install&eacute;. Par la mise en place de la propagande, les nationalistes parvinrent &agrave; implanter dans le moindre espace l&rsquo;id&eacute;e que la guerre &eacute;tait n&eacute;cessaire. Il en fut de m&ecirc;me concernant la dictature, pr&eacute;sent&eacute;e comme r&eacute;demptrice pour un pays en d&eacute;cadence, d&ucirc; en partie &agrave; la pr&eacute;sence des &laquo;&nbsp;rouges&nbsp;&raquo; sur le territoire. Si certains &eacute;l&eacute;ments laissent penser que les Espagnols sembl&egrave;rent accepter le r&eacute;gime au terme des premi&egrave;res ann&eacute;es, il est cependant difficile de d&eacute;terminer les effets v&eacute;ritables de la propagande, l&rsquo;efficience du projet&nbsp;: en effet, si l&rsquo;on peut raisonnablement penser que tout Espagnol fut en contact avec la propagande au cours de ces ann&eacute;es, on ne peut savoir par ailleurs quel put &ecirc;tre son impact sur chaque sujet &agrave; titre individuel. Cependant, tout fut mis en place entre 1936 et 1945, aussi bien en temps de guerre qu&rsquo;en temps de paix, pour que l&rsquo;opinion fabriqu&eacute;e soit conforme aux besoins du r&eacute;gime. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bibliographie s&eacute;lective</span></span></b></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ABELLA, Rafael, <i>Por el Imperio hacia Dios. Cr&oacute;nica de una posguerra (1939-1955)</i>, Barcelone, Planeta, 1978.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ALBERT, Mechthild (ed.), <i>Vencer no es convencer. Literatura e ideolog&iacute;a del fascismo espa&ntilde;ol</i>, Madrid, Iberoamericana, 1998. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BARRACHINA, Marie-Aline., <i>Propagande et culture dans l&rsquo;Espagne franquiste. 1936-1945., </i>Grenoble, ELLUG, 1998.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BEEVOR, Antony, <i>La guerre d&rsquo;Espagne</i>, Paris, Le Livre de Poche, 2006.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BENNASSAR, Bartolom&eacute;, <i>Franco</i>, [1995] Paris, Perrin (Tempus), 2002.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BERTHIER, Nancy, <i>Le franquisme et son image. Cin&eacute;ma et propagande</i>, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1998.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CASANOVA Juli&aacute;n, ESPINOSA Francisco, MIR Contxita, MORENO G&Oacute;MEZ Francisco, <i>Morir, matar, sobrevivir. La violencia en la dictadura de Franco, </i>Barcelone, Cr&iacute;tica, 2002.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">COLON, David, <i>Propagande. </i></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La manipulation de masse dans le monde contemporain </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2019], Paris, Flammarion, 2021.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DE LAS HERAS, Beatriz, <i>Imagen y guerra civil espa&ntilde;ola. Carteles, fotograf&iacute;a y cine</i>, Madrid, S&iacute;ntesis, 2017.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DEL CASTILLO, Michel, <i>Le temps de Franco</i>, Paris, Le livre de Poche, 2008.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GALINSOGA DE, Luis, <i>Centinela de Occidente</i>, Barcelone, AHR, 1956.</span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GRACIA, Jordi, <i>La resistencia silenciosa. Fascismo y cultura en Espa&ntilde;a,</i> Barcelone, Anagrama, 2004. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LLORENTE HERNANDEZ, &Aacute;ngel,<b> </b><i>Arte e ideolog&iacute;a en el franquismo (1936-1951), </i>Madrid, Visor, 1995.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">ORWELL, George <i>Sur le nationalisme et autres textes, </i>[1942],<i> </i>Paris, Editions Payot &amp; Rivages, 2021.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PABLO FUS&Iacute;, Juan, <i>Franco (autoritarismo y poder personal)</i>, Madrid, Ediciones El Pa&iacute;s, 1985. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PAYNE, Stanley George, <i>El r&eacute;gimen de Franco (1936-1975), </i>Madrid, Alianza Editorial, 1987.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PRESTON, Paul, <i>Une guerre d&rsquo;extermination. </i></span></span><i><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Espagne (1936-1939)</span></span></i><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, Paris, Belin, 2012.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SINOVA, Justino, <i>La censura de Prensa durante el franquismo</i>, Madrid, Espasa-Calpe, 1989. </span></span></span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Citation originale: &ldquo;El franquismo pretend&iacute;a que la Prensa fuera altavoz de sus &oacute;rdenes y de sus realizaciones; quer&iacute;a una Prensa capaz de interpretar adecuadamente los anhelos, la doctrina, los prop&oacute;sitos y la emoci&oacute;n de la Patria redimida y de la futura grandeza espa&ntilde;ola.&rdquo;</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></a> <span lang="ES" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Propos tenus par le Padre Basabe et cit&eacute;s dans Abella 156. </span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Ces paroles sont reprises d&rsquo;un discours prononc&eacute; par Francisco Franco &agrave; Ja&eacute;n en mars 1940. </span></span></span></p> </div> </div>