<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ces temps n&eacute;buleux pendant lesquels la connaissance et les d&eacute;marches scientifiques sont mises &agrave; mal, il importe de nous questionner sur cette tension entre une parole populaire et un discours qui, plus soutenu sur le plan &eacute;pist&eacute;mologique, nous propose de consid&eacute;rer cette possibilit&eacute; d&rsquo;accumuler des connaissances et de d&eacute;velopper la compr&eacute;hension des ph&eacute;nom&egrave;nes qui nous entourent, comme une fin. D&rsquo;ailleurs, cette tension entre une certaine forme de doxa, parfois oppos&eacute;e de fa&ccedil;on simpliste &agrave; ce qui fut qualifi&eacute; de parrh&egrave;sia, remonte &agrave; la Gr&egrave;ce ancienne, alors que Platon s&rsquo;est fait la principale figure d&rsquo;un id&eacute;alisme qu&rsquo;il est encore aujourd&rsquo;hui possible de mettre en dialogue avec les diff&eacute;rents &eacute;pisodes de la d&eacute;mocratie ath&eacute;nienne. Et c&rsquo;est cette m&ecirc;me tension qui a pu traverser l&rsquo;histoire par cette oscillation entre la transcendance et le mat&eacute;rialisme &agrave; laquelle, d&rsquo;une certaine fa&ccedil;on, nous nous buttons encore aujourd&rsquo;hui, alors que la plus r&eacute;cente p&eacute;riode de pand&eacute;mie est venue amplifier le clivage d&eacute;j&agrave; existant entre &laquo;&nbsp;ceux qui savent&nbsp;&raquo; et une population en qu&ecirc;te de sens. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Qui plus est, nous savons qu&rsquo;il est de plus en plus difficile pour les citoyens de se faire une id&eacute;e claire de ce qui rel&egrave;ve de la recherche, de la science et de ce que nous qualifions de connaissance, en comparaison avec ce qui rel&egrave;ve de cette &egrave;re qui est d&eacute;sormais souvent qualifi&eacute;e d&rsquo;&egrave;re de l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute; ou, encore, d&rsquo;&egrave;re du postfactualisme (Gauthier). Le morcellement des savoirs et la sursp&eacute;cialisation de la technique, d&eacute;j&agrave; critiqu&eacute;e en amont par Durkheim dans <i>De la division du travail social</i> (2007/1893)&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La sp&eacute;cialisation et la fragmentation du savoir ont augment&eacute; consid&eacute;rablement la quantit&eacute; d&rsquo;informations, sans que cela s&rsquo;accompagne d&rsquo;un progr&egrave;s &eacute;quivalent de notre compr&eacute;hension du monde. Le savoir dont dispose l&rsquo;humanit&eacute; est multipli&eacute; par cinq chaque ann&eacute;e, mais nous sommes loin de devenir cinq fois plus savants pour autant &ndash; nous devenons m&ecirc;me proportionnellement moins savants. (Innerarity 15)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;information et la communication de masse informent donc bien, mais n&rsquo;indiquent pas comment discerner l&rsquo;information. Paradoxalement, nous sommes confront&eacute;s &agrave; une certaine raret&eacute; et une certaine confusion au c&oelig;ur m&ecirc;me de l&rsquo;abondance. Nous vivons dans un monde o&ugrave; l&rsquo;information est surabondante. Cependant, notre capacit&eacute; individuelle d&rsquo;assimilation est limit&eacute;e et les principes qui peuvent nous permettre de bien filtrer, comprendre, assimiler et discuter de cette information, ne semblent qu&rsquo;&ecirc;tre de plus en plus r&eacute;serv&eacute;s aux acteurs parvenant &agrave; s&rsquo;inscrire au c&oelig;ur des canons de cette culture qualifi&eacute;e de savante. Il n&rsquo;y a plus de place pour une pens&eacute;e critique dialogique qui viendrait inclure le citoyen au c&oelig;ur des discussions qui pourtant le concernent totalement.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous assistons &agrave; une crise sans pr&eacute;c&eacute;dent des m&eacute;dias, alors qu&rsquo;Internet redistribue des cartes de l&rsquo;autorit&eacute; journalistique (Bonvoisin, Collard, Culot et Guffens). L&rsquo;esprit critique nous semble donc, au regard de cette crise, le dernier rempart pouvant ralentir, voire limiter, la propagation des fake news au sein de l&rsquo;espace public. Cette crise sociale, collective et informationnelle suscite une remise en question de notre rapport &agrave; la propagande (Bernays, Chomsky et McChesney, </span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Horkheimer et Adorno)</span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, afin de permettre l&rsquo;injection d&rsquo;une salubrit&eacute; ou d&rsquo;une hygi&egrave;ne dialogique critique pouvant nous pr&eacute;munir contre ces multiples sources de d&eacute;sinformation. Il nous faut donc attaquer ce probl&egrave;me &eacute;pist&eacute;mologique critique de fond, mais il nous faut surtout nous pencher sur cette notion de sens que nous accordons &agrave; l&rsquo;information.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous proposons donc ici d&rsquo;une part de nous pencher, &agrave; partir des pistes de r&eacute;flexions offertes par Gergen et Salanskis (2001, 2007 et 2014), sur cette fa&ccedil;on dont les individus, par diff&eacute;rents processus de rationalisation, parviennent &agrave; donner sens &agrave; ce rapport entre ignorance et connaissance. Ensuite, nous pourrons rappeler de quelle fa&ccedil;on une part importante de la litt&eacute;rature portant sur la notion de consentement (</span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Chomsky et Herman</span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, Laborit, Lipovetsky),</span></span> <span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">nous aide &agrave; mieux saisir l&rsquo;adh&eacute;sion aux diff&eacute;rents discours qui nous sont offerts. Finalement, nous proposerons quelques avenues potentielles pour amoindrir cette tension qui existe entre un discours plut&ocirc;t savant et une parole populaire tr&egrave;s souvent critiqu&eacute;e (&Eacute;thier et Lefran&ccedil;ois, Motoi), afin d&rsquo;envisager une possible r&eacute;conciliation pouvant passer par le rapport ph&eacute;nom&eacute;nologique de la construction collective de sens (Gergen, Salanskis 2001, 2007 et 2014 ; Habermas, Otto-Appel, 1994 et 1996).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. </span></span></b><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De la construction du sens et de notre rapport &agrave; la r&eacute;alit&eacute;</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le ph&eacute;nom&egrave;ne de la construction sociale des significations est d&eacute;sormais reconnu et consid&eacute;rablement accept&eacute; sur le plan scientifique. L&#39;id&eacute;e d&#39;une connaissance inn&eacute;e du langage telle qu&rsquo;elle fut propos&eacute;e par des auteurs tels que Kant ou Chomsky est d&rsquo;ailleurs peu consid&eacute;r&eacute;e, alors que Chomsky lui-m&ecirc;me, dans la seconde partie de son &oelig;uvre s&rsquo;est affair&eacute; &agrave; mettre en &eacute;vidence les risques de la propagande et la fa&ccedil;on dont il est possible, par la co-construction des savoirs et des compr&eacute;hensions, de moduler la perception des individus. Gergen le nommait lui-m&ecirc;me tr&egrave;s bien dans son ouvrage <i>Construire la r&eacute;alit&eacute;. Un nouvel avenir pour la psychoth&eacute;rapie</i>&nbsp;(2005) : </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La plus fertile des id&eacute;es issues des dialogues constructionnistes est que notre conception de la connaissance du monde et du soi a son origine dans les relations humaines. Ce que nous tenons pour vrai et non faux, objectif et non subjectif, scientifique et non mythique, rationnel et non irrationnel, moral et non immoral, est n&eacute; &agrave; partir de groupes d&rsquo;individus situ&eacute;s dans l&rsquo;histoire et la culture. Ce point de vue est en d&eacute;saccord avec deux des plus importantes traditions intellectuelles et culturelles de l&rsquo;Occident. D&rsquo;abord avec celle de l&rsquo;individu cognitif, agent de l&rsquo;agir rationnel, ind&eacute;pendant, moralement &eacute;quilibr&eacute; et capable de raisonner. [&hellip;] Le savoir, la raison, l&rsquo;&eacute;motion et la moralit&eacute; ne r&eacute;sident pas dans l&rsquo;esprit individuel, mais dans les relations. (Gergen 49)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Non seulement, Gergen cherche &agrave; mettre en &eacute;vidence l&rsquo;impact de la collectivit&eacute; sur la construction des concepts et sur son apport &eacute;thanalytique, au sens ph&eacute;nom&eacute;nologique o&ugrave; l&rsquo;a soulign&eacute; Salanskis (2001, 2007 et 2014), mais il souligne aussi le caract&egrave;re quasi mythique de l&rsquo;agent rationnel sur lequel la plupart de nos r&eacute;gulations sont fond&eacute;es. Or, s&rsquo;il n&rsquo;y a pas d&rsquo;agent rationnel, ind&eacute;pendant et moralement &eacute;quilibr&eacute; ou, du moins, s&rsquo;il y a des agents moins rationnels, ind&eacute;pendants et &eacute;quilibr&eacute;s (Kahneman, Thaler, Thaler et Sunstein), il y a urgence de nous interroger sur la port&eacute;e de tout ce qui est transmis et circule au niveau de l&rsquo;information collectivement partag&eacute;e.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et cette id&eacute;e du savoir coconstruit, soul&egrave;ve aussi un autre important enjeu qui est celui de la V&eacute;rit&eacute; ou, encore, qu&rsquo;une simple chose qui puisse tendre vers l&rsquo;universalit&eacute; soit m&ecirc;me possible. Mais force est de constater qu&rsquo;il nous est difficilement possible de tirer une v&eacute;rit&eacute; transcendante, une v&eacute;rit&eacute; &laquo;&nbsp;vraiment vraie&nbsp;&raquo; de cette pluralit&eacute; de discours qui semble avoir pu atteindre, pendant la plus r&eacute;cente pand&eacute;mie, des sommets in&eacute;gal&eacute;s. Si une telle forme de transcendance devait encore &ecirc;tre possible, nous comprenons bien qu&rsquo;elle devrait passer par le biais d&rsquo;un accord commun. Ainsi, l&rsquo;id&eacute;e de relativiser cette possibilit&eacute; de parvenir &agrave; un discours univoque peut assur&eacute;ment plaire aux d&eacute;fenseurs d&rsquo;un constructionnisme social lib&eacute;rateur, pour lequel toutes les voix peuvent contribuer avantageusement aux dialogues constitutifs de notre devenir commun.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cependant, cette fa&ccedil;on de limiter le pouvoir rh&eacute;torique &agrave; toutes celles et ceux qui d&eacute;fendent d&eacute;tenir une certaine v&eacute;rit&eacute;, une sagesse, une m&eacute;ta-compr&eacute;hension ou une quelconque certitude quant &agrave; l&rsquo;universalit&eacute; de leurs propositions, nous confronte assur&eacute;ment au risque d&rsquo;un certain glissement vers ce qu&rsquo;il fut convenu d&rsquo;appeler l&rsquo;&egrave;re de l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute; ou, de fa&ccedil;on plus commune, l&rsquo;&egrave;re du post-factualisme (Gauthier). Et c&rsquo;est pour une telle raison qu&rsquo;il importe plus que jamais de nous r&eacute;int&eacute;resser &agrave; cette tension qui existe entre doxa et parrh&egrave;sia. Il importe de rappeler que l&rsquo;opinion, par sa subjectivit&eacute; et son orientation particuli&egrave;re, n&rsquo;est pas n&eacute;cessairement juste et qu&rsquo;elle demeure, sur le plan &eacute;pist&eacute;mologique, bien plus fragile qu&rsquo;une perspective critique ancr&eacute;e au sein de crit&egrave;res de scientificit&eacute; &eacute;prouv&eacute;s et endoss&eacute;s par une communaut&eacute; de recherche qui a pu mettre celle-ci &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve et t&eacute;moigner de sa validit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Donc oui, l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une construction collective de la r&eacute;alit&eacute; ou d&rsquo;une perspective &eacute;thanalytique de partage de sens demeure pertinente. Toutefois, celle-ci ne nous oblige en rien &agrave; rejeter tous les pr&eacute;suppos&eacute;s scientifiques ou scientistes, alors qu&rsquo;au contraire, cette connaissance cumulative ou provisoire, au sens o&ugrave; l&rsquo;on sugg&eacute;r&eacute; Aristote ou Hume, doit rencontrer la mise &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve &agrave; laquelle nous invite l&rsquo;application d&rsquo;une perspective critique r&eacute;alis&eacute;e au sein d&rsquo;une communaut&eacute; de recherche (Lipman). Et oui, tous les savoirs se trouvent dans la collectivit&eacute; et celle-ci saura toujours trouver les r&eacute;ponses et les solutions, sans toutefois s&rsquo;appuyer sur des &eacute;nonc&eacute;s vides ou non-valid&eacute;s, qui s&rsquo;inscrivent plut&ocirc;t dans cette &egrave;re de l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute; (Gauthier).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Certes, lorsque nous discutons en termes de r&eacute;alit&eacute;s scientifiques, de crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques, de canons de la logique ou de v&eacute;rit&eacute;s transcendantales, nous favorisons n&eacute;cessairement un discours au d&eacute;triment des autres. Cependant, le fait de prendre conscience de la construction collective de nos certitudes ne devrait pas n&eacute;cessairement nous mener vers une certaine forme de relativisme, mais plut&ocirc;t nous inviter au principe de pr&eacute;caution quant &agrave; ce que nous pensons, quant &agrave; ce qui d&eacute;coule de nos discours et quant &agrave; ce qui est transmis par nos &eacute;crits (Otto-Apel 1996). L&rsquo;ensemble de nos gestes, de nos actes de langage et de la construction sociale de nos pens&eacute;es, d&eacute;tient une influence plus qu&rsquo;importante en ce qui a trait &agrave; la compr&eacute;hension que les gens qui nous entourent pourront retenir de ce monde que nous partageons&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cependant, le contexte est aussi social. Nous vivons parmi nos proches, dans un village, un quartier, un pays. Dans ces contextes, nous interagissons avec des gens selon divers r&ocirc;les et nous nous livrons &agrave; diverses activit&eacute;s qui produisent d&rsquo;autres contextes, divers eux aussi. Toute cette dynamique est saisie par le langage, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de celui de la parent&eacute;, des diff&eacute;rentes fonctions sociales (agent de police, m&eacute;decin, pr&eacute;sident), des diff&eacute;rentes sph&egrave;res d&rsquo;activit&eacute; (politique, &eacute;conomie, religion, arts), etc. [&hellip;]. Apprendre le langage de la soci&eacute;t&eacute; implique d&rsquo;acqu&eacute;rir une certaine conscience de son fonctionnement, de ses usages, de son histoire et de ses rapports avec ce qui lui est ext&eacute;rieur, soit la nature, le cosmos ou le divin. (Taylor 38-39)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Sachant que nous sommes reli&eacute;s par ce partage de sens, il est imp&eacute;ratif de nous attarder &agrave; la signification que nous donnons, collectivement, aux mots, aux concepts, aux id&eacute;es et aux &eacute;nonc&eacute;s partag&eacute;s. Il n&rsquo;est pas question d&rsquo;opposer un quelconque relativisme crasse &agrave; une perspective qui ne s&rsquo;apparenterait qu&rsquo;&agrave; une simple accumulation de donn&eacute;es, mais bien de d&eacute;velopper une compr&eacute;hension coh&eacute;rente, solide et r&eacute;f&eacute;rentielle des &eacute;l&eacute;ments de discussion, qui viendront meubler notre culture commune. Et nous faisons bien r&eacute;f&eacute;rence ici &agrave; une culture commune, et non pas &agrave; cette forme d&rsquo;acculturation vers laquelle un discours port&eacute; vers l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute; risque constamment de nous mener.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les travaux des Bourdieu (Bourdieu et Passeron) et Lahire, sans ici les explorer, ont d&rsquo;ailleurs fait un int&eacute;ressant travail sur l&rsquo;exploration du rapport langagier &agrave; la culture et &laquo;&nbsp;aux&nbsp;&raquo; cultures, telles que cela put &ecirc;tre observ&eacute;, non pas dans un sens p&eacute;joratif, mais bien analytique, au sein de ce qui peut &ecirc;tre qualifi&eacute; de sous-cultures, dans les contextes de pauvret&eacute;, de sous-industrialisation ou, plus r&eacute;cemment, d&rsquo;immigration. Il faut donc garder &agrave; l&rsquo;esprit qu&rsquo;il est de moins en moins question d&rsquo;un langage &ndash; excluant ici m&ecirc;me le rapport aux traductions, mais en nous concentrant plut&ocirc;t sur les sous-langues d&rsquo;une m&ecirc;me langue -, mais de plusieurs langages et types de discours qu&rsquo;il nous faut arrimer ou harmoniser au sein d&rsquo;un m&ecirc;me espace et d&rsquo;une m&ecirc;me culture. S&rsquo;il y a plusieurs langages, il y a donc imp&eacute;rativement plusieurs sens et c&rsquo;est cela qui nous invite &agrave; d&eacute;velopper, bonifier et enrichir ces partages de sens auxquels Salanskis (2001, 2007 et 2014) fait r&eacute;f&eacute;rence, dans un contexte de communaut&eacute; et de collectivit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En identifiant le sens comme une voie vers le monde, comme le d&eacute;voilement d&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; complexe, et si quelque chose a du sens ou fait du sens, c&rsquo;est qu&rsquo;il renvoie donc &agrave; une r&eacute;alit&eacute;, qu&rsquo;il cherche &agrave; d&eacute;passer l&rsquo;absurde, la relativit&eacute;. Mais pourquoi est-ce si important de nous arr&ecirc;ter &agrave; ce partage de sens commun ? Quelle est la place du politiquement correct au sein des diff&eacute;rents discours et qu&rsquo;en est-il de la culture profane ou, encore, de cette tension entre culture profane et culture savante ? Pourquoi nous acharner &agrave; d&eacute;passer ce relativisme des discours ? Pourquoi ne pas nous satisfaire du sens que nous donnons aux choses, sans pour autant nous attarder &agrave; cette multitude de sens qui meublent notre existence ? Pourquoi, au-del&agrave; de toutes ces questions, nous int&eacute;resser &agrave; cette id&eacute;e d&rsquo;une apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute; ?</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. </span></span></b><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Entre propagande et consentement&nbsp;: qui peut nous faire dire quoi ?</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous pourrions nous int&eacute;resser au concept de l&rsquo;industrie culturelle, tel que l&rsquo;ont fait Adorno et Horkheimer, dans <i>La dialectique de la Raison</i> ou, encore, aux critiques relatives &agrave; <i>L&rsquo;&egrave;re du vide. Essais sur l&rsquo;individualisme contemporain</i> de Lipovetsky ou &agrave; l&rsquo;<i>&Eacute;loge de la fuite</i> d&rsquo;Henri Laborit, quant &agrave; cette mont&eacute;e en puissance d&rsquo;un d&eacute;racinement du r&eacute;el de la part des individus et d&rsquo;un attachement &agrave; cette forme de monde comme repr&eacute;sentations, superpos&eacute; &agrave; un monde r&eacute;el qui nous rapprocherait de l&rsquo;essence. Un glissement vers la facilit&eacute;, vers une d&eacute;connexion et un rejet de la platitude ou de la banalit&eacute; du monde semble &eacute;vident. Nous sommes t&eacute;moins de cette fuite vers l&rsquo;avant qui accable la plupart des soci&eacute;t&eacute;s occidentales contemporaines, au sein desquelles un accroissement du soutien aux th&eacute;ories conspirationnistes fut marquant pendant le plus r&eacute;cent contexte de pand&eacute;mie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et ce constat ou cette pathologie du social (Trudel), nous pousse davantage &agrave; nous int&eacute;resser non pas &agrave; une perspective fonctionnaliste qui nous ram&egrave;nerait au tout-&agrave;-l &rsquo;individu qui, seul &agrave; devoir confronter sa souffrance, se lancerait dans une course folle contre la montre et, dans un &eacute;lan souvent associ&eacute; &agrave; une certaine forme de narcissisme, chercherait &agrave; rationnaliser son existence et &agrave; un donner un certain sens &agrave; cette vie r&eacute;alis&eacute;e en marge des discours plut&ocirc;t savants, des milieux acad&eacute;miques ou des univers intellectuels qui, par leur lacunes p&eacute;dagogiques, ont pu repousser ces individus dans des r&ocirc;les de promeneurs solitaires. Au contraire, nous cherchons plut&ocirc;t &agrave; conserver une certaine distance critique et &agrave; nous int&eacute;resser &agrave; ce que Herman et Chomsky ont pu identifier comme <i><span style="background:white"><span style="color:black">La Fabrication du consentement : De la propagande m&eacute;diatique en d&eacute;mocratie</span></span></i><span style="background:white"><span style="color:black"> (1988)</span></span>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ce sens, McChesney et Chomsky nous ont d&rsquo;ailleurs sugg&eacute;r&eacute; trois int&eacute;ressants crit&egrave;res qui devaient permettre aux citoyens d&rsquo;exercer de fa&ccedil;on ad&eacute;quate et l&eacute;gitime leur souverainet&eacute;. Rattach&eacute;s aux aspects politiques du discours, ces crit&egrave;res peuvent fort possiblement s&rsquo;appliquer &agrave; la plupart des discours portant m&ecirc;me sur la connaissance&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Premi&egrave;rement, il importe que la soci&eacute;t&eacute; ne pr&eacute;sente pas de disparit&eacute;s marqu&eacute;es dans la r&eacute;partition de la richesse et de la propri&eacute;t&eacute;, car celles-ci affaiblissent la capacit&eacute; des citoyens d&rsquo;agir sur un pied d&rsquo;&eacute;galit&eacute;. Deuxi&egrave;mement, il importe que les citoyens ressentent un sentiment d&rsquo;appartenance &agrave; leur communaut&eacute; et soient conscients que le bien-&ecirc;tre de chacun d&eacute;pend &eacute;troitement du bien-&ecirc;tre de tous. Ce sentiment donne &agrave; la culture politique d&eacute;mocratique une solidit&eacute; qui lui ferait d&eacute;faut si chacun ne cherchait &agrave; promouvoir que ses int&eacute;r&ecirc;ts personnels, m&ecirc;me quand ils nuisent &agrave; l&rsquo;ensemble de la communaut&eacute;. Troisi&egrave;mement, la d&eacute;mocratie requiert l&rsquo;existence d&rsquo;un syst&egrave;me de communications efficace, aux ramifications &eacute;tendues, qui informe et mobilise l&rsquo;ensemble des citoyens et les am&egrave;ne &agrave; partager r&eacute;ellement &agrave; la vie politique. Le r&ocirc;le de ce syst&egrave;me rev&ecirc;t une importance particuli&egrave;re &agrave; mesure que les soci&eacute;t&eacute;s croissent et deviennent plus complexes. (Chomsky et McChesney 101-102)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette recette, fond&eacute;e &agrave; partir de crit&egrave;res tr&egrave;s similaires &agrave; ceux &eacute;dict&eacute;s par Habermas et Otto-Apel (1994 et 1996), peut tr&egrave;s bien s&rsquo;appliquer &agrave; diff&eacute;rents types de discours. L&rsquo;id&eacute;e des in&eacute;galit&eacute;s et de la relativit&eacute; des diff&eacute;rents discours sont indissociables. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs un des principaux &eacute;l&eacute;ments qui maintient des individus sensibles aux th&eacute;ories conspirationnistes ou aux discours de l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute;, en dehors des sph&egrave;res plut&ocirc;t acad&eacute;miques et la soci&eacute;t&eacute; savante. Du c&ocirc;t&eacute; du second crit&egrave;re, il semble que l&rsquo;exclusion des citoyens communs de la part d&rsquo;une certaine forme d&rsquo;&eacute;lite du discours a pu inviter bon nombre d&rsquo;individus &agrave; se braquer devant toute approche r&eacute;formatrice ou visant &agrave; les encadrer davantage quant au savoir et &agrave; ses diff&eacute;rentes formes d&rsquo;appr&eacute;hension ce celui-ci. Finalement, l&rsquo;id&eacute;e selon laquelle un syst&egrave;me efficace de communications soit essentiel est venue nous frapper de plein fouet pendant la plus r&eacute;cente pand&eacute;mie. Le choc entre les m&eacute;dias traditionnels et les m&eacute;dias dits &laquo;&nbsp;alternatifs&nbsp;&raquo; fut marquant. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">D&rsquo;ailleurs, <span style="background:white"><span style="color:black">un projet collaboratif intitul&eacute; CoronaVirusFacts&nbsp;a &eacute;t&eacute; mis en place par le R&eacute;seau international du&nbsp;<em>fact-checking</em>&nbsp;(IFCN). Ce projet s&rsquo;est appuy&eacute; sur plus de 100&nbsp;<em>fact-checkeurs</em>&nbsp;en provenance de 70 pays. Cela a men&eacute; &agrave; plus de 3&nbsp;500 v&eacute;rifications, dans 40 langues (donn&eacute;es du 29 avril 2020) (Monnier). Dans ce contexte, une large majorit&eacute; de sources pouvaient indiquer des &eacute;l&eacute;ments faux ou partiellement faux. D&rsquo;autres donn&eacute;es vont d&rsquo;ailleurs en ce sens, alors que &laquo;&nbsp;Entre le 22 janvier et le 5 f&eacute;vrier, le r&eacute;seau de&nbsp;<em>fact-checking</em>&nbsp;CoronaVirusFacts a proc&eacute;d&eacute; &agrave; 211 v&eacute;rifications des faits, publi&eacute;es en 15 langues, dont 199 portaient sur des contenus totalement faux, partiellement faux, pour la plupart faux et/ou inexacts (Tard&aacute;guila).&nbsp;&raquo; (Monnier)</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Non seulement les moyens de communication furent accessibles, mais sans crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques clairs pour identifier les sources des diff&eacute;rentes propositions m&eacute;diatiques, quant &agrave; l&rsquo;interpr&eacute;tation des ph&eacute;nom&egrave;nes relatifs &agrave; la pand&eacute;mie, plusieurs citoyens ont pein&eacute; &agrave; savoir o&ugrave; donner de la t&ecirc;te et on pu se perdre dans les d&eacute;dales de discours fictifs construits sur des amalgames et des postures de &laquo;&nbsp;critiqueux&nbsp;&raquo; ou de &laquo;&nbsp;critiquailleux&nbsp;&raquo;, qui se d&eacute;finissent trop souvent par opposition aux discours davantage coh&eacute;rents. Et la distinction entre le vrai et l&rsquo;apparence du vrai n&rsquo;est jamais simple. L&rsquo;esprit critique, au plan &eacute;pist&eacute;mologique, s&rsquo;acquiert avec le temps.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous entretenons et d&eacute;veloppons tous une certaine forme d&rsquo;activit&eacute; intellectuelle. Toutefois, nous sommes trop peu souvent conscients de la port&eacute;e sociale de ce que nous laissons en libre circulation. Et sans cette conscience &eacute;thanalytique, cette conscience de l&rsquo;impact de nos propos non seulement sur le d&eacute;veloppement du langage commun, mais litt&eacute;ralement sur le d&eacute;veloppement du monde, de notre communaut&eacute; ou de nos collectivit&eacute;s, il y a de forts risques de voir cette d&eacute;connexion entre les citoyens et les porteurs d&rsquo;une culture plus savante, scientifique ou acad&eacute;mique, s&rsquo;amplifier.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et d&egrave;s lors, d&egrave;s que nous sommes en mesure d&rsquo;accepter qu&rsquo;un certain relativisme s&rsquo;inscrit au c&oelig;ur des diff&eacute;rents discours, d&egrave;s que nous reconnaissons cette tendance lourde &agrave; l&rsquo;appropriation d&rsquo;une culture de l&rsquo;apr&egrave;s-v&eacute;rit&eacute;, d&egrave;s que nous reconnaissons les limites de cet agent rationnel qui fut au c&oelig;ur des diff&eacute;rentes th&eacute;ories et mod&eacute;lisations &eacute;conomiques, d&egrave;s que nous acceptons cette id&eacute;e d&rsquo;une auto-mise-en-march&eacute; des individus, propre &agrave; cette culture du n&eacute;o-sujet et, finalement, d&egrave;s que nous acceptons cette id&eacute;e que certains cherchent &agrave; tirer avantage de cette posture vuln&eacute;rable des consommateurs d&rsquo;information, il nous faut &ecirc;tre sensibles &agrave; ce que pourrait nous permettre une lecture critique de l&rsquo;information.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. </span></span></b><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Parvenir &agrave; faire le m&eacute;nage dans nos t&ecirc;tes</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Afin de d&eacute;passer les apories propres &agrave; la pluralit&eacute; des discours et afin de permettre aux consommateurs d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; un discours coh&eacute;rent qui les invite &agrave; penser, non pas contre, mais plut&ocirc;t avec ou &agrave; partir de cette s&eacute;quence d&rsquo;informations qui leur est offerte, plusieurs moyens peuvent &ecirc;tre mis en pratique. Nous pourrions d&rsquo;une part songer &agrave; la mise sur pieds d&rsquo;une culture de lecture critique des m&eacute;dias, mais nous pourrions aussi penser &agrave; un enseignement qui serait orient&eacute; vers un meilleur arrimage entre l&rsquo;&eacute;ducation savante et les diff&eacute;rents discours profanes. Cependant, il semble qu&rsquo;une certaine forme de r&eacute;volution d&eacute;mocratique soit l&rsquo;une des avenues &agrave; privil&eacute;gier. Et par cette r&eacute;volution d&eacute;mocratique, nous ne faisons pas allusion &agrave; une r&eacute;volution fond&eacute;e sur les armes, mais plut&ocirc;t &agrave; une r&eacute;volution pour laquelle l&rsquo;arme principale est celle de l&rsquo;esprit critique.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il nous faut donc, non seulement par une r&eacute;forme de l&rsquo;&eacute;ducation, mais aussi par une refonte des p&eacute;dagogies, par la mise sur pieds d&rsquo;un r&eacute;seau d&rsquo;&eacute;ducation citoyenne et par une meilleure veille publique des m&eacute;dias, parvenir &agrave; r&eacute;introduire cette notion de crit&egrave;res de scientificit&eacute; au sein des discours populaires. Afin d&rsquo;am&eacute;liorer le niveau des d&eacute;bats, il faut, tout en conservant les crit&egrave;res discursifs qui furent port&eacute;s &agrave; notre attention par cette vive marche vers la relativisation des discours, nous assurer qu&rsquo;afin de parvenir &agrave; la mise sur pieds d&rsquo;une communaut&eacute; de discussion id&eacute;ale, les informations v&eacute;rifiables et valid&eacute;es soient plus ais&eacute;ment accessibles &agrave; la plupart des individus&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette id&eacute;ologie instrumentale de l&rsquo;universit&eacute; a fini pourtant par s&rsquo;imposer en France par paliers successifs, au nom de la d&eacute;mocratie, de l&rsquo;emploi et de la modernit&eacute;. Du rapport Laurent de 1995 au rapport Attali, en passant par le plan Universit&eacute;s 2000 et par la multiplication r&eacute;cente des licences professionnelles, c&rsquo;est la m&ecirc;me repr&eacute;sentation qui s&rsquo;applique avec pers&eacute;v&eacute;rance et qui transforme de plus en plus profond&eacute;ment la mission de l&rsquo;universit&eacute;, laquelle ne trouve plus d&rsquo;autres raisons l&eacute;gitimes que le d&eacute;bouch&eacute; professionnel des &eacute;tudiants, le profit que les entreprises peuvent tirer des recherches et la formation que peuvent y recevoir les salari&eacute;s, sp&eacute;cialement ceux du vaste continent tertiaire. (Laval 100)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et au-del&agrave; de cette perspective technocratique qu&rsquo;il nous faut combattre, quant au monde de l&rsquo;enseignement, rappelons aussi qu&rsquo;il nous faut porter constamment attention &agrave; cette tension vive qui cherche &agrave; opposer une culture savante &agrave; une culture profane. Les crit&egrave;res de v&eacute;rit&eacute; d&eacute;coulent en fait du dialogue entre celui qui propose le message et celui qui le re&ccedil;oit (Foucault). Celui qui re&ccedil;oit le message entre donc dans une posture d&rsquo;ajustement continu entre l&rsquo;intentionnalit&eacute; derri&egrave;re les propos sugg&eacute;r&eacute;s et la capacit&eacute; qu&rsquo;il a, sur le plan herm&eacute;neutique, d&rsquo;obtenir de ceux-ci l&rsquo;intentionnalit&eacute; profonde. Autrement dit, cette dialectique entre &eacute;mission et r&eacute;ception est in&eacute;vitable, incontournable. Toutefois, les contours de cette dialectique peuvent, par un partage constant des conditions du discours, &ecirc;tre amoindris et rendre le message plus recevable pour un auditoire plus large&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En effet, la communication contemporaine pr&eacute;sente tous les aspects d&rsquo;un monde lisse et poli, o&ugrave; les flux d&rsquo;informations peuvent se rendre sans le moindre frein de la bouche directrice &agrave; l&rsquo;oreille ob&eacute;issante. L&rsquo;espace institutionnel de discussion, le lent mouvement de la r&eacute;flexion, l&rsquo;attention port&eacute;e au monde qui nous entoure et &agrave; sa pr&eacute;servation, ces soucis pourtant essentiels s&rsquo;&eacute;vanouissent dans le processus communicationnel. Pour assurer l&rsquo;efficacit&eacute; &eacute;conomique et maximiser le rendement, tout doit aller toujours plus vite. Ce miroir aseptis&eacute;, rapide et technologique de nos &eacute;crans d&rsquo;ordinateur renvoie l&rsquo;image d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; qui a remplac&eacute; le socle politique qui la fondait par la gestion d&rsquo;une machine &eacute;conomique ext&eacute;rieure &agrave; elle et qui la dirige. L&rsquo;apparence attrayante du monde des communications cache en fait le revers d&rsquo;un monde o&ugrave; les humains sont superflus. (Tremblay-P&eacute;pin <span style="background:yellow">page?</span>)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cela signifie donc que si un auditoire plus large est concern&eacute; par cette urgence de filtrer l&rsquo;information et de limiter notre rapport &agrave; la propagande, il urge aussi de conscientiser cet auditoire plus large en ce qui a trait aux crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques minimaux qui pourraient leur permettre &agrave; tout le moins de ne pas recevoir toute l&rsquo;information publique comme valide, mais plut&ocirc;t de d&eacute;velopper cet esprit critique dialogue au sein duquel s&rsquo;articulent pens&eacute;e savante et pens&eacute;e profane. La distance entre ces deux discours doit &ecirc;tre r&eacute;duite &agrave; sa plus simple expression afin de permettre le r&eacute;el av&egrave;nement d&rsquo;une communaut&eacute; id&eacute;ale de communication.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il importe donc ici de ne pas r&eacute;duire n&eacute;cessairement les crit&egrave;res de validit&eacute; ou de qualit&eacute; des informations transmises, mais de s&rsquo;assurer que les vulgarisations qui en sont propos&eacute;es reposent tout de m&ecirc;me sur des crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques collectivement partag&eacute;s. Une &oelig;uvre de fiction porte en elle le pouvoir de toucher un nombre plus &eacute;tendu de personnes, mais elle porte aussi en elle ce risque constant de glissement vers une conception profane de la compr&eacute;hension collective des discours, concepts et contenus. Le d&eacute;veloppement d&rsquo;une perspective dialogique critique permettra toutefois, nous le croyons, d&rsquo;&eacute;viter certains de ces &eacute;cueils potentiels.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conclusion</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lors de notre pr&eacute;sente r&eacute;flexion, nous avons pris soin de soulever la question de l&rsquo;importance d&rsquo;une information juste et valid&eacute;e, dans le contexte d&rsquo;une co-construction des savoirs, des territoires de sens et des partages de sens. Nous avons questionn&eacute; cette possibilit&eacute; qu&rsquo;un glissement ait pr&eacute;sentement lieu entre une culture autrefois savante et une culture d&eacute;sormais profane, qui repose sur des croisements d&rsquo;interpr&eacute;tations multiples qui, tel le jeu du t&eacute;l&eacute;phone, en viennent &agrave; d&eacute;former le message pour ne laisser aux derniers interlocuteurs bien peu d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments qui pouvaient au d&eacute;part sembler essentiel.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et nous avons d&eacute;fendu l&rsquo;hypoth&egrave;se que de co-constructions en co-constructions, venait s&rsquo;instaurer une certaine forme de relativisme des savoirs, de la connaissance et de la compr&eacute;hension g&eacute;n&eacute;rale des ph&eacute;nom&egrave;nes. Nous avons questionn&eacute; l&rsquo;imp&eacute;rative n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;intervenir afin de limiter l&rsquo;h&eacute;morragie qui fait pr&eacute;sentement rage au sein des &eacute;tablissements d&rsquo;&eacute;ducation, au sein de ce rapport entre culture profane et savante, puis au sein des messages v&eacute;hicul&eacute;s par nos diff&eacute;rents m&eacute;dias.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De part et d&rsquo;autre, le constat fut le m&ecirc;me, alors qu&rsquo;il y a urgence d&rsquo;agir et d&rsquo;accepter de nous redonner ces lignes directrices qui permettent le retour en sc&egrave;ne d&rsquo;une discussion bien inform&eacute;e, bien r&eacute;gul&eacute;e et au sein de laquelle les diff&eacute;rents acteurs se sentent concern&eacute;s, compris, &eacute;cout&eacute;s, mais aussi instruits et inform&eacute;s. Il est temps que cesse cette tension entre une culture savante qui repousse les moins &eacute;rudits et une culture populaire qui repousse ceux qui pourraient apporter beaucoup au dialogue. Et ce point de jonction entre ces deux cultures nous semble en fait &ecirc;tre la red&eacute;couverte d&rsquo;une culture dialogue critique qui passe par les communaut&eacute;s de recherche et de communication.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les discussions qui ont pu &eacute;merger du colloque <i>La fabrique de l&rsquo;opinion. Communication, propagande, m&eacute;dias&hellip;</i>tenu au sein de l&rsquo;Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, en juin 2021, allaient dans le sens que de tels propos sont assur&eacute;ment inspirants, mais qu&rsquo;il devient toutefois difficile d&rsquo;en concevoir la r&eacute;elle mise en place. Le constat de l&rsquo;urgence d&rsquo;agir fut commun&eacute;ment partag&eacute;, sans doute aucun. Toutefois, l&rsquo;&eacute;vidence m&ecirc;me selon laquelle la culture savante, qui se veut par et pour elle-m&ecirc;me allait peiner &agrave; redescendre vers la population allait aussi de soi. Comment la culture scientifique ou acad&eacute;mique qui s&rsquo;appuie justement sur cette habilit&eacute; &agrave; naviguer au regard des diff&eacute;rents crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques parviendra-t-elle &agrave; amoindrir le cr&eacute;dit qu&rsquo;elle s&rsquo;accorde ou par lequel elle se d&eacute;finit pour rejoindre l&rsquo;ensemble de la population ?</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">R&eacute;pondre &agrave; cette question sera notre prochain cheval de bataille alors que la responsabilit&eacute; incombe aux acad&eacute;miciens d&rsquo;adapter leurs discours &agrave; la population, qui elle ne pourra pas spontan&eacute;ment &eacute;lever le sien. Il est aussi imp&eacute;ratif que les acad&eacute;miciens cessent de parler des acteurs de leurs recherches, de populations mobilis&eacute;es, comme si celles-ci n&rsquo;&eacute;taient pas pr&eacute;sentes ou concern&eacute;es par ce m&eacute;tadiscours sur elles-m&ecirc;mes. C&rsquo;est par la collectivit&eacute; que les diff&eacute;rents enjeux collectifs auxquels nous sommes confront&eacute;s pourront &ecirc;tre r&eacute;gl&eacute;s. Toutefois, il n&rsquo;en revient qu&rsquo;&agrave; nous de choisir si nous souhaitons proc&eacute;der par une communaut&eacute; &eacute;largie ou une communaut&eacute; retreinte. Comme l&rsquo;indiquait Gergen&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[&hellip;], la construction d&rsquo;un monde constitu&eacute; d&rsquo;agents individuels a une face sombre. En op&eacute;rant une distinction fondamentale entre moi et l&rsquo;autre, nous cr&eacute;ons un monde de distances&nbsp;: moi ici, et vous l&agrave;. Nous nous concevons comme des &ecirc;tres isol&eacute;s et &eacute;trangers. Nous favorisons l&rsquo;autonomie &ndash; devenir un &laquo;&nbsp;self-made man&nbsp;&raquo; qui &laquo;&nbsp;fait ce qu&rsquo;il veut&nbsp;&raquo;. &Ecirc;tre d&eacute;pendant devient un signe de faiblesse et d&rsquo;incapacit&eacute;. Concevoir le monde comme constitu&eacute; d&rsquo;individus distincts les uns des autres revient &agrave; &eacute;veiller la m&eacute;fiance [&hellip;]. (Gergen 56)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Or, c&rsquo;est cette m&eacute;fiance, cette conception de faiblesse et d&rsquo;incapacit&eacute; que nous cherchons &agrave; d&eacute;passer. Et la meilleure fa&ccedil;on d&rsquo;y parvenir est en nous attaquant &agrave; la fois &agrave; cette tension entre culture savante et culture profane, &agrave; cette propension au milieu de l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; se technocratiser et &agrave; ce rapport de force qu&rsquo;il faudra inverser entre m&eacute;dias priv&eacute;s et masses populaires. Il nous faudra alors nous engager dans cette d&eacute;marche d&rsquo;explicitation dialogique des conditions de discussions et des diff&eacute;rents pr&eacute;suppos&eacute;s&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il semble que nous l&rsquo;ayons d&eacute;j&agrave; dit&nbsp;: une explicitation s&rsquo;expose &agrave; ce qu&rsquo;on essaie de pratiquer &agrave; son &eacute;gard &agrave; nouveau l&rsquo;explicitation. Son engagement dans la v&eacute;rit&eacute; consiste &agrave; &ecirc;tre ouverte sur la r&eacute;it&eacute;ration &agrave; partir d&rsquo;elle de la proc&eacute;dure qu&rsquo;elle met en &oelig;uvre&nbsp;: la v&eacute;rification consistant dans le fait que l&rsquo;explicitation s&rsquo;av&egrave;re un point fixe. [&hellip;] Les habitudes du dialogue font d&rsquo;ailleurs que c&rsquo;est un coup classique, dans l&rsquo;&eacute;change, que de valider l&rsquo;explicitation d&rsquo;autrui avant d&rsquo;aller plus loin&nbsp;: de la sorte, l&rsquo;engagement dans la v&eacute;rit&eacute; de celle ou celui qui a explicit&eacute; se trouve soulign&eacute;. (Salanskis 2014, 223)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est donc en ce sens, en adoptant cette posture &eacute;thanalytique critique que nous parviendrons &agrave; &eacute;viter les diff&eacute;rents &eacute;cueils &eacute;pist&eacute;mologiques et nous rejoindre &agrave; m&ecirc;me ces diff&eacute;rents territoires de sens pour g&eacute;n&eacute;rer ce que Salanskis (2001, 2007 et 2014) qualifia de partage de sens.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">R&Eacute;F&Eacute;RENCES</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BERNAYS, Edward L. <i>Propaganda.&nbsp; Comment manipuler l&rsquo;opinion en d&eacute;mocratie</i>, Montr&eacute;al, Lux, 2008. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BONVOISIN, Daniel, COLLARD, Yves, CULOT, Martin et Brieuc GUFFENS. <i>La critique de l&rsquo;information &ndash; 5 approches pour une &eacute;ducation aux m&eacute;dias. </i>M&eacute;dia Animation, Les dossiers de l&#39;&eacute;ducation aux m&eacute;dias, Bruxelles, 2020.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BOURDIEU, Pierre et Jean-Claude PASSERON. (1964). &laquo;&nbsp;Les h&eacute;ritiers: les &eacute;tudiants et la culture.&nbsp;&raquo; <i>Revue fran&ccedil;aise de sociologie</i>, 6(3), Paris, 1964, 397-398.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CHOMSKY, Noam et Edward HERMAN. </span></span><i><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fabrication du consentement (La) de la propagande m&eacute;diatique en d&eacute;mocratie</span></span></i><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, Marseille, Agone, 1988c, 2008. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CHOMSKY, Noam et Robert W. MCCHESNEY. <i>&Eacute;cosoci&eacute;t&eacute; | Propagande, m&eacute;dias et d&eacute;mocratie</i>, Montr&eacute;al, &Eacute;cosoci&eacute;t&eacute;, 2005. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">DURKHEIM,&nbsp;&Eacute;mile. <i>De la division du travail social</i>, Paris, Presses universitaires de France, 1893c, 2007.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ETHIER, Marc-Andr&eacute; et David LEFRAN&Ccedil;OIS. Mondes profanes. Enseignement, fiction et histoire, Qu&eacute;bec, Presses de l&rsquo;Universit&eacute; Laval, 2021.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FOUCAULT, Michel. <i>Subjectivit&eacute; et v&eacute;rit&eacute; &ndash; Cours au Coll&egrave;ge de France. 1980-1981</i>, Paris, &Eacute;ditions du Seuil, 1981c, 2014.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><strong><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="color:black">GAUTHIER, Gilles</span></span></span></strong><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">,&nbsp;&laquo;&nbsp;</span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le post-factualisme</span></span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Communication</em>&nbsp;[En ligne], vol. 35/1&nbsp;|&nbsp;2018, mis en ligne le&nbsp;26 f&eacute;vrier 2018, consult&eacute; le&nbsp;04 avril 2021.&nbsp;</span></span></span></span><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">URL&nbsp;: http://journals.openedition.org/communication/7530&nbsp;;&nbsp;DOI&nbsp;: </span></span></span></span><a href="https://doi.org/10.4000/communication.7530" style="color:blue; text-decoration:underline"><span lang="EN-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">https://doi.org/10.4000/communication.7530</span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GERGEN, Kenneth. J. <i>Construire la r&eacute;alit&eacute;. Un nouvel avenir pour la psychoth&eacute;rapie</i>, Paris, &Eacute;ditions du Seuil, 2005. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HABERMAS, J&uuml;rgen. <i>De l&rsquo;&eacute;thique de la discussion</i>, Paris, Flammarion, 1999.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HORKHEIMER, Max et THEODOR W. Adorno. <i>La dialectique de la Raison</i>, Paris, Gallimard, 1944c, 1974. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">INNERARITY, Daniel. <i>D&eacute;mocratie et soci&eacute;t&eacute; de la connaissance</i>, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2015, p. 15.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">KAHNEMAN, Daniel. <i>Syst&egrave;me 1, Syst&egrave;me 2.&nbsp; Les deux vitesses de la pens&eacute;e</i>, Paris, Flammarion, 2011c, 2012.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LABORIT, Henri. <i>&Eacute;loge de la fuite</i>, Paris, Gallimard, 1976. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LAHIRE, Bernard. <i>Tableaux de familles. Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires</i>, Paris, Gallimard/Seuil, Traduit au Br&eacute;sil, 1995.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LAVAL, Christian. <i>L&rsquo;&eacute;cole n&rsquo;est pas une entreprise. Le n&eacute;o-lib&eacute;ralisme &agrave; l&rsquo;assaut de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur</i>, Paris, La D&eacute;couverte, 2003. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LIPMAN, Matthew. <i>&Agrave; l&#39;&eacute;cole de la pens&eacute;e : enseigner une pens&eacute;e holistique</i>. (2e &eacute;d.). Bruxelles, De Boeck Universit&eacute;, 2003c, 2006.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LIPOVETSKY, Gilles. <i>L&rsquo;&egrave;re du vide. &nbsp;Essais sur l&rsquo;individualisme contemporain</i>, Paris, Gallimard, 1993. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MONNIER, Angeliki. &laquo;&nbsp;Covid-19&nbsp;: de la pand&eacute;mie &agrave; l&rsquo;infod&eacute;mie et la chasse aux fake news.&nbsp;&raquo; <i>Recherches et &eacute;ducations</i> [En ligne], </span></span><a href="https://journals.openedition.org/rechercheseducations/8757" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">HS</span></span></span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">&nbsp;&bull;&nbsp;Juillet 2020</span></span></span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">&nbsp;:&nbsp;Quelle &eacute;ducation avec la Covid-19</span></span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. URL&nbsp;: </span></span><a href="https://journals.openedition.org/rechercheseducations/9898" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://journals.openedition.org/rechercheseducations/9898</span></span></a><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> ; DOI&nbsp;: </span></span><a href="https://doi.org/10.4000/rechercheseducations.9898" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-size:9.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:" verdana=""><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">https://doi.org/10.4000/rechercheseducations.9898</span></span></span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MOTOI, Ina. <i>Guide de visionnement critique des m&eacute;dias, tome 1</i>, Qu&eacute;bec, Presses de l&rsquo;Universit&eacute; du Qu&eacute;bec, 2021. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">OTTO-APEL, Karl. <i>Ethique de la discussion, </i>Paris, &Eacute;ditions du Cerf, 1994.<i> </i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">OTTO-APEL, Karl. <i>Discussion et responsabilit&eacute;, </i>Paris, &Eacute;ditions du Cerf, 1996.<i> </i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">PLATON.&nbsp;<i>La R&eacute;publique</i>, Paris, GF-Flammarion, 1966.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALANSKIS, Jean-Michel. <i>Sens et philosophie du sens</i>, Paris, </span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Desclee de Brouwer</span></span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, 2001. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALANSKIS, Jean-Michel. <i>Territoire du sens. Essais d&rsquo;&eacute;thanalyse</i>, Paris, Vrin, 2007. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALANSKIS, Jean-Michel. <i>Partage du sens : une pr&eacute;sentation de l&rsquo;ethanalyse</i>, Paris, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2014. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">TAYLOR, Charles. <i>L&rsquo;animal langage. La comp&eacute;tence linguistique humaine</i>. Montr&eacute;al, Bor&eacute;al, 2016c, 2019, pp. 38-39.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">THALER, Richard H. <i>Misbehaving.&nbsp; Les d&eacute;couvertes de l&rsquo;&eacute;conomie comportementale</i>, Paris, &Eacute;ditions du Seuil, 2015c, 2018. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">THALER, Richard H. et Cass R. SUNSTEIN. <i>Nudge.&nbsp; La m&eacute;thode douce pour inspirer la bonne d&eacute;cision</i>, Paris, Vuibert, 2015c, 2018. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">TREMBLAY-P&Eacute;PIN, Simon. <i>Illusions. Petit manuel pour une critique des m&eacute;dias</i>, Montr&eacute;al, Lux &Eacute;diteur, 2013.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="FR-CA" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">TRUDEL, St&eacute;phane. <i>Indiff&eacute;rence et impuissance : Axel Honneth et les pathologies de notre libert&eacute;</i>. [M&eacute;moire de ma&icirc;trise, Universit&eacute; Laval, Qu&eacute;bec, Canada] Th&egrave;ses et m&eacute;moires, 2016. </span></span><a href="http://hdl.handle.net/20.500.11794/26913" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-size:11.5pt"><span style="background:white"><span pro="" sans="" source="" style="font-family:"><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">http://hdl.handle.net/20.500.11794/26913</span></span></span></span></span></span></a></span></span></span></p>