<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">L&rsquo;id&eacute;e que les <i>Comics</i><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></span></span></a> puissent jouer un r&ocirc;le social aussi important que celui &eacute;voqu&eacute; dans le titre de cet article est &agrave; mettre en lien avec le concept de <i>soft power</i> d&eacute;velopp&eacute; en 1990 par Joseph Nye, analyste et th&eacute;oricien des&nbsp;relations internationales, dans le livre <i>Bound to Lead </i>(Nye, 1990). Le <i>soft power </i>se d&eacute;finit par la volont&eacute; d&rsquo;un &Eacute;tat &agrave; d&eacute;velopper son influence et son pouvoir de s&eacute;duction &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle internationale par le biais de moyens non-coercitifs (Larochelle). Dans ce cadre l&agrave;, la litt&eacute;rature a pleinement sa place&nbsp;; tout comme le petit et le grand &eacute;cran. Ce mode d&rsquo;influence est d&eacute;j&agrave; utilis&eacute; par les Etats-Unis en 1946 dans le cadre des accords Blum-Byrnes. En assurant une plus grande diffusion de leurs productions cin&eacute;matographiques en France, les Am&eacute;ricains contribuent &agrave; assoir leur domination sur le monde occidental, non plus par la puissance de leur arm&eacute;e ou de leur &eacute;conomie, mais de fa&ccedil;on plus douce, en faisant la promotion de leur mode de vie et du fameux &laquo;&nbsp;r&ecirc;ve am&eacute;ricain&nbsp;&raquo;. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le poids occup&eacute; par les <i>comics</i> sur le march&eacute; culturel laisse entendre qu&rsquo;ils peuvent &ecirc;tre de s&eacute;rieux instruments de <i>soft power</i>. Si l&rsquo;on en croit le site sp&eacute;cialis&eacute; <i>Comichron</i>, le march&eacute; des <i>comics</i> &ndash; au sens am&eacute;ricain du terme &ndash; se porte particuli&egrave;rement bien avec un chiffre d&rsquo;affaires record de 1,2 milliard de dollars en 2019. En France, la diffusion est plus confidentielle car, bien qu&rsquo;en hausse, elle ne repr&eacute;sente que 6% du march&eacute; de la BD si l&rsquo;on en croit <i>Livres Hebdo. </i>Des ventes en hausse gr&acirc;ce au succ&egrave;s des adaptations, qui inondent nos &eacute;crans. Pour exemple, en 2019, trois des cinq plus gros succ&egrave;s au box-office mondial sont des adaptations de comics : <i>Avengers Endgame</i> est premier, avec 2,797 milliards de dollars de recettes&nbsp;; <i>Spider-Man Far From Home</i> et <i>Captain Marvel</i> sont quatre et cinqui&egrave;me, avec 1,1 milliard de dollars de recettes. <i>Avengers Endgame</i> est aussi le plus gros succ&egrave;s commercial de l&rsquo;histoire. Bon nombre de s&eacute;ries TV voient &eacute;galement le jour, trois d&rsquo;entre-elles &eacute;tant les t&ecirc;tes d&rsquo;affiches de la plateforme <i>Disney+</i>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">L&#39;historien William Blanc (Blanc, 2018) consid&egrave;re que les super-h&eacute;ros sont n&eacute;s en 1938, avec l&#39;apparition de Superman dans le premier num&eacute;ro d&#39;<i>Action Comics</i>. Ils prennent par la suite rapidement vie sur les &eacute;crans, puisque diff&eacute;rents <i>serials</i>, ou films &agrave; &eacute;pisodes, sont diffus&eacute;s dans les ann&eacute;es 1940. C&rsquo;est notamment le cas pour Batman, Captain America ou encore Superman. Ces personnages prennent &eacute;galement tr&egrave;s vite un r&ocirc;le politique et social. Pour exemple, d&egrave;s 1940, Superman et Captain America affrontent Hitler, militant ainsi pour une intervention militaire alors que les Etats-Unis ne sont pas encore entr&eacute;s en guerre et que l&rsquo;opinion publique semble plut&ocirc;t favorable au maintien de cet isolationnisme.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le succ&egrave;s des <i>comics </i>et leur potentielle influence sur les mentalit&eacute;s questionne les pouvoirs publics am&eacute;ricains d&egrave;s 1954&nbsp;: Estes Kefauver dirige une commission d&rsquo;enqu&ecirc;te s&eacute;natoriale visant &agrave; voir si cette &laquo;&nbsp;nouvelle forme de m&eacute;dia [&hellip;] sp&eacute;cifiquement commercialis&eacute;e pour un public adolescent<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></span></span></a> &raquo; peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme une des causes de la hausse de la d&eacute;linquance juv&eacute;nile. De m&ecirc;me, l&rsquo;importance sociale des m&eacute;dias dans les questions de repr&eacute;sentation des minorit&eacute;s fait l&rsquo;objet de nombreux travaux. Ainsi, C&eacute;line Morin s&rsquo;est int&eacute;ress&eacute;e &agrave; la mani&egrave;re dont les s&eacute;ries t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es am&eacute;ricaines ont repr&eacute;sent&eacute; les femmes depuis les ann&eacute;es 1960&nbsp;; Russell H. Weigel, Eleanor L. Kim et Jill L. Frost ont analys&eacute; l&rsquo;&eacute;volution de la repr&eacute;sentation des afro-am&eacute;ricains dans les diffusions t&eacute;l&eacute;visuelles de premi&egrave;re partie de soir&eacute;e dans les ann&eacute;es 1970 et 1980. Depuis 1985, une association de veille m&eacute;diatique, le <i>Gay &amp; Lesbian Alliance Against Defamation </i>(GLAAD) cherche &agrave; faire m&eacute;diatiser les histoires de personnes LGBTQIA+ afin de contribuer &agrave; leur acceptation dans la soci&eacute;t&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&Eacute;tant convenu que les <i>comics</i>, dont les h&eacute;ros peuvent repr&eacute;senter de v&eacute;ritables ic&ocirc;nes pour la g&eacute;n&eacute;ration des mill&eacute;niaux,<i> </i>peuvent &ecirc;tre utilis&eacute;s pour v&eacute;hiculer des normes sociales, il serait int&eacute;ressant de voir de quelle mani&egrave;re ils int&egrave;grent certains sujets de premier plan. Pour cela, nous traiterons tour &agrave; tour de la question de la parit&eacute; hommes / femmes, de la diversit&eacute; ethnique, et de la diversit&eacute; sexuelle.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">1. La parit&eacute; hommes / femmes</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">D&egrave;s les ann&eacute;es 1940, certains auteurs de <i>Comics</i> ont pr&eacute;sent&eacute; des h&eacute;ro&iuml;nes positives. L&rsquo;une des plus iconiques est sans doute Wonder Woman, apparue en 1941 dans le n&deg;8 de <i>All Star Comics</i>, soit trois ans &agrave; peine apr&egrave;s <i>Superman</i>. Son cr&eacute;ateur, le psychologue William Moulton Marston, estimait que &laquo;&nbsp;le futur appartient &agrave; la femme&nbsp;&raquo; (Blanc, 2018), et voyait le recul du patriarcat comme la clef de l&rsquo;humanit&eacute;. Nous sommes alors dans un contexte social favorable pour les femmes aux Etats-Unis&nbsp;: elles remplacent les hommes partis &agrave; la guerre, elles occupent des m&eacute;tiers qui &eacute;taient jusqu&rsquo;alors r&eacute;serv&eacute;s aux hommes, elles ont m&ecirc;me leur propre ligue de Baseball professionnelle. Moulton Marston propose un mod&egrave;le de femme forte, instruite et ind&eacute;pendante. Dans ses aventures, Wonder Woman est amen&eacute;e &agrave; lutter pour l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des droits et &agrave; combattre les violences conjugales. Bien que sa tenue soit relativement courte et moulante, Wonder Woman, avec ses solides &eacute;paules, n&rsquo;a pas un physique de pin-up, ce qui d&eacute;note dans l&rsquo;univers des <i>comics</i> d&rsquo;alors. L&rsquo;une de ses alli&eacute;es r&eacute;guli&egrave;res, Etta Candy, est m&ecirc;me ob&egrave;se. Harry G. Peter, qui illustre la plupart des aventures de l&rsquo;h&eacute;ro&iuml;ne dans les ann&eacute;es 1940, avait &eacute;galement travaill&eacute; dans les ann&eacute;es 1910 aupr&egrave;s d&rsquo;un magazine soutenant les suffragettes. Port&eacute;e par des hommes ayant &agrave; c&oelig;ur la cause f&eacute;ministe et dans un contexte social favorable, Wonder Woman contribue &agrave; v&eacute;hiculer cette id&eacute;e qu&rsquo;une femme peut &ecirc;tre l&rsquo;&eacute;gal d&rsquo;un homme, que le mod&egrave;le patriarcal a fait son temps, et que la soci&eacute;t&eacute; doit &eacute;voluer vers une plus grande parit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le personnage de Wonder Woman est frapp&eacute; de plein fouet par la vague r&eacute;actionnaire de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Le communisme inqui&egrave;te, certains pensent que le travail des femmes est une menace pour la stabilit&eacute; de la nation, sabotant l&rsquo;autorit&eacute; masculine. Les femmes sont pri&eacute;es de retrouver leur foyer, et le c&ocirc;t&eacute; subversif de personnages tels que Wonder Woman est violemment critiqu&eacute;, notamment par le psychiatre Frederick Wertham qui publie <i>Seduction of the Innocent </i>en 1954. On lui reproche ses allusions lesbiennes et sado-masochistes, de ne pas b&acirc;tir de foyer, de ne pas &eacute;lever de famille. Les <i>Comics</i> sont alors appel&eacute;s &agrave; respecter un code d&rsquo;&eacute;thique, et &agrave; mettre l&rsquo;accent sur certaines valeurs telles que celle du foyer ou du mariage. D&egrave;s lors, le personnage de Wonder Woman perd de son caract&egrave;re progressiste, tout comme d&rsquo;autres h&eacute;ro&iuml;nes &agrave; la m&ecirc;me &eacute;poque. Certains personnages f&eacute;minins voient le jour, comme Supergirl en 1952 ou Batwoman en 1956. Elles ne sont pas de r&eacute;elles cr&eacute;ations, mais de simples pendants de leurs cousins Superman et Batman. &Agrave; cette &eacute;poque, elles sont avant tout des faire-valoir, faibles malgr&eacute; leurs capacit&eacute;s, avec un <i>background </i>relativement fade. Les <i>comics</i> subissent de plein fouet le contexte de la Guerre Froide, et perdent de leur subversivit&eacute; sous la pression d&rsquo;une commission d&rsquo;enqu&ecirc;te s&eacute;natoriale.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Il faut attendre la fin des ann&eacute;es 1960 pour voir &eacute;merger une seconde vague f&eacute;ministe, avec des revendications li&eacute;es au droit de disposer de son corps. Wonder Woman redevient une &eacute;g&eacute;rie &eacute;mancipatrice. En 1972, elle fait la couverture du premier num&eacute;ro de la revue f&eacute;ministe Ms.. Elle est &eacute;galement incarn&eacute;e sur le petit &eacute;cran de 1975 &agrave; 1979 par Lynda Carter, miss USA 1972. Elle y est repr&eacute;sent&eacute;e comme l&rsquo;a voulu Moulton Marston&nbsp;: intelligente, forte et ind&eacute;pendante. Cependant, aussi bien &agrave; l&rsquo;&eacute;cran que sur papier, le personnage de Wonder Woman est devenue un objet de d&eacute;sir.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<br /> D&rsquo;autres personnages incarnent ce retour du f&eacute;minisme dans les Comics. Pour exemple, Marvel met en avant le personnage de Carol Danvers, future Captain Marvel, s&rsquo;inspirant pour cela de Gloria Steinem, journaliste engag&eacute;e &agrave; la t&ecirc;te de la revue f&eacute;ministe Ms.. Carol Danvers est elle-m&ecirc;me r&eacute;dactrice en chef de <i>Woman Magazine.</i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Ces personnages f&eacute;minins peuvent pr&ecirc;ter &agrave; controverse d&rsquo;un point de vue f&eacute;ministe. Certes, ils d&eacute;truisent les clich&eacute;s de la femme en d&eacute;tresse ayant besoin du secours d&rsquo;un homme, en proposant des mod&egrave;les de femmes fortes, intelligentes, libres et ind&eacute;pendantes. Mais ces personnages sont &eacute;galement tr&egrave;s souvent hypersexualis&eacute;s. Ce physique tr&egrave;s avantageux, suscitant le d&eacute;sir, peut se justifier pour certains, comme Catwoman ou Black Widow, qui jouent de leurs charmes. Cela questionne davantage pour d&rsquo;autres&nbsp;: She Hulk, cousine de Hulk, garde son ventre plat et sa grosse poitrine malgr&eacute; sa transformation en monstre&nbsp;; le body port&eacute; par Vampirella ne recouvre quasiment que ses mamelons et son sexe. Ses repr&eacute;sentations semblent surtout faites pour satisfaire un public masculin. D&rsquo;ailleurs, en 2016, lorsque l&rsquo;ONU a choisi Wonder Woman comme symbole d&rsquo;une campagne mondiale pour l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des sexes, cette d&eacute;cision a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s vivement critiqu&eacute;e&nbsp;; certains reprochant au personnage de n&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;une femme blanche au physique de r&ecirc;ve et v&ecirc;tue de mani&egrave;re tr&egrave;s minimaliste.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le passage &agrave; l&rsquo;&eacute;cran de ses h&eacute;ro&iuml;nes est plus difficile. En 1984, le film <i>Supergirl </i>tente de surfer sur le succ&egrave;s du film <i>Superman </i>de 1978, mais c&rsquo;est un &eacute;chec. En 2004 et 2005, les films <i>Catwoman </i>et <i>Elektra</i> ne font pas mieux. Ce n&rsquo;est que douze ans plus tard qu&rsquo;une nouvelle grosse production centr&eacute;e sur une super-h&eacute;ro&iuml;ne voit le jour&nbsp;: <i>Wonder Woman</i>. Le succ&egrave;s du film ouvre la voix &agrave; d&rsquo;autres films tels que <i>Captain Marvel </i>ou <i>Black Widow</i>. Sur le petit &eacute;cran, les s&eacute;ries centr&eacute;es sur une super-h&eacute;ro&iuml;ne se multiplient &eacute;galement&nbsp;: <i>Supergirl</i>, <i>Jessica Jones</i>, <i>Batwoman</i>, ou encore <i>Stargirl</i>, dans une p&eacute;riode marqu&eacute;e par le mouvement #MeToo, que l&rsquo;ethnologue Fran&ccedil;oise H&eacute;ritier envisageait comme un moyen de repenser la question du rapport au sexe (Birnbaum et Chemin).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bien d&rsquo;autres points concernant le r&ocirc;le social des super-h&eacute;ro&iuml;nes pourraient encore &ecirc;tre abord&eacute;s, mais tout ne peut &ecirc;tre trait&eacute; ici. Ainsi, il serait int&eacute;ressant de d&eacute;velopper la question de la sexualisation des femmes dans les <i>comics</i>. Elle a &eacute;t&eacute; pens&eacute;e &agrave; l&rsquo;origine pour susciter le d&eacute;sir des lecteurs masculins, il serait bon de s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; la mani&egrave;re dont cette repr&eacute;sentation &eacute;volue avec la f&eacute;minisation du lectorat, mais &eacute;galement l&rsquo;arriv&eacute;e de femmes &agrave; des postes cr&eacute;atifs dans l&rsquo;industrie du <i>comics</i>. De m&ecirc;me, la r&eacute;alisatrice Patty Jenkins s&rsquo;est moins arr&ecirc;t&eacute;e sur le d&eacute;collet&eacute; ou les fesses de Gal Gadot dans <i>Wonder Woman </i>que ne l&rsquo;ont fait Joss Whedon et Zack Snyder dans <i>Justice League</i>. Un constat identique peut &ecirc;tre fait avec la r&eacute;alisatrice Cathy Yan, qui a nettement moins sexualis&eacute; Margot Robbie dans <i>Birds of prey </i>que n&rsquo;a pu le faire David Ayer dans <i>Suicide squad.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </i>Notons &eacute;galement que la question de la parit&eacute; a &eacute;t&eacute; essentiellement trait&eacute;e au travers du personnage de Wonder Woman, or beaucoup d&rsquo;autres personnages auraient m&eacute;rit&eacute; que l&rsquo;on s&rsquo;attarde sur eux. Malheureusement, le temps nous est compt&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Ces super-h&eacute;ro&iuml;nes ont pu repr&eacute;senter des mod&egrave;les d&rsquo;ind&eacute;pendance pour les femmes, des sources d&rsquo;inspiration dans une qu&ecirc;te d&rsquo;&eacute;mancipation et d&rsquo;&eacute;galit&eacute;. Elles peuvent &agrave; la fois inciter les femmes &agrave; s&rsquo;affirmer, et les hommes &agrave; leur faire confiance. Wonder Woman est un personnage qui sait se battre, mais qui cherche &agrave; r&eacute;soudre les probl&egrave;mes de mani&egrave;re plus r&eacute;fl&eacute;chie&nbsp;: elle cherche &agrave; rendre le monde meilleur, avec le moins de violence possible. C&rsquo;est la clef de l&rsquo;humanit&eacute; selon son cr&eacute;ateur. Le f&eacute;minisme a pu compter sur certains auteurs de <i>comics</i> tel William Moulton Marston pour diffuser ses id&eacute;es. D&rsquo;autres mouvements sociaux importants ont &eacute;galement pu compter sur cet appui&nbsp;: c&rsquo;est notamment le cas de la lutte contre le racisme.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">2. La diversit&eacute; ethnique</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Lorsque les premiers super-h&eacute;ros de <i>comics</i> apparaissent, les Etats-Unis connaissent une s&eacute;gr&eacute;gation l&eacute;gale. Certaines lois, dites &laquo;&nbsp;Jim Crow&nbsp;&raquo;, introduisent une s&eacute;gr&eacute;gation dans les services publics et les lieux de rassemblement, &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle locale ou nationale. Il faut attendre les ann&eacute;es 1964 / 1965 pour voir ces derni&egrave;res lois abrog&eacute;es. Durant cette p&eacute;riode, les personnages noirs sont peu pr&eacute;sents dans les <i>comics</i>. Lorsqu&rsquo;ils le sont, ils sont souvent repr&eacute;sent&eacute;s de mani&egrave;re tr&egrave;s caricaturale&nbsp;: grosses l&egrave;vres, &eacute;trange fa&ccedil;on de parler, grosse musculature mais petite cervelle. C&rsquo;est le cas du peureux Washington Jones, apparu en 1941 dans <i>Youg Allies</i> sous les traits d&rsquo;un personnage faible et peureux ressemblant davantage &agrave; un singe qu&rsquo;&agrave; un homme. Il y a bien quelques tentatives de repr&eacute;sentation positives de l&rsquo;homme noir, avec la cr&eacute;ation de Lion Man en 1947, ou de Waku en 1954, mais qui sont loin d&rsquo;&ecirc;tre des personnages de premier plan.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les choses changent &agrave; partir du milieu des ann&eacute;es 1960. Black Panther appara&icirc;t en 1966, et devient le premier grand super-h&eacute;ros noir. Suivent ensuite d&rsquo;autres personnages iconiques tels que Faucon en 1969, <i>Black Lightning </i>en 1977, mais surtout Luke Cage en 1972, qui est le premier super-h&eacute;ros noir &agrave; avoir son propre <i>comics</i>. Durant cette p&eacute;riode, la contestation sociale est tr&egrave;s forte. La lutte pour les droits civiques se radicalise, avec l&rsquo;&eacute;mergence du <i>Black Power </i>en 1966. Les <i>comics </i>y prennent part. Pour exemple, en 1970, Lo&iuml;s Lane devient temporairement noire et raconte les difficult&eacute;s de cette condition au quotidien. Les personnages f&eacute;minins de Claire Temple et de Mercedes Knight, respectivement cr&eacute;&eacute;s en 1972 et 1975, exercent les fonctions de m&eacute;decin et de polici&egrave;re. Le fait de pr&eacute;senter des femmes noires occupant de telles fonctions peut &ecirc;tre mise en lien avec le f&eacute;minisme noir d&rsquo;Angela Davis. En 1977, cette m&ecirc;me Mercedes Knight embrasse le h&eacute;ros blanc Iron Fist, normalisant ainsi le m&eacute;tissage. En 1976, <i>Black Panther </i>lutte contre le Ku Klux Klan. En 1978, Muhammad Ali, figure de la lutte pour les droits civiques, devient personnage de <i>comics</i> le temps d&rsquo;un num&eacute;ro. Il y triomphe d&rsquo;un Superman d&eacute;chu de ses pouvoirs, avant de finalement s&rsquo;allier &agrave; lui et de vaincre &agrave; ses c&ocirc;t&eacute;s la menace extraterrestre. De mani&egrave;re bien moins explicite, les personnages de Magn&eacute;to et du Professeur Xavier auraient &eacute;t&eacute; inspir&eacute;s de Malcolm X et de Martin Luther King. Les deux personnages d&eacute;fendent la cause des mutants au sein de la soci&eacute;t&eacute;, mais n&rsquo;ont pas la m&ecirc;me conception de la mani&egrave;re d&rsquo;y parvenir. Le Professeur Xavier pr&ocirc;ne le dialogue et le pacifisme &agrave; la mani&egrave;re de Martin Luther King, alors que Magn&eacute;to l&eacute;gitime la violence tout comme Malcolm X peut le faire. Notons malgr&eacute; tout que cette derni&egrave;re fa&ccedil;on de faire est plut&ocirc;t condamn&eacute;e dans les <i>comics. </i>Ainsi, lorsque le <i>Black Panther Party </i>voit le jour, le personnage de Black Panther est renomm&eacute; Black Leopard, afin de ne pas &ecirc;tre associ&eacute; &agrave; un mouvement dont certains personnages r&eacute;f&eacute;rents l&eacute;gitiment la violence dans le cadre de la lutte sociale.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">La repr&eacute;sentation des personnages noirs dans les <i>comics </i>conna&icirc;t un nouveau regain au XXI<sup>&egrave;me </sup>si&egrave;cle. Le contexte s&rsquo;y pr&ecirc;te&nbsp;: un pr&eacute;sident noir, Barack Obama, est &eacute;lu en 2009&nbsp;; le manque de diversit&eacute; aux Oscars est de plus en plus critiqu&eacute;&nbsp;; et le mouvement <i>Black Lives Matter </i>se d&eacute;veloppe depuis 2013, d&eacute;non&ccedil;ant les discriminations et la violence polici&egrave;re. Certains personnages, jusqu&rsquo;alors blancs, deviennent noirs. C&rsquo;est le cas de Nick Fury en 2001 ou de la Torche Humaine dans le film &laquo;&nbsp;les quatre fantastiques&nbsp;&raquo; de 2015. Miles Morales, n&eacute; de p&egrave;re afro-am&eacute;ricain et de m&egrave;re portoricaine, devient Spider-Man en 2011. Sam Wilson, afro-am&eacute;ricain, devient Captain America en 2014. Plusieurs Superman noirs apparaissent dans des univers parall&egrave;les. C&rsquo;est notamment le cas en 1999 ou en 2008, &agrave; l&rsquo;occasion de l&rsquo;&eacute;lection d&rsquo;Obama. En 2014, la fonction de chef des X-Men est confi&eacute;e &agrave; Tornade, une super h&eacute;ro&iuml;ne d&rsquo;origine Kenyane. Sur les &eacute;crans, le film <i>Black Panther</i>, sorti en 2018, rencontre un v&eacute;ritable succ&egrave;s. Succ&egrave;s qui n&rsquo;est pas simplement commercial selon John Jennings, professeur d&rsquo;&eacute;tudes culturelles &agrave; l&rsquo;universit&eacute; UC Riverside. Selon lui, ce film est &laquo;&nbsp;un tournant &agrave; Hollywood pour la repr&eacute;sentation de la culture noire&nbsp;&raquo;. Ryan Coogler, le r&eacute;alisateur, est de couleur noire, tout comme pr&egrave;s de 90% du casting. Une autre production audiovisuelle fait &eacute;galement beaucoup parler&nbsp;: la s&eacute;rie <i>Luke Cage</i>, sortie en 2016. Elle prend directement place dans le contexte du <i>Black Lives Matter</i>, et y d&eacute;livre de nombreux messages politiques. Son h&eacute;ros ne porte pas de costume de super-h&eacute;ros. Il est souvent v&ecirc;tu d&rsquo;un <i>hoodie</i>, un sweat noir &agrave; capuche. C&rsquo;est le v&ecirc;tement que portait Trayvon Martin, adolescent afro-am&eacute;ricain tu&eacute; par balle en 2012. Le <i>hoodie </i>est devenu un symbole de ceux qui souffrent des violences racistes aux Etats-Unis.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Une fois encore, bien d&rsquo;autres aspects li&eacute;s &agrave; l&rsquo;influence des <i>comics </i>dans la question de la normalisation par l&rsquo;image de la diversit&eacute; ethnique pourraient &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;s. Nous nous sommes arr&ecirc;t&eacute; sur les personnages noirs, du fait d&rsquo;un contexte politique tr&egrave;s marqu&eacute; par cette probl&eacute;matique, mais nous aurions &eacute;galement pu nous int&eacute;resser &agrave; la question de la repr&eacute;sentation des Asiatiques dans un contexte de guerre face au Japon dans les ann&eacute;es 40, ou encore de la repr&eacute;sentation des Arabes dans le cadre des attentats du 11 Septembre et de la lutte contre le terrorisme. Pour ce qui est des personnages noirs, nous pouvons conclure en disant que les <i>comics </i>ont particip&eacute; &agrave; ce qui est couramment appel&eacute; la &laquo;&nbsp;blaxploitation &raquo; dans les ann&eacute;es 1970 (Gairin), &agrave; savoir la revalorisation de l&rsquo;image des afro-am&eacute;ricains en les repr&eacute;sentant dans des r&ocirc;les de premier plan. Ils ont de nouveau contribu&eacute; &agrave; leur mise en valeur dans les ann&eacute;es 2010 et un contexte social particuli&egrave;rement marqu&eacute; par les violences raciales et le mouvement <i>Black Lives Matter. </i>Cette d&eacute;cennie a &eacute;galement &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par un autre mouvement social&nbsp;: la lutte contre les discriminations li&eacute;es aux orientations sexuelles.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">3. La diversit&eacute; sexuelle</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">La sexualit&eacute;, quelle qu&rsquo;elle soit, est longtemps rest&eacute;e tabou dans les <i>comics</i>. Pour exemple, la relation entre Superman et Lo&iuml;s Lane est longtemps rest&eacute;e platonique. La faute a un certain puritanisme, mais aussi au <i>comics code</i> que nous &eacute;voquions pr&eacute;c&eacute;demment, qui interdit toute repr&eacute;sentation de sexualit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Dans les ann&eacute;es 1950, l&rsquo;homosexualit&eacute; est consid&eacute;r&eacute;e comme une maladie psychiatrique aux Etats-Unis, la sodomie est m&ecirc;me passible de prison dans certains &eacute;tats. Dans le cadre du maccarthysme, une chasse aux sorci&egrave;res est men&eacute;e dans l&rsquo;administration publique, afin d&rsquo;en chasser les homosexuels, car jug&eacute;s susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre utilis&eacute;s par l&rsquo;URSS. C&rsquo;est ce que l&rsquo;on a appel&eacute; la &laquo;&nbsp;peur violette&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Dans son ouvrage de 1954, Fredric Wertham accuse Batman et Robin d&rsquo;avoir une liaison homosexuelle. Cela a pour effet de voir appara&icirc;tre le personnage de Batwoman en 1956. Ses rapports avec Batman sont platoniques, mais cela constitue malgr&eacute; tout un semblant de relation h&eacute;t&eacute;rosexuelle pour le super-h&eacute;ros.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le militantisme LGBTQIA+ se fait vraiment connaitre dans les ann&eacute;es 1980, dans le cadre de la lutte contre le SIDA et via l&rsquo;association Act&rsquo;Up, fond&eacute;e en 1987. De premiers personnages LGBTQIA+ apparaissent, d&rsquo;abord dans le cadre d&rsquo;&eacute;ditions r&eacute;serv&eacute;es &agrave; des boutiques sp&eacute;cialis&eacute;es. C&rsquo;est notamment le cas de <i>Camelot 3000. </i>Des personnages LGBTQIA+ apparaissent &eacute;galement dans des <i>comics </i>grand public, mais leur sexualit&eacute; n&rsquo;est pas clairement r&eacute;v&eacute;l&eacute;e. C&rsquo;est notamment le cas d&rsquo;Extra&ntilde;o ou de Northstar, qui d&eacute;veloppent tout deux le VIH. L&agrave; encore, rien n&rsquo;est tr&egrave;s explicite. Northstar r&eacute;v&egrave;le officiellement son homosexualit&eacute; en 1992, dans le num&eacute;ro 106 de <i>Alpha Flight</i>, ce qui vaut au num&eacute;ro un succ&egrave;s inattendu. Cette m&ecirc;me ann&eacute;e, le personnage de John Constantine est pr&eacute;sent&eacute; comme &eacute;tant bisexuel. Quatre ans plus tard, en 1996, Batwoman, personnage tr&egrave;s secondaire et peu charismatique cr&eacute;&eacute; dans les ann&eacute;es 1950, est relanc&eacute; et son homosexualit&eacute; est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e. Dans un m&ecirc;me temps, des auteurs de <i>Comics</i>, tel que Philip Craig Russell, r&eacute;v&egrave;lent leur homosexualit&eacute;. En 2012, alors que Barack Obama porte le projet du mariage pour tous, deux X-Men hommes se marient dans le num&eacute;ro 51 d&rsquo;<i>Astonishing X-Men</i>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">La communaut&eacute; LGBTQIA+ est &eacute;galement de plus en plus repr&eacute;sent&eacute;e sur les &eacute;crans, notamment dans l&rsquo;<i>Arrowverse</i>, un univers de fiction partag&eacute; par huit s&eacute;ries t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es. Pour exemples, Sara Lance est bisexuelle, Anissa Pierce et Alex Danvers sont lesbiennes, William Clayton et Curtis Holt sont gays, Nia Nal est transgenre. Le personnage de Batwoman, ouvertement gay, poss&egrave;de m&ecirc;me sa propre s&eacute;rie depuis 2019.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Longtemps insinu&eacute;e, la sexualit&eacute; est de plus en plus pr&eacute;sente dans les <i>comics</i>. Afin de refl&eacute;ter au mieux le monde ext&eacute;rieur, les <i>comics </i>font &eacute;galement davantage de place &agrave; des h&eacute;ros issus de la communaut&eacute; LGBTQIA+, et ce de mani&egrave;re de plus en plus explicite. Cela peut engendrer des pol&eacute;miques, comme cela a &eacute;t&eacute; le cas pour le casting du personnage de Batwoman. Elle est incarn&eacute;e dans la premi&egrave;re saison par Ruby Rose, qui aime les femmes mais qui ne s&rsquo;identifie &agrave; aucun genre. Certains membres de la communaut&eacute; LGBTQIA+ ont alors critiqu&eacute; ce choix d&rsquo;actrice, ne la jugeant &laquo;&nbsp;pas assez lesbienne &raquo; (A-C.D.). La pol&eacute;mique a &eacute;t&eacute; telle que Ruby Rose a fait le choix de quitter <i>Twitter</i>. Lorsque son personnage a &eacute;t&eacute; de nouveau &laquo;&nbsp;cast&eacute;&nbsp;&raquo; pour la saison 2, la production a dit chercher une actrice LGBTQIA+ pour jouer le r&ocirc;le. L&agrave; encore, il y a eu pol&eacute;mique (A-C.D.), certains internautes disant ne pas comprendre pourquoi une actrice incarnant un personnage gay devait-elle &ecirc;tre elle-m&ecirc;me lesbienne.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le r&ocirc;le d&rsquo;influenceur des <i>comics</i> n&rsquo;a rien de nouveau&nbsp;: il est presque aussi vieux que les <i>comics</i> eux-m&ecirc;mes. N&rsquo;est-ce d&rsquo;ailleurs pas une fonction propre &agrave; tout m&eacute;dia&nbsp;? Au XXI<sup>&egrave;me</sup> si&egrave;cle, gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;explosion de l&rsquo;exploitation des super-h&eacute;ros dans les productions audiovisuelles, l&rsquo;influence des <i>comics</i> a gagn&eacute; en r&eacute;sonnance et est devenue plan&eacute;taire. Les super-h&eacute;ros sont devenus le panth&eacute;on mythologique de la culture pop. Ils ont &eacute;volu&eacute;, au fur et &agrave; mesure des d&eacute;cennies, tout comme les combats qu&rsquo;ils ont men&eacute;s.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Une acc&eacute;l&eacute;ration notable peut &ecirc;tre constat&eacute;e durant la d&eacute;cennie 2010. Les habitudes de dessin ont chang&eacute;, afin de mieux refl&eacute;ter la r&eacute;alit&eacute; du monde ext&eacute;rieur. L&rsquo;ultra domination des super-h&eacute;ros masculins, blancs et h&eacute;t&eacute;rosexuels s&rsquo;estompe progressivement au profit de personnages f&eacute;minins, moins sexualis&eacute;s que par le pass&eacute;&nbsp;; de personnages de couleurs, qu&rsquo;ils soient noirs, latinos ou arabes&nbsp;; et de personnages issus de la communaut&eacute; LGBTQIA+. L&rsquo;&eacute;quipe des X-Men est un bon exemple de cette diversit&eacute;, puisqu&rsquo;on y trouve d&eacute;sormais une vari&eacute;t&eacute; d&rsquo;ethnies, de physiques, de sexualit&eacute;s et d&rsquo;&acirc;ge diff&eacute;rents, ce qui peut permettre &agrave; n&rsquo;importe qui de s&rsquo;identifier &agrave; l&rsquo;un des personnages. Ces changements ne sont pas du go&ucirc;t de tout le monde&nbsp;: un mouvement inorganis&eacute;, appel&eacute; &laquo;&nbsp;<i>Comicsgate</i> &raquo; a vu le jour (Lacina). Une partie des fans de comics s&rsquo;oppose &agrave; la mise en avant de plus en plus syst&eacute;matique de minorit&eacute;s, estimant que cela nuit &agrave; la qualit&eacute; des histoires. Ainsi, il pourrait &ecirc;tre int&eacute;ressant de se questionner dans des travaux &agrave; venir sur les effets r&eacute;els et suppos&eacute;s dans la soci&eacute;t&eacute; am&eacute;ricaine de ces repr&eacute;sentations v&eacute;hicul&eacute;es par les <i>comics</i>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bibliographie&nbsp;:</span></span></b></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">BLANC, William. <i>Super-h&eacute;ros, une histoire politique</i>, Montreuil, Libertalia, 2018.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<br /> FOREST, Claude. <i>Du h&eacute;ros aux super h&eacute;ros</i>, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2009.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">JENNINGS, John. Entretien, &laquo; Black Panther, le film est un tournant pour la repr&eacute;sentation de la culture noire &raquo;, <i>20minutes</i>, 19-02-2018.<br /> LAINE, Jean-Marc. <i>Super h&eacute;ros&nbsp;! La puissance des masques</i>, Bordeaux, Les Moutons &eacute;lectriques, 2011.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">LAROCHELLE, Dimitra Laurence. &laquo;&nbsp;Le <i>soft power</i> &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve de la r&eacute;ception. Le cas des fictions s&eacute;rielles turques en Gr&egrave;ce&nbsp;&raquo;, <i>R&eacute;seaux</i>, vol. 226-227, no. 2-3, 2021, pp. 209-234.<br /> MARY, Jonas. DENIS, Elodie, <i>La philo des super h&eacute;ros</i>, Paris, Editions de l&rsquo;Opportun, 2017.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">MORIN, C&eacute;line. <i>Les H&eacute;ro&iuml;nes de s&eacute;ries am&eacute;ricaines</i>, Tours, PUFR, 2017.</span></span><br /> <span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">NYE, Joseph. <i>Bound to Lead</i>, New York, Basic books, 1990.</span></span><br /> <span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">ROGERL, Thierry. <i>Sociologie des super-h&eacute;ros</i>, Paris, Hermann, 2012.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">WEIGEL, Russell H., Eleanor L. Kim, and Jill L. Frost. 1995. &ldquo;Race Relations on Prime Time Television Reconsidered: Patterns of Continuity and Change.&rdquo; Journal of Applied Social Psychology 25(3): 223-236.</span></span><br /> <span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">WERTHAM, Fredric. <i>Seduction of the Innocent</i>, New York, Rinehart &amp; Company, 1954.</span></span><br /> <span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">WINCKLER, Martin. <i>Super h&eacute;ros</i>, Paris, EPA, 2003.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Articles de presse</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">BIRNBAUM, Jean et Anne CHEMIN. &laquo;&nbsp;L&#39;anthropologue Fran&ccedil;oise H&eacute;ritier, pourfendeuse de la domination masculine, est d&eacute;c&eacute;d&eacute;e&nbsp;&raquo;, <i>Le Figaro</i>, 15-11-2017.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">D., A-C. &laquo;&nbsp;Harcel&eacute;e pour son r&ocirc;le dans <i>Batwoman</i>, Ruby Rose quitte Twitter&nbsp;&raquo;, <i>Le Parisien</i>, 13-08-2018.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">GAIRIN, Victoria. &laquo;&nbsp;Cin&eacute;ma &ndash; Lumi&egrave;re sur la Blaxploitation&nbsp;!&nbsp;&raquo;, <i>Le Point, </i>09-10-2021</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#2a2a2a">LACINA, Bethany. </span></span></span><span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&laquo;&nbsp;The smash success of &lsquo;Captain Marvel&rsquo; shows us that conservatives are ignoring the alt-right&nbsp;&raquo;, <i>Washington Post</i>, 15-03-2019.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Sites</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Archives Nationales Am&eacute;ricaines </span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="https://www.archives.gov/files/legislative/resources/education/comic-books/all-worksheets.pdff" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">https://www.archives.gov/files/legislative/resources/education/comic-books/all-worksheets.pdff</span></span></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Source consult&eacute;e le 19-02-2022.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Comichron</span></span></i> <a href="https://blog.comichron.com/2020/07/comics-and-graphic-novel-sales-top-12.html%20Source%20consultée%20le15-05-2021" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">https://blog.comichron.com/2020/07/comics-and-graphic-novel-sales-top-12.html Source consult&eacute;e le15-05-2021</span></span></a></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">GLAAD&nbsp; <u>https://www.glaad.org/</u> Consult&eacute; le 19-02-2022.</span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Livres Hebdo</span></span></i> <a href="http://www.comicsblog.fr/39927-en_2020_les_comics_ne_repreesentent_toujours_que_6_du_marchee_de_la_BD_en_France%20Source%20consultée%20le%2015-05-2021" style="color:#0563c1; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">http://www.comicsblog.fr/39927-en_2020_les_comics_ne_repreesentent_toujours_que_6_du_marchee_de_la_BD_en_France Source consult&eacute;e le 15-05-2021</span></span></a></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> Le terme &laquo;&nbsp;comics&nbsp;&raquo; n&rsquo;a pas le m&ecirc;me sens en France et aux Etats-Unis. De l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de l&rsquo;Atlantique, il est utilis&eacute; pour d&eacute;signer les bandes-dessin&eacute;es de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale&nbsp;; alors qu&rsquo;ici, on diff&eacute;rencie les productions franco-belges, am&eacute;ricaines et japonaises, en utilisant respectivement les termes BD, comics et mangas. Nous utiliserons la d&eacute;finition fran&ccedil;aise.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> Compte-rendu disponible sur le site des Archives Nationales Am&eacute;ricaines.</span></span></span></p> </div> </div>