<h2>Introduction</h2> <p>Le pr&eacute;sent article est le troisi&egrave;me d&rsquo;une s&eacute;rie d&rsquo;articles se proposant de rendre compte des r&eacute;sultats d&rsquo;une enqu&ecirc;te que nous avons men&eacute;e pour l&rsquo;obtention du dipl&ocirc;me de doctorat en Sciences du langage, option Sociolinguistique. Dans le premier article de cette s&eacute;rie (Grine, 2010), nous avons tent&eacute; de donner un &eacute;clairage sur la nature du public repr&eacute;sentant notre population d&rsquo;&eacute;tude &agrave; savoir les &eacute;tudiants inscrits en premi&egrave;re ann&eacute;e de Licence de fran&ccedil;ais durant l&rsquo;ann&eacute;e universitaire 2006-2007 (Universit&eacute; d&rsquo;Alger). L&rsquo;article en question a rendu compte du profil sociologique et linguistique de cette population, de son parcours scolaire et du rapport qu&rsquo;elle entretient avec la fili&egrave;re d&rsquo;&eacute;tudes (fili&egrave;re choisie ou pas). Il a mis l&rsquo;accent sur le regain d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t pour cette licence&nbsp;: 70,27 % des enqu&ecirc;t&eacute;s ont d&eacute;clar&eacute; avoir choisi cette sp&eacute;cialit&eacute; contre 29,73% ayant &eacute;t&eacute; orient&eacute;s vers elle contre leur gr&eacute;.</p> <p>Dans le deuxi&egrave;me article de cette s&eacute;rie (Grine, 2012), nous avons pr&eacute;sent&eacute; les repr&eacute;sentations que nos enqu&ecirc;t&eacute;s ont de la qualit&eacute; de l&rsquo;enseignement public du fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie (enseignement dispens&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;cole fondamentale, &eacute;cole publique alg&eacute;rienne au sein de laquelle la g&eacute;n&eacute;ration de nos enqu&ecirc;t&eacute;s a suivi sa scolarit&eacute;). Repr&eacute;sentation mitig&eacute;e lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agissait de juger la qualit&eacute; de cet enseignement dans l&rsquo;absolu (pour 51,35% de l&rsquo;&eacute;chantillon, cette &eacute;cole n&rsquo;est pas efficace en mati&egrave;re d&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais tandis que pour 48,65% de la m&ecirc;me population c&rsquo;est le point de vue contraire qui est exprim&eacute;), elle devient franchement n&eacute;gative lorsque cet enseignement est jug&eacute; par rapport &agrave; celui dispens&eacute; par deux autres &eacute;coles&nbsp;: 1. L&rsquo;&eacute;cole coloniale per&ccedil;ue comme une &eacute;cole ayant dispens&eacute; un meilleur enseignement du fran&ccedil;ais par 76,92% des enqu&ecirc;t&eacute;s. 2. L&rsquo;&eacute;cole priv&eacute;e francophone jug&eacute;e plus performante, en la mati&egrave;re, que l&rsquo;&eacute;cole publique par 89,18% des interrog&eacute;s.</p> <p>Dans le troisi&egrave;me article de cette s&eacute;rie, nous proposons de rendre compte, en premier lieu, des repr&eacute;sentations que notre population a du degr&eacute; de maitrise du fran&ccedil;ais caract&eacute;risant la population alg&eacute;rienne de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale et en second lieu, de ce qui repr&eacute;sente, dans l&rsquo;imaginaire de nos enqu&ecirc;t&eacute;s, &laquo;&nbsp;Le mod&egrave;le&nbsp;&raquo; en mati&egrave;re de maitrise du fran&ccedil;ais.</p> <p>Par rapport au premier point, la maitrise du fran&ccedil;ais sera d&rsquo;abord &eacute;valu&eacute;e par nos enqu&ecirc;t&eacute;s dans l&rsquo;absolu (jug&eacute;e en elle-m&ecirc;me sans r&eacute;f&eacute;rence &agrave; celle des autres), avant d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;valu&eacute;e par rapport &agrave; celle d&rsquo;autres populations francophones (les Fran&ccedil;ais, les autres Maghr&eacute;bins, les Africains).</p> <h2>1. M&eacute;thodologie de la recherche</h2> <h3>1.1. Domaine de recherche</h3> <p>Cette recherche s&rsquo;inscrit dans le champ d&rsquo;&eacute;tude des repr&eacute;sentations des langues et de leurs locuteurs, domaine qui renseigne &agrave; la fois la sociolinguistique et la didactique des langues. L&rsquo;importance de ce champ de recherche pour les deux disciplines cit&eacute;es n&rsquo;est plus &agrave; prouver. Les travaux de Boyer<sup><a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a></sup>, pour ne citer que ce chercheur, en sont une bonne illustration. &laquo;&nbsp;Les sociolinguistes, les didacticiens ou encore les th&eacute;oriciens de l&rsquo;acquisition des langues s&rsquo;y int&eacute;ressent car celles-ci jouent un r&ocirc;le parfois d&eacute;cisif dans l&rsquo;&eacute;volution et l&rsquo;issue de conflits linguistiques (entre une langue dominante et une langue domin&eacute;e) ou encore dans les situations d&rsquo;enseignement-apprentissage d&rsquo;une langue&nbsp;&raquo;, souligne justement Carrel-Bisagni (2010&nbsp;: 83).</p> <h3>1.2. D&eacute;marche</h3> <p>La d&eacute;marche adopt&eacute;e pour effectuer notre enqu&ecirc;te s&rsquo;inscrit &agrave; l&rsquo;intersection des d&eacute;marches qualitatives et celles quantitatives. L&rsquo;outil de recherche que nous avons adopt&eacute; est le questionnaire, outil le plus appropri&eacute; aux recherches quantitatives. Cependant, notre souci de d&eacute;passer les limites impos&eacute;es par la d&eacute;marche quantitative<sup><a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a></sup>&nbsp;et d&rsquo;aller dans les profondeurs du ph&eacute;nom&egrave;ne &eacute;tudi&eacute; nous a amen&eacute;e &agrave; sacrifier la taille de l&rsquo;&eacute;chantillon que requiert ce genre de d&eacute;marches (en effet, la taille de notre population &ndash; 74 enqu&ecirc;t&eacute;s &ndash; est petite par rapport &agrave; ce genre d&rsquo;&eacute;tudes) au profit d&rsquo;une taille importante du questionnaire (10 pages avec un nombre important de questions ouvertes n&eacute;cessitant un traitement qualitatif).</p> <h3>1.3. Caract&eacute;ristiques de l&rsquo;&eacute;chantillon</h3> <p>74 &eacute;tudiants inscrits en premi&egrave;re ann&eacute;e de Licence de fran&ccedil;ais (ann&eacute;e 2006-207) &agrave; l&rsquo;universit&eacute; d&rsquo;Alger forment notre &eacute;chantillon. Cette population est repr&eacute;sentative de toute la promotion qui compte officiellement 485 &eacute;tudiants<sup><a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a></sup>. Elle en repr&eacute;sente 15,26%.</p> <p>La moyenne d&rsquo;&acirc;ge de notre &eacute;chantillon est de 21 ans<sup><a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a></sup>. La plupart des enqu&ecirc;t&eacute;s sont issus d&rsquo;un milieu socio-&eacute;conomique modeste<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a>. 77,03% sont des filles.</p> <p>Si les &eacute;tudiants composant notre &eacute;chantillon ne sont pas tous des Alg&eacute;rois, force est de constater que la r&eacute;gion centre (Alger et ses environs&nbsp;: Blida, Boumerdes&hellip;) en fournit la grande majorit&eacute; (54,05% de l&rsquo;ensemble). Ce sous-groupe sera d&eacute;sign&eacute; par GA (groupe Alger). Le crit&egrave;re de la proximit&eacute; g&eacute;ographique explique le taux relativement important d&rsquo;&eacute;tudiants venus de Kabylie. Ce sous-groupe (d&eacute;sormais GK), arrive en deuxi&egrave;me position apr&egrave;s le GA et repr&eacute;sente 28,38% de l&rsquo;ensemble de la population &eacute;tudi&eacute;e. Arrive, enfin, le dernier sous-groupe, compos&eacute; des &eacute;tudiants venus de toutes les autres r&eacute;gions de l&rsquo;Alg&eacute;rie. Ce groupe (G. Autres) est minoritaire et ne repr&eacute;sente que 17.57 % de l&rsquo;ensemble de l&rsquo;&eacute;chantillon.</p> <h2>2. R&eacute;sultats de l&rsquo;enqu&ecirc;te</h2> <h3>2.1. Maitrise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens</h3> <h4>2.1.1. Degr&eacute; de ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens</h4> <p>Cette question avait pour objectif de rendre compte de la repr&eacute;sentation qu&rsquo;ont nos enqu&ecirc;t&eacute;s du degr&eacute; de maitrise que leurs compatriotes ont de la langue fran&ccedil;aise. Quatre niveaux ont &eacute;t&eacute; propos&eacute;s par rapport auxquels les enqu&ecirc;t&eacute;s devaient situer le niveau de maitrise global des Alg&eacute;riens&nbsp;:</p> <p>Niveau 1&nbsp;: m&eacute;diocre.<br /> Niveau 2&nbsp;: moyenne.<br /> Niveau 3&nbsp;: bonne.<br /> Niveau 4&nbsp;: excellente.</p> <p>Le tableau ci-dessous r&eacute;sume les r&eacute;sultats obtenus pour cette question&nbsp;:</p> <table> <thead> <tr> <th>&nbsp;</th> <th>Niveau 1</th> <th>Niveau 2</th> <th>Niveau 3</th> <th>Niveau 4</th> <th>Sans r&eacute;ponse</th> </tr> </thead> <tbody> <tr> <td>GA 40<br /> 100%</td> <td>1<br /> 2,5%</td> <td>18<br /> 45%</td> <td>18<br /> 45%</td> <td>3<br /> 7,5%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>GK21<br /> 100%</td> <td>0<br /> 0%</td> <td>11<br /> 52,38%</td> <td>9<br /> 42,86%</td> <td>1<br /> 4,76%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>G Autres13<br /> 100%</td> <td>2<br /> 15,38%</td> <td>4<br /> 30,77%</td> <td>6<br /> 46,15%</td> <td>1<br /> 7,69%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>Total 74<br /> 100%</td> <td>3<br /> 4,05%</td> <td><strong>33</strong><br /> <strong>44,59%</strong></td> <td><strong>33</strong><br /> <strong>44,59%</strong></td> <td>5<br /> 6,76%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> </tbody> </table> <p><strong>Commentaire</strong></p> <p>Le niveau de ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise par les Alg&eacute;riens est per&ccedil;u de la m&ecirc;me mani&egrave;re par les 3 groupes d&rsquo;enqu&ecirc;t&eacute;s dont les membres sont partag&eacute;s entre le choix du niveau 2 ou du niveau 3. Les deux autres niveaux ont &eacute;t&eacute; tr&egrave;s peu s&eacute;lectionn&eacute;s pour rendre compte de cette ma&icirc;trise qui n&rsquo;est per&ccedil;ue comme excellente que par 5 enqu&ecirc;t&eacute;s sur l&rsquo;ensemble d&rsquo;une population de 74 personnes interrog&eacute;es, soit par 6,76 % de l&rsquo;ensemble, et comme m&eacute;diocre que par 3 personnes sur l&rsquo;ensemble des 74 soit par 4,05% du total. Les niveaux 2 et 3, quant &agrave; eux, regroupent 89,19 % des choix des enqu&ecirc;t&eacute;s et sont &agrave; parfaite &eacute;galit&eacute; avec un taux de 44,59% pour chaque niveau.</p> <p>La ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise par les Alg&eacute;riens est donc majoritairement per&ccedil;ue comme moyenne &agrave; bonne.</p> <h4>2.1.2. Ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens, compar&eacute;e &agrave; celle des Fran&ccedil;ais</h4> <p>Si la pr&eacute;c&eacute;dente question a permis de rendre compte de l&rsquo;image que nos enqu&ecirc;t&eacute;s ont de la maitrise de la langue fran&ccedil;aise, &eacute;valu&eacute;e dans l&rsquo;absolu, cette question ainsi que les deux suivantes avaient pour objectif de situer cette maitrise par rapport &agrave; celle d&rsquo;autres francophones. Il &eacute;tait question de savoir, si pour nos enqu&ecirc;t&eacute;s, les Alg&eacute;riens maitrisent le fran&ccedil;ais moins bien, mieux ou comme d&rsquo;autres communaut&eacute;s francophones dont celle des Fran&ccedil;ais, locuteurs natifs de la langue.</p> <table> <thead> <tr> <th>&nbsp;</th> <th>Moindre</th> <th>&Eacute;gale</th> <th>Sup&eacute;rieure</th> <th>Pas de r&eacute;ponse</th> </tr> </thead> <tbody> <tr> <td>GA 40<br /> 100%</td> <td>27<br /> 67,5%</td> <td>10<br /> 25%</td> <td>3<br /> 7,5%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>GK 21<br /> 100%</td> <td>12<br /> 57,14%</td> <td>7<br /> 33,33%</td> <td>2<br /> 9,92%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>G Autres 13<br /> 100%</td> <td>10<br /> 76,92%</td> <td>3<br /> 23,08%</td> <td>0<br /> 0%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>Total 74<br /> 100%</td> <td>49<br /> <strong>66,22%</strong></td> <td>20<br /> 27,03%</td> <td>5<br /> 6,76%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> </tbody> </table> <p><strong>Commentaire&nbsp;</strong></p> <p>&Agrave; peu pr&egrave;s les 2/3 de la population interrog&eacute;e (66,22%) pensent que les Alg&eacute;riens ont une maitrise de la langue fran&ccedil;aise inf&eacute;rieure &agrave; celle des Fran&ccedil;ais (natifs de la langue).</p> <p>27,03 % de la population interrog&eacute;e estiment que les Alg&eacute;riens ont une comp&eacute;tence de natifs en langue fran&ccedil;aise ce qui repr&eacute;sente plus du quart de l&rsquo;ensemble. Pour eux, les Alg&eacute;riens sont &agrave; &eacute;galit&eacute; avec les Fran&ccedil;ais quant &agrave; la ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise. Ceux qui estiment que les Alg&eacute;riens ma&icirc;trisent le fran&ccedil;ais mieux que les Fran&ccedil;ais eux-m&ecirc;mes ne repr&eacute;sente que 6,76% de l&rsquo;ensemble.</p> <p>Nous remarquons que le GK &eacute;value la situation quelque peu diff&eacute;remment des deux autres groupes. La s&eacute;lection de &laquo;&nbsp;&eacute;gale&nbsp;&raquo; et de &laquo;&nbsp;sup&eacute;rieure&nbsp;&raquo; est plus importante dans ce groupe que dans les deux autres.&nbsp; En effet, 33,33 % des membres de ce groupe &eacute;valuent la ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens comme &eacute;tant &eacute;gale &agrave; celle des Fran&ccedil;ais, soit le tiers de la population composant ce groupe (par rapport &agrave; 25 % pour le GA et 23,08 % pour le G Autres). 9,12% de la population du GK estiment que les Alg&eacute;riens ont une ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise sup&eacute;rieure &agrave; celle des Fran&ccedil;ais (contre 7,5% pour le GA et 0% pour le G Autres). Si nous additionnons les deux pourcentages, nous obtiendrons un taux de 42,85 % de personnes qui estiment que la ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise des Alg&eacute;riens est &eacute;gale ou sup&eacute;rieure &agrave; celle des Fran&ccedil;ais parmi la population du GK (alors que seulement 32,5% du GA et 23,03 % du G Autres pensent la m&ecirc;me chose.)</p> <p>Le GK est donc celui qui estime le plus favorablement la ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise par les Alg&eacute;riens.</p> <h4>2.1.3. Ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens, compar&eacute;e &agrave; celle des autres Maghr&eacute;bins</h4> <table> <thead> <tr> <th>&nbsp;</th> <th>Moindre</th> <th>&Eacute;gale</th> <th>Sup&eacute;rieure</th> <th>Pas de r&eacute;ponse</th> </tr> </thead> <tbody> <tr> <td>GA 40<br /> 100%</td> <td>1<br /> 2,5%</td> <td>8<br /> 20%</td> <td>31<br /> 77,5%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>GK 21<br /> 100%</td> <td>1<br /> 4,76%</td> <td>4<br /> 19,05%</td> <td>16<br /> 76,19%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>G Autres 13<br /> 100%</td> <td>2<br /> 15,38%</td> <td>2<br /> 15,38%</td> <td>9<br /> 69,23%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>Total 74<br /> 100%</td> <td>4<br /> 5,4%</td> <td>14<br /> 18,92%</td> <td>56<br /> <strong>75,67%</strong></td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> </tbody> </table> <p><strong>Commentaire</strong></p> <p>Plus des 3/4 de l&rsquo;ensemble de l&rsquo;&eacute;chantillon (les 3 groupes confondus) pensent que par rapport &agrave; l&rsquo;ensemble des Maghr&eacute;bins, les Alg&eacute;riens se distinguent par une ma&icirc;trise sup&eacute;rieure de la langue fran&ccedil;aise (75,67 %). Seuls 18,92% de la population interrog&eacute;e pensent que cette ma&icirc;trise est &eacute;gale &agrave; celle de l&rsquo;ensemble des Maghr&eacute;bins. Quant &agrave; ceux qui pensent que la ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens est inf&eacute;rieure &agrave; celle des autres Maghr&eacute;bins, ils ne repr&eacute;sentent que 5,4 % de notre &eacute;chantillon (4 sur un ensemble de 74).</p> <h4>2.1.4. Ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens, compar&eacute;e &agrave; celle des Africains&nbsp;:</h4> <table> <tbody> <tr> <th>&nbsp;</th> <th>Moindre</th> <th>&Eacute;gale</th> <th>Sup&eacute;rieure</th> <th>Pas de r&eacute;ponse</th> </tr> <tr> <td>GA 40<br /> 100%</td> <td>1<br /> 2,5%</td> <td>7<br /> 17,5%</td> <td>25<br /> 62,5%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>GK 21<br /> 100%</td> <td>2<br /> 9,52%</td> <td>9<br /> 42,86%</td> <td>10<br /> 47,62%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>G Autres 13<br /> 100%</td> <td>2<br /> 15,38%</td> <td>2<br /> 15,38 %</td> <td>9<br /> 69,23%</td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> <tr> <td>Total 74<br /> 100%</td> <td>12<br /> 16,22%</td> <td>18<br /> 24,32%</td> <td>44<br /> <strong>59,46%</strong></td> <td>0<br /> 0%</td> </tr> </tbody> </table> <p><strong>Commentaire</strong></p> <p>Alors que le GA et le G Autres affirment nettement la sup&eacute;riorit&eacute; des Alg&eacute;riens par rapport aux autres Africains en mati&egrave;re de ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise avec les taux respectifs de 62,5% et 69,23%, le GK est plut&ocirc;t partag&eacute; entre l&rsquo;image d&rsquo;Alg&eacute;riens ayant une ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais &eacute;gale &agrave; celle des autres Africains (9/21 soit 42,86%) et l&rsquo;image d&rsquo;Alg&eacute;riens ayant une ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais sup&eacute;rieure &agrave; celle de ces derniers (10/21 soit 47,62%).</p> <p>Ceci est tout de m&ecirc;me paradoxal &eacute;tant donn&eacute; que ce m&ecirc;me groupe a la repr&eacute;sentation la plus valorisante concernant la ma&icirc;trise du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens estim&eacute;e &agrave; 42,82 % &eacute;gale ou sup&eacute;rieure &agrave; celle des natifs de la langue (les Fran&ccedil;ais) et &agrave; 76,19 % sup&eacute;rieure &agrave; celle de nos voisins Maghr&eacute;bins&nbsp;!</p> <h3>2.2. Mod&egrave;les en mati&egrave;re de ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise.</h3> <table> <tbody> <tr> <td>&nbsp;</td> <td><strong>GA</strong></td> <td><strong>GK</strong></td> <td><strong>G Autres</strong></td> <td><strong>Total</strong></td> </tr> <tr> <td> <p>P&egrave;re<br /> M&egrave;re<br /> Tante<br /> oncles<br /> Fr&egrave;res<br /> S&oelig;urs<br /> Grand p&egrave;re<br /> Grand-m&egrave;re<br /> Cousins<br /> Les amis de ma m&egrave;re<br /> Une amie<br /> Camarades de classe (licence de fran&ccedil;ais)<br /> Professeurs&nbsp;:<br /> Animateurs radio &ndash; TV&hellip;<br /> <br /> <strong>Hommes politiques&nbsp;:</strong><br /> Bouteflika<br /> Chirac<br /> Ouyahia<br /> Saadi<br /> Zarhouni</p> <p><strong>Hommes de lettres&nbsp;:</strong><br /> Feraoun<br /> Hugo<br /> Kateb<br /> Brel<br /> Intellos</p> <p>&Eacute;migr&eacute;s<br /> Les bilingues<br /> Ceux qui ont fait l&rsquo;&eacute;cole coloniale<br /> &nbsp;<br /> (111 r&eacute;ponses)</p> </td> <td> <p>13<br /> 7<br /> 7<br /> 1<br /> 2<br /> 0<br /> 2<br /> 1<br /> 0<br /> 1<br /> 1<br /> 0<br /> 18<br /> 2<br /> <br /> <strong>&nbsp;</strong><br /> 2+ surtout.<br /> 0<br /> 1<br /> 1<br /> 1</p> <p><br /> 1<br /> 1<br /> 1<br /> 0<br /> 1</p> <p>1<br /> 1<br /> 0</p> </td> <td> <p>7<br /> 1<br /> 1<br /> 1<br /> 3*<br /> 1<br /> 0<br /> 0<br /> 2<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 7<br /> 1<br /> <br /> <strong>&nbsp;</strong><br /> 2<br /> 1<br /> 0<br /> 0<br /> 0</p> <p><br /> 0<br /> 0<br /> 2<br /> 1<br /> 0</p> <p>0<br /> 0<br /> 0</p> </td> <td> <p>4<br /> 1<br /> 0<br /> 0<br /> 2<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 1<br /> 6<br /> 0<br /> <br /> <strong>&nbsp;</strong><br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0</p> <p><br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0<br /> 0</p> <p>0<br /> 0<br /> 1</p> </td> <td> <p>&nbsp;24<br /> 9<br /> 8<br /> 2<br /> 7<br /> 1<br /> 2<br /> 1<br /> 2<br /> 1<br /> 1<br /> 1<br /> 31<br /> 3<br /> <br /> <strong>&nbsp;</strong><br /> 4<br /> 1<br /> 1<br /> 1<br /> 1</p> <p><br /> 1<br /> 1<br /> 3<br /> 1<br /> 1</p> <p>1<br /> 1<br /> 1</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p><strong>Commentaire</strong></p> <p>Comme toute question ouverte, cette question a suscit&eacute; des r&eacute;ponses plut&ocirc;t dispers&eacute;es. Il faut dire que nous nous attendions &agrave; ce que nos enqu&ecirc;t&eacute;s citent des personnalit&eacute;s c&eacute;l&egrave;bres comme les hommes politiques, les hommes de lettres&hellip; De telles r&eacute;ponses, bien qu&rsquo;inventori&eacute;es parmi les diff&eacute;rentes r&eacute;ponses obtenues restent marginales. Sachant qu&rsquo;il &eacute;tait possible pour chaque enqu&ecirc;t&eacute; de citer une ou plusieurs personnes consid&eacute;r&eacute;es pour lui comme mod&egrave;le(s) de ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise, le fait que ces deux cat&eacute;gories r&eacute;unies (hommes politiques, de lettres&hellip;) ne totalisent que 12 r&eacute;ponses est r&eacute;v&eacute;lateur d&rsquo;un&nbsp;&laquo;&nbsp;manque de culture&nbsp;&raquo; dont souffrent nos informateurs pourtant universitaires, d&rsquo;une absence d&rsquo;identification &agrave; des personnalit&eacute;s influentes alg&eacute;riennes ou &eacute;trang&egrave;res.</p> <p>Le nombre de personnalit&eacute;s politiques consid&eacute;r&eacute;es comme des mod&egrave;les de bons francophones, par notre &eacute;chantillon est de 5, parmi elles une seule est &eacute;trang&egrave;re, J Chirac, Pr&eacute;sident de la r&eacute;publique fran&ccedil;aise (1 fois). Les 4 autres sont des personnalit&eacute;s alg&eacute;riennes. Il s&rsquo;agit de deux ministres, Ouyahia (1 fois), Zarhouni (1 fois) et d&rsquo;un pr&eacute;sident de parti politique&nbsp;: Saadi (1 fois). Une seule personnalit&eacute; politique a &eacute;t&eacute; cit&eacute;e par 4 enqu&ecirc;t&eacute;s&nbsp;: Bouteflika, Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique alg&eacute;rienne. Deux enqu&ecirc;t&eacute;s parmi les quatre ont accompagn&eacute; la r&eacute;ponse &laquo;&nbsp;Bouteflika&nbsp;&raquo; par &laquo;&nbsp;surtout&nbsp;&raquo;, fa&ccedil;on pour eux d&rsquo;exprimer l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une maitrise singuli&egrave;re de la langue fran&ccedil;aise dont fait preuve ce personnage politique.</p> <p>Pour ce qui est des hommes de lettres ou de culture, nous disposons de 4 noms, parmi eux, deux noms &eacute;trangers&nbsp;: Hugo, c&eacute;l&egrave;bre &eacute;crivain fran&ccedil;ais (1 fois) et Brel chanteur belge non moins c&eacute;l&egrave;bre (1fois). Les deux autres sont des &eacute;crivains alg&eacute;riens d&rsquo;une grande notori&eacute;t&eacute;&nbsp;: Mouloud Feraoun (1 fois), Kateb Yacine (3 fois).</p> <p>Certains enqu&ecirc;t&eacute;s ont pr&eacute;f&eacute;r&eacute; donner des r&eacute;ponses plus g&eacute;n&eacute;rales telles que &laquo;&nbsp;les intellectuels&nbsp;&raquo; (1 fois), &laquo;&nbsp;les bilingues&nbsp;&raquo; (1 fois), &laquo;&nbsp; les &eacute;migr&eacute;s&nbsp;&raquo; (1 fois), &laquo;&nbsp; ceux qui ont fait l&rsquo;&eacute;cole coloniale&nbsp;&raquo; (1 fois).</p> <p>D&rsquo;autres enqu&ecirc;t&eacute;s ont &eacute;voqu&eacute; les animateurs de TV ou de radio (3 fois). Bien qu&rsquo;il n&rsquo;y ait eu aucune indication suppl&eacute;mentaire sur ces animateurs, il est clair qu&rsquo;on entend part l&agrave; les animateurs de radio ou TV francophones (ex. animateurs de la cha&icirc;ne 3).</p> <p>&laquo;&nbsp;Les camarades de licence&nbsp;&raquo; (licence de fran&ccedil;ais) sont &eacute;voqu&eacute;s 1 fois comme mod&egrave;les de ma&icirc;trise de cette langue. Il faut dire que les pairs ne constituent pas vraiment des mod&egrave;les de bons francophones. En dehors de la r&eacute;ponse &laquo;&nbsp;camarades de licence&nbsp;&raquo;, la seule r&eacute;ponse relative &agrave; la sph&egrave;re des pairs est &laquo;&nbsp; amie&nbsp;&raquo; (1 fois).</p> <p>Majoritairement, nos enqu&ecirc;t&eacute;s ne sont pas all&eacute;s chercher bien loin leurs mod&egrave;les, qui, en g&eacute;n&eacute;ral, appartiennent &agrave; leur entourage imm&eacute;diat (familial ou scolaire).</p> <p>Pour 31 enqu&ecirc;t&eacute;s sur l&rsquo;ensemble, les &laquo;&nbsp;professeurs&nbsp;&raquo; repr&eacute;sentent des mod&egrave;les de ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise. Pour une question ouverte qui admet toutes sortes de r&eacute;ponses, ce taux peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;. Mais quoi de plus normal lorsqu&rsquo;on sait que le fran&ccedil;ais est une langue &eacute;trang&egrave;re qu&rsquo;on apprend g&eacute;n&eacute;ralement sur les bancs de l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;?</p> <p>L&rsquo;enseignant de fran&ccedil;ais est le garant du Bon usage et donc le mod&egrave;le par excellence du francophone. Rien d&rsquo;&eacute;tonnant puisque, comme le souligne Morsly&nbsp;: &laquo;&nbsp; les enseignants apparaissent comme d&eacute;tenteurs d&rsquo;une certaine norme acad&eacute;mique du fran&ccedil;ais, d&rsquo;une norme externe qui co&iuml;ncide avec la norme scolaire. Ils sont selon l&rsquo;expression de Wald (1994) &laquo; locuteurs l&eacute;gitimes &raquo; du fran&ccedil;ais et le fran&ccedil;ais constitue pour eux un trait l&eacute;gitime d&rsquo;identit&eacute; (Morsly, 2005).</p> <p>Pour cette cat&eacute;gorie, le degr&eacute; de pr&eacute;cision est variable. On passe de la nomination d&rsquo;un professeur pr&eacute;cis&nbsp;: monsieur Un Tel, &agrave; un degr&eacute; plus g&eacute;n&eacute;ral&nbsp;: &laquo;&nbsp;mes professeurs de fran&ccedil;ais, mes professeurs de fac&hellip;&nbsp;&raquo;, &agrave; un degr&eacute; encore plus g&eacute;n&eacute;ral &laquo;&nbsp; les professeurs&nbsp;&raquo; o&ugrave; le sens &laquo;&nbsp; professeurs de fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo; est d&eacute;duit du contexte et non pos&eacute; explicitement.</p> <p>Apr&egrave;s la figure du professeur de fran&ccedil;ais, arrive celle du &laquo;&nbsp;p&egrave;re&nbsp;&raquo; consid&eacute;r&eacute; par 24 enqu&ecirc;t&eacute;s comme un mod&egrave;le de bon francophone. Le p&egrave;re n&rsquo;est cependant pas le seul membre de la famille qu&rsquo;on per&ccedil;oit comme un bon francophone.</p> <p>Morsly a observ&eacute; le m&ecirc;me ph&eacute;nom&egrave;ne chez le public dont elle a analys&eacute; les repr&eacute;sentations&nbsp;: le fran&ccedil;ais est parl&eacute;, nous dit-elle&nbsp;: &laquo;&nbsp;dans les familles, entre enfants surtout quand les a&icirc;n&eacute;s ou quand le p&egrave;re (c&#39;est surtout lui qui est cit&eacute;) ont la ma&icirc;trise de cette langue&raquo; (Morsly, 2005)</p> <p>Le plus souvent, la figure du bon francophone est repr&eacute;sent&eacute;e par un membre de la famille. En dehors de la figure du p&egrave;re, le francophone par excellence, d&rsquo;autres membres de la famille sont &eacute;voqu&eacute;s&nbsp;: ( m&egrave;re (9 fois), tante ( 8 fois), fr&egrave;re ( 7 fois), oncle (2 fois), grand &ndash;p&egrave;re (1 fois), cousins (2 fois), s&oelig;ur ( 1 fois), grand- m&egrave;re (1 fois) ) ou des proches de la famille&nbsp;: &laquo;&nbsp; les amies de ma m&egrave;re&nbsp;&raquo; (1 fois).</p> <p>Le total des r&eacute;ponses se regroupant sous la sph&egrave;re de la famille est de 57. Ainsi r&eacute;unies, les r&eacute;ponses relevant de cette sph&egrave;re d&eacute;passent celles relevant de la sph&egrave;re de l&rsquo;apprentissage&nbsp;: &laquo;&nbsp; les enseignants&nbsp;&raquo;.</p> <h2>Conclusion</h2> <p>Pour conclure, nous pouvons dire que nos enqu&ecirc;t&eacute;s ont une repr&eacute;sentation plut&ocirc;t positive de la maitrise de la langue fran&ccedil;aise dont font preuve leurs compatriotes. &Eacute;valu&eacute;e comme moyenne &agrave; bonne par la majorit&eacute; des enqu&ecirc;t&eacute;s (89,19%), cette maitrise est per&ccedil;ue comme sup&eacute;rieure &agrave; celle des Africains par 59,46 % de l&rsquo;&eacute;chantillon et &agrave; celle des autres Maghr&eacute;bins par 77,67 de la m&ecirc;me population. Cependant, 66,22% de nos enqu&ecirc;t&eacute;s pensent que les Alg&eacute;riens ont une maitrise de la langue fran&ccedil;aise inf&eacute;rieure &agrave; celle des Fran&ccedil;ais (natifs de la langue). Se consid&eacute;rer comme moins bon francophone que le Fran&ccedil;ais n&rsquo;est pas le propre de l&rsquo;Alg&eacute;rien. Judge a observ&eacute; cela chez d&rsquo;autres francophones non-natifs&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>Pour ces francophones, le francophone natif de France est le francophone par excellence</em>&nbsp;&raquo; (Judge, 1996&nbsp;: 19).</p> <p>Ceci n&rsquo;enl&egrave;ve pourtant rien au caract&egrave;re positif de la repr&eacute;sentation &eacute;tudi&eacute;e, car si l&rsquo;Alg&eacute;rien n&rsquo;est pas per&ccedil;u comme ayant une comp&eacute;tence de natif de la langue fran&ccedil;aise, il est tout de m&ecirc;me per&ccedil;u comme un locuteur plus performant que ses voisins maghr&eacute;bins voire de tout le Continent et comme justifiant d&rsquo;une maitrise moyenne &agrave; bonne de la langue fran&ccedil;aise.</p> <p>Quant aux figures consid&eacute;r&eacute;es comme mod&egrave;les en mati&egrave;re de comp&eacute;tence en langue fran&ccedil;aise, nos enqu&ecirc;t&eacute;s citent principalement celle du professeur (de fran&ccedil;ais surtout) et celle du p&egrave;re. Peu d&rsquo;hommes politiques ou d&rsquo;hommes de lettres sont cit&eacute;s comme mod&egrave;les. Parmi les hommes de lettres alg&eacute;riens ou &eacute;trangers cit&eacute;s par nos enqu&ecirc;t&eacute;s, Kateb Yacine arrive en premi&egrave;re position avec 3 occurrences. Parmi les hommes politiques alg&eacute;riens ou &eacute;trangers cit&eacute;s, c&rsquo;est Bouteflika qui occupe la premi&egrave;re position avec 4 occurrences.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p>Blanchet Ph. (2000),&nbsp;<em>La linguistique de terrain</em>, Presses Universitaires de Rennes.</p> <p>Boyer H.&nbsp;(1991),&nbsp;<em>Langages en conflit. &Eacute;tudes sociolinguistiques</em>, Paris, l&rsquo;Harmattan.&nbsp;</p> <p>Boyer H,&nbsp; (1998), &laquo;&nbsp;L&rsquo;imaginaire ethnosocioculturel collectif et les repr&eacute;sentations partag&eacute;es: un essai de mod&eacute;lisation &raquo;,&nbsp;<em>in Travaux de didactique n&deg;39</em>, Montpellier III: I.E.F.E. Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry, pp.5-14.</p> <p>Carel-Bisagni L., (2010), &laquo;&nbsp;Repr&eacute;sentations sociolinguistiques et enseignement &ndash; apprentissage d&rsquo;une langue minoris&eacute;e&nbsp;: le cas irlandais&nbsp;&raquo; i<em>n Travaux de didactique du FLE n 63</em>, PUM, pp81-98.&nbsp;</p> <p>Grine N., (2009),&nbsp;<em>Les repr&eacute;sentations linguistiques et leur incidence sur la r&eacute;ussite ou l&rsquo;&eacute;chec d&rsquo;une politique linguistique.</em>&nbsp;Th&egrave;se de doctorat en Sciences du langage, Universit&eacute; de Mostaganem.</p> <p>Grine, N., (2010). Profil de l&rsquo;apprenant en Licence de fran&ccedil;ais (Universit&eacute; d&rsquo;Alger),&nbsp;<em>Travaux de didactique du FLE n 63</em>, PUM, pp. 155- 168.</p> <p>Grine, N., (2012).&nbsp;<em>L&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie vu par des &eacute;tudiants du D&eacute;partement de Fran&ccedil;ais de l&rsquo;Universit&eacute; d&rsquo;Alger in Travaux de didactique du FLE n 67-68</em>, PUM, pp 243- 255.</p> <p>Judge A., (1996). &laquo;&nbsp;La Francophonie&nbsp;: Mythes, masques et r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>in</em>&nbsp; JONES B., MIGUET A., CORCORAN P. ( dirs.),&nbsp;<em>Francophonie, mythes, masques et r&eacute;alit&eacute;s, enjeux politiques et culturels</em>, Paris&nbsp;: Publisud, 1996, pp19-43.</p> <p>Morsly D., (2005). &Eacute;tude du cas &laquo;&nbsp;Alg&eacute;rie&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Juillard C. (dir. scientifique),&nbsp;<em>Dynamiques sociolinguistiques (scolaires et extrascolaires) de l&rsquo;apprentissage et de l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais dans un cadre bi- ou plurilingue (langues de migrants, langues locales) sur les axes ouest-africain et franco-africain (Alger, Timimoun, Dakar, Ouagadougou)</em>. Rapport d&eacute;finitif, AUF R&eacute;seau Sociolinguistique et dynamique des langues, (mars 2005), [En ligne]&nbsp;<a href="http://www.sdl.auf.org/IMG/doc/rapport_final_CJ-2.doc">http://www.sdl.auf.org/IMG/doc/rapport_final_CJ-2.doc</a></p> <hr /> <h2>Notes</h2> <p><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>&nbsp;Boyer (1991&nbsp;: 39-51) pour ce qui est de l&rsquo;importance de l&rsquo;&eacute;tude des repr&eacute;sentations en sociolinguistique et Boyer (1998) pour ce qui est de l&rsquo;impact des repr&eacute;sentations sociolinguistiques sur l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue.</p> <p><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2&nbsp;</a>Voir Philippe Blanchet, La linguistique de terrain, Presses Universitaires de Rennes, 2000, pp28-62.</p> <p><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3&nbsp;</a>Statistiques du D&eacute;partement de fran&ccedil;ais.</p> <p><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4&nbsp;</a>L&rsquo;&acirc;ge de nos enqu&ecirc;t&eacute;s varie entre 17 ans et 38 ans. Ces deux p&ocirc;les extr&ecirc;mes sont pourtant des cas isol&eacute;s. Nous avons un seul enqu&ecirc;t&eacute; de 17 ans et deux enqu&ecirc;t&eacute;s d&rsquo;un &acirc;ge avoisinant la quarantaine (un de 37 ans et un autre de 38). Les deux derniers enqu&ecirc;t&eacute;s ont rejoint les rangs de l&rsquo;universit&eacute; apr&egrave;s avoir entrepris un parcours professionnel ce qui explique le fait qu&rsquo;ils soient beaucoup plus &acirc;g&eacute;s que les autres. En g&eacute;n&eacute;ral les enqu&ecirc;t&eacute;s ont au moins 18 ans (&acirc;ge d&rsquo;un bachelier qui a eu un parcours scolaire normal&nbsp;: scolarisation &agrave; l&rsquo;&acirc;ge l&eacute;gal de 6 ans, aucun redoublement et baccalaur&eacute;at obtenu du premier coup). Ceci dit, le taux d&rsquo;&eacute;chec au baccalaur&eacute;at &eacute;tant tr&egrave;s fort en Alg&eacute;rie, la plupart des &eacute;tudiants commencent leur parcours universitaire &agrave; un &acirc;ge situ&eacute; entre 18 et 21 ans. Ce retard s&rsquo;explique aussi par le fait que certains, mal orient&eacute;s au d&eacute;part, perdent une &agrave; deux ann&eacute;es dans des fili&egrave;res qui ne leur conviennent pas avant de rejoindre la fili&egrave;re qu&rsquo;il faut.</p> <p><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5&nbsp;</a>En g&eacute;n&eacute;ral, seul le p&egrave;re travaille ou a travaill&eacute; (retrait&eacute;, employ&eacute;, cadre moyen&hellip;..) ou les deux parents travaillent mais exercent des fonctions peu r&eacute;mun&eacute;r&eacute;es (de simples employ&eacute;s) : 59.5%. 35,14 % des enqu&ecirc;t&eacute;s appartiennent quant &agrave; eux &agrave; la classe moyenne.</p> <hr /> <h2>Citer cet article</h2> <p>GRINE Nadia. Les Alg&eacute;riens et la ma&icirc;trise de la langue fran&ccedil;aise dans l&rsquo;imaginaire d&rsquo;un groupe d&rsquo;&eacute;tudiants alg&eacute;riens,&nbsp;<em>Revue TDFLE</em>, n&deg;69 [en ligne], 2017.&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <h4>Nadia GRINE<br /> Universit&eacute; Alger 2</h4>