<h2 style="text-align:justify">Introduction</h2> <p style="text-align:justify">L&rsquo;article qui suit appara&icirc;tra sans doute aux lecteurs en d&eacute;calage avec un certain nombre d&rsquo;autres contributions figurant dans ce num&eacute;ro des <em>Travaux de didactique du fran&ccedil;ais de langue &eacute;trang&egrave;re</em>. En effet, il proc&egrave;de &agrave; une critique du <em>Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues</em> (d&eacute;sormais <em>Le Cadre</em> ou <em>CECRL</em>) (2001), non pour le rejeter, m&ecirc;me partiellement, mais pour d&eacute;montrer que <em>Le Cadre</em>, dans sa dimension m&eacute;thodologique &ndash; car <em>Le Cadre</em> n&rsquo;est pas seulement un r&eacute;f&eacute;rentiel d&rsquo;&eacute;valuation, mais pr&eacute;sente &eacute;galement une composante m&eacute;thodologique &ndash;, n&rsquo;a pas exploit&eacute; au maximum les potentialit&eacute;s de ses influences et emprunts th&eacute;oriques.</p> <p style="text-align:justify">Cet article d&eacute;veloppe donc l&rsquo;hypoth&egrave;se que la conception humaniste de la comp&eacute;tence &eacute;labor&eacute;e par le monde du travail &agrave; partir des ann&eacute;es 80 (la <a href="http://revue-tdfle.fr/les-numeros/numero-70/28-quand-le-monde-du-travail-peut-venir-en-renfort-de-la-didactique-des-langues#signet_partieI">partie 1</a> de cet article en pr&eacute;sente longuement les caract&eacute;ristiques) a influenc&eacute; le nouveau paradigme m&eacute;thodologique, d&eacute;nomm&eacute; Perspective actionnelle, figurant &agrave; l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;esquisse dans <em>Le Cadre</em> (<a href="http://revue-tdfle.fr/les-numeros/numero-70/28-quand-le-monde-du-travail-peut-venir-en-renfort-de-la-didactique-des-langues#signet_partieII">partie 2</a> de cet article). Ensuite, s&rsquo;appuyant sur cette r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la version humaniste de la comp&eacute;tence dans le monde du travail, il &eacute;num&egrave;re les notions &agrave; introduire ou &agrave; d&eacute;velopper afin que la Perspective actionnelle devienne pleinement une m&eacute;thodologie constitu&eacute;e en coh&eacute;rence avec ses soubassements th&eacute;oriques (<a href="http://revue-tdfle.fr/les-numeros/numero-70/28-quand-le-monde-du-travail-peut-venir-en-renfort-de-la-didactique-des-langues#signet_partieIII">partie 3</a> de cet article).</p> <h2><a name="signet_partieI"></a>I. La comp&eacute;tence dans le monde du travail</h2> <h3>I.1.&nbsp;Apparition d&rsquo;une notion ambigu&euml; dans le monde du travail: la comp&eacute;tence</h3> <p style="text-align:justify">Au d&eacute;but des ann&eacute;es 80, le monde du travail est soumis &agrave; d&rsquo;intenses pressions. Il doit faire face&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">&agrave; des revendications sociales, &eacute;manations de mai 68, exigeant plus d&rsquo;initiative et d&rsquo;autonomie dans le travail&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">&agrave; un accroissement de la mondialisation dans les &eacute;changes &eacute;conomiques ainsi qu&rsquo;&agrave; la globalisation<sup><a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a></sup> du monde &eacute;conomique, deux ph&eacute;nom&egrave;nes qui ont accentu&eacute; l&rsquo;exigence de comp&eacute;titivit&eacute; des entreprises&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">au d&eacute;veloppement de la robotisation, de l&rsquo;informatisation, des technologies de la communication&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">&agrave; des &eacute;volutions profondes dans l&rsquo;organisation du travail (&eacute;quipes autonomes/ polyvalentes&nbsp;; travail en r&eacute;seau&nbsp;; flexibilit&eacute; dans le travail&hellip;). Ces mutations organisationnelles se traduisent globalement par un affaiblissement du cadrage de l&rsquo;activit&eacute; de l&rsquo;op&eacute;rateur, fait que rel&egrave;ve Pastr&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le point qui para&icirc;t le plus important concernant l&rsquo;&eacute;volution du travail, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;mergence et le d&eacute;veloppement de situations de travail &agrave; prescription faible, ou &agrave; prescription &eacute;volutive, ou &agrave; prescription incertaine, ou &agrave; prescription per&ccedil;ue comme inadapt&eacute;e.&nbsp;&raquo; (1999&nbsp;: 142);</li> <li style="text-align:justify">&agrave; l&rsquo;accroissement de la part des services<sup><a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a></sup> (les entreprises ne se diff&eacute;rencient plus tant par la qualit&eacute; de leurs productions que par la qualit&eacute; et la diversification de leurs services)&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">&agrave; la multiplication des impr&eacute;vus en tous genres<sup><a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a></sup> (impr&eacute;vus &eacute;conomiques&nbsp;: fusions, restructurations, crises &eacute;conomiques, changements brutaux des go&ucirc;ts des consommateurs, etc.&nbsp;; impr&eacute;vus technologiques&nbsp;: les installations productives d&rsquo;un haut degr&eacute; de technologie ne sont pas exemptes de pannes impromptues et complexes)<sup><a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a></sup>.</li> </ul> <p style="text-align:justify">Le monde du travail a alors d&eacute;laiss&eacute; la notion de <em>qualification</em> qui d&eacute;signe un ensemble de savoirs, savoir-faire s&rsquo;ajustant pr&eacute;cis&eacute;ment aux t&acirc;ches prescrites recens&eacute;es dans le descriptif d&rsquo;un poste de travail. Il s&rsquo;est empar&eacute; du concept de <em>comp&eacute;tence</em>, d&eacute;velopp&eacute; en linguistique par Chomsky<sup><a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a></sup> comme renvoyant &agrave; une cr&eacute;ativit&eacute; langagi&egrave;re<sup><a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a></sup>, pour rendre compte de cette nouvelle capacit&eacute; &laquo;&nbsp;de faire face &agrave; l&rsquo;incertitude&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2010a - 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000 - : 28), de &laquo;&nbsp;faire face aux exigences de renouvellement, de r&eacute;activit&eacute;, de flexibilit&eacute; et de complexit&eacute;&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2002 &ndash; 1&egrave;re &eacute;d. 1997&nbsp;- : 20), requise du nouvel acteur productif. Et il l&rsquo;a d&eacute;velopp&eacute; dans deux directions&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">une direction, marqu&eacute;e par la psychologie diff&eacute;rentielle am&eacute;ricaine<sup><a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a></sup>, qui vise surtout l&rsquo;adaptation de l&rsquo;individu aux exigences nouvelles d&rsquo;un monde du travail pr&ocirc;nant le rendement, la comp&eacute;titivit&eacute;, la rentabilit&eacute; et pour qui &laquo;&nbsp;la comp&eacute;tence est essentiellement au service de l&rsquo;entreprise, [&hellip;] elle est vue comme une fonction de production, en vue d&rsquo;une obligation de r&eacute;sultat.&raquo; (Roegiers, 2000&nbsp;: 67).<sup><a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a></sup> Cette conception est encline &agrave; une d&eacute;rive productiviste que r&eacute;sume bien la citation suivante d&rsquo;Aubert et Gaul&eacute;jac&nbsp;: &laquo;&nbsp;l&rsquo;individu sera sans cesse conduit et sollicit&eacute; &agrave; se d&eacute;passer lui-m&ecirc;me, &agrave; faire toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite, &agrave; r&eacute;pondre toujours davantage aux sollicitations de l&rsquo;entreprise.&nbsp;&raquo; (2007&nbsp;: 127) ;</li> <li style="text-align:justify">et une orientation plus humaniste<sup><a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a></sup>, plus francophone, qui envisage la comp&eacute;tence avant tout comme l&rsquo;occasion de permettre le d&eacute;veloppement du potentiel cr&eacute;atif de l&rsquo;individu, qui, &agrave; travers la comp&eacute;tence, privil&eacute;gie &laquo;&nbsp;le pouvoir d&rsquo;action, la capacit&eacute; &agrave; donner du sens et l&rsquo;engagement de la subjectivit&eacute; de ceux qui s&rsquo;affrontent, au quotidien, &agrave; des situations professionnelles.&nbsp;&raquo;&nbsp;(Zarifian, 2005&nbsp;: 8).<sup><a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a></sup> Et c&rsquo;est sur cette seconde conception de la comp&eacute;tence<sup><a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a></sup> que nous allons nous appuyer pour le d&eacute;veloppement de notre r&eacute;flexion sur la comp&eacute;tence en didactique des langues. Nous allons maintenant en d&eacute;tailler les composantes.</li> </ul> <h3 style="text-align:justify">I.2<span style="font-size:12.16px">.</span>&nbsp;La version humaniste de la comp&eacute;tence dans le monde du travail.</h3> <h4 style="text-align:justify">I<span style="font-size:12.16px">.</span>2<span style="font-size:12.16px">.</span>1<span style="font-size:12.16px">.</span>&nbsp;Comp&eacute;tence et action</h4> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence dans le monde du travail, tout comme dans la linguistique chomskyienne o&ugrave; elle s&rsquo;oppose &agrave; la <em>performance</em>, ne peut &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e directement, mais seulement <strong>inf&eacute;r&eacute;e &agrave; travers l&rsquo;activit&eacute; effectu&eacute;e</strong><sup><a href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc">12</a></sup>. Cette r&eacute;alit&eacute;, Witte la traduit sur un mode humoristique en ces termes : &laquo;&nbsp;la comp&eacute;tence ne se donne jamais &agrave; voir directement&nbsp;: on en constate tr&egrave;s bien les manifestations, au niveau le plus simple et le plus courant de la pratique professionnelle mais personne n&rsquo;a jamais pu l&rsquo;observer au microscope ni la pr&eacute;cipiter dans un cristallisoir&hellip;.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 24).</p> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence est donc indissociable de l&rsquo;<strong>action</strong><sup><a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a></sup> (langagi&egrave;re, intellectuelle, physique<sup><a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a></sup>) qui l&rsquo;actualise, un lien qu&rsquo;avait soulign&eacute; Le Boterf dans sa d&eacute;finition devenue classique de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;Celle-ci (la comp&eacute;tence, <em>j&rsquo;ajoute</em>) se r&eacute;alise dans l&rsquo;action. Elle ne lui pr&eacute;existe pas. [&hellip;]. <em>Il n&rsquo;y a de comp&eacute;tence que de comp&eacute;tence en acte</em>.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 16). Lichtenberger r&eacute;affirme ce lien lorsqu&rsquo;il &eacute;crit : &laquo;&nbsp;contrairement &agrave; la qualification qui d&eacute;signe des savoirs et savoir-faire requis, la comp&eacute;tence n&rsquo;est pas essentiellement de l&rsquo;ordre du savoir, elle est de l&rsquo;ordre de l&rsquo;action [&hellip;].&nbsp;&raquo; (1999&nbsp;: 81/82). Cette action, inh&eacute;rente &agrave; la comp&eacute;tence, est <strong>intentionnelle, orient&eacute;e vers un but, finalis&eacute;e&nbsp;</strong>: &laquo;&nbsp;Les comp&eacute;tences sont <em>finalis&eacute;es</em>. Elles caract&eacute;risent la mise en jeu de connaissances en vue de la r&eacute;alisation d&rsquo;un but, de l&rsquo;ex&eacute;cution d&rsquo;une t&acirc;che.&nbsp;&raquo; (Leplat, 1991&nbsp;: 265). Elle est &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; du conditionnement<sup><a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a></sup>. Elle est l&rsquo;antith&egrave;se de l&rsquo;improvisation<sup><a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a></sup> et donc <strong>r&eacute;it&eacute;rable</strong>&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;[&ecirc;]tre comp&eacute;tent, [&hellip;], ce n&rsquo;est pas seulement r&eacute;ussir accidentellement une action, c&rsquo;est pouvoir reproduire cette r&eacute;ussite, et souvent dans des conditions sensiblement diff&eacute;rentes.&nbsp;&raquo; (Pastr&eacute;, 2011&nbsp;: 78). Elle est <strong>toujours contextualis&eacute;e</strong> ainsi que le souligne Le Boterf dans cette autre d&eacute;finition de la comp&eacute;tence : &laquo;&nbsp;L&rsquo;actualisation de ce que l&rsquo;on sait dans un contexte singulier (marqu&eacute; par les relations de travail, une culture institutionnelle, des al&eacute;as, des contraintes temporelles, des ressources &hellip;) est r&eacute;v&eacute;latrice du &laquo;&nbsp;passage&nbsp;&raquo; &agrave; la comp&eacute;tence.&raquo; (1994&nbsp;: 16)<sup><a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a></sup>, donc non g&eacute;n&eacute;ralisable, donc restreinte &agrave; une <strong>famille d&rsquo;actions sp&eacute;cifiques</strong> : &laquo;&nbsp;On n&rsquo;est jamais comp&eacute;tent dans l&rsquo;abstrait. On est toujours comp&eacute;tent ‟par rapport &agrave;&rdquo; &raquo;. (Zarifian, 2001&nbsp;: 22)<sup><a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a></sup>. Cette action est, d&#39;autre part, une <strong>action situ&eacute;e</strong> au sens de Suchman<sup><a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a></sup>, c&rsquo;est-&agrave;-dire une action toujours sp&eacute;cifique, qui ne rel&egrave;ve pas d&rsquo;une application m&eacute;canique de prescriptions, mais qui est la r&eacute;sultante d&rsquo;une &eacute;valuation, d&rsquo;une interpr&eacute;tation d&rsquo;un contexte sans cesse particulier, sans cesse mouvant&nbsp;: &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence est toujours <em>comp&eacute;tence &ndash; d&rsquo;un acteur &ndash; en situation</em>. Elle&nbsp;&laquo;&nbsp;&eacute;merge&nbsp;&raquo; plut&ocirc;t qu&rsquo;elle ne pr&eacute;c&egrave;de.&nbsp;&raquo; Le Boterf, (2002 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1997&nbsp;&ndash; : 59). C&rsquo;est enfin une action <strong>toujours complexe</strong>, multiforme&nbsp;: &laquo; &Ecirc;tre comp&eacute;tent, c&rsquo;est de plus en plus &ecirc;tre capable de g&eacute;rer des situations complexes et instables.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2013b&nbsp;: 53 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000).</p> <h4 style="text-align:justify">I.2.2. Composantes de la comp&eacute;tence</h4> <p style="text-align:justify">Dans sa composition, la comp&eacute;tence est plurielle. Elle comporte :</p> <h4>Des savoirs d&eacute;claratifs&nbsp;</h4> <p style="text-align:justify">Outre des connaissances du monde, ces savoirs d&eacute;claratifs renvoient &agrave; des connaissances factuelles li&eacute;es au m&eacute;tier (par exemple, conna&icirc;tre les composants d&rsquo;un ordinateur), et &agrave; des connaissances en relation avec le contexte professionnel (&laquo;&nbsp;&eacute;quipement, r&egrave;gles de gestion, culture organisationnelle, codes sociaux, organisation de l&rsquo;entreprise ou de l&rsquo;unit&eacute; &hellip;&nbsp;&raquo; [Le Boterf, 2011 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1998 -&nbsp;: 54])&nbsp;;</p> <h4 style="text-align:justify">Des savoirs proc&eacute;duraux...</h4> <p style="text-align:justify">... qui &eacute;noncent le comment faire pour agir (par exemple &laquo;&nbsp;la proc&eacute;dure de d&eacute;pannage d&rsquo;un circuit &eacute;lectronique&nbsp;&raquo; [Le Boterf, 2011- 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1998 -&nbsp;: 61]) et regroupent en cons&eacute;quence &laquo; des<em> proc&eacute;dures</em>, des <em>m&eacute;thodes</em>, des <em>modes op&eacute;rateurs</em>, c&rsquo;est-&agrave;-dire des encha&icirc;nements explicites d&rsquo;op&eacute;rations ou des s&eacute;ries ordonn&eacute;es d&rsquo;actions orient&eacute;es vers la r&eacute;alisation d&rsquo;un but d&eacute;termin&eacute;.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2010a &ndash;&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 2000&nbsp;- : 118)&nbsp;;</p> <h4 style="text-align:justify">Des savoir-faire proc&eacute;duraux...</h4> <p style="text-align:justify">...qui, indispensables &agrave; l&rsquo;accomplissement de l&rsquo;action en cours, rassemblent &laquo;&nbsp;les d&eacute;marches, les m&eacute;thodes, les proc&eacute;dures, les instruments dont la personne ma&icirc;trise l&rsquo;application pratique. Ils permettent de savoir op&eacute;rer.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2011 &ndash; 1998&nbsp;: 54)<sup><a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a></sup> (par exemple &laquo;&nbsp;conduire un entretien professionnel&nbsp;&raquo; [<em>Idem</em>&nbsp;: 63]). De plus, ces savoir-faire proc&eacute;duraux sont &eacute;paul&eacute;s en cours d&rsquo;activit&eacute; par des <strong>sch&egrave;mes op&eacute;ratoires individuels</strong><sup><a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a></sup> (ou mod&egrave;les d&rsquo;action tout pr&ecirc;ts) r&eacute;sultant de l&rsquo;analyse critique par l&rsquo;op&eacute;rateur de ses propres pratiques, de ses exp&eacute;riences&nbsp;: &laquo;&nbsp;Un sch&egrave;me op&eacute;ratoire est ce qui sous-tend une pratique, ce qui l&rsquo;oriente, ce qui l&rsquo;organise. C&rsquo;est un &laquo;&nbsp;mod&egrave;le d&rsquo;action&nbsp;&raquo;, une &laquo;&nbsp;certaine fa&ccedil;on de s&rsquo;y prendre&nbsp;&raquo; que la personne a construite au cours de ses diverses exp&eacute;riences et qu&rsquo;elle a incorpor&eacute;e dans sa m&eacute;moire. C&rsquo;est un ensemble organis&eacute; de r&egrave;gles d&rsquo;action, d&rsquo;hypoth&egrave;ses, de principes directeurs, de concepts cl&eacute;s, de raisonnements, de postures qu&rsquo;elle peut mobiliser face &agrave; des types ou des cat&eacute;gories de situations susceptibles de se pr&eacute;senter.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2011 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1998&nbsp;- : 76).</p> <p style="text-align:justify">Parmi ces savoirs faire proc&eacute;duraux, doivent &ecirc;tre distingu&eacute;s des <strong>savoir-faire cognitifs</strong>, c&rsquo;est-&agrave;-dire un ensemble de d&eacute;marches intellectuelles (&laquo;&nbsp;Induction, d&eacute;duction, abstraction r&eacute;fl&eacute;chissante, raisonnement par analogie, production d&rsquo;hypoth&egrave;ses, g&eacute;n&eacute;ralisation &hellip; Autant d&rsquo;op&eacute;rations qui permettent d&rsquo;inf&eacute;rer, c&rsquo;est-&agrave;-dire de cr&eacute;er des informations nouvelles &agrave; partir d&rsquo;informations n&eacute;cessaires.&raquo; [Le Boterf, 2011 &ndash;&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1998 - : 54]) &laquo;&nbsp;n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;analyse et &agrave; la r&eacute;solution de probl&egrave;mes, &agrave; la conception et &agrave; la r&eacute;alisation de projets, &agrave; la prise de d&eacute;cision, &agrave; l&rsquo;invention.&nbsp;&raquo; [<em>Idem</em>&nbsp;: 54] (par exemple&nbsp;: &laquo;&nbsp;Construire et d&eacute;velopper une argumentation&nbsp;&raquo; [<em>Ibid</em>.&nbsp;: 67]).</p> <p style="text-align:justify">Parmi les savoir-faire proc&eacute;duraux peuvent aussi &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute;s les <strong>savoir-acc&eacute;der aux ressources</strong> tant humaines qu&rsquo;immat&eacute;rielles disponibles dans l&rsquo;entreprise et hors de l&rsquo;entreprise, car, actuellement, &ecirc;tre comp&eacute;tent dans le monde du travail, c&rsquo;est aussi savoir trouver les informations pertinentes, qu&rsquo;elles soient port&eacute;es par des coll&egrave;gues ou enregistr&eacute;es sur des supports d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;s : &laquo;&nbsp;Le savoir et le savoir-faire d&rsquo;un professionnel ne se situent pas que dans sa personne. Ils sont reli&eacute;s &agrave; tout un r&eacute;seau de relations personnelles, de personnes-ressources, de banques de donn&eacute;es, de carnet de notes, de livres &agrave; port&eacute;e de main, de ce qui est appel&eacute; parfois &laquo;&nbsp;le quatri&egrave;me cerveau&nbsp;&raquo;&nbsp;&raquo;. (Le Boterf, 2002 -&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1997&nbsp;- : 64).</p> <p style="text-align:justify">Et, ces savoir-acc&eacute;der aux ressources comprennent aussi ce que Puren appelle<em> la comp&eacute;tence informationnelle</em>, qu&rsquo;il d&eacute;finit globalement en ces termes&nbsp;: &laquo; Ensemble des capacit&eacute;s permettant d&rsquo;agir sur et par l&rsquo;information en tant qu&rsquo;acteur social&nbsp;&raquo; (2009c&nbsp;: 4). Cette comp&eacute;tence informationnelle comprend une vigilance informationnelle&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Tout document &eacute;lectronique doit susciter interrogations et d&eacute;bats. Un sens critique s&rsquo;impose face &agrave; ces flux d&rsquo;informations dont on ignore la provenance et le degr&eacute; de pertinence.&nbsp;&raquo; (Giordan, 1998 : 80). Elle int&egrave;gre la capacit&eacute; de faire passer l&rsquo;information au rang de connaissance en un mouvement que Carr&eacute; d&eacute;crit ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;Par information, il faut entendre des flux de messages, alors que la connaissance implique une activit&eacute; cognitive de la part de l&rsquo;agent&nbsp;: celle-l&agrave; consiste &agrave; s&eacute;lectionner, traiter et interpr&eacute;ter des messages pour en produire de nouveaux. Ainsi, contrairement &agrave; l&rsquo;information, qui existe ind&eacute;pendamment des individus, la connaissance est &laquo;&nbsp;attach&eacute;e&nbsp;&raquo; aux individus puisqu&rsquo;elle repose sur leurs facult&eacute;s subjectives.&nbsp;&raquo; (2005&nbsp;: 90).</p> <h4>Des <strong>savoir &ecirc;tre</strong><sup><a href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc">22</a></sup></h4> <p>Ces derniers, projet&eacute;s au premier plan &agrave; la fois par l&rsquo;accentuation de la dimension collective du travail cons&eacute;cutive &agrave; la recherche de gains de productivit&eacute;, &agrave; la complexit&eacute; du travail, aux organisations nouvelles du travail en unit&eacute;s autonomes, en mode projet, en r&eacute;seau, et par le &laquo;&nbsp;d&eacute;veloppement d&rsquo;une nouvelle forme de production de la performance centr&eacute;e sur le service rendu aux clients&nbsp;&raquo; (Lichtenberger, 1999&nbsp;: 76), regroupent des notions assez floues, tr&egrave;s h&eacute;t&eacute;roclites, susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;tourn&eacute;es &agrave; des fins de s&eacute;lection arbitraire ou de licenciement, telles &laquo;&nbsp;les qualit&eacute;s morales [&hellip;], le caract&egrave;re [&hellip;], aptitudes et traits de personnalit&eacute; [&hellip;], les go&ucirc;ts et les int&eacute;r&ecirc;ts [&hellip;], les comportements [&hellip;].&nbsp;&raquo; d&rsquo;un employ&eacute; (Bellier, 1998&nbsp;: 16). Toutes ces notions ressortissent du &laquo;&nbsp;comportement, (<em>de</em>) la sph&egrave;re relationnelle et psychologique.&nbsp;&raquo; (Bellier, <em>Idem</em>&nbsp;: 1, <em>j&rsquo;ajoute</em>).</p> <p style="text-align:justify">Toutefois, parmi la multitude de ces savoir-&ecirc;tre, la version humaniste de la comp&eacute;tence met un &eacute;clairage particulier sur l&rsquo;<strong>autonomie</strong> indispensable &agrave; l&rsquo;exercice de la comp&eacute;tence : &laquo;&nbsp;ce qui la (la comp&eacute;tence, <em>j&rsquo;ajoute</em>) diff&eacute;rencie d&rsquo;un travail tayloris&eacute;, c&rsquo;est qu&rsquo;elle manifeste une autonomie d&rsquo;action de l&rsquo;individu (dans une &eacute;quipe&nbsp;; un r&eacute;seau de travail, etc.) qui s&rsquo;engage subjectivement et volontairement, de par ses initiatives, dans l&rsquo;am&eacute;lioration de la valeur produite.&nbsp;&raquo; (Zarifian, 2001a: 96). Cette autonomie implique n&eacute;cessairement en amont une <strong>capacit&eacute; d&rsquo;initiative</strong>, car &laquo;&nbsp;la comp&eacute;tence se &laquo;&nbsp;prend&nbsp;&raquo;, elle r&eacute;sulte d&rsquo;une d&eacute;marche propre de l&rsquo;individu qui accepte de prendre en charge la situation et de se prendre lui-m&ecirc;me en charge face &agrave; cette situation.&nbsp;&raquo; (Zarifian, 2001&nbsp;: 65). Et elle se prolonge par le sens de la <strong>responsabilit&eacute;</strong>&nbsp;: &laquo;&nbsp;La prise de responsabilit&eacute; est bien entendu la contrepartie de l&rsquo;autonomie et de la d&eacute;centralisation des prises de d&eacute;cision. Il ne s&rsquo;agit plus d&rsquo;ex&eacute;cuter des ordres (de la pertinence desquels on ne se sent pas responsable), mais d&rsquo;assumer de soi-m&ecirc;me la charge de l&rsquo;&eacute;valuation de la situation, de la prise d&rsquo;initiative, et donc ce qui peut permettre de donner valeur &agrave; son propre travail.&nbsp;&raquo; (Zarifian, 2001&nbsp;: 67).</p> <p style="text-align:justify">De plus, lorsque le travail se fait par n&eacute;cessit&eacute; de plus en plus collectif et impose de coop&eacute;rer, lorsque la dimension des services devient pr&eacute;gnante<sup><a href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc">23</a></sup>, la mise en &oelig;uvre de la comp&eacute;tence implique un <strong>savoir-coop&eacute;rer</strong><sup><a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a></sup>, v&eacute;ritable <strong>savoir-&ecirc;tre</strong> qui fait appel obligatoirement &agrave; une autre facette de la psychologie de l&rsquo;employ&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; ses <strong>savoirs relationnels</strong>. Ces derniers se voient pr&eacute;cis&eacute;s indirectement dans cette d&eacute;finition de la coop&eacute;ration au travail qu&rsquo;avance Le Boterf : &laquo;&nbsp;Coop&eacute;rer c&rsquo;est faire ensemble, c&rsquo;est faire en m&ecirc;me temps, c&rsquo;est faire en synchronis&eacute;, <strong>c&rsquo;est transmettre des informations, c&rsquo;est se concerter sur des d&eacute;cisions &agrave; prendre, c&rsquo;est n&eacute;gocier des compromis, c&rsquo;est se mettre d&rsquo;accord sur un arbitrage, c&rsquo;est effectuer un contr&ocirc;le mutuel</strong>.&nbsp;(2010&nbsp;<span style="font-size:12.16px">&ndash;</span>&nbsp;2008&nbsp;: 98, <em>je souligne</em>). &ndash; Cette m&ecirc;me d&eacute;finition de la coop&eacute;ration souligne de biais l&rsquo;importance du langage, d&rsquo;un <strong>savoir dire/ savoir se dire</strong> dans la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un agir coop&eacute;ratif. Ce savoir-(se) dire ne se limite pas &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration et au contr&ocirc;le de l&rsquo;action, mais il s&rsquo;&eacute;tend &agrave; la d&eacute;marche r&eacute;flexive sur l&rsquo;action qu&rsquo;il accompagne : &laquo;&nbsp;La construction des savoirs pour et sur l&rsquo;action repose sur une explicitation constitutive des &laquo;&nbsp;savoir-dire&nbsp;&raquo; qui permettent de passer des savoirs dans l&rsquo;action aux savoirs sur l&rsquo;action.&nbsp;&raquo; (De Terssac, 2011 -&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1996 : 238/9)<sup><a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a></sup>.</p> <p style="text-align:justify">Le lien &eacute;troit entre savoir-coop&eacute;rer et savoir relationnel appara&icirc;t nettement dans cette autre d&eacute;finition du savoir-coop&eacute;rer que donne Le Boterf o&ugrave; sont mises en relief la prise en compte du groupe dans l&rsquo;agir professionnel ainsi que l&rsquo;importance de la &laquo;&nbsp;part langagi&egrave;re&nbsp;&raquo;<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a>, du savoir dire/ savoir se dire, dans le travail&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;On reconna&icirc;tra qu&rsquo;un acteur coop&egrave;re de fa&ccedil;on pertinente et efficace si&nbsp;:</p> <p>- Il agit en anticipant l&rsquo;action des autres et en rendant son action intelligible pour les autres</p> <p>- Il agit non seulement avec d&rsquo;autres mais en fonction des autres&nbsp;: il prend en compte leurs contraintes, communique les informations dont ils ont besoin et les aide &agrave; atteindre leurs propres objectifs</p> <p>- Il d&eacute;finit ses objectifs individuels en fonction des enjeux et objectifs sup&eacute;rieurs de son groupe d&rsquo;appartenance</p> <p>- Il prend l&rsquo;initiative et entretient des relations d&rsquo;aide, d&rsquo;encouragement et de solidarit&eacute; avec les autres acteurs</p> <p>- Il agit en prenant en compte les r&egrave;gles de l&rsquo;art de son groupe professionnel d&rsquo;appartenance et en les enrichissant</p> <p>- Il participe activement &agrave; des activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;change et de capitalisation des pratiques professionnelles et au fonctionnement des retours d&rsquo;exp&eacute;rience</p> <p>- Il accepte et g&egrave;re avec s&eacute;r&eacute;nit&eacute; les situations de conflits et de confrontation</p> <p>- Il exprime sans crainte et en temps opportun ses doutes, ses limites et ses besoins d&rsquo;aide pour ne pas mettre en difficult&eacute; l&rsquo;action des autres.&nbsp;&raquo; (2011 &ndash;&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1998 -&nbsp;: 119).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Enfin, le savoir-&ecirc;tre se prolonge d&rsquo;une <strong>composante &eacute;thique</strong>. En effet, le professionnel doit se montrer &laquo;&nbsp;capable d&rsquo;une r&eacute;flexion &eacute;thique&nbsp;&raquo;. (Le Boterf, 2002 &ndash;&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1997 &ndash; : 28) en prenant appui sur &laquo;&nbsp;les valeurs du m&eacute;tier, les chartes d&rsquo;&eacute;thique&nbsp;&raquo;&nbsp;: (Le Boterf, 2010 &ndash;&nbsp;<span style="font-size:12.16px">1</span><sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 2008&nbsp;&ndash;: 49). Il se doit de d&eacute;velopper sa propre capacit&eacute; de r&eacute;flexion &eacute;thique, car, comme le rappelle Jonnaert&nbsp;: &laquo;&nbsp;la question &eacute;thique des moyens utilis&eacute;s (pour r&eacute;soudre une situation-probl&egrave;me, <em>j&rsquo;ajoute</em>) se pose&nbsp;: la fin envisag&eacute;e ne justifie pas l&rsquo;utilisation de n&rsquo;importe quel moyen.&nbsp;&raquo; (2009&nbsp;: 38).</p> <h4 style="text-align:justify">I.2.3.&nbsp;Une conception dynamique de la comp&eacute;tence</h4> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence n&eacute;cessite d&rsquo;&ecirc;tre envisag&eacute;e d&rsquo;une mani&egrave;re dynamique. En effet, elle n&rsquo;est pas simple addition des divers savoirs, savoir-faire/savoir &ecirc;tre/ savoir acc&eacute;der aux ressources, savoirs relationnels&hellip;que nous venons de d&eacute;tailler, &ndash; tous savoirs rassembl&eacute;s par Le Boterf sous le terme g&eacute;n&eacute;rique de &laquo;&nbsp;ressources&nbsp;&raquo;<sup><a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a></sup> &ndash; mode selon lequel la comp&eacute;tence est trop souvent appr&eacute;hend&eacute;e, notamment dans les r&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tences. Elle r&eacute;sulte aussi de la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un <strong>savoir-faire int&eacute;grateur</strong><sup><a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a></sup> qui surplombe ces diff&eacute;rentes cat&eacute;gories de savoirs, savoir-faire, savoirs &ecirc;tre, et qui proc&egrave;de, en vue d&rsquo;apporter une r&eacute;ponse pertinente au probl&egrave;me pos&eacute;, par leur s&eacute;lection, combinaison, interaction, articulation. Pour d&eacute;signer ce mode d&rsquo;activation de ces divers savoirs et savoir-faire, Le Boterf avance la notion de <strong>savoir-mobiliser</strong><sup><a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a></sup>&nbsp;: &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence ne r&eacute;side pas dans les ressources (connaissances, capacit&eacute;s &hellip;) &agrave; mobiliser mais <em>dans la mobilisation m&ecirc;me de ces ressources</em>. La comp&eacute;tence est de l&rsquo;ordre du ‟savoir mobiliser&rdquo;.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 17). Relevant largement du m&eacute;tacognitif et partiellement des savoirs conditionnels ou strat&eacute;giques<sup><a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a></sup>, ce savoir-mobiliser avec pertinence (et le mot pertinence doit &ecirc;tre soulign&eacute;), &agrave; bon escient<sup><a href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc">31</a></sup> et au moment opportun<sup><a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a></sup> des ressources, &eacute;l&eacute;ment central de la comp&eacute;tence<sup><a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a></sup>, proc&egrave;de par&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">cadrage de la situation<sup><a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a></sup> (une situation particuli&egrave;re est identifi&eacute;e dans ses caract&eacute;ristiques et ensuite rapproch&eacute;e d&rsquo;une famille de situations)&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">s&eacute;lection (c&rsquo;est-&agrave;-dire, mobilisation / neutralisation de certaines ressources<sup><a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a></sup>) et combinaison des ressources<sup><a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a></sup> pour l&rsquo;agir que repr&eacute;sentent les diff&eacute;rents savoirs, savoir-faire/&ecirc;tre/etc., simultan&eacute;ment &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;actions possibles, d&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;un r&eacute;seau d&rsquo;actions virtuelles&nbsp;&raquo;&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">adaptation et &eacute;volution des ressources et des actions au fur et &agrave; mesure du d&eacute;roulement de l&rsquo;action<sup><a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a></sup>.</li> </ul> <p style="text-align:justify">Ce savoir-mobiliser, pour se d&eacute;ployer, prend appui sur les sch&egrave;mes op&eacute;ratoires<sup><a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a></sup> ainsi que sur les &laquo;&nbsp;genres sociaux d&rsquo;activit&eacute;s&nbsp;&raquo; (Clot, 1999&nbsp;: 174) qui, dans le travail, r&egrave;glent le langage et l&rsquo;action, l&rsquo;&ecirc;tre aux autres dans l&rsquo;action professionnelle. Clot d&eacute;finit ces derniers ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ce sont des r&egrave;gles de vie et de m&eacute;tiers pour r&eacute;ussir &agrave; faire ce qui est &agrave; faire, des fa&ccedil;ons de faire avec les autres, de sentir et de dire, des gestes possibles et impossibles dirig&eacute;s &agrave; la fois vers les autres et sur l&rsquo;objet. Finalement, ce sont les actions auxquelles nous invite un milieu et celles qu&rsquo;il d&eacute;signe comme incongrues ou d&eacute;plac&eacute;es&nbsp;;&nbsp;&raquo; (1999&nbsp;: 44). Ce guidage du savoir-mobiliser par les sch&egrave;mes et les genres sociaux s&rsquo;interrompt au moment o&ugrave; la singularit&eacute;, la nouveaut&eacute; de la situation imposent d&rsquo;&eacute;laborer d&rsquo;une mani&egrave;re efficace<sup><a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a></sup> des combinaisons, des r&eacute;ponses originales, cr&eacute;atives, pertinentes, &eacute;conomiques et &eacute;l&eacute;gantes<sup><a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a></sup>.</p> <p style="text-align:justify">Le savoir-mobiliser, qui &laquo;&nbsp;est un savoir combinatoire en acte. Ce n&rsquo;est pas une ressource. C&rsquo;est un processus qui appelle et organise les ressources de fa&ccedil;on dynamique.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2013 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000 &ndash;&nbsp;: 90), imprime ainsi &agrave; la comp&eacute;tence une conception dynamique, processuelle. Par sa cr&eacute;ativit&eacute;, son originalit&eacute; qui l&rsquo;apparentent &agrave; la notion de style que d&eacute;veloppe Clot (le style marque l&rsquo;irruption de la dimension personnelle dans les codifications impos&eacute;es par les genres sociaux d&rsquo;activit&eacute; et est l&rsquo;un des facteurs d&rsquo;&eacute;volution de ces genres sociaux<sup><a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a></sup>), le savoir-mobiliser r&eacute;introduit, avec insistance, dans la comp&eacute;tence, le sujet agissant et conf&egrave;re &agrave; la comp&eacute;tence un caract&egrave;re individuel&nbsp;: &laquo;&nbsp;Cette r&eacute;ponse organis&eacute;e est en effet sp&eacute;cifique &agrave; chaque individu. Elle est <em>singuli&egrave;re</em>. Il n&rsquo;y a pas qu&rsquo;une seule r&eacute;ponse possible &agrave; un imp&eacute;ratif professionnel&nbsp;; il n&rsquo;y a pas qu&rsquo;une seule fa&ccedil;on de r&eacute;soudre un probl&egrave;me avec comp&eacute;tence&nbsp;;&nbsp;&raquo; (Le Boterf. 2013 &ndash; 2000 : 62), fait qu&rsquo;exprime Oiry par l&rsquo;assertion concise suivante&nbsp;: &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence est un attribut de l&rsquo;individu.&nbsp;&raquo; (2003&nbsp;: 47).</p> <p style="text-align:justify">Cette conception dynamique de la comp&eacute;tence<sup><a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a></sup>, appr&eacute;hend&eacute;e comme r&eacute;ponse singuli&egrave;re, cr&eacute;ative &agrave; une situation-probl&egrave;me, se trouve bien rendue dans la d&eacute;finition suivante de la comp&eacute;tence que donne Le Boterf o&ugrave; est pr&eacute;cis&eacute; qu&rsquo;avec la comp&eacute;tence&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Il s&rsquo;agit donc de raisonner en termes&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">- de processus, et non plus seulement en termes de possession de ressources&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">- de porteur de comp&eacute;tences, et non plus en termes de comp&eacute;tences abstraites&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">- de combinatoires, et non plus en termes d&rsquo;addition&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">- de comportements en situation, et non plus de qualit&eacute;s ou de traits de personnalit&eacute;.&nbsp;&raquo; (2010 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2008 &ndash;&nbsp;: 21).</p> </blockquote> <h4 style="text-align:justify">I.2.4. Autres composantes de la comp&eacute;tence</h4> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence int&egrave;gre aussi une indispensable dimension r&eacute;flexive<a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a>: elle comporte une r&eacute;flexion sur les modes d&rsquo;agir de l&rsquo;individu, r&eacute;flexion avant l&rsquo;action, &laquo;&nbsp;en cours d&rsquo;action et sur l&rsquo;action&nbsp;&raquo; (Sch&ouml;n, 1994&nbsp;: 170)<sup><a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a></sup>, une r&eacute;flexion distanciante, critique, qui ouvre la possibilit&eacute; d&rsquo;&eacute;laborer des sch&egrave;mes op&eacute;ratoires et qui se condense en &laquo;&nbsp;savoirs exp&eacute;rientiels&nbsp;&raquo; : &laquo;&nbsp;Le professionnel sait tirer les le&ccedil;ons de l&rsquo;exp&eacute;rience. Il sait transformer son action en exp&eacute;rience. Il ne se contente pas de faire ou d&rsquo;agir.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2010a &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1997 &ndash; : 89). Cette incessante dimension r&eacute;flexive imprime &agrave; la comp&eacute;tence son caract&egrave;re n&eacute;cessairement &eacute;volutif, car une comp&eacute;tence qui se fige r&eacute;trograde alors au stade d&rsquo;un simple savoir-faire.</p> <p style="text-align:justify">La r&eacute;flexivit&eacute; permet de d&eacute;passer l&rsquo;accumulation passive, inerte d&rsquo;exp&eacute;riences et participe au d&eacute;veloppement de l&rsquo;individu<sup><a href="#sdfootnote45sym" name="sdfootnote45anc">45</a></sup>, lui fa&ccedil;onne son identit&eacute; professionnelle, ainsi que l&rsquo;indique Pastr&eacute; dans la citation suivante au moyen de l&rsquo;opposition entre accumulation passive de strates d&rsquo;exp&eacute;riences sans impact sur l&rsquo;individu et appropriation des exp&eacute;riences mobilisant le d&eacute;tour r&eacute;flexif et facteur de d&eacute;veloppement personnel&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ainsi il y a une exp&eacute;rience [&hellip;] qui proc&egrave;de par accumulation (de comp&eacute;tences, d&rsquo;habilet&eacute;s, de savoirs). Et il y a une exp&eacute;rience [&hellip;] qui consiste en l&rsquo;imputation forte par un sujet de ses actes et de leur sens, en ceci qu&rsquo;il les reconna&icirc;t pour siens.&raquo; (2011&nbsp;: 232, je souligne).</p> <p style="text-align:justify">Toutefois, ces savoirs d&rsquo;exp&eacute;rience doivent &ecirc;tre partag&eacute;s, critiqu&eacute;s, analys&eacute;s avec le collectif de travail afin de pouvoir contribuer, notamment sous la forme des &laquo;&nbsp;genres sociaux d&rsquo;activit&eacute;s&nbsp;&raquo; d&eacute;j&agrave; mentionn&eacute;s (Clot, 1999&nbsp;: 174), des &laquo;&nbsp;genres professionnels&nbsp;&raquo;<sup><a href="#sdfootnote46sym" name="sdfootnote46anc">46</a></sup> (Clot, 2008&nbsp;: 102), &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une comp&eacute;tence collective. Cette derni&egrave;re est indispensable &agrave; l&rsquo;actuelle organisation diversifi&eacute;e du travail. Elle est essentielle pour affronter la complexit&eacute; du monde du travail, pour pouvoir cr&eacute;er, &agrave; partir de genres professionnels, des &laquo;&nbsp;r&egrave;gles de l&rsquo;art&nbsp;&raquo;. Elle est capitale pour engendrer une communaut&eacute; de pratiques<sup><a href="#sdfootnote47sym" name="sdfootnote47anc">47</a></sup>, une organisation apprenante<sup><a href="#sdfootnote48sym" name="sdfootnote48anc">48</a></sup>, capables de relever les d&eacute;fis incessants de la comp&eacute;titivit&eacute; et d&rsquo;assumer la p&eacute;rennit&eacute; de l&rsquo;entreprise.</p> <h4 style="text-align:justify">I.2.5. Caract&eacute;ristiques compl&eacute;mentaires de la comp&eacute;tence</h4> <p style="text-align:justify">Peuvent &ecirc;tre ajout&eacute;s &agrave; cette description des caract&eacute;ristiques de la comp&eacute;tence dans le monde du travail deux derniers &eacute;l&eacute;ments qui, pour nous didacticiens ne nous laissent pas indiff&eacute;rents, &agrave; savoir que la comp&eacute;tence se d&eacute;veloppe dans le temps&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;exp&eacute;rience est une composante essentielle de la comp&eacute;tence [&hellip;].&nbsp;&raquo; (Vergnaud&nbsp;: 1999&nbsp;: 196) et qu&rsquo;elle est indissociable du plaisir&nbsp;: &laquo;&nbsp;le plaisir est un ressort profond, de l&rsquo;activit&eacute;, de la performance, de la collaboration avec autrui, de la s&eacute;duction, de l&rsquo;imagination et de l&rsquo;innovation.&nbsp;&raquo; (Vergnaud, Idem : 200).</p> <h4 style="text-align:justify">I.2.6. Conditions d&rsquo;apparition de la comp&eacute;tence</h4> <p style="text-align:justify">Une telle description de la comp&eacute;tence dans sa version humaniste serait incompl&egrave;te si n&rsquo;&eacute;taient mentionn&eacute;es les deux conditions n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence et &agrave; l&rsquo;essor de cette derni&egrave;re.</p> <p style="text-align:justify">La premi&egrave;re condition d&rsquo;apparition de la comp&eacute;tence est le vouloir agir, qui est du ressort de l&rsquo;individu. Il est en rapport avec la motivation et est un facteur essentiel de la mobilisation de la comp&eacute;tence ainsi que l&rsquo;&eacute;nonce lapidairement L&eacute;vy-Leboyer: &laquo;&nbsp;sans motivation, les aptitudes et les comp&eacute;tences les meilleures resteront lettre morte.&nbsp;&raquo;, (2009&nbsp;: 102). Et cette motivation est suscit&eacute;e, entre autres, par le sens que rev&ecirc;t l&rsquo;activit&eacute; pour l&rsquo;employ&eacute;, un sens en accord avec ses valeurs, son &eacute;thique, son identit&eacute;, son image de soi, son devenir professionnel : &laquo;&nbsp;Pour agir avec comp&eacute;tence, le professionnel a besoin de sens. A quoi servent ses comp&eacute;tences&nbsp;? A quels enjeux contribuent-elles&nbsp;? Ces enjeux sont-ils conformes &agrave; sa r&eacute;flexion &eacute;thique&nbsp;? [&hellip;]. Ce qui est demand&eacute; est-il conforme &agrave; l&rsquo;image de soi, &agrave; l&rsquo;id&eacute;e que le sujet se fait de son identit&eacute; professionnelle, &agrave;&nbsp;‟l&rsquo;honneur&nbsp;&rdquo; du m&eacute;tier&nbsp;?&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2002 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1997&nbsp;&ndash; 190). Le vouloir agir a donc largement partie li&eacute;e avec &laquo;&nbsp;l&rsquo;image de soi et [&hellip;] l&rsquo;estime de soi.&nbsp;&raquo; (L&eacute;vy-Leboyer, 2009&nbsp;: 102)<sup><a href="#sdfootnote49sym" name="sdfootnote49anc">49</a></sup>. La motivation a &agrave; voir aussi avec la confiance accord&eacute;e<sup><a href="#sdfootnote50sym" name="sdfootnote50anc">50</a></sup> et la n&eacute;cessaire reconnaissance sociale<sup><a href="#sdfootnote51sym" name="sdfootnote51anc">51</a></sup>, symbolique et mat&eacute;rielle, de l&rsquo;implication du sujet par l&rsquo;institution<sup><a href="#sdfootnote52sym" name="sdfootnote52anc">52</a></sup>.</p> <p style="text-align:justify">D&rsquo;autre part, la comp&eacute;tence est indissociable du pouvoir agir qui, lui, est de l&rsquo;ordre de l&rsquo;institutionnel. Il signifie la cr&eacute;ation d&rsquo;un contexte favorable &agrave; l&rsquo;apparition et &agrave; l&rsquo;expression de la comp&eacute;tence individuelle et collective, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;une organisation du travail qui suscite la gestion autonome de missions complexes, diversifi&eacute;es, renouvel&eacute;es, avec droit &agrave; l&rsquo;erreur et temps allou&eacute; pour une analyse r&eacute;flexive et collective des pratiques<sup><a href="#sdfootnote53sym" name="sdfootnote53anc">53</a></sup>, avec ressources mat&eacute;rielles, immat&eacute;rielles et humaines mises &agrave; disposition, avec des objectifs clairement affich&eacute;s<sup><a href="#sdfootnote54sym" name="sdfootnote54anc">54</a></sup>. Cette organisation du travail g&eacute;n&eacute;ratrice de comp&eacute;tence est donc &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; des nouveaux modes de gestion par la polyvalence, la responsabilit&eacute;, l&rsquo;autonomie au seul service de l&rsquo;accroissement continuel de la productivit&eacute;, de la rentabilit&eacute;, tous modes qui &laquo;&nbsp;ont d&eacute;multipli&eacute; la p&eacute;nibilit&eacute; du travail&nbsp;&raquo; (Auber, 2008&nbsp;: 19), accru le stress et la souffrance au travail.<sup><a href="#sdfootnote55sym" name="sdfootnote55anc">55</a></sup></p> <h4 style="text-align:justify">I.2.7. Conclusion interm&eacute;diaire</h4> <p style="text-align:justify">Le tableau suivant r&eacute;capitule les traits de la comp&eacute;tence dans sa version humaniste :</p> <p style="text-align:justify"><img alt="" src="/img/6/images/70-tab1.png" style="display:block; height:480px; margin-left:auto; margin-right:auto; width:510px" /></p> <p style="text-align:justify">Ainsi, le monde du travail a-t-il d&eacute;velopp&eacute; autour de l&rsquo;action en situation (la comp&eacute;tence est une mise en action, mise en situation, de ressources<sup><a href="#sdfootnote56sym" name="sdfootnote56anc">56</a></sup>) une conception humaniste de la comp&eacute;tence&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">qui r&eacute;introduit fortement dans la comp&eacute;tence une dimension cognitive importante, d&rsquo;une part avec le savoir-mobiliser<sup><a href="#sdfootnote57sym" name="sdfootnote57anc">57</a></sup> qui occupe dans ce mod&egrave;le de la comp&eacute;tence un r&ocirc;le central puisqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;interface entre les ressources du sujet agissant et l&rsquo;activit&eacute; &agrave; r&eacute;aliser, et, d&rsquo;autre part, avec la r&eacute;flexivit&eacute;&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">qui accorde une large place au socio-psycho-affectif individuel<sup><a href="#sdfootnote58sym" name="sdfootnote58anc">58</a></sup> et collectif (autonomie/ savoir coop&eacute;rer / &eacute;thique, ainsi que le vouloir et pouvoir agir)<sup><a href="#sdfootnote59sym" name="sdfootnote59anc">59</a></sup>&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">qui est doublement dynamique, tant dans la mise en &oelig;uvre des ressources intervenant dans la comp&eacute;tence (savoirs/ savoir-faire/ savoir &ecirc;tre, etc.) avec le savoir mobiliser, que dans l&rsquo;analyse critique de cette mise en &oelig;uvre des ressources, avec la r&eacute;flexivit&eacute; qui impulse l&rsquo;&eacute;volution de la comp&eacute;tence;</li> <li style="text-align:justify">qui s&rsquo;ouvre au collectif avec la n&eacute;cessaire extension de la comp&eacute;tence individuelle vers une comp&eacute;tence collective.</li> </ul> <p style="text-align:justify">Enfin ce mod&egrave;le humaniste de la comp&eacute;tence s&rsquo;affranchit de toute inspiration behavioriste, puisque les strat&eacute;gies impliquent obligatoirement, pour leur exercice, choix et cr&eacute;ativit&eacute;, puisqu&rsquo;une qu&rsquo;une m&ecirc;me t&acirc;che peut &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;e au moyen de diff&eacute;rentes comp&eacute;tences, un fait sur lequel insistent tous les th&eacute;oriciens de la comp&eacute;tence &nbsp;: &laquo;&nbsp;La correspondance entre t&acirc;che et comp&eacute;tence n&rsquo;est pas simple, et cela pour plusieurs raisons&nbsp;: d&rsquo;abord parce que de m&ecirc;mes exigences de la t&acirc;che peuvent &ecirc;tre satisfaites avec des comp&eacute;tences diff&eacute;rentes. Ceci est d&rsquo;autant plus vrai que la t&acirc;che est complexe.&nbsp;&raquo; (Leplat, 1991&nbsp;: 271), puisque ces m&ecirc;mes th&eacute;oriciens rappellent qu&rsquo;&laquo;&nbsp;un m&ecirc;me individu peut poss&eacute;der plusieurs types de comp&eacute;tences pour la r&eacute;alisation d&rsquo;une m&ecirc;me t&acirc;che et que, selon la situation, il peut mettre l&rsquo;un ou l&rsquo;autre en jeu.&nbsp;&raquo;&nbsp;(Leplat, Idem&nbsp;:&nbsp;271). Toutes ces caract&eacute;ristiques de la comp&eacute;tence rendent impossible toute vell&eacute;it&eacute; de conditionnement de l&rsquo;apprenant, et ouvrent n&eacute;cessairement la porte &agrave; une formation des acteurs sociaux tr&egrave;s ouverte, sous la forme d&rsquo;une confrontation du sujet apprenant &agrave; des situations complexes et d&rsquo;une observation des possibles pour r&eacute;soudre ces situations.&nbsp;</p> <h2><a name="signet_partieII"></a>II. Influences de la conception humaniste&nbsp;de la comp&eacute;tence issue du monde du travail sur le Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues (2001) ou la r&eacute;v&eacute;lation<sup><a href="#sdfootnote60sym" name="sdfootnote60anc">60</a></sup>&nbsp;d&rsquo;un nouveau paradigme m&eacute;thodologique</h2> <h3 style="text-align:justify">II.1. &Eacute;conomie et monde &eacute;ducatif&nbsp;: des relations de longue date</h3> <p style="text-align:justify">Le monde du travail et plus largement l&rsquo;id&eacute;ologie dominante d&rsquo;une &eacute;poque ne sont pas sans influences sur le domaine &eacute;ducatif. C&rsquo;est une r&eacute;alit&eacute; sociologique&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">que Tardif et Lessart expriment ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;on peut dire que l&rsquo;&eacute;cole et l&rsquo;enseignement ont &eacute;t&eacute; historiquement envahis et continuent toujours de l&rsquo;&ecirc;tre par des mod&egrave;les de gestion et d&rsquo;ex&eacute;cution du travail tir&eacute;s directement de l&rsquo;environnement industriel et des autres organisations &eacute;conomiques.&nbsp;&raquo; (1999.16)<sup><a href="#sdfootnote61sym" name="sdfootnote61anc">61</a></sup>&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">que Crahay et Forget formulent ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;les changements curriculaires sont cons&eacute;cutifs de changements soci&eacute;taux de nature &eacute;conomique et politique principalement et [&hellip;] l&rsquo;&eacute;volution de la structure &eacute;conomique de la soci&eacute;t&eacute; va de pair avec la cr&eacute;ation d&rsquo;un espace id&eacute;ologique qui la l&eacute;gitime et, in fine, d&eacute;termine les transformations curriculaires.&nbsp;&raquo; (2006&nbsp;: 65)&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">que Puren d&eacute;veloppe en ces termes : &laquo;&nbsp;Les conceptions manag&eacute;riales et les conceptions didactiques montrent de fortes similitudes dues &agrave; des enjeux en parties identiques et &agrave; des influences parall&egrave;les.&nbsp;&raquo; (2006f.7).</li> </ul> <p style="text-align:justify">Plus concr&egrave;tement, dans le domaine de l&rsquo;enseignement en g&eacute;n&eacute;ral, Tochon (1993) d&eacute;montre qu&rsquo;au taylorisme (c&rsquo;est-&agrave;-dire la division du travail en t&acirc;ches parcellaires afin d&rsquo;accro&icirc;tre la productivit&eacute; et d&rsquo;employer une main d&rsquo;&oelig;uvre non qualifi&eacute;e), &agrave; la rationalit&eacute; technique de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, correspond &laquo;&nbsp;l&rsquo;enseignant(e) manager&nbsp;&raquo; (dont &laquo;&nbsp;l&rsquo;aptitude pratique professionnelle est acquise par l&rsquo;emploi de capacit&eacute;s techniques d&rsquo;&laquo;&nbsp;ing&eacute;nierie&nbsp;&raquo;, fond&eacute;es sur une connaissance syst&eacute;matique sp&eacute;cialis&eacute;e, scientifique et standardis&eacute;e&nbsp;&raquo; (1993&nbsp;: 24). Et l&rsquo;enseignant SGAV, dans le domaine des langues, en est le parfait repr&eacute;sentant.<sup><a href="#sdfootnote62sym" name="sdfootnote62anc">62</a></sup> Tochon poursuit sa d&eacute;monstration en notant qu&rsquo;au milieu des ann&eacute;es 70, &eacute;poque o&ugrave; le monde productif devient plus complexe, appara&icirc;t dans l&rsquo;enseignement la conception de l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;enseignant d&eacute;cideur&nbsp;&raquo; dont les capacit&eacute;s de base portent &laquo;&nbsp;sur le diagnostic [&hellip;] associ&eacute; &agrave; la r&eacute;solution de probl&egrave;me en vue d&rsquo;une prise de d&eacute;cision.&nbsp;&raquo; (1993&nbsp;: 24). Comment ne pas reconna&icirc;tre dans cette description l&rsquo;enseignant communicatif &eacute;laborant sa formation apr&egrave;s l&rsquo;identification des besoins de ses apprenants&nbsp;?<sup><a href="#sdfootnote63sym" name="sdfootnote63anc">63</a></sup></p> <p style="text-align:justify">Le Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues (2001)<sup><a href="#sdfootnote64sym" name="sdfootnote64anc">64</a></sup>, qui est, certes, un r&eacute;f&eacute;rentiel langagier, mais aussi, &agrave; travers ses chapitres Chapitre 2 Approche retenue, Chapitre 6 Les op&eacute;rations d&rsquo;enseignement et d&rsquo;apprentissage des langues, Chapitre 7 Les t&acirc;ches et leur r&ocirc;le dans l&rsquo;enseignement et l&rsquo;apprentissage des langues, un ouvrage de m&eacute;thodologie, n&rsquo;&eacute;chappe pas &agrave; cette loi sociologique de la porosit&eacute; entre monde &eacute;conomique et monde &eacute;ducatif.</p> <h3 style="text-align:justify">II.2. Les marques d&rsquo;une influence du monde du travail sur le Cadre europ&eacute;en</h3> <p style="text-align:justify">De fait, une grande partie des traits de la comp&eacute;tence d&eacute;velopp&eacute;e dans le monde du travail selon une conception humaniste, et qui ont &eacute;t&eacute; longuement d&eacute;taill&eacute;s dans la premi&egrave;re partie de cet article, se retrouve dans le Cadre comme l&rsquo;a d&eacute;montr&eacute; Richer (2012), une d&eacute;monstration que nous allons reprendre bri&egrave;vement dans les lignes qui suivent.</p> <h4 style="text-align:justify">II.2.1. Liens entre comp&eacute;tence et action</h4> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence<sup><a href="#sdfootnote65sym" name="sdfootnote65anc">65</a></sup> dans <em>Le Cadre</em>, tout comme dans le monde du travail, est indissociable de l&rsquo;action (langagi&egrave;re, intellectuelle et physique) contextualis&eacute;e, plus ou moins complexe, plus ou moins collective ainsi qu&rsquo;il ressort de la d&eacute;finition lapidaire de la conception du langage et de l&rsquo;enseignement apprentissage des langues avanc&eacute;e par le <em>Cadre</em> et pr&eacute;sentement bien connue :</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Un Cadre de r&eacute;f&eacute;rence pour l&rsquo;apprentissage, l&rsquo;enseignement et l&rsquo;&eacute;valuation des langues vivantes, transparent, coh&eacute;rent et aussi exhaustif que possible, doit se situer par rapport &agrave; une repr&eacute;sentation d&rsquo;ensemble tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;<strong>usage</strong> et de l&rsquo;<strong>apprentissage des langues</strong>. La perspective privil&eacute;gi&eacute;e ici est, tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;ralement aussi, de type actionnel en ce qu&rsquo;elle consid&egrave;re avant tout l&rsquo;usager et l&rsquo;apprenant d&rsquo;une langue comme des acteurs sociaux ayant &agrave; accomplir des t&acirc;ches (qui ne sont pas seulement langagi&egrave;res) dans des circonstances et un environnement donn&eacute;s, &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;un domaine d&rsquo;action particulier. Si les actes de parole se r&eacute;alisent dans des activit&eacute;s langagi&egrave;res, celles-ci s&rsquo;inscrivent elles-m&ecirc;mes &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;actions en contexte social qui leur donnent leur pleine signification. Il y a t&acirc;che dans la mesure o&ugrave; l&rsquo;action est le fait d&rsquo;un (ou de plusieurs) sujet(s) qui y mobilise(nt) strat&eacute;giquement les comp&eacute;tences dont il(s) dispose(nt) en vue de parvenir &agrave; un r&eacute;sultat d&eacute;termin&eacute;.&raquo; (2001&nbsp;: 15).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">En effet, dans cette d&eacute;finition de &laquo;&nbsp;l&rsquo;usage et l&rsquo;apprentissage des langues&nbsp;&raquo;, la r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;action se fait insistante (&laquo;&nbsp;usage/ type actionnel/ acteurs/ actions/ accomplir des t&acirc;ches/ domaine d&rsquo;action particulier/ actions en contexte social/ r&eacute;sultat d&eacute;termin&eacute;&nbsp;&raquo;), une action non r&eacute;duite au seul langage&nbsp;(&laquo;&nbsp;des t&acirc;ches [qui ne sont pas seulement langagi&egrave;res]&nbsp;&raquo;), c&rsquo;est-&agrave;-dire une action langagi&egrave;re pouvant &ecirc;tre envisag&eacute;e dans ses liens avec l&rsquo;action physique<sup><a href="#sdfootnote66sym" name="sdfootnote66anc">66</a></sup>.</p> <p style="text-align:justify">La comp&eacute;tence &agrave; communiquer, dans <em>Le Cadre</em>, comme toute comp&eacute;tence, est abstraite et, tout comme dans le monde professionnel o&ugrave; la comp&eacute;tence doit n&eacute;cessairement s&rsquo;actualiser dans l&rsquo;activit&eacute; r&eacute;alis&eacute;e, la <em>comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement</em> entretient un lien &eacute;troit avec la r&eacute;alisation de t&acirc;ches&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>Les activit&eacute;s langagi&egrave;res</em> impliquent l&rsquo;exercice de la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement, dans un domaine d&eacute;termin&eacute;, pour traiter (recevoir et&nbsp;/ ou produire) un ou des textes en vue de r&eacute;aliser une t&acirc;che&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 15).</p> <p style="text-align:justify">Outre la d&eacute;finition d&eacute;j&agrave; mentionn&eacute;e pr&eacute;c&eacute;demment de la t&acirc;che, lorsque sont rassembl&eacute;es les autres d&eacute;finitions fragmentaires &eacute;parses qui figurent dans le <em>C.E.C.R</em>.:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;<strong>Est d&eacute;finie comme t&acirc;che</strong> toute vis&eacute;e actionnelle que l&rsquo;acteur se repr&eacute;sente comme devant <strong>parvenir &agrave; un r&eacute;sultat donn&eacute;</strong> en fonction d&rsquo;un probl&egrave;me &agrave; r&eacute;soudre, d&rsquo;une obligation &agrave; remplir, d&rsquo;un but qu&rsquo;on s&rsquo;est fix&eacute;. Il peut s&rsquo;agir tout aussi bien, suivant cette d&eacute;finition, de d&eacute;placer une armoire, d&rsquo;&eacute;crire un livre, d&rsquo;emporter la d&eacute;cision dans la n&eacute;gociation d&rsquo;un contrat, de faire une partie de cartes, de commander un repas dans un restaurant, de traduire un texte en langue &eacute;trang&egrave;re ou de pr&eacute;parer en groupe un journal de classe.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 16, <em>je souligne</em>)&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Les t&acirc;ches ou activit&eacute;s sont l<strong>&rsquo;un des faits courants de la vie quotidienne</strong> dans les domaines personnel, public, &eacute;ducationnel et professionnel. L&rsquo;ex&eacute;cution d&rsquo;une t&acirc;che par un individu suppose <strong>la mise en &oelig;uvre strat&eacute;gique de comp&eacute;tences donn&eacute;es, afin de mener &agrave; bien un ensemble d&rsquo;actions finalis&eacute;es</strong>, dans un certain domaine <strong>avec un but d&eacute;fini et un produit particulier</strong>. La nature des t&acirc;ches peut &ecirc;tre extr&ecirc;mement vari&eacute;e et exiger <strong>plus ou moins d&rsquo;activit&eacute;s langagi&egrave;res</strong>&nbsp;; (&hellip;) (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 121, <em>je souligne</em>).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">les t&acirc;ches peuvent alors &ecirc;tre sp&eacute;cifi&eacute;es ainsi&nbsp;: les t&acirc;ches sont des actions intentionnelles, individuelles ou collectives, inscrites dans un domaine social pr&eacute;cis, finalis&eacute;es par un/des objectif(s), d&eacute;bouchant sur des produits achev&eacute;s<sup><a href="#sdfootnote67sym" name="sdfootnote67anc">67</a></sup>&nbsp;; elles peuvent combiner langage <em>et</em> action et, pour leur r&eacute;alisation, n&eacute;cessitent d&rsquo;activer strat&eacute;giquement des comp&eacute;tences plurielles. Et, dans cette explicitation des t&acirc;ches, outre une influence manifeste du courant anglo-saxon, variante du communicatif, appel&eacute; <em>Task Based Learning</em><sup><a href="#sdfootnote68sym" name="sdfootnote68anc">68</a></sup> qui d&eacute;finit la t&acirc;che ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;A task is a workplan that requires learners to process language pragmatically in order to achieve an outcome that can be evaluated in terms of whether the correct or appropriate propositional content has been conveyed. To this end, it requires them to give primary attention to meaning and to make use of their own linguistic resources, although the design of the task may predispose them to choose particular forms. A task is intended to result in language use that bears a resemblance, direct or indirect, to the way language is used in the real world.&nbsp;&raquo;<sup><a href="#sdfootnote69sym" name="sdfootnote69anc">69</a></sup>, se retrouvent les caract&eacute;ristiques, que nous avons d&eacute;taill&eacute;es, de l&rsquo;activit&eacute; dans le monde professionnel&nbsp;: action finalis&eacute;e, individuelle ou collective, ancr&eacute;e dans un contexte social sp&eacute;cifique, impliquant des comp&eacute;tences plurielles et mobilisant des strat&eacute;gies.</p> <h4 style="text-align:justify">II.2.2. Les strat&eacute;gies</h4> <p style="text-align:justify">Les &laquo;&nbsp;strat&eacute;gies communicatives&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 48) sont tr&egrave;s pr&eacute;sentes dans <em>Le Cadre</em>. Dans la lign&eacute;e des propositions de Little (1996), les strat&eacute;gies sont appr&eacute;hend&eacute;es dans le <em>Cadre</em> non plus seulement selon le mode de la compensation, non plus selon &laquo;un r&ocirc;le essentiellement d&eacute;fensif&nbsp;&raquo; pour reprendre l&rsquo;expression de Little (1996 : 15)<sup><a href="#sdfootnote70sym" name="sdfootnote70anc">70</a></sup>, mais positivement&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les strat&eacute;gies sont le moyen utilis&eacute; par l&rsquo;usager d&rsquo;une langue pour mobiliser et &eacute;quilibrer ses ressources et pour mettre en &oelig;uvre des aptitudes et des op&eacute;rations afin de r&eacute;pondre aux exigences de la communication en situation et d&rsquo;ex&eacute;cuter la t&acirc;che avec succ&egrave;s et de la fa&ccedil;on la plus compl&egrave;te et la plus &eacute;conomique possible &ndash; en fonction de son but pr&eacute;cis. Les strat&eacute;gies communicatives ne devraient pas, en cons&eacute;quence, s&rsquo;interpr&eacute;ter seulement selon un mod&egrave;le d&rsquo;incapacit&eacute;, comme une fa&ccedil;on de rem&eacute;dier &agrave; un d&eacute;ficit langagier ou &agrave; une erreur de communication.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 48). Elles re&ccedil;oivent dans le <em>Cadre</em> une d&eacute;finition tr&egrave;s proche du &laquo;&nbsp;savoir-mobiliser&nbsp;&raquo;, &eacute;l&eacute;ment essentiel, ainsi que nous l&rsquo;avons vu, de la comp&eacute;tence dans le monde du travail puisqu&rsquo;il lui donne son aspect dynamique &ndash; la d&eacute;finition de Little, cit&eacute;e supra, en t&eacute;moigne &ndash;. Et cette proximit&eacute; d&eacute;finitoire est de fait particuli&egrave;rement patente lorsque l&rsquo;on juxtapose la d&eacute;finition du &laquo;&nbsp;savoir-mobiliser&nbsp;/savoir combinatoire&nbsp;&raquo; de Le Boterf&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Pour faire face &agrave; un &eacute;v&eacute;nement, pour r&eacute;aliser une activit&eacute; ou pour r&eacute;soudre un probl&egrave;me, le professionnel doit savoir non seulement s&eacute;lectionner les &eacute;l&eacute;ments pertinents dans un r&eacute;pertoire de ressources, mais aussi les organiser. Il doit construire une combinatoire particuli&egrave;re de multiples ingr&eacute;dients qui auront &eacute;t&eacute; tri&eacute;s &ndash; consciemment ou non &ndash; &agrave; bon escient.&nbsp;&raquo; (2013 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000&nbsp;&ndash;: 75/76).</p> <p style="text-align:justify">&agrave; cette autre d&eacute;finition des strat&eacute;gies issue du <em>Cadre</em> (certes de production, mais la d&eacute;finition vaut pour toutes les strat&eacute;gies, en atteste sa proximit&eacute; s&eacute;mantique avec celle d&eacute;j&agrave; mentionn&eacute;e <em>supra</em> [<em>CECRL</em> : 48])&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Les <strong>strat&eacute;gies de production</strong> supposent la mobilisation des ressources et la recherche de l&rsquo;&eacute;quilibre entre des comp&eacute;tences diff&eacute;rentes &ndash; en exploitant les points forts et en minimisant les points faibles &ndash; afin d&rsquo;assortir le potentiel disponible &agrave; la nature de la t&acirc;che.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;. 53).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Toutefois, bien que rev&ecirc;tant un r&ocirc;le charni&egrave;re capital entre les comp&eacute;tences de l&rsquo;apprenant et la t&acirc;che &agrave; r&eacute;aliser&nbsp;: &laquo;&nbsp;ce sont les strat&eacute;gies (g&eacute;n&eacute;rales et communicatives) qui cr&eacute;ent un lien vital entre les diff&eacute;rentes comp&eacute;tences de l&rsquo;apprenant (inn&eacute;es ou acquises) et l&rsquo;ex&eacute;cution r&eacute;ussie de la t&acirc;che.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001 : 122), les strat&eacute;gies ne sont pas, dans le Cadre, associ&eacute;es &eacute;troitement &agrave; la comp&eacute;tence &agrave; communiquer et aux comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales. Elles ne sont pas mises en position de surplomb par rapport &agrave; ces deux cat&eacute;gories de comp&eacute;tences. Elles sont rattach&eacute;es aux seules activit&eacute;s langagi&egrave;res, c&rsquo;est-&agrave;-dire aux modalit&eacute;s d&rsquo;exercice du langage, ce que met en &eacute;vidence ce sommaire du chapitre 4 du <em>Cadre</em> :</p> <table style="margin-left:auto; margin-right:auto"> <tbody> <tr> <td> <h2>4.4. <span style="color:#000000"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-size:small">ACTIVIT&Eacute;S DE COMMUNICATION LANGAGI&Egrave;RE ET STRAT&Eacute;GIES</span></span></span></h2> <p><strong>4.4.1 Activit&eacute;s de production et strat&eacute;gies (p. 48 &agrave; 54)</strong></p> <p>4.4.1.1 Production orale (Parler)</p> <p>4.4.1.2 Production &eacute;crite (&Eacute;crire)</p> <p>4.4.1.3 Strat&eacute;gies de production</p> <p><strong>4.4.2 Activit&eacute;s de r&eacute;ception et strat&eacute;gies (p. 54 &agrave; 60)</strong></p> <p>4.4.2.1 &Eacute;coute ou compr&eacute;hension de l&rsquo;oral</p> <p>4.4.2.2 Lecture ou compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;crit</p> <p>4.4.2.3 R&eacute;ception audiovisuelle</p> <p>4.4.2.4 Strat&eacute;gies de r&eacute;ception</p> <p>(<em>CECRL</em>, 2001 : 39).</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify">Les strat&eacute;gies sont ensuite sp&eacute;cifi&eacute;es dans <em>Le Cadre</em> dans leur lien aux activit&eacute;s langagi&egrave;res qu&rsquo;elles contr&ocirc;lent, comme le montre ce (long, mais &eacute;clairant) passage portant sur les strat&eacute;gies de production qui sont r&eacute;parties, chronologiquement, en fonction du d&eacute;roulement de l&rsquo;activit&eacute; langagi&egrave;re, en <em>cadrage</em>, <em>recherche de ressources</em>, <em>strat&eacute;gies d&rsquo;&eacute;vitement</em>, de <em>r&eacute;alisation</em>, de <em>compensation</em>, strat&eacute;gie m&eacute;tacommunicative d&rsquo;&eacute;valuation de l&rsquo;efficacit&eacute; communicative (&laquo;&nbsp;contr&ocirc;le&nbsp;&raquo;)&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">&laquo;&nbsp;Les ressources int&eacute;rieures seront mises en &oelig;uvre, ce qui suppose vraisemblablement une pr&eacute;paration consciente (<em>Pr&eacute;paration</em> ou <em>R&eacute;p&eacute;tition</em>) qui prenne en compte l&rsquo;effet de styles, de structures discursives ou de formulations diff&eacute;rents (Prise en compte du destinataire) et la recherche de l&rsquo;information ou de l&rsquo;aide en cas de d&eacute;ficit langagier (<em>Localisation des ressources</em>). Si les ressources ad&eacute;quates ne peuvent &ecirc;tre mobilis&eacute;es ou qu&rsquo;on ne sache pas les localiser, l&rsquo;utilisateur de la langue trouvera peut-&ecirc;tre judicieux de se contenter d&rsquo;une version simplifi&eacute;e de la t&acirc;che comme, par exemple, &eacute;crire une carte postale au lieu d&rsquo;une lettre ; d&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, apr&egrave;s avoir localis&eacute; le support appropri&eacute;, l&rsquo;apprenant/utilisateur peut choisir de faire l&rsquo;inverse et d&rsquo;ex&eacute;cuter une t&acirc;che plus difficile (<em>Adaptation de la t&acirc;che</em>). De m&ecirc;me, en l&rsquo;absence de ressources suffisantes, l&rsquo;utilisateur/ apprenant peut &ecirc;tre conduit &agrave; modifier ce qu&rsquo;il/elle voulait effectivement dire pour s&rsquo;en tenir aux moyens linguistiques disponibles ; r&eacute;ciproquement, une aide linguistique suppl&eacute;mentaire, &eacute;ventuellement disponible plus tard, au moment de la r&eacute;daction d&eacute;finitive, peut lui permettre d&rsquo;&ecirc;tre plus ambitieux dans l&rsquo;&eacute;laboration ou l&rsquo;expression de sa pens&eacute;e (<em>Adaptation du message</em>).</p> <p style="text-align:justify">Les fa&ccedil;ons de mettre en ad&eacute;quation son ambition et ses moyens pour r&eacute;ussir dans un domaine plus limit&eacute; ont &eacute;t&eacute; d&eacute;crites comme <em>Strat&eacute;gies d&rsquo;&eacute;vitement</em> ; &eacute;lever le niveau de la t&acirc;che et trouver les moyens de se d&eacute;brouiller ont &eacute;t&eacute; d&eacute;crits comme <em>Strat&eacute;gies de r&eacute;alisation</em>. En utilisant ces strat&eacute;gies, l&rsquo;utilisateur de la langue adopte une attitude positive par rapport aux ressources dont il/elle dispose : approximations et g&eacute;n&eacute;ralisations sur un discours simplifi&eacute;, paraphrases ou descriptions de ce que l&rsquo;on veut dire, et m&ecirc;me tentatives de &laquo; francisation &raquo; d&rsquo;expressions de la L1 (<em>Compensation</em>) ; utilisation d&rsquo;un discours pr&eacute;fabriqu&eacute; d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments accessibles &ndash; des &laquo; &icirc;lots de s&eacute;curit&eacute; &raquo; &ndash; &agrave; travers lesquels il/elle se fraie un chemin vers le concept nouveau qu&rsquo;il/elle veut exprimer ou la situation nouvelle (<em>Construction sur un savoir ant&eacute;rieur</em>), ou simple tentative de faire avec ce que l&rsquo;on a et dont on pense que cela pourrait marcher (Essai). Qu&rsquo;il soit conscient ou pas de compenser, de naviguer &agrave; vue ou d&rsquo;exp&eacute;rimenter, le feed-back que lui apportent les mimiques, les gestes ou la suite de la conversation le renseigne et lui donne la possibilit&eacute; de <strong>v&eacute;rifier</strong> que la communication est pass&eacute;e (<em>Contr&ocirc;le du succ&egrave;s</em>). En outre, et notamment pour les activit&eacute;s non interactives (par exemple, faire un expos&eacute; ou &eacute;crire un rapport), l&rsquo;utilisateur de la langue peut <strong>contr&ocirc;ler</strong> consciemment sa production, tant du point de vue linguistique que communicatif, relever les erreurs et les fautes habituelles et les <strong>corriger</strong> (<em>Autocorrection</em>).&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 53).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Toujours dans la lign&eacute;e des propositions de Little (1996) qui consid&egrave;re que toute activit&eacute; intentionnelle, et le langage en fait partie, &laquo;&nbsp;ob&eacute;it &agrave; des processus de d&eacute;finition, de planification et d&rsquo;&eacute;valuation&nbsp;&raquo; (1996&nbsp;: 16), la multiplicit&eacute; des strat&eacute;gies li&eacute;es aux activit&eacute;s langagi&egrave;res est par ailleurs condens&eacute;e dans le Cadre en un processus (m&eacute;ta)cognitif en quatre temps o&ugrave; se lit l&rsquo;influence du cognitivisme : &laquo;&nbsp;<strong>Pr&eacute;-planification, Ex&eacute;cution, Contr&ocirc;le</strong> et <strong>Rem&eacute;diation</strong> des diff&eacute;rentes formes de l&rsquo;activit&eacute; communicative&nbsp;: R&eacute;ception, Interaction, Production et M&eacute;diation.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001 : 48).</p> <h4 style="text-align:justify">II.2.3. Autres r&eacute;f&eacute;rences, mais minor&eacute;es, &agrave; certaines composantes de la comp&eacute;tence du monde du travail</h4> <p style="text-align:justify">Dans <em>Le Cadre</em>, la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement est d&rsquo;autre part adoss&eacute;e &agrave; des &laquo;&nbsp;comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales individuelles&nbsp;&raquo;&nbsp;: &laquo; L&rsquo;usage d&rsquo;une langue, y compris son apprentissage, comprend les actions accomplies par des gens qui, comme individus et comme acteurs sociaux, d&eacute;veloppent un ensemble de <strong>comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales</strong> et, notamment une <strong>comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement</strong>&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>&nbsp;, 2001&nbsp;: 15), et ce, sous le mode de l&rsquo;inclusion de la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement dans les comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales comme le donnait &agrave; voir le sch&eacute;ma ci-dessous figurant dans la version provisoire de 1996 du <em>Cadre</em>&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify"><img alt="" src="/img/6/images/70-tab2.png" style="display:block; height:117px; margin-left:auto; margin-right:auto; width:510px" /></p> <p style="text-align:justify">Dans les comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales, &agrave; c&ocirc;t&eacute; de savoirs d&eacute;claratifs associant connaissances du monde, savoirs acad&eacute;miques ainsi que des savoirs socioculturels qui peuvent conduire &agrave; une &laquo;&nbsp;prise de conscience interculturelle&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>., 2001&nbsp;: 83), l&rsquo;on retrouve&nbsp;:</p> <ul> <li style="text-align:justify">des savoir-faire proc&eacute;duraux tr&egrave;s transversaux et peu explicit&eacute;s&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">et des savoir-&ecirc;tre qui regroupent principalement des traits psychologiques influant sur l&rsquo;apprentissage des langues et des cultures&nbsp;;</li> <li style="text-align:justify">ainsi que des savoir-apprendre m&ecirc;lant ouverture &agrave; la nouveaut&eacute;, savoir-faire m&eacute;thodologiques et strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage non propres &agrave; l&rsquo;acquisition des langues. Cette notion de savoir apprendre fait &eacute;cho &agrave; l&rsquo;&laquo;&nbsp;apprendre &agrave; apprendre&nbsp;&raquo; de l&rsquo;Approche communicative<sup><a href="#sdfootnote71sym" name="sdfootnote71anc">71</a></sup> et plus largement &agrave; l&rsquo;autonomie<sup><a href="#sdfootnote72sym" name="sdfootnote72anc">72</a></sup>. Mais, il est &agrave; remarquer que, paradoxalement, vu la place qu&rsquo;elle occupe dans le monde contemporain du travail<sup><a href="#sdfootnote73sym" name="sdfootnote73anc">73</a></sup> tant sous son aspect individuel que collectif, l&rsquo;autonomie, dans <em>Le Cadre</em>, m&ecirc;me si son apprentissage est recommand&eacute;<sup><a href="#sdfootnote74sym" name="sdfootnote74anc">74</a></sup>, ne donne pas lieu &agrave; d&eacute;veloppements. Il en va de m&ecirc;me pour la r&eacute;flexivit&eacute;, activit&eacute; m&eacute;tacognitive que l&rsquo;on s&rsquo;attendrait &agrave; voir figurer tout naturellement dans les comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales individuelles, et &eacute;l&eacute;ment important, nous l&rsquo;avons vu, de la comp&eacute;tence dans le monde du travail. Elle est bien pr&eacute;sente dans <em>Le Cadre</em>, mais de mani&egrave;re tr&egrave;s allusive, par exemple dans ce passage&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le contr&ocirc;le de ces activit&eacute;s (langagi&egrave;res, <em>j&rsquo;ajoute</em>) par les interlocuteurs conduit au renforcement ou &agrave; la modification des comp&eacute;tences.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 15), ou dans celui-ci&nbsp;: &laquo;&nbsp;Mais c&rsquo;est au travers de la diversit&eacute; des exp&eacute;riences d&rsquo;apprentissage, d&egrave;s lors que celles-ci ne sont ni cloisonn&eacute;es entre elles ni strictement r&eacute;p&eacute;titives, <strong>qu&rsquo;il (l&rsquo;apprenant) enrichit ses capacit&eacute;s &agrave; apprendre</strong>.&nbsp;&raquo; (<em><em>CECRL</em></em>, 2001&nbsp;: 17, <em>je souligne</em>).</li> </ul> <h3 style="text-align:justify">II.3. Un nouveau paradigme m&eacute;thodologique</h3> <p style="text-align:justify">Ainsi l&rsquo;influence de la conception de la comp&eacute;tence &eacute;labor&eacute;e par le monde du travail est manifeste dans la proposition m&eacute;thodologique avanc&eacute;e par <em>Le Cadre</em>, et &agrave; un point tel qu&rsquo;elle permet de voir dans <em>Le Cadre</em> non une reconduction du Communicatif, m&ecirc;me am&eacute;lior&eacute;, non &laquo;&nbsp;la possibilit&eacute; de mettre en &oelig;uvre l&rsquo;approche communicative dans sa version haute&nbsp;&raquo;, &agrave; l&rsquo;instar de Beacco, (2007&nbsp;: 91), mais bien l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;un nouveau paradigme m&eacute;thodologique.</p> <p style="text-align:justify">De fait, en se donnant pour objectif social de r&eacute;f&eacute;rence non plus le touriste fugace aux besoins langagiers r&eacute;duits &agrave; la survie, mais le cadre d&rsquo;entreprise qui doit travailler et vivre &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger sur une longue p&eacute;riode, <em>Le Cadre</em> <em>europ&eacute;en</em> esquisse autour de l&rsquo;action (intellectuelle, langagi&egrave;re et physique) un nouveau paradigme m&eacute;thodologique, d&eacute;nomm&eacute; la Perspective actionnelle et articul&eacute; ainsi&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">Les ressources<sup><a href="#sdfootnote75sym" name="sdfootnote75anc">75</a></sup> constitu&eacute;es par la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement et les comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales, s&rsquo;actualisant dans telle ou telles activit&eacute;(s) langagi&egrave;re(s), sont mobilis&eacute;es &agrave; bon escient (avec plus ou moins d&rsquo;autonomie de la part de l&rsquo;apprenant) par les strat&eacute;gies de l&rsquo;&eacute;nonciateur afin de r&eacute;aliser des t&acirc;ches<sup><a href="#sdfootnote76sym" name="sdfootnote76anc">76</a>-<a href="#sdfootnote77sym" name="sdfootnote77anc">77</a></sup>. De plus, la r&eacute;flexion critique en cours d&rsquo;action et apr&egrave;s action sur ce processus par ce m&ecirc;me &eacute;nonciateur d&eacute;veloppe ses comp&eacute;tences.</p> <p style="text-align:justify">Le sch&eacute;ma suivant r&eacute;capitule les composantes du paradigme actionnel&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify"><img alt="" src="/img/6/images/70-tab3.png" style="display:block; height:385px; margin-left:auto; margin-right:auto; width:510px" /></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12.16px">Ce nouveau paradigme m&eacute;thodologique que permet de mettre au jour l&rsquo;&eacute;clairage du <em>Cadre</em> par la notion humaniste de la comp&eacute;tence issue du monde du travail est bien &laquo;&nbsp;de <strong>type r&eacute;solument actionnel</strong>. Il se trouve centr&eacute; sur la relation entre, d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, les strat&eacute;gies de l&rsquo;acteur elles-m&ecirc;mes li&eacute;es &agrave; ses comp&eacute;tences et &agrave; la perception / repr&eacute;sentation qu&rsquo;il a de la situation o&ugrave; il agit et, d&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, la ou les t&acirc;che(s) &agrave; r&eacute;aliser dans un environnement et des conditions donn&eacute;s.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001 : 19). Ce paradigme actionnel impose de ne pas consid&eacute;rer les savoirs comme des savoirs inertes et il les enracine encore plus fortement que ne le fait l&rsquo;<em>Approche communicative</em> dans l&rsquo;action afin de leur donner du sens. Il se signale d&rsquo;autre part par le d&eacute;placement qu&rsquo;il op&egrave;re de la conception tr&egrave;s socio-linguistique et dans une moindre mesure (inter)culturelle de l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues v&eacute;hicul&eacute;e par l&rsquo;approche communicative vers le (m&eacute;ta)cognitif avec la place centrale accord&eacute;e aux strat&eacute;gies et l&rsquo;importance moindre attribu&eacute;e &agrave; la r&eacute;flexivit&eacute; et vers le psychosocial avec l&rsquo;autonomie (mentionn&eacute;e fugitivement).</span></p> <h2><a name="signet_partieIII"></a>III.&nbsp;O&ugrave; le mod&egrave;le humaniste de la comp&eacute;tence pointe les lacunes &agrave; combler du paradigme actionnel</h2> <h3>III.1.De n&eacute;cessaires d&eacute;veloppements th&eacute;oriques et m&eacute;thodologiques</h3> <p style="text-align:justify">Il convient de rappeler que la Perspective actionnelle est encore largement &agrave; l&rsquo;&eacute;tat embryonnaire (seuls les &eacute;diteurs s&rsquo;y r&eacute;f&egrave;rent comme si elle &eacute;tait pleinement constitu&eacute;e). Aussi, afin de renforcer sa coh&eacute;rence m&eacute;thodologique, est-il n&eacute;cessaire de la doter d&rsquo;une th&eacute;orie du langage, et le d&eacute;veloppement de la linguistique actionnelle peut r&eacute;pondre &agrave; ce besoin. Elle doit de m&ecirc;me &ecirc;tre pourvue d&rsquo;une th&eacute;orie de l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues, et le socioconstructivisme, revisit&eacute;, de Vygostsky, de Bruner peut jouer ce r&ocirc;le. Elle doit, de plus, &ecirc;tre nantie d&rsquo;une th&eacute;orie de la culture renouvel&eacute;e, allant au-del&agrave; de l&rsquo;interculturel, certes utile pour d&eacute;samorcer les chocs culturels passagers et revenir sur l&rsquo;arbitraire de sa propre culture, mais insuffisant pour le vivre/ travailler ensemble sur la longue dur&eacute;e, et le &laquo;&nbsp;co-culturel&nbsp;&raquo; d&eacute;fendu par Puren<sup><a href="#sdfootnote78sym" name="sdfootnote78anc">78</a></sup> semble pouvoir r&eacute;pondre &agrave; ces besoins culturels nouveaux. Parall&egrave;lement au d&eacute;veloppement de ses th&eacute;ories contributoires &ndash; qui ne doit toutefois pas faire oublier la n&eacute;cessaire r&eacute;flexion m&eacute;thodologique afin de reconfigurer les activit&eacute;s d&rsquo;enseignement/ apprentissage en coh&eacute;rence avec ces soubassements th&eacute;oriques, car une m&eacute;thodologie se signale avant tout par les pratiques de classe qu&rsquo;elle met en &oelig;uvre &ndash; , ce dont a besoin la Perspective actionnelle, et la r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la comp&eacute;tence dans le monde du travail dont nous avons longuement d&eacute;velopp&eacute; les caract&eacute;ristiques l&rsquo;a mis en &eacute;vidence, c&rsquo;est de donner corps &agrave; la notion centrale d&rsquo;<strong>acteur social</strong> ou plut&ocirc;t <strong>acteurs sociaux</strong> mobilis&eacute;e par <em>Le Cadre</em>. Cette derni&egrave;re, en effet, impose de d&eacute;passer la notion de locuteur inscrit socialement et la pr&eacute;sente dimension socio-psycho-affective restreinte de l&rsquo;actuelle Perspective actionnelle. Pour ce faire, il faudrait &agrave; la fois accorder plus d&rsquo;importance &agrave; certaines notions d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sentes dans <em>Le Cadre</em>, renforcer leur consistance th&eacute;orique, voire les &eacute;largir, et, de plus, en introduire d&rsquo;autres. Nous allons donc proc&eacute;der dans la section suivante de cet article &agrave; une br&egrave;ve revue de ces notions &agrave; retravailler ou &agrave; introduire, qui seront abord&eacute;es selon leurs solidarit&eacute;s didactiques et non selon un ordre de priorit&eacute; ou d&rsquo;importance.</p> <h3 style="text-align:justify">III.2. Notions &agrave; pr&eacute;ciser, &agrave; revisiter ou &agrave; introduire</h3> <p style="text-align:justify">L&rsquo;acteur social, pour faire face &agrave; des situations impr&eacute;vues (et le langage est le lieu par excellence de l&rsquo;impr&eacute;visible<sup><a href="#sdfootnote79sym" name="sdfootnote79anc">79</a></sup>, sauf cas, dans certaines professions, de scripts langagiers tr&egrave;s contraints), doit mobiliser des strat&eacute;gies afin de g&eacute;rer ses ressources disponibles ou contourner ses manques.</p> <p style="text-align:justify">La notion de strat&eacute;gie, centrale, nous l&rsquo;avons vu, dans le nouveau paradigme actionnel, comporte toutefois des zones d&rsquo;impr&eacute;cisions th&eacute;oriques qu&rsquo;il convient de r&eacute;duire. Les strat&eacute;gies sont-elles int&eacute;gr&eacute;es dans la comp&eacute;tence de communication (position de Rey 2014) ou hors comp&eacute;tence de communication (position de Perrenoud 1997 et des concepteurs du CECRL, qui, nous l&rsquo;avons vu, ancrent les strat&eacute;gies dans les activit&eacute;s langagi&egrave;res)&nbsp;? D&rsquo;autre part, la mobilisation des strat&eacute;gies, dans son fonctionnement, reste largement &agrave; &eacute;tudier, ce que note Rey&nbsp;: &laquo;&nbsp;Il ne suffit pas de faire appara&icirc;tre l&rsquo;exigence de mobilisation &agrave; bon escient au c&oelig;ur d&rsquo;un tr&egrave;s grand nombre d&rsquo;activit&eacute;s scolaires. Il faut encore &eacute;claircir la mani&egrave;re dont les individus comp&eacute;tents mobilisent &agrave; bon escient leurs ressources pour r&eacute;pondre &agrave; des situations nouvelles.&nbsp;&raquo; (2014&nbsp;: 31) et que confirme Perrenoud&nbsp;: &laquo;&nbsp;On a alors besoin d&rsquo;un inventaire des ressources mobilis&eacute;es et d&rsquo;un <em>mod&egrave;le th&eacute;orique</em> de la mobilisation.&nbsp;&raquo; (2000 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1997&nbsp;&ndash; : 24). En effet, par exemple, les strat&eacute;gies interviennent tr&egrave;s vraisemblablement non lin&eacute;airement, &agrave; l&rsquo;inverse de ce que pourrait laisser supposer la pr&eacute;sentation trop cognitiviste qu&rsquo;en donne le <em>Cadre</em> et que nous avons rappel&eacute;e ci-dessus (section II.2.2).</p> <p style="text-align:justify">Se donner, d&rsquo;autre part, pour objectif de former des apprenants de langue &eacute;trang&egrave;re en tant qu&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;acteurs sociaux ayant &agrave; accomplir des t&acirc;ches (qui ne sont pas seulement langagi&egrave;res) [&hellip;]&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 15) implique de revenir sur diverses notions.</p> <p style="text-align:justify">Tout d&rsquo;abord, la notion de motivation revient au premier plan. Elle doit &ecirc;tre mise en relation avec le sens que les apprenants accordent aux activit&eacute;s propos&eacute;es, avec l&rsquo;image de soi<a href="#sdfootnote80sym" name="sdfootnote80anc">80</a> qui se joue dans la possibilit&eacute; ou non de r&eacute;ussir la t&acirc;che demand&eacute;e, tous param&egrave;tres favorables au d&eacute;clenchement du vouloir-agir de l&rsquo;apprenant&nbsp;: &laquo;&nbsp;les deux pr&eacute;dicateurs directs les plus importants de la motivation &agrave; apprendre chez l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve sont la valeur que celui-ci accorde &agrave; la t&acirc;che d&rsquo;apprentissage (valeur per&ccedil;ue, <em>value</em> en anglais) et la perception qu&rsquo;il a de ses chances de r&eacute;ussir la t&acirc;che (esp&eacute;rance de r&eacute;ussite, <em>expectancy</em> en anglais). En bref, u<em>n &eacute;l&egrave;ve ne sera motiv&eacute; &agrave; s&rsquo;engager dans une t&acirc;che d&rsquo;apprentissage que si celle-ci a du sens pour lui et qu&rsquo;il croit en ses chances de la r&eacute;ussir.</em>&nbsp;&raquo; (Bourgeois, 2006&nbsp;: 235). Il faudrait ajouter &agrave; ces facteurs de motivation le plaisir dont Vergnaud rappelait l&rsquo;importance pour le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence (cf. section 1.2.5. de cet article). La motivation, la confiance en soi, l&rsquo;image de soi ainsi que le plaisir signalent l&rsquo;importance &agrave; octroyer aux facteurs affectifs dans l&rsquo;apprentissage des langues&nbsp;: &laquo;&nbsp;Cognitive factors are thus not the only ones that matter in second language learning. As Stern (1983&nbsp;: 386) points out, the affective component contributes at least as much as and often more to language learning than the cognitive skills represented by aptitude assessment.&nbsp;&raquo; (Kohonen, 1992&nbsp;: 23).</p> <p style="text-align:justify">Ensuite, l&rsquo;autonomie doit &ecirc;tre &eacute;largie &agrave; la notion d&rsquo;apprenance introduite par Carr&eacute; et qu&rsquo;il d&eacute;finit ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;Attitude d&rsquo;ouverture, de r&eacute;ceptivit&eacute;, mais aussi de recherche et de cr&eacute;ation des occasions d&rsquo;apprendre, l&rsquo;apprenance recouvre &agrave; la fois la posture mentale, la capacit&eacute; et le d&eacute;sir de tirer de ses environnements les ressources n&eacute;cessaires au d&eacute;veloppement des connaissances, habilet&eacute;s, comportements nouveaux ou &agrave; la modification des anciens.&nbsp;&raquo; (2005&nbsp;: 109). De plus, l&rsquo;autonomie ne peut &ecirc;tre limit&eacute;e &agrave; sa conception individuelle, mais doit &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e sous sa forme collective (cf. Puren, 2010), n&eacute;cessaire en particulier &agrave; la r&eacute;alisation des projets<sup><a href="#sdfootnote81sym" name="sdfootnote81anc">81</a></sup> &ndash; l&rsquo;une des formes de concr&eacute;tisation m&eacute;thodologique de la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement, l&rsquo;autre &eacute;tant la t&acirc;che.</p> <p style="text-align:justify">Former des &laquo;&nbsp;acteurs sociaux&raquo; (<em>CECRL</em>, 2001&nbsp;: 15) n&eacute;cessite par ailleurs d&rsquo;introduire d&rsquo;autres notions &agrave; l&rsquo;ensemble conceptuel d&eacute;j&agrave; &eacute;tabli.</p> <p style="text-align:justify">Tout d&rsquo;abord, le savoir-coop&eacute;rer, dans le sens o&ugrave; le Boterf le con&ccedil;oit (cf. point 1.2.2. de cet article), n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;apprentissage des langues, &agrave; l&rsquo;ex&eacute;cution des t&acirc;ches et des projets, doit &ecirc;tre conceptualis&eacute; dans le cadre de l&rsquo;enseignement/ apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re, adapt&eacute; &agrave; ses sp&eacute;cificit&eacute;s et d&eacute;clin&eacute; dans ses modalit&eacute;s d&rsquo;enseignement.</p> <p style="text-align:justify">Puis, la r&eacute;flexivit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire le &laquo;&nbsp;savoir-analyser&nbsp;&raquo; (Altet, 1996) sa pratique, ses finalit&eacute;s, son d&eacute;roulement, sa pertinence&nbsp;(&laquo;&nbsp;La pratique r&eacute;flexive postule implicitement que l&rsquo;action fait l&rsquo;objet d&rsquo;une repr&eacute;sentation. L&rsquo;acteur est suppos&eacute; savoir ce qu&rsquo;il fait, il peut donc s&rsquo;interroger sur les mobiles, les modalit&eacute;s et les effets de son action.&nbsp;&raquo; [Perrenoud, 2001&nbsp;: 131]), doit figurer dans l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues puisqu&rsquo;elle est n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;&eacute;volution de la comp&eacute;tence, parce qu&rsquo;elle permet &agrave; l&rsquo;apprenant d&rsquo;am&eacute;liorer son apprentissage. L&agrave; encore, la r&eacute;flexivit&eacute; doit faire l&rsquo;objet d&rsquo;une r&eacute;flexion attentive aux particularit&eacute;s de l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res.</p> <p style="text-align:justify">Ensuite, il convient de s&rsquo;interroger sur l&rsquo;importance &agrave; accorder &agrave; l&rsquo;&eacute;thique dans l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res, en relation en particulier avec le travail collectif, en lien aussi avec la question du plagiat, une pratique trop courante actuellement parce que facilit&eacute;e par Internet, et une pratique per&ccedil;ue diff&eacute;remment selon les cultures d&rsquo;appartenance des apprenants (et des enseignants).</p> <p style="text-align:justify">De plus, &agrave; tous les savoirs/ savoir-faire/ savoir-&ecirc;tre que nous avons &eacute;num&eacute;r&eacute;s dans cet article, peut en &ecirc;tre ajout&eacute; un autre : le savoir s&rsquo;opposer aux autres, n&eacute;cessaire dans les moments collectifs d&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue et indispensable dans la vie professionnelle. Se demander comment concr&eacute;tiser m&eacute;thodologiquement ce savoir s&rsquo;opposer n&rsquo;est pas perte de temps, car le savoir s&rsquo;opposer permet de confronter ses id&eacute;es, de les faire &eacute;voluer et aussi de d&eacute;velopper les moyens de r&eacute;sister &agrave; des injonctions contraires &agrave; ses buts, &agrave; ses valeurs &eacute;thiques, des moyens dont l&rsquo;exercice ne se limite pas &agrave; la classe, mais qui trouvent aussi un champ d&rsquo;application dans le milieu professionnel.<sup><a href="#sdfootnote82sym" name="sdfootnote82anc">82</a></sup></p> <p style="text-align:justify">Enfin, former des acteurs sociaux impose imp&eacute;rativement de r&eacute;fl&eacute;chir au pouvoir d&rsquo;agir des apprenants (le pouvoir d&rsquo;agir ne se limite pas aux enseignants). Cette question remet au premier plan la p&eacute;dagogie humaniste (Dewey<sup><a href="#sdfootnote83sym" name="sdfootnote83anc">83</a></sup>, Rogers<sup><a href="#sdfootnote84sym" name="sdfootnote84anc">84</a></sup>, Freinet<sup><a href="#sdfootnote85sym" name="sdfootnote85anc">85</a></sup>&hellip;), centr&eacute;e sur l&rsquo;apprenant, sur le groupe, ses besoins, ses affects, contr&ocirc;l&eacute;e par une &eacute;valuation formative attentive aux d&eacute;veloppements des apprentissages.</p> <h2 style="text-align:justify">Conclusion</h2> <p style="text-align:justify">La Perspective actionnelle enrichie des notions v&eacute;hicul&eacute;es par la version humaniste de la comp&eacute;tence d&eacute;velopp&eacute;e par le monde du travail, enrichie des propositions apport&eacute;es par certains des articles de ce num&eacute;ro de la revue des <em>Travaux de didactique du fran&ccedil;ais de langue &eacute;trang&egrave;re</em> et par les apports des divers didacticiens qui &oelig;uvrent au d&eacute;veloppement de la Perspective actionnelle, pourra esp&eacute;rer &eacute;chapper au reproche que l&rsquo;on fait &agrave; l&rsquo;approche par comp&eacute;tences (une m&eacute;thodologie qui entretient un air de famille prononc&eacute; avec la Perspective actionnelle )&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;APC s&rsquo;inspire d&rsquo;une conception de l&rsquo;apprentissage et de l&rsquo;&eacute;ducation qui vise avant tout la rentabilit&eacute; et emprunte largement &agrave; l&rsquo;id&eacute;ologie du monde industriel. Elle recourt &agrave; la &laquo;&nbsp;mod&eacute;lisation&nbsp;&raquo; de la pens&eacute;e et des comportements et n&eacute;glige des vis&eacute;es plus larges sur les plans culturel et social ou encore, les r&eacute;duit &agrave; des comportements observables.&nbsp;&raquo; (Boutin, Julien, 2000&nbsp;: 70). S&rsquo;opposant nettement &agrave; une conception n&eacute;o-lib&eacute;rale de l&rsquo;enseignement plus pr&eacute;occup&eacute;e des r&eacute;sultats &agrave; atteindre (restreints &agrave; ceux qu&rsquo;elle juge pertinents pour les march&eacute;s du travail) que de la mani&egrave;re de les atteindre, la Perspective actionnelle, sans aucunement d&eacute;laisser la ma&icirc;trise des savoirs/ savoir-faire/ &ecirc;tre langagiers et culturels, affichera alors nettement son approche humaniste de l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues et pourra ainsi s&rsquo;attacher &agrave; concr&eacute;tiser l&rsquo;un des objectifs du Conseil de l&rsquo;Europe qui est de : &laquo;&nbsp;Promouvoir des m&eacute;thodes d&rsquo;enseignement des langues vivantes qui renforcent l&rsquo;ind&eacute;pendance de la pens&eacute;e, du jugement et de l&rsquo;action combin&eacute;e &agrave; la responsabilit&eacute; et aux savoir-faire sociaux.&nbsp;&raquo; (<em>CECR</em>L, 2001&nbsp;: 11).</p> <h2>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h2> <p style="text-align:justify">Allal, L., 2002, &laquo;&nbsp;Acquisition et &eacute;valuation des comp&eacute;tences en situation scolaire&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>in L&rsquo;&eacute;nigme de la comp&eacute;tence en &eacute;ducation</em>, Eds Dolz, Ollagnier, Bruxelles&nbsp;: De Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Altet, M., 1996, &laquo;&nbsp;Les comp&eacute;tences de l&rsquo;enseignant professionnel. Entre savoirs, sch&egrave;mes d&rsquo;action et adaptation&nbsp;: le savoir-analyser&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Paquay, L., Altet, M., Charlier, E., Perrenoud, Ph.,&nbsp;<em>Former des enseignants professionnels. Quelles strat&eacute;gies&nbsp;? Quelles comp&eacute;tences&nbsp;?</em>, Bruxelles&nbsp;: De Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Aubert, N., Gaul&eacute;jac, (de), V., 2007,&nbsp;<em>Le co&ucirc;t de l&rsquo;excellence</em>, Paris&nbsp;: &Eacute;ditions du Seuil.</p> <p style="text-align:justify">Beacco, J.C., 2007,&nbsp;<em>L&rsquo;approche par comp&eacute;tences dans l&rsquo;enseignement des langues</em>, Paris&nbsp;: Didier.</p> <p style="text-align:justify">Bourgeois E., 2006, &laquo;&nbsp;La motivation &agrave; apprendre&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Bourgeois E., Chapelle G., (dir.),&nbsp;<em>Apprendre et faire apprendre</em>, Paris&nbsp;: Presses Universitaires de France.</p> <p style="text-align:justify">Boutet, J., 2005, &laquo;&nbsp;Genres de discours et activit&eacute;s de travail&nbsp;&raquo;, in Filliettaz, L., Bronckart, J.P., (Eds),&nbsp;<em>L&rsquo;analyse des actions et des discours en situation de travail</em>, Louvain la neuve&nbsp;: Peeters.</p> <p style="text-align:justify">Boutin G., Julien, L., 2000,&nbsp;<em>L&rsquo;obsession des comp&eacute;tences</em>, Qu&eacute;bec&nbsp;: &Eacute;ditions nouvelles.</p> <p style="text-align:justify">Bronckart J-P &amp; Dolz J. , &laquo;&nbsp;La notion de comp&eacute;tence&nbsp;: quelle pertinence pour l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;apprentissage des actions langagi&egrave;res&nbsp;?&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>in L&rsquo;&eacute;nigme de la comp&eacute;tence en &eacute;ducation</em>, De Boeck&nbsp;: 2002.</p> <p style="text-align:justify">Canale M., Swain M., 1979, &ldquo;Theoretical bases of communicative&nbsp;approaches to second language teaching and testing&rdquo;,&nbsp;<em>Applied Linguistics</em>, Vol.I, 1.</p> <p style="text-align:justify">Carr&eacute;, Ph., 2005,&nbsp;<em>L&rsquo;Apprenance</em>, Paris&nbsp;: Dunod.</p> <p style="text-align:justify">Castells, M., 1998,&nbsp;<em>La soci&eacute;t&eacute; en r&eacute;seaux</em>, Paris&nbsp;: Fayard.</p> <p style="text-align:justify">Chomsky N., 1971,&nbsp;<em>Aspects de la th&eacute;orie syntaxique</em>, Paris&nbsp;: &Eacute;ditions du Seuil.</p> <p style="text-align:justify">Clot, Y., 1999,&nbsp;<em>La fonction psychologique du travail</em>, Paris&nbsp;: PUF.</p> <p style="text-align:justify">Clot, Y., 2008,&nbsp;<em>Travail et pouvoir &agrave; agir</em>, Paris&nbsp;: PUF.</p> <p style="text-align:justify">Clot, Y., Gollac, M., 2014,&nbsp;<em>Le travail peut-il devenir supportable&nbsp;?</em>, Paris&nbsp;: A. Colin.</p> <p style="text-align:justify">Conseil de l&rsquo;Europe, 2001,&nbsp;<em>Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues</em>, Didier.</p> <p style="text-align:justify">Coste, D., Courtillon, J., Frenczi, V., Martins-Baltar, M., Papo, E., 1976,&nbsp;<em>Un niveau-seuil</em>, Conseil de l&rsquo;Europe.</p> <p style="text-align:justify">Crahay, M., Forget, A., &laquo;&nbsp;Changements curriculaires&nbsp;: quelle est l&rsquo;influence de l&rsquo;&eacute;conomique et du politique&nbsp;?&nbsp;&raquo; in Curriculum, enseignement et pilotage, Bruxelles&nbsp;: De Boeck, 2006.</p> <p style="text-align:justify">Danvers, F., 1992,&nbsp;<em>700 Mots-clefs pour l&rsquo;&eacute;ducation</em>, Lille&nbsp;: P.U. de Lille</p> <p style="text-align:justify">Dejours, C., 1998,&nbsp;<em>Souffrance en France</em>, Paris&nbsp;: &Eacute;ditions du Seuil.</p> <p style="text-align:justify">Demeuse, M., Strauven, C., 2013 (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 200-),&nbsp;<em>D&eacute;velopper un curriculum d&rsquo;enseignement ou de formation</em>, Bruxelles&nbsp;: de Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Ellis, R., 2003,&nbsp;<em>Task-based Language Learning and Teaching</em>, Oxford University Press</p> <p style="text-align:justify">Filliettaz L., 2002,&nbsp;<em>La parole en action</em>, Qu&eacute;bec&nbsp;: &Eacute;ditions Nota Bene.</p> <p style="text-align:justify">Giordan, A., 1998,&nbsp;<em>Apprendre&nbsp;!</em>, Paris&nbsp;: Belin.</p> <p style="text-align:justify">Girard, D., juin 1969, &laquo;&nbsp;Une classe de langue fran&ccedil;aise aux d&eacute;butants&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Le fran&ccedil;ais dans le monde</em>, n&deg;65.</p> <p style="text-align:justify">Hillau, B., 1994, &laquo;&nbsp;De l&rsquo;intelligence op&eacute;ratoire &agrave; l&rsquo;historicit&eacute; du sujet&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Minet, Parlier, de Witte,&nbsp;<em>La comp&eacute;tence, Mythe, construction ou r&eacute;alit&eacute;</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</p> <p style="text-align:justify">Hirtt, N., sept. 2009, &laquo;&nbsp;L&rsquo;approche par comp&eacute;tences&nbsp;: une mystification p&eacute;dagogique&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in L&rsquo;&eacute;cole d&eacute;mocratique</em>, n&deg;39.</p> <p style="text-align:justify">Holec, H., 1979,&nbsp;<em>Autonomie et apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res</em>, Centre de Recherche et d&rsquo;Applications P&eacute;dagogiques en Langues (C.R.A.P.E.L.), Nancy.</p> <p style="text-align:justify">Jonnaert, Ph., 2009,&nbsp;<em>Comp&eacute;tences et socioconstructivisme</em>, Bruxelles&nbsp;: de Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Kohonen, V., 1992, &laquo;&nbsp;Experiential language learning&nbsp;: second language learning as cooperative learner education&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Nunan, D.,&nbsp;<em>Collaborative Language Learning and Teaching</em>,&nbsp;Cambridge&nbsp;: Cambridge University Press.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 1994,&nbsp;<em>De la comp&eacute;tence, Essai sur un attracteur &eacute;trange</em>, Paris&nbsp;: Les &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 2002 (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1997),&nbsp;<em>D&eacute;velopper la comp&eacute;tence des professionnels</em>, Paris&nbsp;: Les &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 2010a (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1997),&nbsp;<em>Comp&eacute;tence et navigation professionnelle</em>. Paris&nbsp;: Les &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 2010b (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 2008),&nbsp;<em>Repenser la comp&eacute;tence</em>, Paris&nbsp;: Eyrolles/ &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 2011 (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 1998),&nbsp;<em>Ing&eacute;nierie et &eacute;valuation des comp&eacute;tences</em>, Paris&nbsp;: Eyrolles.</p> <p style="text-align:justify">Le Boterf, G., 2013 (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 2000),&nbsp;<em>Construire les comp&eacute;tences individuelles et collectives</em>, Paris&nbsp;: Eyrolles/ &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</p> <p style="text-align:justify">Leplat, J., 1991, &laquo;&nbsp;Comp&eacute;tence et ergonomie&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Amalberti, R., de Montmollin, M., Theureau, J.,&nbsp;<em>Mod&egrave;les en analyse du travail</em>, Li&egrave;ge&nbsp;: Mardaga.</p> <p style="text-align:justify">L&eacute;vy-Leboyer C, 2009,&nbsp;<em>La gestion des comp&eacute;tences</em>, Paris&nbsp;: Eyrolles &minus; &Eacute;ditions d&rsquo;organisation.</p> <p style="text-align:justify">Lichtenberger, 1999,&nbsp;&laquo; La comp&eacute;tence comme prise de responsabilit&eacute;&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in Entreprises et comp&eacute;tences&nbsp;: le sens des &eacute;volutions</em>, Club Crin,&nbsp;<em>&Eacute;volutions du travail face aux mutations technologiques</em>, &Eacute;CRIN, 1999.</p> <p style="text-align:justify">Little, D., 1996, &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence strat&eacute;gique examin&eacute;e par rapport &agrave; la ma&icirc;trise strat&eacute;gique du processus d&rsquo;apprentissage des langues&nbsp;&raquo;, in Strat&eacute;gies dans l&rsquo;apprentissage et l&rsquo;usage des langues vivantes, Strasbourg&nbsp;: &Eacute;ditions du Conseil de l&rsquo;Europe.</p> <p style="text-align:justify">Masciotra, R., Morel, 2008,&nbsp;<em>Enaction. Apprendre et enseigner en situation</em>, Bruxelles&nbsp;: De Boeck.&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">Migeot, F., 2015, &laquo;&nbsp;Cadre commun (CECRL) avec photo de famille (ERT, CCE, OCDE &hellip;) et langue de coton&nbsp;&raquo;, Travail de Didactique du FLE, Montpellier.</p> <p style="text-align:justify">Miled, M., 2005, &laquo;&nbsp;Un cadre conceptuel pour l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un curriculum selon l&rsquo;approche par les comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in La refonte de la p&eacute;dagogie en Alg&eacute;rie</em>, Bureau International de l&rsquo;&eacute;ducation, Unesco. Minist&egrave;re de l&rsquo;&eacute;ducation nationale, Alg&eacute;rie, p.125 &ndash; 136.</p> <p style="text-align:justify">Minet, F., 1995,&nbsp;<em>L&rsquo;analyse de l&rsquo;activit&eacute; et la formation des comp&eacute;tences</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">Montmollin, (de), M., 2001 (1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d 1996), &laquo;&nbsp;Savoir travailler. Le point de vue de l&rsquo;ergonome,&nbsp;<em>in Savoirs th&eacute;oriques et savoirs d&rsquo;action</em>&nbsp;&raquo;, ss la direction de J.M. Barbier, Paris&nbsp;: P.U.F.</p> <p style="text-align:justify">Oiry E., 2003,&nbsp;<em>De la qualification &agrave; la comp&eacute;tence. Rupture ou continuit&eacute;&nbsp;?</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</p> <p style="text-align:justify">Parlier M., 1994, La comp&eacute;tence au service d&rsquo;objectifs de gestion,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Minet F., Parlier M, Witte S., de, (dir.),&nbsp;<em>La comp&eacute;tence, Mythe, construction ou r&eacute;alit&eacute;</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</p> <p style="text-align:justify">Pastr&eacute; P., 2011,&nbsp;<em>La didactique professionnelle</em>, Paris&nbsp;: Presses Universitaires de France.</p> <p style="text-align:justify">Pastr&eacute;, P. 1999. &laquo;&nbsp;Le r&ocirc;le de l&rsquo;analyse de l&rsquo;activit&eacute; dans le d&eacute;veloppement des comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Entreprises et comp&eacute;tences&nbsp;: le sens des &eacute;volutions</em>, Les cahiers du Club Crin, / Ecrin.</p> <p style="text-align:justify">Perrenoud, Ph., 1997,&nbsp;<em>Construire des comp&eacute;tences d&egrave;s l&rsquo;&eacute;cole</em>, Paris&nbsp;: E.S.F.</p> <p style="text-align:justify">Perrenoud, Ph., 2001,&nbsp;<em>D&eacute;velopper la pratique r&eacute;flexive dans le m&eacute;tier d&rsquo;enseignant</em>, Paris&nbsp;: ESF.</p> <p style="text-align:justify">Perrenoud, Ph., 2002, &laquo;&nbsp;D&rsquo;une m&eacute;taphore &agrave; l&rsquo;autre&nbsp;: transf&eacute;rer ou mobiliser ses connaissances,&nbsp;<em>in L&rsquo;&eacute;nigme de la comp&eacute;tence en &eacute;ducation</em>, Eds Dolz, Ollagnier, Bruxelles&nbsp;: De Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Puren, C., juil. / ao&ucirc;t/ sept. 2002, &laquo;&nbsp;Perspectives actionnelles et perspectives culturelles en didactique des langues-cultures&nbsp;: vers une perspective co-actionnelle et co-culturelle&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in Les langues modernes</em>, n&deg;3.</p> <p style="text-align:justify">Puren, C., 2009, &laquo;&nbsp;Les implications de la perspective de l&rsquo;agir social sur la gestion des connaissances en classe de langue-culture&nbsp;: de la comp&eacute;tence communicative &agrave; la comp&eacute;tence informationnelle&nbsp;&raquo; et accessible au lien suivant&nbsp;:&nbsp;<a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux-liste-et-liens/2009c">http&nbsp;://www.christianpuren.com/mes-travaux-liste-et-liens/2009 c</a></p> <p style="text-align:justify">Puren, C., 2010, &laquo;&nbsp;L&#39;autonomie dans la nouvelle perspective actionnelle: une probl&eacute;matique &agrave; reconsid&eacute;rer&nbsp;&raquo;,&nbsp;<a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2010f/">http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2010f/</a></p> <p style="text-align:justify">Rey, B., 1996,&nbsp;<em>Les comp&eacute;tences transversales en question</em>, Paris&nbsp;: ESF &eacute;diteur.</p> <p style="text-align:justify">Rey, B., 2014,&nbsp;<em>La notion de comp&eacute;tence en &eacute;ducation et en formation</em>, Bruxelles&nbsp;: de Boeck</p> <p style="text-align:justify">Richer, J.J., 2012,&nbsp;<em>La didactique des langues interrog&eacute;e par les comp&eacute;tences</em>, Bruxelles&nbsp;: E.M.E.</p> <p style="text-align:justify">Richterich, R., 1985,&nbsp;<em>Besoins langagiers et objectifs d&rsquo;apprentissage</em>, Paris&nbsp;: Hachette.</p> <p style="text-align:justify">Roegiers, X., 2000,&nbsp;<em>Une p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration</em>, De Boeck Universit&eacute;.</p> <p style="text-align:justify">Roegiers, Xa., 2010,&nbsp;<em>La p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration</em>, de Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Roulet E., 1999,&nbsp;<em>La description de l&rsquo;organisation du discours</em>, Paris&nbsp;: Didier.</p> <p style="text-align:justify">Scallon, G&eacute;rard, 2004,&nbsp;<em>L&rsquo;&eacute;valuation des apprentissages dans une approche par comp&eacute;tences</em>, Bruxelles&nbsp;: De Boeck.</p> <p style="text-align:justify">Sch&ouml;n D., 1994,&nbsp;<em>Le praticien r&eacute;flexif. &Agrave; la recherche du savoir cach&eacute; dans l&rsquo;agir professionnel,</em>&nbsp;Montr&eacute;al&nbsp;: Les &Eacute;ditions Logiques.</p> <p style="text-align:justify">Stern, H.H., 1983,&nbsp;<em>Fundamental Concepts of Language Teaching</em>, Oxford : Oxford University Press.</p> <p style="text-align:justify">Suchman, L.A., 1987,&nbsp;<em>Plans and Situated Actions.&nbsp;</em><em>The Problem of Human-Machine Communication</em>, Cambridge, Cambridge University Press.</p> <p style="text-align:justify">Tardif J., 1997, P<em>our un enseignement strat&eacute;gique</em>, Montr&eacute;al&nbsp;: Les &Eacute;ditions Logiques.</p> <p style="text-align:justify">Tardif J., 2006, L&rsquo;&eacute;valuation des comp&eacute;tences, Montr&eacute;al&nbsp;: Ch&eacute;neli&egrave;re &Eacute;ducation.</p> <p style="text-align:justify">Terssac&nbsp;; de, G., 2011,&nbsp;(1<sup>re</sup>&nbsp;&eacute;d. 19963), &laquo;&nbsp;Savoirs, comp&eacute;tences et travail&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in Savoirs th&eacute;oriques et savoirs d&rsquo;action,</em>&nbsp;ss la dir. de J.M. Barbier, Paris&nbsp;: P.U.F.</p> <p style="text-align:justify">Vergnaud 1999 &laquo;&nbsp;La forme op&eacute;ratoire de la comp&eacute;tence&nbsp;: un beau sujet de recherche fondamentale et appliqu&eacute;e&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in Entreprises et comp&eacute;tences&nbsp;: le sens des &eacute;volutions</em>, Cahiers du Club Crin.</p> <p style="text-align:justify">Vernant D., 1997,&nbsp;<em>Du discours &agrave; l&rsquo;action</em>, Paris&nbsp;: Presses Universitaires de France.</p> <p style="text-align:justify">Wenger, E., 1999,&nbsp;<em>Communities of Practice&nbsp;; Learning, Meaning and Identity</em>, Cambridge, Cambridge University Press.</p> <p style="text-align:justify">Witte, (de), S., 1994. &laquo;&nbsp;La notion de comp&eacute;tence, probl&egrave;mes d&rsquo;approche&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>in La comp&eacute;tence, mythe , construction ou r&eacute;alit&eacute;</em>,&nbsp;<em>in</em>&nbsp;Minet, Parlier, de Witte,&nbsp;<em>La comp&eacute;tence, Mythe, construction ou r&eacute;alit&eacute;</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</p> <p style="text-align:justify">Zarifian, Ph., 1994,&nbsp;<em>Comp&eacute;tences et organisation qualifiante en milieu industriel</em>&nbsp;i<em>n</em>&nbsp;Minet, Parlier, de Witte,&nbsp;<em>La comp&eacute;tence, Mythe, construction ou r&eacute;alit&eacute;</em>, Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</p> <p style="text-align:justify">Zarifian, Ph., 2001,&nbsp;<em>Objectif comp&eacute;tence</em>, Paris&nbsp;: &Eacute;ditions Liaisons.</p> <p style="text-align:justify">Zarifian, Ph., 2003,&nbsp;<em>&Agrave; quoi sert le travail&nbsp;?</em>, Toulouse&nbsp;: La Dispute.</p> <p style="text-align:justify">Zarifian Ph., 2005,&nbsp;<em>Comp&eacute;tences et strat&eacute;gies d&rsquo;entreprise</em>, Paris&nbsp;: &Eacute;ditions Liaisons.</p> <p style="text-align:justify">Zarifian, Ph., 2009,&nbsp;<em>Le travail et la comp&eacute;tence&nbsp;: entre puissance et contr&ocirc;le</em>, Paris&nbsp;: P.U.F.</p> <hr /> <h2 style="text-align:justify">Notes</h2> <div style="text-align:justify"> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a> &laquo;&nbsp;Une &eacute;conomie globale [&hellip;]&nbsp;: c&rsquo;est une &eacute;conomie capable de fonctionner comme unit&eacute; en temps r&eacute;el &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle plan&eacute;taire.&nbsp;&raquo; (Castells, 1998&nbsp;: 121).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a> Zarifian souligne la mont&eacute;e en puissance de la logique de service dans le secteur &eacute;conomique&nbsp;: &laquo;&nbsp;Si l&rsquo;on regarde maintenant la logique des innovations, on s&rsquo;aper&ccedil;oit qu&rsquo;elles deviennent de plus en plus des innovations de services, dont la technologie n&rsquo;est plus que le support. On n&rsquo;attire plus le client avec de beaux produits et un bel &eacute;talage, pour l&rsquo;achat d&rsquo;un jour, comme sur un march&eacute; du dimanche. On les attire par des services nouveaux qui les captent et les retiennent dans les filets de la firme.&nbsp;&raquo; (2005&nbsp;: 171).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a> Ce que Zarifian appelle l&rsquo;&laquo;&nbsp;&eacute;v&eacute;nement&nbsp;&raquo;&nbsp;: &laquo;&nbsp;On entend ici par <em>&eacute;v&eacute;nement</em> ce qui se produit de mani&egrave;re partiellement impr&eacute;vue, surprenante, venant perturber le d&eacute;roulement du syst&egrave;me normal de production. Ces &eacute;v&eacute;nements [&hellip;], ce sont les pannes, les d&eacute;rives qualit&eacute;s, les mati&egrave;res manquantes, les changements impr&eacute;vus de programme de fabrication, une demande impromptue d&rsquo;un client, etc. Bref, tout ce qu&rsquo;on appelle des al&eacute;as.&nbsp;&raquo; (2001 : 36).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a> &laquo;&nbsp;les syst&egrave;mes techniques, en devenant hautement int&eacute;gr&eacute;s, deviennent vuln&eacute;rables et [&hellip;] les syst&egrave;mes op&eacute;rationnels, en &eacute;tant plus d&eacute;centralis&eacute;s, accroissent les risques de fragilit&eacute; ou d&rsquo;incoh&eacute;rence.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 1994&nbsp;: 28).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a> Le monde du travail s&rsquo;est en effet tourn&eacute; non vers le d&eacute;veloppement sociolinguistique qu&rsquo;a donn&eacute;, de la comp&eacute;tence, Hymes, mais vers le concept de comp&eacute;tence de Chomsky entendu comme capacit&eacute; de cr&eacute;ation face &agrave; l&rsquo;inattendu des situations langagi&egrave;res, ainsi que le confirme Parlier&nbsp;: &laquo; (Avec la comp&eacute;tence de Chomsky, <em>j&rsquo;ajoute</em>) Il ne s&rsquo;agit donc pas de reproduire des conduites apprises mais de cr&eacute;er en permanence de nouveaux &laquo;&nbsp;comportements linguistiques&nbsp;&raquo;. <strong>L&rsquo;aspect remarquable de cette approche est pr&eacute;cis&eacute;ment cette valeur adaptative de la comp&eacute;tence. Cette distinction nous para&icirc;t tout aussi pertinente en Gestion des ressources humaines qu&rsquo;en linguistique et l&rsquo;on peut la transposer sans h&eacute;sitation</strong>&nbsp;: la performance est une expression de la comp&eacute;tence.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 98, <em>je souligne</em>).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a> Chomsky dans <em>Aspects de la th&eacute;orie syntaxique</em> (1965, trad. Fr. 1971) met l&rsquo;accent sur l&rsquo;&laquo;&nbsp;aspect cr&eacute;ateur de l&rsquo;acte linguistique&nbsp;&raquo; (1971&nbsp;: 17) en introduisant le concept de <em>comp&eacute;tence</em> ou &laquo;&nbsp;syst&egrave;me sous-jacent de r&egrave;gles qui a &eacute;t&eacute; int&eacute;rioris&eacute; par le locuteur-auditeur et qu&rsquo;il met en usage dans sa performance effective.&nbsp;&raquo; (1971&nbsp;: 13). Ce syst&egrave;me int&eacute;rioris&eacute; permet d&rsquo;expliquer le fait qu&rsquo;avec un nombre fini d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments langagiers l&rsquo;&ecirc;tre humain peut engendrer un nombre infini de phrases et s&rsquo;adapter &agrave; des situations d&rsquo;interlocution toujours renouvel&eacute;es&nbsp;: &laquo;&nbsp;C&rsquo;est une propri&eacute;t&eacute; essentielle du langage que de nous fournir le moyen d&rsquo;exprimer un nombre ind&eacute;fini de pens&eacute;es et de r&eacute;agir de fa&ccedil;on appropri&eacute;e dans une s&eacute;rie ind&eacute;finie de situations nouvelles [...].&nbsp;&raquo; (1971&nbsp;: 16).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a> &laquo;&nbsp;Leur objectif (des recherches am&eacute;ricaines en psychologie diff&eacute;rentielle dans les organisations industrielles, <em>j&rsquo;ajoute</em>) &eacute;tait d&rsquo;identifier chez les individus les param&egrave;tres influen&ccedil;ant les performances dans le travail.&nbsp;&raquo; (Oiry, 2003&nbsp;: 53).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a> &laquo;&nbsp;Cette vision (celle de la comp&eacute;tence professionnelle, <em>j&rsquo;ajoute</em>) est essentiellement instrumentaliste&nbsp;; en effet, l&rsquo;entreprise voit dans l&rsquo;acquisition de comp&eacute;tences un outil au service de sa productivit&eacute;, de sa comp&eacute;titivit&eacute; et du d&eacute;veloppement de l&rsquo;employabilit&eacute; de son personnel.&nbsp;&raquo; Demeuse, Strauven, (2013&nbsp;&ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2006&nbsp;&minus;&nbsp;: 8).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a> Cette orientation humaniste est singuli&egrave;rement oubli&eacute;e des contempteurs de la comp&eacute;tence, tel Migeot qui &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ainsi, derri&egrave;re des &laquo;&nbsp;besoins&nbsp;&raquo; (langagiers) qu&rsquo;on veut pr&eacute;senter comme &eacute;tant ceux de l&rsquo;individu vont, en fait, tr&egrave;s vite se profiler les besoins de l&rsquo;&eacute;conomie et du march&eacute;. Ces &laquo;&nbsp;besoins&nbsp;&raquo; suppos&eacute;s satisfaire l&rsquo;&eacute;panouissement des citoyens, sont en fait impos&eacute;s par le march&eacute; et par la mobilit&eacute; qu&rsquo;il impose, au sein de l&rsquo;Europe, &agrave; un individu somm&eacute; de s&rsquo;y plier pour pr&eacute;server ses chances de tenter d&rsquo;y trouver un emploi et somm&eacute; simultan&eacute;ment de s&rsquo;adapter et de se soumettre au conditionnement qui lui est impos&eacute; en douceur par les <em>experts</em> pour son &laquo;&nbsp;&eacute;panouissement&nbsp;&raquo;, mais en fait pour sa meilleure adaptation aux valeurs de l&rsquo;&eacute;conomie n&eacute;o-lib&eacute;rale.&nbsp;&raquo; (ici m&ecirc;me), tel Hirtt qui affirme que&nbsp;: &laquo;&nbsp;D&egrave;s que l&rsquo;on gratte un peu le discours romantique de certains p&eacute;dagogues, l&rsquo;approche par comp&eacute;tences se d&eacute;voile pour ce qu&rsquo;elle est&nbsp;: une conception de l&rsquo;&eacute;ducation enti&egrave;rement vou&eacute;e &agrave; faire de l&rsquo;&eacute;cole un instrument docile au service de la rentabilit&eacute; et du profit.&nbsp;&raquo; (2009&nbsp;; 36). Ces d&eacute;tracteurs de la comp&eacute;tence se contentent de poser l&rsquo;&eacute;quivalence&nbsp;: comp&eacute;tence = n&eacute;o-lib&eacute;ralisme, pour condamner l&rsquo;approche par comp&eacute;tences sans plus d&rsquo;examen, sans tenir compte du fait que &laquo;&nbsp;ces caract&eacute;ristiques (culture du r&eacute;sultat/ manifestation de l&rsquo;exercice du pouvoir etc.) rel&egrave;vent de la comp&eacute;tence telle qu&rsquo;elle est apparue dans les r&eacute;f&eacute;rentiels et dans le monde de l&rsquo;entreprise. Il n&rsquo;est pas certain que la notion conserve ces traits n&eacute;gatifs dans d&rsquo;autres champs de pratiques et, par exemple, lorsqu&rsquo;on examine l&rsquo;usage qui en est fait dans le champ de l&rsquo;enseignement et de l&rsquo;&eacute;ducation. C&rsquo;est l&agrave; une distinction que refusent de faire beaucoup de commentateurs qui, ayant relev&eacute; que la notion de comp&eacute;tence a son origine dans le monde de l&rsquo;entreprise priv&eacute;e et est un outil au service de l&rsquo;&eacute;conomie lib&eacute;rale, consid&egrave;rent qu&rsquo;elle est d&eacute;finitivement frapp&eacute;e d&rsquo;opprobre dans tous les domaines.&nbsp;&raquo; (Rey, 2014&nbsp;: 24/25), et sans vraiment &eacute;tudier les apports que cette notion pourrait repr&eacute;senter, notamment dans la didactique des langues.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a> Bronckart et Dolz, se positionnant dans le domaine &eacute;ducatif, reprennent cette distinction entre les deux aspects de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;mergence de la logique des comp&eacute;tences peut sembler s&rsquo;inscrire dans ce mouvement permanent d&rsquo;adaptation, en ce qu&rsquo;elle propose une appr&eacute;hension des capacit&eacute;s des apprenants qui est moins li&eacute;e &agrave; la ma&icirc;trise de savoirs formels ou scolaris&eacute;s dont on sait qu&rsquo;ils contribuent peu &agrave; la mobilit&eacute; sociale. Mais elle semble aussi proc&eacute;der d&rsquo;un mouvement antagoniste, n&eacute;o-lib&eacute;ral, indiff&eacute;rent aux objectifs de d&eacute;mocratisation-socialisation, et qui vise essentiellement &agrave; former des agents aptes &agrave; se montrer efficaces dans des situations de travail en constante mutation.&nbsp;&raquo; (2002&nbsp;: 30).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a> Roegiers, en se situant dans le domaine &eacute;ducatif, exprime parfaitement cette conception humaniste de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;<strong>la comp&eacute;tence est au service de l&rsquo;individu</strong>. Elle se d&eacute;veloppe chez lui progressivement de mani&egrave;re &agrave; constituer un potentiel qu&rsquo;il peut mobiliser lorsqu&rsquo;il en a besoin. Elle existe donc ind&eacute;pendamment de la fa&ccedil;on dont l&rsquo;environnement exploite cette comp&eacute;tence.&nbsp;&raquo;&nbsp;(2010 : 243).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a> Leplat exprime ainsi cet aspect de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence est une notion <em>abstraite et hypoth&eacute;tique</em>. Elle est par nature inobservable&nbsp;: ce qu&rsquo;on observe ce sont des manifestations de la comp&eacute;tence&nbsp;&raquo; (1991&nbsp;: 266).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a> &laquo;&nbsp;On d&eacute;finira les comp&eacute;tences par tout ce qui est engag&eacute; dans l&rsquo;action organis&eacute;e et tout ce qui permet de rendre compte de l&rsquo;organisation de l&rsquo;action.&nbsp;&raquo; Terssac (2011 &ndash; 1re &eacute;d. 1996 - : 234).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a> &laquo;&nbsp;Dans tout acte de travail se trouve engag&eacute;e une puissance de pens&eacute;e et d&rsquo;action qui est inh&eacute;rente au sujet humain de par sa constitution physique et ses dispositions psychiques et intellectuelles.&nbsp;&raquo; Zarifian, (2009&nbsp;: 1).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a> &laquo;&nbsp;En ce sens, ce qu&rsquo;une comp&eacute;tence est capable de produire, c&rsquo;est une action visant un but et donc intentionnelle et non pas seulement un comportement. Car un comportement, au sens que le behaviourisme a donn&eacute; &agrave; ce terme, est une action qui n&rsquo;est pas n&eacute;cessairement accomplie en vue d&rsquo;un but.&nbsp;&raquo; Rey, Carette, Defranc, Kahn, (2012&nbsp;: 14/15).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a> &laquo;&nbsp;Une action peut &ecirc;tre r&eacute;ussie par t&acirc;tonnements, par essais et erreurs, par hasard, et &ndash; &agrave; la limite &ndash; par &laquo;&nbsp;bidouillage&nbsp;&raquo;&nbsp;; elle ne signifie pas que la personne qui l&rsquo;a r&eacute;alis&eacute;e poss&egrave;de la comp&eacute;tence correspondante.&nbsp;&raquo; Le Boterf, (2013 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000 - : 106).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a> Ces deux caract&eacute;ristiques de la comp&eacute;tence (action et action contextualis&eacute;e) sont ainsi formul&eacute;es par Oiry&nbsp;: &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence est contextualis&eacute;e. Finalis&eacute;e, la comp&eacute;tence ne peut &ecirc;tre d&eacute;finie que dans une situation pr&eacute;cise. Il n&rsquo;existe pas de comp&eacute;tence d&eacute;tach&eacute;e de l&rsquo;action.&nbsp;&raquo; (2003&nbsp;: 58).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a> D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;expression de &laquo;&nbsp;comp&eacute;tences pour&nbsp;&raquo; utilis&eacute;e par Montmollin, (2011 &ndash; 1<sup>re</sup> &eacute;d. 1996: 193).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a> &laquo;&nbsp;That term (<em>i.e. &laquo;&nbsp;situated action&nbsp;&raquo;</em>) underscores the view that every course of action depends in essential ways upon its material and social circumstances. Rather than attempting to abstract action away from its circumstances and represent it as a rational plan, the approach is to study how people use their circumstances to achieve intelligent action.&nbsp;&raquo; (Suchman, 1987 : 50).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20 </a>&laquo;&nbsp;Il ne s&rsquo;agit pas ici de &laquo;&nbsp;savoir d&eacute;crire&nbsp;&raquo; une proc&eacute;dure (de r&eacute;solution d&rsquo;une &eacute;quation du second degr&eacute;, de r&eacute;cup&eacute;ration d&rsquo;accident, de d&eacute;pannage &eacute;lectronique, d&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un plan de formation&hellip;), mais d&rsquo;en ma&icirc;triser la mise en &oelig;uvre.&nbsp;&raquo; Le Boterf. (2002 &ndash; 1re &eacute;d. 1997 -: 124).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a> Piaget d&eacute;finit le sch&egrave;me d&rsquo;une action comme &laquo;&nbsp;la structure g&eacute;n&eacute;rale de cette action, se conservant au cours de ses r&eacute;p&eacute;titions, se consolidant par l&rsquo;exercice et s&rsquo;appliquant &agrave; des situations qui varient en fonction des modifications du milieu.&nbsp;&raquo; <em>Probl&egrave;mes de psychologie g&eacute;n&eacute;tique</em>, Dunod/Gonthier, 1972, cit&eacute; par Le Boterf (2010 b&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000&nbsp;&minus;&nbsp;: 82).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a> Et par cette introduction du psychologique avec les savoir-&ecirc;tre, la comp&eacute;tence se d&eacute;marque de la qualification limit&eacute;e aux savoirs et savoir-faire&nbsp;: &laquo;&nbsp;la comp&eacute;tence couvre des savoir-faire mais aussi des ‟comportements&rdquo;, des ‟attitudes&rdquo; [&hellip;].&nbsp;&raquo; Oiry, (2003&nbsp;: 64).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a> &laquo;&nbsp;quel que soit le secteur (donc y compris dans des secteurs industriels et agricoles), les situations sont de plus en plus orient&eacute;es vers le service &agrave; offrir et &agrave; rendre &agrave; des destinataires. Ces destinataires peuvent &ecirc;tre des clients, des usagers, des citoyens, des publics, voire des coll&egrave;gues.&nbsp;&raquo; Zarifian, (2009&nbsp;: 160).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a> Le Boterf insiste sur le caract&egrave;re central du savoir coop&eacute;rer dans le collectif de travail&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les gains de productivit&eacute; ou de performance d&rsquo;une &eacute;quipe ou d&rsquo;un collectif de travail se situent de plus en plus dans les interactions entre leurs membres, dans la qualit&eacute; des relations qu&rsquo;ils entretiennent entre eux. Les exigences d&rsquo;efficacit&eacute; collective font que les salari&eacute;s doivent non seulement &ecirc;tre capables de tenir un poste de travail mais &eacute;galement de coop&eacute;rer entre eux. La performance collective d&rsquo;une &eacute;quipe est largement fonction de la qualit&eacute; de la coop&eacute;ration entre les &eacute;quipiers.&nbsp;&raquo; (2010&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2008&nbsp;&minus;&nbsp;: 18).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a> Le Boterf revient sur l&rsquo;importance du savoir-dire en affirmant&nbsp;: &laquo;&nbsp;Pour partager ses pratiques avec d&rsquo;autres, il faut savoir et pouvoir les expliciter.&nbsp;&raquo; (2008&nbsp;: 60).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a> Boutet, J., 2005&nbsp;: 19.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a> &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence consiste &agrave; mobiliser des savoirs qu&rsquo;elle a su s&eacute;lectionner, int&eacute;grer et combiner. Elle puise dans un &eacute;quipement pouvant &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme un p&ocirc;le de ressources.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 1994&nbsp;: 73).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a> Montmollin classe ce savoir-faire int&eacute;grateur dans les m&eacute;taconnaissances&nbsp;: aux&nbsp;&laquo;&nbsp;savoirs th&eacute;oriques (connaissances d&eacute;claratives et proc&eacute;durales, en g&eacute;n&eacute;ral verbalisables)&nbsp;&raquo; (1996&nbsp;: 193), et aux &laquo;&nbsp;savoirs d&rsquo;action (savoir-faire, &agrave; la limite des routines en g&eacute;n&eacute;ral difficilement verbalisables [&hellip;])&nbsp;&raquo;, Montmollin ajoute &laquo;&nbsp;des m&eacute;taconnaissances, indispensables pour agir r&eacute;ellement. On entend par ce terme des connaissances de l&rsquo;op&eacute;rateur sur ses propres connaissances, permettant leur gestion ici et maintenant, en fonction de l&rsquo;&eacute;volution des situations. On pourrait les caract&eacute;riser comme des savoirs de mise en &oelig;uvre des savoirs&nbsp;; ce sont des savoirs d&rsquo;action par excellence.&nbsp;&raquo;&nbsp;(1996,&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2011&nbsp;&minus;&nbsp;: 193/94).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a> Minet, d&egrave;s 1995, soulignait l&rsquo;importance de ce savoir-mobiliser&nbsp;: &laquo;&nbsp;Or ce qui caract&eacute;rise une comp&eacute;tence, c&rsquo;est moins la &laquo;&nbsp;quantit&eacute;&nbsp;&raquo; ou la &laquo;&nbsp;qualit&eacute;&nbsp;&raquo; des savoirs qu&rsquo;elle recouvre mais essentiellement la dynamique de leur mise en &oelig;uvre dans un contexte donn&eacute;.&nbsp;&raquo; (1995&nbsp;: 28).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a> &laquo;Les connaissances conditionnelles (&eacute;galement connaissances strat&eacute;giques) se r&eacute;f&egrave;rent aux conditions de l&rsquo;action. Les connaissances conditionnelles concernent le quand et le pourquoi.&nbsp;&raquo; (Tardif, 1997&nbsp;: 52).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a> Rey insiste de m&ecirc;me sur le savoir mobiliser &agrave; bon escient&nbsp;: &laquo;&nbsp;C&rsquo;est donc dans cette‟&nbsp;mobilisation&rdquo; &agrave; bon escient de ces savoirs et savoir-faire que repose le secret de la comp&eacute;tence et non dans leur seule d&eacute;tention.&nbsp;&raquo; (2014&nbsp;: 61).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a> Perrenoud souligne ce point&nbsp;: &laquo;&nbsp;l&rsquo;action peut &eacute;chouer parce que le sujet n&rsquo;a pas constitu&eacute; les ressources n&eacute;cessaires ou parce qu&rsquo;il en dispose mais n&rsquo;arrive pas &agrave; les mobiliser &agrave; temps.&nbsp;&raquo; (2002&nbsp;: 56).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a> &laquo;&nbsp;<em>Le savoir combinatoire est au c&oelig;ur de toutes les comp&eacute;tences</em>.&nbsp;&raquo; le Boterf, (2002&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d.&nbsp;1997&nbsp;&minus;&nbsp;: 14).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a> Pastr&eacute; affirme que &laquo;&nbsp;l&rsquo;essentiel de la comp&eacute;tence est dans la capacit&eacute; de diagnostic de situation&nbsp;&raquo; (2011&nbsp;: 172). Rey, quant &agrave; lui, insiste aussi sur le cadrage de la situation, pr&eacute;liminaire &agrave; la mise en &oelig;uvre de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une phase essentielle dans le fonctionnement de la comp&eacute;tence [...] est l&rsquo;interpr&eacute;tation de la situation &agrave; laquelle l&rsquo;acteur est confront&eacute;. Par interpr&eacute;tation, nous entendons cette op&eacute;ration par laquelle, face &agrave; une situation et d&rsquo;une mani&egrave;re qui peut &ecirc;tre r&eacute;fl&eacute;chie ou non, on s&eacute;lectionne certains aspects qu&rsquo;on tient pour pertinents et on n&eacute;glige les autres.&nbsp;&raquo; (2014&nbsp;: 51).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a> &laquo;&nbsp;Savoir combiner, c&rsquo;est aussi savoir ne pas utiliser toutes les ressources disponibles&nbsp;; c&rsquo;est savoir discerner celles qui sont les plus utiles dans un contexte donn&eacute;.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 2013&nbsp;&minus;&nbsp;1re&nbsp;&eacute;d. 2000&nbsp;&minus;&nbsp;: 112).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a> Masciotra, Morel, (2008&nbsp;: 115).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a> Perrenoud d&eacute;taille ainsi ce savoir-mobiliser&nbsp;: &laquo;&nbsp;Mobiliser, ce n&rsquo;est pas seulement &laquo;&nbsp;utiliser&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;appliquer&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est aussi adapter, diff&eacute;rencier, int&eacute;grer, g&eacute;n&eacute;raliser ou sp&eacute;cifier, combiner, orchestrer, coordonner, bref <em>conduire un ensemble d&rsquo;op&eacute;rations mentales complexes</em>, qui, en les connectant aux situations, <em>transforment</em> les connaissances plut&ocirc;t qu&rsquo;elles ne les d&eacute;placent.&nbsp;&raquo; (2002&nbsp;: 46).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a> Fait que signale Le Boterf&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le sch&egrave;me est la trame qui permet de construire une combinaison dynamique de ressources (connaissance, savoir-faire, qualit&eacute;s, culture, ressources &eacute;motionnelles, savoirs formalis&eacute;s, r&eacute;seaux d&rsquo;expertise&hellip;).&nbsp;&raquo; (2013&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2000&nbsp;&minus;&nbsp;: 85).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a> Tardif met l&rsquo;accent sur l&rsquo;efficacit&eacute; qui caract&eacute;rise le savoir-mobiliser en &eacute;crivant qu&rsquo;il constitue une: &laquo;&nbsp;mobilisation et [&hellip;] combinaison efficaces d&rsquo;une vari&eacute;t&eacute; de ressources internes et externes &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;une famille de situations&nbsp;&raquo; (Tardif, 2006&nbsp;: 22).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a> Witte faisait r&eacute;f&eacute;rence d&eacute;j&agrave; &agrave; ces aspects de la comp&eacute;tence en &eacute;crivant que la comp&eacute;tence, dans l&rsquo;emploi courant, non conceptualis&eacute;, d&eacute;signe quelque chose &laquo;&nbsp;qui aurait &agrave; voir avec une certaine efficacit&eacute; dans l&rsquo;action, un grand &laquo;&nbsp;savoir-faire&nbsp;&raquo;, une sorte d&rsquo;&eacute;l&eacute;gance du geste, d&rsquo;&eacute;conomie de moyens pour une grande efficacit&eacute;, de &laquo;&nbsp;flair&nbsp;&raquo; pour rep&eacute;rer o&ugrave; est le c&oelig;ur du probl&egrave;me et dans quelle direction il faut chercher la solution. Bref, ce qui ferait l&rsquo;efficacit&eacute;, le brio, la v&eacute;locit&eacute; du professionnel&nbsp;: le ‟pro&rdquo;&nbsp;&raquo;. (1994&nbsp;: 24/5).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a> Pour Clot, le style est un &laquo;&nbsp;affranchissement des pr&eacute;suppos&eacute;s g&eacute;n&eacute;riques de l&rsquo;action [&hellip;]&nbsp;&raquo; (2008&nbsp;: 112), est &laquo;&nbsp;le retravail des genres en situation&nbsp;&raquo; (2008&nbsp;: 109). Marque de l&rsquo;appropriation en situation, par un individu, du genre professionnel, il peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; &laquo;&nbsp;comme une m&eacute;tamorphose du genre en cours d&rsquo;action.&nbsp;&raquo; (<em>Idem</em>&nbsp;: 110), lorsque ce dernier est impuissant &agrave; cadrer l&rsquo;action&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les styles ne cessent de m&eacute;tamorphoser les genres professionnels qu&rsquo;ils prennent comme objet de travail sit&ocirc;t que ces derniers se &laquo;&nbsp;fatiguent&nbsp;&raquo; comme moyen d&rsquo;action.&nbsp;&raquo; (<em>Ibid</em>.&nbsp;: 109).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a> Conception que l&rsquo;on retrouve dans la d&eacute;finition de la comp&eacute;tence que donne Allal&nbsp;: &laquo;&nbsp;un r&eacute;seau int&eacute;gr&eacute; et fonctionnel constitu&eacute; de composantes cognitives, affectives, sociales, sensorimotrices, susceptible d&rsquo;&ecirc;tre mobilis&eacute; en actions finalis&eacute;es face &agrave; une famille de situations.&nbsp;&raquo; (2002&nbsp;: 81).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a> Le Boterf insiste sur cette dimension r&eacute;flexive de la comp&eacute;tence en &eacute;crivant que&nbsp;: &laquo;&nbsp;Pour traiter de la comp&eacute;tence d&rsquo;un professionnel, il est insuffisant de raisonner en deux dimensions (les pratiques et les ressources)&nbsp;: il faut y inclure une troisi&egrave;me (la r&eacute;flexivit&eacute;).&nbsp;&raquo; (2010&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2008&nbsp;&minus;&nbsp;: 60), ou que&nbsp;: &laquo;&nbsp;La capacit&eacute; de prise de recul, de distanciation critique, ou en d&rsquo;autres termes la capacit&eacute; de r&eacute;flexivit&eacute; est une composante essentielle du professionnalisme.&nbsp;&raquo; (Idem, 2010&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 2008&nbsp;&minus;&nbsp;: 60).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a> Terssac rejoint ce point de vue : &laquo;&nbsp;Les comp&eacute;tences permettent d&rsquo;autre part, de g&eacute;n&eacute;rer d&rsquo;autres savoirs &agrave; partir d&rsquo;un &ldquo;retour sur l&rsquo;action r&eacute;alis&eacute;e&rdquo; visant la transformation des actions d&eacute;velopp&eacute;es en savoirs, pour apprendre de l&rsquo;action r&eacute;alis&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire pour transformer l&rsquo;action en connaissances sur l&rsquo;action [&hellip;].&nbsp;&raquo; (2011&nbsp;&minus;&nbsp;1<sup>re</sup> &eacute;d. 21996&nbsp;&minus;&nbsp;: 238).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote45anc" name="sdfootnote45sym">45</a> La r&eacute;flexivit&eacute; fait partie de ce que Carr&eacute; appelle l&rsquo;&laquo;&nbsp;apprenance&nbsp;&raquo;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Attitude d&rsquo;ouverture, de r&eacute;ceptivit&eacute;, mais aussi de recherche et de cr&eacute;ation des occasions d&rsquo;apprendre, l&rsquo;apprenance recouvre &agrave; la fois la posture mentale, la capacit&eacute; et le d&eacute;sir de tirer de ses environnements les ressources n&eacute;cessaires au d&eacute;veloppement de connaissances, habilet&eacute;s, comportements nouveaux ou &agrave; la modification des anciens.&nbsp;&raquo; (2005&nbsp;: 109).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote46anc" name="sdfootnote46sym">46</a> Les genres professionnels (autre d&eacute;signation des &laquo;&nbsp;genres sociaux d&rsquo;activit&eacute;&nbsp;&raquo; mentionn&eacute;s pr&eacute;c&eacute;demment) &laquo;&nbsp;sont les ant&eacute;c&eacute;dents ou les pr&eacute;suppos&eacute;s sociaux de l&rsquo;activit&eacute; en cours, une m&eacute;moire transpersonnelle et collective qui donne sa contenance &agrave; l&rsquo;activit&eacute; personnelle en situation&nbsp;: mani&egrave;res de se tenir, mani&egrave;res de s&rsquo;adresser, mani&egrave;res de commencer une activit&eacute; et de la finir, mani&egrave;res de la conduire efficacement &agrave; son objet.&nbsp;&raquo; Clot, (2008&nbsp;:107).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote47anc" name="sdfootnote47sym">47</a> Au sens de Wenger, pour qui une communaut&eacute; de pratique se structure certes autour de&nbsp;: &laquo;&nbsp;1/ mutual engagement&nbsp;; 2/ a joint entreprise;&nbsp;&raquo; (1998&nbsp;: 73), mais aussi de &laquo;&nbsp;3/ a shared repertoire.&nbsp;&raquo;, (<em>Idem</em>&nbsp;: 73) (1/ un engagement mutuel&nbsp;; 2/ un commun esprit d&rsquo;initiative&nbsp;; 3/ un r&eacute;pertoire partag&eacute;.&nbsp;&raquo; (<em>traduction personnelle</em>).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote48anc" name="sdfootnote48sym">48</a> Zarifian d&eacute;finit ainsi une organisation apprenante&nbsp;: &laquo;&nbsp;apprendre de l&rsquo;instabilit&eacute; et des mutations, et donc devenir actif face &agrave; cette instabilit&eacute;, apprendre &agrave; s&rsquo;affronter positivement au devenir (qui par d&eacute;finition est incertain). Et le faire ensemble, dans des d&eacute;marches communicationnelles.&nbsp;&raquo; (2003&nbsp;: 105).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote49anc" name="sdfootnote49sym">49</a> &laquo;Une image de soi positive et &eacute;volutive constitue un pr&eacute;-requis &agrave; la production des pratiques professionnelles adapt&eacute;es aux probl&egrave;mes &agrave; r&eacute;soudre ou aux projets &agrave; r&eacute;aliser.&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 1994&nbsp;: 72).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote50anc" name="sdfootnote50sym">50</a> &laquo;&nbsp;C&rsquo;est la <strong>confiance</strong> accord&eacute;e &agrave; un individu par quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre ou par un collectif qui cr&eacute;e la pression morale et la tension int&eacute;rieure qui poussent &agrave; assumer une responsabilit&eacute;. Une responsabilit&eacute; se cr&eacute;e du fait qu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; confi&eacute;e &agrave; quelqu&rsquo;un, et la capacit&eacute; de l&rsquo;assumer se cr&eacute;e parce qu&rsquo;une confiance a &eacute;t&eacute; manifest&eacute;e.&nbsp;&raquo; (Lichtenberger, 1999&nbsp;: 84).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote51anc" name="sdfootnote51sym">51</a> Tous ceux qui ont r&eacute;fl&eacute;chi sur la comp&eacute;tence soulignent cette dimension de reconnaissance sociale inh&eacute;rente &agrave; la comp&eacute;tence, que ce soit par exemple&nbsp;:<br /> - Zarifian, pour qui la comp&eacute;tence comporte &laquo;&nbsp;le fait d&rsquo;&ecirc;tre reconnu comme expert par le jugement des autres&nbsp;: <em>est comp&eacute;tent</em> celui qui a fait ses preuves et qui a montr&eacute; dans la pratique qu&rsquo;il poss&eacute;dait l&rsquo;expertise n&eacute;cessaire, qu&rsquo;on pouvait lui faire confiance.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 113)&nbsp;;<br /> - ou Hillau qui affirme que &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence comporte une dimension de reconnaissance sociale&nbsp;&raquo;: (1994&nbsp;: 70)&nbsp;;<br /> - ou Le Boterf&nbsp;: &laquo;&nbsp;Recherchant la reconnaissance d&rsquo;autrui, ne poussant s&rsquo;en passer, le professionnel aime la complexit&eacute; et l&rsquo;incertitude.&nbsp;&raquo; (1994&nbsp;: 18).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote52anc" name="sdfootnote52sym">52</a> Dejours rappelle l&rsquo;importance de la reconnaissance pour la mobilisation du sujet au travail&nbsp;: &laquo;&nbsp;La reconnaissance n&rsquo;est pas une revendication marginale de ceux qui travaillent. Bien au contraire, elle appara&icirc;t comme d&eacute;cisive dans la dynamique de la mobilisation subjective de l&rsquo;intelligence et de la personnalit&eacute; dans le travail (ce que classiquement on d&eacute;signait en psychologie par le terme &laquo;&nbsp;motivation au travail&nbsp;&raquo;)&nbsp;&raquo;. (1998&nbsp;: 40).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote53anc" name="sdfootnote53sym">53</a> Clot et Gollac insistent sur la place &agrave; allouer &agrave; l&rsquo;analyse r&eacute;flexive et collective des pratiques afin que les employ&eacute;s ne se retrouvent pas dans des situations de travail pathog&egrave;nes en affirmant qu&rsquo;un travail durable de qualit&eacute; permettant de &laquo;&nbsp;faire son m&eacute;tier, au sens fort du terme, n&rsquo;est pas possible sans pouvoir se ‟d&eacute;coller&rdquo; de soi-m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;une organisation du travail qui encourage l&rsquo;exercice en assumant ses propres battements.&nbsp;&raquo;</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote54anc" name="sdfootnote54sym">54</a> Lichtenberger rend compte du <em>pouvoir agir</em>, qu&rsquo;il d&eacute;nomme &laquo;&nbsp;pouvoir de faire&nbsp;&raquo; (1999&nbsp;: 82), ainsi: &laquo;&nbsp;Le pouvoir de faire, c&rsquo;est autre chose que les savoirs, cela renvoie &agrave; quelque chose d&rsquo;un peu oubli&eacute; dans la qualification qui sont les <strong>moyens que l&rsquo;organisation donne au salari&eacute; pour faire</strong>. Les moyens, ce sont bien s&ucirc;r des &eacute;quipements et des outils de travail et leur disposition spatiale, ce sont aussi des modes d&rsquo;encadrement et des formations, ce sont tout autant des ressources ext&eacute;rieures auxquelles le salari&eacute; peut avoir acc&egrave;s, le fait qu&rsquo;il y ait des services maintenance ou qualit&eacute; auxquels le salari&eacute; puisse faire appel quand il en a besoin&nbsp;; mais dans les moyens il y a aussi [&hellip;] la capacit&eacute; de l&rsquo;entreprise &agrave; &ecirc;tre claire sur ses enjeux et sur la fa&ccedil;on dont ses enjeux se d&eacute;clinent ou se concr&eacute;tisent jusqu&rsquo;au niveau du travail de chaque ex&eacute;cutant.&nbsp;&raquo;&nbsp;(1999&nbsp;: 82).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote55anc" name="sdfootnote55sym">55</a> Lichtenberger rappelle que la comp&eacute;tence peut tr&egrave;s facilement d&eacute;river vers &laquo;&nbsp;la traduction d&rsquo;un surcro&icirc;t d&rsquo;exigence vis-&agrave;-vis du salari&eacute;, du technicien jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;op&eacute;rateur, celui d&rsquo;avoir &agrave; s&rsquo;organiser lui-m&ecirc;me, &agrave; prendre sur lui pour r&eacute;pondre aux insuffisances du travail prescrit face aux fluctuations des demandes du client et &agrave; la vari&eacute;t&eacute; des &eacute;v&eacute;nements en production.&nbsp;&raquo; (1999&nbsp;: 71).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote56anc" name="sdfootnote56sym">56</a> Jonnaert, dans sa d&eacute;finition de la comp&eacute;tence, r&eacute;sume bien les traits saillants de cette notion : &laquo;&nbsp;Une comp&eacute;tence est une mise en &oelig;uvre, par une personne particuli&egrave;re ou par un groupe de personnes, de savoirs, de savoir-&ecirc;tre, de savoir-faire ou de savoir devenir dans une situation donn&eacute;e.&nbsp;&raquo; (2009&nbsp;: 38).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote57anc" name="sdfootnote57sym">57</a> Perrenoud d&eacute;signe implicitement la pr&eacute;sence de ce savoir-mobiliser dans la comp&eacute;tence lorsqu&rsquo;il &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;Mieux vaut, &agrave; mon avis, accepter le fait qu&rsquo;il arrive, t&ocirc;t ou tard, un moment o&ugrave; l&rsquo;expert nanti de connaissances d&eacute;claratives, proc&eacute;durales et conditionnelles les plus fiables et les plus &eacute;tendues, doit juger de leur pertinence par rapport &agrave; la situation, les mobiliser <em>&agrave; bon escient</em>. Or, ce jugement d&eacute;passe la mise en &oelig;uvre d&rsquo;une r&egrave;gle ou d&rsquo;une connaissance.&nbsp;&raquo; (1997&nbsp;: 9).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote58anc" name="sdfootnote58sym">58</a> Ce qu&rsquo;affirme Jonnaert &agrave; propose de la comp&eacute;tence en sciences de l&rsquo;&eacute;ducation vaut aussi pour la comp&eacute;tence dans le monde du travail&nbsp;: &laquo;&nbsp;En science de l&rsquo;&eacute;ducation, la comp&eacute;tence fait certes aussi r&eacute;f&eacute;rence &agrave; des ressources cognitives, certaines d&rsquo;entre elles &eacute;tant peut-&ecirc;tre inn&eacute;es. Mais elle fait aussi r&eacute;f&eacute;rence &agrave; bon nombre d&rsquo;autres ressources (sociales/ mat&eacute;rielles &hellip;,<em> j&rsquo;ajoute</em>). La comp&eacute;tence en sciences de l&rsquo;&eacute;ducation se d&eacute;gage de son enfermement cognitif pour prendre en consid&eacute;ration une s&eacute;rie d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments qui interviennent dans la r&eacute;alisation d&rsquo;une action en situation par un sujet.&nbsp;&raquo; (2009 : 32).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote59anc" name="sdfootnote59sym">59</a> Jonnaert regroupe la dimension psycho-affective de la comp&eacute;tence sous le terme de Conation en citant Danvers : &laquo;&nbsp;Comportements et conduites humaines relevant de l&rsquo;affectivit&eacute;, de l&rsquo;&eacute;motion, de la volont&eacute; et de la motivation. Le domaine conatif concerne les int&eacute;r&ecirc;ts, les attitudes, les valeurs. Le terme conatif d&eacute;signe le caract&egrave;re, le temp&eacute;rament, la personnalit&eacute; par exemple, l&rsquo;anxi&eacute;t&eacute;, l&rsquo;image de soi, etc.&nbsp;&raquo; (Danvers, 1992&nbsp;: 54), cit&eacute; par Jonnaert, (2009&nbsp;: 45).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote60anc" name="sdfootnote60sym">60</a> Ne voir aucune connotation religieuse, aucun relent de mysticisme dans l&rsquo;emploi de ce terme, qui est pris ici dans son acception photographique.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote61anc" name="sdfootnote61sym">61</a> Roegiers va plus loin encore, puisqu&rsquo;il &eacute;tend cette influence de l&rsquo;id&eacute;ologie socio-&eacute;conomique jusqu&rsquo;au niveau des chercheurs&nbsp;: &laquo;&nbsp;les chercheurs subissent plus qu&rsquo;ils ne veulent le croire l&rsquo;influence des courants socio-&eacute;conomiques ambiants.&nbsp;&raquo; (2010&nbsp;: 114).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote62anc" name="sdfootnote62sym">62</a> La r&eacute;f&eacute;rence au taylorisme appara&icirc;t nettement dans cette description de la classe audiovisuelle que fait Girard&nbsp;: &laquo;&nbsp;Dans les conditions normales de l&rsquo;organisation scolaire annuelle &ndash; au niveau secondaire &ndash; le facteur temps semble primordial si on pense que le professeur ne dispose en moyenne que d&rsquo;une centaine d&rsquo;heures d&rsquo;enseignement par groupe d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves et par ann&eacute;e scolaire, ce qui normalement devrait le contraindre &agrave; une grande &eacute;conomie et &agrave; un dosage savant des diff&eacute;rentes activit&eacute;s. <strong>La classe de langue doit, id&eacute;alement, &ecirc;tre con&ccedil;ue comme un m&eacute;canisme de pr&eacute;cision.&nbsp;</strong>&raquo; (1969&nbsp;: 22, <em>je souligne</em>).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote63anc" name="sdfootnote63sym">63</a> Ce qu&rsquo;&eacute;nonce clairement <em>Un niveau-seuil</em>&nbsp;: &laquo;&nbsp;Dans le syst&egrave;me actuellement mis au point par le Groupe d&rsquo;experts du Conseil de l&rsquo;Europe, trois principes fondamentaux sont &agrave; la base de la sp&eacute;cification des objectifs d&rsquo;apprentissage, qui doivent &ecirc;tre :<br /> 1. ax&eacute;s sur les besoins&nbsp;;<br /> 2. centr&eacute;s sur l&rsquo;apprenant&nbsp;;<br /> 3. fonctionnels.&nbsp;&raquo; (1976&nbsp;: V).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote64anc" name="sdfootnote64sym">64</a> Projet lanc&eacute; en 1991, pr&eacute;sent&eacute; dans une version provisoire en 1996, puis dans sa version d&eacute;finitive en 2001 (Didier).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote65anc" name="sdfootnote65sym">65</a> La comp&eacute;tence, dans <em>Le Cadre</em>, est d&eacute;finie classiquement selon la tripartition savoir/ savoir-faire/ savoir &ecirc;tre remontant &laquo;&nbsp;aux ann&eacute;es 60, sous l&rsquo;influence des psychosociologues et des animateurs socio-culturels&nbsp;&raquo; (Le Boterf, 1994&nbsp;: 9)&nbsp;: &laquo;&nbsp;<strong>Les comp&eacute;tences</strong> sont l&rsquo;ensemble des connaissances, des habilet&eacute;s et des dispositions qui permettent d&rsquo;agir.&nbsp;&raquo; (CECRL, 2001&nbsp;: 15).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote66anc" name="sdfootnote66sym">66</a> Dans cette d&eacute;finition de la conception du langage retenue par <em>Le Cadre</em> peut se lire une r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la &laquo;&nbsp;pragmatique &eacute;tendue&nbsp;&raquo;, d&eacute;passement de la pragmatique austinienne, couplant activit&eacute; langagi&egrave;re et action physique, telle que d&eacute;velopp&eacute;e par Roulet (1999), Filliettaz (2002), Vernant (1997) et que ce dernier d&eacute;finit ainsi: &laquo;une pragmatique, con&ccedil;ue non plus seulement comme &eacute;tude des usages effectifs du langage, mais d&eacute;finie comme v&eacute;ritable th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;action, dans ses dimensions langagi&egrave;res et non langagi&egrave;res.&nbsp;&raquo; (1997&nbsp;: 20)</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote67anc" name="sdfootnote67sym">67</a> Rey <em>et alii</em> d&eacute;finissent ainsi la t&acirc;che&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une t&acirc;che a un sens et une fonction au sein des activit&eacute;s socialement reconnues d&rsquo;une culture donn&eacute;e.&nbsp;&raquo; (2012&nbsp;: 15).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote68anc" name="sdfootnote68sym">68</a> Cf. Nunan, D., 1989, <em>Designing Tasks for the Communicative Classroom</em>, Cambridge University Press; Willis, J, 1996,<em> A Framework for Task-Based Learning</em>, Longman; Ellis, R., 2003, <em>Task-based Language Learning and Teaching</em>, Oxford University Press, etc.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote69anc" name="sdfootnote69sym">69</a> &laquo;&nbsp;Une t&acirc;che est un plan de travail qui demande aux apprenants de traiter pragmatiquement le langage dans le but de r&eacute;aliser un r&eacute;sultat qui puisse &ecirc;tre &eacute;valu&eacute; en termes de savoir si le contenu propositionnel correct ou appropri&eacute; a &eacute;t&eacute; communiqu&eacute;. &Agrave; cette fin, la t&acirc;che requiert des apprenants qu&rsquo;ils accordent une attention fondamentale au sens et qu&rsquo;ils utilisent leurs propres ressources linguistiques, m&ecirc;me si la conception de la t&acirc;che peut les pr&eacute;disposer &agrave; choisir des formes particuli&egrave;res. Une t&acirc;che est con&ccedil;ue pour aboutir &agrave; une utilisation du langage qui ait une ressemblance, directe ou indirecte, avec la fa&ccedil;on dont le langage est utilis&eacute; dans le monde r&eacute;el.&nbsp;&raquo; &minus; traduction personnelle).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote70anc" name="sdfootnote70sym">70</a> R&ocirc;le que tenaient les strat&eacute;gies communicatives dans le mod&egrave;le de la comp&eacute;tence de communication de Canale et Swain (1979) ainsi qu&rsquo;il appara&icirc;t dans la d&eacute;finition suivante&nbsp;: &laquo;&nbsp;communication strategies that speakers employ to handle breakdowns in communication&nbsp;: for example, how to deal with false starts, hesitations, and other performance factors, how to avoid grammatical forms that have not been mastered fully, how to address strangers when unsure of their social status&nbsp;&minus;&nbsp;in short, how to cope in an authentic communicative situation and how to keep the communicative channel open.&nbsp;&raquo; (1979&nbsp;: 25).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote71anc" name="sdfootnote71sym">71</a> &laquo;&nbsp;Apprendre &agrave; apprendre une langue &eacute;trang&egrave;re, faire d&eacute;couvrir &agrave; l&rsquo;apprenant ses propres strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage, le rendre capable de les d&eacute;velopper et de les exploiter, lui apprendre &agrave; devenir autonome, tels sont quelques-uns des traits marquants de la p&eacute;dagogie et de la didactique actuelles.&nbsp;&raquo; (Richterich, 1985 : 13).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote72anc" name="sdfootnote72sym">72</a> L&rsquo;autonomie a &eacute;t&eacute; d&eacute;finie par Holec comme &laquo;&nbsp;la capacit&eacute; de prendre en charge son propre apprentissage.&nbsp;&raquo; (1979&nbsp;: 3) dans toutes ses &eacute;tapes, de la d&eacute;termination des objectifs jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;valuation des apprentissages : &laquo;&nbsp;<u>Prendre en charge son apprentissage</u>, c&rsquo;est avoir la responsabilit&eacute; , et l&rsquo;assumer, de toutes les d&eacute;cisions concernant tous les aspects de cet apprentissage, c&rsquo;est-&agrave;-dire&nbsp;: la d&eacute;termination des objectifs&nbsp;; la d&eacute;finition des contenus et des progressions, la s&eacute;lection des m&eacute;thodes et techniques &agrave; mettre en &oelig;uvre,&nbsp;; le contr&ocirc;le du d&eacute;roulement de l&rsquo;activit&eacute; proprement dite (rythme, moment, lieu, etc.)&nbsp;; l&rsquo;&eacute;valuation de l&rsquo;acquisition r&eacute;alis&eacute;e.&nbsp;&raquo; (Holec, 1979&nbsp;: 18).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote73anc" name="sdfootnote73sym">73</a> Carr&eacute; signale pour le d&eacute;but des ann&eacute;es 90 que&nbsp;: &laquo;&nbsp;La mont&eacute;e en puissance des th&egrave;mes de la capacit&eacute; &agrave; apprendre, des comp&eacute;tences d&rsquo;autoformation, de l&rsquo;autodirection accompagne l&rsquo;ensemble des discours et des recommandations sur l&rsquo;importance strat&eacute;gique du d&eacute;veloppement permanent des comp&eacute;tences dans les pays concern&eacute;s par l&rsquo;&eacute;conomie du savoir.&nbsp;&raquo; (2005&nbsp;: 37).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote74anc" name="sdfootnote74sym">74</a> &laquo;&nbsp;La plupart (<strong><em>des apprenants, j&rsquo;ajoute</em></strong>) apprennent de mani&egrave;re r&eacute;active en suivant les instructions et en r&eacute;alisant les activit&eacute;s que leur proposent enseignants et manuels. N&eacute;anmoins, lorsque l&rsquo;enseignement proprement dit s&rsquo;arr&ecirc;te, l&rsquo;apprentissage qui suit doit se faire en autonomie. L&rsquo;apprentissage autonome peut &ecirc;tre encourag&eacute; si l&rsquo;on consid&egrave;re &laquo; qu&rsquo;apprendre &agrave; apprendre &raquo; fait partie int&eacute;grante de l&rsquo;apprentissage langagier, de telle sorte que les apprenants deviennent de plus en plus conscients de leur mani&egrave;re d&rsquo;apprendre, des choix qui leur sont offerts et de ceux qui leur conviennent le mieux.&nbsp;&raquo; (<em>CECRL</em>&nbsp;: 110).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote75anc" name="sdfootnote75sym">75</a> Terme tr&egrave;s utilis&eacute; par les th&eacute;oriciens de la comp&eacute;tence dans le monde du travail, nous l&rsquo;avons vu, et tr&egrave;s fr&eacute;quent dans le Cadre (un indice suppl&eacute;mentaire du jeu d&rsquo;influences entre les deux sph&egrave;res de la production &eacute;conomique et de la didactique des langues) avec notamment le sens de comp&eacute;tences&nbsp;: &laquo;&nbsp;les ressources de l&rsquo;apprenant (ses comp&eacute;tences) [&hellip;.].&nbsp;&raquo; (CECRL, 2001&nbsp;: 29).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote76anc" name="sdfootnote76sym">76</a> Cette conception de la comp&eacute;tence se retrouve chez les tous les promoteurs de la comp&eacute;tence dans les syst&egrave;mes &eacute;ducatifs&nbsp;: Perrenoud (2002), Scallon (2004), Miled (2005), Tardif, (2006), Roegiers (2010), etc.)</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote77anc" name="sdfootnote77sym">77</a> La mobilisation dans les t&acirc;ches des savoirs, savoir-faire, savoir-&ecirc;tre constitutifs de la comp&eacute;tence &agrave; communiquer langagi&egrave;rement et des comp&eacute;tences g&eacute;n&eacute;rales individuelles signifie que ces diff&eacute;rents types de savoirs/ faire/ &ecirc;tre doivent &ecirc;tre acquis ou disponibles pr&eacute;alablement. La mobilisation de la notion de comp&eacute;tence dans le <em>Cadre</em> ne tombe donc pas sous la critique faite &agrave; l&rsquo;approche par comp&eacute;tences qui se voit reprocher par certains didacticiens de &laquo;&nbsp;rel&egrave;gue(r) au second plan et n&eacute;glige(r) les contenus propres aux disciplines enseign&eacute;es&nbsp;: le savoir et le savoir-faire&nbsp;&raquo; (Hirtt 2009&nbsp;: 16, <em>je modifie</em>). La comp&eacute;tence dans le <em>Cadre</em> s&rsquo;inscrit dans &laquo;&nbsp;une approche qui met les situations au c&oelig;ur des apprentissages&nbsp;: c&rsquo;est une <strong>approche situationnelle</strong> [&hellip;].&nbsp;&raquo;&nbsp;&raquo; (Roegiers, 2010&nbsp;: 26) o&ugrave; les savoirs/ savoir-faire/ &ecirc;tre, d&eacute;j&agrave; acquis ou apr&egrave;s acquisition, sont mis en situation, r&eacute;investis dans des t&acirc;ches, des projets. Cette conception didactique est particuli&egrave;rement pertinente pour l&rsquo;enseignement/ apprentissage des langues car une langue sert fondamentalement &agrave; inter-agir dans le monde r&eacute;el et n&rsquo;est pas pr&eacute;texte &agrave; d&eacute;velopper uniquement des savoirs sur elle.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote78anc" name="sdfootnote78sym">78</a> Puren, C., juil. / ao&ucirc;t/ sept. 2002, &laquo;&nbsp;Perspectives actionnelles et perspectives culturelles en didactique des langues-cultures&nbsp;: vers une perspective co-actionnelle et co-culturelle&nbsp;&raquo;, <em>in</em> <em>Les langues modernes</em>, n&deg;3.</p> </div> <div style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote79anc" name="sdfootnote79sym">79</a> Richterich recommandait de pr&eacute;parer l&rsquo;apprenant &laquo;&nbsp;&agrave; faire face &agrave; l&rsquo;impr&eacute;visible de la communication qui est, [&hellip;], une des composantes fondamentales de la comp&eacute;tence de communication.&nbsp;&raquo; (1985&nbsp;: 103).</div> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote80anc" name="sdfootnote80sym">80</a> Le Boterf, d&egrave;s 1994, soulignait l&rsquo;importance de l&rsquo;image de soi dans la mobilisation de la comp&eacute;tence&nbsp;: &laquo;&nbsp;La confiance en soi ou l&rsquo;appr&eacute;ciation de ses potentialit&eacute;s sont des facteurs tout aussi d&eacute;cisifs que les op&eacute;rations d&rsquo;inf&eacute;rence ou que les savoirs m&eacute;moris&eacute;s&nbsp;&raquo;. (1994&nbsp;: 44).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote81anc" name="sdfootnote81sym">81</a> Pour la distinction &laquo;&nbsp;tache&nbsp;&raquo; vs &laquo;&nbsp;projet&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire activit&eacute; contrainte vs activit&eacute; cr&eacute;ative, cf. Richer, 2012&nbsp;: 153 <em>et seq</em>.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote82anc" name="sdfootnote82sym">82</a> Clot et Gollac affirment en effet : &laquo;&nbsp;L&rsquo;institution du conflit dialogique est encore le meilleur moyen qu&rsquo;on connaisse pour ne pas tricher avec le r&eacute;el. La sant&eacute; et l&rsquo;efficacit&eacute; en d&eacute;pendent s&ucirc;rement.&nbsp;&raquo; (2009&nbsp;: 165).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote83anc" name="sdfootnote83sym">83</a> Dewey J., 1968, <em>Exp&eacute;rience et &eacute;ducation</em>, Paris&nbsp;: A. Colin.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote84anc" name="sdfootnote84sym">84</a> Rogers, C., 1976, <em>Libert&eacute; pour apprendre&nbsp;?</em>, Paris&nbsp;: Dunod.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#sdfootnote85anc" name="sdfootnote85sym">85</a> Freinet, C., 1969, <em>Pour l&rsquo;&eacute;cole du peuple</em>, Paris&nbsp;: Masp&eacute;ro.</p>