<h2 style="text-align:justify">Introduction&nbsp;</h2> <p style="text-align:justify">Je me propose principalement, dans cette contribution, d&#39;&eacute;tudier concr&egrave;tement les effets n&eacute;gatifs sur une discipline scolaire, le fran&ccedil;ais, d&#39;une innovation p&eacute;dagogique introduite officiellement dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif de nombreux pays africains au cours des ann&eacute;es 2000 avec l&rsquo;appui de l&rsquo;UNESCO et de la CONFEMEN (Conf&eacute;rence des ministres de l&#39;&Eacute;ducation des &Eacute;tats et gouvernements de la Francophonie), &agrave; savoir la &laquo;&nbsp;p&eacute;dagogie de l&#39;int&eacute;gration&nbsp;&raquo;, en particulier telle que promue et diffus&eacute;e par Xavier ROEGIERS et son &eacute;quipe du BIEF (Bureau d&#39;Ing&eacute;nierie de d&#39;&Eacute;ducation et de la Formation, <a href="http://www.bief.be/">www.bief.be/</a>).</p> <p style="text-align:justify">L&rsquo;Approche par les comp&eacute;tences (d&eacute;sormais &laquo;&nbsp;APC&nbsp;&raquo;) est la source revendiqu&eacute;e de cette p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, que Mohammed Sa&iuml;d BERKAINE, chercheur alg&eacute;rien et coordonnateur de ce num&eacute;ro de la revue <em>TDFLE</em>, consid&egrave;re d&rsquo;ailleurs dans sa th&egrave;se de 2015<a href="#_ftn1" id="_ftnref1" name="_ftnref1"><sup>[1]</sup></a> comme l&rsquo;une de ses variantes. Cette variante se base sur les travaux de Jean-Marie DE&nbsp;KETELE dans les ann&eacute;es 1990, travaux qui s&rsquo;&eacute;laborent en opposition radicale avec l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique pr&eacute;c&eacute;dente, celle des ann&eacute;es 1980, &agrave; savoir la p&eacute;dagogie par objectifs (d&eacute;sormais &laquo;&nbsp;PPO&nbsp;&raquo;).</p> <p style="text-align:justify">Dans la PPO, les contenus &eacute;taient d&eacute;coup&eacute;s pour chaque discipline scolaire en micro-objectifs dans le but de rationaliser au maximum l&#39;apprentissage en d&eacute;crivant rigoureusement chacun de ces objectifs, leur cha&icirc;nage, les moyens &agrave; mettre en &oelig;uvre pour les travailler et les crit&egrave;res &agrave; utiliser pour les &eacute;valuer.<a href="#_ftn2" id="_ftnref2" name="_ftnref2"><sup>[2]</sup></a> L&rsquo;une des principales causes de l&rsquo;&eacute;chec de cette p&eacute;dagogie, telles qu&rsquo;elles ont &eacute;t&eacute; analys&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, &eacute;tait que les &eacute;l&egrave;ves ne parvenaient pas &agrave; mobiliser et combiner pour les utiliser eux-m&ecirc;mes, c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; &laquo;&nbsp;int&eacute;grer&nbsp;&raquo;, les savoirs et savoir-faire travaill&eacute;s ainsi de mani&egrave;re tr&egrave;s parcellaris&eacute;e, alors qu&rsquo;une telle int&eacute;gration est n&eacute;cessaire pour r&eacute;aliser des t&acirc;ches ou actions un tant soit peu complexes, d&egrave;s qu&rsquo;elles sont &laquo;&nbsp;d&rsquo;usage&nbsp;&raquo;, et non seulement d&rsquo;apprentissage, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&egrave;s qu&rsquo;elles ont une dimension sociale.</p> <p style="text-align:justify">Mais l&rsquo;APC et la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration ont suscit&eacute; &agrave; leur tour de nombreuses critiques, de plus en plus fortes et globales au fur et &agrave; mesure que les difficult&eacute;s, voire pour certains son &eacute;chec, apparaissaient sur le terrain, du moins dans les pays du Maghreb&nbsp;: la th&egrave;se de M.S. BERKAINE reprend et confirme ces critiques par de nombreuses enqu&ecirc;tes de terrain dans son pays, l&rsquo;Alg&eacute;rie, le pr&eacute;sent num&eacute;ro de la revue <em>TDFLE</em> s&rsquo;en fait largement l&rsquo;&eacute;cho, et je ne reprendrai donc pas ici leur longue litanie. Aux multiples critiques de type <strong>contextuel </strong>(d&eacute;non&ccedil;ant l&rsquo;inadaptation de cette p&eacute;dagogie &agrave; l&rsquo;environnement scolaire et social, ou &agrave; l&rsquo;inverse, l&rsquo;inadaptation de cet environnement aux exigences de cette p&eacute;dagogie, voire, dans une sorte de fuite en avant, la mise en &oelig;uvre insuffisamment rigoureuse de cette p&eacute;dagogie<a href="#_ftn3" id="_ftnref3" name="_ftnref3"><sup>[3]</sup></a>) s&rsquo;ajoutent des critiques de type <strong>&eacute;pist&eacute;mologique</strong> (relevant la faiblesse de l&rsquo;&eacute;tayage th&eacute;orique et le flou du cadre conceptuel) et <strong>id&eacute;ologique </strong>(se fondant sur l&rsquo;origine manag&eacute;riale de la notion de &laquo;&nbsp;comp&eacute;tence&nbsp;&raquo;).<a href="#_ftn4" id="_ftnref4" name="_ftnref4"><sup>[4]</sup></a></p> <p style="text-align:justify">Dans cet article, c&rsquo;est un autre type de critique que je vais pr&eacute;senter, curieusement absent jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent dans toutes les analyses critiques que j&rsquo;ai pu lire sur l&rsquo;APC et la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, &agrave; savoir une critique de type <strong>didactique</strong>. Je la d&eacute;velopperai &agrave; partir de ma sp&eacute;cialit&eacute;, la didactique des langues-cultures (d&eacute;sormais &laquo;&nbsp;DLC&nbsp;&raquo;), en me r&eacute;f&eacute;rant &agrave; l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re (d&eacute;sormais &laquo;&nbsp;FLE&nbsp;&raquo;) en Alg&eacute;rie depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000. Dans une bonne mesure, cependant, les analyses que je vais pr&eacute;senter ici me semblent valables pour la didactique scolaire de toutes les langues, maternelles et &eacute;trang&egrave;res, et pas seulement pour ce pays, mais pour tous les pays d&rsquo;Afrique o&ugrave; a &eacute;t&eacute; introduite la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration. Je laisse cependant les lecteurs avertis en juger par eux-m&ecirc;mes.</p> <h2>1. La p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration</h2> <p style="text-align:justify">On retrouve constamment, dans l&rsquo;APC et dans la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, l&rsquo;accent mis sur l&rsquo;int&eacute;gration des ressources au sein de l&rsquo;action complexe. J.-M. DE KETELE &eacute;crit ainsi dans un ouvrage de 2000, &agrave; propos de cette approche, qu&rsquo;elle &laquo;&nbsp;cherche &agrave; d&eacute;velopper la possibilit&eacute; par les apprenants de <em>mobiliser un ensemble int&eacute;gr&eacute; de ressources </em>pour r&eacute;soudre une situation-probl&egrave;me appartenant &agrave; une famille de situations&nbsp;&raquo; (p. 188, je souligne).</p> <p style="text-align:justify">Cette notion de &laquo;&nbsp;situation-probl&egrave;me&nbsp;&raquo; vient &agrave; l&rsquo;origine de la didactique des math&eacute;matiques. L&rsquo;un des probl&egrave;mes que pose d&rsquo;ailleurs la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration quand on veut l&rsquo;articuler avec la DLC, c&rsquo;est qu&rsquo;elle n&rsquo;est pas vraiment une p&eacute;dagogie g&eacute;n&eacute;rale, et moins encore une didactique g&eacute;n&eacute;rale, parce qu&#39;une partie importante de ses concepts cl&eacute;s, constamment repris dans les textes officiels en Alg&eacute;rie, tels que &laquo;&nbsp;situation-probl&egrave;me&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;r&eacute;solution de probl&egrave;mes&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;obstacle (&eacute;pist&eacute;mologique)&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;notions/concepts fondamentaux&nbsp;&raquo; sont ceux d&rsquo;une didactique particuli&egrave;re, celle des math&eacute;matiques. Or ces concepts n&rsquo;ont pas vraiment de pertinence en DLC, comme le prouve empiriquement le fait que la didactique du FLE n&rsquo;a jamais jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent ressenti le besoin de les int&eacute;grer &agrave; ses cadres conceptuels. Certains chercheurs en DLC &ndash;&nbsp;g&eacute;n&eacute;ralement ce sont ceux qui ont re&ccedil;u une formation initiale en sciences de l&rsquo;&eacute;ducation&nbsp;&ndash; vont consid&eacute;rer que former une phrase correcte pour communiquer, c&rsquo;est &laquo;&nbsp;r&eacute;soudre un probl&egrave;me&nbsp;&raquo;, que la pr&eacute;parer en groupe en discutant d&rsquo;une difficult&eacute; grammaticale, c&rsquo;est se confronter &agrave; un &laquo;&nbsp;conflit sociocognitif&nbsp;&raquo;, ou encore que la gestion d&rsquo;un projet demande de franchir des &laquo;&nbsp;obstacles&nbsp;&raquo; (qu&rsquo;ils ne vont quand m&ecirc;me pas jusqu&rsquo;&agrave; qualifier d&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;&eacute;pist&eacute;mologiques&nbsp;&raquo;&hellip;). Mais par rapport &agrave; l&rsquo;usage de ces concepts en didactique des math&eacute;matiques, o&ugrave; ils se situent &agrave; l&#39;int&eacute;rieur d&#39;un cadre conceptuel fond&eacute; sur l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie bachelardienne, il s&rsquo;agit l&agrave;, en DLC, d&rsquo;un usage que l&rsquo;on peut consid&eacute;rer comme m&eacute;taphorique. Le passage ci-dessous est un extrait du <em>Guide m&eacute;thodologique d&rsquo;&eacute;laboration des programme</em>s de la Commission Nationale des programmes en Alg&eacute;rie (d&eacute;sormais la &laquo;&nbsp;CNP&nbsp;&raquo;) publi&eacute; en 2009, et il concerne toutes les disciplines&nbsp;: il fait partie en effet de la pr&eacute;sentation g&eacute;n&eacute;rale de &laquo;&nbsp;L&#39;approche par comp&eacute;tences&nbsp;&raquo; (chapitre 4.2)&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">C&rsquo;est<em> dans le traitement des situations-probl&egrave;mes que sont &eacute;labor&eacute;es les notions, &eacute;prouv&eacute;es les connaissances op&eacute;ratoires et que sont extraites les propri&eacute;t&eacute;s pertinentes. C&rsquo;est une situation d&rsquo;apprentissage qui &agrave; la fois d&eacute;stabilise l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve dans ses croyances et ses savoir-faire et en m&ecirc;me temps lui procure les moyens de surmonter le probl&egrave;me &agrave; la suite d&rsquo;une recherche</em>. (2009a, p. 29)</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Il me semble &eacute;vident que cette description des &laquo;&nbsp;situations-probl&egrave;mes&nbsp;&raquo; n&rsquo;a vraiment de pertinence que pour les sciences exactes.</p> <p style="text-align:justify">Dans son ouvrage de 2006, quelques ann&eacute;es, donc, apr&egrave;s la publication de celui de J.-M. DE KETELE, Jacques TARDIF supprime de la d&eacute;finition de l&rsquo;APC la notion de &laquo;&nbsp;situation-probl&egrave;me&nbsp;&raquo; et celle qui lui est implicitement li&eacute;e, celle de &laquo;&nbsp;r&eacute;solution de probl&egrave;me&nbsp;&raquo;, parce qu&rsquo;il les consid&egrave;re comme relevant d&rsquo;une &laquo;&nbsp;premi&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration&nbsp;&raquo; du concept de comp&eacute;tence. Il d&eacute;finit celle-ci, dans la version qu&rsquo;il appelle de &laquo;&nbsp;deuxi&egrave;me g&eacute;n&eacute;ration&nbsp;&raquo;, comme &laquo;&nbsp;<em>un savoir-agir complexe</em> prenant appui sur la mobilisation et combinaison efficaces d&rsquo;une vari&eacute;t&eacute; de ressources de type interne et externe dans une famille de situations&nbsp;&raquo; (2006, p. 16, je souligne)<a href="#_ftn5" id="_ftnref5" name="_ftnref5"><sup>[5]</sup></a>. On passe, entre ces deux citations&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;d&rsquo;une d&eacute;finition-description tr&egrave;s influenc&eacute;e, comme nous venons de le voir, par la didactique des math&eacute;matiques&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;&agrave; une d&eacute;finition-description r&eacute;ellement interdisciplinaire, avec une notion, celle de &laquo;&nbsp;savoir-agir complexe&nbsp;&raquo;, qui vaut pour toutes les disciplines scolaires &agrave; partir du moment o&ugrave; on les consid&egrave;re comme devant pr&eacute;parer les &eacute;l&egrave;ves &agrave; l&rsquo;action sociale&nbsp;: la DLC, telle qu&rsquo;on peut la concevoir <em>dans une perspective actionnelle</em> &ndash;&nbsp;celle &eacute;bauch&eacute;e en 2001 dans le <em>CECRL</em>&nbsp;&ndash;, se retrouve parfaitement quant &agrave; elle dans cette d&eacute;finition de seconde g&eacute;n&eacute;ration.<a href="#_ftn6" id="_ftnref6" name="_ftnref6"><sup>[6]</sup></a></p> <p style="text-align:justify">Cette variation g&eacute;n&eacute;rationnelle n&rsquo;affecte pas, cependant, la vis&eacute;e int&eacute;grative commune, que l&rsquo;on retrouve &agrave; trois niveaux&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;au niveau de la <em>comp&eacute;tence</em>, dont l&rsquo;acquisition et la mise en &oelig;uvre consistent &agrave; int&eacute;grer des savoirs et des savoir-faire<a href="#_ftn7" id="_ftnref7" name="_ftnref7"><sup>[7]</sup></a>&nbsp;: c&rsquo;est ce &laquo;&nbsp;caract&egrave;re int&eacute;grateur&nbsp;&raquo; qui est ainsi, pour J.&nbsp;TARDIF, la premi&egrave;re caract&eacute;ristique de la comp&eacute;tence, avant m&ecirc;me son &laquo;&nbsp;caract&egrave;re combinatoire&nbsp;&raquo; (2006, p.&nbsp;16)&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;au niveau de la &laquo;&nbsp;famille de situations&nbsp;&raquo;, laquelle, par d&eacute;finition, int&egrave;gre des situations diff&eacute;rentes mais partageant des traits communs qui leur donnent un &laquo;&nbsp;air de famille&nbsp;&raquo;&hellip;&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;dans la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, enfin, au niveau de la &laquo;&nbsp;situation d&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;&raquo;, o&ugrave; vont &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute;s au sein d&rsquo;une &laquo;&nbsp;comp&eacute;tence globale&nbsp;&raquo; les savoirs et savoir-faire acquis dans les disciplines scolaires au cours des semaines ant&eacute;rieures.</p> <p style="text-align:justify">Par un mouvement de balancier dont l&rsquo;histoire de la p&eacute;dagogie, comme celle de la DLC, nous offre de nombreux exemples, cette int&eacute;gration va &ecirc;tre con&ccedil;ue, dans ce que ses promoteurs appelleront pr&eacute;cis&eacute;ment la &laquo;&nbsp;p&eacute;dagogie de l&rsquo;<em>int&eacute;gration</em>&nbsp;&raquo;, comme d&rsquo;autant plus forte et syst&eacute;matique qu&rsquo;elle &eacute;tait insuffisante et rare dans la PPO&nbsp;: elle va y &ecirc;tre mise en &oelig;uvre en effet au moyen du mod&egrave;le d&rsquo;action social le plus complexe disponible, &agrave; savoir le <em>projet</em>, et &agrave; un niveau d&rsquo;int&eacute;gration maximal, celui de projets p&eacute;dagogiques <em>interdisciplinaires globalisants</em>, c&rsquo;est-&agrave;-dire mobilisant p&eacute;riodiquement tous les savoirs et savoir-faire acquis en parall&egrave;le par les &eacute;l&egrave;ves dans l&rsquo;ensemble des disciplines scolaires. C&rsquo;est cette id&eacute;e que reprennent en 2009 les membres de la CNP, lorsqu&rsquo;ils &eacute;crivent dans leur <em>Guide m&eacute;thodologique d&rsquo;&eacute;laboration des programmes</em>&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify"><em>Un acquis est int&eacute;gr&eacute; quand il peut &ecirc;tre r&eacute;investi ou transf&eacute;r&eacute; dans des familles de situations de la m&ecirc;me discipline et, plus largement, dans des familles de situations appartenant &agrave; un champ disciplinaire, sachant que <strong>la meilleure int&eacute;gration est celle qui r&eacute;alise une unit&eacute; du savoir &agrave; un niveau curriculaire</strong>.</em> (CNP 2009a, p. 59, je souligne)</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Une telle conception maximaliste de l&rsquo;int&eacute;gration dans l&rsquo;APC (cf. la fin soulign&eacute;e de la citation ci-dessus)<a href="#_ftn8" id="_ftnref8" name="_ftnref8"><sup>[8]</sup></a> implique forc&eacute;ment que les p&eacute;riodes de pr&eacute;paration disciplinaire soient longues&nbsp;: Xavier ROEGIERS propose ainsi dans son article de 2006 une dur&eacute;e de cinq semaines, &agrave; la suite de laquelle une sixi&egrave;me semaine est r&eacute;serv&eacute;e au &laquo;&nbsp;module d&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;&raquo; consacr&eacute; &agrave; la r&eacute;alisation du projet terminal. On retrouve aussi cette id&eacute;e dans le m&ecirc;me document de la CNP&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify"><em>Une situation d&#39;int&eacute;gration est une situation d&rsquo;apprentissage / une situation d&rsquo;&eacute;valuation complexes, pr&eacute;sent&eacute;es g&eacute;n&eacute;ralement sous la forme d&rsquo;une situation-probl&egrave;me ayant pour but l&rsquo;int&eacute;gration et la </em>mobilisation<em> des acquis (valeurs, comp&eacute;tences transversales et disciplinaires, savoirs d&eacute;claratifs, proc&eacute;duraux et conditionnels, attitudes, conduites et comportements)<a href="#_ftn9" id="_ftnref9" name="_ftnref9"><sup>[9]</sup></a> et visant &agrave; r&eacute;aliser </em><strong>une comp&eacute;tence <em>globale qui couronne un cursus plus ou moins &eacute;tal&eacute; dans le temps&nbsp;: cycle, palier et ann&eacute;e</em></strong><em>.</em></p> <p style="text-align:justify"><em>Une situation d&rsquo;int&eacute;gration vise la production d&#39;un document, d&#39;un travail de synth&egrave;se, la mise en &oelig;uvre d&#39;une d&eacute;marche sp&eacute;cifique (exp&eacute;rimentation, cr&eacute;ation&hellip;).</em></p> <p style="text-align:justify"><em>La comp&eacute;tence globale est un objectif que l&rsquo;on se propose d&rsquo;atteindre <strong>au terme d&rsquo;un parcours scolaire dont l&rsquo;&eacute;tendue est &agrave; d&eacute;finir en fonction de l&rsquo;organisation du cursus</strong>. Elle est l&rsquo;&eacute;quivalent de l&rsquo;objectif terminal d&rsquo;int&eacute;gration tel que d&eacute;fini par J.-M. De Ketele et repris par X. Roegiers</em>. (2009a, p.&nbsp;28, je souligne)<a href="#_ftn10" id="_ftnref10" name="_ftnref10"><sup>[10]</sup></a></p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Or la mise en &oelig;uvre de l&rsquo;int&eacute;gration p&eacute;dagogique ainsi con&ccedil;ue ne pouvait qu&rsquo;interf&eacute;rer, dans l&rsquo;enseignement des langues-cultures, avec le mode d&rsquo;int&eacute;gration propre &agrave; cette discipline, et appel&eacute; pr&eacute;cis&eacute;ment &laquo;&nbsp;l&rsquo;int&eacute;gration didactique&nbsp;&raquo;.<a href="#_ftn11" id="_ftnref11" name="_ftnref11"><sup>[11]</sup></a></p> <h2>L&rsquo;int&eacute;gration didactique en didactique des langues-cultures</h2> <p style="text-align:justify">Le fait que des &eacute;l&egrave;ves aient r&eacute;alis&eacute; successivement des exercices de rep&eacute;rage, de conceptualisation, d&rsquo;application et d&rsquo;entra&icirc;nement sur chacune des structures d&rsquo;une phrase ne garantit absolument pas qu&rsquo;ils puissent les combiner entre elles pour produire spontan&eacute;ment un &eacute;nonc&eacute; personnel en situation de communication authentique<a href="#_ftn12" id="_ftnref12" name="_ftnref12">[12]</a>&nbsp;; &agrave; un niveau de complexit&eacute; sup&eacute;rieur, le fait qu&rsquo;ils puissent produire chacune des phrases correctes d&rsquo;un type ou d&rsquo;un genre de texte ne garantit pas plus qu&rsquo;ils soient capables de les combiner entre elles pour r&eacute;diger par exemple un argumentaire ou un curriculum vitae. Ce que l&rsquo;on appelle en DLC l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;appropriation&nbsp;&raquo; ou l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;assimilation&nbsp;&raquo; d&rsquo;une r&egrave;gle de grammaire ou d&rsquo;un mot de lexique par les &eacute;l&egrave;ves, &agrave; savoir la capacit&eacute; &agrave; les r&eacute;utiliser spontan&eacute;ment pour leur expression personnelle en situation de communication, peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme une &laquo;&nbsp;int&eacute;gration&nbsp;&raquo; de ces &eacute;l&eacute;ments langagiers au sein de leur comp&eacute;tence de communication. Le terme d&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;int&eacute;gration&nbsp;&raquo;, &agrave; ces niveaux de la phrase et du texte, ne fait pas partie du vocabulaire traditionnel de la discipline, mais il pourrait sans probl&egrave;me y trouver sa place&nbsp;: si l&rsquo;on adopte une d&eacute;finition abstraite du terme &laquo;&nbsp;int&eacute;gration&nbsp;&raquo; qui convienne &agrave; la DLC, &agrave; savoir une combinaison d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments diff&eacute;rents formant un ensemble qui fasse syst&egrave;me et qui fasse sens, ce que l&rsquo;on appelle le &laquo;&nbsp;r&eacute;emploi&nbsp;&raquo; ou la &laquo;&nbsp;r&eacute;utilisation&nbsp;&raquo; peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; en effet comme le r&eacute;sultat d&rsquo;une op&eacute;ration d&rsquo;int&eacute;gration.</p> <p style="text-align:justify">Il existe un autre niveau o&ugrave; par contre le terme d&rsquo;&laquo;&nbsp;int&eacute;gration&nbsp;&raquo; fait partie du vocabulaire habituel de la DLC, et c&rsquo;est celui de l&rsquo;&laquo;&nbsp;unit&eacute; didactique&nbsp;&raquo;, appel&eacute;e encore parfois &laquo;&nbsp;le&ccedil;on&nbsp;&raquo; dans certains manuels, et g&eacute;n&eacute;ralement &laquo;&nbsp;s&eacute;quence (de classe)&nbsp;&raquo; lorsqu&rsquo;elle est con&ccedil;ue par l&rsquo;enseignant lui-m&ecirc;me. La fonction premi&egrave;re des unit&eacute;s didactiques est de r&eacute;aliser une &laquo;&nbsp;int&eacute;gration didactique&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire de combiner les savoirs et savoir-faire des dix domaines diff&eacute;rents d&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;apprentissage &ndash;&nbsp;la grammaire, le lexique, la graphie-phonie, les compr&eacute;hensions de l&rsquo;oral et de l&rsquo;&eacute;crit, les expressions orale et &eacute;crite, l&rsquo;interaction, la m&eacute;diation et la culture&nbsp;&ndash; de telle mani&egrave;re que les &eacute;l&egrave;ves puissent, &agrave; la fin de chaque unit&eacute;, les recombiner &agrave; leur tour en tant que ressources personnelles, dans une situation de communication lorsque la m&eacute;thodologie mise en &oelig;uvre est l&rsquo;approche communicative, ou dans une situation d&rsquo;action lorsque c&rsquo;est la perspective actionnelle.</p> <p style="text-align:justify">Pour plus de d&eacute;veloppements sur l&rsquo;unit&eacute; didactique et l&rsquo;&eacute;volution de sa conception au cours de l&rsquo;histoire de la DLC, je renvoie &agrave; PUREN C. 2004c, 2010d, 2011b&nbsp;: ce qui nous int&eacute;resse ici, c&rsquo;est que ces unit&eacute;s didactiques, pour toutes les langues et dans tous les pays o&ugrave; j&rsquo;ai pu les observer, ne d&eacute;passent jamais 12-15 heures, ou trois semaines de cours<a href="#_ftn13" id="_ftnref13" name="_ftnref13"><sup>[13]</sup></a>. Cette dur&eacute;e maximale approximative, mais apparemment universelle, a sans doute &eacute;merg&eacute; spontan&eacute;ment sous l&rsquo;action de deux fortes contraintes oppos&eacute;es&nbsp;: il faut que la dur&eacute;e de l&rsquo;unit&eacute; didactique soit suffisamment longue pour que chaque domaine d&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;apprentissage puisse &ecirc;tre suffisamment travaill&eacute; de telle sorte que les savoirs et savoir-faire correspondants soient m&eacute;moris&eacute;s, mais suffisamment courte pour que ce qui a &eacute;t&eacute; fait dans un domaine ne soit pas oubli&eacute; au cours du travail sur les autres, m&ecirc;me en limitant les contenus<a href="#_ftn14" id="_ftnref14" name="_ftnref14"><sup>[14]</sup></a> et en organisant toutes les synergies possibles entre les diff&eacute;rents domaines<a href="#_ftn15" id="_ftnref15" name="_ftnref15"><sup>[15]</sup></a>. D&eacute;monstration par l&rsquo;absurde&nbsp;: on comprend tout de suite qu&rsquo;il serait totalement contre productif d&rsquo;organiser un cours de 50 heures de FLE pour adultes, par exemple, sous la forme d&rsquo;une premi&egrave;re s&eacute;quence de 5 heures de grammaire, puis d&rsquo;une autre de 5 heures de lexique, puis de 5 heures de correction phon&eacute;tique, puis de 10 heures de compr&eacute;hension orale, etc., avant de proposer seulement dans les toutes derni&egrave;res heures aux apprenants une situation finale de r&eacute;emploi g&eacute;n&eacute;ral. Comme nous le verrons plus avant dans la &laquo;&nbsp;r&eacute;partition annuelle&nbsp;&raquo; reproduite au chapitre 3.1., c&rsquo;est pourtant un peu ce que l&rsquo;on demande aux &eacute;l&egrave;ves de faire, apr&egrave;s les s&eacute;quences didactiques, dans la situation d&rsquo;int&eacute;gration finale de la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration&hellip;</p> <h2>3. Analyse d&rsquo;un exemple de programmation d&rsquo;un projet p&eacute;dagogique pour le fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re</h2> <h3 style="text-align:justify">3.1. Pr&eacute;sentation</h3> <p style="text-align:justify">Le tableau ci-dessous est un extrait du sommaire du manuel officiel de fran&ccedil;ais de la classe de premi&egrave;re ann&eacute;e du secondaire (d&eacute;sormais &laquo;&nbsp;1<sup>&egrave;re</sup> AS&nbsp;&raquo;) en Alg&eacute;rie (ONPS 2005).<a href="#_ftn16" id="_ftnref16" name="_ftnref16"><sup>[16]</sup></a> Il correspond au premier projet des trois propos&eacute;s pour l&rsquo;ensemble de l&rsquo;ann&eacute;e.</p> <table> <tbody> <tr> <td colspan="4"> <p><strong>Projet 1&nbsp;: R&eacute;aliser une campagne d&rsquo;information &agrave; l&rsquo;intention des &eacute;l&egrave;ves du lyc&eacute;e</strong></p> </td> </tr> <tr> <td> <p>Intentions communicatives</p> </td> <td> <p>Objets d&rsquo;&eacute;tude</p> <p><em>et th&egrave;mes</em></p> </td> <td> <p>S&eacute;quences</p> </td> <td> <p>Techniques d&rsquo;expression</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>1. Exposer pour donner des informations sur divers sujets</p> </td> <td> <p>La vulgarisation scientifique (p. 5 &agrave; 66)</p> <p><em>La communication, l&rsquo;environnement, la ville</em></p> </td> <td> <p>S&eacute;q. 1&nbsp;: contracter des textes (p. 5 &agrave; 25)</p> <p>S&eacute;q. 2&nbsp;: R&eacute;sumer &agrave; partir d&rsquo;un plan d&eacute;taill&eacute; (p. 26 &agrave; 42)</p> <p>S&eacute;q. 3&nbsp;: R&eacute;sumer en fonction d&rsquo;une intention de communication (p. 43 &agrave; 59)</p> </td> <td> <p>La prise de notes</p> <p>Le plan</p> <p>Le r&eacute;sum&eacute;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>2. Dialoguer pour se faire conna&icirc;tre et conna&icirc;tre l&rsquo;autre</p> </td> <td> <p>L&rsquo;interview (p. 67 &agrave; 96)</p> <p><em>Les m&eacute;tiers</em></p> </td> <td> <p>S&eacute;q. 1&nbsp;: Questionner de fa&ccedil;on pertinente (p. 67 &agrave; 81)</p> <p>S&eacute;q. 2&nbsp;: R&eacute;diger une lettre personnelle (p. 82 &agrave; 91)</p> </td> <td> <p>Le questionnaire</p> <p>L&rsquo;expos&eacute; oral</p> <p>La lettre personnelle</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">L&rsquo;extrait propos&eacute; ci-apr&egrave;s correspond &agrave; la &laquo;&nbsp;r&eacute;partition annuelle&nbsp;&raquo; du projet ci-dessus, qu&rsquo;un inspecteur de fran&ccedil;ais a propos&eacute;e en 2009 en r&eacute;ponse &agrave; une demande minist&eacute;rielle d&rsquo;all&egrave;gement des programmes. C&rsquo;est la premi&egrave;re partie d&rsquo;un tableau plus grand, sur une page enti&egrave;re au format paysage, couvrant 28 semaines de cours annuels. Suivaient en-dessous dans le tableau complet, pr&eacute;sent&eacute;s sous la m&ecirc;me forme avec les m&ecirc;mes colonnes, les deux autres projets du manuel de 1<sup>&egrave;re</sup> AS&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;un Projet 2&nbsp;: &laquo;&nbsp;R&eacute;diger une lettre ouverte &agrave; une autorit&eacute; comp&eacute;tente pour la sensibiliser &agrave; un probl&egrave;me et lui proposer des solutions&nbsp;&raquo;, programm&eacute; sur six semaines, avec pour objet d&rsquo;&eacute;tude &laquo;&nbsp;La lettre ouverte&nbsp;&raquo;&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;et un Projet 3&nbsp;: &laquo;&nbsp;&Eacute;crire une petite biographie romanc&eacute;e&nbsp;&raquo;, programm&eacute; sur dix semaines, avec pour objet d&rsquo;&eacute;tude &laquo;&nbsp;Le fait divers&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;La nouvelle&nbsp;&raquo;&nbsp;; curieusement, la &laquo;&nbsp;production finale&nbsp;&raquo; annonc&eacute;e pour ce Projet 3 est cependant diff&eacute;rente&nbsp;: il s&rsquo;agit de l&rsquo;&laquo;&nbsp;&Eacute;laboration d&rsquo;un recueil de nouvelles locales&nbsp;&raquo;.</p> <p style="text-align:justify">J&rsquo;ai repris &agrave; l&rsquo;identique, typographie comprise, la pr&eacute;sentation originale de la partie de la r&eacute;partition annuelle concernant le premier projet. J&rsquo;ai seulement d&eacute;coup&eacute; le tableau en deux parties pour l&rsquo;adapter au format de page. Comme je l&rsquo;ai sugg&eacute;r&eacute; au moyen des deux fl&egrave;ches &agrave; la fin de la premi&egrave;re partie et des deux autres au d&eacute;but de la suivante, il s&rsquo;agit du m&ecirc;me tableau, &agrave; remettre donc mentalement &laquo;&nbsp;bout &agrave; bout&nbsp;&raquo; sur la m&ecirc;me ligne horizontale. Pour des raisons de clart&eacute;, j&rsquo;ai r&eacute;p&eacute;t&eacute; dans la seconde partie les mentions qui, dans le tableau original, couraient sur l&rsquo;ensemble du tableau (&laquo;&nbsp;Projet 1.&hellip;&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Fait po&eacute;tique&nbsp;:&hellip;&nbsp;&raquo;). Pour les deux autres projets est ins&eacute;r&eacute; dans le tableau original, de la m&ecirc;me mani&egrave;re que pour le premier, un &laquo;&nbsp;Fait po&eacute;tique&nbsp;&raquo; avec l&rsquo;indication de la page du po&egrave;me retenu.</p> <p style="text-align:justify">J&rsquo;ai repris textuellement, en bas de cet extrait, les deux notes de bas de page du tableau original. Suivait une seconde page d&rsquo;&laquo;&nbsp;annexe&nbsp;&raquo;, dont j&rsquo;aurai l&rsquo;occasion de reparler.</p> <p style="text-align:justify"><strong>R&eacute;partitions annuelles des programmes de fran&ccedil;ais construites conform&eacute;ment aux all&egrave;gements des r&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tences de juin 2008</strong></p> <p style="text-align:justify"><strong>R&eacute;partition annuelle &ndash; Niveau&nbsp;: 1<sup>&egrave;re</sup> A.S. Lettres/Philo et Langues &Eacute;trang&egrave;res</strong></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;&nbsp;</p> <table> <tbody> <tr> <td colspan="5"> <p><strong><em>Projet 1. R&eacute;aliser une campagne d&rsquo;information &agrave; l&rsquo;intention des &eacute;l&egrave;ves du lyc&eacute;e</em></strong></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><strong>Progression</strong></p> </td> <td> <p><strong>Objets d&rsquo;&eacute;tude</strong></p> </td> <td> <p><strong>S&eacute;quences</strong></p> </td> <td> <p><strong>Compr&eacute;hension</strong></p> <p><strong>Orale</strong></p> </td> <td> <p><strong>Compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;crit (objectifs &agrave; attendre)</strong><sup>1</sup></p> </td> </tr> <tr> <td rowspan="3"> <p>8/28 semaines</p> </td> <td rowspan="3"> <p>Les textes de vulgarisation scientifique</p> </td> <td> <p>1. Contracter des textes</p> </td> <td> <p>Doc. sonore</p> </td> <td> <p>-Identifier les &eacute;l&eacute;ments de la situation de communication&nbsp;: la vis&eacute;e explicative, l&rsquo;enjeu du discours</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>2. R&eacute;sumer &agrave; partir d&rsquo;un plan d&eacute;taill&eacute;</p> </td> <td> <p>Doc. sonore</p> </td> <td> <p>- Identifier les d&eacute;finitions dans un texte</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>3. R&eacute;sumer en fonction d&rsquo;une intention de communication</p> </td> <td> <p>Doc. sonore</p> </td> <td> <p>- Identifier les proc&eacute;d&eacute;s explicatifs</p> <p>- Distinguer les facteurs de coh&eacute;sion d&rsquo;un texte</p> <p>- Rep&eacute;rer le plan d&rsquo;un texte</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>4/28 semaines</p> </td> <td> <p>L&rsquo;interview</p> </td> <td> <p>4. Questionner d&rsquo;une fa&ccedil;on pertinente</p> </td> <td> <p>Doc. sonore</p> </td> <td> <p>- Identifier la situation d&rsquo;&eacute;nonciation</p> <p>- Rep&eacute;rer les th&egrave;mes de la conversation</p> <p>- Identifier les actes de parole</p> </td> </tr> <tr> <td colspan="5"> <p><strong>Fait po&eacute;tique&nbsp;: po&egrave;me page 123</strong></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <table> <tbody> <tr> <td colspan="5"> <p><strong><em>Projet 1. R&eacute;aliser une campagne d&rsquo;information &agrave; l&rsquo;intention des &eacute;l&egrave;ves du lyc&eacute;e</em></strong></p> </td> </tr> <tr> <td colspan="3"> <p><strong>Points de langue</strong><sup>2</sup></p> </td> <td> <p><strong>Production &Eacute;crite/Orale</strong></p> </td> <td> <p><strong>Production finale</strong></p> </td> </tr> <tr> <td rowspan="3"> <p>[8/28]</p> </td> <td> <p>[1]</p> </td> <td> <p>- pr&eacute;sent intemporel</p> <p>- les substituts</p> </td> <td> <p>E.O. page 21</p> <p>R&eacute;sumer le petit passage</p> </td> <td rowspan="4"> <p>R&eacute;alisation du projet</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>[2]</p> </td> <td> <p>- tournure impersonnelle</p> <p>- conjonctions de coordination</p> </td> <td> <p>E.O. page 36</p> <p>Technique du r&eacute;sum&eacute;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>[3]</p> </td> <td> <p>- la relative</p> <p>- cause/ cons&eacute;quence</p> </td> <td> <p>E.O. page 52</p> <p>R&eacute;sum&eacute; &agrave; partir d&rsquo;un plan</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>[4/28]</p> </td> <td> <p>[1]</p> </td> <td> <p>- l&rsquo;imp&eacute;ratif</p> <p>- la phrase interrogative</p> </td> <td> <p>E.O. page 74</p> <p>Production d&rsquo;une interview</p> </td> </tr> <tr> <td colspan="5"> <p><strong>Fait po&eacute;tique&nbsp;: po&egrave;me page 123</strong></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><em><sup>1</sup></em><em> Pour la r&eacute;alisation des activit&eacute;s en compr&eacute;hension &eacute;crite, en grammaire et en expression &eacute;crite et orale, exploiter les supports propos&eacute;s dans les manuels scolaires.</em></p> <p style="text-align:justify"><em><sup>2</sup></em><em> Les points de langue pr&eacute;sent&eacute;s dans ces r&eacute;partitions rel&egrave;vent globalement de la grammaire phrastique&nbsp;; cependant, pour une meilleure ma&icirc;trise des objets d&rsquo;&eacute;tude en r&eacute;ception et en production, il est n&eacute;cessaire de se r&eacute;f&eacute;rer aux programmes officiels pour apporter &agrave; l&rsquo;enseignement-apprentissage de ces discours les niveaux d&rsquo;&eacute;tude discursive et textuelle pr&eacute;vus dans les r&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tence.</em></p> <p style="text-align:justify">Remarques pr&eacute;alables sur cette pr&eacute;sentation du Projet 1</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;Colonne &laquo;&nbsp;Compr&eacute;hension Orale&nbsp;&raquo;&nbsp;: le manuel ne propose pas d&rsquo;enregistrements oraux&nbsp;; il faut donc supposer, le <em>Guide du professeur</em> de ce manuel n&rsquo;&eacute;tant pas plus explicite sur ce point, que les enseignants les rechercheront et les didactiseront eux-m&ecirc;mes, ou qu&rsquo;ils feront faire cette activit&eacute; &agrave; partir de l&rsquo;oralisation par eux-m&ecirc;mes d&rsquo;un document &eacute;crit du manuel.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;Colonne &laquo;&nbsp;Production &Eacute;crite/Orale&nbsp;&raquo;&nbsp;: le sigle &laquo;&nbsp;E.O.&nbsp;&raquo; ne correspond pas &agrave; &laquo;&nbsp;&Eacute;crit/Oral&nbsp;&raquo;, mais &agrave; &laquo;&nbsp;Expression orale&nbsp;&raquo;&nbsp;: c&rsquo;est en effet l&rsquo;activit&eacute; langagi&egrave;re pr&eacute;vue, dans chacune des pages cit&eacute;es du manuel, &agrave; partir de quelques questions &eacute;crites pos&eacute;es sur le document propos&eacute;.</p> <p style="text-align:justify">Cette r&eacute;partition annuelle, comme on le voit dans cet extrait plus clairement que dans le sommaire du manuel, consiste &agrave; mettre les contenus d&rsquo;apprentissage langagier au service de la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;: les diff&eacute;rentes &laquo;&nbsp;s&eacute;quences&nbsp;&raquo; didactiques d&eacute;bouchent sur la r&eacute;alisation d&rsquo;un projet p&eacute;dagogique &agrave; dimension sociale. L&rsquo;ensemble articule donc l&rsquo;int&eacute;gration didactique (cf. les colonnes &laquo;&nbsp;Compr&eacute;hension orale&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;Compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;crit&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;Points de langue&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Production &eacute;crite/orale&nbsp;&raquo;) et l&rsquo;int&eacute;gration p&eacute;dagogique.</p> <p style="text-align:justify">Je n&rsquo;analyserai ici ni le dispositif didactique, ni le projet p&eacute;dagogique en tant que tels, qu&rsquo;il ne s&rsquo;agit absolument pas de ma part de critiquer, mais les incompatibilit&eacute;s entre l&rsquo;un et l&rsquo;autre et les effets de l&rsquo;un sur l&rsquo;autre tels qu&rsquo;ils sont observables du point de vue adopt&eacute; ici, celui d&rsquo;un didacticien de langue-culture.</p> <h3 style="text-align:justify">3.2. Situation d&rsquo;int&eacute;gration p&eacute;dagogique et r&eacute;emploi didactique</h3> <p style="text-align:justify">Comme envisag&eacute; par les auteurs de la CNP en 2009 (cf. <em>supra</em> note 8), l&rsquo;auteur de cette r&eacute;partition annuelle semble avoir pr&eacute;vu des projets limit&eacute;s &agrave; la seule discipline &laquo;&nbsp;Fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, les productions finales &eacute;tant langagi&egrave;res et aucune r&eacute;f&eacute;rence n&rsquo;&eacute;tant faite, ni dans le tableau, ni dans l&rsquo;annexe, &agrave; une autre langue ou &agrave; une autre discipline.</p> <p style="text-align:justify">Nous avons vu pr&eacute;c&eacute;demment que l&rsquo;int&eacute;gration didactique se r&eacute;alise toujours, en DLC, &agrave; la fin d&rsquo;une p&eacute;riode de 12-15 heures ou trois semaines maximum, de telle sorte que les savoirs et savoir-faire langagiers travaill&eacute;s pendant cette p&eacute;riode soient encore disponibles en m&eacute;moire pour &ecirc;tre r&eacute;employ&eacute;s dans une situation de communication et/ou d&rsquo;action personnelle, laquelle assure donc, dans cette discipline, la fonction de &laquo;&nbsp;situation d&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;&raquo;.<a href="#_ftn17" id="_ftnref17" name="_ftnref17"><sup>[17]</sup></a> On peut constater dans cette r&eacute;partition annuelle que, comme le veut la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, le principe d&rsquo;unit&eacute; des s&eacute;quences didactiques est un savoir-faire (&laquo;&nbsp;contracter des textes&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;r&eacute;sumer &agrave; partir d&rsquo;un plan d&eacute;taill&eacute;&nbsp;&raquo;, etc.), et que les situations de &laquo;&nbsp;Production &Eacute;crite/Orale&nbsp;&raquo; (avant-derni&egrave;re colonne) ne sont con&ccedil;ues que comme des entra&icirc;nements &agrave; ces savoir-faire. Le seul travail qui soit v&eacute;ritablement d&rsquo;int&eacute;gration portant sur une v&eacute;ritable comp&eacute;tence, c&rsquo;est-&agrave;-dire sur un agir-social, c&rsquo;est la r&eacute;alisation du projet terminal, la &laquo;&nbsp;campagne d&rsquo;information&nbsp;&raquo;, et elle n&rsquo;arrive qu&rsquo;au bout de 12 semaines &agrave; 5 heures par semaine, soit 60 heures de classe dans le tronc commun Lettres et Sciences humaines, au bout de 13 semaines &agrave; trois heures par semaine, soit 39 heures de classe pour le tronc commun Sciences et Technologie<a href="#_ftn18" id="_ftnref18" name="_ftnref18"><sup>[18]</sup></a>. Il est extr&ecirc;mement difficile, pour ne pas dire impossible, que la plupart des &eacute;l&egrave;ves puissent r&eacute;activer apr&egrave;s un si long temps tous les savoirs et savoir-faire pr&eacute;c&eacute;demment travaill&eacute;s. La r&eacute;alisation du projet p&eacute;dagogique arrive beaucoup trop tard&nbsp;; elle est, pour le dire d&rsquo;une autre mani&egrave;re, compl&egrave;tement &laquo;&nbsp;hors-d&eacute;lai didactique&nbsp;&raquo;.</p> <p style="text-align:justify">Dans les projets de longue dur&eacute;e r&eacute;alis&eacute;s en classe de langue dans une logique didactique, les diff&eacute;rents savoirs et savoir-faire langagiers n&eacute;cessaires ne sont introduits de m&ecirc;me que progressivement, &agrave; certains moments, mais ils le sont &agrave; l&rsquo;occasion de t&acirc;ches qui font partie int&eacute;grante du projet lui-m&ecirc;me, c&rsquo;est-&agrave;-dire qui en assurent chacune une r&eacute;alisation partielle et mettent de ce fait en jeu un savoir-agir social, ce qui n&rsquo;est pas le cas dans cette r&eacute;partition. En effet&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify">1) les productions propos&eacute;es dans les phases 1, 2 et 3 sont des exercices scolaires&nbsp;;</p> <p style="text-align:justify">2) le travail sur l&rsquo;interview (n&deg; 4), intervient dans cette r&eacute;partition annuelle apr&egrave;s le travail sur les r&eacute;sum&eacute;s (phases n&deg; 2 et 3), alors que dans une conduite logique de ce projet, les interviews &ndash;&nbsp;celles de personnes pouvant donner des informations sur le th&egrave;me choisi pour la campagne d&rsquo;information&nbsp;&ndash; devraient &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;s avant les r&eacute;sum&eacute;s qui en seraient faits. Ce ne devrait d&rsquo;ailleurs pas &ecirc;tre des r&eacute;sum&eacute;s &agrave; proprement parler (qui mettent en &oelig;uvre la &laquo;&nbsp;logique document&nbsp;&raquo;), mais des prises de notes plus ou moins r&eacute;dig&eacute;es, parce que les &eacute;l&egrave;ves devraient, dans ces interviews, s&eacute;lectionner seulement les informations pertinentes pour leur projet (c&rsquo;est-&agrave;-dire y mettre en &oelig;uvre la &laquo;&nbsp;logique documentation&nbsp;&raquo;)<a href="#_ftn19" id="_ftnref19" name="_ftnref19"><sup>[19]</sup></a>.</p> <p style="text-align:justify">Quant aux objectifs de la phase n&deg;&nbsp;1, &agrave; savoir le travail sur la vis&eacute;e explicative et l&rsquo;enjeu du discours, ils devraient logiquement &ecirc;tre travaill&eacute;s en toute fin du projet, au moment de la r&eacute;daction par les &eacute;l&egrave;ves de leurs productions pour la campagne d&rsquo;information, parce que c&rsquo;est &agrave; ce moment-l&agrave; qu&rsquo;ils auraient &agrave; mobiliser eux-m&ecirc;mes ces comp&eacute;tences.</p> <p style="text-align:justify">La logique mise en &oelig;uvre dans cette r&eacute;partition est la logique didactique traditionnelle en Alg&eacute;rie, &agrave; savoir une logique de travail successif et juxtapos&eacute; sur des types de textes diff&eacute;rents, et cette logique, donc, se trouve &ecirc;tre ici exactement inverse de celle qui serait conforme &agrave; une logique de projet.</p> <ol> <li>ROEGIERS (2006b, p. 10) envisage que l&rsquo;int&eacute;gration des savoirs et savoir-faire disciplinaires ne se r&eacute;alise pas seulement dans le &laquo;&nbsp;module d&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;&raquo; final, celui o&ugrave; les &eacute;l&egrave;ves sont cens&eacute;s atteindre &laquo;&nbsp;l&rsquo;Objectif Terminal d&rsquo;Int&eacute;gration&nbsp;&raquo; apr&egrave;s les objectifs disciplinaires partiels, sur le mod&egrave;le suivant (les sch&eacute;mas sont de l&rsquo;auteur)&nbsp;:</li> </ol> <p><img alt="" src="/img/6/images/n72-puren1.png" style="display:block; height:41px; margin-left:auto; margin-right:auto; width:482px" /></p> <p>Il envisage la possibilit&eacute; d&rsquo;&laquo;&nbsp;int&eacute;grations partielles&nbsp;&raquo;, disciplinaires donc, sur le mod&egrave;le suivant&nbsp;:</p> <p><img alt="" src="/img/6/images/n72-puren2.png" style="display:block; height:64px; margin-left:auto; margin-right:auto; width:482px" /></p> <p style="text-align:justify">La mani&egrave;re de r&eacute;aliser l&rsquo;int&eacute;gration de cette seconde mani&egrave;re est selon lui &laquo;&nbsp;plus riche, mais pas toujours possible&nbsp;&raquo;, sans qu&rsquo;il explique &ndash;&nbsp;en tout cas dans ce texte&nbsp;&ndash; en quoi elle est plus riche, ni en quoi consiste la difficult&eacute;. Or il n&rsquo;y a aucune difficult&eacute; &agrave; mettre en place ces int&eacute;grations partielles &agrave; l&rsquo;occasion des t&acirc;ches partielles dont se compose tout projet r&eacute;alis&eacute; dans la dur&eacute;e&nbsp;; et on sait depuis longtemps en DLC&nbsp;&ndash;&nbsp;depuis la m&eacute;thodologie directe des ann&eacute;es 1900, pour &ecirc;tre pr&eacute;cis, il y a plus d&rsquo;un si&egrave;cle&nbsp;&ndash; comment organiser l&rsquo;int&eacute;gration des savoirs et savoir-faire langagiers dans le cadre de ses unit&eacute;s ou s&eacute;quences didactiques. La difficult&eacute; que ressent X.&nbsp;Roegiers, c&rsquo;est peut-&ecirc;tre fondamentalement celle qu&rsquo;il a &agrave; envisager que l&rsquo;objectif ultime de l&rsquo;apprentissage, &agrave; savoir l&rsquo;int&eacute;gration des savoirs et savoir-faire dans une comp&eacute;tence d&rsquo;agir social, puisse n&rsquo;&ecirc;tre pas &agrave; la charge exclusive de sa discipline, les sciences de l&rsquo;&eacute;ducation, qu&rsquo;il consid&egrave;re sans doute comme aussi englobante que les situations d&rsquo;int&eacute;gration qu&rsquo;il promeut&nbsp;: il affirme dans le m&ecirc;me texte que &laquo;&nbsp;c&rsquo;est <em>surtout</em> pendant ces modules [d&rsquo;int&eacute;gration] que se d&eacute;veloppent les comp&eacute;tences (2006b, p.&nbsp;11, je souligne), et ailleurs, plus clairement encore, que les &laquo;&nbsp;apprentissages ponctuels&nbsp;&raquo; (qui sont pour lui ceux r&eacute;alis&eacute;s dans les disciplines) &laquo;&nbsp;ne sont pas un but en soi, mais un passage oblig&eacute;&nbsp;&raquo; (2000, p.&nbsp;25).</p> <p style="text-align:justify">Fran&ccedil;oise ROP&Eacute; &eacute;crit dans un article de 2000 qu&rsquo;avec l&rsquo;APC, &laquo;&nbsp;on glisse d&rsquo;une logique disciplinaire &agrave; une logique des situations&nbsp;; on fait appel &agrave; la discipline en fonction des besoins requis par la t&acirc;che &agrave; effectuer en situation&nbsp;&raquo; (cit&eacute; par O. MARADAN 2005, p. 96). Le probl&egrave;me est que les disciplines ont leur propre logique, qu&rsquo;il ne faudrait pas oublier m&ecirc;me si l&rsquo;on veut seulement les instrumentaliser de mani&egrave;re efficace au service d&rsquo;une int&eacute;gration p&eacute;dagogique.</p> <p style="text-align:justify">Il est symptomatique qu&rsquo;en annexe de sa r&eacute;partition annuelle (sur la seconde page du document original), l&rsquo;inspecteur de fran&ccedil;ais ne cite aucun didacticien de langue, mais seulement des p&eacute;dagogues&nbsp;: Philippe Meirieu, Michel Minder et Philippe Perrenoud. On peut comprendre&ndash;&nbsp;m&ecirc;me si on peut en sourire&nbsp;&ndash; qu&rsquo;un professeur de p&eacute;dagogie, Antoine SAYAH puisse &eacute;crire que &laquo;&nbsp;la didactique en g&eacute;n&eacute;ral a r&eacute;alis&eacute; des progr&egrave;s spectaculaires ces deux derni&egrave;res d&eacute;cennies, qui ont eu des r&eacute;percussions sur l&#39;enseignement des diff&eacute;rentes disciplines<a href="#_ftn20" id="_ftnref20" name="_ftnref20"><sup>[20]</sup></a>, notamment les langues&nbsp;&raquo; (2005, p. 83), en n&rsquo;appuyant ses affirmations que par un renvoi &agrave; deux sp&eacute;cialistes des sciences de l&rsquo;&eacute;ducation (Michel Develay et Philippe Perrenoud). Mais l&rsquo;absence de toute r&eacute;f&eacute;rence bibliographique &agrave; des didacticiens de langues-cultures est un ph&eacute;nom&egrave;ne massif et constant dans les articles d&rsquo;enseignants et de chercheurs en langues traitant de l&rsquo;APC et de la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration. Voil&agrave; qui rappelle le temps pass&eacute; o&ugrave; c&rsquo;&eacute;tait une autre discipline, la linguistique, qui cherchait &agrave; s&rsquo;imposer comme seule r&eacute;f&eacute;rence scientifique dans les travaux sur l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues&nbsp;; et qui fait penser au temps pr&eacute;sent, o&ugrave; ce sont les neurosciences qui pr&eacute;tendent &agrave; ce statut. Dans une certaine mesure, donc, vouloir imposer les principes de la p&eacute;dagogique de l&rsquo;int&eacute;gration &agrave; la DLC rel&egrave;ve d&rsquo;une forme de projet applicationniste, en l&rsquo;occurrence p&eacute;dagogique.<a href="#_ftn21" id="_ftnref21" name="_ftnref21"><sup>[21]</sup></a></p> <h3 style="text-align:justify">3.3 Innovation p&eacute;dagogique et tradition didactique</h3> <p style="text-align:justify">Dans les faits, cet applicationnisme reste tr&egrave;s limit&eacute;&nbsp;: la conception g&eacute;n&eacute;rale des &laquo;&nbsp;s&eacute;quences&nbsp;&raquo;, dans cette r&eacute;partition annuelle, reprend en effet fid&egrave;lement la tradition de l&rsquo;enseignement scolaire du FLE en Alg&eacute;rie depuis plusieurs d&eacute;cennies, celle d&rsquo;une &eacute;tude scolaire des types de textes. Les productions demand&eacute;es aux &eacute;l&egrave;ves (cf. l&rsquo;avant-derni&egrave;re colonne, &laquo;&nbsp;Production &eacute;crite-orale&nbsp;&raquo;), sont pour les trois premi&egrave;res des r&eacute;sum&eacute;s &agrave; l&rsquo;intention de l&rsquo;enseignant, c&rsquo;est-&agrave;-dire des exercices scolaires<a href="#_ftn22" id="_ftnref22" name="_ftnref22"><sup>[22]</sup></a>. On demande aux &eacute;l&egrave;ves, dans l&rsquo;une des t&acirc;ches de compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;crit, d&rsquo;&laquo;&nbsp;identifier les &eacute;l&eacute;ments de la situation de communication&nbsp;&raquo;, mais cette t&acirc;che en elle-m&ecirc;me n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;communicative&nbsp;&raquo; dans le sens o&ugrave; on l&rsquo;entend dans l&rsquo;approche communicative, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;elle est une t&acirc;che d&rsquo;apprentissage (scolaire), et non une t&acirc;che, r&eacute;elle ou simul&eacute;e, d&rsquo;usage (social de la langue). La seule t&acirc;che communicative pr&eacute;vue est celle de la production finale, celle du projet p&eacute;dagogique (&laquo;&nbsp;R&eacute;aliser une campagne d&rsquo;information &agrave; l&rsquo;intention des &eacute;l&egrave;ves&nbsp;&raquo;). On ne constate pas plus d&rsquo;&eacute;volution didactique vers la perspective actionnelle, alors m&ecirc;me que le projet est naturellement l&rsquo;agir de r&eacute;f&eacute;rence de cette derni&egrave;re &eacute;volution m&eacute;thodologique en DLC. Il aurait fallu en effet, pour que s&rsquo;imposent les modifications n&eacute;cessaires &agrave; la mise en &oelig;uvre conjointe de l&rsquo;approche communicative et de la perspective actionnelle<a href="#_ftn23" id="_ftnref23" name="_ftnref23"><sup>[23]</sup></a>, que le projet soit con&ccedil;u d&egrave;s le d&eacute;part en classe de langue et r&eacute;alis&eacute; tout au long des heures de cours de langue, et non report&eacute;, comme ici, en toute fin de travail. Dans le <em>Guide du professeur</em> (p.&nbsp;8) les s&eacute;quences didactiques sont renomm&eacute;es &laquo;&nbsp;projets didactiques&nbsp;&raquo;, pour faire pendant au &laquo;&nbsp;projet p&eacute;dagogique&nbsp;&raquo; final, mais il ne s&rsquo;agit que d&rsquo;un changement d&rsquo;appellation&nbsp;: ces &laquo;&nbsp;projets didactiques&nbsp;&raquo;, ce sont les projets scolaires des unit&eacute;s didactiques traditionnelles, qui n&rsquo;ont pas grand-chose &agrave; voir avec ce que l&rsquo;on appelle la &laquo;&nbsp;p&eacute;dagogie de projet&nbsp;&raquo;.</p> <p style="text-align:justify">La mani&egrave;re d&rsquo;ins&eacute;rer graphiquement, dans le tableau de la r&eacute;partition annuelle, le &laquo;&nbsp;fait po&eacute;tique&nbsp;&raquo; illustre bien, il me semble, cette volont&eacute; de maintenir inchang&eacute;e l&rsquo;orientation litt&eacute;raire de la tradition didactique&nbsp;: curieusement, alors qu&rsquo;il ne s&rsquo;agit que d&rsquo;un seul po&egrave;me, il est pr&eacute;sent&eacute; sur une ligne continue sur toute la dur&eacute;e du projet, mais en dehors du projet, comme si la litt&eacute;rature devait maintenir une pr&eacute;sence &agrave; part tout au long du cours de langue, &agrave; l&rsquo;abri des effets de la p&eacute;dagogie de projet.</p> <p style="text-align:justify">Le statut de l&rsquo;enseignement de la langue dans la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, qui est celui de prestataire de service vis-&agrave;-vis du projet p&eacute;dagogique, ne pouvait que maintenir cet enseignement dans sa tradition de forte directivit&eacute;. Dans la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, les disciplines didactiques sont appel&eacute;es &agrave; fournir &agrave; l&rsquo;avance les ressources qui seront par la suite n&eacute;cessaires aux &eacute;l&egrave;ves pour r&eacute;aliser leur projet, ce qui oblige l&rsquo;enseignant &agrave; la fois &agrave; pr&eacute;programmer ces ressources (c&rsquo;est la fonction de la r&eacute;partition annuelle pr&eacute;sent&eacute;e ici), et parall&egrave;lement &agrave; maintenir la conception du projet dans le cadre dans lequel la mobilisation de ces ressources sera possible. Ce sont les m&ecirc;mes contraintes que subissent d&rsquo;ailleurs les manuels, pour la m&ecirc;me raison&nbsp;: ils doivent forc&eacute;ment pr&eacute;d&eacute;finir la t&acirc;che ou le mini-projet terminal des unit&eacute;s didactiques puisque sans cela ils ne peuvent assurer l&rsquo;une de leurs fonctions de base, qui est la pr&eacute;-programmation des contenus langagiers et des activit&eacute;s langagi&egrave;res.</p> <p style="text-align:justify">Le projet p&eacute;dagogique tel que ses grands repr&eacute;sentants historiques l&rsquo;ont con&ccedil;u dans une finalit&eacute; d&rsquo;autonomisation et de responsabilisation des &eacute;l&egrave;ves, comme John Dewey aux &Eacute;tats-Unis, Ovide Decroly en Belgique ou C&eacute;lestin Freinet en France<a href="#_ftn24" id="_ftnref24" name="_ftnref24"><sup>[24]</sup></a>, repose sur un fonctionnement exactement inverse&nbsp;: ce sont les &eacute;l&egrave;ves qui con&ccedil;oivent au d&eacute;part le projet, le pr&eacute;cisent voire le modifient en cours de route, et qui, en fonction des besoins dont ils se rendent compte et au moment o&ugrave; ils s&rsquo;en rendent compte, vont rechercher, travailler puis exploiter les ressources n&eacute;cessaires, l&rsquo;enseignant organisant le travail sur la langue et la culture &ndash;&nbsp;y compris les exercices scolaires&nbsp;&ndash; &agrave; partir ou du moins &agrave; propos de ces ressources. Il &eacute;tait pour eux impensable que l&rsquo;enseignement se fasse &agrave; partir d&rsquo;un manuel. C&rsquo;est pour cela que l&rsquo;on peut parler d&rsquo;une v&eacute;ritable &laquo;&nbsp;centration sur l&rsquo;apprenant&nbsp;&raquo; dans cette p&eacute;dagogie du projet, alors que dans cette r&eacute;partition annuelle, comme dans le manuel de 1<sup>&egrave;re</sup> AS, il y a une centration sur les ressources du projet, autrement dit une centration traditionnelle sur les contenus d&rsquo;enseignement.</p> <p style="text-align:justify">Les projets officiellement introduits ces derni&egrave;res ann&eacute;es dans l&rsquo;&Eacute;ducation nationale fran&ccedil;aise, &agrave; savoir au coll&egrave;ge les EPI (&laquo;&nbsp;Enseignements pratiques interdisciplinaires&nbsp;&raquo;) et au lyc&eacute;e les TPE (&laquo;&nbsp;Travaux personnels encadr&eacute;s&nbsp;&raquo;) sont obligatoirement interdisciplinaires, mais ils peuvent se faire <em>a minima</em>, c&rsquo;est-&agrave;-dire avec seulement deux disciplines&nbsp;; et surtout ils sont conduits en classe en parall&egrave;le avec les cours de langues habituels, qui peuvent ainsi continuer &agrave; se faire comme auparavant, avec les manuels existants.<a href="#_ftn25" id="_ftnref25" name="_ftnref25"><sup>[25]</sup></a> Cela me para&icirc;t un mod&egrave;le pr&eacute;f&eacute;rable non pas parce que c&rsquo;est la solution retenue dans l&rsquo;&Eacute;ducation nationale fran&ccedil;aise, mais parce que c&rsquo;est une solution de sagesse&nbsp;: on introduit l&rsquo;innovation dans un espace sp&eacute;cifique o&ugrave; il peut se donner libre cours, ce qui n&rsquo;oblige pas &agrave; choisir entre rompre avec toute la tradition ou, comme ici, d&eacute;naturer l&rsquo;innovation que constitue la p&eacute;dagogie de projet pour maintenir la tradition&nbsp;; on laisse ainsi le temps n&eacute;cessaire aux enseignants de s&rsquo;approprier l&rsquo;innovation pour qu&rsquo;elle &laquo;&nbsp;infuse&nbsp;&raquo; progressivement dans leurs pratiques quotidiennes, autrement dit pour qu&rsquo;elle produise du <em>changement.<a href="#_ftn26" id="_ftnref26" name="_ftnref26"><sup>[26]</sup></a></em></p> <p style="text-align:justify">Tout s&rsquo;est pass&eacute;, en d&eacute;finitive, dans la tentative de couplage entre didactique et p&eacute;dagogie, comme si l&rsquo;innovation &eacute;tant prise en charge enti&egrave;rement par la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration, l&rsquo;enseignement des langues avait pu &eacute;viter toute remise en cause de sa tradition.</p> <h3 style="text-align:justify">3.4 Innovation p&eacute;dagogique et r&eacute;gression didactique</h3> <p style="text-align:justify">L&rsquo;histoire de la DLC, pas plus que celle des sciences, ne s&rsquo;est jamais d&eacute;roul&eacute;e sur le mode du progr&egrave;s lin&eacute;aire constant et ind&eacute;fini (voir PUREN C. 1997d). C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;il y a eu des cas de r&eacute;gression en DLC, lorsque l&rsquo;innovation venait d&rsquo;autres disciplines et y &eacute;tait appliqu&eacute;e sans discernement. C&rsquo;est ce qui s&rsquo;est pass&eacute; en France dans les ann&eacute;es 1960, lors de la vogue des exercices structuraux, dont le prestige s&rsquo;appuyait sur le distributionnalisme en linguistique, le b&eacute;haviorisme en psychologie de l&rsquo;apprentissage et le magn&eacute;tophone bi-piste en nouvelles technologies&nbsp;: cette innovation a amen&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;poque les enseignants fran&ccedil;ais d&rsquo;anglais et de FLE &agrave; abandonner les activit&eacute;s de rep&eacute;rage, conceptualisation et application grammaticales, qu&rsquo;ils ont heureusement r&eacute;tablies par la suite. Le m&ecirc;me ph&eacute;nom&egrave;ne s&rsquo;est reproduit quelques ann&eacute;es plus tard avec les premi&egrave;res applications de l&rsquo;informatique &agrave; l&rsquo;enseignement des langues &ndash;&nbsp;&laquo;&nbsp;l&rsquo;enseignement assist&eacute; par ordinateur, EAO&nbsp;&raquo;&nbsp;&ndash;, qui ont amen&eacute; &agrave; nouveau certains enseignants &agrave; privil&eacute;gier les seuls exercices m&eacute;caniques de grammaire aux d&eacute;pens d&rsquo;une premi&egrave;re approche r&eacute;flexive.</p> <p style="text-align:justify">L&rsquo;application de l&rsquo;APC et de la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration &agrave; la DLC fournit un nouvel exemple historique de r&eacute;gression didactique. Il entra&icirc;ne une exclusivit&eacute; en termes de mod&egrave;le cognitif au constructivisme dans ses diff&eacute;rentes variantes. Dans le <em>R&eacute;f&eacute;rentiel g&eacute;n&eacute;ral des programmes </em>publi&eacute; en 2009 en Alg&eacute;rie, par exemple, on peut lire&nbsp;:</p> <blockquote> <p><em>La nouvelle vision de l&rsquo;&eacute;valuation doit &ecirc;tre coh&eacute;rente avec l&rsquo;esprit des nouveaux programmes, produit de l&rsquo;&eacute;volution universelle des sciences de l&rsquo;&eacute;ducation et des techniques, qui fait appel &agrave; des approches th&eacute;oriques telles que le cognitivisme, le constructivisme, le socioconstructivisme.</em> (2009c, p.&nbsp;46&nbsp;; voir aussi 2009a, p.&nbsp;26, et 2009b, p.&nbsp;4)</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Or, en ce qui concerne au moins l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues, le (socio)constructivisme ne peut &ecirc;tre que l&rsquo;un des mod&egrave;les cognitifs auxquels l&rsquo;enseignant de langues doit pouvoir recourir pour g&eacute;rer la complexit&eacute; des profils et strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage. Les &eacute;l&egrave;ves n&rsquo;apprennent pas seulement la langue en la d&eacute;construisant et en la reconstruisant&nbsp;; ils l&rsquo;apprennent aussi en &eacute;coutant les explications de l&rsquo;enseignant, en &eacute;coutant parler l&rsquo;enseignant et les autres &eacute;l&egrave;ves, en r&eacute;pondant aux questions de l&rsquo;enseignant et en suivant ses consignes, en faisant des exercices, en communiquant avec les autres &eacute;l&egrave;ves, enfin en r&eacute;alisant en langue &eacute;trang&egrave;re des t&acirc;ches et des projets avec les autres&nbsp;: toutes ces activit&eacute;s n&eacute;cessaires correspondent &agrave; des mod&egrave;les cognitifs diff&eacute;rents voire oppos&eacute;s, mais compl&eacute;mentaires (voir PUREN C. 016 et 017).<a href="#_ftn27" id="_ftnref27" name="_ftnref27"><sup>[27]</sup></a></p> <h2 style="text-align:justify">Conclusion</h2> <p style="text-align:justify">Pour reprendre les id&eacute;es et les concepts de l&rsquo;APC en les appliquant non plus &agrave; la situation d&rsquo;apprentissage scolaire, mais &agrave; la situation de recherche universitaire, on peut dire que le couplage entre la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration et la didactique du fran&ccedil;ais g&eacute;n&egrave;re une &laquo;&nbsp;situation-probl&egrave;me&nbsp;&raquo; provoquant entre les sp&eacute;cialistes des deux disciplines, comme on l&rsquo;aura ais&eacute;ment constat&eacute; &agrave; la lecture de cet article, un fort &laquo;&nbsp;conflit socio-cognitif&nbsp;&raquo; dont la r&eacute;solution demanderait &agrave; d&eacute;passer un &laquo;&nbsp;obstacle &eacute;pist&eacute;mologique&nbsp;&raquo; de taille, celui de la diff&eacute;rence entre les cadres conceptuels de chacune d&rsquo;entre elles&hellip; Le seul ouvrage &agrave; ma connaissance qui confronte s&eacute;rieusement l&rsquo;APC et la DLC, celui de Jean-Jacques RICHER, s&rsquo;intitule <em>La didactique des langues interrog&eacute;e par les comp&eacute;tences</em> (2012). J&rsquo;ai voulu montrer ici qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;inverse, les comp&eacute;tences telles que les mettent en &oelig;uvre l&rsquo;APC et la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration doivent imp&eacute;rativement &ecirc;tre interrog&eacute;es par la didactique des langues.</p> <p style="text-align:justify">Ce conflit interdisciplinaire, malheureusement, ne peut se r&eacute;gler, ou du moins se g&eacute;rer, que sur le terrain des id&eacute;es. L&rsquo;avantage &ndash;&nbsp;si l&rsquo;on peut dire&nbsp;&ndash; de la p&eacute;dagogie, c&rsquo;est que ce n&rsquo;est pas une discipline scolaire, et que ses propositions, m&ecirc;me mises en &oelig;uvre sur le terrain des pratiques de classe, ne sont jamais directement confront&eacute;es, comme le sont celles de la DLC, aux r&eacute;sultats des &eacute;valuations nationales et internationales&nbsp;: il n&rsquo;y a pas et il n&rsquo;y aura jamais d&rsquo;enqu&ecirc;te PISA sur la p&eacute;dagogie&hellip; L&rsquo;&eacute;valuation de l&rsquo;efficacit&eacute; pratique de ses id&eacute;es ne pourrait donc se faire, en tout &eacute;tat de cause, que tr&egrave;s indirectement, par l&rsquo;interm&eacute;diaire des r&eacute;sultats obtenus dans les diff&eacute;rentes disciplines appliquant ses principes, ce qui met objectivement les p&eacute;dagogues &laquo;&nbsp;en situation d&rsquo;irresponsabilit&eacute;&nbsp;&raquo;, au sens o&ugrave; l&rsquo;on entend cette formule en Droit. Cela ne condamne certes pas les p&eacute;dagogues au silence, mais devrait les inciter &agrave; plus de prudence, de modestie, et surtout d&rsquo;attention aux contraintes, sp&eacute;cificit&eacute;s et cultures disciplinaires.</p> <p style="text-align:justify">On est bien oblig&eacute; de constater que l&rsquo;exclusivit&eacute; r&eacute;serv&eacute;e &agrave; la p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration comme instrument de r&eacute;novation de l&rsquo;enseignement des langues en Alg&eacute;rie depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000 a eu comme effet de maintenir ce pays &agrave; l&rsquo;&eacute;cart des &eacute;volutions internationales de la DLC en g&eacute;n&eacute;ral, et en particulier de la didactique du FLE&nbsp;: non seulement l&rsquo;enseignement scolaire du fran&ccedil;ais n&rsquo;a pas rattrap&eacute; son retard en ce qui concerne la prise en compte effective des principes de l&rsquo;approche communicative, malgr&eacute; les orientations donn&eacute;es en ce sens par les textes officiels<a href="#_ftn28" id="_ftnref28" name="_ftnref28"><sup>[28]</sup></a>, mais cet enseignement ne s&rsquo;est confront&eacute;, depuis la publication du <em>CECRL</em> en 2001, ni aux m&eacute;thodologies plurilingues<a href="#_ftn29" id="_ftnref29" name="_ftnref29"><sup>[29]</sup></a>, ni &agrave; la perspective actionnelle.<a href="#_ftn30" id="_ftnref30" name="_ftnref30"><sup>[30]</sup></a> Il est temps sans doute, dans ce pays comme dans d&rsquo;autres pays africains, de corriger un d&eacute;s&eacute;quilibre dont on a vu ici les effets n&eacute;gatifs, en construisant les r&eacute;formes &eacute;ducatives un peu moins sur les principes abstraits de la p&eacute;dagogie g&eacute;n&eacute;rale, et un peu plus sur les exigences concr&egrave;tes des didactiques disciplinaires.</p> <h2 style="text-align:justify">Bibliographie</h2> <p style="text-align:justify">AMAR MEZIANE Ouardia Ait. 2014. &laquo;&nbsp;De la p&eacute;dagogie par objectifs &agrave; l&rsquo;approche par comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;, <a href="http://gerflint.fr/Base/Chine9/Amar_Meziane.pdf">http://gerflint.fr/Base/Chine9/Amar_Meziane.pdf</a> (derni&egrave;re consultation 01/01/2018).</p> <p style="text-align:justify">BERKAINE Mohammed Sa&iuml;d. 2015. <em>L&rsquo;approche par comp&eacute;tences, une approche en apesanteur et/ou les pesanteurs de l&rsquo;environnement d&rsquo;implantation&nbsp;? Le cas du curriculum de fran&ccedil;ais du troisi&egrave;me cycle du syst&egrave;me &eacute;ducatif alg&eacute;rien&nbsp;: pertinence et/ou faisabilit&eacute;&nbsp;? </em>Th&egrave;se doctorale, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, 2 T., 884 p. + 1 T. Annexes 362 p. Le Tome 1, qui traite en particulier de la probl&eacute;matique de la contextualisation et op&eacute;rationnalisation de l&rsquo;APC en Alg&eacute;rie, est disponible en ligne&nbsp;: <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/064/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/064/</a> (derni&egrave;re consultation 02/01/2018).</p> <p style="text-align:justify">CNP. 2005. Commission Nationale des Programmes, Minist&egrave;re de l&#39;&Eacute;ducation Nationale (Alg&eacute;rie), <em>Fran&ccedil;ais 1&egrave;re ann&eacute;e secondaire</em>, janvier, 32 p., <u>www.education.gov.dz/wp-content/uploads/2015/04/1-</u><u>س</u><u>-</u><u>فرنسية</u><u>- </u><u>اللغــة</u><u>.pdf </u>(derni&egrave;re consultation 14/01/2018).</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2009a. Commission Nationale des Programmes, Minist&egrave;re de l&#39;&Eacute;ducation Nationale (Alg&eacute;rie), <em>Guide m&eacute;thodologique d&rsquo;&eacute;laboration des programme</em>s, 81 p.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2009b. Commission Nationale des Programmes, Minist&egrave;re de l&#39;&Eacute;ducation Nationale (Alg&eacute;rie), <em>Argumentaire pour la r&eacute;&eacute;criture des programmes</em>, 13 p.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2009c. Commission Nationale des Programmes, Minist&egrave;re de l&#39;&Eacute;ducation Nationale (Alg&eacute;rie), <em>R&eacute;f&eacute;rentiel g&eacute;n&eacute;ral des programmes</em>, 52 p.</p> <p style="text-align:justify">DE KETELE Jean-Marie. 2000. &laquo;&nbsp;En guise de synth&egrave;se&nbsp;: convergences autour des comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;, pp. 187-191 in&nbsp;: BOSMAN, C., GERARD, F-M., ROEGIERS, X. (&eacute;ds.), <em>Quel avenir pour les comp&eacute;tences&nbsp;?</em> Bruxelles&nbsp;: De Boeck Universit&eacute;, 202 p.</p> <p style="text-align:justify">LAUWERIER Thibaut, AKKARI Abdeljalil. 2013. &laquo;&nbsp;Quelles approches pour r&eacute;former le curriculum et l&rsquo;&eacute;cole en Afrique&nbsp;? Constats et controverses&nbsp;&raquo;,</p> <p style="text-align:justify"><a href="http://www.rocare.org/jera/n5/lauwerier-jera5.pdf">http://www.rocare.org/jera/n5/lauwerier-jera5.pdf</a>(derni&egrave;re consultation 02/01/2018).</p> <p style="text-align:justify">MARADAN Olivier. 2005. &laquo;&nbsp;Passages oblig&eacute;s sur le chemin d&rsquo;un curriculum national d&eacute;fini par les comp&eacute;tences&nbsp;&raquo;, pp. 91-106 <em>in</em> : MEN-UNESCO 2005.</p> <p style="text-align:justify">MEN-UNESCO. 2005. Minist&egrave;re [alg&eacute;rien] de l&rsquo;&Eacute;ducation national-UNESCO. <em>La Refonte de la p&eacute;dagogie en Alg&eacute;rie. D&eacute;fis et enjeux d&#39;une soci&eacute;t&eacute; en mutation.</em> Rabat&nbsp;: Bureau de l&#39;UNESCO pour le Maghreb, ao&ucirc;t 2005. Impr. Alger&nbsp;: ONPS, Office national des publications scolaires, 238 p.</p> <p style="text-align:justify">OCDE. 2012. (Organisation de Coop&eacute;ration et de D&eacute;veloppement &Eacute;conomiques), <em>Cadre d&#39;&eacute;valuation et d&#39;analyse du cycle PISA 2012. Comp&eacute;tences en math&eacute;matiques, en compr&eacute;hension de l&#39;&eacute;crit, en sciences, en r&eacute;solution de probl&egrave;mes et en mati&egrave;res financi&egrave;res.</em> PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des &eacute;l&egrave;ves), Paris&nbsp;: &Eacute;ditions OCDE, 2013, 280 p. <a href="http://www.oecd.org/pisa/pisaproducts/Cadre%20d'%C3%A9valuation%20PISA%202012%20e-book_FR.pdf">www.oecd.org/pisa/pisaproducts/Cadre%20d&#39;%C3%A9valuation%20PISA%202012%20e-book_FR.pdf</a> (derni&egrave;re consultation 03/01/2018).</p> <p style="text-align:justify">ONPS. 2005. (Office National des Publications Scolaires, Alger), <em>Manuel de fran&ccedil;ais de premi&egrave;re ann&eacute;e secondaire</em>, DJILALI Keltoum, BOULTIF Amel, LEFSIH Allel, 1<sup>e</sup> &eacute;d. 2005, r&eacute;&eacute;d. 2016-2017 conform&eacute;ment &agrave; l&#39;arr&ecirc;t&eacute; minist&eacute;riel n&deg;38 26/11/2009, 192 p.</p> <p style="text-align:justify">ONPS. 2005&nbsp;? [s.d.]. (Office National des Publications Scolaire, Alger) <em>Fran&ccedil;ais. Premi&egrave;re ann&eacute;e secondaire Lettres. Guide du professeur</em>. DJILALI Keltoum, 71 p.</p> <p style="text-align:justify">PUREN Christian. 009. &laquo;&nbsp;Proc&eacute;dure standard de l&#39;enseignement scolaire de la grammaire&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/009/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/009/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;016. &laquo;&nbsp;&Eacute;volution historique des mod&egrave;les cognitifs d&#39;enseignement-apprentissage des langues en didactique des langues-cultures&nbsp;&raquo;,<a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/016/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/016/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;017. &laquo;&nbsp;Instances cognitives d&#39;enseignement-apprentissage. Mod&egrave;le &quot;RIMERAI&quot;&nbsp;&raquo;,</p> <p style="text-align:justify"><a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/017/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/017/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;029. &laquo;&nbsp;&Eacute;volution historique des configurations didactiques&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/029/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/029/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;050. &laquo;&nbsp;Grille d&rsquo;analyse des diff&eacute;rents types actuels de mise en &oelig;uvre de l&rsquo;agir dans les manuels de FLE&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/050/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/050/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;052. &laquo;&nbsp;Les enjeux actuels d&rsquo;une &eacute;ducation langagi&egrave;re et culturelle &agrave; une soci&eacute;t&eacute; multilingue et multiculturelle (sch&eacute;ma g&eacute;n&eacute;ral)&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/052/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/052/</a>.&ndash;&nbsp;066. &laquo;&nbsp;Les cinq logiques documentaires actuellement disponibles (mod&egrave;le)&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/066/">www.christianpuren.com/biblioth&egrave;que-de-travail/066/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;1994a. <em>La didactique des langues &eacute;trang&egrave;res &agrave; la crois&eacute;e des m&eacute;thodes. Essai sur l&rsquo;&eacute;clectisme.</em> 2<sup>e</sup> &eacute;d. &eacute;lectronique, octobre 2013, 139 p. [1<sup>e</sup> &eacute;d. Paris&nbsp;: Nathan-CLE international, 1994, 217 p.], <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/1994e/">www.christianpuren.com/mes-travaux/1994e/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;1997d. &laquo;&nbsp;Que reste-t-il de l&rsquo;id&eacute;e de progr&egrave;s en didactique des langues&nbsp;? &raquo;, <em>Les Langues Modernes </em>n&deg; 2/1997. Paris&nbsp;: APLV, pp. 8-14. Postface de septembre 2008. <a href="http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article1842">www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article18</a><a href="http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article1842">42</a> et <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/1997d/">www.christianpuren.com/mes-travaux/1997d/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2004c. &laquo;&nbsp;L&#39;&eacute;volution historique des approches en didactique des langues-cultures, ou comment faire l&#39;unit&eacute; des &quot;unit&eacute;s didactiques&quot;&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2004c/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2004c/</a><u>.</u></p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2010d. &laquo;&nbsp;Construire une unit&eacute; didactique dans une perspective actionnelle&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2010d/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2010d/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2011b &laquo;&nbsp;Projet p&eacute;dagogique et ing&eacute;nierie de l&#39;unit&eacute; didactique&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2011b/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2011b/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2011c. &laquo;&nbsp;Propositions de parcours diff&eacute;renci&eacute;s de lecture sur la perspective actionnelle&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2011c/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2011c/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2013k. &laquo;&nbsp;Technologies &eacute;ducatives et perspective actionnelle&nbsp;: quel avenir pour les manuels de langue&nbsp;?&nbsp;&raquo;<em>Le Fran&ccedil;ais dans le monde</em>, &laquo;&nbsp;Recherches et applications&nbsp;&raquo;n&deg;&nbsp;54, juillet 2013. Paris&nbsp;: CLE international, pp. 122-130. Version longue en ligne&nbsp;: <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2013k/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2013k/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2014a. &laquo;&nbsp;Approche communicative et perspective actionnelle, deux organismes m&eacute;thodologiques g&eacute;n&eacute;tiquement oppos&eacute;s... et compl&eacute;mentaires&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2014a/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2014a/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2015a. <em>Th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;rale de la recherche en didactique des langues-cultures. Essai</em>, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2015a/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2015a/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2015e. &laquo;&nbsp;Manuels de langue et formation des enseignants&quot;&nbsp;&raquo;. Document n&deg; 3 : &laquo;&nbsp;&Eacute;chelle des niveaux de comp&eacute;tence de l&#39;enseignant dans l&#39;utilisation de son manuel&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2015e/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2015e/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2016d. &laquo;&nbsp;La didactique des langues-cultures face aux innovations technologiques&nbsp;: des comptes rendus d&rsquo;exp&eacute;rimentation aux recherches sur les usages ordinaires des innovations&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2016d/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2016d/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2016g. &laquo;&nbsp;Le travail d&rsquo;&eacute;laboration conceptuelle dans la recherche en DLC. L&rsquo;exemple de l&#39;approche par comp&eacute;tences et de la perspective actionnelle&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2016g/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2016g/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2016h. &laquo;&nbsp;L&rsquo;innovation en didactique des langues-cultures face &agrave; la p&eacute;dagogie de l&#39;int&eacute;gration&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2016h/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2016h/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2017c. &laquo;&nbsp;Mettre en &oelig;uvre la p&eacute;dagogie de projet dans un contexte interdisciplinaire au coll&egrave;ge. Approche historique, probl&eacute;matiques actuelles&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/mes-travaux/2017c/">www.christianpuren.com/mes-travaux/2017c/</a>.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;DLC4. Cours en ligne &laquo;&nbsp;La didactique des langues-cultures comme domaine de recherche&nbsp;&raquo;, Dossier n&deg; 4&nbsp;: &laquo;&nbsp;La perspective didactique 2/4&nbsp;: Objectifs et environnements&nbsp;&raquo;, <a href="http://www.christianpuren.com/cours-la-dlc-comme-domaine-de-recherche/dossier-n-4-la-perspective-didactique-2-4/">www.christianpuren.com/cours-la-dlc-comme-domaine-de-recherche/dossier-n-4-la-perspective-didactique-2-4/</a>.</p> <p style="text-align:justify">RICHER Jean-Jacques. 2012. <em>La didactique des langues interrog&eacute;e par les comp&eacute;tences</em>. Bruxelles&nbsp;: E.M.E. &amp; InterCommunications, 194 p.</p> <p style="text-align:justify">ROEGIERS Xavier. 2000. <em>Une p&eacute;dagogie de l&rsquo;int&eacute;gration. Comp&eacute;tences et int&eacute;gration des acquis dans l&rsquo;enseignement</em>. Bruxelles&nbsp;: De Boeck Universit&eacute;, 304 p.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2006a. &laquo;&nbsp;L&rsquo;APC dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif alg&eacute;rien&nbsp;&raquo;, pp. 51-84 <em>in</em>&nbsp;<em>: La refonte de la p&eacute;dagogie en Alg&eacute;rie</em>, Bureau International de l&rsquo;&eacute;ducation-UNESCO, Alger&nbsp;: Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale.</p> <p style="text-align:justify">&ndash;&nbsp;2006b. <em>La p&eacute;dagogie de l&#39;int&eacute;gration en bref</em>. Rabat, mars 2006, 53 p.</p> <p style="text-align:justify">SAYAH Antoine. 2005. (Professeur &agrave; la Facult&eacute; de p&eacute;dagogie de l&rsquo;Universit&eacute; Libanaise)&laquo;&nbsp;La langue arabe&nbsp;: un enjeu linguistique et culturel&nbsp;&raquo;, pp. 79-87 <em>in</em>&nbsp;: MEN-UNESCO 2005.</p> <p style="text-align:justify">TARDIF Jacques 2006.L&#39;&eacute;valuation des comp&eacute;tences. Documenter le parcours de d&eacute;veloppement, Montr&eacute;al [Qu&eacute;bec]&nbsp;: Cheneli&egrave;re &Eacute;ducation, 2006, 363 p.</p> <h2 style="text-align:justify">Notes&nbsp;</h2> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref1" id="_ftn1" name="_ftn1"><sup>[1]</sup></a>&nbsp;Le Tome 1 de cette th&egrave;se est disponible en ligne&nbsp;: voir bibliographie finale.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref2" id="_ftn2" name="_ftn2"><sup>[2]</sup></a>&nbsp;Pour une br&egrave;ve synth&egrave;se sur la PPO, voir MARADAN O. 2005, pp. 144-146.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref3" id="_ftn3" name="_ftn3"><sup>[3]</sup></a>&nbsp;Cf. cette affirmation d&rsquo;un universitaire alg&eacute;rien&nbsp;: &laquo;&nbsp;&Agrave; notre avis, dans le contexte alg&eacute;rien, seule une pleine mise en &oelig;uvre de l&rsquo;APC avec une notion de comp&eacute;tence qui s&rsquo;inspire pleinement de la comp&eacute;tence d&eacute;velopp&eacute;e dans le <em>Cadre </em>[<em>CECRL</em>] et le monde du travail permettra &agrave; l&rsquo;APC d&rsquo;&eacute;chapper alors &agrave; ses d&eacute;rives.&nbsp;&raquo; (AMAR MEZIANE Ouardia Ait 2014, p. 152)</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref4" id="_ftn4" name="_ftn4"><sup>[4]</sup></a>&nbsp;Autant le premier type de critique para&icirc;t difficilement contestable (quelle que soit la conclusion que l&rsquo;on en tire), tellement il fait l&rsquo;unanimit&eacute; des chercheurs et acteurs de terrain, autant les deux autres types de critique me paraissent discutables&nbsp;: voir PUREN C. 2016g, pp. 38-42.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref5" id="_ftn5" name="_ftn5"><sup>[5]</sup></a>&nbsp;Voir la reproduction de la &laquo;&nbsp;carte conceptuelle du concept de comp&eacute;tence&nbsp;&raquo; de cette page 16, avec mes commentaires, dans PUREN&nbsp;C. 2016g, pp. 48-49.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref6" id="_ftn6" name="_ftn6"><sup>[6]</sup></a>&nbsp;C&rsquo;est pourquoi je l&rsquo;ai retenue pour ma part. Voir note pr&eacute;c&eacute;dente.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref7" id="_ftn7" name="_ftn7"><sup>[7]</sup></a>&nbsp;Y sont ajout&eacute;s souvent &ndash;&nbsp;c&rsquo;est le cas dans les &eacute;crits de J.-M. De Ketele et de X. Roegiers, chez les auteurs du <em>CECRL</em> comme chez ceux de la CNP 2009&nbsp;&ndash; des &laquo;&nbsp;savoir-&ecirc;tre&nbsp;&raquo;. Dans mon ouvrage de 2016(h) cit&eacute; &agrave; la note ci-dessus, je propose de substituer &agrave; cette notion tr&egrave;s critiquable et critiqu&eacute;e celle de &laquo;&nbsp;savoir-y-faire&nbsp;&raquo;, utilis&eacute;e par certains auteurs, dont Guy Le Boterf, mais de fa&ccedil;on ponctuelle. Elle me para&icirc;t en effet adapt&eacute;e &agrave; la fois &agrave; ce qu&rsquo;entend par l&agrave; J.&nbsp;Tardif dans son ouvrage de 2006, &agrave; savoir des &laquo;&nbsp;attitudes&nbsp;&raquo;, des &laquo;&nbsp;valeurs&nbsp;&raquo; et des &laquo;&nbsp;sch&egrave;mes d&rsquo;action&nbsp;&raquo; (voir sch&eacute;ma p. 16 reproduit dans PUREN 2016g p. 48), et &agrave; la perspective actionnelle. Le savoir-<strong>y-faire</strong>, c&rsquo;est le savoir-<strong>faire en situation</strong>, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;&eacute;quivalent pour la situation d&rsquo;action de ce qu&rsquo;est pour la situation de communication la composante socioculturelle de la comp&eacute;tence communicative (voir PUREN 2016g chap. 3.2.3.3 pp. 52-54 et chap.&nbsp;3.2.4.4 pp. 67-70). La notion de &laquo;&nbsp;savoir-y-faire&nbsp;&raquo; ainsi con&ccedil;ue, limit&eacute;e aux attitudes et comportements, c&rsquo;est-&agrave;-dire aux seules mani&egrave;res de faire observables et &eacute;valuables tant d&rsquo;un point de vue technique que d&rsquo;un point de vue &eacute;thique, permettrait de faire un peu le tri et de mettre un peu de coh&eacute;rence dans les diverses notions que les auteurs des <em>Cadres d&rsquo;&eacute;valuation et d&rsquo;analyse</em> des diff&eacute;rentes enqu&ecirc;tes PISA ajoutent parfois aux savoirs et savoir-faire sans jamais utiliser la notion de &laquo;&nbsp;savoir-&ecirc;tre&nbsp;&raquo;, &agrave; savoir les &laquo;&nbsp;attitudes, int&eacute;r&ecirc;ts, habitudes, comportements&nbsp;&raquo; (PISA 2009, p.&nbsp;22), les &laquo;&nbsp;valeurs, motivations et attitudes&nbsp;&raquo; (PISA 2009, p. 118 et PISA 2012, p.&nbsp;104 et pp.&nbsp;130-131), les &laquo;&nbsp;attitudes&nbsp;&raquo; (PISA 2015, p. 19).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref8" id="_ftn8" name="_ftn8"><sup>[8]</sup></a>&nbsp;On voit malgr&eacute; tout au d&eacute;but de cette citation que la CNP admet une int&eacute;gration purement intradisciplinaire&nbsp;; elle y est oblig&eacute;e par r&eacute;alisme, l&rsquo;exp&eacute;rience ayant d&eacute;j&agrave; montr&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;poque les difficult&eacute;s souvent insurmontables auxquelles se heurte sur le terrain la r&eacute;alisation de projets interdisciplinaires.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref9" id="_ftn9" name="_ftn9"><sup>[9]</sup></a>&nbsp;On notera combien les d&eacute;finitions en extension (par &eacute;num&eacute;ration des composantes) de la notion de &laquo;&nbsp;comp&eacute;tence&nbsp;&raquo; tendent &agrave; ressembler &agrave; un po&egrave;me &agrave; la Pr&eacute;vert lorsque les auteurs ne disposent pas, &agrave; c&ocirc;t&eacute;s de &laquo;&nbsp;savoirs&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;savoir-faire&nbsp;&raquo;, d&rsquo;un concept qui soit &agrave; la fois assez g&eacute;n&eacute;rique et assez limitatif.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref10" id="_ftn10" name="_ftn10"><sup>[10]</sup></a>&nbsp;On retrouve une occurrence de la notion de &laquo;&nbsp;comp&eacute;tence globale&nbsp;&raquo; dans le <em>Cadre d&#39;&eacute;valuation et d&#39;analyse</em> de PISA 2009 (p. 118) et une autre dans PISA 2012 (p. 104), o&ugrave; elles se r&eacute;f&egrave;rent &agrave; la &laquo;&nbsp;culture scientifique&nbsp;&raquo;. Celle-ci y est d&eacute;finie de mani&egrave;re standard, c&rsquo;est-&agrave;-dire comme int&eacute;grant &laquo;&nbsp;des savoirs et savoir-faire&nbsp;&raquo;, ainsi que &laquo;&nbsp;la capacit&eacute; de mobiliser des ressources cognitives et non cognitives&nbsp;&raquo; (OCDE 2012, p. 104). L&rsquo;enqu&ecirc;te PISA visant les &eacute;l&egrave;ves de 15 ans, ce sont donc l&agrave; toutes les ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes de l&rsquo;apprentissage scolaire qui sont prises en compte.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref11" id="_ftn11" name="_ftn11"><sup>[11]</sup></a>&nbsp;C&rsquo;est la th&egrave;se que j&rsquo;ai d&eacute;j&agrave; d&eacute;velopp&eacute;e dans un article publi&eacute; sur mon site en 2016 (PUREN 2016h).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref12" id="_ftn12" name="_ftn12"><sup>[12]</sup></a>&nbsp;Sur cette s&eacute;rie d&rsquo;exercices diff&eacute;rents, qui constitue historiquement la &laquo;&nbsp;proc&eacute;dure standard d&rsquo;enseignement-apprentissage de la grammaire&nbsp;&raquo;, mais qui vaut aussi pour le lexique et la graphie-phonie, voir PUREN 009.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref13" id="_ftn13" name="_ftn13"><sup>[13]</sup></a>&nbsp;Ce sera donc une unit&eacute; didactique de seulement 6 heures, si l&rsquo;enseignement par exemple n&rsquo;est que de deux heures par semaine.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref14" id="_ftn14" name="_ftn14"><sup>[14]</sup></a>&nbsp;Un seul point de grammaire par unit&eacute; didactique, ou un seul centre d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t lexical, ou un seul document-support, ou une seule situation de communication, ou une seule t&acirc;che finale, comme cela a &eacute;t&eacute; fait successivement au cours de l&rsquo;histoire de la DLC (cf. PUREN 2004c).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref15" id="_ftn15" name="_ftn15"><sup>[15]</sup></a>&nbsp;En reprenant le vocabulaire du document support dans les exercices de lexique, de grammaire et de graphie-phonie, par exemple, ou en combinant compr&eacute;hension de l&rsquo;oral (celle des questions de l&rsquo;enseignant), compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;crit (celle du document support), expression orale (celle des r&eacute;ponses des &eacute;l&egrave;ves) dans le travail collectif en classe et expression &eacute;crite (dans une petite production des &eacute;l&egrave;ves en reprise ou en prolongement du texte, par exemple).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref16" id="_ftn16" name="_ftn16"><sup>[16]</sup></a>&nbsp;Les &eacute;l&egrave;ves ont 15 ans, et ils passeront le baccalaur&eacute;at deux ans plus tard. La classe de 1<sup>e</sup> AS &eacute;quivaut donc &agrave; la classe de seconde dans le syst&egrave;me scolaire fran&ccedil;ais. Il est pr&eacute;cis&eacute; dans le <em>Guide du professeur</em> de ce manuel qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; con&ccedil;u &laquo;&nbsp;pour les apprenants ayant eu un cursus de quatre ans dans le cycle pr&eacute;c&eacute;dent.&nbsp;&raquo;</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref17" id="_ftn17" name="_ftn17"><sup>[17]</sup></a>&nbsp;Dans les manuels de FLE actuellement &eacute;dit&eacute;s en France, ces situations de r&eacute;emploi vont de la t&acirc;che communicative de l&rsquo;approche communicative au mini-projet de la perspective actionnelle&nbsp;: voir PUREN&nbsp;050, o&ugrave; ce continuum est illustr&eacute; par des exemples tir&eacute;s d&rsquo;unit&eacute;s didactiques de manuels.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref18" id="_ftn18" name="_ftn18"><sup>[18]</sup></a>&nbsp;Pour le tronc commun Science et Technologie, la phase de travail sur l&rsquo;interview dure en effet une semaine de plus (5 semaines).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref19" id="_ftn19" name="_ftn19"><sup>[19]</sup></a>&nbsp;Sur ces deux logiques diff&eacute;rentes (et les trois autres possibles), voir PUREN 066. Dans le <em>Guide du professeur</em> de ce manuel, pp. 13-15, le travail sur les textes est pr&eacute;sent&eacute; comme relevant de la &laquo;&nbsp;lecture analytique&nbsp;&raquo;, laquelle est un des modes de lecture en logique document, &eacute;labor&eacute; &agrave; l&rsquo;origine en France dans les ann&eacute;es 80 sous le nom de &laquo;&nbsp;lecture m&eacute;thodique&nbsp;&raquo; pour l&rsquo;enseignement scolaire du fran&ccedil;ais langue maternelle.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref20" id="_ftn20" name="_ftn20"><sup>[20]</sup></a>&nbsp;Cette affirmation est partiellement fausse&nbsp;: comme on l&rsquo;a vu plus haut, pendant ces derni&egrave;res d&eacute;cennies la didactique des math&eacute;matiques a plus influenc&eacute; les sciences de l&rsquo;&eacute;ducation, que l&rsquo;inverse.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref21" id="_ftn21" name="_ftn21"><sup>[21]</sup></a>&nbsp;Sur les diff&eacute;rents autres types d&rsquo;applicationnisme qui ont s&eacute;vi et s&eacute;vissent encore dans la recherche en DLC &ndash;&nbsp;m&eacute;thodologique, technologique et th&eacute;orique&nbsp;&ndash;, voir PUREN C. 2015a, p. 10.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref22" id="_ftn22" name="_ftn22"><sup>[22]</sup></a>&nbsp;Ces exercices ne peuvent pas &ecirc;tre li&eacute;s aux pages correspondantes cit&eacute;es, &eacute;tant donn&eacute; le contenu de celles-ci, pas plus que la &laquo;&nbsp;production d&rsquo;une interview&nbsp;&raquo;, en-dessous dans la m&ecirc;me colonne. Il est difficile de les interpr&eacute;ter correctement ici, sans les pr&eacute;cisions n&eacute;cessaires que l&rsquo;inspecteur devait dans doute donner aux enseignants.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref23" id="_ftn23" name="_ftn23"><sup>[23]</sup></a>&nbsp;Ce sont en effet deux m&eacute;thodologies oppos&eacute;es, mais compl&eacute;mentaires, voir PUREN 2014a. Plus g&eacute;n&eacute;ralement sur la perspective actionnelle, voir PUREN 2011c.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref24" id="_ftn24" name="_ftn24"><sup>[24]</sup></a>&nbsp;Voir une courte pr&eacute;sentation de ces p&eacute;dagogues et de cette p&eacute;dagogie du projet dans PUREN 2017c.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref25" id="_ftn25" name="_ftn25"><sup>[25]</sup></a>&nbsp;Sur les EPI, voir PUREN C. 2017c.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref26" id="_ftn26" name="_ftn26"><sup>[26]</sup></a>&nbsp;Sur la distinction importante &agrave; faire entre innovation et changement, voir PUREN C. 2016d.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref27" id="_ftn27" name="_ftn27"><sup>[27]</sup></a>&nbsp;On peut lire dans le volume II des <em>R&eacute;sultats du PISA 2015</em>, consacr&eacute; &agrave; l&rsquo;enseignement-apprentissage des sciences&nbsp;: &laquo;&nbsp;Aussi surprenant que cela puisse para&icirc;tre, il n&rsquo;existe aucun syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;ducation dans lequel les &eacute;l&egrave;ves ayant d&eacute;clar&eacute; &ecirc;tre fr&eacute;quemment expos&eacute;s &agrave; l&rsquo;enseignement fond&eacute; sur une d&eacute;marche d&rsquo;investigation (qui leur demande d&rsquo;effectuer des exp&eacute;riences ou des travaux pratiques) obtiennent un score plus &eacute;lev&eacute; en sciences&nbsp;&raquo; (p. 40). Pour ma part, ce r&eacute;sultat ne me surprend pas, si je le transpose dans l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues&nbsp;: de nombreuses activit&eacute;s de r&eacute;flexion m&eacute;talinguistique &agrave; partir de manipulations d&rsquo;&eacute;nonc&eacute;s n&rsquo;y garantiraient certainement pas de meilleures comp&eacute;tences d&rsquo;usage en langue que de nombreuses activit&eacute;s communicatives.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref28" id="_ftn28" name="_ftn28"><sup>[28]</sup></a>&nbsp;Voir par exemple le programme officiel pour la 1<sup>&egrave;re</sup>ann&eacute;e secondaire (CNP 2005).</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref29" id="_ftn29" name="_ftn29"><sup>[29]</sup></a>&nbsp;Il ne s&#39;agit pas seulement de &laquo;&nbsp;l&#39;approche int&eacute;gr&eacute;e&nbsp;&raquo; permettant des &laquo;&nbsp;transferts&nbsp;&raquo; de &laquo;&nbsp;modes d&#39;apprentissage&nbsp;&raquo; pr&ocirc;n&eacute;e par les auteurs de la CNP (2009c, p. 7&nbsp;: on parle aussi de &laquo;&nbsp;didactique int&eacute;gr&eacute;e&nbsp;&raquo;), mais d&#39;une formation en classe &agrave; la gestion concr&egrave;te des situations de multilinguisme telles qu&rsquo;on peut les rencontrer dans la soci&eacute;t&eacute; alg&eacute;rienne.</p> <p style="text-align:justify"><a href="#_ftnref30" id="_ftn30" name="_ftn30"><sup>[30]</sup></a>&nbsp;Pour une pr&eacute;sentation synoptique de toutes les orientations didactiques actuellement disponibles, qu&rsquo;il faut toutes prendre en compte dans la r&eacute;flexion sur les curricula de langues, voir PUREN C. 016 et 017.</p>