<p>Article</p> <p>1- Introduction</p> <p>Notre article s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la notion d&rsquo;agir professoral, terme emprunt&eacute; &agrave; Cicurel. Il vise particuli&egrave;rement &agrave; montrer les strat&eacute;gies mobilis&eacute;es par les enseignants de fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp; lors des le&ccedil;ons de FLE au cycle moyen. Les postures que l&rsquo;enseignant prend lorsqu&rsquo;il enseigne, ont des cons&eacute;quences sur le rapport aux savoirs des &eacute;l&egrave;ves et aussi sur leur r&eacute;elle activit&eacute;. Ce qui nous int&eacute;resse c&rsquo;est&nbsp; la fa&ccedil;on de donner la parole &agrave; l&rsquo;autre de le faire parler qui fait l&rsquo;objet d&rsquo;observation. Parler de l&rsquo;agir professoral c&rsquo;est mettre en g&eacute;n&eacute;rale l&rsquo;accent, sur les actions verbales et non verbales que les enseignants mettent en place pour transmettre et communiquer des savoir (Cicurel, 2011, p.119). Donc c&rsquo;est au sein de l&rsquo;approche prax&eacute;ologique que se situe l&rsquo;agir professoral.</p> <p>L&rsquo;objectif vis&eacute; dans cet article est de comprendre l&rsquo;action de l&rsquo;enseignant, observer ses comportements.&nbsp; De quoi sont &ndash;ils compos&eacute;es&nbsp;? Sur quelles th&eacute;ories ou exp&eacute;riences repose-t-ils&nbsp;? Comment les enseignants mobilisent-t-ils l&rsquo;attention des apprenants&nbsp;? Comment g&egrave;rent-t-ils les impr&eacute;vus&nbsp;? Ces questions sont trait&eacute;es &agrave; partir de l&rsquo;analyse d&rsquo;interactions verbales entre enseignants et apprenants en classe de FLE. La transmission se fait d&rsquo;un locuteur savant &agrave; un destinateur r&eacute;cepteur du savoir (Cicurel, 1993, p. 95).&nbsp; L&rsquo;objectif de cette analyse est d&rsquo;observer la fa&ccedil;on dont les acteurs de l&rsquo;interaction op&egrave;rent leurs choix de dire et de faire.</p> <p>2. L&rsquo;agir professoral&nbsp;?</p> <p>L&rsquo;agir professoral est un concept complexe. Lorsqu&rsquo;on parle d&rsquo;agir, on met au premier lieu le concept d&rsquo;action et de parole. L&rsquo;action enseignante est une pratique sociale confectionn&eacute;e, par les actions r&eacute;p&eacute;titives que l&rsquo;enseignant accomplie, mais aussi par les r&eacute;actions des apprenants &agrave; ces actions. La rencontre entre enseignants et apprenant donne lieu &agrave; une interaction co-construite.</p> <p>L&rsquo;action enseignante a &eacute;t&eacute; l&#39;objet d&#39;un projet r&eacute;fl&eacute;chie par l&#39;enseignant o&ugrave; l&#39;institution, le programme, les contenus, les repr&eacute;sentations ont &eacute;t&eacute; appel&eacute;es. (Cicurel, 2011, p .33) pr&eacute;cise que &laquo;&nbsp;l&rsquo;agir ne se r&eacute;alise pas de la m&ecirc;me mani&egrave;re selon les cultures &eacute;ducatives, l&rsquo;environnement, la personnalit&eacute; ou formation de l&rsquo;enseignant&nbsp;&raquo;. Nous pouvons supposer que pour chaque enseignant un agir mais aussi pour chaque situation un agir.</p> <p>&nbsp;</p> <p>3- Recueil et traitement des donn&eacute;es</p> <p>La r&eacute;flexion est bas&eacute;e sur un ensemble de quatre s&eacute;ances observ&eacute;s et transcrites de quatre enseignants du cycle moyen. L&rsquo;objectif est de comprendre l&rsquo;agir des enseignants en milieu de travail. Notre statue est donc de celui d&rsquo;une observatrice scrutant les actions des enseignants et d&rsquo;une chercheure qui analyse les actes observ&eacute;s en fonction de ses connaissances th&eacute;oriques et sa propre exp&eacute;rience. La d&eacute;marche adopt&eacute;e est essentiellement interpr&eacute;tative. Notre attention est donc centr&eacute;e sur l&rsquo;enseignant sans pour autant n&eacute;gliger l&rsquo;apprenant. Nous avons examin&eacute; les pratiques individuelles de transmission de chaque enseignant afin de d&eacute;gager leurs styles. (Cicurel,2002, p.29) d&eacute;finit ces pratiques comme&nbsp;&laquo;&nbsp;des pratiques langagi&egrave;res didactiques (verbales, non verbales, mimogestuelles) et des pratiques interactionnelles qu&rsquo;un expert met en &oelig;uvre afin qu&rsquo;un public moins savant puisse s&rsquo;approprier des savoirs et des savoir-faire&nbsp;&raquo;. Ces pratiques sont diff&eacute;rentes car elles d&eacute;pendent &laquo;&nbsp;de la culture d&rsquo;origine des interactants, de la formation de l&rsquo;enseignant, de son exp&eacute;rience, et de sa personnalit&eacute;&nbsp;&raquo; (Cicurel, 2002,p. 29). Les s&eacute;ances ont &eacute;t&eacute; film&eacute;es et transcrites selon la convention de transcription de l&rsquo;&eacute;quipe de GRAFE (Groupe Romand d&rsquo;Analyse du Fran&ccedil;ais Enseign&eacute;).</p> <p>Tableau 1&nbsp;: Les diff&eacute;rents interlocuteurs participant aux interactions en classe ont &eacute;t&eacute; ainsi d&eacute;sign&eacute;s</p> <table border="1" cellpadding="1" cellspacing="1" style="width:500px;"> <tbody> <tr> <td>symbole</td> <td>Signification</td> </tr> <tr> <td>E</td> <td>enseignant(e)</td> </tr> <tr> <td>&eacute;</td> <td>&eacute;l&egrave;ve non reconnu</td> </tr> <tr> <td>&eacute;1, &eacute;2, &eacute;3</td> <td>si plusieurs &eacute;l&egrave;ves diff&eacute;rents peuvent &ecirc;tre distingu&eacute;s dans un passage.</td> </tr> <tr> <td>Es</td> <td>&nbsp;groupe d&rsquo;&eacute;l&egrave;ve ou classe</td> </tr> </tbody> </table> <p>&nbsp;Pour des raisons pratiques nous avons limit&eacute; notre champ d&rsquo;observation aupr&egrave;s des enseignants de la wilaya de Skikda.</p> <p>Tableau 2&nbsp;:Les caract&eacute;ristiques des s&eacute;ances analys&eacute;es</p> <table border="1" cellpadding="1" cellspacing="1" style="width:500px;"> <tbody> <tr> <td>Enseignant&nbsp;</td> <td>Le&ccedil;on</td> <td>Sexe</td> <td>Niveau</td> <td>Date</td> <td>Lieu</td> </tr> <tr> <td>H</td> <td>Grammaire</td> <td>F</td> <td>&nbsp;2AM</td> <td>06.05.2015</td> <td>Skikda</td> </tr> <tr> <td>G</td> <td>Conjugaison</td> <td>H</td> <td>2AM</td> <td>26.04.2015</td> <td>Skikda</td> </tr> <tr> <td>B</td> <td>Vocabulaire</td> <td>H</td> <td>2AM</td> <td>29.04.2015</td> <td>Skikda</td> </tr> <tr> <td>S</td> <td>Orthographe</td> <td>H</td> <td>2AM</td> <td>06.05.2015</td> <td>Skikda</td> </tr> </tbody> </table> <p>4- Analyse des interactions</p> <p>Le rythme des &eacute;changes verbaux est presque le m&ecirc;me chez les quatre enseignants. Les m&ecirc;mes actes reviennent&nbsp;: apr&egrave;s la question de d&eacute;part r&eacute;p&eacute;t&eacute;e deux fois adress&eacute;e aux apprenants l&rsquo;enseignant d&eacute;signe, la bonne r&eacute;ponse fournie par un apprenant &agrave; son tour l&rsquo;enseignant reprend la r&eacute;ponse ou la corrige &eacute;ventuellement. Ensuite l&rsquo;enseignant d&eacute;signe d&rsquo;autres interlocuteurs &agrave; r&eacute;p&eacute;ter la bonne r&eacute;ponse ce qui prouve la multiplicit&eacute; des &eacute;changes. &laquo; Le discours didactique pr&eacute;sente la caract&eacute;ristique d&rsquo;&ecirc;tre un discours qui avale la parole de l&rsquo;autre. Le professeur est &laquo; linguaphage &raquo;, il provoque la parole, il la canalise, il l&rsquo;arr&ecirc;te ou la reprend pour continuer &agrave; susciter une autre parole ou pour alimenter son discours p&eacute;dagogique &raquo; (Cicurel, 1990, p.54).</p> <p>&nbsp;Le proc&eacute;d&eacute; de relance adopt&eacute; par les enseignants pour faire avancer l&rsquo;apprentissage incite les apprenants &agrave; agir et interagir ce qui permet aux apprenants de participer activement.</p> <p>&nbsp;La premiere s&eacute;ance</p> <p>27&nbsp; EG&nbsp;: oui H pourquoi il a fait r&eacute;unir ses enfants&uarr;pour se donner des conseils&darr;quels sont les conseils&uarr;</p> <p>(L&rsquo;enseignant r&eacute;p&egrave;te la m&ecirc;me question deux fois) 0&raquo;</p> <p>28&nbsp; &eacute;s&nbsp;: gardez vous&uarr;xxx</p> <p>29&nbsp; EG&nbsp;: voil&agrave;/donc de gardez quoi&uarr;de gardez l&rsquo;h&eacute;ritage donc il y a quoi&uarr;</p> <p>30&nbsp; &eacute;s&nbsp;: il y a un tr&eacute;sor/</p> <p>La deuxi&egrave;me s&eacute;ance</p> <p>1&nbsp; EB&nbsp;: ouvrez les livres &agrave; la page/ 64 / page 64&nbsp; observez le texte que vous avez devant vous&nbsp; que repr&eacute;sente ce texte l&agrave;&nbsp;&nbsp; Ce texte l&agrave;&nbsp; c&rsquo;est quoi&nbsp;&uarr; Ce texte c&rsquo;est quoi&nbsp; Ce texte c&rsquo;est une</p> <p>2&nbsp;&nbsp; &eacute;s&nbsp;: une fable&darr;</p> <p>3&nbsp;&nbsp; EB&nbsp;: Ce texte c&rsquo;est quoi&nbsp;</p> <p>4&nbsp;&nbsp; &eacute;s&nbsp;: fable</p> <p>5&nbsp; EB&nbsp;: levez la main oui</p> <p>6&nbsp; &eacute;&nbsp;: fable</p> <p>7&nbsp; EB&nbsp;: ce texte c&rsquo;est une fable&nbsp; tr&egrave;s bien qui est l&rsquo;auteur de ce texte&nbsp; Cette fable&nbsp; est &eacute;crit par qui&nbsp;// est &eacute;crit PAR</p> <p>La troisi&egrave;me s&eacute;ance</p> <p>29 EH&nbsp;: oui c&rsquo;est bien / que fait le lion dans la premi&egrave;re phrase / que fait le lion</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;dans la premi&egrave;re phrase// lis la phrase</p> <p>30&eacute; 1&nbsp;: aurais- tu oubli&eacute;&nbsp; que je suis le roi des animaux</p> <p>31EH&nbsp;: oui quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre</p> <p>32 &eacute; 2&nbsp;: aurais- tu oubli&eacute; qui je suis le roi des animaux</p> <p>33EH&nbsp;: oui</p> <p>La quatri&egrave;me s&eacute;ance</p> <p>2 ES&nbsp;: bien melle &nbsp;&nbsp;,donc vous remarquez que dans ce texte ,il ya des mots qui sont soulign&eacute;s .alors, qu&rsquo;est ce qu&rsquo;ils ont de communs ces mots&nbsp;?qu&rsquo;est ce qu&rsquo;ils ont de pareils&nbsp;?</p> <p>Les interactions didactiques des s&eacute;ances de FLE se caract&eacute;risent par l&rsquo;ench&acirc;ssement de mini dialogues entre l&rsquo;enseignant et l&rsquo;apprenant, qui se mat&eacute;rialisent autour du sch&eacute;ma IRF initiation &ndash;r&eacute;ponse-feed-back. L&rsquo;enseignant pose une question, les apprenants r&eacute;pondent, l&rsquo;enseignant &eacute;value la r&eacute;ponse des apprenants soit via une r&eacute;gulation ou bien par une autre sollicitation. Ce sch&eacute;ma a connu diff&eacute;rentes appellations &laquo;&nbsp;&eacute;change ternaire&nbsp;&raquo; (Bouchard, 2005), &laquo;&nbsp;triple structure&nbsp;&raquo;(McHoul,1990)&hellip; .</p> <p>Nous constatons que les interactants &eacute;vitent le silence car ne pas r&eacute;pondre constitue une menace pour eux (l&rsquo;enseignant et l&rsquo;apprenant). Mais &eacute;galement la pr&eacute;occupation de l&rsquo;enseignant est de faire parler l&rsquo;apprenant pour le faire apprendre. L&rsquo;objectif de faire parler pour faire &nbsp;apprendre l&rsquo;apprenant, caract&eacute;ristique de l&rsquo;agir professoral, conduit l&rsquo;enseignant &agrave; une demande permanente de la parole apparente.</p> <p>La parole enseignante constitue l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment premier de la classe de la langue (Borg, 2003). L&rsquo;enseignant de FLE est persuad&eacute; que sa parole constitue un vecteur d&rsquo;apprentissage. Toutes les recherches ont reconnu la pr&eacute;dominance de la parole enseignante (fr&eacute;quence&nbsp;/dur&eacute;e) (Bellack &amp; al., 1966 ; Sinclair &amp; Coulthard, 1975).</p> <p>Exemple</p> <p>24&nbsp; EB&nbsp;: les quatre premi&egrave;res mots nous avons se d&eacute;salt&eacute;rait (texte) &uarr; /courant (texte) &uarr; /&nbsp;&nbsp; Breuvage (texte) &uarr;&nbsp; Un &eacute;l&egrave;ve entre et demande une chaise</p> <p>25&nbsp; EB&nbsp;: se d&eacute;salt&eacute;rait c&rsquo;est quoi / est-ce que c&rsquo;est un nom / c&rsquo;est un verbe / c&rsquo;est un&nbsp; Adjectif / c&rsquo;est un adverbe</p> <p>27&nbsp; &eacute;s&nbsp;: verbe</p> <p>28&nbsp; EB&nbsp;: c&rsquo;est un verbe, courant c&rsquo;est nom onde une onde &uarr;</p> <p>29&nbsp; &eacute;s&nbsp;: nom</p> <p>30&nbsp; EB&nbsp;: nom le breuvage est un</p> <p>31&nbsp;&nbsp; &eacute;s&nbsp;: nom</p> <p>32&nbsp;&nbsp; EB&nbsp;: nom ces mots l&agrave;&nbsp; appartient ou r&eacute;f&egrave;rent &agrave; quelle id&eacute;e&nbsp;?se d&eacute;salt&eacute;rait c&rsquo;est boire ou apaisait sa soif un courant&nbsp; C&rsquo;est le courant d&rsquo;une rivi&egrave;re o&ugrave; coule de l&rsquo;eau une onde / c&rsquo;est aussi une onde (Texte) des ondes d&rsquo;accord breuvage &uarr; breuvage c&rsquo;est un lieu o&ugrave; on boit, tous ces&nbsp; mots l&agrave; &eacute;taient caract&eacute;ris&eacute;s oui r&eacute;f&eacute;rent &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;eau on disait que ces mots l&agrave; appartiennent au champ lexical de</p> <p>33&nbsp;&nbsp; EB + &eacute;s&nbsp;: l&rsquo;eau &uarr;</p> <p>34&nbsp;&nbsp; EB&nbsp;: c&rsquo;est mots l&agrave; le champ lexical du mot eau / d&rsquo;accord &darr; qui me donne un mot qui me donne un mot qui appartient au champ lexical de l&rsquo;eau &darr; un autre mot / qui vous connaissez un autre mot</p> <p>Nous pensons que la pr&eacute;dominance de la parole enseignante s&rsquo;explique par la n&eacute;cessit&eacute; de provoquer la parole des apprenants, de la solliciter et de la r&eacute;guler. Par cons&eacute;quent, le travail de l&rsquo;enseignant consiste &agrave; cr&eacute;er une &laquo;&nbsp;atmosph&egrave;re communicative&nbsp;&raquo; (Bucheton&amp; Soul&eacute;, 2009).</p> <p>Lorsqu&rsquo;on dit un tour de parole pour les &eacute;l&egrave;ves, ce sont des tours brefs, parfois pas&nbsp; plus d&rsquo;un mot.</p> <p>Nous soulevons donc, le caract&egrave;re asym&eacute;trique et in&eacute;gal du discours en classe de FLE. Effectivement, l&rsquo;interaction didactique caract&eacute;ris&eacute;e dans le sch&eacute;ma IRF entraine la monopolisation de l&rsquo;enseignant sur le discours, du fait qu&rsquo;il d&eacute;tient le mouvement I (initiation) et F (feed back). En effet l&rsquo;aspect dynamique de l&rsquo;interaction de classe repose en partie sur le questionnement de l&rsquo;enseignant, envisag&eacute; souvent comme une sorte de &laquo;&nbsp;bombardement&nbsp;&raquo; de questions &agrave; l&rsquo;adresse de l&rsquo;apprenant (Astolfi, 1996).&nbsp;</p> <p>Nous observons plusieurs mouvements F effectu&eacute;s par les enseignants, dont certains fonctionnent comme des relances ou comme des reformulations.</p> <p>L&rsquo;enseignant agit comme correcteur ou facilitateur pour encourager la parole apprenante.</p> <p>Exemple 1&nbsp;:</p> <p>104&nbsp; EG&nbsp;: oui&uarr;</p> <p>105&nbsp; &eacute;&nbsp;: comprendre comprends comprenons x comprenez x</p> <p>106&nbsp; EG&nbsp;: r&eacute;p&eacute;tez la conjugaison&uarr;</p> <p>107&nbsp; &eacute;&nbsp;: comprends&uarr; comprenons&uarr; comprenez&uarr;</p> <p>108&nbsp; EG&nbsp;: oui bien 0&raquo;</p> <p>Exemple2&nbsp;:</p> <p>89 ES&nbsp;: il est dans le texte rapide</p> <p>90 &eacute;s&nbsp;: non&nbsp;&uarr;</p> <p>91 ES&nbsp;: mais c&rsquo;est bon&nbsp; c&rsquo;est bien&nbsp;&uarr; celui qui est dans le texte qui ressemble &agrave; rapide</p> <p>92 &eacute;&nbsp;: facile</p> <p>93 ES&nbsp;: tr&egrave;s bien&nbsp; facile c&rsquo;est bien comme exemple&nbsp; je vais &eacute;crire les deux melle rapide se termine par e et l&rsquo;adjectif du texte qui est facile ce termine par une voyelle&nbsp;:: on ajoute ment et nous obtenons facilement&nbsp;/ rapidement</p> <p>Dans ces deux extraits l&rsquo;expression du &laquo;&nbsp;contentement&nbsp;&raquo; des enseignants (G, S) peuvent aussi indiquer une satisfaction qui proviendrait de l&rsquo;ad&eacute;quation entre leur propre motif &laquo;&nbsp;faire parler&nbsp;&raquo; et l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement discursif apprenant (l&rsquo;apprenant parle). Le terme (bien) prononc&eacute; par les enseignants rev&ecirc;t une valeur d&rsquo;un autre type qui n&rsquo;&eacute;volue pas tant le contenu que l&rsquo;acte de prise de parole. Toute bonne r&eacute;ponse de la part de l&rsquo;apprenant est pour l&rsquo;enseignant la preuve que l&rsquo;apprentissage fonctionne. Ainsi la &laquo;&nbsp;f&eacute;licit&eacute;&nbsp;&raquo; de l&rsquo;apprenant vise &agrave; le valoriser en sorte qu&rsquo;il persiste dans ses interventions.</p> <p>Le feed-back positif de l&rsquo;enseignant affirme aussi que l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; de l&rsquo;apprenant est correct au niveau de la forme, et recevable au niveau sens. Nous estimons ce n&rsquo;est que lorsque le locuteur expert (enseignant), a pu &eacute;valuer la proposition du locuteur non expert (apprenant) que l&rsquo;interaction peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme compl&egrave;te.</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</p> <p>5- Conclusion</p> <p>Nous avons observ&eacute; quatre enseignants du cycle moyen en classe de FLE face aux apprenants pour pouvoir comprendre l&rsquo;agir professoral. Notre analyse a montr&eacute; que certaine actions enseignantes employ&eacute;s pendant le mouvement F, sont semblables aux r&ocirc;les p&eacute;dagogiques de r&eacute;gulateur, correcteur, facilitateur.</p> <p>Le sch&eacute;ma IRF, structure &eacute;ventuellement dialogique, se fait le lien d&rsquo;inscription de l&rsquo;ins&eacute;parabilit&eacute; des tours de parole des interactants. Dans la communication en classe, les enseignants orientent l&rsquo;action des &eacute;l&egrave;ves, &agrave; l&rsquo;aune des significations qu&rsquo;ils favorisent.&nbsp; Ils essayent aussi d&rsquo;imposer du sens. La relation des enseignants avec les apprenants est une relation asym&eacute;trique et verticale. Le r&ocirc;le de l&rsquo;enseignant refl&egrave;te cette asym&eacute;trie, son temps de parole est tr&egrave;s nettement sup&eacute;rieur au temps de parole des &eacute;l&egrave;ves, c&rsquo;est lui qui choisit la dur&eacute;e de chaque dispositif didactique. Le motif de &laquo;&nbsp;faire parler l&rsquo;apprenant&nbsp;&raquo;, qui est consid&eacute;r&eacute; comme le fondement de l&rsquo;agir professoral, entraine les enseignants &agrave; saisir la moindre occasion pour promouvoir la parole apprenante.&nbsp;</p> <p>Nous constatons que les quatre enseignants enseignent de la m&ecirc;me fa&ccedil;on, cela s&rsquo;explique par leur formation et surtout par les journ&eacute;es de rencontre avec les inspecteurs, La caract&eacute;risation de l&#39;agir professoral qui d&eacute;coule d&#39;une &eacute;tude comme la n&ocirc;tre, qui porte sur l&#39;analyse des pratiques des enseignants, peut &ecirc;tre profitable aupr&egrave;s d&#39;enseignants-formateurs dans le cadre de leur formation continue, mais aussi aupr&egrave;s des futurs enseignants en formation initiale cela pourrait ainsi compl&eacute;ter leur processus de construction d&#39;une identit&eacute; enseignante.</p> <p>Pour la r&eacute;ussite de la mise en application de telle ou telle pratiques, nous pensons qu&rsquo;une collaboration &eacute;troite entre sp&eacute;cialistes, inspecteurs et enseignants est primordiale dans la mesure o&ugrave; ils doivent &ecirc;tre des partenaires alliant leurs savoirs pour un objectif commun. La didactique du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re devrait se stabiliser en tant que discipline scientifique, non pas pour s&rsquo;isoler mais avancer dans un dialogue plus constructif avec les autres sciences.</p> <p>Elle devrait &eacute;galement se configurer en deux secteurs distincts mais en relation &eacute;troite, comme d&rsquo;autres sciences&nbsp;: une didactique comme discipline scientifique et une didactique appliqu&eacute;e.</p> <p>Ainsi, la recherche fondamentale pourrait produire des recherches th&eacute;oriques et la didactique appliqu&eacute;e, &agrave; partir de ces recherches th&eacute;oriques et des &eacute;tudes de terrain, devrait avancer dans la conception d&rsquo;outils didactiques&nbsp; (planification de s&eacute;quence, s&eacute;quence d&rsquo;enseignement, activit&eacute;s en ligne, etc) afin de mettre en avant les avanc&eacute;es en mati&egrave;re de recherche, puisqu&rsquo;une simple transmission des r&eacute;sultats didactiques ne permet pas d&rsquo;outiller les enseignants.</p>