<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><strong><span style="font-size:12.0pt"><span calibri="" style="font-family:">Axe 3 – Écrits, écriture et appropriations des langues</span></span></strong></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Des pratiques collaboratives <span style="color:black">rédactionnelles en (français) langue étrangère à l’appropriation </span>individuelle de l’écrit</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p>Les recherches récentes sur l’écrit en langue étrangère portent souvent sur le feedback correctif (Bitchener et Ferris, 2012) et sur la révision collaborative et son impact sur les productions d’étudiants (Do, 2011 ; Lindschouw, 2016 ; XXX, 2018). La question du feedback correctif, ou feedback d’erreur ou retour sur erreur ou encore repérage d’erreur (cf. ci-dessous) est corrélée à celle du brouillon (et donc, dans une certaine mesure, au processus nommé language awareness, cf. James et Garrett, 1992). Or le brouillon a beaucoup été travaillé en français langue maternelle (cf. Fabre-Cols, 2002, 2004) mais dans une perspective en lien avec les travaux sur les brouillons d’auteurs (cf. les travaux sur « l’avant-texte ») et donc comme moyen d’éclairer le processus d’écriture. L’idée de prendre en considération non plus seulement le produit fini mais aussi les étapes de production a conduit à s’intéresser à la « rédaction collaborative » (Bouchard et Mondada, 2005). Ces pratiques se développent, nous l’avons vu, non seulement en langue étrangère mais aussi en langue maternelle (cf. par exemple, la notion d’atelier d’écriture, Bucheton, 2014) et il serait intéressant d’étudier comment chaque type de pratique peut informer l’autre pour développer le savoir-écrire comme l’une des composantes des pratiques langagières.</p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans ce cadre, nous avons décidé d’analyser les pratiques collaboratives afin de voir si elles améliorent ou non les pratiques individuelles mais aussi les habiletés scripturales des individus. Nous avons donc monté un protocole dans le but de nous fournir données et résultats afin de répondre à cette question. Mais nous nous sommes vite aperçu qu’une telle étude demandait de préciser ce que l’on entendait par « collaboration » au sein de pratiques d’écriture et de sélectionner un aspect des processus d’amélioration individuelle de l’écrit. Nous avons alors choisi de porter plus précisément notre attention sur « l’engagement actif » qui est vite apparu comme un pivot de tout activité d’apprentissage et donc de l’apprentissage de l’écriture non seulement individuel mais aussi collectif (cf. ci-dessous).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous allons donc d’abord nous interroger sur la notion de collaboration, notamment celle de collaboration conjointe qui caractérise les pratiques d’écriture collaborative que nous avons mises en place et analysées. Nous préciserons ensuite le cadre dans lequel s’inscrit cette analyse, c’est-à-dire celui des paramètres d’apprentissage tels qu’ils sont décrits par les approches (neuro)cognitives, et parmi ces paramètres, tout particulièrement celui d’engagement actif. Après avoir décrit notre dispositif ainsi que le corpus auquel nous avons abouti, nous présenterons une partie de l’analyse du corpus, celle consacrée à l’engagement actif dont font preuve les apprenants, et nous proposerons une typologie de ce paramètre d’apprentissage. Enfin, nous nous interrogerons sur les moyens d’évaluer l’appropriation des habiletés scripturales par les apprenants.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. Diversité des notions de collaboration ?</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On réfère généralement la notion de collaboration à Vygotski (1997-2013 : 361-369). Il s’agit alors d’une relation binomiale : un expert favorise la réussite d’un élève qui opère au sein de sa zone de proche développement. Les définitions sont un peu circulaires puisque la zone de proche développement se définit par le fait que l’élève peut réaliser une tâche, résoudre un problème dans cette zone s’il est aidé par un expert et la collaboration se définit par le fait qu’elle agit au sein d’une zone de proche développement. Aujourd’hui, en didactique du français langue étrangère, on ne parle d’élève que dans le contexte de la gestion d’une classe : c’est une posture qui est multidimensionnelle puisqu’elle se caractérise par le fait d’être membre de la classe, par le fait d’être en position d’apprendre mais aussi d’éventuellement rêver pendant le cours ou de bavarder. Dans les faits, l’apprenant a pris la relève de l’élève de l’époque de Vygotski<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a>, même si le terme <i>apprenant</i> n’est apparu que récemment (une trentaine d’années) dans la littérature didactique<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>. Une autre différence se manifeste entre la collaboration chez Vygotski et les conceptions actuelles : celui-ci la limitait à la relation maître-élève alors que cette notion a été étendue à d’autres rôles. XXX (2001 : 45) a proposé des sous-catégorisations de la notion binomiale de collaboration que nous reprenons (Figure 1). La collaboration verticale est celle qui va de l’enseignant(e)-expert à l’apprenant ; la collaboration transversale va d’un co-apprenant localement reconnu comme expert par l’enseignant (donc « distingué », <i>localement</i> référant à un domaine<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a>) à un autre co-apprenant ; la collaboration mixte correspond au cas où un(e) enseignant(e) s’appuie sur un apprenant A dont il connaît l’expertise locale pour aider un apprenant B. Aujourd’hui, nous préférons <i>collaboration oblique</i> (parce que cette dénomination montre le mouvement en cause) à <i>collaboration mixte</i>. Ces trois formes de collaboration sont asymétriques : un sujet possédant une expertise globale ou locale aide un sujet non-sachant, assume un rôle de tuteur explicitement ou implicitement ; il y a donc bien une forme de hiérarchie (qui correspond aux trois cases de gauche dans la figure 1).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><img height="247" src="https://www.numerev.com/img/ck_229_6_image-20200210165614-1.jpeg" width="884" /></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Figure 1 (Portine, 2001 : 45)</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pourtant, il existe un autre type de collaboration qui ne mobilise pas forcément une expertise même locale. C’est le cas du travail en petits groupes réduits (de deux à trois, quatre maximum sous certaines conditions). On trouve cette situation dans le travail à deux<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a> mais aussi avec des groupes très réduits (nous avons travaillé avec des groupes de trois apprenants). Dans ce cas, il peut y avoir des faits d’expertise locale de la part d’un(e) des apprenants sans <span style="color:black">toutefois être reconnus ou considérés comme hiérarchisant les apprenants : une hypothèse, une suggestion ou tout simplement une prise de parole peut déclencher chez l’autre ou chez les deux autres un mécanisme de découverte et de progression sans instaurer pour autant une hiérarchie. Pour nous, c’est toujours de la collaboration mais une collaboration symétrique, </span>parce que sans prise de pouvoir explicite ou implicite, que nous nommons <i>collaboration conjointe</i>. C’est le type de collaboration que nous avons privilégié dans ce travail.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. La collaboration conjointe</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Du point de vue concret, la collaboration conjointe peut donner lieu à différentes tâches, à différentes fonctions et à différents objectifs, partiellement évoqués ci-dessus :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">une collaboration à deux pour résoudre un problème de type algorithmique (par exemple les dyades en mathématiques de Baudrit,1997) et ainsi améliorer les performances de chaque apprenant dans la discipline,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">une collaboration à deux pour conforter et systématiser des constructions linguistiques en vue d’une automatisation, comme dans les binômes prônés en anglais langue étrangère dès le milieu des années 1970 (<i>pairwork</i>),</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">une collaboration à plusieurs pour résoudre un problème en recourant à une heuristique,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">une collaboration à plusieurs pour élaborer une production orale (de type « communiqué de presse », « déclaration officielle », etc.),</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">une collaboration à plusieurs pour rédiger un texte,</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify; text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">etc.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce typage de la notion de collaboration conjointe nous permet de voir comment elle peut fonctionner. Il nous faut maintenant la préciser en fournissant le réseau de notions connexes. Cela est très important pour les enseignant(e)s qui ont besoin de savoir sur quoi s’appuyer pour mener à bien des tâches en collaboration conjointe et les chercheur(e)s qui doivent définir cette notion de collaboration conjointe.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cependant, comme nous avons cerné la notion de collaboration conjointe en la différenciant des modes asymétriques de collaboration, nous allons d’abord, brièvement, montrer quel est le réseau des notions connexes de cette collaboration asymétrique (cf. la figure 2 qui se lit, comme la suivante, dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du haut).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><img height="318" src="https://www.numerev.com/img/ck_229_6_image-20200210165614-2.jpeg" width="728" /></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Figure 2</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce réseau de notions connexes se divise en deux sous-ensembles : celui des notions en amont du processus de collaboration, c’est-à-dire ce que ce processus présuppose comme acquis ; celui des notions en aval, c’est-à-dire ce qu’implique ce processus pour bien fonctionner. Énonçons ces deux types de notions :</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify; text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>En amont de l’action collaborative asymétrique </strong>(ce qui est mobilisé par la collaboration) :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">attention : l’attention a fait l’objet de nombreuses recherches et observations en neuropsychologie (de Camus, 1996, à</span></span> <span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lachaux<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></a>, 2015) qui montrent qu’elle suppose une sélection ; l’apprenant doit donc focaliser son attention sur l’objet qu’on lui propose en inhibant d’autres focus potentiels ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">engagement actif : une proposition ou un feedback provenant d’un enseignant ou d’un tuteur nécessite, pour devenir opératoire, non seulement l’attention mais aussi l’engagement de l’apprenant-récepteur ;</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify; text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>En aval de l’action collaborative asymétrique (les effets produits)</strong> :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">feedback d’erreur : la qualité du feedback d’erreur — ou <i>retour sur erreur</i> —, qu’il soit le fait d’un enseignant ou d’un tuteur, est très importante ; elle doit être opportune (ne pas brouiller l’activité d’apprentissage) et pertinente (claire et adaptée au niveau atteint par l’apprenant) ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">language awareness </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">: le dispositif même de collaboration entraîne l’apprenant à prendre conscience de ses comportements et stratégies linguistiques lorsqu’il produit et apprend à produire des énoncés<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></span></span></a> ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">métalangagier : ici comme nom et non comme adjectif (le métalinguistique se limite à l’auto-observation des productions — cf. <i>language awareness</i> ci-dessus —, le métalangagier englobe aussi l’adaptation des productions à la situation ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">autonomie : l’acte et le processus de collaboration est censé entraîner l’autonomie de l’apprenant, mais cette « acquisition » d’une autonomie est le produit d’une injonction « deviens autonome » ce qui fait que l’obtention de l’autonomie peut réussir ou échouer<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Nous venons de caractériser la collaboration asymétrique, ce qui va nous permettre de mieux cerner, en contrepoint, l’acte/processus de collaboration conjointe (cf. figure 3). Le groupe d’apprenants doit alors se saisir d’une posture autonome (sinon le travail ne peut se faire). L’autonomie aura donc ici un statut radicalement différent de celui qu’elle a dans </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">l’acte/processus de collaboration asymétrique. Alors que dans ce dernier, elle est, au mieux, conséquence, dans la collaboration conjointe elle est requise (mais se heurte souvent à l’institution, cf. Albero, 2010 : 75). Et l’on voit bien ici ce que signifie <i>autonomie</i>. Ce n’est pas le laisser-faire ou la spontanéité. Dans un environnement donné (contexte d’apprentissage et objectif à atteindre), les apprenants sont en capacité de définir la stratégie qu’ils entendent suivre et de faire les hypothèses et les inférences permettant de viser et, finalement, d’atteindre l’objectif <span style="color:black">poursuivi (nous en verrons des exemples lors de l’analyse du corpus).</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dès lors, quel est le réseau des notions connexes de ce processus de collaboration conjointe ? Énonçons-les (nous invitons le lecteur à comparer chaque item aux items précédents) :</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify; text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>En amont de l’action collaborative conjointe</strong> (ce qui est mobilisé par la collaboration) :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">autonomie (pour rappel, cf. ci-avant) ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">attention : on reprend ici ce qui a été dit pour la collaboration asymétrique ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">engagement actif : en collaboration conjointe, l’engagement actif n’est pas de même type qu’en collaboration asymétrique parce que dans ce dernier cas l’engagement se fait vis-à-vis de l’enseignant(e) ou du tuteur et non vis-à-vis des co-apprenants ; nous serons amenés à préciser ci-dessous les modalités de cet engagement actif ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">empathie : remarquons que cette notion n’est pas présente pour la collaboration asymétrique ou alors elle est diffuse ; en collaboration conjointe, elle est basique et nécessaire parce que sans empathie la réaction d’autrui ne peut être prise en considération, interprétée et intégrée ;</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify; text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><strong>En aval de l’action collaborative conjointe</strong> (les effets produits) :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">repérage de l’erreur (et non <i>feedback d’erreur</i> parce que le <i>feedback d’erreur</i> caractérise la collaboration asymétrique) : en collaboration conjointe, l’erreur que produit un apprenant n’est confrontée ni à une correction ni à un processus de remédiation<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></a> proposés par un enseignant ou un tuteur ; l’erreur doit être auto-repérée ou repérée par un co-apprenant qui peut proposer une correction mais qui est néanmoins incapable de suggérer un processus de remédiation ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.15pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span courier="" new="" style="font-family:">o </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">planification : il y a responsabilisation des apprenants, ce qui implique une capacité de planification, chaque apprenant doit planifier ses actions ultérieures et les réévaluer, voire les inhiber, si celles-ci ne sont pas convergentes avec celles du ou des co-apprenants.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><img height="321" src="https://www.numerev.com/img/ck_229_6_image-20200210165614-3.jpeg" width="726" /></p>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Figure 3</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Rappelons notre objectif. Dans l’apprentissage de l’écriture en langue étrangère (processus illustré ici par le cas du français langue étrangère), il est légitime de penser que les travaux individuels permettent des progrès individuels. Mais on sait que tous les apprentissages linguistiques bénéficient des interactions sociales (Piaget, 1969 : 98-99)<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></a>. Cependant, cela signifie-t-il que des pratiques collaboratives, donc socialisées, entraînent des progrès <span style="color:black">individuels ? Autrement dit, si ces pratiques collaboratives peuvent améliorer les productions </span>écrites réalisées, cela implique-t-il des progrès individuels dans le processus d’écriture ?</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Afin de répondre à cette question, nous avons réuni un corpus et effectué des observations. Mais quel fil tirer pour aboutir à des résultats ? <span style="color:black">C’est sur ce point que notre analyse de la collaboration conjointe intervient. Étant donné la subordination de l’attention à un engagement actif effectif et au fait que les paramètres <i>autonomie</i> et <i>empathie</i> permettent de mieux cadrer l’action du groupe d’apprenants, trois </span>aspects sont prégnants :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">l’engagement actif,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">le repérage d’erreurs,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">la planification.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La présente analyse portera sur l’engagement actif pour deux <span style="color:black">raisons : c’est un facteur en amont (donc requis) qui mobilise plusieurs aptitudes (sélection, focalisation, etc.) ; c’est </span>un facteur très important pour faciliter l’appropriation par l’apprenant du processus <span style="color:black">scriptural, comme nous allons le voir à présent.</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. Paramètres de l’acte d’apprentissage</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L’engagement actif constitue un des quatre piliers de l’apprentissage selon Stanislas Dehaene qui a synthétisé les travaux réalisés en psychologie cognitive, en sciences cognitives et en neuropsychologie (Dehaene, 2018)<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></a> : </span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">attention,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">engagement actif,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">retour sur erreur,</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">consolidation.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Reprenons brièvement chacun de ces quatre « piliers » afin d’obtenir le panorama dans lequel </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">s’inscriront nos observations et analyses ci-dessous.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(a) L’attention</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dehaene commence par l’attention pour la raison suivante : l’attention est un domaine d’étude des neuropsychologues (et Dehaene est un neuropsychologue)<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></a> mais, contrairement aux trois <span style="color:black">autres « piliers » (nous préférerons dorénavant <i>paramètre</i>), ce n’est pas un paramètre </span>spécifique des apprentissages : elle est à l’œuvre dans de nombreuses activités comme la mémoire, l’inférence, la focalisation, ou la sélection d’information pour la prise de décision, etc. L’attention est un phénomène complexe parce qu’il prend différentes formes dans le cadre de la perception (dois-je finir de lire les consignes ou écouter l’enseignant qui fait une remarque auprès d’un camarade ? que l’on songe aussi à la pluralité des paramètres environnementaux à prendre en compte lorsqu’on conduit une voiture). Il peut alors y avoir des conflits cognitifs qui nécessitent d’inhiber certaines perceptions (Houdé, 2018) ou de résister à la distraction (Lachaux, 2015 : 42). L’attention suppose donc une hiérarchisation des informations à disposition et la sélection de l’information qui paraît la plus pertinente. Le siège de l’attention est dans la partie frontale du cerveau, ce que l’on appelle le siège des fonctions exécutives. Auparavant, on nommait souvent <i>concentration</i> ce que l’on appelle aujourd’hui <i>attention</i>, surtout depuis que les IRMf<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></a> ont permis d’opérer des localisations.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(b) L’engagement actif</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bien que mis en seconde position par Dehaene, l’engagement actif est considéré aujourd’hui comme le paramètre central des apprentissages. En effet, sans engagement de la part de l’apprenant, il ne peut y avoir mobilisation critique de l’attention (dois-je focaliser mon attention sur tel ou tel point ? c’est-à-dire savoir trouver les éléments saillants et pertinents dans un environnement cognitif), ni prise en considération et analyse de ses propres erreurs. On retrouve ici, mais de façon un peu différente, ce que l’on appelait auparavant <i>motivation</i>. Un autre point plus didactique (donc n’intéressant pas les neuropsychologues qui ignorent souvent les productions des didacticiens) est le suivant : l’engagement actif exige pour l’apprenant une double sécurité : sécurité cognitive (la tâche à accomplir doit se situer dans ce que Vygotski a appelé « zone de proche développement », cf. Vygotski, 1997 : 361-371 de l’édition de 2013) et sécurité affective (l’apprenant doit avoir confiance en lui-même et savoir que sa parole sera écoutée et prise en considération).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(c) Le retour sur erreur (ou plutôt, dans notre cas, le <i>repérage d’erreur</i>)</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous avons vu plus haut (cf. aussi figures 2 et 3) que ce « retour sur erreur » concernait la collaboration asymétrique. Il est en effet important, dans ce cas, que l’apprenant sache identifier ce que l’on appelle souvent <i>feedback</i> ou <i>rétroaction</i> de la part de l’enseignant ou d’un co-apprenant plus avancé. Mais cette identification ne suffit pas. L’apprenant doit aussi être capable de dynamiser ce retour sur erreur. C’est pourquoi il doit savoir inférer ce qu’il doit faire à partir d’un discours évaluatif (le bon enseignant ne dit pas « il faut faire cela » mais « il y a un problème » ou « il faudrait revoir cela ») puis effectuer des prédictions (« si je fais cela, le résultat sera-t-il meilleur ou non ? »). Mais, nous l’avons vu, ce processus concerne la collaboration asymétrique et non la collaboration conjointe. Dans ce dernier cas, il s’agit plutôt d’un « repérage d’erreur ». Un co-apprenant produit une forme différente, qui a tort ? qui a raison ? L’apprenant a le sentiment que sa construction est boiteuse ou qu’il dit autre chose que ce qu’il voulait dire, comment reformuler correctement ? On voit que dans ce cas, l’empathie ou la bienveillance entre co-apprenants est importante. Nous ne traiterons pas ce point ci-dessous car cela nécessiterait un autre article.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(d) La consolidation</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par ce terme, Dehaene entend ce que l’on appelait auparavant <i>automatisation</i>. Cette consolidation suppose l’inscription et le maintien des connaissances (savoirs et savoir-faire) en mémoire à long terme ou MLT (par opposition à <i>mémoire à court terme</i> ou MCT ou <i>mémoire de travail</i> ou MT)<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></a>. Elle suppose réactivation (par <i>tissage</i>, terme emprunté à Houdé, 2018 : 121) et réorganisation des savoirs et des savoir-faire. Elle doit permettre des synthèses et des organisations en réseau (par exemple, on sait qu’un mot nouveau pour être acquis doit entrer dans un réseau mémoriel de synonymes, d’antonymes, etc.). Ce paramètre, pas plus que le précédent, ne saurait entrer dans le cadre de cet article.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Nous considérerons donc l’engagement actif comme le pivot de tout acte d’apprentissage. C’est pourquoi nous allons focaliser notre attention sur ce paramètre. Afin d’assurer une meilleure compréhension de notre propos, nous devons cependant présenter d’abord notre dispositif et les données qu’il nous a permis de recueillir.</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">4. Notre dispositif et le corpus obtenu</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notre dispositif a été mis en place au sein d’un semestre (12 semaines) de cours de français langue étrangère visant à améliorer les compétences écrites de 15 apprenants adultes provenant de 10 pays différents, de niveau B1-B2. Il obéit à trois principes :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -19.85pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(a) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">lier processus de lecture / processus d’écriture (remplacer deux compétences séparées par deux compétences imbriquées et donc substituer une « compétence en littératie »<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></span></span></a>, cf. XXX et XXX, 2017, à deux compétences distinguées) ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -19.85pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(b) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">recourir à des écritures collaboratives afin de tester l’impact de celles-ci sur les productions individuelles ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -19.85pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(c) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">recourir à des applications informatisées et aux réseaux (nous utilisons notamment le logiciel Framapad<sup>®</sup>) pour cet apprentissage en collaboration.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le point (a) n’intervient pas dans la présente étude. En revanche, les points (b) et (c) seront au cœur de notre propos. Nous pouvons préciser les paramètres constitutifs du dispositif :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">dimension<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></span></span></a> spatiale : le cours a lieu dans une salle où tous les sièges sont mobiles et pourvus de rabats pour poser documents et ordinateur portable ; cela permet de varier les dispositions en groupes mais aussi de faire réaliser des travaux individuels ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">dimension communicationnelle : interventions de l’enseignant (communication hiérarchique) et interactions entre apprenants (communication transversale) alternent ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">dimension pédagogique et temporelle : tout au long du semestre, nous alternons tâches de compréhension écrite et tâches de production écrite ; ces activités de production sont tantôt individuelles (5 par apprenant), tantôt collaboratives (3) ; d’autres tâches le plus souvent écrites ont pour objectif de manifester le travail métacognitif des apprenants (elles seront décrites plus loin)<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></span></span></a> ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">dimension technologique : nous avons choisi le logiciel Framapad<sup>®</sup> pour l’écriture collaborative mais en le faisant utiliser en présentiel afin de pouvoir observer les interactions entre les étudiants pendant la rédaction ainsi que les enregistrer en vue d’une analyse détaillée. Ce logiciel présente plusieurs avantages : il permet de savoir qui écrit, car à chaque scripteur est assignée une couleur d’écriture. D’autre part, il comporte un historique original qui permet de visionner en accéléré l’élaboration du texte dans ses moindres détails. Grâce à ce petit film qui retrace l’évolution du pad (espace d’écriture) et grâce à l’enregistrement audio des interactions entre les étudiants lors de la rédaction, il est possible de suivre très exactement l’élaboration de chaque texte et de savoir qui fait quoi à chaque instant.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le corpus obtenu est trimodal : papier, fichiers numériques, enregistrements audio. Il comprend : </span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">- Les textes rédigés individuellement sur papier ou sous Word<sup>®</sup> ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les brouillons des textes rédigés individuellement ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les textes rédigés en collaboration sur Framapad<sup>®</sup> et exportés au format PDF ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les enregistrements audio des interactions entre apprenants lors de l’écriture collaborative ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les historiques de l’écriture des textes rédigés en collaboration sous forme de films (en accéléré) ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les textes manifestant les commentaires métacognitifs des apprenants ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Deux questionnaires remplis par les étudiants : un questionnaire de début de cours sur leurs pratiques de lecture et d’écriture en langue maternelle et en langue(s) étrangère(s) ; un questionnaire de fin de cours sur leurs pratiques de lecture et d’écriture en français ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Des observations réalisées <i>in vivo ;</i></span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">ü </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Des fiches de révision collaborative.</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous allons maintenant présenter une partie de l’analyse de ce corpus qui a été effectuée en vue d’évaluer l’engagement actif de chaque apprenant dans la tâche rédactionnelle. Pour ce faire, nous décrivons tout d’abord la forme de collaboration conjointe mise en place ainsi que la méthodologie d’analyse suivie.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">5. Processus collaboratif d’écriture et engagement actif</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il peut exister différents degrés de collaboration dans une activité d’écriture à plusieurs. Comme notre objectif est d’évaluer l’engagement actif des apprenants dans cette tâche, nous avons choisi la forme la plus collaborative possible que Saunders (1989) appelle <i>co-writing</i> et<i> </i>qui constitue la manifestation dans la production écrite de la collaboration conjointe, car les pairs se partagent la responsabilité du texte et collaborent dans toutes les tâches : choix des thèmes, </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">identification des destinataires, organisation de l’activité d’écriture, corrections, différentes étapes de la rédaction, respect des conventions en matière d’écriture, etc.<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[17]</span></span></span></span></span></a> Dans notre dispositif, aucun conseil n’est donc donné en matière d’organisation et l’utilisation du logiciel Framapad<sup>®</sup> laisse une très grande liberté aux apprenants, puisque chacun peut écrire sur le pad quand il le souhaite. Enfin, il est demandé aux apprenants de rédiger un texte comprenant au moins une séquence argumentative ; ceux-ci doivent donc également gérer d’éventuelles divergences d’opinion entre eux.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le corpus recueilli étant très important et l’analyse des données étant encore en cours, nous allons présenter ici l’analyse du travail collaboratif lors de la rédaction du premier texte. Après avoir lu et expliqué un article de presse présentant un café qui emploie des personnes handicapées, les apprenants se répartissent en cinq groupes de trois pour rédiger une lettre au courrier des lecteurs, selon la consigne suivante : « Vous venez de lire dans le journal un article sur le café “Joyeux”. Pensez-vous que ce soit une bonne initiative ou non ? Pourquoi ? Ecrivez au courrier des lecteurs du journal pour donner votre opinion : commencez par résumer l'article en quelques lignes puis dites ce que vous en pensez et pourquoi (environ 150 mots). »</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au point de vue méthodologique, nous avons d’abord fait une analyse de contenu des enregistrements audio des interactions entre pairs lors de la rédaction collaborative <span style="color:black">(ce qui représente 2h45 d’enregistrement audio) </span>et nous en avons transcrit des extraits<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[18]</span></span></span></span></span></a> ; d’autre part, nous avons réalisé un descriptif détaillé de l’évolution de chaque texte à partir de son historique. En croisant ces différentes données, nous avons pu reconstituer de façon très précise comment s’est déroulé le processus de rédaction et notamment la collaboration spécifique de chaque pair au sein des groupes (qui écrit quoi ; qui prend quelle initiative ; qui propose quoi, etc.). Enfin, nous avons cherché à repérer dans les descriptifs du processus rédactionnel collaboratif des formes d’engagement actif (soulignées en gras ci-dessous), dont nous allons maintenant donner des exemples (nous avons étiqueté les groupes auxquels nous référons ici de A à D), puisque nous ne pouvons en présenter toutes les occurrences dans les limites de cet article.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le groupe A, c’est Emma<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[19]</span></span></span></span></span></a> qui<b> écrit le plus</b> sur le pad. Le fait de se charger de la rédaction nous semble bien une forme d’engagement actif dans l’activité d’écriture, puisque les étudiants ont tous un ordinateur et peuvent donc écrire à tout moment. Grâce au visionnage des historiques, il est facile de comparer les apports de chaque étudiant au texte commun : de fait, le plus souvent, tous les étudiants du groupe participent à l’écriture du texte (et parfois écrivent une phrase à deux voire à trois) ; dans un seul cas, une étudiante du groupe B (Joyce) écrit très peu sur le pad (seulement pour faire des corrections de détails). Emma <b>prend </b>aussi <b>l’initiative de lister les arguments</b> sur le pad pendant la discussion qui précède la rédaction proprement dite de la partie argumentative de leur texte. C’est le seul groupe qui a recours à cette stratégie. Ces notes fonctionnent comme un brouillon puisqu’elles restent durant la rédaction du texte, puis sont effacées du pad. D’autre part, lors de la recherche d’idées pour la partie argumentative, Emma <b>propose d’ajouter une partie</b> sur les désavantages : « on pense que c’est [le café] une bonne idée, mais peut-être il y a aussi des désavantages ? » Après la discussion sur ce point (recherche des désavantages), elle<b> propose une structure </b>pour la suite de leur texte (un paragraphe avec les avantages puis un autre avec les désavantages) : « En général, on pense que c’est une bonne idée parce que bla bla bla, mais…</span></span> »</span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Un autre étudiant du groupe, Nathan,<b> </b>s’intéresse également à la structuration de leur texte et <b>suggère de suivre les conventions du genre</b> <i>essay </i>anglo-saxon (cet étudiant est américain) : « En anglais, quand j’écris un <i>essay</i>, je mets une introduction avec mon opinion et après je mets les raisons ». Notons que cette suggestion donne lieu à une discussion assez longue entre les étudiants et qu’elle n’est finalement pas retenue pour leur texte. Toujours dans le domaine de la rhétorique, Nathan <b>propose aussi d’ajouter des exemples</b> pour « soutenir notre opinion ».</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La troisième étudiante du groupe </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cindy, elle, <b>relance le processus de rédaction</b> et/ou la recherche d’idées ; au moins trois fois, elle dit : « Ensuite… » ou « Ensuite, quoi d’autre ? ». D’autre part, quand la rédaction de la première partie de leur texte est terminée (la partie qui consiste à résumer l’article), c’est elle qui estime que cela suffit et qu’il faut donc <b>passer à la partie </b>argumentative : « Ok, donc c’est bon pour le résumé je pense ». Enfin, c’est encore elle qui propose de passer à la rédaction du dernier paragraphe de leur texte, celui consacré aux désavantages du café « Joyeux » : « Peut-être on peut mettre les désavantages ? »</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le groupe B, Samir <b>recadre</b> en début de rédaction en rappelant à Zara qui voudrait donner tout de suite son opinion qu’il faut d’abord résumer l’article. Un peu plus tard, <b>il propose de discuter </b>avant de commencer à rédiger la partie argumentative : « On va commencer à donner notre avis mais on va discuter avant. » A la fin, <b>il suggère de relire le texte</b> dans son ensemble, avant de le rendre à l’enseignante.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Zara, elle, parvient parfois à <b>faire changer des décisions</b> prises par Samir par exemple quand elle lui suggère de changer de place une phrase qu’il a rédigée.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le groupe C, Bich <b>reformule</b> la consigne de rédaction afin d’orienter leur travail : « d’abord on résume un peu, on écrit les avantages… » Elle discute ensuite avec une autre étudiante, Laura, afin de <b>choisir le</b> <b>genre textuel à adopter</b> (un article ou une lettre), puis <b>d’identifier</b> <b>le destinataire</b> de leur texte. Vers la fin de la rédaction, les trois étudiantes de ce groupe décident de <b>se répartir les trois derniers paragraphes du texte </b>et de les écrire simultanément (chacune écrit son opinion à un endroit du pad). C’est le seul groupe à procéder de cette façon.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le groupe D, la question de la <b>gestion des divergences entre les pairs</b> (aussi bien en termes de formulation qu’en termes de contenu) est clairement posée par Elena : « Quand on veut écrire, on continue ou on fait comment ? Par exemple, moi je veux dire autre chose… » En cas de désaccord persistant (après discussion), Arman <b>décide d’écrire ce qui lui semble bien </b>tout en laissant aux deux autres la possibilité de modifier ensuite ce qu’il a rédigé.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Vers la fin de la rédaction, Elena suggère de <b>vérifier que leur texte a bien la longueur attendue</b>.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cet échantillonnage de formes d’engagement actif de la part des apprenants nous permet de préciser ce que nous entendons par cette notion et nous fournit une base pour la sous-catégoriser et proposer ainsi une typologie.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6. Analyse et typologie de la notion d’engagement actif</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les exemples de formes d’engagement actif décrits ci-dessus se répétant dans le corpus observé aussi bien chez un même apprenant que chez d’autres, nous en proposons une typologie qui rendra mieux compte de ce qu’il se passe réellement lors du travail collaboratif observé. </span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L’engagement actif peut se situer à différents niveaux : au sein d’un cadre préalable (son <i>environnement</i>, ici la consigne de rédaction et la double appartenance culturelle des apprenants ; tout écrit s’inscrit dans un certain cadre, sauf peut-être la création littéraire), au sein du travail de groupe (comment s’organiser à trois pour rédiger un texte commun) et enfin dans le processus d’élaboration textuelle lui-même.</span></span></span></span></p>
<table class="MsoTableGrid" style="border-collapse:collapse; border:none">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:245px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">a) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Engagement dans un cadre préalable</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:359px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Respecter le genre discursif écrit attendu (cf. consigne de rédaction) / adopter les conventions d’un genre discursif écrit</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Respecter le type des séquences textuelles attendues (cf. consigne de rédaction) : décrire, raconter ou argumenter / Recadrer sur le thème de production</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Respecter la longueur de texte attendue.</span></span></span></span></li>
</ul>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:245px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">b) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Engagement au sein du travail de groupe</span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:359px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Se répartir des parties du texte à rédiger</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Discuter (recherche d’idées) avant de commencer à rédiger</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concilier (ou pas) les différentes formulations et/ou idées proposées par les membres du groupe</span></span></span></span></li>
</ul>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:245px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">c) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Engagement dans l’élaboration du texte </span></span></span></span></li>
</ul>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:359px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Chercher des idées dans un article</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Prendre des notes (pour ne pas oublier d’idées)</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elaborer un plan de texte / ajouter une autre partie / proposer une structure pour la suite du texte / décider à quel endroit du texte on va rédiger quelque chose</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Identifier le destinataire de l’écrit pour y adapter son texte</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Identifier l’auteur (ici un groupe) pour y adapter son texte</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Se charger de la rédaction d’un passage</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Relancer le processus de rédaction ou de recherche d’idées / Décider quand il faut passer à la rédaction d’une autre partie du texte</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Proposer une restructuration du texte</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ajouter des exemples à une argumentation</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-indent: -18pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Relire son texte à la fin (révision)</span></span></span></span></li>
</ul>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tableau 1 : Formes d'engagement actif<span style="color:white">TaTaTableau 1 : Formes d’engagement actif</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Ces types d’engagement actif ne les caractérisent qu’imparfaitement. Il nous faut maintenant préciser deux autres points : leurs modalités d’effectuation et les configurations impliquées par ces formes d’engagement actif.</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On a constaté que l’engagement actif peut se manifester selon deux modalités : soit par la prise d’initiative (par exemple, Emma qui commence à prendre des notes sur le pad sans le commenter à l’oral) soit, le plus souvent, par la suggestion qui peut être suivie par une discussion en cas de désaccord, étant donné que le travail collaboratif implique une négociation continuelle avec les pairs : les apprenants doivent en effet se mettre d’accord non seulement sur les idées, la formulation et la structuration de leur texte, mais aussi sur la façon de procéder pour écrire un texte (faut-il ou non faire un plan préalable ou/et un brouillon ? faut-il ou non se relire à la fin ? etc.) et pour écrire à plusieurs (rôles au sein du groupe).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concernant ce dernier point, le relevé des formes d’engagement permet de déterminer quels apprenants sont le plus engagés dans la tâche rédactionnelle et d’observer des configurations différentes au sein des groupes. </span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le groupe A apparaît ainsi comme un groupe assez homogène : bien que Nathan prenne moins souvent la parole que les deux autres étudiantes, il se montre autant impliqué qu’elles. Les trois étudiants s’avèrent en fait très complémentaires, chacun s’engageant dans un domaine différent : Emma dans la prise de notes et l’ajout d’une autre partie, Cindy dans la relance de la rédaction et Nathan dans les aspects rhétoriques.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L’autre groupe où l’engagement est assez bien partagé est le groupe C, même si Bich est un peu plus impliquée que les deux autres. Comme on l’a vu plus haut, ce groupe a la particularité de décider d’un commun accord une répartition du travail entre elles, pendant les 15 dernières minutes du travail en groupe ; si les étudiantes ne disent pas pourquoi elles adoptent soudain cette stratégie, on peut faire l’hypothèse que c’est pour pallier le manque de temps (elles sont en effet en retard sur les autres groupes), ou/et pour permettre à chacune d’exprimer son opinion.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L’engagement est au contraire très inégal dans le groupe B, car il est surtout le fait de Samir qui semble décider de tout ; il faut dire qu’il maîtrise l’activité d’écriture (il était journaliste de la presse écrite dans son pays d’origine) et qu’il a un meilleur niveau en français que les deux autres ; Zara parvient cependant à s’engager à certains moments, mais dans une moindre mesure ; en revanche, Joyce s’implique très peu malgré son bon niveau en français écrit.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le groupe D présente également une dissymétrie en matière d’engagement, car Arman qui est le plus impliqué a des difficultés à faire des concessions ; dans le questionnaire de fin de cours, on comprend d’ailleurs que cet étudiant n’a pas beaucoup apprécié cette expérience d’écriture à trois. Ces exemples d’hétérogénéité concernant l’implication des pairs au sein d’un même groupe nous amènent à penser que l’engagement actif d’un apprenant ne dépend pas seulement de son bon vouloir mais aussi en partie de la posture de ses co-apprenants qui font alors partie de son environnement : un apprenant trop dominant peut en arriver à dissuader ses pairs de s’impliquer vraiment, ce qui expliquerait le faible engagement de Joyce dans le travail du groupe B mentionné plus haut. </span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En résumé, les différents types, modalités et configurations d’engagement actif que nous venons de présenter renforcent l’autonomie des apprenants en les aidant à mieux autocontrôler et autoréguler leurs productions et favorisent donc certainement l’appropriation, mais comment le vérifier ?</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">7. Comment se manifeste l’appropriation du processus d’écriture par les apprenants ?</span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La question de l’appropriation d’un processus d’écriture efficace par les apprenants est loin d’être aisée à résoudre : comment savoir si les apprenants se sont appropriés des habiletés scripturales en (français) langue étrangère ? Nous allons proposer trois voies possibles.</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tout d’abord, nous avons vérifié dans les productions textuelles des apprenants : les derniers textes rédigés individuellement sont-ils de meilleure qualité que les premiers ? Nous avons comparé les textes individuels rédigés au début, au milieu et en fin de semestre selon les critères suivants : la structuration et la cohésion, la syntaxe et la correction plus locale (morphologie, lexique et orthographe). Il s’avère que les huit apprenants qui ont fait preuve d’un engagement actif fort pendant l’élaboration du texte font tous des progrès, plus ou moins, selon un ou plusieurs des critères observés.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Une seconde voie pour évaluer l’appropriation consiste à recueillir et analyser les « </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">commentaires métacognitifs » des apprenants sur l’écriture collaborative. En effet, la métacognition<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[20]</span></span></span></span></span></a> pouvant être définie comme </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">la connaissance, l’analyse mais aussi l’autocontrôle, l’autorégulation ainsi que la planification par un individu de ses processus cognitifs (dont ses stratégies d’apprentissage), la verbalisation de cette activité sous forme de commentaires métacognitifs, témoigne d’une prise en main des processus d’apprentissage. Dans notre dispositif, les apprenants ont été interrogés sur ce point à plusieurs reprises, comme le montre le tableau 2 :</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<table class="MsoTableGrid" style="border-collapse:collapse; border:none">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Questions posées aux apprenants</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le questionnaire de début de cours</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Avez-vous déjà écrit un texte à plusieurs en langue maternelle ? en langue étrangère ? Si oui, dans quelle(s) situations ?</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Avant la première séance d’écriture collaborative</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Est-ce que vous pensez que écrire à plusieurs peut faciliter l’écriture individuelle ? pourquoi ?</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Après la première séance d’écriture collaborative</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Comment vous êtes-vous organisés pour écrire à plusieurs ? Comment cela s’est-il passé ?</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Après la troisième séance d’écriture collaborative</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Est-ce que le travail en groupe vous a été utile pour rédiger votre texte individuellement ou au contraire est-ce que cela a compliqué votre travail ? Pourquoi ?</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:236px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le questionnaire de fin cours</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:368px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce cours vous a-t-il donné l’envie d’écrire à plusieurs ? Pourquoi ?</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p align="center" class="MsoNoSpacing" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Tableau 2 : Recueil des commentaires métacognitifs</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous ne pouvons pas entrer ici dans tous les détails de l’analyse des réponses, mais nous allons en esquisser les grandes lignes. Presque tous les étudiants (sauf Bich) avaient déjà pratiqué l’écriture collaborative avant de participer à notre dispositif, soit en langue maternelle, soit en langue étrangère, soit dans les deux. En tout début de semestre, la plupart sont d’avis que l’écriture collaborative peut faciliter l’écriture individuelle. Par la suite, l’opinion de départ évolue différemment selon les apprenants. On observe quatre cas de figure : certains sont confortés dans leur bonne opinion sur l’écriture collaborative ; d’autres qui étaient sceptiques changent d’avis en faveur de l’écriture à plusieurs ; chez d’autres au contraire, on observe un revirement contre l’écriture collaborative et le dernier groupe enfin garde une opinion mitigée, voire défavorable. Malgré ces différences d’un apprenant à l’autre, on peut relever dans leurs propos un grand nombre d’avantages de l’écriture à plusieurs :</span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On profite des idées des autres ; (5 apprenants)</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le texte est plus complet que si on l’avait rédigé seul ; </span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On partage, compare ses idées ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cela permet de renforcer ses idées ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cela permet de réfléchir ;</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cela permet d’apprendre la grammaire ou de nouveaux mots qu’une autre personne du groupe connaît ; (4 apprenants)</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On découvre de nouvelles façons d’écrire ; (3 apprenants)</span></span></span></span></li>
<li class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; text-indent: -14.2pt;"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il est plus facile de corriger les erreurs à plusieurs. </span></span></span></span></li>
</ul>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On note que les apprenants soulignent avant tout comme avantages l’apport d’idées et de savoirs sur la langue étrangère (grammaire, lexique), mais beaucoup moins une réelle aide pour écrire. Ils n’ont donc pas pris conscience des habiletés scripturales que leurs pairs ont mises en œuvre lors de l’élaboration du texte, souvent en les suggérant avant de les effectuer et même parfois en leur en expliquant la nécessité, comme on l’a vu lors du repérage des <span style="color:black">formes d’engagement actif (cf. 5 et 6). Il s’agit là d’une troisième voie pour évaluer </span>l’appropriation des apprenants.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le dispositif mis en place (enregistrement des interactions entre apprenants et historiques de l’évolution des pads) permet de mettre au jour les compétences rédactionnelles des apprenants, telles qu’elles ont été listées dans le tableau 1, notamment les lignes (a) et (c) (engagement dans un cadre et engagement dans l’élaboration du texte). Même si toutes ces formes d’engagement actif ne sont pas présentes dans chaque groupe d’apprenants (il faudrait faire un relevé par groupe), ce tableau montre que chaque apprenant maîtrise plusieurs phases du processus rédactionnel et qu’à eux tous, ils les maîtrisent toutes<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[21]</span></span></span></span></span></a>. De plus, au sein de chaque groupe, on a vu que les formes d’engagement actif se manifestent soit par l’initiative d’un apprenant, soit par la suggestion. Autrement dit, chaque apprenant bénéficie des initiatives et des suggestions de ses pairs, voire des explications de ces derniers en cas de discussion : par exemple, lorsque Samir suggère de relire le texte dans son ensemble avant de le rendre à l’enseignante, il attire l’attention des deux autres apprenantes sur une pratique qu’elles n’auraient peut-être pas mise en œuvre si elles avaient rédigé le texte individuellement (sur les cinq groupes observés, il s’agit du seul à faire une révision du texte à la fin).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Conclusion</span></span></span></b></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On hésite aujourd’hui à distinguer « engagement actif » et « motivation ». Cependant, pour nous, ce qui précède permet d’établir une différence. En effet, on a longtemps considéré que l’apprenant devait être motivé soit en choisissant ses domaines d’intérêt, soit en activant ses circuits de la récompense : <i>ainsi, tu seras un bon élève</i> ; <i>ainsi, tu seras meilleur que X</i> ; <i>ainsi, tu feras plaisir à tes parents</i> ; <i>ainsi, tu auras un bon travail par la suite</i>. Très populaire dans les années 1970-1980, cette conception a perdu de l’importance aujourd’hui dans les discours dominants en didactique et on insiste plus sur les capacités et les aspirations de l’apprenant, ce qui est plus en phase avec les travaux actuels en neuropsychologie : l’engagement actif est fondé sur une prémisse que l’on peut énoncer comme « l’être humain a naturellement le désir d’apprendre ». Que devient alors le rôle de l’enseignant(e) s’il ne s’agit plus de motiver les apprenants ?</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"> </p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette interrogation nous a conduits à mettre en place un dispositif reposant sur une collaboration conjointe et donc non hiérarchisante de sorte que l’environnement d’apprentissage n’entrave pas l’aspiration profonde à apprendre et, même, l’encourage le plus possible. Nous avons pu ainsi montrer que l’engagement actif de l’apprenant favorise ses apprentissages dans la sphère de l’écriture (savoir rédiger un véritable texte avec un début, un développement et une fin ; savoir articuler différents arguments ; savoir résumer un point de vue ou un autre texte ; savoir élaborer un texte homogène et cohérent). Du point de vue des pratiques des apprenants, nous avons aussi pu mettre en évidence différentes formes d’engagement actif, c’est-à-dire différents types, différentes modalités et différentes configurations d’effectuation. Un(e) enseignant(e) peut donc essayer de favoriser ces façons de faire pour améliorer les apprentissages de ses apprenants. </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette notion d’engagement actif nous a conduits à nous interroger sur l’appropriation <span style="color:black">d’habiletés scripturales adéquates par les apprenants (ceux-ci visent en effet soit la poursuite </span>d’études en français, soit une insertion professionnelle en France ou dans leur pays mais avec l’usage du français). Ce terme d’appropriation est à la fois dangereux et utile. Il est dangereux <span style="color:black">parce qu’il est hautement polysémique, même </span>si on le restreint <span style="color:black">au sens de </span><i>s’approprier</i> (un objet, un savoir, un savoir-faire), c’est-à-dire le faire sien (sens qui nous concerne). Selon les agents de cette action de s’approprier (une institution peut s’approprier un dispositif éducatif ; un(e) enseignant(e) peut s’approprier une méthodologie ; etc.), les modalités et les résultats de cette appropriation seront différents. Bien évidemment, dans notre cas, l’agent est un apprenant : il s’approprie à la fois un savoir (déclaratif) et un savoir-faire (procédural). Et l’on voit alors combien ce terme, restreint à ce sens, devient utile parce qu’il montre bien quelle est la question ultime : comment faire pour qu’un apprenant fasse sien, en quelque sorte s’incorpore (au sens de l’énaction) les savoirs et savoir-faire qui lui sont proposés ? Encore fallait-il trouver des critères pour appréhender cette forme d’appropriation par un agent donné, l’apprenant. Nous avons fourni trois voies.</span></span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ce qui concerne l’écriture collaborative, nous avons vu qu’elle permet aux co-apprenants de bénéficier des habiletés scripturales de leurs pairs (même si ces derniers n’en sont pas toujours conscients), ce qui représente un avantage indéniable. Nous ne pouvons pas omettre cependant d’évoquer ici une limite de l’écriture à plusieurs : elle nécessite en effet une certaine maîtrise du français oral de la part des apprenants, afin qu’ils puissent se faire comprendre de leurs pairs et s’engager activement dans le processus d’écriture. On retrouve ici une problématique connue depuis longtemps<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[22]</span></span></span></span></span></a>: la compréhension et la production de l’écrit et de l’oral vont-elles de pair ou peut-on les dissocier ? </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour terminer, nous voudrions souligner combien il est important de prendre la personne de <span style="color:black">l’apprenant comme un tout : « L’imaginaire, les représentations, le symbolique participent pleinement à la construction des usages. » [y compris au sein des petits groupes de travail, ajouterons-nous.] (Paquelin, 2009 : 37).</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"> </p>
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<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Bibliographie</span></span></span></b></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Albero, B. (2010). « De l’idéel au vécu : le dispositif confronté à ses pratiques ». Dans Albero, B. et Poteaux, N. (dir). <i>Enjeux et dilemmes de l’autonomie</i>. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, pp. 67-94.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Andler, D. (dir). (2004). <i>Introduction aux sciences cognitives</i>. Paris : Gallimard (première édition : 1992).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Baudrit, A. (2007).<i> L’apprentissage collaboratif</i>. Bruxelles : De Boeck.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Baudrit, A. (1997). </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Apprendre à deux : études psychosociales de situations dyadiques</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Paris : PUF.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bitchener, J. et Ferris, D. R. (2012). <i>Written corrective feedback in second language acquisition and writing</i>. New-York, London : Routledge.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bouchard, R. et Mondada, L. (éds). </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">(2005). <i>Les processus de la rédaction collaborative. </i>Paris : L’Harmattan.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bucheton, D. (2014). </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Refonder l'enseignement de l'écriture : vers des gestes professionnels plus ajustés du primaire au lycée</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Paris : Retz.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Camus, J.-F. (1996). <i>La psychologie cognitive de l'attention</i>. Paris : A. Colin.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dehaene, S. (2018). <i>Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines</i>. Paris : Odile Jacob.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Do, T. B. T. (2011). « Les impacts de la révision collaborative étayée : une recherche-action en didactique de la production écrite en français langue étrangère ». Thèse de doctorat, Université d’Aix-Marseille 1.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Eustache, F. et Guillery-Girard B. (2016). <i>La neuroéducation. La mémoire au cœur des apprentissages</i>. Paris : Odile Jacob.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Fabre-Cols, C. (2002). </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Réécrire à l'école et au collège : de l'analyse des brouillons à l'écriture accompagnée</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Issy-les-Moulineaux : ESF.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Fabre-Cols, C. (2004). « </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Brouillons scolaires et critique génétique : nouveaux regards, nouveaux égards ? ». </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Linx</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, 51, pp.13-24.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Flavell, J. H. (1976). « Metacognitive aspects of problem solving ». Dans Resnick L. B. (dir). <i>The nature of intelligence</i>. Hillsdale NJ: LEA, pp. 231-235.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Flavell, J. H. (1985). « Développement métacognitif ». Dans Bideaud J. et Richelle M.(dir). <i>Psychologie développementale </i>: <i>Problèmes et réalités</i>. Bruxelles : Mardaga, pp. 29-41.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Fuchs, C. (2004). « Pour introduire à la linguistique cognitive ». Dans Fuchs, C. (dir). <i>La linguistique cognitive</i>. Paris : Ophrys, pp. 1-24.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Hidden M.-O.<b> (</b>2018). « Apprendre à réviser son texte en langue étrangère : les effets d’une révision guidée ». Dans Demperio J., Deraiche M., Dewart R. et Zuercher B. (dir.) <i>Actes de la 6<sup>ème</sup> Rencontre sur l’enseignement des langues : l’enseignement-apprentissage de l’écrit : état des lieux</i>, Université du Québec à Montréal (UQAM).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Hidden, M.-O. et Portine, H. (2017). « L’apprenant en FLE confronté à la polyphonie textuelle : Littéracie, discours, grammaire », <i>Lidil</i> n° 56. http://lidil.revues.org/4766</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Houdé, O. (2018). <i>L’école du cerveau. De Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives</i>. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bruxelles : Mardaga.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">James, C. et Garrett, P. (1992). « The Scope of Language Awareness ». Dans James C. et Garrett P. <i>Language Awareness in the Classroom</i>. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Londres: Longman, pp. 3-20.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lachaux, J.- P. (2015). <i>Le cerveau funambule : Comprendre et apprivoiser son attention grâce aux neurosciences</i>. Paris : Odile Jacob.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Linard, M. (2003). « Autoformation, éthique et technologies : enjeux et paradoxes de l’autonomie ». Dans Albero B. (dir). <i>Autoformation et enseignement supérieur</i>, Paris : Hermes-Lavoisier, pp. 241-263.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lindschouw, J. (2016). « Le feedback entre pairs, points de focalisation et attitudes lors des tâches d’écriture produites par les apprenants de FLE ». <i>Pratiques </i>n°<i> </i>169-170. doi : 10.4000/pratiques.3030</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Paquelin, D. (2009). <i>L’appropriation des dispositifs numériques de formation : Du prescrit aux usages</i>. Paris : L’Harmattan.</span></span></span> </span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Portine, H. (2001). « Autonomie et collaboration : Un couple paradoxal ». Dans Vincent-Durroux L. et Panckhurst R. (dir). <i>Autoformation et autoévaluation : Une pédagogie renouvelée ?</i> </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MediaTIC (Université Paul Valéry - Montpellier 3), vol. 2, pp. 33-56.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Piaget, J. (1969). <i>Psychologie et pédagogie</i>. Paris : Folios-Essais.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Saunders, W. M. (1989). « Collaborative writing tasks and peer interaction. ». </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">International Journal of Educational Research, </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">13(1), pp. 101-112.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Vygotski, L. S. (1997). <i>Pensée et langage</i>. Paris : La dispute. Traduction de l’ouvrage de 1934. Édition de référence : 2013.</span></span></span></span></p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> Distinguer rôle social d’élève et posture d’apprenant suppose une individualisation. Il y a là une question épistémo-historique : à l’époque de Vygotski, cette individualisation était difficile à faire parce que le marxisme de l’époque (années 1930, aujourd’hui le marxisme a évolué) ne le permettait pas (Vološinov et Bakhtine ont eu des ennuis pour cette raison). Si <i>apprenant</i> est apparu en didactique du français langue étrangère (didactique généralement pour adultes), c’est donc du fait d’une configuration épistémologique donnée, d’ailleurs différente de celle de la didactique de l’<i>English as a Foreign Language </i>(cf. note suivante). Le <i>Français langue maternelle</i> ne semble pas s’être approprié cette question.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous nous situons ici dans le cadre du français. En anglais, <i>learner</i> est assez rare (comme <i>teacher</i> ou <i>teaching</i> d’ailleurs) : c’est <i>learning</i> et donc le processus d’apprentissage qui est plutôt au cœur des débats.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Une classe n’est jamais totalement homogène, mais un apprenant peut aussi ne pas l’être, présentant une certaine expertise sur des éléments de savoir et de savoir-faire mais ne bénéficiant pas de cette expertise pour d’autres éléments. Nous appelons ce type d’expertise partielle une « expertise locale ».</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn4">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Dyades, binômes, <i>pairwork</i> en anglais.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn5">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le programme ATOLE (ATtentif à l'écOLE, https://project.crnl.fr/atole/attentif-ecole/presentation-0), financé par l’ANR a été lancé par Jean-Philippe Lachaux (Inserm) en 2014.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn6">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <i>Language awareness</i> est souvent traduit par <i>éveil au langage</i>. Si cette traduction convient pour des enfants de maternelle (<i>kindergarden</i>), ce n’est plus le cas pour des adolescents et des adultes, ce qui était l’objectif du mouvement <i>language awareness</i> : il s’agissait — dans un univers où la grammaire est très peu enseignée — d’amener les apprenants à prendre conscience de leurs erreurs (<i>language awareness</i> a donc aussi à voir avec « feedback d’erreur » ci-dessus) pour les corriger (remédiation indirecte) et pour développer des stratégies adéquates d’apprentissage (<i>language awareness</i> est donc aussi en corrélation avec « métacognition »).</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn7">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Voir Linard, 2003 : 242 (« Le fait de l’imposer [l’autonomie] comme modèle ordinaire entraîne une cascade de questions. »).</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn8">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Depuis qu’elle est à la mode dans les circuits de formation des enseignants, la remédiation est souvent confondue avec la correction. C’est une erreur. Alors qu’une correction peut être une réponse à une erreur unique, la remédiation suppose une récurrence de l’erreur. Alors qu’une correction est immédiate (ou différée à la fin de la leçon), la remédiation est un processus qui prend du temps. Alors que la correction est constat d’une erreur et remplacement de cette erreur par la forme correcte, la remédiation repose sur une analyse (pourquoi cette erreur ?) et fournit une stratégie et un chemin pour la surmonter.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn9">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> « L’œuvre remarquable de Freinet […] a rejoint les deux vérités sans doute les plus centrales de la psychologie des fonctions cognitives : que le développement des opérations intellectuelles procède de l’action effective […] ; que [la] coordination générale des actions comporte nécessairement une dimension sociale […]. »</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn10">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> La question du ou des apprentissages intéresse les neuropsychologues depuis déjà plusieurs années, en témoignent, par exemple : deux numéros de la Revue de neuropsychologie, neurosciences cognitives et cliniques, les numéros 3 : 1 (2001) et 4 : 1 (2012), mais aussi le fait qu’un psychologue cognitif soucieux des apprentissages comme Olivier Houdé se soit rallié au courant de la « neuroéducation » (cf. Houdé, 2018).</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn11">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Dans un premier temps, on a pu référer les questions d’apprentissage aux sciences cognitives (psychologie, philosophie de l’esprit, informatique, linguistique — voir Fuchs, 2004 —, intelligence artificielle) puis les neurosciences sont devenues à la mode mais ce terme représente un conglomérat (neuropsychologie, neurophysiologie, neurobiologie, etc.), le point commun étant l’étude des réseaux de neurones, donc d’atomes constitutifs du fonctionnement humain. Cela a une implication : le fait de privilégier généralement les processus <i>bottom > up</i> et de reléguer au second plan les processus <i>top > down</i>. Notons aussi que les sciences cognitives continuent d’exister mais alors qu’elles étaient auparavant centrées sur la psychologie cognitive, elles le sont de plus en plus sur les neurosciences (Andler, 2004 : 664-672). Or ces compétitions disciplinaires ne sont pas sans effets (montants des subventions, contrats de recherche, publicité journalistique notamment) et influencent les discours dominants ; il faut donc conserver un regard critique.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn12">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> On nomme IRMf, <i>imagerie par résonance magnétique fonctionnelle</i>, l’utilisation de l’IRM pour étudier le fonctionnement (normal) du cerveau, par opposition à l’IRMa qui étudie les dysfonctionnements anatomiques. L’EEG (électroencéphalographie) et l’IRMf sont les deux principales sources de connaissance actuellement utilisées pour la compréhension des mécanismes cérébraux.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn13">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> La question de la mémoire et la distinction entre MCT/MT (mobilisation ponctuelle pour fixer l’attention) et MLT (fixation durable) ont sans doute fait l’objet de trop peu de travaux en français langue étrangère. La MCT/MT est plus accessible que la MLT dont on connaît encore mal le fonctionnement. Pour une présentation générale de la problématique de la mémoire et des apprentissages, voir Eustache & Guillery-Girard, 2016.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn14">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous reprendrons notre définition du concept de littératie (ou <i>littéracie</i>) donnée dans Hidden & Portine, 2017. Le concept de littératie est récent en français (environ une vingtaine d’années) et est calqué sur l’anglais (<i>literacy</i> qui globalise l’activité écrite, comme le faisait d’ailleurs le grec classique entre le 6<sup>ème</sup> siècle et le 2<sup>ème</sup> siècle av. J.-C. avec <i>grammatikÄ“ technÄ“</i>). Il a été traduit par « entrée dans l’écrit » pour l’école primaire en France, pas toujours avec succès.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn15">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous nommons ici <i>dimension</i> ce qui est souvent nommé <i>design</i> ou <i>conception</i> au Québec.</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn16">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous avons conjoint « dimension pédagogique » et « dimension temporelle », parce que cela convient à notre dispositif, mais nous savons que ce n’est pas toujours le cas (exemple aujourd’hui historique : le SGAV qui distinguait clairement les deux pour des raisons de méthodologie).</span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn17">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les quatre autres types d’écriture collaborative décrits par Saunders sont : Le <i>co-publishing </i>(répartition des parties du texte à rédiger entre pairs ; concertation an amont et en aval de cette rédaction individuelle pour élaborer le texte commun), le <i>co-responding </i>(révision par un groupe de pairs d’un texte rédigé individuellement), le <i>co-editing </i>(révision par un pair d’un texte rédigé individuellement, puis échange avec l’auteur du texte) et le <i>writing-helping </i>(appel à l’aide ponctuelle d’un pair lors d’une rédaction individuelle).</span> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous avons également mis en place une phase de <i>co-responding</i> mais qui ne sera pas traitée dans cet article.</span></span></span></p>
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<div id="ftn18">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[18]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> L’analyse de contenu consiste à décrire le corpus de façon très précise (X propose telle chose, prend telle </span></span><span new="" roman="" style="font-family:" times="">position) et à résumer les passages-clés. La transcription (ou analyse de discours) donne « le mot à mot » produit. <span style="color:black">Chaque méthode a son utilité. L’analyse de contenu permet de suivre l’activité de chaque pair au sein du groupe et de découvrir ses connaissances et ses doutes ainsi que ses arguments. L’analyse de discours, en donnant les </span>« façons de dire » fournit des données interprétables (par exemple, une interronégative peut être soit une question un peu alambiquée soit une affirmation déguisée). Nous utiliserons des données d’analyse de contenu et <span style="color:black">des données d’analyse de discours. Il est à noter que la procédure de transcription est très lourde et demande plusieurs niveaux de vérification.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn19">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les prénoms des apprenants ont été changés.</span></span></span></p>
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<div id="ftn20">
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notion proposée par le psychologue (psychologie développementale) John Flavell (1976, 1985).</span></span></span></span></p>
<p class="MsoFootnoteText"> </p>
</div>
<div id="ftn21">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[21]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Ce qui correspond bien au fait, déjà mentionné, qu’un premier objectif d’une écriture collaborative peut être l’amélioration des textes produits, ce qui rend les apprenants plus fiers de leur production et accroît donc leur motivation (ce n’était pas, rappelons-le, le but de la recherche présentée ici).</span></span></span></p>
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<div id="ftn22">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:">[22]</span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">Rappelons qu’aux débuts de l’écriture, et vraisemblablement jusqu’au 8<sup>ème</sup> siècle, pour comprendre un texte écrit il fallait l’oraliser d’abord à haute voix puis en le subvocalisant.</span></span></span></p>
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