<h2>Résumé</h2>
<p>Dans une Euro-région telle que le Rhin supérieur, où la coopération transfrontalière est institutionnalisée, le travail avec l’Autre peut être chose fréquente et conduire à l’émergence de besoins spécifiques venant se heurter à des représentations et des croyances bien ancrées chez les individus. Le réseau Eucor – Le Campus européen constitue justement une plateforme collaborative transfrontalière où les membres des cinq universités allemandes, suisses et françaises partenaires sont amenés à coopérer à tous les niveaux. Toutefois, comment amener les employés (personnel administratif et enseignants-chercheurs) de ce réseau à coopérer entre eux, si ce n’est en dépassant les frontières linguistiques et culturelles ? Et plus précisément, dans quelle mesure le tandem linguistique transfrontalier constitue une méthode pertinente pour donner envie à ces employés d’apprendre ou de réapprendre la langue du partenaire ? Pour répondre à ces questions, notre contribution propose de s’appuyer sur le discours des 16 participants de l’édition 2017-2018 à la formation linguistique et interculturelle « Communiquer dans la langue de l’Autre » proposée par NovaTris, collecté à l’aide d’entretiens semi-directifs individuels. Grâce à une analyse de contenu thématique, nous verrons en quoi le désir d’apprendre ou de réapprendre la langue du partenaire dépassait le plus souvent la simple motivation professionnelle des participants interrogés, nous révélant alors toute une série de facteurs liés au désir de rencontrer et de « faire avec » l’Autre, présentant ainsi le tandem linguistique transfrontalier comme une méthode permettant de répondre en partie aux objectifs de cohésion interrégionale du Rhin supérieur.</p>
<p>Chloé FAUCOMPRÉ<br />
Pädagogische Hochschule Freiburg, Institut für Romanistik<br />
Université de Haute-Alsace de Mulhouse, ILLE (EA 4363)</p>
<p>Nina KULOVICS<br />
Université de Haute-Alsace de Mulhouse<br />
Université de Strasbourg, Département LEA</p>