<p style="text-align: justify;">Ind&eacute;pendamment des querelles qui invariablement agitent le monde &eacute;ducatif &agrave; chaque fois qu&rsquo;&eacute;merge une autre fa&ccedil;on de penser ce qui semble juste et ce qui se doit de constituer de nouvelles orientations &eacute;pist&eacute;mologiques et ou m&eacute;thodologiques, il semble que les discours et particuli&egrave;rement ceux qui touchent &agrave; l&rsquo;enseignement des langues sont marqu&eacute;s de nos jours par la force avec laquelle ils pr&ocirc;nent l&rsquo;adaptation et affichent la certitude de ma&icirc;trise du processus apprendre. Une sorte d&rsquo;&eacute;nonc&eacute; sous jacent vise &agrave; p&eacute;n&eacute;trer les consciences et &agrave; persuader que les temps ont chang&eacute; et que dans un monde consid&eacute;r&eacute; en continuel bouleversement chaque individu se doit d&rsquo;&ecirc;tre apte &agrave; s&rsquo;adapter dans l&rsquo;imm&eacute;diatet&eacute;. Cette injonction est elle m&ecirc;me corr&eacute;l&eacute;e &agrave; la mise en avant d&rsquo;une croyance en la certitude que d&eacute;sormais ce qui touche au n&eacute;ot&egrave;ne peut &ecirc;tre ma&icirc;tris&eacute;e. Cette position &agrave; notre avis participe &agrave; la fois d&rsquo;une r&eacute;ponse aux options &eacute;conomiques dominantes qui se traduisent par une marchandisation &agrave; outrance de la sph&egrave;re de l&rsquo;humain et que l&rsquo;on peut comprendre dans le sens qu&rsquo;assignent Mich&eacute;a<a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a> (2007) Dardot et Laval<a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a> (2016) au n&eacute;o-lib&eacute;ralisme sans que ceci ne soit revendiqu&eacute; ou affich&eacute; et d&rsquo;autre part participe d&rsquo;une occultation manifeste des analyses qui se proposent d&rsquo;observer les mutations dans nos soci&eacute;t&eacute;s occidentales d&rsquo;un monde marqu&eacute; par la mort du sujet.</p> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;opposition la plus flagrante entre la conception des cognitivistes et la conception qui prend source chez Saussure r&eacute;side dans le fait que la premi&egrave;re se fonde sur l&rsquo;id&eacute;e que la langue repr&eacute;sente le r&eacute;el comme s&rsquo;il s&rsquo;agissait d&rsquo;un &eacute;tiquetage de la r&eacute;alit&eacute;. Les langues r&eacute;duites &agrave; n&rsquo;&ecirc;tre que des langues de service <a href="#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc">3</a> (Judet de la Combe et Wismann, 2004&nbsp;: 48) ne sont plus que des codes qui servent &agrave; placer des &eacute;tiquettes sur le monde. (Prieur, 2017). Nous nous trouvons plac&eacute; comme le souligne Dufour <a href="#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc">4</a> (2007&nbsp;: 226), face &agrave;&nbsp;:</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:115%"><font color="#000000"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">un pragmatisme</font></font></font></font><font color="#000000"> </font><font color="#000000"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">techniciste de la nomenclature qui exige une langue pleine et uniquement r&eacute;f&eacute;rentielle. </font></font></font></font></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Si l&rsquo;on suit les instructions du Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation Nationale dans son d&eacute;cret n&deg;&nbsp;2015-372 du&nbsp;31 3 2015 J.O. du 2 4 2015, dans son article D. 122-1. Il n&rsquo;y a plus de langue mais des langages<a href="#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc">5</a> &nbsp;: je cite&nbsp;:</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:150%"><font face="Garamond, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt"><i>&nbsp;</i></font></font></font><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Les langages pour penser et communiquer, </font></font></font><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">des langages scientifiques, des langages informatiques et des m&eacute;dias ainsi que des langages des arts et du corps.&nbsp;</font></font></font></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Avec les approches communicatives ou actionnelles selon certains on se serait affranchi des conceptions archa&iuml;ques et instrumentales du langage en oubliant pr&eacute;cis&eacute;ment que c&rsquo;est la langue elle m&ecirc;me de nos jours qui a disparu. Les tendances aujourd&rsquo;hui dominantes assignent &agrave; l&rsquo;exercice de la parole une configuration&nbsp;particuli&egrave;re : Parler ce serait bien transmettre de l&rsquo;information, avec l&rsquo;id&eacute;e sous jacente qu&rsquo;il y aurait &ldquo;un bien dire&rdquo;, une forme ad&eacute;quate, de fa&ccedil;on &agrave; ce que la r&eacute;alit&eacute; soit bien ordonn&eacute;e. Il y a dans la parole, la capacit&eacute; essentielle de faire et de pouvoir acc&eacute;der pour chacun de nous &agrave; la fonction symbolique. Les Grecs du fait du langage consid&eacute;raient que nous vivons dans un monde hallucin&eacute;. Parler en quelque sorte c&rsquo;est s&rsquo;illusionner, c&rsquo;est ce que les grecs nommaient fantaisie, parler c&rsquo;est transmettre des croyances, des noms propres, des g&eacute;n&eacute;alogies, des obligations, des rapports sociaux et avant tout la parole elle-m&ecirc;me. Nous entendons des sons et nous en inf&eacute;rons des situations que nous pouvons nous repr&eacute;senter. Les sons agenc&eacute;s en s&eacute;quence soutiennent toute une imagerie mentale et la repr&eacute;sentation sonore s&rsquo;agence en r&eacute;cit. La parole, c&rsquo;est ce que Lacan nomme la parole &eacute;vocante. Lacan nous rappelle qu&rsquo;avant de communiquer la parole est &eacute;vocation <a href="#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc">6</a> (1966&nbsp;: 299), il dit&nbsp;:</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:10pt">Car la fonction du langage n&rsquo;y est pas d&rsquo;informer, mais d&rsquo;&eacute;voquer. Ce que je cherche dans</font></font></font> <font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:10pt">la parole c&rsquo;est la r&eacute;ponse de l&rsquo;autre. Ce qui me constitue comme sujet c&rsquo;est ma question.</font></font></font></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">On peut rapprocher ce que dit Lacan de ce que dit Benveniste<a href="#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc">7</a>&nbsp;(1966&nbsp;: 259) dans les <em>Probl&egrave;mes de linguistique g&eacute;n&eacute;rale</em> :</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">C&rsquo;est dans et par le langage que l&rsquo;homme se constitue comme sujet&nbsp;; parce que le langage seul fonde en r&eacute;alit&eacute;, dans sa r&eacute;alit&eacute; qui est celle de l&rsquo;&ecirc;tre, le concept d&rsquo;&laquo; ego &raquo;</font></font></font><font face="Times, serif">. </font></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">La communication humaine, dit Lesourd<a href="#sdfootnote8sym" name="sdfootnote8anc">8</a> ( 2006&nbsp;: 96) n&rsquo;est pas un &eacute;change &eacute;galitaire entre deux individus, mais bien un discours dans lequel le sujet parle &agrave; un autre qu&rsquo;il construit seul, m&ecirc;me si cet autre peut s&rsquo;incarner dans un semblable.</p> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;humain, en sa qualit&eacute; de n&eacute;ot&egrave;ne <a href="#sdfootnote9sym" name="sdfootnote9anc">9</a> est sous-tendu par une th&eacute;orie du sujet qui fonde le parl&ecirc;tre, en tant que sujet cliv&eacute; <a href="#sdfootnote10sym" name="sdfootnote10anc">10</a>, et qui con&ccedil;oit ce dernier comme affect&eacute; de la parole <a href="#sdfootnote11sym" name="sdfootnote11anc">11</a>. Le sujet du fait de parler n&rsquo;est jamais un sujet plein, mais un sujet toujours divis&eacute; par le langage et c&rsquo;est ce qui marquera son inconscient.</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">A quoi sert le langage</font></font></font><font face="Garamond, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">, </font></font></font><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">se demande Lacan, s&rsquo;il n&rsquo;est ni fait pour signifier les choses express&eacute;ment, je veux dire que c&rsquo;est pas du tout sa premi&egrave;re destination, et la communication non plus&nbsp;? Eh bien c&rsquo;est simple, c&rsquo;est simple et c&rsquo;est&nbsp;capital&nbsp;: il fait le sujet. &Ccedil;a suffit bougrement. Parce qu&rsquo;autrement, je vous le demande, comment vous pouvez justifier l&rsquo;existence au monde de ce qu&rsquo;on appelle le sujet.</font></font></font><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote12sym" name="sdfootnote12anc"><sup>12</sup></a> <font face="Times, serif">(Lebrun, 2006&nbsp;: 201).</font></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">Dire que le sujet se pose dans le monde par la parole, signifie que l&rsquo;ordre symbolique ne peut plus &ecirc;tre pens&eacute; comme production ou manifestation de la conscience. Deux manques se recouvrent&nbsp;: le premier est un trou dans le r&eacute;el par le symbolique, une perte qui installe le rien. Le second manque est celui inscrit au champ de l&rsquo;Autre. il faut une perte pour que se mette en place le langage. Si nous sommes des &ecirc;tres parlants, c&rsquo;est bien parce que nous avons pay&eacute; notre tribut au n&eacute;gatif.</p> <p style="text-align: justify;">Poser la question du d&eacute;sir n&eacute;cessite de se replacer du c&ocirc;t&eacute; d&rsquo;un sujet<a href="#sdfootnote13sym" name="sdfootnote13anc">13</a> divis&eacute;. Le sujet n&rsquo;existe que comme effet en retour de la parole qui le constitue dans un univers symbolique de discours et d&rsquo;institutions dont il n&rsquo;a pas la ma&icirc;trise. Ce d&eacute;tour pour dire que nous ne sommes pas le sujet plein, le sujet ma&icirc;tre de son dire. Ce qui signifie que l&rsquo;on ne peut pas dissocier dans le parl&ecirc;tre ce qu&rsquo;il en est de la cognition et de ce qu&rsquo;il en est des affects.</p> <p style="text-align: justify;">Si du c&ocirc;t&eacute; de la DLE l&rsquo;exercice de la langue est plac&eacute;e dans le registre du faire et en cela correspond &agrave; l&rsquo;une des caract&eacute;ristiques de la p&eacute;dagogie post-moderne &eacute;pingl&eacute; par Arendt<a href="#sdfootnote14sym" name="sdfootnote14anc">14</a> (1972&nbsp;: 234-235) &agrave; savoir&nbsp;: L&rsquo;affirmation de l&rsquo;autonomie, La promotion d&rsquo;un savoir enseigner sans r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la mati&egrave;re enseign&eacute;e, La substitution du faire &agrave; l&rsquo;apprendre. Le terme apprenant a ceci de particulier qu&rsquo;il&nbsp;appara&icirc;t dans un vaste d&eacute;bat &agrave; la fin du XIXe si&egrave;cle qui oppose Humboldt<a href="#sdfootnote15sym" name="sdfootnote15anc">15</a> &agrave; Diesterweg<a href="#sdfootnote16sym" name="sdfootnote16anc">16</a> et qui porte sur l&rsquo;&eacute;cole. Le d&eacute;bat est vif entre ceux qui proposaient la centration sur l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve et ceux qui voulaient une &eacute;cole centr&eacute;e sur le savoir. On assiste de nos jours &agrave; une d&eacute;valorisation de la parole et &agrave; une valorisation excessive des outils techniques. Le culte de la ma&icirc;trise est omnipr&eacute;sent, et le plus troublant est qu&rsquo;il n&rsquo;est plus question d&rsquo;un rapport au savoir mais bien plut&ocirc;t d&rsquo;une r&eacute;duction &agrave; des formes de savoirs qu&rsquo;il conviendrait d&rsquo;acqu&eacute;rir ou m&ecirc;me de choisir d&rsquo;acqu&eacute;rir soi-m&ecirc;me.</p> <p style="text-align: justify;">Le processus d&rsquo;apprentissage en vient &agrave; n&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;une manipulation d&rsquo;objets, mais cette manipulation d&rsquo;objets est elle m&ecirc;me corr&eacute;l&eacute;e &agrave; la place d&eacute;volue aux acteurs de la relation &eacute;ducative. L&rsquo;enseignant d&eacute;sormais accompagnateur fait face &agrave; l&rsquo;apprenant-expert autonome. Dans le monde d&rsquo;hier perdurait un mod&egrave;le de la transmission du savoir alors que progressivement nous sommes pass&eacute;s dans un monde dans lequel les enseignants sont devenus des accompagnateurs de savoirs. C&rsquo;est ce que Gauchet, Blais et Ottavi <a href="#sdfootnote17sym" name="sdfootnote17anc">17</a> ont nomm&eacute; passage d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; de tradition &agrave; une soci&eacute;t&eacute; de connaissances. L&rsquo;enseignant ne met plus en signes, ne fait plus signe (Augustin<a href="#sdfootnote18sym" name="sdfootnote18anc">18</a>). La relation n&rsquo;est plus d&rsquo;un sujet &agrave; un sujet mais une relation outils-moyens-sujet. On fait croire, en amalgamant des &eacute;l&eacute;ments disparates qu&rsquo;apprendre ne serait qu&rsquo;une question de proc&eacute;dures. Il y a bien une subversion de la relation enseignant/enseign&eacute; en ce sens que ce sont les moyens et outils qui deviennent pr&eacute;pond&eacute;rant. L&rsquo;enseignant accompagne et s&rsquo;efface et l&rsquo;insistance est mise non plus sur la mati&egrave;re &agrave; enseigner, mais sur les moyens qui doivent permettre de r&eacute;soudre des t&acirc;ches. Prieur<a href="#sdfootnote19sym" name="sdfootnote19anc">19</a> nous dit&nbsp;:</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">le CECR est un discours sans parole, un discours technique anonyme, impersonnel fond&eacute; &agrave; l&rsquo;instar de la communication-action qu&rsquo;il promeut sur l&rsquo;effacement de toute &eacute;nonciation.</font></font></font> </span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;omnipr&eacute;sence de notion provenant du marketing, l&rsquo;omnipr&eacute;sence de la notion de comp&eacute;tence d&eacute;clin&eacute;e sous diff&eacute;rentes formes ou l&rsquo;obsession de l&rsquo;&eacute;valuation &agrave; ce titre peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme sympt&ocirc;me de l&rsquo;illusion centr&eacute;e autour de l&rsquo;agir. Dans le processus, qui concerne celui ou celle qui apprend, il y a un acte qui le ou la concerne seul, mais il y a surtout quelque chose qui va concerner l&rsquo;&ecirc;tre m&ecirc;me du sujet dans la mesure o&ugrave; le processus engag&eacute; va modifier le rapport de ce sujet &agrave; cet objet de savoir qu&rsquo;il va faire sien. Kant <a href="#sdfootnote20sym" name="sdfootnote20anc">20</a> (1776) pla&ccedil;ait l&rsquo;acte de croire au fondement du processus apprendre et c&rsquo;est ce que Lacan <a href="#sdfootnote21sym" name="sdfootnote21anc">21</a> (1966, 1975) formule dans l&rsquo;expression d&rsquo;un sujet suppos&eacute; savoir. Il y a donc un double mouvement d&rsquo;une part un sujet suppos&eacute; savoir et un sujet suppos&eacute; croire. Wittgenstein (1969-1972&nbsp;: 80) dans : <em>De la certitude</em>&nbsp;le formule en ces termes :</p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:150%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">L&rsquo;&eacute;l&egrave;ve croit ses ma&icirc;tres et ses</font></font></font> <font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">livres d&rsquo;&eacute;cole </font></font></font><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote22sym" name="sdfootnote22anc"><sup>22</sup></a><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">.</font></font></font> </span></span></span></p> </blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:150%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif">Tout ceci pour dire qu&rsquo;il est n&eacute;cessaire d&rsquo;y adjoindre ce que souligne</font> <font face="Times, serif">Cifali </font><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote23sym" name="sdfootnote23anc"><sup>23</sup></a> <font face="Times, serif">(1994&nbsp;: 258)&nbsp;:</font></span></span></span></p> <blockquote> <p align="justify"><span style="line-height:150%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Toute transmission de savoir</font></font></font> <font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">se soutient d&rsquo;une relation entre &ecirc;tres humains.</font></font></font> </span></span></span></p> </blockquote> <p align="justify">Sans entrer plus avant dans ce que nous livre Wittgenstein, ceci nous force &agrave; consid&eacute;rer que l&rsquo;on n&rsquo;apprend pas seul, bien que de nos jours, on cherche &agrave; nous persuader du contraire. L&rsquo;enseignant est d&eacute;positaire de la croyance d&eacute;pos&eacute;e, mais l&rsquo;acte lui m&ecirc;me suppose pour le sujet un deuxi&egrave;me mouvement qui est celui d&rsquo;oser. Oser par soi m&ecirc;me, c&rsquo;est-&agrave;-dire &eacute;chapper &agrave; toute forme de tutelle avec pour but ultime &ecirc;tre libre. La croyance d&eacute;pos&eacute;e en l&rsquo;autre est &agrave; rapprocher de la relation transf&eacute;rentielle que Freud pointe dans<em> l&rsquo;&eacute;conomique de l&rsquo;amour ou pulsion &eacute;pist&eacute;mophilique</em><span style="line-height:150%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif">.</font> </span></span></span>La croyance d&eacute;pos&eacute;e en l&rsquo;(A)autre r&eacute;side dans le fait qu&rsquo;on suppose en l&rsquo;autre une sorte d<em>&rsquo;agalma. L&rsquo;agalma </em>chez les Grecs, c&rsquo;est l&rsquo;objet dont on se pare ou dont on s&rsquo;enorgueillit. C&rsquo;est &agrave; la fois objet d&rsquo;&eacute;change et de transmission. <em>L&rsquo;agalma</em><span style="line-height:150%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif"> </font></span></span></span>c&rsquo;est ce qui vaut par l&rsquo;&eacute;change. Pendant longtemps on a consid&eacute;r&eacute; qu&rsquo;il &eacute;tait essentiel d&rsquo;amener des &eacute;l&egrave;ves l&agrave; o&ugrave; pr&eacute;cis&eacute;ment ils n&rsquo;iraient pas d&rsquo;eux-m&ecirc;mes, de fa&ccedil;on &agrave; ce qu&rsquo;ils se posent des questions qui &agrave; premi&egrave;re vue ne les concernent pas. Ainsi de les conduire l&agrave; o&ugrave; ils n&rsquo;iraient pas de leur plein gr&eacute;. Il y a n&eacute;cessairement une dualit&eacute;, l&rsquo;a(A)utre re&ccedil;oit cette croyance d&eacute;pos&eacute;e en lui et ce mouvement fonde le processus qui fait que quelque chose vient d&rsquo;un ailleurs. Ailleurs qui peut s&rsquo;entendre par le simple fait que les protagonistes proviennent de g&eacute;n&eacute;rations diff&eacute;rentes mais qui se fonde sur le pacte de la parole &eacute;chang&eacute;e.</p> <p style="text-align: justify;">De fait nous nous trouvons confront&eacute; &agrave; une &eacute;radication &agrave; la fois du savoir et du sujet en faisant en sorte de rabattre toute question sur le mode de l&rsquo;avoir pour ne pas affronter la question de l&rsquo;&ecirc;tre. Lorsqu&rsquo;on consid&egrave;re qu&rsquo;apprendre une langue c&rsquo;est satisfaire un besoin, si l&rsquo;on parle de d&eacute;sir de langue on assimile ce d&eacute;sir au v&oelig;u, au souhait, &agrave; l&rsquo;aspiration, mais aucunement au d&eacute;sir proprement dit.</p> <p style="text-align: justify;">Dans son ouvrage <em>Le d&eacute;sir et le monde</em>, Barbaras <a href="#sdfootnote24sym" name="sdfootnote24anc">24</a> (2016, 8) remarque que&nbsp;:</p> <blockquote> <p align="justify" style="margin-right:-29px; text-indent:1.25cm"><span style="line-height:115%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">On finit par nommer d&eacute;sir tout mouvement qui nous porte vers quelque chose, quelle que soit la nature de ce mouvement et quoi qu&rsquo;il en soit du statut de cette chose. Le d&eacute;sir recouvre aussi bien le besoin (je d&eacute;sire boire), la volont&eacute; (je d&eacute;sire travailler), le souhait (je d&eacute;sire qu&rsquo;il revienne), que l&rsquo;aspiration (je d&eacute;sire changer de vie). Ce qui est frappant dans ces nombreux usage, c&rsquo;est que le d&eacute;sir proprement dit en est absent, ce qui s&rsquo;atteste par le fait qu&rsquo;il peut toujours &ecirc;tre sp&eacute;cifi&eacute; par ou comme autre chose (aspiration, r&ecirc;ve, volont&eacute;, etc.).(&hellip;) En revanche, les choses changent du tout au tout lorsqu&rsquo;on parle du d&eacute;sir tout court, </font></font></font><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt"><i>du</i></font></font></font><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt"> d&eacute;sir qui n&rsquo;est plus de ceci ou cela, du d&eacute;sir comme tel.</font></font></font></span></span></span></p> </blockquote> <p>et il ajoute&nbsp;:</p> <blockquote> <p><span style="line-height:115%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Tout le monde comprend, au moins de prime abord, de quoi il s&rsquo;agit&nbsp;: le d&eacute;sir d&eacute;signe ce mouvement singulier et imp&eacute;rieux qui me porte vers un autre.</font></font></font> </span></span></span></p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Avec la comp&eacute;tence, la motivation est le refrain qui revient &agrave; la fois dans le monde du travail et dans le secteur &eacute;ducatif. Elle est donn&eacute;e comme allant de soi et s&rsquo;il y a un probl&egrave;me, le rem&egrave;de est &agrave; chercher de son c&ocirc;t&eacute;. La motivation <a href="#sdfootnote25sym" name="sdfootnote25anc">25</a> (Anderson 2019) est le principe explicatif g&eacute;n&eacute;ral et l&rsquo;onction magique qui permettra de r&eacute;soudre les probl&egrave;mes. Chez les managers et les DRH la motivation provient de l&rsquo;ouvrage de Maslow<a href="#sdfootnote26sym" name="sdfootnote26anc">26</a> publi&eacute; aux Etats Unis en 1943 et g&eacute;n&eacute;ralement compl&eacute;t&eacute; avec les facteurs d&rsquo;ambiance et d&rsquo;hygi&egrave;ne d&eacute;velopp&eacute;es par Herzberg <a href="#sdfootnote27sym" name="sdfootnote27anc">27</a> et on peut y adjoindre la notion de savoir &ecirc;tre <a href="#sdfootnote28sym" name="sdfootnote28anc">28</a> (Bellier&nbsp;: 2004). Aussi il va de soi qu&rsquo;ajouter le d&eacute;sir dans son acception courante ou le configurer en impulsion &agrave; apprendre et motivation reviendrait &agrave; expliquer le feu par la vertu phlogistique.</p> <p style="text-align:justify">Goldschmidt<a href="#sdfootnote29sym" name="sdfootnote29anc">29</a> (1996&nbsp;: 19) remarque que&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Toute langue est reconnue comme telle, c&rsquo;est-&agrave;-dire comme &laquo; comme voulant dire quelque chose &raquo;, comme &laquo; signifiant &raquo;, elle est donc quelque chose que je pourrais &laquo; comprendre &raquo; si je la &laquo; savais &raquo;.</font></font></font></span></p> </blockquote> <p style="text-align:justify">et l&rsquo;on sait bien qu&rsquo;on a la capacit&eacute; d&rsquo;apprendre une langue mais que l&rsquo;une attire et l&rsquo;autre repousse, ce qui veut dire que la question ne se situe pas du c&ocirc;t&eacute; de la langue mais bien du c&ocirc;t&eacute; du sujet. Poser la question d&rsquo;un d&eacute;sir de langue de fait occulte la question du d&eacute;sir. Entrer, passer dans une langue &eacute;trang&egrave;re, suppose non pas essentiellement des besoins ou une demande mais v&eacute;ritablement un d&eacute;sir<a href="#sdfootnote30sym" name="sdfootnote30anc">30</a>. (Lacan, 1969&nbsp;: 98)</p> <blockquote> <p><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Il y a quelque part une v&eacute;rit&eacute;, nous dit Lacan, une v&eacute;rit&eacute; qui ne sait pas et c&rsquo;est celle qui s&rsquo;articule au niveau de l&rsquo;inconscient. C&rsquo;est l&agrave; que nous devons trouver la v&eacute;rit&eacute; sur le savoir.</font></font></font></p> </blockquote> <blockquote> <p><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">L&rsquo;app&eacute;tit d&rsquo;apprendre, de savoir est en &eacute;troite d&eacute;pendance du savoir inconscient qui en est le ressort secret.</font></font></font><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote31sym" name="sdfootnote31anc"><sup>31</sup></a><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt"> (Vincent&nbsp;: 2002&nbsp;:13)</font></font></font></p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">Pour Hegel<a href="#sdfootnote32sym" name="sdfootnote32anc">32</a> (1807), l&rsquo;existence humaine se fonde sur la relation &agrave; autrui, se nourrit d&rsquo;&eacute;changes, de relations, de communications, mais le d&eacute;sir de l&rsquo;homme trouve son sens dans le d&eacute;sir de l&rsquo;autre, non pas parce que l&rsquo;autre d&eacute;truit les clefs de l&rsquo;objet d&eacute;sir&eacute;, mais parce que sous ses objets, c&rsquo;est le d&eacute;sir d&rsquo;&ecirc;tre reconnu par l&rsquo;autre. Je d&eacute;sire parce qu&rsquo;il me manque quelque chose.</p> <p style="text-align:justify">Le d&eacute;sir est constitutif de la conscience de soi du sujet lui-m&ecirc;me, non pas de fa&ccedil;on imm&eacute;diate, mais en ce qu&rsquo;il porte sur un autre d&eacute;sir qui porte sur le m&ecirc;me objet, un objet non naturel, sur quelque chose qui d&eacute;passe la r&eacute;alit&eacute; donn&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire sur le d&eacute;sir lui-m&ecirc;me. Le d&eacute;sir n&rsquo;est rien de nommable. Le sujet du d&eacute;sir qu&rsquo;il s&rsquo;agit de reconna&icirc;tre n&rsquo;est pas un moi substantialiste. D&eacute;sirer le d&eacute;sir de l&rsquo;autre signifie que le d&eacute;sir se d&eacute;sire lui m&ecirc;me, jamais identique &agrave; lui-m&ecirc;me toujours au del&agrave; de lui-m&ecirc;me et c&rsquo;est l&agrave; qu&rsquo;intervient le langage, il a une fonction essentielle, il est la manifestation du sujet qui se pose en niant le r&eacute;el et du coup op&egrave;re le prodige dit Koj&egrave;ve <a href="#sdfootnote33sym" name="sdfootnote33anc">33</a> (1947) de faire &ecirc;tre ce qui n&rsquo;est pas. Dans son ouvrage De Magistro&nbsp;: Le discours du ma&icirc;tre en question, Paturet retrace le cheminement &agrave; partir d&rsquo;Hegel, de Koj&egrave;ve sur la question du d&eacute;sir et le sens que lui assigne Lacan<a href="#sdfootnote34sym" name="sdfootnote34anc">34</a> (1958-1959)&nbsp;:<span style="line-height:150%"><font color="#000000"> </font> </span></p> <blockquote> <p>Lacan donne au d&eacute;sir un sens diff&eacute;rent&nbsp;: celui de faille, de b&eacute;ance et de manque comme achoppement d&rsquo;une satisfaction int&eacute;grale impossible. (Paturet <a href="#sdfootnote35sym" name="sdfootnote35anc">35</a>, 1997&nbsp;: 98).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Le d&eacute;sir de l&rsquo;homme est le d&eacute;sir de l&rsquo;Autre, dit Lacan <a href="#sdfootnote36sym" name="sdfootnote36anc">36</a> (1966&nbsp;: 814). D&eacute;sirer le d&eacute;sir de l&rsquo;autre signifie que le d&eacute;sir se d&eacute;sire lui m&ecirc;me, jamais identique &agrave; lui m&ecirc;me toujours au del&agrave; de lui.</p> <p style="text-align:justify">On peut constater par l&agrave; que lorsqu&rsquo;on lit Alexakis, Beckett, Cheng, Canetti, Goldschmidt, Ionesco, ou Mizubayashi <a href="#sdfootnote37sym" name="sdfootnote37anc">37</a> (2011) qui ont retrac&eacute; leur entr&eacute;e dans la langue fran&ccedil;aise on se dit qu&rsquo;ils auraient &eacute;t&eacute; bien incapable de satisfaire aux injonctions et directives que nous avons de nos jours. Mizubayashi nous dit exactement le contraire de ce que pr&ocirc;nent les options majoritairement d&eacute;velopp&eacute;es. D&rsquo;abord l&rsquo;opposition &agrave; la langue qu&rsquo;il se devait d&rsquo;apprendre au lyc&eacute;e (l&rsquo;anglais) qui est pour lui il &eacute;crit&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">qu&rsquo;un d&eacute;chiffrement sans go&ucirc;t, sans passion, sans amour <a href="#sdfootnote38sym" name="sdfootnote38anc">38</a></p> </blockquote> <p style="text-align:justify">en opposition au fran&ccedil;ais, objet fantasmatique, qui va prendre consistance &agrave; partir de sa r&eacute;alisation musicale et la s&eacute;duction qui s&rsquo;op&egrave;re par le truchement d&rsquo;une voix f&eacute;minine qui incarne l&rsquo;id&eacute;al d&rsquo;une femme qui aurait les traits de Suzanne personnage de l&rsquo;op&eacute;ra de Mozart. Ce que nous montre Mizubayashi c&rsquo;est que l&rsquo;advenue du fran&ccedil;ais est rendue possible &agrave; partir d&rsquo;une orientation du fran&ccedil;ais comme objet du d&eacute;sir, objet d&rsquo;amour qui prend la forme de vouloir lire les &eacute;crits de Rousseau et qui s&rsquo;incarne dans une voix f&eacute;minine. Les Noces de Figaro constituent la r&eacute;solution et l&rsquo;investissement dans l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais et non dupe il le souligne&nbsp;:</p> <blockquote> <p>Me croira-t-on si je dis que mon amour du fran&ccedil;ais a &eacute;t&eacute; nourri par celui que je portais et porte toujours au musicien salzbourgeois. &raquo;. <a href="#sdfootnote39sym" name="sdfootnote39anc">39</a> (2011&nbsp;: 61).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Il est &eacute;vident que nous sommes loin de la doxa de la didactique car prendre en compte le sujet dans ce que la psychanalyse nous enseigne cela suppose de reconna&icirc;tre la responsabilit&eacute; de celui ou celle qui apprend &agrave; partir de la position qui est la sienne face au savoir. La psychanalyse nous enseigne que le savoir nous vient toujours de l&rsquo;Autre. On peut consid&eacute;rer que l&rsquo;ignorance consciente d&rsquo;elle m&ecirc;me est constructive et stimulante et c&rsquo;est le savoir pr&eacute;alable qui est un obstacle qui barre le chemin de la connaissance. Le ma&icirc;tre socratique en faisant le deuil du savoir fait le choix de ne pas enseigner, il am&egrave;ne son interlocuteur &agrave; faire rupture avec ses opinions, ses croyances, puis &agrave; reconstruire pour lui m&ecirc;me sa propre conception d&rsquo;une possible probl&eacute;matisation du savoir. Popper disait que l&rsquo;ignorance est absence c&rsquo;est qu&rsquo;elle ne peut se d&eacute;finir que par la n&eacute;gation de ce dont elle est l&rsquo;absence. Elle ne peut se comprendre qu&rsquo;en r&eacute;f&eacute;rence au savoir qui lui manque. On ne peut pas chercher ce qu&rsquo;on ne conna&icirc;t pas puisqu&rsquo;on ne sait pas ce que l&rsquo;on cherche.</p> <p style="text-align:justify">Apprendre ce n&rsquo;est pas passer de l&rsquo;impossible ignorance absolue au savoir int&eacute;gral. C&rsquo;est par la n&eacute;gation que l&rsquo;affirmation prend corps. Dire je ne sais pas, c&rsquo;est d&eacute;j&agrave; savoir quelque chose cela pr&eacute;luderait &agrave; l&rsquo;activit&eacute; de penser. De fait savoir et non savoir sont tiss&eacute;s ensemble. C&rsquo;est ce point d&rsquo;impossible qui ouvre &agrave; la connaissance. L&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de la n&eacute;gation, que l&rsquo;on retrouve dans l&rsquo;acc&egrave;s au langage, permet une symbolisation du r&eacute;el. La confrontation &agrave; l&rsquo;impossible au r&eacute;el fait na&icirc;tre la pens&eacute;e par la mise en jeu d&rsquo;une fonction logique symbolique. Cette fonction logique symbolique vient d&eacute;limiter le r&eacute;el par une mise en jeu de la n&eacute;gation.</p> <p style="text-align:justify">La question est d&rsquo;ouvrir une br&egrave;che, cr&eacute;er un manque, une v&eacute;ritable ignorance, un espace d&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; pour le sujet afin qu&rsquo;il puisse y d&eacute;ployer son d&eacute;sir condition de possibilit&eacute; de l&rsquo;apprendre. Apprendre ne r&eacute;side pas dans une simple demande de connaissances mais d&rsquo;une adresse quelque chose adress&eacute;e &agrave; un autre. Cette demande est formul&eacute;e sur un mode qui lui est propre, elle contient la demande de donner vie au savoir. En ce sens l&rsquo;enseignant est celui qui accepte pour d&rsquo;autres d&rsquo;&ecirc;tre repr&eacute;sentant du savoir. La production du sens passe par la strat&eacute;gie discursive du ma&icirc;tre, elle s&rsquo;inscrit dans le champ de la parole. Le vrai ne s&rsquo;&eacute;labore pas dans l&rsquo;absence de l&rsquo;autre mais dans l&rsquo;intersubjectivit&eacute;.</p> <p style="text-align:justify">La question est donc de quelle mani&egrave;re le d&eacute;sir du p&eacute;dagogue suscite le savoir pour les autres. Dire cela c&rsquo;est dire que cela ne provient pas du savoir lui m&ecirc;me mais de ce qui est suppos&eacute; du repr&eacute;sentant du savoir. Le savoir n&rsquo;intervient qu&rsquo;en position m&eacute;diatis&eacute;e et selon la place d&rsquo;o&ugrave; il est &eacute;voqu&eacute;, la fonction du savoir ne peut &ecirc;tre suscit&eacute; que l&agrave; o&ugrave; le d&eacute;sir de l&rsquo;enseignant croise le d&eacute;sir de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve.</p> <p style="text-align:justify">La parole est celle qui donne sens non qui &eacute;crase mais qui d&eacute;voile qui trace un chemin vers ce que l&rsquo;on ignore. Alors la parole d&eacute;place, elle implique qu&rsquo;il y a une implication subjective et c&rsquo;est dans ce sens qu&rsquo;apprendre c&rsquo;est toujours apprendre de quelqu&rsquo;un pour transmettre &agrave; quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre. Ce qui signifie que la parole est don de ce qui a &eacute;t&eacute; appris qui se transmet dans un &eacute;change de pens&eacute;es.</p> <p style="text-align:justify">Apprendre une langue &eacute;trang&egrave;re fonde une demande qui provoque une rencontre mais cette demande croise le d&eacute;sir du sujet. La question du passage d&rsquo;une langue &agrave; une autre, touche fondamentalement &agrave; la relation qui s&rsquo;&eacute;tablit entre le sujet et la langue. Comment l&rsquo;autre langue peut-elle devenir une vraie langue, c&rsquo;est-&agrave;-dire une langue dans laquelle il est possible de nommer. La langue est objet d&rsquo;amour parce qu&rsquo;elle est un objet libidinal de la relation archa&iuml;que qui s&rsquo;est &eacute;tabli entre la m&egrave;re et l&rsquo;enfant. D&rsquo;une certaine fa&ccedil;on apprendre une langue &eacute;trang&egrave;re vient provoquer des perturbations dans la langue d&rsquo;acc&egrave;s au langage et de ce fait le rapport &agrave; cette premi&egrave;re langue se trouve remis en jeu dans un jeu de similitude et d&rsquo;&eacute;carts. La langue &eacute;trang&egrave;re permet un d&eacute;tour vers des phon&egrave;mes &eacute;trangers o&ugrave; l&rsquo;amour et la haine ne sont pas marqu&eacute;s.</p> <p style="text-align:justify">Pour revenir &agrave; la didactique des langues on peut retenir qu&rsquo;au fond on ne sait pas ce qui pousse v&eacute;ritablement un sujet vers une langue, qui n&rsquo;est pas celle de son acc&egrave;s au langage. Mais et c&rsquo;est un point important il peut exister quelque chose qui fasse que cette langue autre devienne objet de d&eacute;sir pour un sujet. Devant le paysage assez sombre que nous livre les tendances dominantes de la DLE, on voit bien que sont oubli&eacute;s les acteurs qui participent &agrave; l&rsquo;acte &eacute;ducatif mais qu&rsquo;il est toujours r&eacute;confortant de se dire qu&rsquo;on ne peut pas emp&ecirc;cher le sujet qui a le d&eacute;sir d&rsquo;apprendre et qu&rsquo;il est n&eacute;cessaire de relativiser ce qui provient de la p&eacute;dagogie ou de la didactique car comme le formulait Leibniz <a href="#sdfootnote40sym" name="sdfootnote40anc">40</a>&nbsp;:</p> <blockquote> <p>la p&eacute;dagogie peut tout puisqu&rsquo;elle fait danser les ours.</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">La question consiste donc &agrave; se demander comment redonner place &agrave; ce qui manque, c&rsquo;est-&agrave;-dire comment redonner place &agrave; un sujet autre que tel que configur&eacute; en tant que simple acteur social. Serait bien malin celui qui dirait pourquoi on apprend tel ou tel langue.</p> <p style="text-align:justify">Une premi&egrave;re orientation pourrait consister &agrave; entendre ce que peut recouvrir la nature du &laquo; faire &raquo; dans l&rsquo;acte &eacute;ducatif. Arendt <a href="#sdfootnote41sym" name="sdfootnote41anc">41</a> (1961&nbsp;: 187-230) dans la condition de l&rsquo;homme moderne reprenait la distinction d&rsquo;Aristote entre praxis et po&iuml;esis. L&rsquo;&oelig;uvre ou po&iuml;esis est une activit&eacute; de fabrication en vue de produire un ergon, une &oelig;uvre particuli&egrave;re. Le faire repr&eacute;sente un moyen en vue d&rsquo;une fin qui lui demeure ext&eacute;rieure et la mani&egrave;re correspondant au comportement de fabrication ou de production est la techn&eacute;, le savoir faire. La po&iuml;esis fabrication d&rsquo;une &oelig;uvre a pour caract&eacute;ristique d&rsquo;&ecirc;tre ext&eacute;rieure &agrave; l&rsquo;agent producteur. Le faire po&iuml;etique est atteint lorsque l&rsquo;&oelig;uvre est finie.</p> <p style="text-align:justify">Au contraire la praxis n&rsquo;a d&rsquo;autre fin qu&rsquo;elle m&ecirc;me, elle est l&rsquo;usage et l&rsquo;exercice de l&rsquo;action mais demeure toute enti&egrave;re dans le sujet. La mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre de la praxis r&eacute;side dans la phron&eacute;sis, sagesse pratique. Castoriadis &eacute;crivait la vraie m&eacute;decine, la vraie politique, la vraie p&eacute;dagogie pour autant qu&rsquo;elles aient exist&eacute; - appartiennent &agrave; la praxis. La praxis &eacute;tant entendu comme un art de faire. Elle n&rsquo;ob&eacute;it pas &agrave; une logique hypoth&eacute;tico-d&eacute;ductive, elle est l&rsquo;intelligence de l&rsquo;instant, de la singularit&eacute;, de la complexit&eacute;. La praxis n&rsquo;a d&rsquo;autre fin qu&rsquo;elle-m&ecirc;me, elle est l&rsquo;usage et l&rsquo;exercice m&ecirc;me de l&rsquo;action, d&rsquo;o&ugrave; il r&eacute;sulte un perfectionnement de l&rsquo;agent et non un ergon qui lui serait ext&eacute;rieur. Elle ne s&rsquo;&eacute;puise pas dans la production, elle demeure dans le sujet et dure aussi longtemps que lui. Dans la praxis, la fin n&rsquo;est pas poursuivi pour elle m&ecirc;me, elle r&eacute;side dans l&rsquo;activit&eacute; elle-m&ecirc;me.</p> <p style="text-align:justify">Dans la relation qui se noue entre des acteurs engag&eacute;s dans une histoire, des sujets singuliers sont concern&eacute;s, non pas dans la recherche d&rsquo;une ma&icirc;trise du sens ou d&rsquo;une totalisation de savoir, mais sur l&rsquo;impr&eacute;visibilit&eacute; d&rsquo;une rencontre.</p> <p style="text-align:justify">Pour qu&rsquo;un objet de savoir puisse devenir objet d&rsquo;enseignement il faut qu&rsquo;il apparaisse comme nouveau. Il op&egrave;re une ouverture dans l&rsquo;univers des connaissances d&eacute;j&agrave; explor&eacute;. C&rsquo;est ce que Freud <a href="#sdfootnote42sym" name="sdfootnote42anc">42</a> (1914&nbsp;: 227-232) souligne dans le petit texte intitul&eacute;&nbsp;: (Sur la psychologie du lyc&eacute;en)</p> <p style="text-align:justify">Une deuxi&egrave;me orientation porterait sur le rapport singulier que peut entretenir un sujet confront&eacute; (ou plac&eacute;) devant une langue qu&rsquo;il ne conna&icirc;t pas. Dans un article publi&eacute; dans la clinique lacanienne Prasse <a href="#sdfootnote43sym" name="sdfootnote43anc">43</a> (2000&nbsp;: 197), retrace la rencontre r&eacute;ussie avec une langue &eacute;trang&egrave;re d&rsquo;un jeune artisan allemand arrivant &agrave; Amsterdam s&rsquo;adressant en allemand &agrave; divers interlocuteurs qui lui r&eacute;pondent &agrave; chaque fois&nbsp;: Kannitverstan (comprends pas en n&eacute;erlandais). A chaque fois qu&rsquo;il pose une question il obtient la m&ecirc;me r&eacute;ponse kannitverstan mais pour lui M. Kanniverstan est le propri&eacute;taire d&rsquo;une belle maison il poss&egrave;de des bateaux et a un somptueux cort&egrave;ge fun&egrave;bre. Prasse de langue allemande relie son entr&eacute;e dans le fran&ccedil;ais par le</p> <p style="text-align:justify">truchement de l&rsquo;italien (opposition entre la langue apprise par contrainte et la langue apprise avec plaisir) mais l&rsquo;article porte sur ce qu&rsquo;il en est de la fonction subjective dans le langage et ce qui nous int&eacute;resse c&rsquo;est l&rsquo;hypoth&egrave;se qu&rsquo;elle formule &agrave; la fin de l&rsquo;article, elle &eacute;crit &nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">J&rsquo;avance donc cette hypoth&egrave;se&nbsp;: le d&eacute;sir pour les langues &eacute;trang&egrave;res, le d&eacute;sir d&rsquo;apprendre, de savoir parler une autre langue, se nourrit de deux sources apparentes qui, au font, ne sont qu&rsquo;une seule&nbsp;: envie des biens et de la fa&ccedil;on dont jouissent les autres, et inqui&eacute;tude pour un d&eacute;sordre, inqui&eacute;tude de ne pas &ecirc;tre &agrave; la place qu&rsquo;il faut, de ne pas pouvoir trouver sa propre place dans la langue maternelle, une interdiction n&eacute;cessaire pour placer le d&eacute;sir (ce qui peut s&rsquo;exprimer comme une inhibition &agrave; parler ou &agrave; &eacute;crire, par exemple).</p> <p style="text-align:justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Dans l&rsquo;histoire de Kanniverstan, la s&eacute;duction part de la richesse mat&eacute;rielle du lieu &eacute;tranger, mais o&ugrave; notre bonhomme a besoin de savoir le nom de celui qui en jouit pour pouvoir s&rsquo;apercevoir qu&rsquo;il d&eacute;sire. (&hellip;) Le d&eacute;sir pour la langue &eacute;trang&egrave;re est un d&eacute;sir de jouissance de l&rsquo;autre. Ce qui est une m&eacute;connaissance de l&rsquo;Autre. Du fait que l&rsquo;autre imaginaire parle,&nbsp;mais parce qu&rsquo;il s&rsquo;exprime dans une langue diff&eacute;rente, il ne semble pas parler comme nous et donc, peut &ecirc;tre, jouit-il mieux, La jouissance insuffisante qui vient de ce qu&rsquo;on parle, peut sans doute s&rsquo;enrichir consid&eacute;rablement avec la pratique des langues &eacute;trang&egrave;res, peut se placer mieux. Mais il y a des gens qui s&rsquo;amusent toute leur vie &agrave; apprendre des langues. Evidemment &ccedil;a ne suffit jamais puisque la jouissance nouvelle qu&rsquo;ils peuvent acqu&eacute;rir est toujours insuffisante et finit, avec l&rsquo;acquisition de la pratique, &agrave; ressembler &agrave; celle qu&rsquo;ils connaissent d&eacute;j&agrave;.</font></font></font></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="line-height:115%"><font face="Times, serif"><font size="2"><font style="font-size:11pt">Le d&eacute;sir d&rsquo;apprendre une langue &eacute;trang&egrave;re (ind&eacute;pendamment de la n&eacute;cessit&eacute; constitu&eacute;e par des circonstances ext&eacute;rieures, l&rsquo;&eacute;migration par exemple) peut &ecirc;tre un d&eacute;sir d&rsquo;avoir le choix, de pouvoir choisir la loi, les r&egrave;gles et tr&egrave;s souvent le ma&icirc;tre de notre jouissance. C&rsquo;est le d&eacute;sir d&rsquo;&ecirc;tre libre de choisir un ordre, dans lequel on s&rsquo;exprime, de s&rsquo;en imposer un par un acte volontaire, d&rsquo;apprendre enfin comment il faut parler correctement et d&rsquo;en jouir. (2000&nbsp;: 206). </font></font></font></span></p> </blockquote> <p style="text-align:justify">On retiendra ici que&nbsp;:</p> <blockquote> <p style="text-align:justify">La jouissance <a href="#sdfootnote44sym" name="sdfootnote44anc">44</a> (2005&nbsp;: 205) est fa&icirc;te de l&rsquo;&eacute;toffe m&ecirc;me du langage, o&ugrave; le d&eacute;sir trouve son impact et ses r&egrave;gles et toute la difficult&eacute; de ce terme de jouissance vient de son rapport &agrave; ce grand Autre non figurable, ce lieu de la cha&icirc;ne signifiante.</p> </blockquote> <p align="justify">Ce que nous dit Prasse, c&rsquo;est que la question dans la question de l&rsquo;enseignement d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re il s&rsquo;agit d&rsquo;am&eacute;nager une place telle que celui ou celle qui apprend puisse s&rsquo;y inscrire comme sujet parlant et en cela on peut y voir la condition de l&rsquo;appropriation de la langue de l&rsquo;autre. Ce qui conduit &agrave; entendre d&eacute;sir dans sa d&eacute;finition&nbsp;:</p> <blockquote> <p>de manque &agrave; &ecirc;tre, effet de la marque du signifiant sur l&rsquo;&ecirc;tre parlant.<a href="#sdfootnote45sym" name="sdfootnote45anc">45</a> (Roudinesco et Plon&nbsp;: 1997 et Mijolla&nbsp;: 2002).</p> </blockquote> <p style="text-align:justify">Laisser advenir la possibilit&eacute; de devenir autre et s&rsquo;autoriser &agrave; parler. Encore faut-il que l&rsquo;enseignant donne la langue comme quelque chose qui vient au del&agrave; de lui. Lorsque l&rsquo;appropriation de la langue d&eacute;passe le niveau instrumental, d&egrave;s que le plaisir s&rsquo;en m&ecirc;le quelque chose vient &agrave; se dire et &agrave; se vivre dans cette langue autre qui reste inconnu dans la langue d&rsquo;acc&egrave;s au langage.</p> <p style="text-align:justify">Nietzche <a href="#sdfootnote46sym" name="sdfootnote46anc">46</a> (1870-1873) s&rsquo;interrogeait sur le lien qui se doit d&rsquo;exister entre l&rsquo;&eacute;tudiant et le lieu d&rsquo;enseignement et pour lui le lien se doit de passer par l&rsquo;oreille posant ainsi le r&ocirc;le de la parole. Il y a d&eacute;j&agrave; chez Nietzche et chez bien d&rsquo;autres quelque chose en opposition radicale avec ce qui pr&eacute;side de nos jours dans le fait que l&rsquo;on ne recherche pas la ma&icirc;trise ou la bonne m&eacute;thode mais quelque chose qui touche &agrave; la possibilit&eacute; d&rsquo;un &eacute;veil.</p> <p style="text-align:justify">On voit que tout ceci ne r&eacute;pond pas aux recommandations du CECR<a href="#sdfootnote47sym" name="sdfootnote47anc">47</a> (2001, 4).</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h1>Bibliographie</h1> <p style="text-align: justify;">Abensour, Corinne. (dir), Sergent Bernard, Testefort Jean Philippe, Wolf Edith, (2007), De la destruction du savoir en temps de paix. 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Paris, La D&eacute;couverte.</p> <p style="text-align: justify;">Diesterweg, Friedrich, Adoph, (1961), S&auml;mtliche Werke, &OElig;uvres compl&egrave;tes, Hohendorf, R., ed., Vol. 5, Berlin.</p> <p style="text-align: justify;">Dufour, Dany-Robert., (2005), &laquo; Petits arrangements entre esp&egrave;ces naturelles et esp&egrave;ces surnaturelles &raquo; in On ach&egrave;ve bien les hommes &ndash; De quelques cons&eacute;quences actuelles et futures de la mort de Dieu, Paris, Deno&euml;l, p.17-79.</p> <p style="text-align: justify;">(2007), Le Divin March&eacute;- La r&eacute;volution culturelle lib&eacute;rale, Paris, Deno&euml;l.</p> <p style="text-align: justify;">(2011), L&rsquo;individu qui vient &hellip;apr&egrave;s le lib&eacute;ralisme, Paris, Deno&euml;l.</p> <p style="text-align: justify;">Freud, Sigmund, (1914), &laquo; Sur la psychologie du lyc&eacute;en &raquo;, in R&eacute;sultats, id&eacute;es, probl&egrave;mes, t.1, Paris, Puf, p. 227-232.</p> <p style="text-align: justify;">Goldschmidt, George-Arthur, (2009), Quand Freud attend le verbe &ndash; Freud et la langue allemande II, Paris, Buchet/Chastel, 1996, p. 19.</p> <p style="text-align: justify;">Hegel, Georg,Wilhelm, Friedrich, (1807), La ph&eacute;nom&eacute;nologie de l&rsquo;esprit, Paris, Vrin, 2006.</p> <p style="text-align: justify;">Herzberg, Frederick,(1966),Work and the nature of man, Cleveland, Work Publishing Company.</p> <p style="text-align: justify;">Judet de la combe, Pierre, et Wismann, Heinz, (2004), L&rsquo;avenir des langues, Paris, Cerf,p. 48.</p> <p style="text-align: justify;">Kant, Emmanuel, (1776), R&eacute;flexions sur l&rsquo;&eacute;ducation, tr.fr. A. Philonenko, Paris, Vrin, 7&egrave;me &eacute;dition, 1993.</p> <p style="text-align: justify;">(1776-1787) Trait&eacute; de p&eacute;dagogie, tr.fr., Paris, Hachette, 1981.</p> <p style="text-align: justify;">(1776), Le conflit des facult&eacute;s, Paris, Vrin, 5&egrave;me &eacute;dition, 1997.</p> <p style="text-align: justify;">Koj&egrave;ve, Alexandre, (1947), Introduction &agrave; la lecture de Hegel, Paris, Gallimard, 1971.</p> <p style="text-align: justify;">Lacan, Jacques, (2013), Le S&eacute;minaire livre VI - Le d&eacute;sir et son interpr&eacute;tation, 1958-1959, Paris, Editions La Martini&egrave;re.</p> <p style="text-align: justify;">(2001), Le S&eacute;minaire VII - Le transfert, 1960-1961, Paris, Seuil.</p> <p style="text-align: justify;">(2012), Le S&eacute;minaire XVI- D&rsquo;un Autre &agrave; l&rsquo;autre, in Ecole Lacanienne de Psychanalyse (E.L.P.), Staferla.free.fr/S16%20D&rsquo;UN%AUTRE&hellip;%20Pdf, S&eacute;ance du 26 f&eacute;vrier1969, p.98.</p> <p style="text-align: justify;">(1966), &laquo; fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse &raquo; in Ecrits, Paris Seuil.</p> <p style="text-align: justify;">(1966), &laquo;&nbsp;subversion du sujet et dialectique du d&eacute;sir dans l&rsquo;inconscient freudien.&nbsp;&raquo; in Ecrits, Paris, Seuil.</p> <p style="text-align: justify;">(1966)Petit discours aux psychiatres, in&eacute;dit. Cit&eacute; in Lebrun, Jean Pierre, (2016), Les risques d&rsquo;une &eacute;ducation sans peine, Bruxelles, F&eacute;d&eacute;ration Wallonie-Bruxelles de Belgique.</p> <p style="text-align: justify;">Lebrun, Jean Pierre, (2007), La perversion ordinaire -Vivre ensemble sans autrui, Paris, Deno&euml;l, p. 54.</p> <p style="text-align: justify;">(2006), Un monde sans limite, Ramonville Saint-Agne, Eres.</p> <p style="text-align: justify;">Maslow, Abraham, (1943), &laquo; A theory oh human motivation &raquo; in Psychological Review N&deg;50, Amherst, University of Massachussets.</p> <p style="text-align: justify;">Mich&eacute;a, Jean Claude, (2007), L&rsquo;empire du moindre mal, Paris, Climats.</p> <p style="text-align: justify;">Mijolla, (de) A., (de) (2002), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-L&eacute;vy.</p> <p style="text-align: justify;">Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation Nationale, D&eacute;cret n&deg;&nbsp;2015-372 du&nbsp;31 3 Journal Officiel du 2 04 2015, article D. 122-1&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les langages pour penser et communiquer.</p> <p style="text-align: justify;">Mizubayashi, Akira, (2011), Une langue venue d&rsquo;ailleurs, Paris, Gallimard.</p> <p style="text-align: justify;">Nietzche, Friedrich, (1870-1873), Ecrits Posthumes, V&egrave;me conf&eacute;rence. Berlin, 1973, Paris, tr.fr., Nrf - Gallimard,1975.</p> <p style="text-align: justify;">Paturet, Jean-Bernard, (1997), De Magistro&nbsp;: le discours du ma&icirc;tre en question, Ramonville Saint-Agne, Eres.</p> <p style="text-align: justify;">Platon (385-370), Le Banquet, &OElig;uvres compl&egrave;tes, Paris, Flammarion, 2008.</p> <p style="text-align: justify;">Prasse, Jutta, (2000), &laquo;&nbsp;Le d&eacute;sir des langues &eacute;trang&egrave;res&nbsp;&raquo;, in La Clinique lacanienne, Ramonville Saint- Agne, Eres.</p> <p style="text-align: justify;">Prieur Jean Marie, (2017), &laquo;&nbsp;L&rsquo;empire des mots morts- Lisons le CECR comme un cauchemar&nbsp;&raquo; in La pens&eacute;e du CECR, TDFLE n&deg; 70.</p> <p style="text-align: justify;">(2004), &laquo;&nbsp;Figures modernes de la subjectivit&eacute;&nbsp;&raquo; in Linguistique barbare, Lacis, Langues en contact et incidences subjectives, S&eacute;rie Langages et Cultures, p. 27.</p> <p style="text-align: justify;">Rastier, Fran&ccedil;ois, (dir), (2016), De l&rsquo;essence double du langage et le renouveau du saussurisme, Limoges, Lambert-Lucas.</p> <p style="text-align: justify;">Roudinesco, Elisabeth, et Plon Michel, (1997), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard.</p> <p style="text-align: justify;">Saussure (de) Ferdinand, (de), (1916), &Eacute;crits de linguistique g&eacute;n&eacute;rale, Paris, Gallimard, 2002.</p> <p style="text-align: justify;">Spinoza, Baruk, (1661-1675), Ethique, Introduction, traduction et commentaires de R. Misrahi, Paris, Edition de l&rsquo;&eacute;clat, 2&egrave;me &eacute;dition 2007.</p> <p style="text-align: justify;">Vincent, Denise, (2002), &laquo;Le d&eacute;sir de savoir&raquo; in Journal fran&ccedil;ais de psychiatrie n&deg;15, Ramonville Saint-Agne, Eres, p.13.</p> <p style="text-align: justify;">Wittgenstein, Ludwig, (1969-1972), De la certitude, tr.fr., Paris, Nrf Gallimard, 2006, p. 80.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a>* Professeur &eacute;m&eacute;rite des universit&eacute;s, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, DIPRALANG EA-739</p> <p style="text-align: justify;">Mich&eacute;a, Jean Claude, L&rsquo;empire du moindre mal, Paris, Climats, 2007.</p> </div> <div id="sdfootnote2"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote2anc" name="sdfootnote2sym">2</a>Dardot Pierre, et Laval, Christian, Ce cauchemar qui n&rsquo;en finit pas &ndash; Comment le n&eacute;olib&eacute;ralisme d&eacute;fait la d&eacute;mocratie. Paris, La D&eacute;couverte, 2016. Cf &eacute;galement&nbsp;: Abensour, Corinne. (dir), (2007), Sergent Bernard, Testefort Jean Philippe, Wolf Edith, De la destruction du savoir en temps de paix. Paris, Mille et une nuits, 2007. Laval, Christian,Vergne Francis, Cl&eacute;ment Pierre, Dreux Guy, La nouvelle &eacute;cole capitaliste, Paris, La d&eacute;couverte, 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote3"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote3anc" name="sdfootnote3sym">3</a>Judet de la Combe Pierre, et Wismann Heinz,&nbsp; L&rsquo;avenir des langues, Paris, Cerf, 2004, p.48, et Prieur, Jean Marie, &laquo; L&rsquo;empire des mots morts- Lisons le CECR comme un cauchemar &raquo; in La pens&eacute;e du CECR, TDFLE n&deg; 70, 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote4"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote4anc" name="sdfootnote4sym">4</a>Dufour Dany-Robert, Le Divin March&eacute;- La r&eacute;volution culturelle lib&eacute;rale, Paris, Deno&euml;l, 2007, p. 226.</p> </div> <div id="sdfootnote5"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote5anc" name="sdfootnote5sym">5</a>D&eacute;cret n&deg;&nbsp;2015-372 du&nbsp;31 3 2015 J.O. du 2 4 2015&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les langages pour penser et communiquer &laquo;&nbsp;- Le socle commun de connaissances, de comp&eacute;tences et de culture pr&eacute;vu &agrave; l&rsquo;article L. 122-1-1 est compos&eacute; de cinq domaines de formation qui d&eacute;finissent les grands enjeux de formation durant la scolarit&eacute; obligatoire&nbsp;:</p> <p style="text-align: justify;">&laquo;&nbsp;1&deg; les langages pour penser et communiquer&nbsp;: ce domaine vise l&rsquo;apprentissage de&nbsp;: la langue fran&ccedil;aise, des langues &eacute;trang&egrave;res et, le cas &eacute;ch&eacute;ant, r&eacute;gionales, des langages scientifiques, des langages informatiques et des m&eacute;dias ainsi que des langages des arts et du corps.&nbsp;&raquo;</p> </div> <div id="sdfootnote6"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote6anc" name="sdfootnote6sym">6</a>Lacan, Jacques., (1966), Ecrits, Seuil, Paris, p. 299.</p> </div> <div id="sdfootnote7"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote7anc" name="sdfootnote7sym">7</a>Benveniste, Emile, (1966), Probl&egrave;mes de linguistique g&eacute;n&eacute;rale, Paris, Nrf Gallimard, 1966, p. 259.</p> </div> <div id="sdfootnote8"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote8anc" name="sdfootnote8sym">8</a>Lesourd, Serge, Comment taire le sujet, Ramonville Saint-Agne, Eres, 2006, p.96.</p> </div> <div id="sdfootnote9"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote9anc" name="sdfootnote9sym">9</a>Dufour, Dany-Robert, &laquo; Petits arrangements entre esp&egrave;ces naturelles et esp&egrave;ces surnaturelles &raquo; in On ach&egrave;ve bien les hommes &ndash; De quelques cons&eacute;quences actuelles et futures de la mort de Dieu, Paris, Deno&euml;l, 2005, p.17-79.</p> </div> <div id="sdfootnote10"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote10anc" name="sdfootnote10sym">10</a>&laquo; Dans fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse Lacan d&eacute;finit l&rsquo;inconscient comme le discours de l&rsquo;autre puis comme l&rsquo;Autre (grand A), lieu d&rsquo;un pur signifiant o&ugrave; se marque la division (clivage) du sujet.&raquo; in &laquo; inconscient &raquo;, Roudinesco, Elisabeth, et Plon, Michel., Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 1997, p. 491. Cliv&eacute; ou sujet divis&eacute; correspondent &agrave; l&rsquo;expression introduite par Freud&nbsp;: Spaltung.</p> </div> <div id="sdfootnote11"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote11anc" name="sdfootnote11sym">11</a>Parole dans le sens que lui assigne Saussure (de) F., (1916), (2002), &Eacute;crits de linguistique g&eacute;n&eacute;rale, Paris, Gallimard, 2002 et dans l&rsquo;extension que lui a donn&eacute; Lacan, Jacques, &laquo; fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse &raquo; in Ecrits, Paris Seuil,1966. Et Cf&nbsp;: Lebrun, Jean Pierre, La perversion ordinaire -Vivre ensemble sans autrui, Paris, Deno&euml;l, 2007, p. 54.</p> </div> <div id="sdfootnote12"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote12anc" name="sdfootnote12sym">12</a>Lacan, Jacques, Petit discours aux psychiatres, in&eacute;dit. (1966), Cit&eacute; in Lebrun, Jean Pierre, Un monde sans limite, Ramonville Saint-Agne, Eres, (2006), p. 201.</p> </div> <div id="sdfootnote13"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote13anc" name="sdfootnote13sym">13</a>Comment entendre sujet les r&eacute;f&eacute;rences sont nombreuses on peut s&rsquo;appuyer sur l&rsquo;entr&eacute;e&nbsp;: Sujet&nbsp;: Roudinesco, Elisabeth., Plon Michel, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 1997, p. 1030, Chemama, Roland, et Vandermersch Bernard, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 2005, p. 415-417, l&rsquo;entr&eacute;e sujet du Dictionnaire des &oelig;uvres psychanalytiques, Assoun, Paul-Laurent, Paris, Puf, 2009. Et les entr&eacute;es&nbsp;: sujet et sujet de l&rsquo;inconscient in Dictionnaire international de psychanalyse, Mijolla, Alain, (de), (Dir.), Paris, Calmann-L&eacute;vy, 2002, p. 1665 et 1666.</p> </div> <div id="sdfootnote14"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote14anc" name="sdfootnote14sym">14</a>Arendt, Hannah,&laquo; La crise de l&#39;&eacute;ducation &raquo; in La crise de la culture, Paris, Folio, tr.,fr., 1958, 1972, p. 234-235.</p> </div> <div id="sdfootnote15"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote15anc" name="sdfootnote15sym">15</a>Humboldt, Von, Wilhelm, Gessammelte Schriften&nbsp;, Ausgabe der Preubischen Akademie der Wissenschaften. Werke,&ndash;&nbsp;&oelig;uvres choisies, Berlin, Acad&eacute;mie des Sciences de Prusse. GS I, 1792, p.145. p.144 et p. 146.</p> </div> <div id="sdfootnote16"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote16anc" name="sdfootnote16sym">16</a>Diesterweg, Friedrich, Adoph, S&auml;mtliche Werke, &oelig;uvres compl&egrave;tes, Hohendorf, ed., Vol. 5, Berlin 1961, vol. 13, Berlin 1976&nbsp;; vol. 14, Berlin 1979.</p> </div> <div id="sdfootnote17"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote17anc" name="sdfootnote17sym">17</a>Blais, Marie Claude, Gauchet, Marcel, Ottavi, Dominique, Transmettre, apprendre, Paris, Stock, 2014, p.13 et Cf&nbsp;: Lebrun, Jean Pierre., Les risques d&rsquo;une &eacute;ducation sans peine, Bruxelles, Yapaka.be, F&eacute;d&eacute;ration Wallonie-Bruxelles de Belgique, 2016.</p> </div> <div id="sdfootnote18"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote18anc" name="sdfootnote18sym">18</a>Augustin, De Magistro, (389), (Le Ma&icirc;tre), Paris, Klincksieck, 2002.</p> </div> <div id="sdfootnote19"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote19anc" name="sdfootnote19sym">19</a>Prieur, Jean Marie., Op.,Cit, 2017.</p> </div> <div id="sdfootnote20"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote20anc" name="sdfootnote20sym">20</a> Kant, Emmanuel., R&eacute;flexions sur l&rsquo;&eacute;ducation, tr.fr. A. Philonenko, Paris,Vrin, 1776, 7&egrave;me &eacute;dition 1993.</p> </div> <div id="sdfootnote21"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote21anc" name="sdfootnote21sym">21</a>Lacan, Jacques., S&eacute;minaire livre 1 (1953-1954) Les &eacute;crits techniques de Freud, Paris, Seuil, 1975 et Discours de Rome</p> <p style="text-align: justify;">&laquo; Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse &raquo; in Ecrits, Paris Seuil, 1966.</p> </div> <div id="sdfootnote22"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote22anc" name="sdfootnote22sym">22</a>Wittgenstein, Ludwig, (1969-1972), De la certitude, tr.fr., Paris, Nrf Gallimard, 1969-1972, 2006, p. 80.</p> </div> <div id="sdfootnote23"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote23anc" name="sdfootnote23sym">23</a>Cifali, Mireille, Le lien &eacute;ducatif&nbsp;: contre-jour psychanalytique, Paris, Puf, 1994.</p> </div> <div id="sdfootnote24"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote24anc" name="sdfootnote24sym">24</a>Barbaras, Renaud, Le d&eacute;sir et le monde, Paris, Hermann Editeurs, 2016, p. 8.</p> </div> <div id="sdfootnote25"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote25anc" name="sdfootnote25sym">25</a>Anderson, Patrick, Le sujet en cause-Mondialisation, didactique des langues et enseignement, In Anderson, Patrick et Migeot, Fran&ccedil;ois, (dir), Besan&ccedil;on, PUFC, 2019, &agrave; para&icirc;tre.</p> </div> <div id="sdfootnote26"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote26anc" name="sdfootnote26sym">26</a>Maslow, Abraham, &laquo; A theory oh human motivation &raquo; in Psychological Review N&deg;50, Amherst, University of Massachussets, 1943</p> </div> <div id="sdfootnote27"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote27anc" name="sdfootnote27sym">27</a>Herzberg, Frederick, Work and the nature of man, Cleveland, Work Publishing Company, 1966.</p> </div> <div id="sdfootnote28"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote28anc" name="sdfootnote28sym">28</a>Bellier, Sandra, La notion de savoir &ecirc;tre &raquo; in le savoir &ecirc;tre dans l&rsquo;entreprise, Paris, Vuibert, 2004.</p> </div> <div id="sdfootnote29"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote29anc" name="sdfootnote29sym">29</a>Goldschmidt, George-Arthur, (2009), Quand Freud attend le verbe &ndash; freud et la langue allemande II, Paris, Buchet/Chastel, 1996, p. 19.</p> </div> <div id="sdfootnote30"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote30anc" name="sdfootnote30sym">30</a>Lacan, Jacques, S&eacute;minaire&nbsp;XVI : D&rsquo;un Autre &agrave; l&rsquo;autre, in E.L.P., Staferla.free.fr/S16%20D&rsquo;UN%AUTRE&hellip;%20Pdf, S&eacute;ance du 26 f&eacute;vrier1969, p.98.</p> </div> <div id="sdfootnote31"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote31anc" name="sdfootnote31sym">31</a>Vincent, Denise, &laquo;Le d&eacute;sir de savoir&raquo; in Journal fran&ccedil;ais de psychiatrie n&deg;15, Eres , 2002, p.13.</p> </div> <div id="sdfootnote32"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote32anc" name="sdfootnote32sym">32</a>Hegel, Georg,Wilhelm, Friedrich, La ph&eacute;nom&eacute;nologie de l&rsquo;esprit, Paris, Vrin, 1807, 2006.</p> </div> <div id="sdfootnote33"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote33anc" name="sdfootnote33sym">33</a>Koj&egrave;ve, Alexandre, Introduction &agrave; la lecture de Hegel, Paris, Gallimard, 1947,1971.</p> </div> <div id="sdfootnote34"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote34anc" name="sdfootnote34sym">34</a>Lacan, Jacques, Le S&eacute;minaire livre VI - Le d&eacute;sir et son interpr&eacute;tation, 1958-1959, Paris, Editions La Martini&egrave;re, 2013.</p> </div> <div id="sdfootnote35"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote35anc" name="sdfootnote35sym">35</a>Paturet, Jean Bernard, De Magistro&nbsp;: Le discours du ma&icirc;tre en question, Ramonville Saint Agne, Eres, 1997, p. 98.</p> </div> <div id="sdfootnote36"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote36anc" name="sdfootnote36sym">36</a>Lacan, Jacques., (1966), Ecrits, Paris, Seuil, &laquo; Subversion du sujet et dialectique du d&eacute;sir&raquo; p. 814 on peut y adjoindre ce qu&rsquo;il pr&eacute;cise&nbsp;: &laquo; Le d&eacute;sir s&rsquo;y noue au d&eacute;sir de l&rsquo;Autre, mais qu&rsquo;en cette boucle g&icirc;t le d&eacute;sir de savoir.&raquo; p.802.</p> </div> <div id="sdfootnote37"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote37anc" name="sdfootnote37sym">37</a>Mizubayashi, Akira, Une langue venue d&rsquo;ailleurs, Paris, Gallimard, 2011.</p> </div> <div id="sdfootnote38"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote38anc" name="sdfootnote38sym">38</a>Anderson, Patrick, Une langue &agrave; venir, paris, L&rsquo;Harmattan, 2015, p. 25.</p> </div> <div id="sdfootnote39"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote39anc" name="sdfootnote39sym">39</a>Mizubayashi, Akira., Op., Cit., 2011, p.61.</p> </div> <div id="sdfootnote40"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote40anc" name="sdfootnote40sym">40</a>Article&nbsp;: p&eacute;dagogie in Encyclop&aelig;dia Universalis, 1992, p., 725-731.</p> </div> <div id="sdfootnote41"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote41anc" name="sdfootnote41sym">41</a>Arendt, Hannah, Condition de l&rsquo;homme moderne, 1958, Paris, Calmann-L&eacute;vy, (tr.fr.)1961, 1983, Cf&nbsp;: &laquo; chapitre IV &ndash; l&rsquo;&oelig;uvre, p.187-230.</p> </div> <div id="sdfootnote42"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote42anc" name="sdfootnote42sym">42</a>Freud, Sigmund, Sur la psychologie du lyc&eacute;en, in R&eacute;sultats, id&eacute;es, probl&egrave;mes, t.1, Paris, Puf, 1914. p. 227-232.</p> </div> <div id="sdfootnote43"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote43anc" name="sdfootnote43sym">43</a>Prasse, Jutta, &laquo; Le d&eacute;sir des langues &eacute;trang&egrave;res&raquo;, in La Clinique lacanienne, Ramonville Saint- Agne, Eres, 2000, Fasc&nbsp;: 1, pp. 195- 208.</p> </div> <div id="sdfootnote44"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote44anc" name="sdfootnote44sym">44</a>&laquo; jouissance &raquo; in Chemama, Roland, et Vandermersch Bernard, (2005), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, 2005, p. 205.</p> </div> <div id="sdfootnote45"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote45anc" name="sdfootnote45sym">45</a>Roudinesco, Elisabeth, et Plon, Michel, Op. Cit, 1997, Mijolla, Alain (de), Op.Cit.,2002.</p> </div> <div id="sdfootnote46"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote46anc" name="sdfootnote46sym">46</a>Nietzche, Friedrich, Ecrits Posthumes, V&egrave;me conf&eacute;rence, Berlin, 1870-1873, Paris, tr.fr., Nrf Gallimard, 1975.</p> </div> <div id="sdfootnote47"> <p style="text-align: justify;"><a href="#sdfootnote47anc" name="sdfootnote47sym">47</a>Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues, Conseil de l&rsquo;Europe, Paris, Didier, 2001, p.4.</p> </div>