<h2>Résumé</h2>
<p>Dans un contexte où la transmission familiale du breton a brutalement été interrompue depuis les années 1950 (Broudic, 1995), la revitalisation de la pratique sociale de cette langue par le biais principal de l’enseignement bilingue breton-français représente un défi majeur pour la didactique du plurilinguisme dans une perspective interventionniste. Dans cet article, nous croisons une partie des résultats de deux recherches, l’une menée en sociolinguistique (Adam, 2015), l’autre en didactique du plurilinguisme (Larvol, thèse de doctorat en cours) sur le terrain breton, afin d’explorer les phénomènes d’appropriation socio-langagière de l’enfant. Les questions qui sous-tendent ces recherches portent sur les origines et les influences des représentations concernant la langue bretonne, les langues en général et la politique linguistique familiale adoptée, sur le développement de la conscience sociolinguistique et l’appropriation socio-langagière du breton des enfants. Par le biais de cette approche transversale de nos résultats de recherche, il s’agit alors, à la fois, de mettre en lumière les applications didactiques possibles pour l’enseignement/apprentissage bilingue français-langue minoritaire dans une optique praxéologique et, au niveau épistémologique, de s’interroger autour des notions d’appropriation, de motivation et d’individu bilingue. Pour ce faire, après avoir évoqué la genèse de l’apparition des représentations de ces enfants, nous présentons une partie des représentations et motivations enfantines perceptibles dans leurs mises en mots. Puis, nous abordons les représentations parentales et enseignantes et leurs influences sur les représentations et l’appropriation socio-langagière de ces enfants. Enfin, nous évoquons les perspectives didactiques et épistémologiques de ce travail.</p>
<p>Catherine ADAM<br />
ENSTA Bretagne</p>
<p>Gwenole LARVOL<br />
Universités Rennes 2 et Genève</p>