<h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;">R&eacute;sum&eacute;</h2> <p><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt">Cet article porte sur le contexte particulier de l&rsquo;enseignement et de la transmission de langues tr&egrave;s menac&eacute;es. Les auteurs, linguiste, sociolinguiste et formatrice d&rsquo;enseignants de langues, sont membres du r&eacute;seau de recherche Langues En Danger &ndash; Terrain, Documentation, Revitalisation (LED-TDR), qui a d&eacute;velopp&eacute; une approche contrastive d&rsquo;&eacute;tude de la revitalisation des LED. Cette proposition se base sur des observations de terrain de langues tr&egrave;s menac&eacute;es&nbsp;au Nicaragua, en Oregon (USA) et en France : dans les cas les plus favorables, il ne reste aujourd&rsquo;hui que quelques locuteurs &acirc;g&eacute;s, mais le panel des situations prises en compte s&rsquo;&eacute;tend jusqu&rsquo;aux cas de langues &laquo;&nbsp;dormantes&nbsp;&raquo; (<i>sleeping languages</i> dans la litt&eacute;rature en anglais).<br /> Ces diff&eacute;rentes situations partagent des caract&eacute;ristiques sp&eacute;cifiques. Ces langues ne sont plus des m&eacute;dias de communication usuelle, mais il existe pourtant une volont&eacute; de transmission et d&rsquo;apprentissage, qui se heurte au poids des mod&egrave;les d&rsquo;enseignement dominants. Ceux-ci prennent peu en compte la dimension affective et identitaire, essentielle<span style="color:black">, </span>motivant les apprenants et les enseignants, dimension doubl&eacute;e parfois d&rsquo;un sentiment de devoir envers leur communaut&eacute;, l&rsquo;objectif de la transmission &eacute;tant de &laquo;&nbsp;sauver la langue&nbsp;&raquo;</span> <span style="font-size:12.0pt">(Hinton, 2010). </span><br /> Les m&eacute;thodes et objectifs des mod&egrave;les d&rsquo;enseignement de langues se r&eacute;v&egrave;lent &eacute;galement peu appropri&eacute;s aux situations d&rsquo;enseignement de langues tr&egrave;s menac&eacute;es. Dans des contextes o&ugrave; il n&rsquo;existe pas (ou tr&egrave;s peu) de marchandisation possible des comp&eacute;tences langagi&egrave;res, les approches communicatives et actionnelles se justifient-elles quand la langue n&rsquo;est pratiquement plus parl&eacute;e et que les seuls &eacute;changes possibles se tiennent syst&eacute;matiquement entre personnes partageant une m&ecirc;me langue premi&egrave;re&nbsp;? Parler la langue devient alors un objectif en soi, la fonction symbolique primant sur la fonction communicative, caract&eacute;ristique typique des situations de dynamiques postvernaculaires (Pivot, <span style="color:black">2014</span>).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">B&eacute;n&eacute;dicte PIVOT<br /> EA 739 DIPRALANG<br /> Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">Michel BERT<br /> UMR 5596 DDL, Labex ASLAN<br /> Universit&eacute; Lumi&egrave;res Lyon 2</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">Keli YERIAN<br /> Language teaching studies program<br /> Universit&eacute; d&#39;Oregon, USA&nbsp;</p>