<div class="WordSection1" style="-webkit-text-stroke-width:0px; text-align:start"> <div class="WordSection1" style="-webkit-text-stroke-width:0px; text-align:start"> <h2 style="margin-left: 0cm; margin-right: 0cm;">1. La comp&eacute;tence plurilingue en tant qu&rsquo;objectif du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues&nbsp;</h2> <p>Vu son caract&egrave;re pragmatique, la didactique des langues &eacute;trang&egrave;res cherche &agrave; s&rsquo;adapter aux changements qui ont lieu dans le monde&nbsp;d&rsquo;aujourd&rsquo;hui.&nbsp;En effet, toutes les d&eacute;marches entreprises en classe devraient prendre en consid&eacute;ration les besoins des apprenants, ce qui demande &ndash; par voie de cons&eacute;quence &ndash; de r&eacute;aliser des &eacute;tudes empiriques s&rsquo;inscrivant dans les axes de la politique linguistique, notamment ceux qui sont impos&eacute;s par le&nbsp;Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence pour les langues&nbsp;(d&eacute;sormais le&nbsp;CECRL) (2001). Pour cette raison, c&rsquo;est la comp&eacute;tence plurilingue qui occupe &ndash;&nbsp;depuis la parution du r&eacute;f&eacute;rentiel en question &ndash; les chercheurs en didactique. Ce changement du paradigme est du &ndash; sans nul doute &ndash; &agrave; la mobilit&eacute; croissante des gens, de m&ecirc;me qu&rsquo;&agrave; la possibilit&eacute; de plus en plus facile de rencontrer &laquo;&nbsp;un autre&nbsp;&raquo; dans son quotidien (&eacute;changes scolaires et professionnels, communication via Internet, etc.). Il va donc de soi que pr&eacute;parer les &eacute;l&egrave;ves &agrave; la communication avec des gens qui parlent diff&eacute;rentes langues&nbsp;est&nbsp;un des objectifs principaux du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues &agrave; l&rsquo;&eacute;poque&nbsp;actuelle.&nbsp;Il n&rsquo;est pas donc &eacute;tonnant de voir la comp&eacute;tence plurilingue parmi les comp&eacute;tences transversales, qui trouve sa place l&eacute;gitime en classe de langue et qui devrait &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;e lors du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage.&nbsp;</p> <h3 id="1+1+Les+traits+caract+ristiques+de+la+comp+tence+plurilingue" name="1+1+Les+traits+caract+ristiques+de+la+comp+tence+plurilingue">1.1 Les traits caract&eacute;ristiques de la comp&eacute;tence plurilingue</h3> <p>Comme les concepteurs du&nbsp;CECRL per&ccedil;oivent la langue en tant qu&rsquo;outil dont l&rsquo;utilisation aide les apprenants &agrave; r&eacute;soudre une t&acirc;che, pas n&eacute;cessairement langagi&egrave;re, la comp&eacute;tence plurilingue trouve sa place l&eacute;gitime parmi les comp&eacute;tences qui sont habituellement travaill&eacute;es en classe. En effet, ce point de vue r&eacute;sulte de l&rsquo;importance accord&eacute;e &agrave; l&rsquo;approche dite plurilingue qui</p> <blockquote> <p>met l&rsquo;accent sur le fait que, au fur et &agrave; mesure que l&rsquo;exp&eacute;rience langagi&egrave;re de l&rsquo;individu dans son contexte culturel s&rsquo;&eacute;tend de la langue familiale &agrave; celle d&rsquo;un groupe social puis &agrave; celle d&rsquo;autres groupes (que ce soit par l&rsquo;apprentissage scolaire ou sur le tas), il/elle ne classe pas ces langues et ces cultures dans des compartiments s&eacute;par&eacute;s mais construit plut&ocirc;t une comp&eacute;tence communicative &agrave; laquelle contribuent toute connaissance et toute exp&eacute;rience des langues et dans laquelle les langues sont en corr&eacute;lation et interagissent. (CECRL, 2001&nbsp;: 11).&nbsp;</p> </blockquote> <p>D&rsquo;o&ugrave; la constatation que l&rsquo;individu, lors d&rsquo;une situation de communication exolingue, a recours aux composantes de son r&eacute;pertoire langagier pour arriver &agrave; un consensus communicationnel avec son interlocuteur. Il peut, par exemple, passer d&rsquo;une langue (ou un dialecte) &agrave; une autre, s&rsquo;il s&rsquo;y sent plus performant. Il peut aussi recourir &agrave; des langues qu&rsquo;il conna&icirc;t pour comprendre &ndash; dans la langue&nbsp;a priori&nbsp;inconnue &ndash; un texte &eacute;crit ou oral. Il peut &eacute;galement se servir des mots transparents (ou internationalismes), de m&ecirc;me que du non-verbal pour permettre &agrave; son interlocuteur de le comprendre. Il faut quand m&ecirc;me souligner que pratiquer cette forme de communication demande la prise de conscience des possibilit&eacute;s que donne l&rsquo;utilisation r&eacute;fl&eacute;chie des composantes de son r&eacute;pertoire langagier. Il r&eacute;sulte de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence plurilingue &ndash; d&eacute;finie en tant qu&rsquo;ensemble de ressources langagi&egrave;res dont l&rsquo;individu dispose et dont il se sert en fonction de ses besoins communicatifs (Kucharczyk, 2018&nbsp;: 71-72) &ndash; doit &ecirc;tre un des objectifs du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues. L&rsquo;analyse de la d&eacute;finition de ladite comp&eacute;tence propos&eacute;e par les auteurs du&nbsp;CECRL (2001&nbsp;: 129) permet d&rsquo;&eacute;num&eacute;rer ses traits caract&eacute;ristiques.&nbsp;</p> <p>- La comp&eacute;tence plurilingue constitue une sorte de comp&eacute;tence hybride, dans le sens qu&rsquo;elle r&eacute;unit toutes les langues que l&rsquo;individu conna&icirc;t, apprend ou avec lesquelles il est entr&eacute; en contact lors de son parcours (scolaire, professionnel ou priv&eacute;). Pour cette raison, la comp&eacute;tence plurilingue est une, car elle englobe toutes les ressources langagi&egrave;res dont l&rsquo;individu dispose.&nbsp;</p> <p>-&nbsp;&nbsp;La comp&eacute;tence plurilingue est une comp&eacute;tence d&eacute;s&eacute;quilibr&eacute;e et &ndash; par voie de cons&eacute;quence &ndash; &eacute;volutive. Cela est d&ucirc; au fait que l&rsquo;individu est plus performant dans une (des) langue(s) que dans d&rsquo;autres ce qui r&eacute;sulte de son profil linguistique qui change en fonction de son exp&eacute;rience langagi&egrave;re (apprentissage scolaire, voyages, travail, lectures, etc.).</p> <p>- Il s&rsquo;ensuit de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que la comp&eacute;tence plurilingue est partielle, car l&rsquo;individu n&rsquo;est pas seulement plus performant dans certaines langues faisant partie de son r&eacute;pertoire langagier mais il peut &eacute;galement ma&icirc;triser &agrave; des degr&eacute;s divers diff&eacute;rentes habilet&eacute;s au sein de la m&ecirc;me langue. N&eacute;anmoins, il ne faut pas le traiter comme un d&eacute;faut, voir un obstacle &agrave; l&rsquo;apprentissage de la langue (ou des langues), car&nbsp;</p> <blockquote> <p>il ne s&rsquo;agit pas de se satisfaire, par principe ou par r&eacute;alisme, de la mise en place d&rsquo;une&nbsp;<a name="__DdeLink__70_2572183555">ma&icirc;trise</a> limit&eacute;e ou sectoris&eacute;e d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re par un apprenant, mais bien de poser que cette ma&icirc;trise, imparfaite &agrave; un moment donn&eacute;e, fait partie d&rsquo;une comp&eacute;tence plurilingue qu&rsquo;elle enrichit. (CECRL, 2001&nbsp;: 106).</p> </blockquote> <p>- La comp&eacute;tence plurilingue est &eacute;galement une comp&eacute;tence fonctionnelle, car elle permet &agrave; l&rsquo;individu de puiser dans les ressources de son r&eacute;pertoire langagier en fonction des besoins impos&eacute;s par la situation de communication donn&eacute;e.</p> <p>Force est de constater que la comp&eacute;tence plurilingue est une comp&eacute;tence fortement individualis&eacute;e, car elle r&eacute;sulte avant tout de l&rsquo;exp&eacute;rience et du v&eacute;cu langagier des apprenants, qui changent d&rsquo;un individu &agrave; l&rsquo;autre. N&eacute;anmoins, d&eacute;velopper la comp&eacute;tence plurilingue en classe de langue apporte aux &eacute;l&egrave;ves plusieurs b&eacute;n&eacute;fices qui ne sont pas &agrave; n&eacute;gliger en classe de langue, notamment la langue tertiaire<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>. Parmi les effets b&eacute;n&eacute;fiques qu&rsquo;apporte aux &eacute;l&egrave;ves le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence plurilingue, il convient d&rsquo;&eacute;num&eacute;rer les aspects suivants&nbsp;(Robert et Rosen, 2010&nbsp;: 58) :&nbsp;</p> <p>- acqu&eacute;rir une conscience linguistique et communicationnelle d&eacute;velopp&eacute;e qui permet de r&eacute;fl&eacute;chir plus consciemment sur le fonctionnement de la langue et de la communication (m&eacute;tar&eacute;flexion)&nbsp;;</p> <p>- adopter une attitude plus tol&eacute;rante et plus flexible face &agrave; l&rsquo;inconnu (que ce soit la langue ou la culture)&nbsp;;</p> <p>- d&eacute;velopper les comp&eacute;tences sociologique et pragmatique qui balisent le processus d&#39;enseignement/apprentissage des langues.</p> <p>Il r&eacute;sulte de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence plurilingue peut &ndash; d&rsquo;une mani&egrave;re significative &ndash; renforcer et acc&eacute;l&eacute;rer l&rsquo;apprentissage des langues, ce qui aurait un impact sur la motivation des apprenants.</p> <h3 id="1+2+Les+descripteurs+de+la+comp+tence+plurilingue" name="1+2+Les+descripteurs+de+la+comp+tence+plurilingue">1.2 Les descripteurs de la comp&eacute;tence plurilingue</h3> <p>La parution du CECRL en 2001 a soulign&eacute;, comme nous venons de le constater, la n&eacute;cessit&eacute; de prendre en consid&eacute;ration les ressources du r&eacute;pertoire langagier des apprenants en classe de langue. Il est quand m&ecirc;me important de remarquer qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;poque, la notion de comp&eacute;tence plurilingue est rest&eacute;e dans le vague et dans le flou, car il manquait des descripteurs qui auraient permis d&rsquo;op&eacute;rationnaliser la notion en question. Cette lacune semble &ecirc;tre combl&eacute;e par la parution du volume suppl&eacute;mentaire du&nbsp;CECRL en 2018 dont les concepteurs proposent, entre autres, des descripteurs qui permettent de &laquo;&nbsp;mesurer&nbsp;&raquo; ladite comp&eacute;tence. Pour ce faire, ils partent des principes suivants&nbsp;(CECRL, 2018&nbsp;: 164-165)&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- Les langues que l&rsquo;individu poss&egrave;de sont interconnect&eacute;es et interd&eacute;pendantes et constituent ainsi une sorte d&rsquo;amalgame h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne dont l&rsquo;individu se sert en fonction de ses besoins communicatifs.&nbsp;</p> <p>- L&rsquo;exp&eacute;rience langagi&egrave;re de l&rsquo;individu, de m&ecirc;me que le savoir d&eacute;claratif sur le fonctionnement de la langue et de la communication acquis lors du parcours scolaire, contribuent au d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence &agrave; communiquer dans diff&eacute;rentes langues.&nbsp;</p> <p>- En classe de langue, il n&rsquo;est plus question de se poser comme objectif la ma&icirc;trise parfaite de la langue cible, mais de d&eacute;velopper chez les &eacute;l&egrave;ves une habilet&eacute; &agrave; puiser dans les ressources de leur r&eacute;pertoire langagier en fonction des besoins impos&eacute;s par le contexte de communication auquel ils participent.&nbsp;</p> <p>Comme nous l&rsquo;avons d&eacute;j&agrave; constat&eacute;, la comp&eacute;tence plurilingue est une comp&eacute;tence fortement individualis&eacute;e. Il n&rsquo;est donc pas &eacute;tonnant de remarquer que &ndash; pour &eacute;laborer une grille de descripteurs de ladite comp&eacute;tence &ndash; les concepteurs du volume suppl&eacute;mentaire du&nbsp;CECRL soulignent l&rsquo;importance des traits individuels qui balisent le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence en question. Il est notamment question des capacit&eacute;s telles que&nbsp;:</p> <p>- g&eacute;rer l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; linguistique et culturelle dans le but d&rsquo;assurer la coop&eacute;ration lors de l&rsquo;&eacute;change exolingue&nbsp;;</p> <p>- devenir m&eacute;diateur linguistique et culturel&nbsp;;</p> <p>- recourir &agrave; des langues faisant partie de son r&eacute;pertoire langagier pour comprendre son interlocuteur lors de l&rsquo;&eacute;change exolingue&nbsp;;</p> <p>- r&eacute;agir confortablement par rapport aux r&egrave;gles sociolinguistiques impos&eacute;es par le cadre de l&rsquo;&eacute;change exolingue, en recourant &agrave; son exp&eacute;rience ant&eacute;rieure dans d&rsquo;autres langues et cultures&nbsp;;</p> <p>- exploiter son r&eacute;pertoire langagier tout &laquo;&nbsp;en assemblant, int&eacute;grant et alternant d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment les langues, au niveau des &eacute;nonc&eacute;s et du discours&nbsp;&raquo; (CECRL, 2018&nbsp;: 165)&nbsp;;</p> <p>- d&eacute;velopper une conscience linguistique (voire plurilingue) par le biais&nbsp;d&rsquo;une attitude d&rsquo;ouverture et de curiosit&eacute;.</p> <p>Les descripteurs qui d&eacute;crivent la comp&eacute;tence plurilingue, tout en fournissant aux enseignants de m&ecirc;me qu&rsquo;aux apprenants des indices concernant les &eacute;l&eacute;ments auxquels il serait recommand&eacute; d&rsquo;accorder de l&rsquo;importance en classe de langue, se r&eacute;f&egrave;rent d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; aux traits distinctifs de ladite comp&eacute;tence, de l&rsquo;autre aux capacit&eacute;s r&eacute;sultant du savoir-&ecirc;tre de l&rsquo;apprenant qui conditionnent la fa&ccedil;on dont il puise dans les ressources de son r&eacute;pertoire langagier. En effet, les descripteurs sont divis&eacute;s en deux groupes&nbsp;: &laquo;&nbsp;La compr&eacute;hension plurilingue&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Exploiter un r&eacute;pertoire langagier&nbsp;&raquo;. Le premier ensemble met l&rsquo;accent sur les capacit&eacute;s li&eacute;es &agrave; la personnalit&eacute; de l&rsquo;usager de la langue qui peuvent lui &ecirc;tre utiles lors de l&rsquo;&eacute;change exolingue, telles que &ndash; par exemple &ndash; l&rsquo;ouverture et la souplesse envers la diversit&eacute; langagi&egrave;re ou la capacit&eacute; &agrave; exploiter les ressemblances et les diff&eacute;rences entre diff&eacute;rentes langues, tout en &eacute;tant capable de reconna&icirc;tre les &laquo;&nbsp;faux amis&nbsp;&raquo; qui peuvent perturber la communication. Le second est construit autour des capacit&eacute;s interlinguistiques dans le sens strict des mots. Il est notamment question des habilet&eacute;s telles qu&rsquo;anticiper le moment o&ugrave; le recours &agrave; plusieurs langues sera utile et efficace par rapport &agrave; la fluidit&eacute; communicative, ou encore adapter et/ou combiner des langues faisant partie de son r&eacute;pertoire langagier pour satisfaire aux besoins de son interlocuteur. Les tableaux ci-contre pr&eacute;sentent les deux groupes des&nbsp;descripteurs&nbsp;de&nbsp;la&nbsp;comp&eacute;tence&nbsp;plurilingue&nbsp;:</p> <p>&nbsp;</p> </div> <p>Tableau&nbsp;1. La compr&eacute;hension plurilingue - les descripteurs (CECRL, 2018 : 168)</p> <table border="1" cellspacing="0" class="Table" style="-webkit-text-size-adjust:auto; -webkit-text-stroke-width:0px; border-collapse:collapse; border:1pt solid windowtext; caret-color:#000000; font-family:-webkit-standard; font-style:normal; font-variant-caps:normal; font-weight:normal; letter-spacing:normal; orphans:auto; text-align:start; text-decoration:none; text-transform:none; white-space:normal; widows:auto; width:452.8pt; word-spacing:0px"> <tbody> <tr> <td> <p>C2</p> </td> <td> <p>Pas de descripteur disponible, voir B2.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>C1</p> </td> <td> <p>Pas de descripteur disponible, voir B2.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>B2</p> </td> <td> <p>Peut, afin de faciliter la compr&eacute;hension, mettre &agrave; profit ce qu&rsquo;il/elle sait des conventions de genre et des sch&eacute;mas textuels&nbsp;propres aux langues de son r&eacute;pertoire plurilingue.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>B1</p> </td> <td> <p>Peut utiliser ce qu&rsquo;il/elle a compris&nbsp;dans une langue&nbsp;pour comprendre le th&egrave;me et le message principal d&rsquo;un texte &eacute;crit&nbsp;dans une autre langue&nbsp;(par ex. la lecture de courts articles de journaux sur le m&ecirc;me th&egrave;me, r&eacute;dig&eacute;s dans diff&eacute;rentes langues).</p> <p>Peut se servir de traductions parall&egrave;les de textes (par ex. d&rsquo;articles de magazines, histoires, extraits de romans) pour am&eacute;liorer sa compr&eacute;hension&nbsp;dans&nbsp;diff&eacute;rentes langues.&nbsp;</p> <p>Peut recomposer le message d&rsquo;un texte &agrave; partir de ce qu&rsquo;il/elle a compris des textes traitant du m&ecirc;me sujet mais r&eacute;dig&eacute;s&nbsp;dans diff&eacute;rentes langues&nbsp;(par ex. des br&egrave;ves, des brochures de mus&eacute;es, des critiques en ligne).</p> <p>Peut extraire des informations de documents li&eacute;s &agrave; son domaine, r&eacute;dig&eacute;s dans des langues diff&eacute;rentes (par ex. pour les inclure dans une pr&eacute;sentation).</p> <p>Peut percevoir des ressemblances et des diff&eacute;rences dans les fa&ccedil;ons d&rsquo;exprimer des concepts&nbsp;dans des langues diff&eacute;rentes&nbsp;afin de faire une distinction entre les usages identiques de la m&ecirc;me racine d&rsquo;un mot et les &laquo;&nbsp;faux-amis&nbsp;&raquo;.</p> <p>Peut, pour s&rsquo;aider &agrave; comprendre, utiliser ce qu&rsquo;il/elle sait des divergences dans des structures grammaticales et les expressions fonctionnelles&nbsp;propres aux langues de son r&eacute;pertoire plurilingue.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>A2</p> </td> <td> <p>Peut comprendre des annonces courtes, &eacute;nonc&eacute;es clairement, en recoupant ce qu&rsquo;il/elle a compris des versions disponibles&nbsp;dans diff&eacute;rentes langues.</p> <p>Peut comprendre des messages et des instructions courts et clairement r&eacute;dig&eacute;s, en recoupant ce qu&rsquo;il/elle a compris des versions disponibles&nbsp;dans diff&eacute;rentes langues.</p> <p>Peut, pour rep&eacute;rer les informations pertinentes, se servir des avertissements, des instructions et des informations simples donn&eacute;s en parall&egrave;le&nbsp;dans diff&eacute;rentes langues&nbsp;sur un produit.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>A1</p> </td> <td> <p>Peut reconna&icirc;tre des mots internationaux et des mots&nbsp;communs &agrave; diff&eacute;rentes langues&nbsp;(par ex. Haus&nbsp;/ hus&nbsp;/ house) pour&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- d&eacute;duire le sens de panneaux et de prospectus simples&nbsp;;</p> <p>- identifier le contenu probable du message donn&eacute; dans un texte court et simple&nbsp;;</p> <p>- suivre les grandes lignes d&rsquo;&eacute;changes sociaux courts et simples &eacute;nonc&eacute;s tr&egrave;s lentement et clairement en sa pr&eacute;sence&nbsp;;</p> <p>- d&eacute;duire ce qu&rsquo;on essaye de lui dire en face &agrave; face, &agrave; condition que le d&eacute;bit soit tr&egrave;s lent et tr&egrave;s clair et qu&rsquo;ils soient r&eacute;p&eacute;t&eacute;s si n&eacute;cessaire.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pr&eacute;-A1</p> </td> <td> <p>Pas de descripteur disponible.</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:start">&nbsp;</p> <p>Tableau&nbsp;2. Exploiter le r&eacute;pertoire plurilingue - descripteurs&nbsp;(CECRL, 2018 : 170)</p> <table border="1" cellspacing="0" class="Table" style="-webkit-text-size-adjust:auto; -webkit-text-stroke-width:0px; border-collapse:collapse; border:1pt solid windowtext; caret-color:#000000; font-family:-webkit-standard; font-style:normal; font-variant-caps:normal; font-weight:normal; letter-spacing:normal; orphans:auto; text-align:start; text-decoration:none; text-transform:none; white-space:normal; widows:auto; width:452.8pt; word-spacing:0px"> <tbody> <tr> <td> <p>C2</p> </td> <td> <p>Peut, dans un contexte multilingue, interagir sur des sujets abstraits et sp&eacute;cialis&eacute;s en passant avec aisance&nbsp;d&rsquo;une langue &agrave; l&rsquo;autre de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;et expliquer si n&eacute;cessaire les diff&eacute;rentes contributions des participants.</p> <p>Peut &eacute;tudier les ressemblances et les diff&eacute;rences entre des m&eacute;taphores et d&rsquo;autres figures de style dans&nbsp;les langues concern&eacute;es de son r&eacute;pertoire plurilingue, pour un effet soit rh&eacute;torique, soit comique.&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>C1</p> </td> <td> <p>Peut passer d&rsquo;une langue &agrave; l&rsquo;autre avec aisance pour faciliter la communication dans un contexte multilingue, r&eacute;sumer et commenter en&nbsp;diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;les contributions &agrave; la discussion et aux textes concern&eacute;s.</p> <p>Peut participer efficacement &agrave; une conversation se d&eacute;roulant en&nbsp;deux langues ou plus de son r&eacute;pertoire plurilingue, s&rsquo;adapter aux changements de langue et se pr&eacute;occuper des besoins et des comp&eacute;tences linguistiques des interlocuteurs.</p> <p>Peut utiliser et expliquer une terminologie sp&eacute;cialis&eacute;e&nbsp;dans une langue de son r&eacute;pertoire plurilingue, plus famili&egrave;re &agrave; son ou ses interlocuteurs, afin d&rsquo;am&eacute;liorer la compr&eacute;hension dans une discussion sur des sujets abstraits et sp&eacute;cialis&eacute;s.&nbsp;</p> <p>Peut r&eacute;pondre &agrave; quelqu&rsquo;un spontan&eacute;ment et avec aisance, dans la langue ad&eacute;quate, quand la personne passe&nbsp;&agrave; une autre des langues de son r&eacute;pertoire plurilingue.&nbsp;</p> <p>Peut faciliter la compr&eacute;hension et la discussion portant sur un texte oral ou &eacute;crit&nbsp;dans une langue&nbsp;en l&rsquo;expliquant, le r&eacute;sumant, le clarifiant et en le d&eacute;veloppant&nbsp;dans une ou dans plusieurs autres langues de son r&eacute;pertoire plurilingue.</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>B2</p> </td> <td> <p>Peut percevoir dans quelle mesure le m&eacute;lange de&nbsp;diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;dans une situation sp&eacute;cifique peut convenir et faire usage d&rsquo;un tel m&eacute;lange pour rendre la communication plus efficace.&nbsp;</p> <p>Peut passer efficacement&nbsp;d&rsquo;une langue &agrave; l&rsquo;autre de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;pour faciliter les &eacute;changes avec des tierces personnes qui n&rsquo;ont pas de langue commune.&nbsp;</p> <p>Peut emprunter &agrave;&nbsp;une autre langue de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;une expression particuli&egrave;rement adapt&eacute;e &agrave; la situation/la notion qui est d&eacute;battue et l&rsquo;expliquer si n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;interlocuteur.&nbsp;</p> <p>Peut passer&nbsp;d&rsquo;une langue &agrave; l&rsquo;autre de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;pour communiquer &agrave; diff&eacute;rents interlocuteurs des informations sp&eacute;cialis&eacute;es et des probl&egrave;mes concernant un sujet de son domaine d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t.&nbsp;</p> <p>Peut utiliser&nbsp;diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;lors d&rsquo;une interaction collective pour clarifier la nature d&rsquo;une t&acirc;che, les &eacute;tapes principales, les d&eacute;cisions &agrave; prendre et les r&eacute;sultats attendus.</p> <p>Peut utiliser&nbsp;diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;pour encourager les personnes &agrave; utiliser les langues dans lesquelles elles se sentent plus &agrave; l&rsquo;aise.&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>B1</p> </td> <td> <p>Peut exploiter avec cr&eacute;ativit&eacute; la palette limit&eacute;e qu&rsquo;il/elle a dans&nbsp;diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;pour le contexte de la vie quotidienne, afin de se d&eacute;brouiller dans des situations inattendues.&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>A2</p> </td> <td> <p>Peut faire appel au r&eacute;pertoire limit&eacute; qu&rsquo;il/elle a dans&nbsp;diff&eacute;rentes langues&nbsp;pour expliquer un probl&egrave;me ou pour demander de l&rsquo;aide ou des clarifications.&nbsp;</p> <p>Peut utiliser des mots et des expressions&nbsp;de diff&eacute;rentes langues de son r&eacute;pertoire plurilingue pour assurer une transaction simple et pratique ou un &eacute;change d&rsquo;informations.</p> <p>Peut utiliser un mot&nbsp;d&rsquo;une autre langue de son r&eacute;pertoire plurilingue&nbsp;pour se faire comprendre lors d&rsquo;une situation habituelle de la vie quotidienne, quand il/elle ne peut trouver l&rsquo;expression ad&eacute;quate dans&nbsp;la langue qui est utilis&eacute;e.&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>A1</p> </td> <td> <p>Peut utiliser des comp&eacute;tences tr&egrave;s limit&eacute;es&nbsp;dans diff&eacute;rentes langues&nbsp;pour effectuer une transaction simple lors d&rsquo;un &eacute;change plurilingue avec un interlocuteur coop&eacute;ratif.&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pr&eacute;-A1</p> </td> <td> <p>Pas de descripteur possible.</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">Il r&eacute;sulte de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que la comp&eacute;tence plurilingue est pr&eacute;cis&eacute;ment d&eacute;crite dans la litt&eacute;rature didactique. N&eacute;anmoins, force est quand-m&ecirc;me de constater que l&rsquo;on oublie souvent de souligner l&rsquo;importance du contexte dans lequel elle fonctionne et &ndash; par voie de cons&eacute;quence &ndash; dans lequel elle est d&eacute;velopp&eacute;e. Par le contexte, nous entendons avant tout le statut des langues que l&rsquo;individu apprend dans son environnement, de m&ecirc;me que les distances&nbsp;: typologique et psychotypologique entre les langues faisant partie des ressources langagi&egrave;res de l&rsquo;apprenant, ce qui demande de prendre en consid&eacute;ration les facteurs affectifs qui accompagnent l&rsquo;apprentissage des langues, notamment des langues tertiaires.&nbsp;&nbsp;<span style="font-size:medium"><span style="font-family:Calibri,sans-serif">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span></span></p> <h3 id="1+3+Les+recherches+sur+la+comp+tence+plurilingue+dans+le+contexte+scolaire" name="1+3+Les+recherches+sur+la+comp+tence+plurilingue+dans+le+contexte+scolaire">1.3 Les recherches sur la comp&eacute;tence plurilingue dans le contexte scolaire</h3> <p>Si le travail sur le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence plurilingue a&nbsp;retrouv&eacute; sa place l&eacute;gitime en classe de langue, il n&rsquo;est pas &eacute;tonnant de voir des recherches qui la prennent en tant qu&rsquo;objet d&rsquo;investigations. Vu le caract&egrave;re fortement individualis&eacute; de la comp&eacute;tence en question, nous nous permettons de constater que c&rsquo;est la m&eacute;thode d&rsquo;autonarration qui se pr&ecirc;te le mieux pour l&rsquo;examiner. En effet, la m&eacute;thode en question permet d&rsquo;analyser les repr&eacute;sentations de l&rsquo;individu relatives &agrave; un ph&eacute;nom&egrave;ne qui sont d&rsquo;habitude subjectives et &ndash; par voie de cons&eacute;quence &ndash; complexes. Les traits caract&eacute;ristiques de l&rsquo;autonarration sont les suivants&nbsp;(Trzebiński, 2002&nbsp;: 36)&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- la personne examin&eacute;e parle d&rsquo;elle-m&ecirc;me et &ndash; par cons&eacute;quent &ndash; elle devient le protagoniste de son propre r&eacute;cit&nbsp;;</p> <p>- les sujets de l&rsquo;autonarration r&eacute;sultent des exp&eacute;riences v&eacute;cues par l&rsquo;individu (faits de vie, ambitions, r&eacute;ussites)&nbsp;;</p> <p>- gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;autonarration, l&rsquo;individu analyse ses actions et les intentions qui les ont conditionn&eacute;es.&nbsp;</p> <p>L&rsquo;analyse des recherches sur la comp&eacute;tence en question que nous avons effectu&eacute;e (Szymankiewicz et Kucharczyk, 2019) nous a permis de prouver que &ndash; dans la majorit&eacute; des cas &ndash; les investigations portent sur les repr&eacute;sentations des &eacute;l&egrave;ves relatives au plurilinguisme, sur l&rsquo;identit&eacute; des apprenants en tant que personnes plurilingues ou encore sur leur conscience m&eacute;talinguistique et m&eacute;tacommunicationnelle. Cependant rares sont les recherches qui examineraient l&rsquo;&eacute;laboration de strat&eacute;gies de communication/d&rsquo;apprentissage bas&eacute;es sur les ressources langagi&egrave;res de l&rsquo;apprenant, l&rsquo;attitude envers la pluralit&eacute; linguistique dans le contexte de l&rsquo;apprentissage scolaire des langues ou encore la place des &eacute;motions engendr&eacute;es par l&rsquo;individu lors de la situation de communication pendant laquelle il puise dans les ressources de son r&eacute;pertoire langagier. Il nous semble int&eacute;ressant de nous pencher sur ces questions, notamment dans le contexte de l&rsquo;enseignement/apprentissage des langues tertiaires. Pour ce faire, nous proposons un mod&egrave;le didactique qui pourrait rendre le processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues tertiaires plus efficaces.</p> <h2 id="2++Vers+une+nouvelle+approche+en+classe+de+langue+++le+mod+le+SMART" name="2++Vers+une+nouvelle+approche+en+classe+de+langue+++le+mod+le+SMART">2. Vers une nouvelle approche en classe de langue &ndash; le mod&egrave;le SMART</h2> <p>Pr&eacute;parer les &eacute;l&egrave;ves &agrave; puiser consciemment dans les ressources de leur r&eacute;pertoire langagier &ndash; soit lors de la communication exolingue soit lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue &ndash; n&eacute;cessite l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un mod&egrave;le didactique qui prendrait, entre autres, des r&eacute;f&eacute;rences contextuelles du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage.&nbsp;Comme &ndash; pour le moment &ndash; de tels mod&egrave;les sont presque inexistants, nous en avons construit un qui &ndash; &agrave; nos yeux &ndash; peut s&rsquo;av&eacute;rer utile, surtout en classe de langue tertiaire. Au centre du mod&egrave;le propos&eacute; se trouve la capacit&eacute; &agrave; effectuer un transfert interlinguistique positif. Cela demande &ndash; de la part de l&rsquo;apprenant &ndash; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un &eacute;ventail de strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage/de communication bas&eacute;es sur les ressources de son r&eacute;pertoire plurilingue. Pour ce faire, l&rsquo;apprenant devrait adopter une posture r&eacute;flexive lors de l&rsquo;apprentissage dans le but de mieux g&eacute;rer et de mieux contr&ocirc;ler les &eacute;motions qui l&rsquo;accompagnent.</p> <h3 id="2+1+Strat+gies" name="2+1+Strat+gies">2.1 Strat&eacute;gies</h3> <p>La notion de strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage/de communication s&rsquo;est d&eacute;j&agrave; bel et bien ancr&eacute;e dans la pens&eacute;e didactique. Dans la litt&eacute;rature de la mati&egrave;re, les chercheurs se r&eacute;f&egrave;rent souvent &agrave; la typologie de strat&eacute;gies propos&eacute;e par J. Rubin (1989), celle de J.M. O&rsquo;Malley et A.U. Chamot (1990)<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>ou celle &ndash; nous dirions la plus classique &ndash; de R. Oxford (1990)<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>. Cependant, il nous semble important de souligner que les strat&eacute;gies bas&eacute;es sur les ressources du r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;apprenant ne sont gu&egrave;re mentionn&eacute;es dans les classifications qui passent pour des classifications de r&eacute;f&eacute;rence dans le contexte de l&rsquo;enseignement/apprentissage des langues. Et pourtant, vu l&rsquo;apparition de l&rsquo;approche plurilingue qui accentue la n&eacute;cessit&eacute; de d&eacute;velopper la comp&eacute;tence plurilingue lors du parcours d&rsquo;apprentissage, il nous semble juste de proposer une typologie de strat&eacute;gies qui peuvent permettre aux apprenants d&rsquo;apprendre et d&rsquo;utiliser une nouvelle langue, en puisant dans le savoir et le savoir-faire acquis dans d&rsquo;autres langues (y compris leur langue maternelle). Cette classification englobe trois dimensions ins&eacute;parablement li&eacute;es &agrave; l&rsquo;acte d&rsquo;apprentissage&nbsp;: cognitive, m&eacute;tacognitive et socio-affective. Nous pr&eacute;sentons la typologie en question dans le tableau plus bas&nbsp;:&nbsp;</p> <p>Tableau&nbsp;3. Strat&eacute;gies r&eacute;sultant du r&eacute;pertoire plurilingue de l&rsquo;individu (Kucharczyk, 2018&nbsp;: 119-120)</p> <table border="1" cellspacing="0" class="Table" style="-webkit-text-size-adjust:auto; -webkit-text-stroke-width:0px; border-collapse:collapse; border:1pt solid windowtext; caret-color:#000000; font-family:-webkit-standard; font-style:normal; font-variant-caps:normal; font-weight:normal; letter-spacing:normal; orphans:auto; text-align:start; text-decoration:none; text-transform:none; white-space:normal; widows:auto; width:452.8pt; word-spacing:0px"> <tbody> <tr> <td> <p><b>domaine</b></p> </td> <td> <p><b>groupe de strat&eacute;gies</b></p> </td> <td> <p><b>exemples de strat&eacute;gies</b></p> </td> </tr> <tr> <td rowspan="2"> <p>cognitif&nbsp;</p> </td> <td> <p>syst&egrave;mes linguistiques&nbsp;</p> </td> <td> <p>Je compare la langue cible avec d&rsquo;autres langues que je connais pour trouver des &eacute;l&eacute;ments en communs.&nbsp;</p> <p>Je vois des emprunts et les mots internationaux (transparents) dans les langues que je connais et que j&rsquo;apprends.</p> <p>Je vois des r&eacute;gularit&eacute;s au niveau de la grammaire et du lexique entre les langues que je connais et celle(s) que je suis en train d&rsquo;apprendre.</p> <p>&hellip;&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>communication&nbsp;</p> </td> <td> <p>En apprenant &agrave; lire, &eacute;couter, parler, &eacute;crire dans la langue cible, je recours aux comp&eacute;tences acquises dans d&rsquo;autres langues que je connais.</p> <p>En &eacute;coutant un texte dans la langue cible, je fais attention aux &eacute;motions exprim&eacute;es par les interlocuteurs afin de trouver des ressemblances avec d&rsquo;autres langues que je connais.</p> <p>&hellip;</p> </td> </tr> <tr> <td rowspan="3"> <p>m&eacute;tacognitif&nbsp;</p> </td> <td> <p>planifier</p> </td> <td> <p>Je m&rsquo;explique les raisons pour lesquelles j&rsquo;ai pris la d&eacute;cision d&rsquo;apprendre une nouvelle langue.</p> <p>En me r&eacute;f&eacute;rant &agrave; mon exp&eacute;rience ant&eacute;rieure en tant qu&rsquo;apprenant en langue, je sais quels sont mes points forts et faibles.&nbsp;</p> <p>&hellip;&nbsp;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>contr&ocirc;ler</p> </td> <td> <p>Je r&eacute;fl&eacute;chis si les strat&eacute;gies que j&rsquo;ai activ&eacute;es lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;autres langues sont aussi applicables lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue.&nbsp;</p> <p>&hellip;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&eacute;valuer&nbsp;</p> </td> <td> <p>Je r&eacute;fl&eacute;chis &agrave; quel point la connaissance d&rsquo;autres langues m&rsquo;a aid&eacute; &agrave; apprendre une nouvelle langue.</p> <p>&hellip;.</p> </td> </tr> <tr> <td rowspan="2"> <p>socio-affectif&nbsp;</p> </td> <td> <p>&eacute;motions&nbsp;</p> </td> <td> <p>En me r&eacute;f&eacute;rant &agrave; mon exp&eacute;rience ant&eacute;rieure en tant qu&rsquo;apprenant en langue, je sais qu&rsquo;apprendre une langue est un processus long et difficile.</p> <p>&hellip;</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>relations interpersonnelles&nbsp;</p> </td> <td> <p>Je cherche des occasions pour communiquer dans la langue cible.</p> <p>En communiquant dans la langue cible, j&rsquo;utilise des mots transparents ou je demande &agrave; mon interlocuteur de les utiliser si j&rsquo;en ai besoin.</p> <p>&hellip;&nbsp;</p> </td> </tr> </tbody> </table> <h3 id="2+2+M+tacognition" name="2+2+M+tacognition">2.2 M&eacute;tacognition</h3> <p>Pour &eacute;laborer un &eacute;ventail des strat&eacute;gies mentionn&eacute;es dans la partie pr&eacute;c&eacute;dente de l&rsquo;article, l&rsquo;apprenant devrait savoir g&eacute;rer ses apprentissages en se r&eacute;f&eacute;rant &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience qu&rsquo;il poss&egrave;de d&eacute;j&agrave; en tant qu&rsquo;apprenant en langues. Il est question de la comp&eacute;tence dite savoir-apprendre ou, en d&rsquo;autres termes, la m&eacute;tacognition situ&eacute;e dans le contexte de l&rsquo;apprentissage des langues qui s&rsquo;appuie sur l&rsquo;exp&eacute;rience ant&eacute;rieure de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve. Dans le contexte de l&rsquo;approche plurilingue, la m&eacute;tacognition peut &ecirc;tre analys&eacute;e dans deux perspectives&nbsp;: la r&eacute;solution des probl&egrave;mes d&rsquo;ordre linguistique (apprentissage des syst&egrave;mes linguistiques ou d&eacute;veloppement des habilet&eacute;s linguistiques) ou la gestion de ses apprentissages dans leur dimension extralangagi&egrave;re. En classe de langue bas&eacute;e sur les ressources langagi&egrave;res de l&rsquo;apprenant, il serait recommand&eacute; d&rsquo;amener les &eacute;l&egrave;ves &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir sur les &eacute;l&eacute;ments suivants&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- gestion de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue</p> <p><i>Est-ce que je sais pourquoi j&rsquo;apprends une nouvelle langue&nbsp;? Est-ce que je sais quel niveau je veux atteindre&nbsp;? Est-ce que je sais quelles techniques d&rsquo;apprentissage de langues sont efficaces pour moi&nbsp;? Est-ce que je vais les utiliser lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue&nbsp;? Est-ce que les objectifs que je me suis fix&eacute; sont r&eacute;alisables&nbsp;? &hellip;&nbsp;</i></p> <p>- recours aux outils, construits auparavant, facilitant l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue</p> <p><i>Est-ce que je dispose, suite &agrave; l&rsquo;apprentissage ant&eacute;rieur des langues, des notions qui d&eacute;crivent le fonctionnement de la langue et de la communication&nbsp;? En apprenant une nouvelle langue, est-ce que je le compare aux langues que je connais d&eacute;j&agrave;&nbsp;? Est-ce que, en me r&eacute;f&eacute;rant &agrave; ma connaissance d&rsquo;autres langues, je sais formuler des hypoth&egrave;ses d&eacute;crivant le fonctionnement de la nouvelle langue&nbsp;? &hellip;&nbsp;&nbsp;</i></p> <p>- conscience du r&ocirc;le des facteurs individuels dans l&rsquo;apprentissage de langues</p> <p><i>Est-ce que je suis conscient de mes styles cognitifs dans le contexte de l&rsquo;apprentissage des langues&nbsp;? Est-ce que ce savoir me sera utile lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue&nbsp;? Est-ce que mes convictions ont un impact sur la fa&ccedil;on dont j&rsquo;apprends des langues&nbsp;? Quel sera leur impact sur l&rsquo;apprentissage de la nouvelle langue&nbsp;? &hellip;&nbsp;</i></p> <h3 id="2+3+Affectivit+" name="2+3+Affectivit+">2.3 Affectivit&eacute;</h3> <p>G&eacute;rer ses apprentissages en se r&eacute;f&eacute;rant &agrave; ses exp&eacute;riences ant&eacute;rieures en tant qu&rsquo;apprenant en langues exige &eacute;galement la prise en compte de la gestion des &eacute;motions qui les accompagnent, car elles ont un impact direct sur la motivation de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve. Par motivation, nous entendons une force individuelle d&eacute;coulant de facteurs soit internes soit externes, qui conditionne les actions entreprises par l&rsquo;individu (au niveau de leur direction, d&eacute;clenchement, persistance ou intensit&eacute;) (Fenouillet, 2011&nbsp;: 141). Ainsi d&eacute;finie, la motivation est per&ccedil;ue comme un ph&eacute;nom&egrave;ne fortement individualis&eacute; et processuel (d&eacute;clenchement &ndash; action &ndash; r&eacute;sultat). Dans le contexte du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage d&rsquo;une langue bas&eacute; sur le recours aux ressources du r&eacute;pertoire plurilingue de l&rsquo;apprenant, force est de constater que la motivation pour apprendre une nouvelle langue est strictement li&eacute;e au contexte socio-&eacute;ducatif de l&rsquo;apprenant. Par le contexte en question, nous entendons avant tout le statut de la langue, non seulement dans le pays de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve mais aussi dans le syst&egrave;me scolaire dans lequel se d&eacute;roule le processus d&rsquo;apprentissage.&nbsp;&Agrave; cela s&rsquo;ajoutent encore les repr&eacute;sentations de la langue cible aupr&egrave;s des &eacute;l&egrave;ves, qui sont li&eacute;es &agrave; la distance typologique et psychotypologique entre les langues qui font partie du r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;individu et la langue cible. La question de la motivation sera discut&eacute;e dans la section suivante du pr&eacute;sent article.&nbsp;&nbsp;&nbsp;</p> <h3 id="2+4+R+flexivit+" name="2+4+R+flexivit+">2.4 R&eacute;flexivit&eacute;</h3> <p>En proposant un mod&egrave;le d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues bas&eacute; sur les ressources langagi&egrave;res de l&rsquo;apprenant, il nous semble essentiel d&rsquo;y int&eacute;grer aussi la r&eacute;flexivit&eacute;. En effet, c&rsquo;est la r&eacute;flexivit&eacute; qui permet &agrave; l&rsquo;individu de g&eacute;rer l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue &eacute;trang&egrave;re, de m&ecirc;me que les &eacute;motions qui l&rsquo;accompagnent, ce qui a un impact sur l&rsquo;&eacute;laboration des strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage/communication qui exploitent les composantes du r&eacute;pertoire plurilingue de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve. Dans le contexte de l&rsquo;approche plurilingue, il est avant tout question d&rsquo;encourager les &eacute;l&egrave;ves &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir sur le fonctionnement de la langue et de la communication, de m&ecirc;me que sur l&rsquo;acte d&rsquo;apprendre. La r&eacute;flexion en question se fait par le biais de l&rsquo;introspection sur son v&eacute;cu en tant qu&rsquo;apprenant en langues. Il serait donc juste de pr&eacute;voir des d&eacute;marches didactiques qui aideraient les &eacute;l&egrave;ves &agrave;&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- &ecirc;tre plus conscients de la pluralit&eacute; linguistique qui les entoure&nbsp;;</p> <p>- analyser la langue et la communication d&rsquo;une fa&ccedil;on r&eacute;flexive&nbsp;;</p> <p>- &ecirc;tre critique envers les ph&eacute;nom&egrave;nes linguistiques&nbsp;;</p> <p>- se poser des questions sur le fonctionnement de la langue et de la communication&nbsp;;</p> <p>- percevoir la langue d&rsquo;une fa&ccedil;on plus r&eacute;fl&eacute;chie et moins normative&nbsp;;</p> <p>- devenir plus flexible lors de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue.&nbsp;&nbsp;</p> <h3 id="2+5+Transfert+++" name="2+5+Transfert+++">2.5 Transfert&nbsp;&nbsp;&nbsp;</h3> <p>Comme nous l&rsquo;avons d&eacute;j&agrave; signal&eacute;, au centre du mod&egrave;le propos&eacute; se trouve la capacit&eacute; &agrave; effectuer un transfert interlinguistique propos&eacute;. La notion de transfert n&rsquo;est pas nouvelle dans le contexte de l&rsquo;enseignement/apprentissage des langues. En effet, il est question d&rsquo;une activit&eacute; intellectuelle qui permet &agrave; l&rsquo;individu de mieux planifier ses apprentissages pour acqu&eacute;rir de nouveaux savoirs et savoir-faire (Arenilla <i>et al.</i>, 2007&nbsp;: 315-316). Cependant, pendant de longues ann&eacute;es, la notion de transfert dans le contexte du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues a eu des connotations p&eacute;joratives. En effet, les chercheurs en la mati&egrave;re &eacute;taient d&rsquo;avis que les interf&eacute;rences entre la langue maternelle de l&rsquo;apprenant et la langue cible &eacute;taient sources des calques langagiers qui &eacute;taient cens&eacute;es bloquer l&rsquo;apprentissage de la langue cible. N&eacute;anmoins, accentuer le r&ocirc;le du r&eacute;pertoire langagier lors de l&rsquo;apprentissage de nouvelles langues a significativement chang&eacute; la perception de la notion de transfert. Depuis, on parle du transfert interlinguistique positif qui peut rendre l&rsquo;enseignement/apprentissage des langues plus efficace &agrave; condition qu&rsquo;il soit&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- conscient, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il r&eacute;sulte de la r&eacute;flexion de l&rsquo;apprenant sur le fonctionnement de la langue et de la communication (Widła, 2011&nbsp;: 55)&nbsp;;</p> <p>- justifi&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire que l&rsquo;apprenant &ndash; en transf&eacute;rant ses savoirs et savoir-faire linguistiques &ndash; prenne en consid&eacute;ration non seulement la forme linguistique du message, mais aussi le contexte dans lequel il est transmis (Stolarczyk-Gembiak, 2015&nbsp;: 471).</p> <p>Les d&eacute;marches didactiques relatives au transfert interlinguistique positif peuvent concerner les aspects suivants&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- les syst&egrave;mes langagiers (grammaire, lexique, orthographe, etc.)</p> <p>- la communication (activit&eacute; de r&eacute;ception, production, interaction et m&eacute;diation)</p> <p>- la r&eacute;solution des t&acirc;ches qui demandent, de la part de l&rsquo;apprenant, le recours aux savoirs et savoir-faire langagiers et extralangagiers.</p> <p>Le mod&egrave;le que nous avons &eacute;labor&eacute; porte le nom de SMART &ndash; acronyme des noms de ses composantes&nbsp;: strat&eacute;gies, m&eacute;tacognition, affectivit&eacute;, r&eacute;flexivit&eacute; et transfert. C&rsquo;est un mod&egrave;le fortement individualis&eacute; car le degr&eacute; de d&eacute;veloppement de chacune de ses composantes varie d&rsquo;un individu &agrave; l&rsquo;autre en fonction de son exp&eacute;rience en tant qu&rsquo;apprenant en langue. La relation entre les composantes du pr&eacute;sent mod&egrave;le est pr&eacute;sent&eacute;e ci-dessous&nbsp;:</p> <p>&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><img height="412" src="https://www.numerev.com/img/ck_1_6_Kucharczyk.jpg" width="555" /></p> <p style="text-align: center;">Figure&nbsp;1. Le mod&egrave;le SMART (Kucharczyk, 2018 : 224)</p> <h2 id="3++Le+r+le+des+facteurs+affectifs+dans+le+d+veloppement+de+la+comp+tence+plurilingue" name="3++Le+r+le+des+facteurs+affectifs+dans+le+d+veloppement+de+la+comp+tence+plurilingue">3. Le r&ocirc;le des facteurs affectifs dans le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence plurilingue</h2> <p>Il n&rsquo;est pas &eacute;tonnant de constater que les &eacute;motions accompagnent toujours l&rsquo;acquisition de nouveaux savoirs et savoir-faire. Cet aspect est extr&ecirc;mement important dans le contexte de l&rsquo;enseignement/apprentissage des langues, notamment au moment o&ugrave; les apprenants commencent l&rsquo;apprentissage (Kucharczyk, 2018&nbsp;: 137). En effet, c&rsquo;est &agrave; ce moment-l&agrave; que l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve peut vivre des &eacute;motions n&eacute;gatives venant du fait qu&rsquo;il est confront&eacute; &agrave; une langue qu&rsquo;il ne conna&icirc;t pas. Il s&rsquo;ensuit alors que puiser dans les ressources de son r&eacute;pertoire langagier peut y rem&eacute;dier. Cependant, pour ce faire, il est important de prendre en consid&eacute;ration tous les facteurs pouvant influencer la motivation pour l&rsquo;apprentissage des langues. Du point de vue du pr&eacute;sent article, les &eacute;l&eacute;ments suivants peuvent influencer la motivation de l&rsquo;apprenant&nbsp;(Kucharczyk, 2016 : 202 &ndash; 204) :</p> <p>- le statut de la langue cible dans le pays o&ugrave; elle est enseign&eacute;e/apprise&nbsp;</p> <p>En analysant les facteurs qui ont un impact sur la motivation des apprenants envers la langue cible, il faut s&rsquo;interroger sur son statut dans le pays o&ugrave; se d&eacute;roule le parcours scolaire de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve. Il faut prendre en consid&eacute;ration le fait que c&rsquo;est soit la langue officielle du pays, soit une langue r&eacute;gionale ou une langue minoritaire. Si la langue cible est une des mati&egrave;res scolaires, la question de son statut est encore plus complexe&nbsp;: est-elle une langue vivante ou une langue morte&nbsp;? S&rsquo;il est question d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re vivante, les questions &agrave; poser sont encore plus multiples&nbsp;: est-elle une mati&egrave;re scolaire obligatoire ou facultative&nbsp;? Est-elle la premi&egrave;re/deuxi&egrave;me/troisi&egrave;me langue &eacute;trang&egrave;re pour l&rsquo;apprenant&nbsp;? Est-ce la langue choisie par les apprenants en tant qu&rsquo;un des sujets des examens externes&nbsp;?</p> <p>- la distance typologique entre les langues faisant partie du r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;apprenant et la langue cible</p> <p>Par distance typologique, nous entendons les ressemblances formelles entre les langues ou les familles de langues. On suppose que plus les langues sont g&eacute;n&eacute;tiquement proches, plus il y a d&rsquo;influences mutuelles. Ces influences peuvent &ecirc;tre soit positives soit n&eacute;gatives&nbsp;<a name="__DdeLink__891_611763331">(Chłopek, 2011&nbsp;:&nbsp;155)</a>.</p> <p>- l&rsquo;attitude de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve envers la langue cible et la culture qu&rsquo;elle v&eacute;hicule&nbsp;</p> <p>L&rsquo;attitude des apprenants envers la langue et la culture que celle-ci v&eacute;hicule marque &ndash; d&rsquo;une fa&ccedil;on significative &ndash; la motivation pour l&rsquo;apprentissage. Il faut souligner que les repr&eacute;sentations des &eacute;l&egrave;ves relatives &agrave; la langue et la culture cibles r&eacute;sultent soit des exp&eacute;riences personnelles des apprenants, soit de l&rsquo;image de la langue et de la culture transmise par leur environnement imm&eacute;diat.</p> <p>- la distance psychotypologique entre les langues faisant partie du r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;apprenant et la langue cible</p> <p>La distance psychologique est d&eacute;finie en tant que diff&eacute;rence entre le degr&eacute; formel des ressemblances interlinguistiques et leur perception subjective par l&rsquo;apprenant (Chłopek, 2011&nbsp;:&nbsp;156). En d&rsquo;autres termes, plus l&rsquo;apprenant per&ccedil;oit les langues faisant partie de son r&eacute;pertoire langagier et la langue cible comme proches, plus il y retrouvera des ressemblances.&nbsp;</p> <p>- l&rsquo;organisation du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage de la langue cible&nbsp;</p> <p>Par l&rsquo;organisation du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues, nous entendons les d&eacute;cisions prises au niveau national qui concernent les aspects suivants&nbsp;: nombre de langues &eacute;trang&egrave;res pr&eacute;sentes dans le parcours scolaire, nombre de cours par semaine, etc.</p> <p>Il r&eacute;sulte de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que les facteurs qui ont un impact sur la motivation des apprenants pour l&rsquo;apprentissage de la langue cible sont nombreux. Dans la suite du pr&eacute;sent article, nous pr&eacute;senterons les r&eacute;sultats d&rsquo;une &eacute;tude empirique que nous avons men&eacute;e aupr&egrave;s de coll&eacute;giens polonais apprenant le FLE en tant que deuxi&egrave;me langue &eacute;trang&egrave;re (l&rsquo;anglais &eacute;tant la premi&egrave;re langue &eacute;trang&egrave;re). L&rsquo;objectif de l&rsquo;&eacute;tude que nous pr&eacute;sentons plus bas &eacute;tait de diagnostiquer &ndash; entre autres &ndash; quelle place occupait le fran&ccedil;ais dans leur quotidien et quelles &eacute;taient les attitudes des &eacute;l&egrave;ves envers cette langue, pour pouvoir pr&eacute;voir leur impact sur la motivation des apprenants et adapter les d&eacute;marches didactiques en fonction de leurs besoins. Nous avons d&eacute;j&agrave; constat&eacute; que la comp&eacute;tence plurilingue est une comp&eacute;tence fortement individualis&eacute;e dont le d&eacute;veloppement est conditionn&eacute;, entre autres, par des attitudes des &eacute;l&egrave;ves envers les langues apprises. Leurs attitudes r&eacute;sultent avant tout du statut de la langue dans l&rsquo;environnement de l&rsquo;apprenant, de m&ecirc;me que des distances&nbsp;: typologique et psychotypologique entre la langue cible et les langues entrant dans le r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;apprenant. Pour cette raison, nous partons du principe que &ndash; afin d&rsquo;adapter le mod&egrave;le SMART aux besoins du groupe-classe &ndash; il est crucial d&rsquo;examiner le contexte dans lequel le fran&ccedil;ais est enseign&eacute; et appris.&nbsp;</p> <h2>4. L&rsquo;&eacute;tude empirique</h2> <p>Les r&eacute;sultats que nous pr&eacute;sentons dans la pr&eacute;sente partie de l&rsquo;article viennent de notre projet de recherche men&eacute;e aupr&egrave;s d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves polonophones (N=76), &acirc;g&eacute;s de 15 &agrave; 16 ans qui apprenaient le fran&ccedil;ais en tant que deuxi&egrave;me langue &eacute;trang&egrave;re lors de leur parcours scolaire obligatoire. L&rsquo;objectif de la recherche &eacute;tait de proposer aux &eacute;l&egrave;ves un entra&icirc;nement strat&eacute;gique qui leur permettrait de d&eacute;velopper toutes les composantes du mod&egrave;le SMART d&eacute;crit plus haut afin de les amener &ndash; lors de l&rsquo;apprentissage du FLE &ndash; &agrave; un transfert interlinguistique positif qui influencerait positivement et &ndash; par voie de cons&eacute;quence &ndash;&nbsp;acc&eacute;l&eacute;reraitl&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais.&nbsp;</p> <p>La recherche a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e en Pologne, pays dont la sp&eacute;cificit&eacute; linguistique influence significativement les r&eacute;sultats obtenus. En effet, la Pologne peut &ecirc;tre d&eacute;finie comme pays monolingue pour les raisons suivantes (Wojciechowska, 2010&nbsp;: 67, Kucharczyk, 2016&nbsp;: 250)&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- il n&rsquo;y a qu&rsquo;une seule langue officielle en Pologne (le polonais en l&rsquo;occurrence)&nbsp;: toutes les institutions publiques fonctionnent dans cette langue, c&rsquo;est aussi la langue de scolarisation&nbsp;;</p> <p>- presque tous les habitants de la Pologne (environ 95&nbsp;%) s&rsquo;identifient en tant que Polonais&nbsp;;</p> <p>- presque tous les habitants du pays consid&egrave;rent le polonais comme leur langue maternelle (environ 98&nbsp;%) et l&rsquo;utilisent r&eacute;guli&egrave;rement dans leur quotidien (environ 99&nbsp;%)&nbsp;;</p> <p>- il existe une seule langue r&eacute;gionale en Pologne &ndash; le kachoube&nbsp;;</p> <p>- le taux d&rsquo;immigr&eacute;s en Pologne reste relativement peu &eacute;lev&eacute;.</p> <p>Il r&eacute;sulte de ce qui pr&eacute;c&egrave;de que le contact avec les langues &eacute;trang&egrave;res se fait avant tout lors des voyages &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger ou lors du parcours scolaire obligatoire. En effet, lors de l&rsquo;apprentissage &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, l&rsquo;apprenant peut apprendre 2 ou 3 langues &eacute;trang&egrave;res diff&eacute;rentes. Dans la majorit&eacute; des cas, c&rsquo;est l&rsquo;anglais qui est la premi&egrave;re langue &eacute;trang&egrave;re choisie par les &eacute;l&egrave;ves, ce qui n&rsquo;est pas &eacute;tonnant vu le statut de&nbsp;lingua franca&nbsp;dont l&rsquo;anglais jouit &agrave; l&rsquo;heure actuelle. Viennent ensuite l&rsquo;allemand, l&rsquo;espagnol, le fran&ccedil;ais, le russe et l&rsquo;italien. Il faut souligner que les apprenants en FLE sont de moins en moins nombreux, ce qui est souvent expliqu&eacute; par le caract&egrave;re difficile de la langue en question. Il nous a donc sembl&eacute; int&eacute;ressant d&rsquo;examiner &ndash; entre autres &ndash; le contact que les apprenants ont avec le fran&ccedil;ais dans leur quotidien, quelles sont leurs repr&eacute;sentations relatives &agrave; l&rsquo;utilit&eacute; de la connaissance du fran&ccedil;ais, de m&ecirc;me que les motifs qui les ont pouss&eacute;s &agrave; d&eacute;cider d&rsquo;apprendre cette langue &agrave; l&rsquo;&eacute;cole. Tout cela devrait nous aider &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir sur les d&eacute;marches didactiques &agrave; entreprendre pour travailler les composantes du mod&egrave;le SMART, ce qui &ndash; &agrave; nos yeux &ndash; pourrait augmenter la motivation des apprenants pour l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais. Ainsi, nous nous sommes pos&eacute; les questions suivantes&nbsp;:&nbsp;</p> <p>- Quelles sont les langues utilis&eacute;es par la famille des &eacute;l&egrave;ves&nbsp;?&nbsp;</p> <p>- Quelles sont les langues pratiqu&eacute;es dans le foyer des apprenants&nbsp;?&nbsp;</p> <p>- &Agrave; quel point les &eacute;l&egrave;ves sont-ils expos&eacute;s &agrave; la langue fran&ccedil;aise en dehors de l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;?&nbsp;</p> <p>- &Agrave; quel point les &eacute;l&egrave;ves pratiquent-ils la langue fran&ccedil;aise en dehors de l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;?</p> <p>- Comment per&ccedil;oivent-ils l&rsquo;utilit&eacute; de la langue fran&ccedil;aise par rapport &agrave; l&rsquo;utilit&eacute; de l&rsquo;anglais&nbsp;?&nbsp;</p> <p>- Pourquoi ont-ils choisi le fran&ccedil;ais en tant que mati&egrave;re obligatoire &agrave; l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;?</p> <p>Les r&eacute;ponses aux questions &eacute;num&eacute;r&eacute;es ci-dessus sont possibles gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;analyse des questionnaires de l&rsquo;enqu&ecirc;te, remplis par les &eacute;l&egrave;ves lors du projet de la recherche.&nbsp;</p> <h3>4.1 Les langues dans l&rsquo;environnement imm&eacute;diat des apprenants</h3> <p>Dans le tableau ci-dessous, nous pr&eacute;sentons les donn&eacute;es relatives aux langues utilis&eacute;es par les familles des &eacute;l&egrave;ves enqu&ecirc;t&eacute;s&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;4. Les langues utilis&eacute;es par les familles des &eacute;l&egrave;ves (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>langue</p> </td> <td> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>polonais</p> </td> <td> <p>99</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>allemand</p> </td> <td> <p>9</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>sil&eacute;sien</p> </td> <td> <p>1</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>kachoube</p> </td> <td> <p>1</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>bi&eacute;lorusse</p> </td> <td> <p>3</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>anglais</p> </td> <td> <p>50</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>ukrainien</p> </td> <td> <p>3</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>romani</p> </td> <td> <p>0</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>russe</p> </td> <td> <p>20</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>fran&ccedil;ais</p> </td> <td> <p>18</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>autre</p> </td> <td> <p>8</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <p>L&rsquo;analyse des r&eacute;ponses fournies par les apprenants enqu&ecirc;t&eacute;s n&rsquo;est pas &eacute;tonnante&nbsp;: c&rsquo;est la langue polonaise qui est le plus souvent utilis&eacute;e par les familles des &eacute;l&egrave;ves. N&eacute;anmoins, la moiti&eacute; des interrog&eacute;s d&eacute;clarent aussi la pr&eacute;sence de la langue anglaise.&nbsp;</p> <p>Quant &agrave; la langue de communication, les donn&eacute;es recueillies pr&eacute;sente le tableau ci-dessous&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;5. Les langues utilis&eacute;es dans le foyer des &eacute;l&egrave;ves (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>langue</p> </td> <td> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>polonais</p> </td> <td> <p>75</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>allemand</p> </td> <td> <p>1</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>sil&eacute;sien</p> </td> <td> <p>1</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>kachoube</p> </td> <td> <p>0</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>bi&eacute;lorusse</p> </td> <td> <p>0</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>anglais</p> </td> <td> <p>11</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>ukrainien</p> </td> <td> <p>0</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>romani</p> </td> <td> <p>2</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>russe</p> </td> <td> <p>4</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>fran&ccedil;ais</p> </td> <td> <p>2</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>autre</p> </td> <td> <p>3</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <p>Les r&eacute;ponses des &eacute;l&egrave;ves semblent confirmer celles de la question pr&eacute;c&eacute;dente&nbsp;: une grande partie des &eacute;l&egrave;ves utilise le polonais en communiquant avec leurs proches, ce qui r&eacute;sulte probablement du caract&egrave;re monolingue de la Pologne. Il faut quand m&ecirc;me remarquer que la moiti&eacute; des interrog&eacute;s utilisent aussi l&rsquo;anglais lors de la communication au sein de la famille, ce qui veut dire que les &eacute;l&egrave;ves interrog&eacute;s sont de temps en temps expos&eacute;s &agrave; une autre langue que leur langue maternelle.&nbsp;&nbsp;</p> <h3>4.2 Le contact avec le fran&ccedil;ais en dehors de l&rsquo;&eacute;cole</h3> <p>Une des questions de l&rsquo;enqu&ecirc;te portait sur l&rsquo;exposition des &eacute;l&egrave;ves au fran&ccedil;ais lors des activit&eacute;s extrascolaires. Le tableau ci-dessous pr&eacute;sente les r&eacute;ponses des &eacute;tudiants&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;6. L&rsquo;exposition au fran&ccedil;ais en dehors de l&rsquo;&eacute;cole (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td colspan="2"> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p>oui</p> </td> <td> <p>non</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>amis &eacute;crivant en fran&ccedil;ais</p> </td> <td> <p>17</p> </td> <td> <p>83</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>famille habitant un pays francophone</p> </td> <td> <p>25</p> </td> <td> <p>75</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>amis habitant un pays francophone</p> </td> <td> <p>30</p> </td> <td> <p>70</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>touristes francophones</p> </td> <td> <p>13</p> </td> <td> <p>87</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>francophones du quartier</p> </td> <td> <p>16</p> </td> <td> <p>84</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>communication sur Internet</p> </td> <td> <p>18</p> </td> <td> <p>82</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>gens rencontr&eacute;s pendant les vacances</p> </td> <td> <p>47</p> </td> <td> <p>53</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <p>Les donn&eacute;es recueillies montrent que le contact avec le fran&ccedil;ais en dehors de la salle de classe est rare. Pendant les vacances, 47&nbsp;% des apprenants rencontrent des gens parlant fran&ccedil;ais. 30&nbsp;% des interrog&eacute;s sont en contact avec des amis habitant un pays francophone. Seulement 25&nbsp;% des personnes interrog&eacute;es ont des familles habitant un pays francophone. D&rsquo;autres situations o&ugrave; les &eacute;l&egrave;ves peuvent &ecirc;tre expos&eacute;s &agrave; la langue fran&ccedil;aise sont rares (touristes francophones ou francophones du quartier, communication par Internet). Il n&rsquo;est pas donc &eacute;tonnant de constater que les &eacute;l&egrave;ves utilisent rarement le fran&ccedil;ais en dehors de l&rsquo;&eacute;cole, ce qui peut avoir une influence n&eacute;gative sur leur motivation pour pers&eacute;v&eacute;rer dans l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais. Le tableau ci-dessous pr&eacute;sente les donn&eacute;es relatives &agrave; l&rsquo;utilisation du fran&ccedil;ais en dehors de l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;7. La pratique du fran&ccedil;ais en dehors de l&rsquo;&eacute;cole (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td colspan="5"> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p>rarement</p> </td> <td> <p>quelques fois par an</p> </td> <td> <p>une fois par mois</p> </td> <td> <p>quelques fois par mois</p> </td> <td> <p>quelques fois par semaine</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&eacute;crire des mails, &hellip;</p> </td> <td> <p>70</p> </td> <td> <p>20</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>3</p> </td> <td> <p>0</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>parler avec la famille&nbsp;</p> </td> <td> <p>69</p> </td> <td> <p>23</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>3</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>parler avec des amis&nbsp;</p> </td> <td> <p>60</p> </td> <td> <p>24</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>9</p> </td> <td> <p>1</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>parler avec les gens du quartier&nbsp;</p> </td> <td> <p>81</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>4</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>7</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>parler avec des touristes</p> </td> <td> <p>71</p> </td> <td> <p>24</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>6</p> </td> <td> <p>6</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>communiquer sur Internet</p> </td> <td> <p>79</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>9</p> </td> <td> <p>4</p> </td> <td> <p>4</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <h3>4.3 L&rsquo;utilit&eacute; du fran&ccedil;ais aux yeux des apprenants</h3> <p>En r&eacute;alisant notre projet de recherche, il nous a sembl&eacute; juste d&rsquo;examiner les repr&eacute;sentations des &eacute;l&egrave;ves relatives aux b&eacute;n&eacute;fices qu&rsquo;ils peuvent tirer de la connaissance du fran&ccedil;ais. Le tableau ci-dessous&nbsp;illustre les r&eacute;ponses des personnes enqu&ecirc;t&eacute;es&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;8. L&rsquo;utilit&eacute; du fran&ccedil;ais aux yeux des apprenants (N=76)</p> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td colspan="4"> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p>pas du tout utile</p> </td> <td> <p>pas tr&egrave;s utile</p> </td> <td> <p>assez utile</p> </td> <td> <p>tr&egrave;s utile</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>lors des voyages</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>16</p> </td> <td> <p>56</p> </td> <td> <p>26</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la vie priv&eacute;e</p> </td> <td> <p>21</p> </td> <td> <p>47</p> </td> <td> <p>20</p> </td> <td> <p>12</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans l&rsquo;apprentissage ult&eacute;rieur</p> </td> <td> <p>4</p> </td> <td> <p>19</p> </td> <td> <p>55</p> </td> <td> <p>23</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la vie professionnelle future</p> </td> <td> <p>3</p> </td> <td> <p>22</p> </td> <td> <p>36</p> </td> <td> <p>39</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la recherche du travail</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>13</p> </td> <td> <p>31</p> </td> <td> <p>51</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>lors des contacts avec des &eacute;trangers</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>44</p> </td> <td> <p>49</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour la satisfaction personnelle</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>26</p> </td> <td> <p>36</p> </td> <td> <p>32</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour utiliser l&rsquo;ordinateur</p> </td> <td> <p>33</p> </td> <td> <p>51</p> </td> <td> <p>12</p> </td> <td> <p>4</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour lire des livres&nbsp;</p> </td> <td> <p>27</p> </td> <td> <p>35</p> </td> <td> <p>30</p> </td> <td> <p>8</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour se divertir&nbsp;</p> </td> <td> <p>25</p> </td> <td> <p>41</p> </td> <td> <p>23</p> </td> <td> <p>11</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>Il s&rsquo;ensuit que les apprenants ont une image positive de la langue fran&ccedil;aise&nbsp;: elle leur semble utile dans la vie priv&eacute;e ou professionnelle (&eacute;tudes, travail). De plus, sa connaissance peut augmenter leur sentiment de satisfaction professionnelle. Cependant, ils ne la trouvent pas tr&egrave;s utile pour lire des livres, la presse, s&rsquo;amuser ou encore moins utile pour utiliser l&rsquo;ordinateur.&nbsp;</p> <p>Nous avons &eacute;galement demand&eacute; aux &eacute;l&egrave;ves d&rsquo;&eacute;valuer l&rsquo;utilit&eacute; de la connaissance de l&rsquo;anglais. Les donn&eacute;es recueillies &ndash; que nous pr&eacute;sentons plus bas &ndash; montrent clairement que la connaissance de l&rsquo;anglais l&rsquo;emporte sur la connaissance du fran&ccedil;ais, ce qui ne nous &eacute;tonne pas vu le caract&egrave;re universel de la langue anglaise.</p> <p>Tableau&nbsp;9. L&rsquo;utilit&eacute; de l&rsquo;anglais aux yeux des apprenants (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td colspan="4"> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p>pas du tout utile</p> </td> <td> <p>pas tr&egrave;s utile</p> </td> <td> <p>assez utile</p> </td> <td> <p>tr&egrave;s utile</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>lors des voyages</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>93</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la vie priv&eacute;e</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>11</p> </td> <td> <p>21</p> </td> <td> <p>63</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans l&rsquo;apprentissage ult&eacute;rieur</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>3</p> </td> <td> <p>5</p> </td> <td> <p>92</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la vie professionnelle future&nbsp;</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>4</p> </td> <td> <p>95</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>dans la recherche du travail</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>4</p> </td> <td> <p>96</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>lors des contacts avec des &eacute;trangers</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>8</p> </td> <td> <p>92</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour la satisfaction personnelle</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>3</p> </td> <td> <p>29</p> </td> <td> <p>68</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour utiliser l&rsquo;ordinateur</p> </td> <td> <p>0</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>19</p> </td> <td> <p>80</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour lire des livres&nbsp;</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>9</p> </td> <td> <p>21</p> </td> <td> <p>68</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>pour se divertir&nbsp;</p> </td> <td> <p>1</p> </td> <td> <p>7</p> </td> <td> <p>16</p> </td> <td> <p>76</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <h3>4.4 Les motifs pour apprendre le fran&ccedil;ais</h3> <p>On a aussi demand&eacute; aux &eacute;l&egrave;ves enqu&ecirc;t&eacute;s d&rsquo;indiquer les raisons pour lesquelles ils ont commenc&eacute; &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais. Le tableau ci-dessous montre leurs r&eacute;ponses&nbsp;:</p> <p>Tableau&nbsp;10. Les raisons pour apprendre le fran&ccedil;ais (N=76)</p> <div> <table border="1" cellspacing="0"> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p>%</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>apprentissage impos&eacute; par l&rsquo;&eacute;cole</p> </td> <td> <p>17</p> </td> </tr> <tr> <td> <p>choix volontaire de l&rsquo;apprenant</p> </td> <td> <p>83</p> </td> </tr> </tbody> </table> </div> <p>Les donn&eacute;es recueillies nous permettent de constater que &ndash; dans la majorit&eacute; des cas &ndash; &eacute;tudier le fran&ccedil;ais a &eacute;t&eacute; le choix personnel des &eacute;l&egrave;ves et non la d&eacute;cision des parents. Ce n&rsquo;&eacute;tait pas non plus la mati&egrave;re scolaire impos&eacute;e par l&rsquo;&eacute;cole. On peut donc supposer que les &eacute;l&egrave;ves interrog&eacute;s ont &eacute;t&eacute; bien motiv&eacute;s pour apprendre le fran&ccedil;ais, surtout au d&eacute;but de leur parcours scolaire.&nbsp;</p> <p>Les r&eacute;sultats pr&eacute;sent&eacute;s montrent que les &eacute;l&egrave;ves polonophones &ndash; qui sont rarement expos&eacute;s &agrave; la langue fran&ccedil;aise dans leur quotidien &ndash; ont des attitudes plut&ocirc;t positives envers cette langue, ce qui ouvre &ndash; &agrave; nos yeux &ndash; la porte &agrave; l&rsquo;enseigner dans la perspective propos&eacute;e dans notre mod&egrave;le SMART. Ces d&eacute;marches didactiques, qui supposent l&rsquo;exploitation des ressources du r&eacute;pertoire langagier de l&rsquo;apprenant, lui permettront non seulement d&rsquo;apprendre la langue plus efficacement, mais auront aussi un impact sur l&rsquo;aspect affectif du processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues qui est crucial en classe de langue, notamment la langue tertiaire.</p> <p>Pour conclure, force est de constater que la comp&eacute;tence plurilingue, bien analys&eacute;e par les chercheurs en la mati&egrave;re, n&eacute;cessite d&rsquo;&ecirc;tre op&eacute;rationnalis&eacute;e afin de devenir un soutien dans le processus d&rsquo;enseignement/apprentissage des langues, notamment des langues tertiaires. Pour cette raison, le travail selon le mod&egrave;le SMART, d&eacute;crit dans le pr&eacute;sent article et prenant en consid&eacute;ration le caract&egrave;re individualis&eacute; de la comp&eacute;tence en question, peut rendre ce processus plus efficace. N&eacute;anmoins, implanter le mod&egrave;le SMART dans ses d&eacute;marches didactiques demande une &eacute;tude bien approfondie du contexte dans lequel se d&eacute;roule l&rsquo;enseignement/apprentissage, en particulier l&rsquo;&eacute;tude des facteurs affectifs qui l&rsquo;accompagnent.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h2> <p>ARENILLA, Louis (dir.),&nbsp;<i>Dictionnaire de p&eacute;dagogie et de l&rsquo;&eacute;ducation</i>, Paris, Bordas.&nbsp;</p> <p><i>Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence</i>, Strasbourg, Conseil de l&rsquo;Europe, 2001.</p> <p><i>Cadre europ&eacute;en commun de r&eacute;f&eacute;rence. Volume compl&eacute;mentaire avec de nouveaux descripteurs</i>, Strasbourg, Conseil de l&rsquo;Europe, 2018.</p> <p>CHŁOPEK, Zofia,&nbsp;<i>Nabywanie język&oacute;w trzecich i kolejnych oraz wielojęzyczność. Aspekty psycholingwistyczne (i inne)</i>, Wrocław, Wydawnictwo Uniwersytetu Wrocławskiego, 2011.&nbsp;</p> <p>FENOUILLET, Fabien, &laquo;&nbsp;Les multiples facettes de la motivation&nbsp;&raquo; dans G&eacute;rard Toupiol (dir.), <i>M&eacute;moire, langages et apprentissage</i>, Paris, &Eacute;ditions RETZ, p. 133-144.</p> <p>KUCHARCZYK, Radosław, &laquo;&nbsp;Kontekst nauczania język&oacute;w obcych w Polsce &ndash; glottodydaktyczne implikacje dla drugich język&oacute;w obcych &raquo;,&nbsp;<i>Linguodidactica</i>, XX, 2016, p. 195-212.&nbsp;</p> <p>KUCHARCZYK, Radosław,&nbsp;<i>Nauczanie język&oacute;w obcych a dydaktyka wielojęzyczności (na przykładzie francuskiego jako drugiego języka obcego)</i>, Lublin, Wydawnictwo Werset, 2018.&nbsp;</p> <p>KUCHARCZYK, Radosław, SZYMANKIEWICZ, Krystyna, &laquo;&nbsp;L&rsquo;autonarration en tant que m&eacute;thode d&rsquo;investigation sur la comp&eacute;tence plurilingue &raquo;,&nbsp;<i>Studia Romanica Posnaniensia</i>, 46/2, 2019, p. 81-97.</p> <p>ROBERT, Jean-Pierre, ROSEN, &Eacute;velyne,&nbsp;<i>Dictionnaire pratique du CECR</i>, Paris, &Eacute;ditions Ophrys, 2010.</p> <p>STOLARCZYK-GEMBIAK, Anna, &laquo;&nbsp;Transfer językowy jako forma przygotowania do tłumaczenia konsekutywnego &raquo;,&nbsp;<i>Konińskie Studia Językowe,</i> n&deg;4 vol. 3, 2015, p. 467-482.&nbsp;</p> <p>TRZEBIŃSKI, Jerzy, &laquo;&nbsp;Narracyjne konstruowanie rzeczywistości&nbsp;&raquo; dans Jerzy Trzebiński (dir.),&nbsp;<i>Narracja jako spos&oacute;b rozumienia świata</i>, Gdańsk, Gdańskie Wydawnictwo Psychologiczne, 2002, p. 17-42.&nbsp;</p> <p>WIDŁA, Halina, &laquo;&nbsp;Skuteczność nauczania drugiego języka obcego &ndash; pr&oacute;ba zastosowania wynik&oacute;w badań w praktyce &raquo;, <i>Lingwistyka Stosowana</i>, n&deg;4, 2011, p. 53-67.</p> <p>WOJCIECHOWSKA, Bernadeta, &laquo;&nbsp;Wielojęzyczność&nbsp;w polskim kontekście edukacyjnym &raquo;,&nbsp;<i>Neofilolog</i>, 35, 2010, p. 63-74.&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div> <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left:16.95pt; margin-right:0cm; text-align:justify"><small><span style="font-family:-webkit-standard"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><a href="applewebdata://ECA72BE4-0DE6-454F-A6D4-EDE828EA09B0#_ftnref1" name="_ftn1" style="text-decoration:underline" title=""><span style="font-size:10pt">[1] </span></a>Par langue tertiaire, nous entendons une langue autre que la premi&egrave;re langue &eacute;trang&egrave;re enseign&eacute;e/apprise &agrave; l&rsquo;&eacute;cole.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-left:16.95pt; margin-right:0cm"><small><span style="font-family:-webkit-standard"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><a href="applewebdata://ECA72BE4-0DE6-454F-A6D4-EDE828EA09B0#_ftnref2" name="_ftn2" style="text-decoration:underline" title=""><span style="font-size:10pt">[2]</span></a> Les chercheurs distinguent les strat&eacute;gies suivantes : m&eacute;tacognitives, cognitives et socio-affectives.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="margin-left:16.95pt; margin-right:0cm; text-align:justify"><small><span style="font-family:-webkit-standard"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><a href="applewebdata://ECA72BE4-0DE6-454F-A6D4-EDE828EA09B0#_ftnref3" name="_ftn3" style="text-decoration:underline" title=""><span style="font-size:10pt">[3]</span></a> La chercheuse fait la diff&eacute;rence entre les strat&eacute;gies directes et indirectes. Les strat&eacute;gies directes englobent des strat&eacute;gies de rappel, des strat&eacute;gies cognitives et des strat&eacute;gies de compensation. Par contre, les strat&eacute;gies indirectes incluent des strat&eacute;gies m&eacute;tacognitives, affectives et sociales.&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></small></p> </div> </div> </div>