<h2>Résumé</h2>
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Dans cette contribution, nous évoquerons la question de l’utilité de l’apprentissage des langues dites étrangères d’abord d’un point de vue sociolinguistique, en nous appuyant, entre autres, sur le modèle gravitationnel proposé par L.-J. Calvet (1999), puis dans une optique centrée sur la question de la subjectivité et de l’objectivation tant des acteurs de cet apprentissage (apprenants, enseignants) comme de la langue elle-même.<br />
Pour ce faire, nous évoquerons en DLE le dogme du tout-communicationnel et l’instrumentalisation de la langue-culture, du fonctionnel, prôné dans le cadre de l’approche communicative et la perspective actionnelle centrée sur l’apprenant. La centration sur l’apprenant se fait comme « une sorte de glissement en direction du sujet qui apprend » (Holtzer, 1995). Ce « glissement » reflète une évolution sociétale et culturelle qui doit se lire sous le prisme du contexte social, politique, voire économique dans le cadre de la mondialisation et, dans nos sociétés de consommation, en fonction d’un clientélisme et d’un individualisme qui touchent à même le cœur de l’institution éducative.<br />
Aux Etats-Unis, l’approche actionnelle en DLE ne passe pas par les autorités mais plutôt par l’idéologique. Nous mettrons donc en évidence une série de points de convergence entre l’ACTFL et le CECR, tous deux fondés sur la même logique transactionnelle de l’APC, celle de l’apprentissage fonctionnel et reproductible de la communication centré sur un apprenant interchangeable parce que prévisible, celle de la langue comme bien à acquérir, à consommer, de la langue comme produit, celle du faire et de l’action, celle de l’immédiateté et de l’anonymat.</p>
<p>Cristián BAIDAL<br />
Université Montpellier 3</p>