<h2>Introduction</h2> <p>Dans un environnement universitaire peu propice &agrave; l&rsquo;enseignement-apprentissage d&rsquo;une langue autre que l&rsquo;anglais, la question du d&eacute;sir de langue n&rsquo;est pas accessoire mais capitale. A l&rsquo;Universit&eacute; Pr&eacute;fectorale d&rsquo;Osaka par exemple (ci-apr&egrave;s UPO), une universit&eacute; &laquo;&nbsp;scientifique&nbsp;&raquo;, c&#39;est autour de lui que se construit le discours d&rsquo;appel &agrave; s&rsquo;engager dans l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais, mis en sc&egrave;ne, tous les ans, au moment de l&rsquo;orientation. Ce jour-l&agrave;, les enseignants du groupe &laquo;&nbsp;langues grands d&eacute;butants&nbsp;&raquo; expliquent aux nouveaux &eacute;tudiants les principes des deux cursus offerts sur le campus (un ou deux cours par semaine) et pr&eacute;sentent &laquo;&nbsp;leur&nbsp;&raquo; langue, &agrave; savoir l&rsquo;allemand, le fran&ccedil;ais, le chinois ou le cor&eacute;en. A la fin de la journ&eacute;e, une partie des nouveaux &eacute;tudiants aura choisi de commencer &agrave; en apprendre une.</p> <p>En avril 2018, j&rsquo;ai d&eacute;velopp&eacute; mon propos autour de la sonorit&eacute; de la langue, de sa pr&eacute;sence dans leur quotidien, donc de sa proximit&eacute; inattendue avec eux<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>, sans oublier de donner quelques indications plus concr&egrave;tes sur le cursus ni de faire miroiter la possibilit&eacute; du &laquo;&nbsp;voyage en France&nbsp;&raquo; (Pungier, 2014)<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>. La strat&eacute;gie adopt&eacute;e doit &agrave; la fois &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience et &agrave; un questionnement sur le rapport des jeunes japonais &agrave; la langue fran&ccedil;aise au cours de leurs &eacute;tudes. Celui-ci fait l&rsquo;objet, au Japon, de recherches dans le champ de la didactique des langues et des cultures (ci-apr&egrave;s DLC) &agrave; partir de diff&eacute;rentes th&eacute;matiques comme&nbsp;:</p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">- les contextes d&rsquo;enseignement-apprentissage (Ishikawa, 2018&nbsp;; &hellip;)&nbsp;;</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">- la motivation (Matsui, 2007&nbsp;; Ishikawa, 2009&nbsp;; Ohki, 2009, 2012&nbsp;; Ohki <em>et alii</em>, 2009&nbsp;; Ohki et Hori, 2017&nbsp;; Mouton, 2015&nbsp;; Mogi, 2016&nbsp;; &hellip;)&nbsp;;</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">- les st&eacute;r&eacute;otypes, les repr&eacute;sentations (Himeta, 2008, 2009, 2012&nbsp;; Ishimaru 2012, 2015&nbsp;; Giunta 2017&nbsp;; &hellip;)&nbsp;;</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">- le d&eacute;sir (Pungier, 2007, 2018&nbsp;; &hellip;).</span></span></p> <p>La plupart de ces travaux gagneraient &agrave; &ecirc;tre rattach&eacute;s &agrave; d&rsquo;autres concernant sp&eacute;cifiquement le contexte japonais ou la soci&eacute;t&eacute; japonaise (Yatabe, 1994&nbsp;; Kozaka&iuml;, 1991) et relevant plus directement de la sociologie, de l&rsquo;anthropologie ou de la psychologie sociale. Toshiaki Kozaka&iuml;, par exemple, a mis en lumi&egrave;re le rapport ambigu des Japonais &agrave; l&rsquo;occidentalit&eacute;. Ses analyses l&rsquo;ont amen&eacute; &agrave; les penser comme des &laquo;&nbsp;blancs d&rsquo;honneur&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>. Cette &laquo;&nbsp;attirance&nbsp;&raquo; pour l&rsquo;occident se retrouve dans des &eacute;tudes sur la question de la motivation &agrave; participer &agrave; un s&eacute;jour de mobilit&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger (Takahashi, 2013&nbsp;; Pungier, 2014).</p> <p>Le d&eacute;sir d&rsquo;une langue na&icirc;trait au c&oelig;ur du sujet suivant le principe que &laquo;&nbsp;tout d&eacute;sir part de la personne&nbsp;&raquo; (Giordan, 2017&nbsp;: 99), ou bien d&rsquo;une relation (Castellotti, 2017) &agrave; un autre significatif, telle celle se nouant entre des apprenants et un enseignant en sa classe (Anderson, 1999, 2015). Par la suite, ses possibles transformations en savoirs de toutes sortes ou comp&eacute;tences langagi&egrave;res seraient tributaires d&rsquo;une dimension dialogique. La question est de savoir si dans le contexte japonais, et plus sp&eacute;cifiquement dans le cas du terrain que constitue l&rsquo;UPO, il est possible de circonscrire le d&eacute;sir de langue &agrave; une option individuelle. Des formes de d&eacute;sir collectif sont-elles possibles&nbsp;? Si oui, quelles articulations existe-t-il entre les deux&nbsp;? Comment, quand, pourquoi passe-t-on de l&rsquo;un &agrave; l&rsquo;autre&nbsp;?</p> <p>Ce questionnement guide l&rsquo;analyse, suivant une approche qualitative, des diff&eacute;rents discours d&rsquo;un corpus constitu&eacute; de trois s&eacute;ries de documents. La premi&egrave;re comprend les productions &eacute;crites et graphiques, en particulier celles de l&rsquo;ann&eacute;e 2018, recueillies aupr&egrave;s d&rsquo;&eacute;tudiants non sp&eacute;cialistes de l&rsquo;UPO ayant choisi le fran&ccedil;ais en entrant &agrave; l&rsquo;universit&eacute;. La deuxi&egrave;me est constitu&eacute;e de restitutions &eacute;crites autour d&rsquo;une exp&eacute;rience de mobilit&eacute; encadr&eacute;e courte en France (stage de langue et de culture de deux &agrave; trois semaines &agrave; Cergy ou &agrave; Tours) produites sur prescription enseignante. Dans ces deux s&eacute;ries, on recherche, d&rsquo;une part, des traces de l&rsquo;expression d&rsquo;un d&eacute;sir, que celles-ci concernent la langue ou non, et on examine, d&rsquo;autre part, le degr&eacute; de coh&eacute;rence entre elles d&rsquo;un point de vue diachronique (prise en compte de la totalit&eacute; de l&rsquo;exp&eacute;rience mobilitaire). Enfin, la troisi&egrave;me s&eacute;rie regroupe des r&eacute;ponses &agrave; une enqu&ecirc;te &eacute;crite r&eacute;alis&eacute;e aupr&egrave;s de cinq &eacute;tudiants continuant ou ayant continu&eacute; &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais de mani&egrave;re plus intensive que la moyenne en cherchant &agrave; rep&eacute;rer dans leurs discours comment leur d&eacute;sir de langue a continu&eacute; &agrave; &ecirc;tre aliment&eacute; ou bien comment il a &eacute;volu&eacute;.</p> <p>Afin de mieux comprendre les rapports entre langue fran&ccedil;aise et &eacute;tudiants japonais, nous pr&eacute;sentons quelques r&eacute;sultats de cette &eacute;tude exploratoire &agrave; partir de trois perspectives. La premi&egrave;re s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la question de la d&eacute;finition du d&eacute;sir et des mots ou expressions pour le dire et en fran&ccedil;ais et en japonais. Dans un deuxi&egrave;me temps, on examine la mani&egrave;re dont un &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo;, si c&rsquo;en est un s&rsquo;exprime et se transforme &agrave; l&rsquo;usage dans la majorit&eacute; des cas. Enfin, dans un troisi&egrave;me temps, on observera les cas sp&eacute;cifiques des cinq &eacute;tudiants et on se demandera si la transformation du &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; ordinaire en autre chose n&rsquo;est pas une n&eacute;cessit&eacute; pour que des apprenants deviennent <em>vraiment </em>des locuteurs du fran&ccedil;ais.</p> <h2>1. Dire le(s) d&eacute;sir(s) de langue</h2> <h3>1.1 Etymologies</h3> <p>Le verbe <em>d&eacute;sirer </em>viendrait du latin &laquo;&nbsp;desiderare&nbsp;&raquo; signifiant &laquo;&nbsp;regretter l&rsquo;absence de, souhaiter&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>, verbe dont le radical renverrait &agrave; &laquo;&nbsp;sidus&nbsp;&raquo; (sideris) soit &laquo;&nbsp;&eacute;toile/ groupe d&rsquo;&eacute;toiles&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>, mais aussi &laquo;&nbsp;astre&nbsp;&raquo; dans le sens de &laquo;&nbsp;destin&eacute;e&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire quelque chose &agrave; quoi on serait li&eacute;. &laquo;&nbsp;Desiderare&nbsp;&raquo;, ce serait donc se retrouver dans une situation de coupure ou d&rsquo;&eacute;loignement, volontaire ou non, de quelque chose qui a &eacute;t&eacute;/ est important. La sensation du manque de cette chose qui a &eacute;t&eacute; poss&eacute;d&eacute;e ou dont on avait connaissance engendre le souhait de la retrouver&nbsp;: &laquo;&nbsp;le d&eacute;sir na&icirc;t de l&rsquo;&eacute;cart entre le besoin et la demande&nbsp;&raquo; (Anderson, 1999&nbsp;: 263). Ces remarques, dans leur conclusion, peuvent s&rsquo;appliquer au terme &laquo;&nbsp;yoku/欲&nbsp;&raquo; donn&eacute; comme &eacute;quivalent de &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; en japonais, et de ses d&eacute;riv&eacute;s.</p> <h3>1.2 Des formes du d&eacute;sir</h3> <p>D&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, depuis l&rsquo;antiquit&eacute;, la notion de d&eacute;sir a pr&eacute;occup&eacute; des philosophes comme Platon, Aristote (Monteils-Laeng 2013). Ensuite, aux alentours du d&eacute;but du V<sup>&egrave;me</sup> si&egrave;cle, Saint-Augustin a propos&eacute; une classification du d&eacute;sir, qui, chez lui, est dit &laquo;&nbsp;libido&nbsp;&raquo;, suivant trois perspectives. Il distingue&nbsp;la <em>libido sentiendi</em>, la <em>libido sciendi</em> et la <em>libido dominandi</em>. La premi&egrave;re renvoie au domaine des sens et du sexuel, la troisi&egrave;me &agrave; celui du pouvoir, et la deuxi&egrave;me &agrave; la curiosit&eacute;, &agrave; la connaissance, &agrave; celle qui est en jeu dans le d&eacute;sir d&rsquo;apprendre. Cette configuration tripartite de la notion, qui est toujours retravaill&eacute;e, en particulier dans le champ de la psychanalyse (Freud, Lacan mais aussi Jung), implique l&rsquo;existence d&rsquo;une personne qui d&eacute;sire, &laquo;&nbsp;le d&eacute;sirant&nbsp;&raquo;, et celle d&rsquo;un objet de d&eacute;sir, &laquo;&nbsp;le d&eacute;sir&eacute;&nbsp;&raquo;.</p> <h3>1.3 Motivation versus d&eacute;sir</h3> <p>La r&eacute;flexion sur l&rsquo;envie d&rsquo;apprendre des &eacute;tudiants est souvent observ&eacute;e et analys&eacute;e &agrave; travers le prisme de la notion de &laquo;&nbsp;motivation&nbsp;&raquo; dont une d&eacute;finition g&eacute;n&eacute;rale peut &ecirc;tre&nbsp;: &laquo;&nbsp;ensemble des facteurs dynamiques qui suscitent chez un &eacute;l&egrave;ve ou un groupe d&#39;&eacute;l&egrave;ves le d&eacute;sir d&#39;apprendre&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a>, ou pour G. Mouton qui cite Viau&nbsp;: &laquo;&nbsp;il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;tat dynamique qui incite l&rsquo;individu à &laquo;&nbsp;choisir une activit&eacute;, à s&rsquo;y engager et à pers&eacute;v&eacute;rer dans son accomplissement afin d&rsquo;atteindre un but&nbsp;&raquo;&nbsp;&raquo; (2015&nbsp;:64). Les chercheurs qui s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; cette notion la pensent comme double, &agrave; la fois &laquo;&nbsp;intrins&egrave;que&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;extrins&egrave;que&nbsp;&raquo; (Ohki, 2009&nbsp;; Mouton, 2015&nbsp;; Fenouillet, 2012).</p> <p>On note aussi que, dans les recherches r&eacute;centes sur la motivation, il existe une volont&eacute; de la traiter comme un ensemble processuel (Fenouillet, 2012). Par ce biais, motivation et d&eacute;sir semblent alors confondus. Mais ces notions ont beau &ecirc;tre mises en relation, elles sont non-concordantes. La motivation renvoie toujours &agrave; du quantitatif. Le d&eacute;sir, lui, ne se mesure pas.</p> <h3>1.4 Curiosit&eacute; versus d&eacute;sir</h3> <p>A c&ocirc;t&eacute; de la <em>libido sciendi</em>, on trouve chez Saint-Augustin d&rsquo;autres tentations ou concupiscences dont il faudrait se garder&nbsp;: concupiscence de la chair en particulier sous la forme de la volupt&eacute;&nbsp;; concupiscence des yeux dont une vari&eacute;t&eacute; est la curiosit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave; dire &laquo;&nbsp;l&rsquo;app&eacute;tit de conna&icirc;tre&nbsp;&raquo; (Saint Augustin, 1964&nbsp;: 240). Mais le d&eacute;sir de savoir n&rsquo;est peut-&ecirc;tre pas condamnable en lui-m&ecirc;me. C&rsquo;est plut&ocirc;t la mani&egrave;re de s&rsquo;y prendre et l&rsquo;objet de connaissance recherch&eacute; qui font pencher la balance vers un bien, la <em>studiosit&eacute;</em>, ou vers un vice, la <em>curiosit&eacute; </em>(Aquin, sans date, 990 sqq.). Plusieurs essais contemporains centr&eacute;s sur la notion de curiosit&eacute;, tout en soulignant son ambivalence (Jacob, 2002&nbsp;; Cochoy, 2011&nbsp;; Francq et Prieur, 2014), l&rsquo;appr&eacute;hendent en fait tout simplement comme un &laquo;&nbsp;d&eacute;sir de savoir&nbsp;&raquo; mais en tant que r&eacute;ponse &agrave; une question, &agrave; un questionnement (Manguel, 2015). Cependant, rien n&rsquo;indique alors que celui qui d&eacute;sire savoir s&rsquo;engage dans un processus pour trouver ce qu&rsquo;il cherche (Fenouillet, 2011).</p> <p>Par ailleurs, autant on peut concevoir dans une certaine perspective que la studiosit&eacute; ne se limite pas &agrave; un probl&egrave;me d&rsquo;apprentissage (Aquin, <em>op</em>. <em>cit</em>.), autant la curiosit&eacute; qui lui est oppos&eacute;e pourrait &ecirc;tre utile &agrave; autre chose qu&rsquo;&agrave; amasser des connaissances. Ainsi, Franck Cochoy, dans son essai, se sert-il de la notion pour s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; l&rsquo;art du marketing ou &agrave; la mani&egrave;re dont les marchands la font surgir chez les clients gr&acirc;ce &agrave; ce qu&rsquo;il nomme un &laquo;&nbsp;dispositif de curiosit&eacute;&nbsp;&raquo; (p. 55) amenant ces derniers &agrave; satisfaire leurs d&eacute;sirs de consommation, donc d&rsquo;appropriation de biens mat&eacute;riels (Lipovetsky, 2013).</p> <p>A travers cet exemple, les notions de curiosit&eacute; et de d&eacute;sir sont li&eacute;es et renvoient &agrave; l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;appropriation et &agrave; celle de consommation. De plus, elles sont pens&eacute;es pour un niveau collectif et non individuel.</p> <h3>1.5 Commencement/s et d&eacute;sir</h3> <p>Le d&eacute;sir peut aussi renvoyer &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de commencement. Mais, si le d&eacute;sir est la recherche d&rsquo;un manque &agrave; combler, quand ce manque est combl&eacute;, que devient le d&eacute;sir&nbsp;? Il appara&icirc;t &ecirc;tre une projection, une promesse de r&eacute;alisation, pas un regard r&eacute;trospectif sur cette appropriation de l&rsquo;objet manquant. On doit donc supposer que le d&eacute;sir peut &ecirc;tre renouvel&eacute;, se renouveler (Mayen et Thievenaz, 2017&nbsp;; Giordan, 2017) et qu&rsquo;on peut lui associer plusieurs commencements ou des recommencements. On peut faire l&rsquo;hypoth&egrave;se que certains &eacute;v&eacute;nements g&eacute;n&egrave;rent du d&eacute;sir, comme par exemple la rencontre avec un &laquo;&nbsp;ma&icirc;tre&nbsp;&raquo; (Anderson, 1999). Par ailleurs, dans le cas de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue, on pose que la possibilit&eacute; de partir &eacute;tudier &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, m&ecirc;me pour une courte p&eacute;riode, est un &eacute;v&eacute;nement renouvelant le d&eacute;sir d&rsquo;apprentissage de langue.</p> <h3>1.6 D&eacute;sir et didactique de la langue &eacute;trang&egrave;re</h3> <p>La notion de d&eacute;sir appara&icirc;t comme intrins&egrave;que au champ de la didactique des langues &eacute;trang&egrave;res et pourtant elle y est rarement abord&eacute;e de mani&egrave;re directe. Est-ce parce qu&rsquo;elle implique d&rsquo;&ecirc;tre trait&eacute;e en m&ecirc;me temps et du c&ocirc;t&eacute; de &laquo;&nbsp;l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve&nbsp;&raquo; et du c&ocirc;t&eacute; du &laquo;&nbsp;ma&icirc;tre&nbsp;&raquo; comme le soutient Patrick Anderson (Anderson, 1999&nbsp;; 2015) car &laquo;&nbsp;le savoir n&rsquo;intervient qu&rsquo;en position m&eacute;diatis&eacute;e [&hellip;], sa fonction p&eacute;dagogique ne peut &ecirc;tre suscit&eacute;e que l&agrave; o&ugrave; le d&eacute;sir du p&eacute;dagogue croise le d&eacute;sir de l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve&nbsp;&raquo; (Rabant cit&eacute; par Anderson, 1999&nbsp;: 271) et que cela devient une &laquo;&nbsp;question embarrassante&nbsp;&raquo; (Anderson, 1999&nbsp;: 263)&nbsp;? Ou bien est-ce parce que cette option-l&agrave; oblige &agrave; consid&eacute;rer le &laquo;&nbsp;d&eacute;sirant apprenant&nbsp;&raquo; dans sa seule dimension de &laquo;&nbsp;sujet&nbsp;&raquo; alors que d&rsquo;autres d&eacute;signations, telle celle de &laquo;&nbsp;personne&nbsp;&raquo; (Castellotti, 2017), ouvrent d&rsquo;autres perspectives &eacute;pist&eacute;mologiquement f&eacute;condes&nbsp;?</p> <h3>1.7 Des mots pour le d&eacute;sir d&rsquo;apprendre une langue&nbsp;: du fran&ccedil;ais au japonais</h3> <p>Si quelqu&rsquo;un souhaite commencer &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais, par quels mots va-t-il verbaliser ce d&eacute;sir&nbsp;? Peut-&ecirc;tre que cela deviendra &laquo;&nbsp;je voudrais apprendre le fran&ccedil;ais/ faire du fran&ccedil;ais/ parler fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;j&rsquo;aimerais bien pouvoir parler avec des Fran&ccedil;ais/ des francophones&nbsp;&raquo; ou peut-&ecirc;tre d&rsquo;autres expressions moins directes comme &laquo;&nbsp;je voudrais vivre/ habiter en France&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;je voudrais avoir des amis fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;. Pour Patrick Anderson, &laquo;&nbsp;ces formulations&nbsp;&raquo; dissimulent &laquo;&nbsp;un d&eacute;sir de la langue de l&rsquo;autre&nbsp;&raquo; mais &laquo;&nbsp;&agrave; l&rsquo;insu du sujet&nbsp;&raquo; (Anderson/ Laseldi-Grelis, 2003&nbsp;: 356). Mais qu&rsquo;en est-il en chez les &eacute;tudiants japonais&nbsp;? Examinant le corpus retenu ici pour cette &eacute;tude, on remarque que l&rsquo;expression du d&eacute;sir d&rsquo;apprentissage de langue emprunte rarement des formes volitives&nbsp;: les verbes &laquo;&nbsp;benkyo suru/ 勉強する&nbsp;&raquo; ou <em>&eacute;tudier </em>et &laquo;&nbsp;manabu/ 学ぶ&nbsp;&raquo; ou <em>apprendre </em>sont rarement utilis&eacute;s avec &laquo;&nbsp;le suffixe verbal tai [qui] exprime le d&eacute;sir ou l&rsquo;envie&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>.</p> <h2>2. Les voies ordinaires de l&rsquo;expression du &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; d&rsquo;un objet-langue chez des &eacute;tudiants japonais non-sp&eacute;cialistes d&eacute;butants</h2> <p>Dans le temps de l&rsquo;apprentissage, le d&eacute;but de la premi&egrave;re ann&eacute;e et le moment du stage sont deux p&eacute;riodes privil&eacute;gi&eacute;es pour observer le &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; de fran&ccedil;ais des &eacute;tudiants parce que la question du &laquo;&nbsp;pourquoi le fran&ccedil;ais&nbsp;?&nbsp;&raquo; peut leur &ecirc;tre pos&eacute;e directement.</p> <h3>2.1 Floril&egrave;ge de &laquo;&nbsp;d&eacute;sirs&nbsp;&raquo; d&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais chez des d&eacute;butants de l&rsquo;UPO</h3> <p>On a recueilli tous les motifs de choix du fran&ccedil;ais, souvent multiples, cit&eacute;s par les &eacute;tudiants de deux classes de d&eacute;butants en avril 2018<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title="">[8]</a>. Ils peuvent avoir choisi le fran&ccedil;ais pour&nbsp;: des raisons acad&eacute;miques (envie d&rsquo;apprendre une langue autre que l&rsquo;anglais&nbsp;; continuation d&rsquo;un apprentissage commenc&eacute; ant&eacute;rieurement&hellip;)&nbsp;; des raisons strat&eacute;giques personnelles (utilit&eacute; pour &eacute;tudier un domaine particulier, pour l&rsquo;avenir&nbsp;; enrichissement personnel&hellip;)&nbsp;; des raisons factuelles (langue des jeux olympiques, d&rsquo;organismes internationaux et mondialement r&eacute;pandue&nbsp;; outil de communication)&nbsp;; des raisons &eacute;motionnelles (sentiment de proximit&eacute; avec son quotidien&nbsp;; beaut&eacute;/ sonorit&eacute; de la langue, ambiance &laquo;&nbsp;chic&nbsp;&raquo;&hellip;)&nbsp;; des raisons pratiques (voyage en France, &eacute;tudes &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, lecture de livres en fran&ccedil;ais&hellip;), des raisons &laquo;&nbsp;culturelles&nbsp;&raquo; (cuisine&hellip;),&nbsp;et enfin par d&eacute;faut&nbsp;!</p> <p>L&rsquo;analyse des donn&eacute;es montre qu&rsquo;aucun motif ne para&icirc;t sp&eacute;cialement rattach&eacute; &agrave; un moment de choix plus qu&rsquo;&agrave; un autre. Par ailleurs, nous constatons que la plupart d&rsquo;entre eux correspondent tout &agrave; fait &agrave; ceux propos&eacute;s par Campus France Japon sur son site comme r&eacute;ponse &agrave; la question &laquo;&nbsp;Etudier le fran&ccedil;ais en France/ pourquoi apprendre le fran&ccedil;ais&nbsp;?&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title="">[9]</a>, laissant alors &laquo;&nbsp;l&rsquo;impression&nbsp;&raquo; que, finalement, ces &eacute;tudiants poss&egrave;dent de &laquo;&nbsp;bons&nbsp;&raquo; arguments pour se mettre au fran&ccedil;ais.</p> <h3>2.2 Floril&egrave;ge de &laquo;&nbsp;d&eacute;sirs&nbsp;&raquo; d&rsquo;apprentissage de fran&ccedil;ais chez des candidats au stage en France</h3> <p>Si on se penche maintenant sur les raisons pour lesquelles des &eacute;tudiants disent vouloir participer au stage en France, on constate une sorte de resserrement des motifs autour&nbsp;:</p> <p>1) des apprentissages, linguistiques ou non&nbsp;;</p> <p>2) de la culture comme instance diff&eacute;rentielle entre &laquo;&nbsp;le&nbsp;&raquo; Japon et &laquo;&nbsp;la&nbsp;&raquo; France&nbsp;;</p> <p>3) des rencontres interpersonnelles&nbsp;: &laquo;&nbsp;se faire des amis&nbsp;&raquo; pendant le temps du s&eacute;jour appara&icirc;t comme un &eacute;l&eacute;ment tr&egrave;s enviable&nbsp;;</p> <p>4) mais aussi de l&rsquo;exp&eacute;rience (&laquo;&nbsp;taiken&nbsp;&raquo;/体験&nbsp;; &laquo;&nbsp;keiken&nbsp;&raquo;/経験)<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title="">[10]</a> en tant que telle parce qu&rsquo;elle serait promesse de quelque chose de positif, qu&rsquo;elle permette de &laquo;&nbsp;m&ucirc;rir&nbsp;&raquo; ou d&rsquo; &laquo;&nbsp;&eacute;largir son regard&nbsp;&raquo;.</p> <h3>2.3 Une absence de &laquo;&nbsp;d&eacute;sir de langue&nbsp;&raquo;&nbsp;?</h3> <p>Le d&eacute;sir sous-entendrait un &laquo;&nbsp;d&eacute;sirant&nbsp;&raquo; et un &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&eacute;&nbsp;&raquo;&hellip; Peut-on consid&eacute;rer alors les motifs inscrits comme d&eacute;clencheurs d&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais &laquo;&nbsp;langue parl&eacute;e par beaucoup de personnes dans le monde&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;langues d&rsquo;instances internationales&nbsp;&raquo; comme &eacute;tant poss&eacute;d&eacute;s en propre (Castellotti, 2017)&nbsp;? Ne s&rsquo;agit-il pas plut&ocirc;t de savoirs, de connaissances g&eacute;n&eacute;rales sur le fran&ccedil;ais&nbsp;? De plus, lorsqu&rsquo;une &eacute;tudiante (2017) d&eacute;clare avoir choisi le fran&ccedil;ais &laquo;&nbsp;pour l&rsquo;image de la cuisine fran&ccedil;aise qui semble bonne&nbsp;&raquo; et parce que &laquo;&nbsp;le Petit Prince est une &oelig;uvre en fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, on ressent bien une envie, mais on s&rsquo;interroge sur le lien avec la langue et &agrave; nouveau sur la sp&eacute;cificit&eacute; m&ecirc;me du lien&nbsp;: en aucune mani&egrave;re, &laquo;&nbsp;la cuisine fran&ccedil;aise&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;le Petit Prince&nbsp;&raquo; ne sont des motifs n&eacute;s au c&oelig;ur de la personne. Ils sont partag&eacute;s comme repr&eacute;sentations sur la France au Japon (Ishimaru, 2012, 2015&nbsp;; Giunta, 2017).</p> <p>Certes, si on observe les raisons de participation au stage en France avant le d&eacute;part, <em>a contrario</em>, le motif linguistique para&icirc;t repr&eacute;sent&eacute; de mani&egrave;re plus directe et forte. Mais, on ne doit pas oublier qu&rsquo;il constitue une r&eacute;ponse &agrave; une demande enseignante dans un contexte pens&eacute; et con&ccedil;u, dans un premier temps, comme s&eacute;lectif&nbsp;: le stage <em>de langue</em> et de culture ne serait ouvert qu&rsquo;aux &eacute;tudiants s&eacute;rieux et motiv&eacute;s par l&rsquo;apprentissage de la langue. Le noter alors peut, certes, &ecirc;tre une vraie raison mais aussi une strat&eacute;gie de &laquo;&nbsp;bonne guerre&nbsp;&raquo; entre &eacute;tudiants et enseignants.</p> <p>On remarque aussi que le motif de l&rsquo;exp&eacute;rience &laquo;&nbsp;en direct&nbsp;&raquo; traverse les motifs de langue, d&rsquo;interculturel, de communication avec les autres, et semble constituer l&rsquo;axe autour duquel ils se positionnent, comme s&rsquo;il fallait devenir un &laquo;&nbsp;collectionneur d&rsquo;exp&eacute;riences&nbsp;&raquo; (A. Toffler cit&eacute; par Lipovetsky, 2013&nbsp;: 74). La th&egrave;se de Gilles Lipovetsky est que le capitalisme est entr&eacute; dans une phase d&rsquo;hyperconsommation ou &laquo;&nbsp;consommation &eacute;motionnelle [&hellip;] mobilisant les cinq sens&nbsp;&raquo; (<em>ibid</em>.&nbsp;: 49)&nbsp;: &laquo;&nbsp;il ne s&rsquo;agit plus seulement de vendre des services, il faut offrir du v&eacute;cu, de l&rsquo;inattendu et de l&rsquo;extraordinaire capables de g&eacute;n&eacute;rer de l&rsquo;&eacute;motion, du lien, des affects, des sensations&nbsp;&raquo; (<em>ibid</em>.&nbsp;: 68)<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title="">[11]</a>. Ainsi, m&ecirc;me le motif de la langue dans les messages pour justifier de la candidature au stage n&#39;est peut-&ecirc;tre qu&rsquo;un pr&eacute;texte pour acc&eacute;der &agrave; une exp&eacute;rience particuli&egrave;re... exp&eacute;rience qui ressortirait au domaine de la consommation, donc non pas &agrave; un d&eacute;sir venant de la personne mais &agrave; un d&eacute;sir venant de l&rsquo;ext&eacute;rieur, commun &agrave; un ensemble de personnes et dont chacune se saisirait ensuite.</p> <h3>2.4 Objet France et &laquo;&nbsp;akogare&nbsp;&raquo;</h3> <p>A observer les r&eacute;sultats, on comprend cependant qu&rsquo;il y a bien quelque chose vers quoi les jeunes Japonais qui commencent &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais ou qui d&eacute;cident de partir en France se portent, mais dont la teneur ou la qualit&eacute; premi&egrave;re n&rsquo;est pas linguistique.</p> <p>Dans des recherches pr&eacute;c&eacute;dentes, j&rsquo;ai postul&eacute; l&rsquo;existence d&rsquo;un objet France que j&rsquo;ai d&eacute;fini de la mani&egrave;re suivante&nbsp;: &laquo;&nbsp;objet France&nbsp;: entit&eacute; dynamique et anim&eacute;e se construisant autour d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments divers et interreli&eacute;s, de nature mat&eacute;rielle, imaginaire et symbolique, comme des savoirs, des repr&eacute;sentations, etc., relatifs &agrave; la France&nbsp;&raquo;. Dans la soci&eacute;t&eacute; japonaise, l&rsquo;objet France, poss&egrave;de certaines propri&eacute;t&eacute;s fonctionnant autour de valeurs comme l&rsquo;esth&eacute;tisme, l&rsquo;&eacute;litisme, la raret&eacute;, la pr&eacute;ciosit&eacute;, en un mot &laquo;&nbsp;le sublime&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est un objet de distinction (Bourdieu, 1979). Sa forme est floue et un peu &eacute;vanescente.</p> <p>Cet objet France peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; &agrave; la fois comme une cat&eacute;gorie subsumante ou comme une sous-cat&eacute;gorie de ce dernier. Dans ce cas, il se confond avec un objet <em>pays-culture-soci&eacute;t&eacute;</em> &agrave; c&ocirc;t&eacute;&nbsp;de deux autres objets, l&rsquo;<em>objet langue</em> et l&rsquo;<em>objet habitants</em>. Il peut &ecirc;tre tenu &agrave; distance ou bien &ecirc;tre le but de tentatives de saisissement, afin que cette action procure &agrave; celui qui le fait les qualit&eacute;s de ses propri&eacute;t&eacute;s.</p> <p>C&#39;est cet objet qui est pr&eacute;sent &agrave; la conscience des &eacute;tudiants quand ils expliquent pourquoi ils choisissent le fran&ccedil;ais. La forme de d&eacute;sir pour celui-ci diff&egrave;re de la notion de d&eacute;sir telle qu&rsquo;on l&rsquo;a pr&eacute;sent&eacute;e pr&eacute;c&eacute;demment. Ce n&rsquo;est pas un d&eacute;sir individuel, c&rsquo;est un d&eacute;sir collectif individuellement activ&eacute;. Ce genre de d&eacute;sir, c&rsquo;est l&rsquo;&laquo;&nbsp;akogare&nbsp;&raquo; ou sentiment d&rsquo;admiration, d&rsquo;aspiration, de r&ecirc;ve qui peut provoquer un mouvement vers l&rsquo;objet d&eacute;sir&eacute; si l&rsquo;occasion se pr&eacute;sente (Takahashi, 2013) mais qui n&rsquo;oblige pas &agrave; des investissements consid&eacute;rables, car c&rsquo;est l&rsquo;objet d&eacute;sir&eacute; qui prend le d&eacute;sirant. La caract&eacute;ristique de ce lien entre le d&eacute;sirant et le d&eacute;sir&eacute; est un &laquo;&nbsp;je ne sais quoi&nbsp;&raquo;, le fait d&rsquo;&ecirc;tre vague, l&eacute;ger, a&eacute;rien comme le sont les r&eacute;ponses du type &laquo;&nbsp;je choisis d&rsquo;&eacute;tudier le fran&ccedil;ais parce que &ccedil;a m&rsquo;int&eacute;resse&nbsp;&raquo;.</p> <h3>2.5. L&rsquo;akogare &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve des cours&hellip;</h3> <p>Or, une fois que le choix du fran&ccedil;ais a &eacute;t&eacute; fait et que le semestre commence, il faut se mettre &agrave; apprendre la langue dans le contexte donn&eacute; par l&rsquo;UPO. Le fran&ccedil;ais n&#39;est plus seulement quelque chose d&rsquo;un peu irr&eacute;el, dot&eacute; de certaines vertus intrins&egrave;ques ou de pouvoirs magiques, qui serait contenu et retenu &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de l&rsquo;enveloppe de l&rsquo;objet-langue mais bien quelque chose de concret&nbsp;: sons nouveaux, r&egrave;gles de grammaire, etc...<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title="">[12]</a> Ainsi, pour la plupart des nouveaux &eacute;tudiants, la rencontre avec la langue dans l&rsquo;espace classe appara&icirc;t comme une totale nouveaut&eacute;. Pire, la langue semble &ecirc;tre une inconnue qui fait des siennes et refuse de se laisser ma&icirc;triser ou dompter. En fait, ce qui se passe c&rsquo;est que l&rsquo;objet-langue inclus dans l&rsquo;objet-France ne correspond pas &agrave; ce nouvel objet linguistique&nbsp;; que ce nouvel objet linguistique ne prend aucune des propri&eacute;t&eacute;s qui avait &eacute;t&eacute; attribu&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet langue, sauf celle de la difficult&eacute; et qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de correspondance qui s&rsquo;&eacute;tablit entre les deux.</p> <h2>3. De la voie ordinaire de l&rsquo;expression du &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; d&rsquo;un objet-langue &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence de voies personnelles d&rsquo;appropriation d&rsquo;une langue, le fran&ccedil;ais</h2> <p>Nous avons demand&eacute; &agrave; cinq &eacute;tudiants, trois gar&ccedil;ons et deux filles dont nous estimons, en tant qu&rsquo;enseignante, que les comp&eacute;tences en fran&ccedil;ais vont au-del&agrave; de l&rsquo;horizon d&rsquo;attente habituel, de nous expliquer quelles &eacute;taient leurs relations au fran&ccedil;ais et comment celles-ci avaient &eacute;volu&eacute;.</p> <h3>3.1 Cinq profils</h3> <p>Pour cette enqu&ecirc;te, les premiers ont voulu se faire appeler &laquo;&nbsp;Tupo&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;R.S.&nbsp;&raquo; et Hiroto&nbsp;; les secondes &laquo;&nbsp;Mlle dinosaure&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Sai&nbsp;&raquo;. Trois d&rsquo;entre eux sont issus de l&rsquo;UFR de technologie/ d&rsquo;ing&eacute;nierie (Tupo, R.S., Sai), deux de l&rsquo;UFR dite &laquo;&nbsp;Syst&egrave;mes contemporains&nbsp;&raquo; (Mlle dinosaure, Hiroto). Tupo, Mlle dinosaure, R.S. ont obtenu leur licence. Le premier est inscrit en doctorat &agrave; l&rsquo;UPO, la deuxi&egrave;me et le troisi&egrave;me en Master, respectivement dans une universit&eacute; de la r&eacute;gion du Kanto (Tokyo) et &agrave; l&rsquo;UPO&nbsp;; Sai est en derni&egrave;re ann&eacute;e de licence. Les comp&eacute;tences langagi&egrave;res de ces quatre &eacute;tudiants ont &eacute;t&eacute; valid&eacute;es par un syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;valuation ext&eacute;rieur &agrave; l&rsquo;universit&eacute;<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title="">[13]</a>. Tupo, qui est le seul &agrave; avoir r&eacute;pondu directement en fran&ccedil;ais &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te, poss&egrave;de ainsi un dipl&ocirc;me de DALF C1 et les trois autres ont r&eacute;ussi le DELF B1.</p> <h3>3.2 Quatre choix du fran&ccedil;ais ordinaires et une exception</h3> <p>Tupo, R.S., Mlle dinosaure et Sai n&rsquo;avaient jamais fait de fran&ccedil;ais auparavant et c&#39;est au moment de l&rsquo;orientation qu&rsquo;ils se sont engag&eacute;s dans son apprentissage de mani&egrave;re tr&egrave;s &laquo;&nbsp;classique&nbsp;&raquo;. Sai a h&eacute;sit&eacute; jusqu&rsquo;au bout entre allemand et fran&ccedil;ais mais s&rsquo;est laiss&eacute;e influencer par le souvenir de quelqu&rsquo;un qu&rsquo;elle connaissait qui apprenait le fran&ccedil;ais, pour &laquo;&nbsp;essayer&nbsp;&raquo; elle aussi. R.S. avait d&eacute;cid&eacute; de commencer &agrave; &eacute;tudier une langue &eacute;trang&egrave;re en entrant &agrave; l&rsquo;universit&eacute;, mais laquelle&nbsp;? Il a trouv&eacute; notre prestation sur sc&egrave;ne &laquo;&nbsp;int&eacute;ressante&nbsp;&raquo; et il a ensuite &laquo;&nbsp;intuitivement&nbsp;&raquo; opt&eacute; pour le fran&ccedil;ais. Pour les deux filles, l&rsquo;existence du stage &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger a aussi constitu&eacute; un facteur d&eacute;clencheur de choix suppl&eacute;mentaire.</p> <p>Mais pour tous, il y a l&rsquo;existence d&rsquo;une &laquo;&nbsp;image [&hellip;] tr&egrave;s vague &agrave; l&rsquo;&eacute;poque&nbsp;&raquo; (Tupo) de la France et du fran&ccedil;ais, qui tourne autour des termes &laquo;&nbsp;chic&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;&eacute;l&eacute;gant&nbsp;&raquo; ou de l&rsquo;attirance qu&rsquo;ils provoquent. Tupo &eacute;voque aussi la relative raret&eacute; des locuteurs francophones au Japon, donc l&rsquo;aspect distinctif de son apprentissage, et le c&ocirc;t&eacute; &laquo;&nbsp;compliqu&eacute; &agrave; apprendre&nbsp;&raquo;, donc le d&eacute;fi personnel sous-jacent associ&eacute; au fran&ccedil;ais, &eacute;l&eacute;ments que d&rsquo;autres &eacute;tudiants citent aussi.</p> <p>Hiroto a le parcours le plus atypique. Apr&egrave;s avoir particip&eacute; au stage en France en 2018, il a d&eacute;cid&eacute; de se d&eacute;sinscrire momentan&eacute;ment de l&rsquo;UPO pour &eacute;tudier le fran&ccedil;ais &agrave; l&rsquo;Institut de Touraine afin de se donner plus de chances de r&eacute;aliser son r&ecirc;ve, qui est de devenir &laquo;&nbsp;analyste de matches de volley-ball&nbsp;&raquo; (en particulier de ceux de l&rsquo;&eacute;quipe de France). C&rsquo;est ce quasi coup de foudre pour cette &eacute;quipe et ce sport qui l&rsquo;a fait commencer &agrave; &eacute;tudier le fran&ccedil;ais en autodidacte avant son entr&eacute;e &agrave; l&rsquo;UPO&hellip; Il est finalement le seul &agrave; avoir construit son apprentissage du fran&ccedil;ais par n&eacute;cessit&eacute; de r&eacute;aliser un r&ecirc;ve et le moins perm&eacute;able &agrave; un sentiment d&rsquo;akogare.</p> <h3>3.3 Une perception de l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais comme difficile</h3> <p>Les cinq &eacute;tudiants retenus ici ont fait face, en particulier au d&eacute;but, aux m&ecirc;mes difficult&eacute;s linguistiques que leurs camarades. R.S. cite la grande dissociation des sons du fran&ccedil;ais et du japonais et son sentiment d&rsquo;&ecirc;tre encore face &agrave; une immensit&eacute; de choses inconnues en fran&ccedil;ais. Mlle dinosaure a pens&eacute; plusieurs fois tout arr&ecirc;ter. Ses r&eacute;sultats en &eacute;coute ne le satisfaisant pas, Hiroto se sent d&eacute;courag&eacute;.</p> <p>Seul peut-&ecirc;tre Tupo s&rsquo;est, d&egrave;s le d&eacute;part, saisi de la diff&eacute;rence linguistique entre fran&ccedil;ais et japonais pour en faire un champ d&rsquo;exploration intellectuelle&nbsp;: &laquo;&nbsp;Depuis le d&eacute;but je m&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la langue en elle-m&ecirc;me : les diff&eacute;rences grammaticales entre le japonais et le fran&ccedil;ais. Je suis curieux de savoir comment on peut exprimer une chose propre &agrave; la culture japonaise dans une expression fran&ccedil;aise qui lui correspond [&hellip;]&nbsp;&raquo;. Hiroto d&eacute;clare s&rsquo;&ecirc;tre consciemment int&eacute;ress&eacute; au fran&ccedil;ais comme moyen de parvenir &agrave; r&eacute;aliser un r&ecirc;ve et semble avoir opt&eacute; pour une position de d&eacute;senchantement de la langue&nbsp;: <em>il construit</em> un parcours linguistique afin d&rsquo;atteindre son but. Cet hyper-pragmatisme est peut-&ecirc;tre &agrave; l&rsquo;origine de sa difficult&eacute; pr&eacute;sente &agrave; surmonter l&rsquo;image non valorisante de soi qu&rsquo;il &eacute;voque en &eacute;tant plong&eacute; dans un contexte totalement francophone.</p> <h3>3.4 Le stage en France ou le basculement vers une appropriation de la langue sur le mode du plaisir</h3> <p>Pourtant m&ecirc;me si des difficult&eacute;s et le sentiment de ne pas pouvoir les d&eacute;passer persistent, ils expriment aussi d&eacute;sormais clairement le fait de s&rsquo;&ecirc;tre appropri&eacute; le fran&ccedil;ais (Castellotti, 2017). On remarque que tous ont particip&eacute; au stage en France. Mais en se portant candidats au stage, ils ne sont pas encore compl&egrave;tement diff&eacute;rents de leurs autres camarades. D&rsquo;autres comme eux sont all&eacute;s &agrave; Cergy ou &agrave; Tours. Cette premi&egrave;re exp&eacute;rience de mobilit&eacute; pour &eacute;tudes appara&icirc;t pourtant r&eacute;ussie parce que la r&eacute;alisation du &laquo;&nbsp;voyage en France&nbsp;&raquo; (Pungier, 2014) s&rsquo;est accompagn&eacute;e d&rsquo;une prise de conscience d&rsquo;une capacit&eacute; &agrave; communiquer dans une langue &eacute;trang&egrave;re et que des liens avec des Fran&ccedil;ais de leur &acirc;ge ont &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;s gr&acirc;ce aux activit&eacute;s culturelles encadr&eacute;es et &agrave; d&rsquo;autres sorties. Sai note ainsi ces rencontres comme ayant &eacute;t&eacute; un moyen de continuer &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais. Except&eacute; pour R.S., l&rsquo;ann&eacute;e suivante a aussi &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion de retourner en France, &agrave; Cergy, comme &eacute;tudiant d&rsquo;&eacute;changes, pour un s&eacute;jour d&rsquo;un semestre.</p> <p>La cr&eacute;ation d&rsquo;un d&eacute;but de r&eacute;seau interpersonnel propre, qui peut prendre une coloration beaucoup plus intime ensuite, appara&icirc;t comme capitale dans le fait de continuer au-del&agrave; de l&rsquo;obtention de l&rsquo;U.V. et de commencer &agrave; mentionner le plaisir dans la relation au fran&ccedil;ais.</p> <h3>3.5 Un &laquo;&nbsp;d&eacute;sir d&rsquo;apprendre&nbsp;&raquo; renouvel&eacute; gr&acirc;ce &agrave; des petits riens</h3> <p>Ces &eacute;tudiants ont ainsi r&eacute;ussi &agrave; sortir l&rsquo;objet langue de l&rsquo;objet France et &agrave; le faire co&iuml;ncider &agrave; terme avec l&rsquo;objet linguistique des cours et &agrave; le faire leur, &agrave; en faire un objet d&rsquo;amour. Cette personnalisation de l&rsquo;apprentissage est quelque chose qui touche les &eacute;tudiants au plus profond d&rsquo;eux-m&ecirc;mes. Pourtant, interrog&eacute;s sur ce qu&rsquo;ils pensent &ecirc;tre &agrave; l&rsquo;origine de leur basculement vers l&rsquo;&eacute;tude du fran&ccedil;ais pour eux-m&ecirc;mes et non plus comme mati&egrave;re scolaire, ils citent alors des &eacute;v&eacute;nements qui rel&egrave;vent de l&rsquo;anecdote... Mademoiselle dinosaure se rappelle de l&rsquo;instant o&ugrave;, en visite au Ch&acirc;teau de Versailles, elle a compris sa premi&egrave;re phrase en fran&ccedil;ais &ndash; o&ugrave; sont les toilettes&nbsp;? &ndash; et s&rsquo;est jur&eacute; de ne pas arr&ecirc;ter de l&rsquo;apprendre. Tupo retra&ccedil;ant son parcours &eacute;v&eacute;nementiel de mani&egrave;re m&eacute;thodique commence par le stage de septembre o&ugrave;, dit-il, &laquo;&nbsp;j&rsquo;ai v&eacute;cu plein d&rsquo;exp&eacute;riences diff&eacute;rentes&nbsp;: aller tout seul acheter du pain chez Kayser &agrave; Paris, faire des courses dans un supermarch&eacute;, utiliser le RER et le m&eacute;tro parisien, me balader dans Paris, visiter des mus&eacute;es, d&eacute;guster des vins et des produits r&eacute;gionaux de France, discuter avec des &eacute;tudiants et des profs fran&ccedil;ais, f&ecirc;ter l&rsquo;anniversaire de mes 20 ans en France...&nbsp;&raquo;. Pour R.S., c&rsquo;est le fait d&rsquo;avoir pu r&eacute;ussir &agrave; produire le son &laquo;&nbsp;r&nbsp;&raquo;&hellip; Le d&eacute;sir d&rsquo;apprentissage de la langue trouve &agrave; se r&eacute;aliser dans des exp&eacute;riences personnelles, dans des suites de petits riens du quotidien.</p> <h2>Conclusion</h2> <p>Pour commencer &agrave; apprendre le fran&ccedil;ais quand on est &eacute;tudiant dans une universit&eacute; &laquo;&nbsp;scientifique&nbsp;&raquo; japonaise, il y a bien du &laquo;&nbsp;d&eacute;sir&nbsp;&raquo; qui entre en jeu. Cependant, ce dernier n&#39;est pas, sauf cas extr&ecirc;mement rare, l&rsquo;expression de quelque chose qui serait propre &agrave; un seul. Le d&eacute;sir qui se manifeste dans ce contexte particulier est collectif et saisi individuellement par plusieurs &eacute;tudiants&nbsp;: il s&rsquo;agit de l&rsquo;&laquo;&nbsp;akogare&nbsp;&raquo;. Ce sentiment n&rsquo;est sp&eacute;cifique ni &agrave; l&rsquo;objet France ni sans doute &agrave; la soci&eacute;t&eacute; japonaise mais il trouve sp&eacute;cialement &agrave; se manifester et pour cet objet et dans cette soci&eacute;t&eacute;. C&#39;est &agrave; la fois une force et une faiblesse. En effet, l&rsquo;akogare permet que la langue fran&ccedil;aise continue d&rsquo;&ecirc;tre choisie tous les ans comme objet d&rsquo;apprentissage par de jeunes Japonais alors que ceux-ci savent peu de choses, et sans doute de moins en moins, sur &laquo;&nbsp;la France&nbsp;&raquo; mais il rend d&egrave;s lors plus aigu&euml;, voire traumatisante, la prise de conscience de la langue comme d&rsquo;un syst&egrave;me linguistique sp&eacute;cifique qui pourrait &ecirc;tre, dans l&rsquo;absolu, &agrave; soi.</p> <p>Les quelques &eacute;tudiants qui arrivent &agrave; franchir le cap de l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais sur un mode appropriatif ont, en r&eacute;alit&eacute;, r&eacute;ussi &agrave; se d&eacute;faire de l&rsquo;akogare et &agrave; trouver du plaisir pour eux-m&ecirc;mes dans la langue. Se faisant, ils ont transform&eacute; leur relation &agrave; cet objet, toujours en lien avec des fragments v&eacute;cus du quotidien, en projetant sur lui non plus du d&eacute;sir mais de l&rsquo;amour. Pour que l&rsquo;apprentissage continue, pour que l&rsquo;objet langue soit appropri&eacute; sur le long terme, il faut cesser de d&eacute;sirer collectivement et commencer &agrave; aimer personnellement.</p> <h2>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h2> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ANDERSON, Patrick, </span><em><span style="font-family:Times">La didactique des langues &eacute;trang&egrave;res &agrave; l&#39;&eacute;preuve du sujet</span></em><span style="font-family:Times">, Besan&ccedil;on, Presses universitaires de Franche-Comt&eacute;, 1999.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ANDERSON, Patrick, <em>Une langue &agrave; venir, De l&rsquo;entr&eacute;e dans une langue &eacute;trang&egrave;re &agrave; la construction de l&rsquo;&eacute;nonciation</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2015.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ANDERSON, Patrick, LASELDI-GRELIS, &laquo;&nbsp;</span><span style="font-family:Times">De la langue originaire &agrave; la langue de l&#39;autre&nbsp;&raquo;, <em>&Eacute;tudes de linguistique appliqu&eacute;e</em>, n&ordm; 131, 2003, p. 343-356.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">AQUIN, Thomas&nbsp;d&rsquo;, <em>Somme th&eacute;ologique IIa IIae Pars, </em>traduction La Morale Particuli&egrave;re, sans date.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">BOURDIEU, Pierre, <em>La distinction. Critique sociale du jugement, </em>Paris, Editions de Minuit, 1979.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">CASTELLOTTI, V&eacute;ronique, <em>Pour une didactique de l&rsquo;appropriation. Diversit&eacute;, compr&eacute;hension, relation</em>, Paris, Didier, 2017.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">COCHOY, Franck, <em>De la curiosit&eacute;. L&rsquo;art de la s&eacute;duction marchande</em>, Paris, Armand Colin, 2011.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt">FENOUILLET, Fabien, &laquo;&nbsp;La place du concept de motivation en formation pour adulte&nbsp;&raquo;, <em>Savoirs</em>, n&deg; 25, 2011, p. 9-46.</span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt">FENOUILLET, Fabien, <em>Les th&eacute;ories de la motivation</em>, Paris, Dunod, 2012.</span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt">FRANCQ Bernard, SCIEUR Philippe, <em>Etre curieux en sociologie</em>, Louvain&nbsp;: Presses Universitaires de Louvain, 2014.</span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">GIUNTA, Lena, &laquo;&nbsp;St&eacute;r&eacute;otypes et repr&eacute;sentations de la France chez les &eacute;tudiants japonais &agrave; Tokyo en 2017, entre continuit&eacute; et nouveaut&eacute;&nbsp;: influence de la dur&eacute;e d&rsquo;&eacute;tude du fran&ccedil;ais et du s&eacute;jour en France&nbsp;&raquo;, <em>Revue de Hiyoshi. Langue et Litt&eacute;rature fran&ccedil;aises, </em>n&ordm;66 (3), 2017, p. 1-31.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">HIMETA, Mariko, &laquo;&nbsp;Entre distance et proximit&eacute;&nbsp;: l&rsquo;&eacute;volution de la relation st&eacute;r&eacute;otyp&eacute;e des apprenants avec la culture &eacute;trang&egrave;re&nbsp;&raquo;, dans Genevi&egrave;ve Zarate, Dani&egrave;le L&eacute;vy, Claire Kramsch (dir.), <em>Pr&eacute;cis du plurilinguisme et du pluriculturalisme</em>, Paris, &Eacute;ditions des archives contemporaines, 2008, p. 233-237.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">HIMETA, Mariko, &laquo;&nbsp;Les repr&eacute;sentations de la France chez les &eacute;tudiants ta&iuml;wanais et japonais&nbsp;&raquo;, dans Serge Dreyer, Rachel Juan (dir.), <em>Le fran&ccedil;ais, la francophonie et la francophile en Asie-Pacifique</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2009, p. 189-199.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">HIMETA, Mariko, <em>Le paradoxe de la francophilie japonaise. Repr&eacute;sentations des enseignants et des &eacute;tudiants de fran&ccedil;ais au Japon</em>, Tokyo, The Institute for Research in Language Education, 2012.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">GIORDAN, Andr&eacute;, &laquo;&nbsp;Du d&eacute;sir d&rsquo;apprendre. De la petite enfance &agrave; la maison de retraite&nbsp;&raquo;, dans<em> </em>Pierre Mayen, Joris Thievenaz (dir.), <em>Commencements &amp; recommencements. Education Permanente,</em> n&ordm; 210, 2017, p. 93-102.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ISHIMARU, Kumiko, <em>St&eacute;r&eacute;otypes et repr&eacute;sentations du soi-m&ecirc;me et de l&rsquo;autre en France et au Japon&nbsp;: regards crois&eacute;s sur les Fran&ccedil;ais et les Japonais</em>, Th&egrave;se de doctorat, Universit&eacute; de Nantes, 2012.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ISHIMARU, Kumiko, &laquo;&nbsp;St&eacute;r&eacute;otypes r&eacute;ciproques en France et au Japon&nbsp;: r&eacute;sultats d&rsquo;une enqu&ecirc;te aupr&egrave;s d&rsquo;&eacute;tudiants fran&ccedil;ais et japonais&nbsp;&raquo;, <em>Signes, Discours et Soci&eacute;t&eacute;s</em>, <em>S&eacute;mantique des Possibles Argumentatifs et Analyse Linguistique du Discours. Hommage &agrave; Olga Galatanu</em>, 2015.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ISHIKAWA, Fumiya, &laquo;&nbsp;Impact des motivations sur le d&eacute;veloppement de la L2 en interaction didactique&nbsp;: repr&eacute;sentations en fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;&raquo;, <em>Lidil</em>, 2009, p. 49-69, </span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">ISHIKAWA, Fumiya,<em> Enseignement du fran&ccedil;ais au Japon. Enjeux et perspectives en contexte,</em> Paris, L&rsquo;Harmattan, 2018.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">JACOB, St&eacute;phane, <em>La curiosit&eacute;. Ethologie et psychologie</em>, Paris, Mardaga, 2002.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">KOZAKA&Iuml;, Toshiaki, <em>Les Japonais sont-ils des Occidentaux&nbsp;? Sociologie d&rsquo;une acculturation volontaire</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 1991.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">LIPOVETSKY, Guy, <em>Le bonheur paradoxal</em>, Paris, Folio, 2013.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MANGUEL, Alberto, <em>De la curiosit&eacute;</em>, Paris, Actes Sud, 2015.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MATSUI, Sayako, &laquo;&nbsp;</span>初級フランス語学習者の動機づけに関する研究―フランス語学習に対する意識の変化<span style="font-family:Times"> (Une &eacute;tude sur la motivation des &eacute;tudiants qui apprennent le fran&ccedil;ais et l&rsquo;&eacute;volution de leurs sentiments par rapport &agrave; son apprentissage)&nbsp;&raquo;,</span> <em><span style="font-family:Times">Revue japonaise de didactique du fran&ccedil;ais</span></em><span style="font-family:Times">, vol.2 (1), 2007, p.180-195. </span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MAYEN, Pierre, THIEVENAZ, Joris (dir.), <em>Commencements &amp; recommencements</em>. <em>Education Permanente,</em> n&ordm; 210, 2017.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MOGI, Ryogi, &laquo;&nbsp;</span>短期留学によるフランス語学習態度の変容<span style="font-family:Times"> (</span><span style="font-family:Times">Transformations dans l&rsquo;attitude d&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais dans le cas d&rsquo;un s&eacute;jour de mobilit&eacute; court)&nbsp;&raquo;. </span><em><span style="font-family:Times">Journal of the Nanzan Academic Society</span></em><span style="font-family:Times">, n&ordm;99, 2016, p. 67-89.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MOUTON, Ghislain, &laquo;&nbsp;</span><em><span style="font-family:Times">&Agrave;</span></em><em><span style="font-family:Times"> la recherche du paysage linguistique fran&ccedil;ais</span></em><span style="font-family:Times">, un projet stimulant la curiosit&eacute; et facilitant l&rsquo;apparition de la motivation&nbsp;&raquo;. </span><em><span style="font-family:Times">Revue japonaise de didactique du fran&ccedil;ais, </span></em><em><span style="font-family:Times">&Eacute;</span></em><em><span style="font-family:Times">tudes didactiques, </span></em><span style="font-family:Times">vol. 10. n. 1, 2015, p. 62-79<em>.</em></span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">MONTEILS-LAENG, Laetitia, &laquo;&nbsp;Aristote et l&rsquo;invention du d&eacute;sir&nbsp;&raquo;, <em>Archives de Philosophie</em>, Tome 76, 2013, p. 441-457, </span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">OHKI, Mitsuru, &laquo;&nbsp;Stimuler la motivation de l&rsquo;apprenant japonais de fran&ccedil;ais en contextualisant l&rsquo;enseignement au Japon&nbsp;&raquo;, <em>La motivation dans l&rsquo;enseignement de langue&nbsp;: Comment promouvoir le go&ucirc;t pour le fran&ccedil;ais en Asie de l&rsquo;Est&nbsp;? Actes du colloque de la Soci&eacute;t&eacute; cor&eacute;enne d&rsquo;enseignement de langue et de litt&eacute;rature fran&ccedil;aises</em>, Universit&eacute; de Sookmyung, 2009, p. 90-112.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">OHKI</span><span style="font-family:Times">, </span><span style="font-family:Times">Mitsuru,</span><span style="font-family:Times"> &laquo;&nbsp;Motiver par l&rsquo;&eacute;ducation au plurilinguisme&nbsp;: d&eacute;veloppement d&rsquo;une didactique appropri&eacute;e &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais au Japon&nbsp;&raquo;, dans Georges Alao, Martine Derivry-Plard, Elli Suzuki, Soyoung Yun-Roger (dir.), <em>Didactique plurilingue et pluriculturelle&nbsp;: l&rsquo;acteur en contexte mondialis&eacute;</em>, Paris, Editions archives contemporaines, 2012, p. 179-191.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">OHKI</span><span style="font-family:Times">, Mitsuru, <em>et alii</em>,</span><span style="font-family:Times"> &laquo;&nbsp;Les causes principales de la baisse de motivation chez les apprenants japonais de fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, </span><em><span style="font-family:Times">Revue japonaise de didactique du fran&ccedil;ais, </span></em><em><span style="font-family:Times">Etudes didactiques,</span></em> <span style="font-family:Times">vol. 4, n&ordm;1, 2009, p. 71-88.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">OHKI</span><span style="font-family:Times">, </span><span style="font-family:Times">Mitsuru, </span><span style="font-family:Times">HORI Shinya, &laquo;&nbsp;Les causes du manque de motivation chez les apprenants japonais de fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;. </span><em><span style="font-family:Times">Revue japonaise de didactique du fran&ccedil;ais. Etudes didactiques, </span></em><span style="font-family:Times">vol. 12, n&ordm; 1, 2017, p. 121-140.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">PUNGIER, Marie-Fran&ccedil;oise, &laquo;&nbsp;D&eacute;sirs de langues &ndash; du c&ocirc;t&eacute; des &eacute;tudiants&nbsp;&raquo;. <em>Revue japonaise de didactique du fran&ccedil;ais. Etudes didactiques</em>, vol. 2, n&ordm; 1, 2007, p. 196-214.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">PUNGIER, Marie-Fran&ccedil;oise, <em>Restitutions d&rsquo;un s&eacute;jour en France dans des &eacute;crits d&rsquo;&eacute;tudiants japonais&nbsp;: fragments et traces d&rsquo;une exp&eacute;rience de mobilit&eacute; courte</em>. Th&egrave;se de doctorat, Universit&eacute; de Fribourg, 2014.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">PUNGIER, Marie-Fran&ccedil;oise, &laquo;&nbsp;D&eacute;sir de fran&ccedil;ais ou d&eacute;sir de France&nbsp;? Ou la difficile entr&eacute;e dans la langue d&rsquo;&eacute;tudiants japonais&nbsp;&raquo;. Communication orale.</span><span style="font-family:Times">
 <em>Au-del&agrave; de la t&acirc;che
 / Impliquer les &eacute;tudiants dans l&rsquo;apprentissage de langues &eacute;trang&egrave;res</em>,</span> <span style="font-family:Times">Colloque international Aprol&iacute;nguas 2018
, 20, 21 et 22 septembre 2018, 
Faculdade de Letras da Universidade do Porto, Portugal, 2018.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">TAKAHASHI, Kimie, Language Learning, Gender and Desire. Japanese Women on the Move. </span><span style="font-family:Times">Bristol, Multinlingual Matters, 2013.</span></span></p> <p style="margin-left:0mm; margin-right:0mm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Times">YATABE, Kazuhiko, &laquo;&nbsp;Auto-image et h&eacute;t&eacute;ro-image&nbsp;: repr&eacute;sentations du Fran&ccedil;ais et du Japonais chez les migrants nippons en France&nbsp;&raquo;, <em>Mots,</em> n&ordm; 41, 1994, p. 129-152. </span></span></p> <div>&nbsp; <hr /> <div id="ftn1"> <p><small><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Je n&rsquo;avais pas encore lu alors l&rsquo;article de G. Mouton (2015) qui exploite ce m&ecirc;me filon de la proximit&eacute;.</small></p> </div> <div id="ftn2"> <p><small><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Apr&egrave;s une longue exp&eacute;rience au CILFAC (Centre international de Langue et Action culturelle) de l&rsquo;Universit&eacute; de Cergy-Pontoise (ou UCP), le stage de langue et de cultures francophones s&rsquo;est install&eacute; &agrave; Tours.</small></p> </div> <div id="ftn3"> <p><small><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a> Cf. KOZAKA&Iuml;, Toshiaki, &laquo;&nbsp;&ldquo;Blanc d&rsquo;honneur&rdquo;&nbsp;: un regard psychosocial sur l&rsquo;occidentalisation des Japonais&nbsp;&raquo;, <em>Soci&eacute;t&eacute;s</em>, n&ordm;29, 1990, p. 9-15.</small></p> </div> <div id="ftn4"> <p><small><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> Entr&eacute;e &laquo;&nbsp;d&eacute;sirer&nbsp;&raquo;/ &eacute;tymologie&nbsp;: Centre national des Ressources textuelles et lexicales.</small></p> </div> <div id="ftn5"> <p><small><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> Entr&eacute;e &laquo;&nbsp;sidus&nbsp;&raquo;&nbsp;: GAFFIOT, F., <em>Dictionnaire latin-fran&ccedil;ais</em>, Paris, Hachette, 1934, p. 1439.</small></p> </div> <div id="ftn6"> <p><small><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title="">[6]</a> Entr&eacute;e &laquo;&nbsp;motivation&nbsp;&raquo;/ &eacute;tymologie&nbsp;: Centre national des Ressources textuelles et lexicales: &lt; http://www.cnrtl.fr/definition/motivation&gt;.</small></p> </div> <div id="ftn7"> <p><small><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> KUWAE, Kunio, <em>Manuel de japonais</em>, vol. 2, Paris, l&rsquo;Asiath&egrave;que, 1980, p. 637.</small></p> </div> <div id="ftn8"> <p><small><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title="">[8]</a> On leur demandait aussi d&rsquo;indiquer le moment o&ugrave; ils avaient d&eacute;finitivement opt&eacute; pour le fran&ccedil;ais&nbsp;: avant leur entr&eacute;e &agrave; l&rsquo;universit&eacute;, apr&egrave;s avoir regard&eacute; la brochure de langue grands commen&ccedil;ants, ou au moment de l&rsquo;orientation.</small></p> </div> <div id="ftn9"> <p><small><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title="">[9]</a> https://www.japon.campusfrance.org/fr/etudier-le-francais-en-france</small></p> </div> <div id="ftn10"> <p><small><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title="">[10]</a> Sur la diff&eacute;rence entre ces deux termes, cf. Pungier, 2014.</small></p> </div> <div id="ftn11"> <p><small><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title="">[11]</a> Il oppose ce nouvel &acirc;ge au pr&eacute;c&eacute;dent sur le fait que l&rsquo;<em>homo consumericus</em> ne cherche plus d&eacute;sormais &agrave; consommer pour<em> se distingue</em>r.</small></p> </div> <div id="ftn12"> <p><small><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title="">[12]</a> A la question pourquoi &agrave; votre avis vos camarades ont arr&ecirc;t&eacute; d&rsquo;&eacute;tudier le fran&ccedil;ais, <em>Mlle dinosaure</em> r&eacute;pond&nbsp;: &laquo;&nbsp;Jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;on arrive &agrave; un certain niveau (pouvoir utiliser les mots qu&rsquo;on a appris en cours, pouvoir prononcer sans erreur&nbsp;; pouvoir conjuguer les verbes, etc.), &ccedil;a prend vraiment du temps.&nbsp;&raquo;</small></p> </div> <div id="ftn13"> <p><small><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title="">[13]</a> Nous ne retenons ici que le dipl&ocirc;me sup&eacute;rieur poss&eacute;d&eacute;. </small></p> </div> </div>