<h2>Résumé</h2>
<p>En nous appuyant sur des corpus de verbalisations d’action d’enseignement du FLE (constitués au sein du groupe de recherches IDAP-DILTEC), on cherche à saisir des traces du désir de transmettre et les formes qu’il prend : désir que les apprenants progressent, désir d’harmonie du groupe, désir de s’accomplir en tant qu’être-professeur, désir de partage, désir de susciter et garder l’intérêt des apprenants. Il arrive que les désirs du professeur et ceux des apprenants ne coïncident pas, ce qui pousse à poser la question suivante : qu’est-ce qui prime, le désir du professeur d’agir d’une certaine manière ou le désir du groupe ? La problématique du désir entendu comme une « pulsion à transmettre des savoirs » nous amène à réfléchir à l’agir professoral. De ces verbalisations d’enseignants collectées sur des terrains divers émergent des savoirs qui font place à la subjectivité. L’enseignant se regardant agir en classe construit, en tâtonnant, la description de sa pratique et ce qu’il ressent. Il cherche les mots, hésite, se contredit parfois, et de cette expérience de parole se dégage une connaissance inédite du métier qui fait place aux sentiments, aux émotions, à l’incertitude, au souci pour les apprenants. </p>
<p>C’est donc à travers des retours sur l’action (dans la lignée des travaux de Clot et Faïta, Bigot et Cadet,Aguilar et Cicurel) mais aussi en nous inscrivant dans une tradition philosophique autour du désir comme moteur de l’action (conatuschez Spinoza, motif-en-vue-dede Schütz) que nous aborderons le lieu-classe autrement que comme répondant à des seules fins utilitaires.</p>
<p>Francine CICUREL<br />
Université Sorbonne nouvelle-Paris 3<br />
DILTEC-IDAP</p>