<h2>Résumé</h2>
<p>Cet article fait état d'une recherche en cours sur le rapport subjectif au yiddish d'apprenant·e·s adultes qui fréquentent des cours à Paris. Le croisement d’observations lors d’une université d’été, d’entretiens biographiques et de questionnaires permet de déployer la richesse du rapport subjectif aux langues et d'inscrire la construction d’une énonciation singulière en langue étrangère bien au-delà de la dimension « utilitaire » communément avancée. L'analyse d'éléments de subjectivité, grâce à trois optiques sur le « sujet » (apprenant, parlant et « désirant »), suggère que le désir de langue peut être tout à la fois difficile à exprimer ou à cerner avec précision et évident ou fortement ancré dans le parcours de vie – que l’on soit de culture juive ou non et quel que soit le type de locuteur/-trice. Les « pro-jets » (Castellotti 2017) personnels de (ré)appropriation des apprenant·e·s diffèrent donc fortement. Ces éléments subjectifs permettent ainsi de dégager quelques enjeux pour la réflexion sur la didactique des langues minorées.</p>
<p>Magali Cécile BERTRAND<br />
Université Paul-Valéry Montpellier 3</p>