<h2>Résumé</h2>
<p><span style="line-height:100%">Cet article propose de réfléchir à la notion de subjectivité dans l’apprentissage des langues <font size="3"><font style="font-size: 12pt">(Anderson, 1999</font></font><font size="3"><font style="font-size: 12pt">)</font></font> en lien avec la représentation d’œuvres théâtrales contemporaines pour des apprenants de français langue étrangère <font size="3"><font style="font-size: 12pt">(Rollinat-Levasseur, 2017)</font></font>. Questionnant la construction du personnage sur scène <font size="3"><font style="font-size: 12pt">(Ryngaert, 2014 : 111)</font></font>, le théâtre contemporain place le spectateur face à de nouveaux enjeux, dans l’apprentissage des langues, il met les dimensions de la subjectivité, de l’imaginaire, du rapport à soi et à l’autre, de la perception, du rapport à ses représentations au premier plan. Questionnant le rapport utilitariste à la langue pour placer au premier plan la notion d’interprétation (Rollinat-Levasseur, 2015), la démarche d’ « école du spectateur » (Loriol & Lallias, 2009) que nous proposons envisage l’interprétation dans le sens de l’expérience herméneutique de l’œuvre (Huver & Lorilleux, 2018), et, d’autre part, dans le sens de l’interprétation au niveau du jeu dramatique. Ces deux aspects inscrivent dans la démarche une forme de réécriture de l’œuvre portée par le sujet, dans sa voix et dans son corps. Quels rapports à l’altérité sont développés à travers les différentes formes d’identification au personnage d’une part, et à travers les dimensions collectives de la double interprétation, d’autre part ? Quelle sera la place de l’enseignant dans ce dispositif convoquant une œuvre dramaturgique ? Quel rôle portera la dimension collective de l’approche ? Le sujet questionne alors son rapport à lui-même, à ses représentations et à ses perceptions, ainsi qu’à la langue et aux langages, notamment ceux du corps et de la voix, qui laissent des traces dans le corps de chacun <font size="3"><font style="font-size: 12pt">(Lecoq, [1997] 2016 : 69). </font></font><font size="3"><font style="font-size: 12pt">C’est par conséquent dans le rapport multiple aux langages du théâtre contemporain qu’une forme de construction subjective est rendue possible </font></font><font size="3"><font style="font-size: 12pt">dans le travail de l’œuvre toujours en activité (Martin, 2005). </font></font></span></p>
<p>Elsa CARON<br />
ENS Lyon</p>