<h2>Résumé</h2>
<p>Pour dépasser l’opposition entre la perspective instrumentale qui domine actuellement la didactique des langues et des cultures, trop réductrice, et la didactique des langues traditionnelle qui la précédait, trop fermée sur elle-même, il nous semble urgent d’emprunter une troisième voie, celle d’une approche que l’on pourrait appeler humaniste, écologique et durable. Une telle approche doit être envisagée à la mesure et au profit des individus particuliers et singuliers à qui elle s’adresse, dans toute la variété de leurs aptitudes et de leurs aspirations. Au-delà des catégories et du conditionnement induits par des « profils » d’apprenants, il s’agit de diversifier les méthodes et les approches plutôt qu’imposer des objectifs préétablis, contraindre à suivre des parcours préprogrammés, soumettre les personnes à des évaluations systématiques, sans souci de l’appropriation, de la créativité, ni tout simplement du plaisir, qui sont pourtant des moteurs de tout apprentissage. Loin des typologies, du profilage et des descriptions standardisées, il s’agit au contraire de prendre du recul par rapport aux logiques d’homogénéisation et d’uniformisation des approches et des méthodologies. À l’heure où le Conseil de l’Europe vient de lancer le volume complémentaire du CECRL avec de nouveaux descripteurs (mai 2018), nous souhaitons faire état de notre positionnement critique vis-à-vis des paradigmes théoriques et méthodologiques convoqués par ce type d’outils à vocation homogénéisante, là où la singularité et la diversité des parcours, des personnes et des situations d’enseignement/apprentissage obligent à opter pour des dispositifs (y compris d’évaluation) pluriels. Une analyse de discours produits par différentes instances européennes (Commission européenne, Conseil de l’Europe) entre 2008 et 2013, associée à quelques constats préliminaires issus de la lecture critique du Volume complémentaire au CECRL appuieront notre propos. </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:start">Jean-Marc DEFAYS<br />
Deborah MEUNIER<br />
DIDACTIfen<br />
Université de Liège</p>