<h2>R&eacute;sum&eacute;</h2> <p>Les langues ne doivent-elles &ecirc;tre&nbsp;qu&rsquo;utiles&nbsp;? Cette question rh&eacute;torique interroge les d&eacute;viances&nbsp;utilitaristes&nbsp;de certaines conceptions tr&egrave;s actuelles (et influentes) des langues et de leur enseignement/apprentissage (E/A d&eacute;sormais) :&nbsp;l&rsquo;utilit&eacute; ne fait pas que primer, elle priverait la didactique des langues (DDL d&eacute;sormais) de toute autre ambition.&nbsp;Ce texte&nbsp;propose l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;une critique de l&rsquo;utilitarisme en DDL est indissociable d&rsquo;une r&eacute;flexion sur la place et le statut de la rationalit&eacute; dans cette discipline (notamment quand il s&rsquo;agit de conceptualiser ce qu&rsquo;est la langue). Autrement formul&eacute;, et de mani&egrave;re volontairement pol&eacute;mique&nbsp;: si l&rsquo;on critique l&rsquo;utilitarisme et la domination de l&rsquo;efficacit&eacute; manag&eacute;riale dans l&rsquo;E/A des langues, il faut, en toute coh&eacute;rence, remonter le fil.&nbsp;Cela est singuli&egrave;rement d&eacute;rangeant, car on en arrive assez rapidement &agrave; la question (sensible, car nodale en DDL) de la conception de la langue&nbsp;: celle-ci ne peut-elle &ecirc;tre&nbsp;<i>que rationnelle&nbsp;</i>? N&rsquo;y a-t-il pas un rationalisme certain &ndash; et peu discut&eacute; &ndash; dans sa conceptualisation en DDL ? Et n&rsquo;est-ce pas l&agrave; la source m&ecirc;me des d&eacute;rives utilitaristes par ailleurs d&eacute;nonc&eacute;es&nbsp;?&nbsp;</p> <p>Marc DEBONO<br /> EA 4428 DYNADIV<br /> Universit&eacute; de Tours</p>