<h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;">Introduction</h2> <p>Le coaching de d&eacute;veloppement personnel est une discipline relativement r&eacute;cente qui prend son essor en ce d&eacute;but de XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle et dont les fondements s&rsquo;inscrivent au c&oelig;ur des Sciences Humaines et Sociales telles que la psychologie, la sociologie et la philosophie. Les pr&eacute;suppos&eacute;s th&eacute;oriques et les outils pratiques sur lesquels elle s&rsquo;appuie sont parfois int&eacute;gr&eacute;s dans certaines situations d&rsquo;enseignement-apprentissage mais les diff&eacute;rents acteurs concern&eacute;s gagneraient sans doute &agrave; &ecirc;tre sensibilis&eacute;s aux m&eacute;thodes de cette profession qui, &agrave; la suite de Carl Rogers, propose une approche centr&eacute;e sur la personne.</p> <p>A l&rsquo;heure o&ugrave; la mondialisation bat son plein et o&ugrave; se d&eacute;veloppent de nouvelles mani&egrave;res d&rsquo;enseigner et d&rsquo;apprendre (formations hybrides, nomadisme&hellip;), le m&eacute;tier de l&rsquo;enseignant &eacute;volue ainsi que sa place dans la transmission des savoirs. Connaissances et comp&eacute;tences, savoir-faire et savoir-&ecirc;tre, prennent aussi de nouvelles tournures. Les apprenants expriment des besoins, des motivations, des envies et des objectifs qui ne sont plus les m&ecirc;mes par rapport aux &eacute;poques ant&eacute;rieures. Ces changements supposent un renouvellement de la r&eacute;flexion didactique ainsi que des innovations sur le plan p&eacute;dagogique, en lien notamment avec la place du sujet dans les nouveaux dispositifs envisag&eacute;s. Le coaching peut en faire partie.</p> <p>Dans cette contribution, nous souhaitons &eacute;voquer les aspects du coaching qui nous paraissent pertinents pour la didactique des langues-cultures en g&eacute;n&eacute;ral et du FLE/ FOU en particulier. Nous nous appuierons sur notre exp&eacute;rience pour esquisser des perspectives concr&egrave;tes au-del&agrave; du questionnement m&eacute;thodologique. Dans une premi&egrave;re partie, nous pr&eacute;senterons donc ce qu&rsquo;est le coaching de d&eacute;veloppement personnel et analyserons dans une deuxi&egrave;me partie comment il peut &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute; dans un cursus de FLE/ FOU et avec quels r&eacute;sultats. Nous terminerons par une r&eacute;flexion conclusive concernant une possible ouverture de l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues-cultures sur certains fondamentaux du coaching particuli&egrave;rement int&eacute;ressants dans notre conception de l&rsquo;interaction entre ces deux domaines.</p> <h2>1. Le coaching, une profession au service des objectifs de la personne</h2> <h3>1.1. D&eacute;finitions</h3> <p>Les mots &laquo;&nbsp;coach&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;coaching&nbsp;&raquo; sont de plus en plus utilis&eacute;s, avec des acceptions diff&eacute;rentes, mais la profession qu&rsquo;est le coaching personnel ou coaching de vie est encore mal connue et suscite des m&eacute;fiances, des r&eacute;ticences, voire des moqueries. Pourtant, elle est confront&eacute;e &agrave; des enjeux cruciaux dans la mesure o&ugrave; la demande de coaching se fait toujours &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;un changement dans l&rsquo;existence d&rsquo;une personne, qu&rsquo;il soit d&rsquo;ordre professionnel ou priv&eacute;. De fa&ccedil;on relativement simple, on peut dire que le coaching consiste &agrave; accompagner un individu &agrave; la fois dans le cadre d&rsquo;une &eacute;volution et vers la r&eacute;alisation d&rsquo;un objectif permettant d&rsquo;atteindre un nouvel &eacute;quilibre satisfaisant. Il ne s&rsquo;agit surtout pas de faire appel &agrave; un professionnel qui puisse r&eacute;soudre les difficult&eacute;s du client. Au contraire. A l&rsquo;issue d&rsquo;un processus de coaching personnel, la personne coach&eacute;e devient autonome et est apte &agrave; trouver elle-m&ecirc;me ses propres solutions en surmontant les obstacles de son v&eacute;cu et en utilisant les ressources qui r&eacute;sident en elle et dans son environnement.</p> <p>On peut donc dire que l&rsquo;accompagnement coaching entra&icirc;ne un double b&eacute;n&eacute;fice. Dans le pr&eacute;sent du parcours de coaching&nbsp;: tout est mis en &oelig;uvre pour que l&rsquo;objectif du client soit atteint et finalement accompli&nbsp;; dans le futur&nbsp;: la personne coach&eacute;e sera d&eacute;sormais capable de g&eacute;rer elle-m&ecirc;me les transitions susceptibles de survenir par la suite.</p> <p>Il est ainsi possible de compl&eacute;ter notre premi&egrave;re d&eacute;finition en pr&eacute;cisant que le coaching de vie est un processus dynamique qui s&rsquo;inscrit &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;une relation bas&eacute;e sur l&rsquo;interaction verbale et l&rsquo;&eacute;coute active. Le coach accompagne le client vers la clarification et la r&eacute;alisation de son objectif &agrave; travers une s&eacute;rie d&rsquo;entretiens individuels, dans un cadre d&eacute;ontologique strict, dans un contexte d&eacute;fini sous forme de contrat, &agrave; travers la mise en &oelig;uvre d&rsquo;outils et de techniques sp&eacute;cifiques. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une relation d&rsquo;aide, mais en aucun cas d&rsquo;une th&eacute;rapie, de consulting ou de conseils. Pour mieux comprendre, on peut &eacute;galement citer les d&eacute;finitions suivantes propos&eacute;es par des organismes reconnus de coaching, fran&ccedil;ais ou internationaux&nbsp;:</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour la SF Coach (<i>Soci&eacute;t&eacute; Fran&ccedil;aise de Coaching</i>), premi&egrave;re organisation professionnelle repr&eacute;sentative du coaching en France depuis 1996&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <blockquote> <p><q>Le coaching professionnel est l&rsquo;accompagnement de personnes ou d&rsquo;&eacute;quipes pour le d&eacute;veloppement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d&rsquo;objectifs professionnels. [&hellip;] Situ&eacute; dans un tout autre registre, [le coaching personnel ou life coaching] consiste &agrave; accompagner des particuliers sur leurs probl&eacute;matiques personnelles (probl&egrave;mes familiaux, relationnels ou autres&hellip;)<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.</q></p> </blockquote> <p>Pour l&rsquo;ICF France (<em>International Coaching Federation</em>)&nbsp;:</p> <blockquote> <p><q>Le coaching [se d&eacute;finit] comme une alliance entre le coach et ses clients dans un processus qui suscite chez eux r&eacute;flexion et cr&eacute;ativit&eacute; afin de maximiser leur potentiel personnel et professionnel.&nbsp; </q></p> <p><q>Pour accompagner l&rsquo;&eacute;volution d&rsquo;une personne, d&rsquo;une &eacute;quipe ou d&rsquo;une organisation, le coach s&rsquo;appuie sur l&rsquo;art de la relation qui permet d&rsquo;entrer en interaction avec quelqu&rsquo;un d&rsquo;une fa&ccedil;on telle qu&rsquo;il r&eacute;alise les projets qu&rsquo;il choisit de mettre en &oelig;uvre en transformant, si c&rsquo;est pertinent, ses attitudes et ses comp&eacute;tences<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>.</q>&nbsp;</p> </blockquote> <p>Pour la FFC (<em>F&eacute;d&eacute;ration Francophone de Coachs Professionnels</em>)&nbsp;:</p> <blockquote> <p><q>Le coaching est un processus d&rsquo;accompagnement qui favorise la prise de conscience par une personne (ou un groupe/&eacute;quipe) de ses modes de fonctionnement, avec l&rsquo;objectif de d&eacute;passer la situation dans laquelle elle se trouve et d&rsquo;atteindre ses objectifs professionnels et/ou personnels qu&rsquo;elle s&rsquo;est fix&eacute;s en toute autonomie<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>.</q></p> </blockquote> <p>Pour l&rsquo;EMCC (<em>European Mentoring and Coaching Council</em>) :</p> <blockquote> <p><q>Le&nbsp;coach est un professionnel de l&rsquo;accompagnement qui a suivi une formation sp&eacute;cifique au coaching, formation qui respecte un r&eacute;f&eacute;rentiel de comp&eacute;tences pr&eacute;cis, d&eacute;fini en collaboration avec les f&eacute;d&eacute;rations professionnelles. Le coach respecte le Code de D&eacute;ontologie de la f&eacute;d&eacute;ration professionnelle &agrave; laquelle il est rattach&eacute;. Son r&ocirc;le est d&rsquo;aider le coach&eacute;, avec des processus d&rsquo;accompagnement adapt&eacute;s, &agrave;&nbsp;b&acirc;tir ses propres solutions. Contrairement au&nbsp;consultant, il n&rsquo;est pas d&rsquo;abord l&agrave; pour apporter du contenu et il ne&nbsp;conna&icirc;t pas forc&eacute;ment les aspects techniques du m&eacute;tier du coach&eacute;. Il est l&agrave; pour mettre en &oelig;uvre des processus qui aident le coach&eacute;, &agrave; d&eacute;passer ses obstacles, cro&icirc;tre et gagner en efficacit&eacute;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>.</q></p> </blockquote> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C</span></span></span></span></span>itons enfin la d&eacute;finition que proposent dans leur <em>Manuel de Coaching</em> Bernard Hevin et Jane Turner (2003). Ils consid&egrave;rent le coaching comme un art &agrave; double vocation&nbsp;:</p> <blockquote> <p><q>- L&rsquo;art de guider des personnes ou des syst&egrave;mes vers un avenir plein de promesses r&eacute;alis&eacute;es car le coach est celui qui per&ccedil;oit des opportunit&eacute;s l&agrave; o&ugrave; les autres ne voient que des obstacles&nbsp;; </q></p> <p><q>- L&rsquo;art de rencontrer l&rsquo;autre dans sa singularit&eacute;, l&rsquo;art de co-cr&eacute;er et d&rsquo;apprendre ensemble.</q></p> </blockquote> <p>Cette derni&egrave;re notion nous para&icirc;t tout &agrave; fait int&eacute;ressante dans l&rsquo;optique qui nous occupe&nbsp;: celle d&rsquo;int&eacute;grer des &eacute;l&eacute;ments &eacute;thiques et techniques issus du coaching dans la r&eacute;flexion didactique en g&eacute;n&eacute;ral et dans les situations d&rsquo;enseignement-apprentissage des langues-cultures en particulier. Cela fait en effet &eacute;cho aux propos de Genevi&egrave;ve Zarate (1993) qui met explicitement en relation les sciences sociales et la didactique des langues-cultures lorsqu&rsquo;elle explique que, m&ecirc;me en contexte p&eacute;dagogique, les acteurs d&rsquo;un &eacute;change langagier &laquo;&nbsp;impriment l&rsquo;empreinte de leur identit&eacute; dans la relation au r&eacute;el&nbsp;&raquo; et qu&rsquo;il est d&eacute;sormais difficile d&rsquo;enseigner une langue &eacute;trang&egrave;re sans garder &agrave; l&rsquo;esprit les termes d&rsquo;<em>image</em>, de <em>regard </em>ou de <em>point de vue</em>. Ainsi, pour tout contact interculturel ou interpersonnel, il est n&eacute;cessaire de prendre en compte sa propre vision du monde mais aussi celle de l&rsquo;autre. C&rsquo;est cette double consid&eacute;ration qui permet d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; &agrave; l&rsquo;apprenant, de l&rsquo;autre &agrave; la personne coach&eacute;e, de se diriger vers ses objectifs avec une certaine s&eacute;r&eacute;nit&eacute; et de grandir en autonomie dans le respect de son int&eacute;grit&eacute; ontologique.</p> <h3>1.2. Les principales sources du coaching</h3> <p>Si on remonte rapidement jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;Antiquit&eacute; grecque, cinq si&egrave;cles avant notre &egrave;re, on peut distinguer de fa&ccedil;on sch&eacute;matique, en ce qui concerne l&rsquo;acquisition des connaissances, la conception aristot&eacute;licienne de la perception socratique. Selon Aristote, &laquo;&nbsp;le ma&icirc;tre est celui qui, parce qu&rsquo;il poss&egrave;de un savoir, est capable de le transmettre&nbsp;&raquo; alors que Socrate consid&egrave;re que &laquo;&nbsp;le ma&icirc;tre est celui qui permet &agrave; l&rsquo;autre d&rsquo;atteindre le savoir qu&rsquo;il poss&egrave;de en lui-m&ecirc;me&nbsp;&raquo;. En s&rsquo;appuyant notamment sur cette citation, nombreux sont ceux qui font du philosophe fondateur de la ma&iuml;eutique le &quot;premier coach&quot; de l&rsquo;Histoire&nbsp;: il ne cherchait pas &agrave; imposer &agrave; l&rsquo;autre un savoir mais &agrave; faire &eacute;merger chez l&rsquo;autre son propre savoir.</p> <p>L&rsquo;art de Socrate visait donc &agrave; faire enfanter ses disciples de leurs propres connaissances, leurs propres ressources, leurs propres solutions &agrave; diff&eacute;rents probl&egrave;mes, et ces principes s&rsquo;apparentent d&eacute;j&agrave; &agrave; ce que le coaching pr&eacute;conise aujourd&rsquo;hui, et ce depuis son apparition dans les ann&eacute;es 1960 dans le monde du th&eacute;&acirc;tre et du cin&eacute;ma aux Etats-Unis. Le m&eacute;tier de coach est d&rsquo;abord celui d&rsquo;un r&eacute;p&eacute;titeur qui fait r&eacute;p&eacute;ter le r&ocirc;le de telle mani&egrave;re &agrave; ce que les objectifs des acteurs soient atteints au-del&agrave; de la seule performance sur sc&egrave;ne ou devant la cam&eacute;ra.</p> <p>Le coaching s&rsquo;implante ensuite dans le domaine sportif. Le coach sportif n&rsquo;est plus seulement un entra&icirc;neur physique, c&rsquo;est aussi un pr&eacute;parateur mental qui met tout en &oelig;uvre pour permettre &agrave; l&rsquo;athl&egrave;te, individuellement ou de mani&egrave;re collective au sein d&rsquo;une &eacute;quipe, d&rsquo;atteindre ses objectifs. Quels que soient les outils utilis&eacute;s par le coach dans l&rsquo;entra&icirc;nement physique ou la pr&eacute;paration mentale, c&rsquo;est finalement le sportif qui produira l&rsquo;effort n&eacute;cessaire pouvant l&rsquo;amener &agrave; se d&eacute;passer, voire &agrave; remporter des victoires.</p> <p>Sur le plan historique et bibliographique, on peut rappeler que c&rsquo;est &agrave; Timothy Gallwey, sp&eacute;cialiste du tennis et du golf, qu&rsquo;on doit les bases du coaching tel qu&rsquo;on le con&ccedil;oit de nos jours&nbsp;: &laquo;&nbsp;Dans son premier ouvrage, <em>The Inner Game of Tennis</em>, il ouvre une voie nouvelle, parcourant les champs de la ma&iuml;eutique et l&rsquo;essence m&ecirc;me du coaching avec les notions de [&hellip;] lib&eacute;ration du potentiel des joueurs, responsabilit&eacute;, connaissance de soi, travail sur soi, accueil et gestion des &eacute;motions, apprendre &agrave; apprendre<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>On retrouve une d&eacute;marche semblable au niveau du coaching professionnel dans les entreprises du monde anglo-saxon d&egrave;s le d&eacute;but des ann&eacute;es 1980&nbsp;: &laquo;&nbsp;Tourn&eacute; &agrave; ses d&eacute;buts vers les managers et les dirigeants en raison des implications sociales et &eacute;conomiques de leur relation &agrave; la performance des organisations, au pouvoir, &agrave; la vision strat&eacute;gique et &agrave; la capacit&eacute; d&eacute;cisionnelle, le coaching se g&eacute;n&eacute;ralise aujourd&rsquo;hui &agrave; l&rsquo;ensemble des acteurs de l&rsquo;entreprise<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>C&rsquo;est vers la fin des ann&eacute;es 1980 que le coaching arrive en France et qu&rsquo;il ouvre petit &agrave; petit son horizon &agrave; d&rsquo;autres secteurs que le sport ou l&rsquo;entreprenariat.&nbsp;Il concerne aujourd&rsquo;hui tous les pans de la soci&eacute;t&eacute;, et notamment les particuliers pour qui la notion de d&eacute;veloppement personnel ou d&rsquo;&eacute;panouissement de soi a des r&eacute;sonances de plus en plus profondes. Dans le coaching personnel, m&ecirc;me si l&rsquo;accompagnement n&rsquo;est plus bas&eacute; sur la performance ou la comp&eacute;tition, le coach va&nbsp;aider son client, comme pour un sportif de haut niveau ou un dirigeant d&rsquo;entreprise, &agrave; mieux identifier ses aptitudes et r&eacute;v&eacute;ler son potentiel, &agrave; exploiter ses connaissances et ses comp&eacute;tences, &agrave; en acqu&eacute;rir de nouvelles dans la perspective de l&rsquo;objectif &agrave; atteindre, mais aussi &agrave; entretenir sa motivation et p&eacute;renniser ses engagements vis-&agrave;-vis de lui-m&ecirc;me. Pour ce faire, la plupart des coachs de vie s&rsquo;appuient sur l&rsquo;<em>Approche Centr&eacute;e sur la Personne</em> d&eacute;velopp&eacute;e par le psychologue am&eacute;ricain Carl Rogers<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>, dont la r&eacute;flexion couvre les champs de la psychologie clinique, de la psychoth&eacute;rapie, de la m&eacute;diation et de l&rsquo;&eacute;ducation.</p> <p>Le coach doit &oelig;uvrer de mani&egrave;re &agrave; ce que la personne coach&eacute;e fasse un travail de recentration sur elle et pour elle, tout en faisant de son c&ocirc;t&eacute; un travail de d&eacute;centration dans une optique li&eacute;e &agrave; l&rsquo;ACP, dont les trois attitudes&nbsp;: congruence, empathie, regard positif inconditionnel, sont les trois composantes n&eacute;cessaires et suffisantes pour &ecirc;tre dans une dynamique de d&eacute;veloppement, d&#39;&eacute;panouissement, d&#39;&eacute;volution, de croissance. On parle de congruence quand il y a correspondance exacte entre l&#39;exp&eacute;rience, la prise de conscience et l&#39;expression de soi, quand l&rsquo;individu observe ou exp&eacute;rimente une coh&eacute;rence entre ce qu&rsquo;il ressent, ce qu&rsquo;il pense et comment il agit. Dans l&rsquo;approche rog&eacute;rienne, l&rsquo;accompagnant se doit d&rsquo;&ecirc;tre congruent pour que l&rsquo;accompagn&eacute; puisse le devenir &agrave; son tour. L&rsquo;empathie cognitive est &agrave; diff&eacute;rencier de la contagion &eacute;motionnelle&nbsp;: le coach saisit les messages verbaux et non-verbaux de son client et comprend la situation de l&rsquo;autre non pas depuis son propre cadre de r&eacute;f&eacute;rence mais depuis celui de la personne coach&eacute;e. Quant &agrave; la confiance inconditionnelle, elle s&rsquo;exprime par l&rsquo;accueil du client qui est accept&eacute; tel qu&rsquo;il est, dans la bienveillance et le non-jugement, et avec la certitude intime, selon les pr&eacute;ceptes socratiques, qu&rsquo;il a effectivement les moyens en lui de g&eacute;rer les changements qui surviennent et d&rsquo;atteindre les objectifs qu&rsquo;il se fixe. Carl Rogers (1961), explique que &laquo;&nbsp;chaque individu a en lui des capacit&eacute;s consid&eacute;rables de se comprendre, de changer l&#39;id&eacute;e qu&#39;il a de lui-m&ecirc;me, ses attitudes et sa mani&egrave;re de se conduire ; il peut puiser dans ses ressources pourvu que lui soit assur&eacute; un climat d&#39;attitudes psychologiques &quot;facilitatrices&quot; que l&#39;on peut d&eacute;terminer<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title="">[8]</a>&nbsp;&raquo;. Le coach va donc aider le client &agrave; rep&eacute;rer, &agrave; trouver ou &agrave; &eacute;laborer ces facteurs facilitateurs. Rogers pr&eacute;cise &eacute;galement ceci &agrave; propos de l&rsquo;ACP&nbsp;:</p> <blockquote> <p><q>Elle vise directement &agrave; une grande ind&eacute;pendance et &agrave; une grande maturation de l&#39;individu, mais n&#39;esp&egrave;re pas que de tels r&eacute;sultats seront am&eacute;lior&eacute;s si le conseiller aide &agrave; r&eacute;soudre le probl&egrave;me.&nbsp;C&#39;est l&#39;individu et non le probl&egrave;me qui est au centre. L&#39;objectif n&#39;est pas de r&eacute;soudre un probl&egrave;me particulier, mais d&#39;aider l&#39;individu &agrave; se d&eacute;velopper afin qu&#39;il puisse faire face au probl&egrave;me actuel et &agrave; des probl&egrave;mes ult&eacute;rieurs d&#39;une fa&ccedil;on plus appropri&eacute;e. S&#39;il peut parvenir &agrave; un d&eacute;veloppement suffisant pour traiter un probl&egrave;me de fa&ccedil;on plus ind&eacute;pendante, plus responsable, moins confuse, plus organis&eacute;e, il traitera &eacute;galement de la m&ecirc;me fa&ccedil;on les nouveaux probl&egrave;mes qui se pr&eacute;senteront &agrave; lui<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title="">[9]</a>.</q></p> </blockquote> <p>Cela &eacute;voque les approches communicatives et actionnelles en didactique des langues-cultures, centr&eacute;es sur l&rsquo;apprenant et qui cherchent &agrave; lui faire acqu&eacute;rir une plus grande autonomie dans les situations connues ou inconnues. L&rsquo;enseignant n&rsquo;est plus l&agrave; pour transmettre un savoir mais pour donner des cl&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve ou l&rsquo;&eacute;tudiant afin que celui-ci puise en lui les ressources dont il a besoin (connaissances actuelles, capacit&eacute; &agrave; transf&eacute;rer des comp&eacute;tences, intelligence adaptative&hellip;) dans un contexte de communication m&ecirc;me in&eacute;dit.</p> <h3>1.3. Principes fondamentaux</h3> <p>Comme nous venons de le voir en abordant l&rsquo;ACP, r&eacute;flexion cruciale pour les d&eacute;veloppements du coaching qui se doit avant tout d&rsquo;&ecirc;tre une discipline humaniste, les trois principes fondamentaux sont la congruence, l&rsquo;empathie et la confiance inconditionnelle. Au-del&agrave;, le coaching repose sur un certain nombre de postulats r&eacute;gis par une d&eacute;ontologie stricte, qui englobent aussi bien les notions d&rsquo;&eacute;thique, de respect, de confidentialit&eacute;, de prise en compte de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute;, que des &eacute;l&eacute;ments comme une m&eacute;thodologie appropri&eacute;e, la co-responsabilit&eacute; ou encore le cheminement vers l&rsquo;ind&eacute;pendance.</p> <p>Ces postulats se d&eacute;clinent dans un cadre spatio-temporel d&eacute;fini (un lieu serein pour les entretiens et une dur&eacute;e d&eacute;termin&eacute;e du processus qui s&rsquo;&eacute;tale g&eacute;n&eacute;ralement sur une dizaine de s&eacute;ances r&eacute;partie sur 3 &agrave; 4 mois) mais &eacute;galement psycho-affectif dont les quatre ma&icirc;tres-mots sont&nbsp;:</p> <p>- L&rsquo;authenticit&eacute;&nbsp;: le coach et le client se doivent d&rsquo;&ecirc;tre sinc&egrave;res&nbsp;;</p> <p>- La bienveillance&nbsp;: les entretiens se d&eacute;roulent dans un climat chaleureux&nbsp;;</p> <p>- Le non-jugement&nbsp;: le coach ne se permet jamais de juger le client&nbsp;;</p> <p>- Le professionnalisme&nbsp;: la relation coach-client est strictement professionnelle.</p> <p>Le coaching s&rsquo;inscrit par ailleurs dans le cadre de la &laquo;&nbsp;r&egrave;gle des 3P&nbsp;&raquo;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Protection + Permission = Puissance&nbsp;&raquo;. Le coach joue un r&ocirc;le protecteur qui permet d&rsquo;assurer l&rsquo;&eacute;quilibre &eacute;cologique de la personne&nbsp;: ni sa s&eacute;curit&eacute; ontologique ni son identit&eacute; profonde ne doivent jamais &ecirc;tre menac&eacute;es. Le parcours de coaching est un espace de libert&eacute; pour le client qui s&rsquo;autorise des attitudes souvent r&eacute;prim&eacute;es en soci&eacute;t&eacute;&nbsp;: faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, poser des questions, r&eacute;pondre ou ne pas r&eacute;pondre, exprimer ses &eacute;motions&hellip; Finalement, la personne coach&eacute;e gagnera en pouvoir pour elle-m&ecirc;me&nbsp;: elle d&eacute;passera ses appr&eacute;hensions et ses limites, elle se responsabilisera dans ses choix, elle sera en posture de leader vis-&agrave;-vis d&rsquo;elle-m&ecirc;me&hellip;</p> <p>Ces trois conditions sont interd&eacute;pendantes et le coach doit veiller &agrave; ce qu&rsquo;elles soient mises en place de fa&ccedil;on conjointe tout au long du processus. Cela suppose alors quelque chose d&rsquo;essentiel dans le coaching&nbsp;: de la r&eacute;flexivit&eacute;. Le coach a en permanence une attitude r&eacute;flexive par rapport &agrave; sa pratique mais le client entame &eacute;galement une d&eacute;marche de r&eacute;flexivit&eacute; sur lui-m&ecirc;me par l&rsquo;analyse de ses repr&eacute;sentations, de ses croyances aidantes ou limitantes, de ses comportements, de ses ressources, de ses motivations intrins&egrave;ques ou extrins&egrave;ques&hellip;</p> <p>Enfin, rappelons que le coaching est une profession d&rsquo;accompagnement et qu&rsquo;elle se base donc sur une relation interpersonnelle pour laquelle la qualit&eacute; du rapport collaboratif est essentielle. Les caract&eacute;ristiques de cette relation sont les suivantes&nbsp;:</p> <p>- L&rsquo;accueil de l&rsquo;autre marqu&eacute; par une pratique de l&rsquo;&eacute;coute active, l&rsquo;empathie cognitive, le respect inconditionnel de la personne, l&rsquo;absence totale de d&eacute;valorisation, une attitude positive et constructive en toutes circonstances&nbsp;;</p> <p>- La valorisation &agrave; travers un encouragement constant, sinc&egrave;re et pertinent, un renforcement sur les faits et sur la personne, l&rsquo;absence de critique n&eacute;gative et des mots positifs syst&eacute;matiques pour chaque effort, chaque r&eacute;alisation&nbsp;;</p> <p>- La fiabilit&eacute; bas&eacute;e sur la congruence du coach, qui doit &ecirc;tre align&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire &ecirc;tre en concordance avec ses valeurs et la d&eacute;ontologie de la profession, dire ce qu&rsquo;il fait et faire ce qu&rsquo;il dit, ne pas se mentir &agrave; lui ni mentir &agrave; l&rsquo;autre&nbsp;;</p> <p>- La flexibilit&eacute;&nbsp;qui est une forme d&rsquo;adaptation &agrave; la fa&ccedil;on de communiquer de l&rsquo;autre, de synchronisation &agrave; son rythme, &agrave; son d&eacute;bit, &agrave; sa tonalit&eacute;&hellip;&nbsp;;</p> <p>- La l&eacute;g&egrave;ret&eacute; au sens o&ugrave; le processus de coaching, ancr&eacute; dans le pr&eacute;sent et tourn&eacute; vers l&rsquo;avenir, est l&rsquo;occasion de relativiser, de d&eacute;dramatiser, de voir des solutions l&agrave; o&ugrave; on envisage g&eacute;n&eacute;ralement des probl&egrave;mes.</p> <p>Toutes ces conditions et ces caract&eacute;ristiques sont loin d&rsquo;&ecirc;tre impensables dans le cadre de situations d&rsquo;enseignement-apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re. Nous allons d&rsquo;ailleurs voir &agrave; pr&eacute;sent comment une d&eacute;marche inspir&eacute;e du coaching a &eacute;t&eacute; mise en &oelig;uvre en FLE, plus pr&eacute;cis&eacute;ment pour le module de Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire de l&rsquo;IEFE pendant six ans (de 2011 &agrave; 2017) et avec quels r&eacute;sultats.</p> <h2>2. Le module FOU &agrave; l&rsquo;IEFE (2011-2017)&nbsp;: entre enseignement et coaching</h2> <p>Depuis quelques ann&eacute;es, on assiste en effet &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence de nouvelles formations destin&eacute;es aux &eacute;tudiants &eacute;trangers non-francophones souhaitant poursuivre des &eacute;tudes sup&eacute;rieures en France&nbsp;: il s&rsquo;agit de cursus intitul&eacute;s, &agrave; la suite de Jean-Marc Mangiante et Chantal Parpette (2011), Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire. Apr&egrave;s un stage intensif dans ce domaine-l&agrave; en juin 2010 &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Perpignan, j&rsquo;ai mis en place d&egrave;s la rentr&eacute;e suivante, &agrave; l&rsquo;Institut d&rsquo;Etudes Fran&ccedil;aises pour Etrangers (IEFE) de l&rsquo;Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, une formation de ce type sous la forme d&rsquo;un module compl&eacute;mentaire, &agrave; destination des &eacute;tudiants des niveaux B2 et C1. Ce dispositif r&eacute;pondait &agrave; de nombreux besoins et correspondait &agrave; une r&eacute;flexion approfondie sur les enjeux du FOU avec une approche multifocale<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title="">[10]</a>. Mais proposer des cours de Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire (FOU) soul&egrave;ve souvent plus de questions que cela n&rsquo;apporte de r&eacute;ponses. Par exemple, en tant que praticiens, nous sommes confront&eacute;s entre autres aux interrogations suivantes. Quelles sont les sp&eacute;cificit&eacute;s du FOU par rapport au FLE&nbsp;? Comment les rep&eacute;rer et mettre en &oelig;uvre une strat&eacute;gie d&rsquo;enseignement-apprentissage ad&eacute;quate&nbsp;? Les cursus de FOU r&eacute;pondent-ils aux besoins des diff&eacute;rents publics vis&eacute;s amen&eacute;s &agrave; suivre des cours dans une universit&eacute; fran&ccedil;aise&nbsp;? Prenons-nous vraiment en compte la notion d&rsquo;objectif, et si oui, sous quelles formes&nbsp;? C&rsquo;est notamment &agrave; ces questionnements que je tenterai d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse bas&eacute;s sur mon exp&eacute;rience et ma r&eacute;flexion en lien avec le coaching.</p> <h3>2.1. Sp&eacute;cificit&eacute;s du FOU et implications didactiques</h3> <p>On peut s&rsquo;accorder sur le fait que le FOU est effectivement une d&eacute;clinaison du FLE&nbsp;: les formations FOU s&rsquo;adressent normalement &agrave; des apprenants non-francophones, que ce soit dans leur pays ou en France. Certes, tous les terrains pr&eacute;sentent leurs particularit&eacute;s et selon les contextes, les formations FOU mettront &agrave; des degr&eacute;s divers l&rsquo;accent sur les diff&eacute;rentes composantes de la comp&eacute;tence universitaire, au c&oelig;ur de tous ces dispositifs. Rappelons ici que la comp&eacute;tence universitaire est constitu&eacute;e de trois composantes principales. La premi&egrave;re concerne l&rsquo;aspect linguistique qui a pour but de d&eacute;velopper chez les apprenants les connaissances langagi&egrave;res n&eacute;cessaires pour pouvoir suivre des cours donn&eacute;s en langue &eacute;trang&egrave;re &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; et r&eacute;aliser les activit&eacute;s en lien avec les &eacute;tudes choisies. La deuxi&egrave;me composante porte sur l&rsquo;aspect m&eacute;thodologique&nbsp;et culturel : elle doit aider les &eacute;tudiants &agrave; r&eacute;aliser certaines t&acirc;ches acad&eacute;miques en contexte h&eacute;t&eacute;roglotte et transculturel. Quant &agrave; la troisi&egrave;me composante, il s&rsquo;agit de la dimension disciplinaire qui consiste &agrave; familiariser les apprenants avec leur domaine de sp&eacute;cialit&eacute; en langue cible.</p> <p>Par ailleurs, tandis que le FLE concerne le fran&ccedil;ais g&eacute;n&eacute;ral ou en g&eacute;n&eacute;ral, le Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire va cibler des points pr&eacute;cis de la langue &agrave; &eacute;tudier, notamment sur le plan lexical. Le formateur doit proc&eacute;der &agrave; une sorte de d&eacute;coupage de la langue et adopter une d&eacute;marche d&rsquo;&eacute;limination et d&rsquo;int&eacute;gration&nbsp;: quels savoirs linguistiques va-t-on transmettre&nbsp;? Et une fois le choix effectu&eacute;, auxquels d&rsquo;entre eux va-t-on accorder la priorit&eacute;&nbsp;? Le formateur FOU est donc confront&eacute;, de la conception des enseignements &agrave; leur mise en place, &agrave; des contraintes li&eacute;es aux objectifs des apprenants qui vont &ecirc;tre immerg&eacute;s dans des discours fonctionnels en langue cible tout au long de leurs &eacute;tudes.</p> <p>De plus, alors que le FLE correspond plut&ocirc;t &agrave; une offre de formation, propos&eacute;e en France ou &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger dans des centres de langues pr&ecirc;ts &agrave; accueillir des apprenants ayant des attentes, besoins ou d&eacute;sirs, multiples, le FOU, comme le FOS, est l&agrave; pour r&eacute;pondre &agrave; une demande existante et g&eacute;n&eacute;ralement forte. Aujourd&rsquo;hui, le taux d&rsquo;&eacute;checs des &eacute;tudiants &eacute;trangers int&eacute;gr&eacute;s &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; fran&ccedil;aise est tel que cette demande r&eacute;sonne presque comme un cri d&rsquo;alarme. Le public auquel le formateur FOU s&rsquo;adresse est donc un public plus exigeant qui attend un retour sur investissement rapide. Alors qu&rsquo;en situation d&rsquo;enseignement-apprentissage du FLE, les diff&eacute;rents acteurs p&eacute;dagogiques peuvent prendre du temps &agrave; r&eacute;aliser certaines t&acirc;ches et travailler en incluant la notion de plaisir (choix des supports, mise en &oelig;uvre des activit&eacute;s&hellip;), cela n&rsquo;est gu&egrave;re possible dans une d&eacute;marche FOU. Les &eacute;tudiants ont quelques mois pour acqu&eacute;rir les bases linguistiques suffisantes et surtout proc&eacute;der &agrave; une d&eacute;centration culturelle n&eacute;cessaire &agrave; leur admission puis &agrave; leur r&eacute;ussite dans une universit&eacute; fran&ccedil;aise.</p> <p>Enfin, alors que le FLE joue sur la diversit&eacute; des contenus quelle que soit la comp&eacute;tence vis&eacute;e, en particulier au niveau des comp&eacute;tences socioculturelles, le FOU mise sur la sp&eacute;cialisation. Il ne s&rsquo;agit pas bien s&ucirc;r de faire du fran&ccedil;ais th&eacute;matique ou de sp&eacute;cialit&eacute;, mais de mettre toute la d&eacute;marche p&eacute;dagogique au service d&rsquo;un but commun partag&eacute; par les apprenants, que ce soit au niveau des comp&eacute;tences linguistiques enseign&eacute;es ou des savoirs universitaires, culturels et disciplinaires que l&rsquo;on souhaite transmettre. En effet, ce ne sont ni les contenus ni les activit&eacute;s qui justifient une appellation FOU mais les contraintes impos&eacute;es par la demande du public, homog&egrave;ne ou h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne sur le plan des langues et cultures sources ainsi que sur le plan des disciplines de sp&eacute;cialit&eacute;, qui doit se pr&eacute;parer &agrave; entrer dans un syst&egrave;me universitaire caract&eacute;ris&eacute; par la quantit&eacute; et la vari&eacute;t&eacute; des discours, et o&ugrave; le langage occupe une place primordiale. Cette dimension langagi&egrave;re forte et complexe est d&rsquo;ailleurs l&rsquo;une des caract&eacute;ristiques majeures que le FOU doit prendre en compte, notamment si les apprenants se destinent &agrave; un parcours en Sciences Humaines et Sociales. L&rsquo;une des principales difficult&eacute;s pour le formateur r&eacute;side alors dans le montage des cours, dans la mesure o&ugrave; il n&rsquo;existe pas de mat&eacute;riel &agrave; disposition et o&ugrave; la quantit&eacute; des corpus potentiels &agrave; analyser pour initier puis mener &agrave; son terme un projet FOU est absolument ph&eacute;nom&eacute;nale.</p> <p>Ainsi, le FOU a bien de nombreuses sp&eacute;cificit&eacute;s, et l&rsquo;une d&rsquo;entre elles est donc la prise en compte de la comp&eacute;tence universitaire, d&eacute;j&agrave; rapidement d&eacute;finie. Sa composante linguistique n&rsquo;est sans doute pas la plus d&eacute;sarmante pour des sp&eacute;cialistes du FLE. Bien que mises au service d&rsquo;un univers discursif particulier, les comp&eacute;tences travaill&eacute;es avec plus ou moins d&rsquo;intensit&eacute;, et ce toujours en fonction du public, seront les m&ecirc;mes&nbsp;:&nbsp; comp&eacute;tences linguistiques, comp&eacute;tences de production, comp&eacute;tences de r&eacute;ception. Les contenus sont bien s&ucirc;r connus du formateur et l&rsquo;interaction enseignant/ apprenants, bien que souhaitable, n&rsquo;est pas forc&eacute;ment un &eacute;l&eacute;ment central de cette composante. La composante disciplinaire pr&eacute;sente en revanche une difficult&eacute; de taille pour le formateur FLE&nbsp;qui ne ma&icirc;trise pas (pas obligatoirement en tout cas) tous les contenus des diff&eacute;rents domaines de sp&eacute;cialisation. Dans ce registre, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de droit, d&rsquo;&eacute;conomie, de biochimie ou de m&eacute;canique, les savoirs et savoir-faire des apprenants sont th&eacute;oriquement sup&eacute;rieurs &agrave; ceux de l&rsquo;enseignant. Odile Challe signale ainsi qu&rsquo;il est essentiel que s&rsquo;&eacute;tablisse entre l&#39;enseignant et ses apprenants un &eacute;change fructueux de connaissances :</p> <blockquote> <p><q>Le professeur de langue ne peut s&#39;imposer comme seul d&eacute;tenteur du savoir face &agrave; ses &eacute;tudiants sp&eacute;cialistes. En effet, la ma&icirc;trise du savoir se d&eacute;double en deux sortes de connaissances : les connaissances linguistiques et les connaissances du domaine de sp&eacute;cialit&eacute;. Certes, le formateur poss&egrave;de mieux la langue fran&ccedil;aise que l&#39;&eacute;tudiant. A l&#39;inverse, l&#39;&eacute;tudiant sp&eacute;cialiste conna&icirc;t mieux le domaine que son professeur. Il s&#39;agit en ce cas de trouver un nouvel &eacute;quilibre. Cette relation ne pr&eacute;sente aucun danger si elle est exploit&eacute;e. Le professeur ne court aucun risque d&#39;&ecirc;tre d&eacute;stabilis&eacute;. Le dialogue entre l&#39;&eacute;tudiant qui explique &agrave; son formateur une notion sp&eacute;cialis&eacute;e favorise l&#39;authenticit&eacute; des &eacute;changes p&eacute;dagogiques<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title="">[11]</a>.&nbsp;</q></p> </blockquote> <p>Dans cette perspective, le contact avec des acteurs du milieu &eacute;tudi&eacute; d&rsquo;une part et l&rsquo;interaction avec les &eacute;tudiants d&rsquo;autre part sont donc absolument indispensables. Enfin, la composante culturelle pose, quant &agrave; elle, des questions encore plus complexes auxquelles il nous semble important de r&eacute;fl&eacute;chir un instant. Premi&egrave;rement, dans ce contexte, doit-on parler plut&ocirc;t de composante culturelle ou interculturelle&nbsp;? Le terme &laquo;&nbsp;interculturel&nbsp;&raquo; est tentant &agrave; retenir dans la mesure d&rsquo;une part o&ugrave; le FOU est un lieu privil&eacute;gi&eacute; pour la rencontre de deux univers ethnosocioculturels diff&eacute;rents (ou plus, si le public est h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne sur le plan linguistique et culturel), plut&ocirc;t proches ou au contraire tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;s&nbsp;: celui de l&rsquo;apprenant (culture source) et celui de l&rsquo;enseignant (culture cible), et d&rsquo;autre part o&ugrave; il y a forc&eacute;ment un d&eacute;calage plus ou moins grand entre les deux, que le formateur FOU doit analyser. Que faut-il apporter ou faire acqu&eacute;rir &agrave; un &eacute;tudiant &eacute;tranger pour qu&rsquo;il puisse s&rsquo;acculturer au monde universitaire fran&ccedil;ais et r&eacute;ussir ses &eacute;tudes en France&nbsp;? Comment l&rsquo;aider &agrave; adopter un positionnement sain, qui n&rsquo;engendre ni le reniement de sa propre culture ni le rejet de la culture d&rsquo;accueil&nbsp;? Suffit-il d&rsquo;&eacute;tablir un certain nombre de rep&egrave;res et de normes&nbsp;?&nbsp; Comment travaille-t-on les &eacute;carts entre l&rsquo;univers culturel d&rsquo;origine et l&rsquo;universit&eacute; fran&ccedil;aise&nbsp;? Qui le fait&nbsp;? Les formateurs FOU ou les coll&egrave;gues des diff&eacute;rentes UFR&nbsp;? Si on opte pour un partenariat, comment articule-t-on le travail entre les uns et les autres&nbsp;? Est-ce qu&rsquo;au sein du groupe d&rsquo;apprenants on utilise aussi les comp&eacute;tences d&rsquo;un &eacute;tudiant ayant surmont&eacute; certains obstacles, en proposant par exemple des activit&eacute;s de&nbsp;<em>peer-to-peer</em>&nbsp;? Il est difficile de r&eacute;pondre &agrave; toutes ces interrogations, mais une piste semble importante comme dans toute situation d&rsquo;enseignement-apprentissage, &agrave; savoir le d&eacute;veloppement de la comp&eacute;tence de r&eacute;flexivit&eacute;&nbsp;: aussi bien l&rsquo;apprenant que l&rsquo;enseignant doivent &ecirc;tre capables d&rsquo;analyser, &eacute;tape par &eacute;tape, les acquisitions en cours, les progr&egrave;s faits, les blocages persistants&hellip; De plus, il para&icirc;t judicieux de travailler en profondeur les savoirs universitaires transversaux, tels que la m&eacute;thodologie des exercices de composition typique de l&rsquo;Universit&eacute; fran&ccedil;aise ou la conceptualisation &laquo;&nbsp;&agrave; la fran&ccedil;aise&nbsp;&raquo;. Emilia Hilgert rappelle &agrave; ce titre ceci&nbsp;:</p> <blockquote> <p><q>Une &eacute;tape importante que doit franchir l&rsquo;&eacute;tudiant &eacute;tranger est de passer d&rsquo;une conception floue des t&acirc;ches qui l&rsquo;attendent &agrave; une vision claire des exigences d&rsquo;un discours universitaire fran&ccedil;ais. Cette initiation, souvent &eacute;court&eacute;e par le sp&eacute;cialiste qui la consid&egrave;re comme un pr&eacute;-requis, revient au sp&eacute;cialiste du FOU, habitu&eacute; &agrave; &eacute;valuer des besoins en langue et sensible aux &eacute;carts culturels<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title="">[12]</a>.&nbsp;</q></p> </blockquote> <p>On le voit, la t&acirc;che est lourde, mais quelles que soient les options choisies par le concepteur de formation et le formateur FOU, une dimension doit &ecirc;tre privil&eacute;gi&eacute;e pour r&eacute;soudre, en partie et en commun, les probl&egrave;mes d&rsquo;ordre interculturel&nbsp;: la dimension relationnelle.</p> <p>Ainsi, le FOU &eacute;tant un espace privil&eacute;gi&eacute; pour la rencontre interculturelle mais &eacute;galement la relation intersubjective, il nous para&icirc;t int&eacute;ressant d&rsquo;y introduire des &eacute;l&eacute;ments de coaching qui font entre autres &eacute;cho aux notions de r&eacute;flexivit&eacute; et de qualit&eacute; relationnelle dont je viens de parler. C&rsquo;est ce que j&rsquo;ai fait pendant plusieurs ann&eacute;es au sein du module FOU &agrave; l&rsquo;IEFE.</p> <h3>2.2. Le coaching au service du FOU&nbsp;: un exemple concret</h3> <p>Dans la perspective de faciliter l&rsquo;int&eacute;gration des &eacute;trangers non-francophones dans une universit&eacute; fran&ccedil;aise, j&rsquo;ai donc mis en place &agrave; l&rsquo;IEFE, d&egrave;s la rentr&eacute;e 2010-2011 et ce jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;ann&eacute;e universitaire 2016-2017, un module de formation (de 22 heures&nbsp;: 2 heures d&rsquo;information et 20 heures d&rsquo;enseignement) s&rsquo;adressant aux &eacute;tudiants qui souhaitaient poursuivre leurs &eacute;tudes en France, notamment &agrave; Montpellier. La participation &agrave; ces cours &eacute;tait gratuite&nbsp;et per&ccedil;ue comme un &eacute;l&eacute;ment de valorisation du parcours pr&eacute;-universitaire. Elle donnait droit &agrave; une attestation de suivi de la formation pouvant &ecirc;tre un atout, notamment pour les &eacute;tudiants qui voulaient s&rsquo;inscrire en Master et avaient &agrave; constituer un dossier d&rsquo;admission. Pour pouvoir participer &agrave; ce module, l&rsquo;&eacute;tudiant devait&nbsp;&ecirc;tre inscrit &agrave; l&rsquo;IEFE, avoir un projet universitaire pr&eacute;cis pour la rentr&eacute;e suivante et &ecirc;tre plac&eacute; au minimum au niveau B2 (&eacute;tudiants prioritaires), niveau requis pour &ecirc;tre accept&eacute; en Licence. A travers ce module de formation, l&rsquo;enseignante visait deux objectifs pr&eacute;cis&nbsp;: d&eacute;velopper chez les apprenants de nouveaux rapports &agrave; la langue et &agrave; la culture fran&ccedil;aises&nbsp;; aider chacun d&rsquo;entre eux dans l&rsquo;&eacute;laboration de son projet universitaire fran&ccedil;ais en lui permettant d&rsquo;enrichir ses comp&eacute;tences langagi&egrave;res et culturelles.</p> <p>Ces deux objectifs ont &eacute;t&eacute; en partie atteints. Le cours, interactif, a permis aux &eacute;tudiants de soulever de nombreuses interrogations li&eacute;es au contexte universitaire fran&ccedil;ais en g&eacute;n&eacute;ral ainsi qu&rsquo;&agrave; leur projet individuel. Chaque &eacute;tudiant a d&rsquo;ailleurs pu approfondir son projet personnel, et ce par &eacute;tapes&nbsp;: descriptif de la formation choisie&nbsp;; contraintes, objectifs et d&eacute;bouch&eacute;s de celle-ci&nbsp;; type d&rsquo;examen propos&eacute;&nbsp;; attentes sur le plan des comp&eacute;tences m&eacute;thodologiques et linguistiques&nbsp;; r&eacute;f&eacute;rences culturelles et bibliographiques en relation avec la discipline vis&eacute;e&hellip;</p> <p>Du point de vue de l&rsquo;enseignante, le constat est multiple. Voici seulement quelques-unes des principales observations&nbsp;faites sur le terrain :</p> <p>- ce dispositif de formation est extr&ecirc;mement utile pour les &eacute;tudiants mais largement insuffisant, d&rsquo;o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;envisager la mise en place d&rsquo;une formation compl&egrave;te sous la forme d&rsquo;une ann&eacute;e pr&eacute;paratoire &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; (DU)&nbsp;;</p> <p>- le besoin en langue des apprenants est, m&ecirc;me au niveau B2 ou C1, encore tr&egrave;s important, leurs demandes portant essentiellement sur les acquisitions syntaxiques d&rsquo;une part et les acquisitions lexicales g&eacute;n&eacute;rales ou sp&eacute;cifiques d&rsquo;autre part&nbsp;;</p> <p>- les &eacute;tudiants sont &eacute;galement en qu&ecirc;te d&rsquo;une s&eacute;curit&eacute; discursive&nbsp;: ils veulent comprendre mais surtout manipuler les discours scientifiques en relation avec leur sp&eacute;cialit&eacute;. La m&eacute;thodologie de la dissertation ou du compte rendu, par exemple, semble acquise en surface, mais une &eacute;valuation minutieuse de leurs productions montre que, pour certains, la structure de ces discours &laquo;&nbsp;&agrave; la fran&ccedil;aise&nbsp;&raquo; demeure un myst&egrave;re&nbsp;;</p> <p>- pour l&rsquo;enseignante, la gestion de l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; constitutive du groupe est un double d&eacute;fi&nbsp;: d&rsquo;abord sur le plan des origines linguistiques et culturelles des apprenants, certains ayant une culture g&eacute;n&eacute;rale ou une culture universitaire d&eacute;j&agrave; proches de la culture fran&ccedil;aise, d&rsquo;autres au contraire ne partageant quasiment aucune r&eacute;f&eacute;rence culturelle commune&nbsp;; ensuite sur le plan disciplinaire, le choix des fili&egrave;res &eacute;tant bien s&ucirc;r tr&egrave;s vaste.</p> <p>Ces quelques observations, et d&rsquo;autres encore plus ponctuelles, nous confirment dans l&rsquo;id&eacute;e de mettre en place un dispositif de formation mieux adapt&eacute; aux besoins de ces apprenants. Les questions que nous nous sommes pos&eacute;es au d&eacute;part, plut&ocirc;t vastes et d&rsquo;ordre g&eacute;n&eacute;ral, aboutissent donc &agrave; une r&eacute;ponse ponctuelle, concr&egrave;te, en lien avec le contexte institutionnel dans lequel nous &eacute;voluons. Le dispositif que nous avons finalement pr&eacute;sent&eacute; vise &agrave; limiter l&rsquo;&eacute;chec &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; pour le public h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne que nous ciblons&nbsp;: de jeunes bacheliers &eacute;trangers non-francophones, ayant des projets de sp&eacute;cialisation vari&eacute;s. Il nous faut continuer &agrave; combler les lacunes linguistiques, &agrave; r&eacute;duire le d&eacute;ficit d&rsquo;acculturation et &agrave; limiter l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; discursive, en incluant r&eacute;flexivit&eacute; et empathie dans notre approche interculturelle et intersubjective bas&eacute;e sur l&rsquo;&eacute;coute active, l&rsquo;accompagnement individualis&eacute; et l&rsquo;excellence du rapport collaboratif.</p> <p>Certes, l&rsquo;enseignant n&rsquo;est pas un coach. M&ecirc;me si les r&eacute;cents d&eacute;veloppements de la didactique des langues-cultures, notamment avec les m&eacute;thodes communicatives et actionnelles, mettent l&rsquo;apprenant au c&oelig;ur de l&rsquo;apprentissage, un peu &agrave; la mani&egrave;re de Socrate il y a de cela vingt-cinq&nbsp;si&egrave;cles, l&rsquo;enseignant reste un formateur au sens large du terme, voire un informateur. Je dirais en effet qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui l&rsquo;acc&egrave;s au savoir &agrave; proprement parler passe davantage par d&rsquo;autres canaux, notamment Internet, mais que le professeur transmet de l&rsquo;information sur la mani&egrave;re d&rsquo;acc&eacute;der aux connaissances, la mani&egrave;re de d&eacute;velopper ses comp&eacute;tences, la mani&egrave;re de se mouvoir dans le monde quotidien, mais aussi acad&eacute;mique et professionnel&hellip; En ce sens, l&rsquo;enseignant est appel&eacute; plus que jamais &agrave; r&eacute;pondre aux interrogations des apprenants. Ceci est particuli&egrave;rement vrai dans le domaine du FLE/ FOU pour lequel l&rsquo;enseignant est &eacute;galement une personne r&eacute;f&eacute;rente pour la langue et la culture cibles et th&eacute;oriquement un garant de l&rsquo;&eacute;change interculturel. Cette dimension interculturelle mais aussi intersubjective est essentielle dans toutes les situations d&rsquo;enseignement-apprentissage de langues &eacute;trang&egrave;res, mais sp&eacute;cialement sensible dans le domaine du FOU lorsqu&rsquo;on s&rsquo;attache &agrave; faire un suivi personnel et personnalis&eacute; des dossiers de candidature des &eacute;tudiants.</p> <p>Ce suivi passe notamment par la r&eacute;daction d&rsquo;un curriculum vitae d&eacute;taill&eacute; et d&rsquo;une lettre de motivation pour int&eacute;grer une universit&eacute; ou une &eacute;cole fran&ccedil;aise. Les normes formelles peuvent varier d&rsquo;un pays &agrave; l&rsquo;autre mais la difficult&eacute; majeure ne r&eacute;side pas l&agrave;. Les erreurs linguistiques peuvent &ecirc;tre encore nombreuses et l&rsquo;enseignant joue alors pleinement son r&ocirc;le de correcteur et d&rsquo;explicateur, comme dans le FLE en g&eacute;n&eacute;ral. Une fois de plus, ce probl&egrave;me est vite r&eacute;solu. D&rsquo;apr&egrave;s mon exp&eacute;rience, l&rsquo;obstacle le plus compliqu&eacute; &agrave; surmonter est la d&eacute;centration par rapport &agrave; sa propre culture dans la mesure o&ugrave; il y a un investissement identitaire fort et une inad&eacute;quation entre les repr&eacute;sentations collectives qui circulent au sein de la culture source et celles qui pr&eacute;dominent dans la culture cible. Je prendrai deux exemples&nbsp;: le cas d&rsquo;une &eacute;tudiante colombienne qui, dans son dossier de candidature &agrave; remplir pour l&rsquo;Universit&eacute; des Sciences et Techniques de Montpellier souhaitait indiquer, dans la rubrique &laquo;&nbsp;Activit&eacute;s compl&eacute;mentaires&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;elle allait &agrave; la messe et s&rsquo;engageait dans la paroisse de son quartier&nbsp;; le cas d&rsquo;une &eacute;tudiante chinoise qui voulait absolument faire figurer dans son CV pour postuler dans une &eacute;cole sp&eacute;cialis&eacute;e &agrave; Lyon qu&rsquo;elle avait re&ccedil;u dans son universit&eacute; d&rsquo;origine la r&eacute;compense de l&rsquo;&eacute;tudiante &laquo;&nbsp;tri-formidable&nbsp;&raquo; de l&rsquo;ann&eacute;e&nbsp;: meilleurs r&eacute;sultats universitaires, meilleure sant&eacute; et meilleure moralit&eacute;. On comprend rapidement qu&rsquo;il est d&eacute;licat de refuser &agrave; ces personnes de mentionner ces &eacute;l&eacute;ments qui font partie de leur identit&eacute; et de leur cursus, mais qu&rsquo;il est encore plus d&eacute;licat de les laisser indiquer ces choses-l&agrave; dans un document destin&eacute; &agrave; un &eacute;tablissement de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur fran&ccedil;ais, qui s&rsquo;inscrit obligatoirement dans un cadre la&iuml;que et strictement acad&eacute;mique. C&rsquo;est l&agrave; qu&rsquo;une d&eacute;marche de coach me para&icirc;t tout &agrave; fait appropri&eacute;e. Cela suppose la mise en &oelig;uvre de l&rsquo;&eacute;coute active de l&rsquo;&eacute;tudiant et du questionnement dans la bienveillance et le non-jugement. Il ne s&rsquo;agit pas de d&eacute;nigrer la culture source et encore moins l&rsquo;individu qui se pr&eacute;sente &agrave; nous en confiance, mais d&rsquo;interroger celui-ci sur ce qui est le plus important pour lui dans la situation pr&eacute;sente. Pour en revenir &agrave; mes exemples, l&rsquo;&eacute;tudiante colombienne a assez vite compris l&rsquo;enjeu et a valid&eacute; sans contestation une reformulation de ses engagements religieux en &laquo;&nbsp;activit&eacute;s b&eacute;n&eacute;voles&nbsp;&raquo;. Pour l&rsquo;&eacute;tudiante chinoise, l&rsquo;acceptation d&rsquo;une reformulation a &eacute;t&eacute; beaucoup plus h&eacute;sitante. La triple r&eacute;compense &eacute;tait extr&ecirc;mement significative pour elle. C&rsquo;est en la recentrant sur son objectif d&rsquo;int&eacute;grer une &eacute;cole fran&ccedil;aise et de l&rsquo;importance que cela avait &agrave; ses yeux qu&rsquo;elle a finalement renoncer &agrave; mettre en avant les deux derniers crit&egrave;res et &agrave; insister davantage sur l&rsquo;excellence de ses r&eacute;sultats universitaires. Peut-&ecirc;tre serions-nous arriv&eacute;es, pour le dossier de candidature, &agrave; la m&ecirc;me version finale si j&rsquo;avais impos&eacute;, en tant que professeur de FLE connaissant bien le syst&egrave;me acad&eacute;mique fran&ccedil;ais, ces formulations propos&eacute;es puis valid&eacute;es par les &eacute;tudiantes. Mais au niveau de l&rsquo;investissement subjectif et du rapport &agrave; l&rsquo;autre, le ressenti et la prise en charge ensuite du dossier, qu&rsquo;il faut parfois d&eacute;fendre en entretien oral, auraient &eacute;t&eacute; tr&egrave;s diff&eacute;rents.</p> <p>Avec cette d&eacute;marche fond&eacute;e sur les principes et certaines techniques du coaching, l&rsquo;&eacute;tudiant reste en accord avec lui-m&ecirc;me, ses valeurs, ses objectifs, et ce qu&rsquo;il &eacute;crit ou dit fait sens pour lui. L&rsquo;effort de d&eacute;centration interculturelle aboutit finalement &agrave; une recentration sur sa personne, sur ce que le sujet veut vraiment et sur les moyens &eacute;cologiques d&rsquo;atteindre le but qu&rsquo;il s&rsquo;est fix&eacute;. Par ailleurs, il est &agrave; noter que la seule prise en compte de la dimension interculturelle ne suffit pas. L&rsquo;ensemble des facteurs personnels est crucial pour l&rsquo;int&eacute;gration et la r&eacute;ussite de l&rsquo;&eacute;tudiant de FOU dans un &eacute;tablissement francophone du sup&eacute;rieur et c&rsquo;est sa valorisation par l&rsquo;enseignant accompagnateur qui peut faire la diff&eacute;rence au niveau de la confiance en soi, de la pers&eacute;v&eacute;rance et du sentiment de congruence dans cette optique. Ainsi, au lieu de percevoir la culture source et ses repr&eacute;sentations diff&eacute;rentes comme un probl&egrave;me auquel il faut trouver une solution, on envisage davantage certains freins comme des obstacles transform&eacute;s en opportunit&eacute;s de mettre en lumi&egrave;re les accomplissements individuels en tant qu&rsquo;atouts dans la culture cible.</p> <h2>El&eacute;ments de conclusion</h2> <p>Une telle d&eacute;marche ouvre, &agrave; mon avis, des perspectives int&eacute;ressantes pour l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues-cultures en g&eacute;n&eacute;ral et pour le FOU (ou le FOS) en particulier. Elle repose sur la conviction que, comme l&rsquo;affirment Chantal Higy-Lang et Charles Gellman (2000), &laquo;&nbsp;l&rsquo;individu a des talents qui lui sont uniques et toutes les capacit&eacute;s n&eacute;cessaires pour r&eacute;ussir dans sa d&eacute;marche professionnelle et personnelle&nbsp;&raquo;. Notre posture/ postulat est donc de prendre davantage en compte le fait que l&rsquo;apprenant (enfant, adolescent, jeune adulte ou adulte confirm&eacute;) est avant tout une personne pour qui l&rsquo;apprentissage est &agrave; la fois la d&eacute;couverte de savoirs, savoir-faire, savoir-&ecirc;tre, mais aussi et surtout une porte vers l&rsquo;autonomie, la construction du soi, l&rsquo;accomplissement de ses objectifs scolaires, universitaires et/ou professionnels et l&rsquo;&eacute;panouissement de son &ecirc;tre dans une soci&eacute;t&eacute; en perp&eacute;tuelle mutation. Une approche de l&rsquo;enseignement des langues-cultures plus proche des fondamentaux du coaching para&icirc;t alors pertinente et favoriserait l&rsquo;inscription de l&rsquo;apprenant et de l&rsquo;individu qu&rsquo;il est dans son apprentissage et dans le monde environnant. On est donc bien ici dans une didactique qui prend en compte la subjectivit&eacute; des acteurs de l&rsquo;enseignement-apprentissage car l&rsquo;enseignant, le formateur, le tuteur&hellip; ne sont pas exclus, bien au contraire, de cette prise en compte visant &agrave; un mieux-&ecirc;tre des personnes &agrave; l&rsquo;&eacute;cole ou &agrave; l&rsquo;universit&eacute;. Les pistes d&rsquo;exploration, bas&eacute;es sur une &eacute;thique &agrave; la fois individuelle et collective, sont donc non seulement nombreuses mais aussi constructives dans une perspective interculturelle et interpersonnelle.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-variant:small-caps">CHALLE </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Odile, <i>Enseigner une langue de sp&eacute;cialit&eacute;, </i>Economica, Paris, 2002. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HEVIN Bernard &amp; TURNER Jane, <i>Manuel de coaching</i>, Paris, Dunod, 2003.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HIGY-LANG Chantal et GELLMAN Charles, <i>Le coaching</i>, Paris, Ed. d&rsquo;Organisation, 2000.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-variant:small-caps">HILGERT </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Emilia, &laquo;&nbsp;Quand le FOS vire au FOU&nbsp;&raquo;, in Serge <span style="font-variant:small-caps">BORG </span>et<i> </i>Evelyne <span style="font-variant:small-caps">BERARD </span>(dir.)<span style="font-variant:small-caps">, </span><i>L&rsquo;ouverture de fili&egrave;res universitaires francophones aux &eacute;tudiants &eacute;trangers&nbsp;: enjeux politiques, implications didactiques, culturelles et institutionnelles, </i>Terres de Fle n&deg; 2, Besan&ccedil;on, CLA &ndash; UFC, 2009, p.49-61.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MANGIANTE Jean-Marc et PARPETTE Chantal, <i>Le Fran&ccedil;ais sur objectif universitaire</i>, Grenoble, PUG, 2011.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span lang="EN-GB" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ROGERS Carl, <i>On Becoming a Person: A Therapist&#39;s View of Psychotherapy</i>. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">London : Constable, 1961.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">YASRI-LABRIQUE El&eacute;onore, &laquo;&nbsp;Le Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire&nbsp;: une approche multifocale&nbsp;&raquo;, in <i>Didactique contrastive&nbsp;: questionnements et applications</i>, Montpellier, Editions Cladole, Collection &laquo;&nbsp;Latinus &ndash; Didactique des langues&nbsp;&raquo;, vol. 3, 2013,&nbsp;p.67-81. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ZARATE Genevi&egrave;ve, <i>Repr&eacute;sentations de l&rsquo;&eacute;tranger et didactique des langues</i>,&nbsp;Paris, Didier, Collection CREDIF Essais, 1993.</span></span></span></span></span></p> <h2>Sitographie</h2> <p>Association CEDRE (Congruence Ecoute D&eacute;veloppement Relation Empathie)</p> <p><a href="http://www.ecoute-cedre.fr/la-c-p/carl-rogers-lexplique/">http://www.ecoute-cedre.fr/la-c-p/carl-rogers-lexplique/</a></p> <p>European Mentoring and Coaching Council</p> <p><a href="https://www.emccfrance.org/types-daccompagnement/">https://www.emccfrance.org/types-daccompagnement/</a></p> <p>F&eacute;d&eacute;ration Francophone de Coachs Professionnels</p> <p><a href="https://ffcpro.org/?doing_wp_cron=1551807484.5908250808715820312500">https://ffcpro.org/?doing_wp_cron=1551807484.5908250808715820312500</a></p> <p>International Coaching Federation</p> <p><a href="https://www.coachfederation.fr/je-veux-devenir-coach">https://www.coachfederation.fr/je-veux-devenir-coach</a></p> <p>Linkup Coaching University</p> <p><a href="https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685">https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685</a></p> <p>Person-Centered Approach Institute &ndash; France</p> <p><a href="http://www.pcaifrance.com/texte_ACP.htm">http://www.pcaifrance.com/texte_ACP.htm</a></p> <p>Soci&eacute;t&eacute; Fran&ccedil;aise de Coaching</p> <p><a href="http://www.sfcoach.org/coaching-pro">http://www.sfcoach.org/coaching-pro</a></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="http://www.sfcoach.org/coaching-pro" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">http://www.sfcoach.org/coaching-pro</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.coachfederation.fr/je-veux-devenir-coach" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://www.coachfederation.fr/je-veux-devenir-coach</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://ffcpro.org/?doing_wp_cron=1551807484.5908250808715820312500" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://ffcpro.org/?doing_wp_cron=1551807484.5908250808715820312500</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.emccfrance.org/types-daccompagnement/" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://www.emccfrance.org/types-daccompagnement/</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText"><small><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685" style="color:blue; text-decoration:underline"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">https://www.linkup-university.com/mod/lucson/view.php?id=685</span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, consult&eacute; le 06/03/2019.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn7"> <p><small><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> Rogers, Carl, <em>On Becoming a Person: A Therapist&#39;s View of Psychotherapy,</em>&nbsp;London,&nbsp;Constable, 1961.</small></p> </div> <div id="ftn8"> <p><small><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title="">[8]</a> <a href="http://www.ecoute-cedre.fr/la-c-p/carl-rogers-lexplique/">http://www.ecoute-cedre.fr/la-c-p/carl-rogers-lexplique/</a>, consult&eacute; le 06/03/2019.</small></p> </div> <div id="ftn9"> <p><small><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title="">[9]</a> <a href="http://www.pcaifrance.com/texte_ACP.htm">http://www.pcaifrance.com/texte_ACP.htm</a>, consult&eacute; le 06/03/2019. </small></p> </div> <div id="ftn10"> <p><small><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title="">[10]</a> YASRI-LABRIQUE El&eacute;onore, &laquo;&nbsp;Le Fran&ccedil;ais sur Objectif Universitaire&nbsp;: une approche multifocale&nbsp;&raquo;, in <em>Didactique contrastive&nbsp;: questionnements et applications</em>, Montpellier, Editions Cladole, Collection &laquo;&nbsp;Latinus &ndash; Didactique des langues&nbsp;&raquo;, vol. 3, 2013, p.67-81.</small></p> </div> <div id="ftn11"> <p><small><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title="">[11]</a> Challe, Odile, <em>Enseigner une langue de sp&eacute;cialit&eacute;</em>, Economica, Paris, 2002, p.19. </small></p> </div> <div id="ftn12"> <p><small><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title="">[12]</a> Hilgert, Emilia, &laquo;&nbsp;Quand le FOS vire au FOU&nbsp;&raquo;, dans Serge Borg et Evelyne Berard (dir.), <em>L&rsquo;ouverture de fili&egrave;res universitaires francophones aux &eacute;tudiants &eacute;trangers&nbsp;: enjeux politiques, implications didactiques, culturelles et institutionnelles</em>, Terres de Fle n&deg; 2, Besan&ccedil;on, CLA &ndash; UFC, 2009, p.49-61, ici p. 59.</small></p> </div> </div>