<h2>Résumé</h2>
<p>Se demander pourquoi une personne apprend (ou pas) une langue revient à se demander <em>comment </em>elle apprend, en termes de dispositif didactique, et <em>pourquoi / pour quoi</em> elle apprend, lorsque le dispositif didactique ne suffit pas à l’expliquer. Le concept de motivation est alors fréquemment mobilisé, au risque de masquer la complexité des dynamiques psycho-affectives et sociales qui structurent les modalités de l’appropriation langagière de chaque apprenant·e. Le présent article propose de déconstruire ce qui pousse à convoquer cette notion un peu floue pour mieux identifier ce qui ouvre au sujet apprenant des accès vers l’appropriation langagière, et réfléchir à la place ou au rôle à lui donner si on veut l’accompagner dans son désir de langue, quel qu’il soit. Il s’agira donc ici de penser à comment contourner le concept de motivation, à comment ne pas le mobiliser au moment où l’on voudrait justement le mobiliser, ou à le mobiliser en creux, non pour ce qu’il désigne mais pour ce qu’il masque. Cette question sera investiguée à partir d’extraits de biographies langagières réflexives recueillies à l’Université de Lausanne auprès d’étudiant·e·s alloglottes de Baccalauréat FLE. Les notions de langue et d’appropriation langagière seront définies en lien avec les notions de subjectivité et de socialisation langagière pour penser le désir comme un engagement dans la langue structuré par des enjeux subjectifs, sociaux et communicatifs. Une perspective plus didactique soulignera l’intérêt des démarches biographiques réflexives pour accompagner les sujets dans leur désir de langue.</p>
<p>Anne-Christel ZEITER<br />
Université de Lausanne, Suisse</p>