<h2 align="JUSTIFY">R&eacute;sum&eacute;</h2> <p>Dans le champ &eacute;ducatif s&rsquo;est op&eacute;r&eacute;e une &eacute;radication du sujet. Le lien entre parole et transmission des connaissances se trouve de nos jours distendu du fait de la configuration donn&eacute;e &agrave; la langue et au langage (cf. les approches communicatives ou actionnelles, le CECR) Parler ce serait&nbsp;: bien transmettre de l&rsquo;information. Si l&rsquo;humain, en sa qualit&eacute; de n&eacute;ot&egrave;ne est sous-tendu par une th&eacute;orie du sujet qui fonde le <em>parl&ecirc;tre </em>et qui con&ccedil;oit ce dernier comme affect&eacute; de la parole, il semble bien que cette d&eacute;limitation ne soit jamais apparue dans le champ de la DLE. Oubli manifeste de l&rsquo;ant&eacute;riorit&eacute; de la parole sur le sujet et oubli qu&rsquo;il faut de l&rsquo;(A)autre n&eacute;cessaire en tant que parlant afin que le sujet se pose dans le monde par la parole. De plus est oubli&eacute; que le sujet en tant que <em>parl&ecirc;tre </em>est un sujet cliv&eacute; qui du fait de parler est un sujet divis&eacute; par le langage et marqu&eacute; par un inconscient. Le passage du continu de son &ecirc;tre au discontinu de sa parole inscrit pour le sujet la perte irr&eacute;m&eacute;diable d&rsquo;une partie de son &ecirc;tre. La cons&eacute;quence est que le d&eacute;sir se constitue dans le mat&eacute;riau du langage, il est la manifestation du sujet qui se pose en niant le r&eacute;el et op&egrave;re le prodige selon Koj&egrave;ve de &laquo;&nbsp;faire &ecirc;tre ce qui n&rsquo;est pas&nbsp;&raquo;. On entendra qu&rsquo;apprendre ne r&eacute;side pas dans une simple demande de connaissances, mais dans une adresse, l&rsquo;adresse de quelque chose adress&eacute; &agrave; un autre. Adresse formul&eacute;e sur un mode qui lui est propre, et qui contient la demande de donner vie au savoir. &Agrave; partir de l&agrave;, une premi&egrave;re orientation consisterait &agrave; entendre ce que peut recouvrir la nature du &laquo;&nbsp;faire&nbsp;&raquo; dans l&rsquo;acte &eacute;ducatif. C&rsquo;est ce qu&rsquo;Arendt a propos&eacute; &agrave; partir de la distinction d&rsquo;Aristote entre <em>praxis </em>et <em>po&iuml;esis</em>. Une deuxi&egrave;me orientation conduirait &agrave; entendre le rapport d&rsquo;un sujet &agrave; une langue inconnue en tant que d&eacute;sir de jouissance de l&rsquo;(A)autre. Entendre qu&rsquo;apprendre&nbsp;: c&rsquo;est toujours apprendre de quelqu&rsquo;un pour transmettre &agrave; quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre.</p> <p align="JUSTIFY"><font color="#000000"><font face="Times New Roman, serif"><font size="3">Patrick ANDERSON<br /> Professeur &eacute;m&eacute;rite des universit&eacute;s<br /> DIPRALANG EA-739<br /> Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3</font></font></font></p>