<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Introduction &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le formateur pour adultes migrants est sans cesse confront&eacute; &agrave; des questionnements li&eacute;s &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration. La ma&icirc;trise de la langue qui semble &agrave; premi&egrave;re vue l&rsquo;objectif principal des parcours de formation doit pouvoir &ecirc;tre imm&eacute;diatement r&eacute;investie dans des situations de la vie quotidienne et dans le monde du travail dans le but de favoriser une int&eacute;gration sociale et professionnelle. On peut donc l&eacute;gitimement se questionner sur la didactique &agrave; employer pour d&eacute;velopper ces comp&eacute;tences linguistiques de mani&egrave;re efficace et p&eacute;renne. Formatrice depuis dix ans aupr&egrave;s d&rsquo;un public adulte migrant, il nous a sembl&eacute; l&eacute;gitime de nous pencher sur cette question. Notre exp&eacute;rience aupr&egrave;s de ce public nous a amen&eacute;e &agrave; consid&eacute;rer la place des lieux et sorties culturels au sein de formations linguistiques. Des travaux sur la pratique d&rsquo;ateliers artistiques ou de projets culturels men&eacute;s aupr&egrave;s de publics en difficult&eacute;s avec la langue (</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Pittet, 2014</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> ; Delavet &amp; Olivier, 2016) nous ont &eacute;galement permis d&rsquo;entamer une r&eacute;flexion sur les b&eacute;n&eacute;fices du culturel sur l&rsquo;apprentissage. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Dans cet article, nous pr&eacute;senterons un travail men&eacute; aupr&egrave;s d&rsquo;adultes migrants en formation linguistique avec lesquels nous avons mis en place une p&eacute;dagogie fond&eacute;e sur des visites de lieux culturels pour favoriser la prise de parole et par ce biais l&rsquo;acquisition d&rsquo;utilisation d&rsquo;adjectifs qualificatifs. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les s&eacute;ances didactiques &eacute;labor&eacute;es &agrave; partir de lieux culturels ou de lieux du patrimoine peuvent-elles d&eacute;clencher la parole chez les apprenants&nbsp;? Les prises de parole peuvent-elles leur permettre d&rsquo;acqu&eacute;rir l&rsquo;utilisation de lexique sp&eacute;cifique, notamment les adjectifs ?</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Pour r&eacute;pondre &agrave; ces questionnements, nous tenterons tout d&rsquo;abord de d&eacute;crire les sp&eacute;cificit&eacute;s li&eacute;es au public adulte migrant. Dans un deuxi&egrave;me temps, nous pr&eacute;senterons des travaux sur lesquels nous nous sommes adoss&eacute;e concernant les aspects culturels. Puis, nous exposerons la m&eacute;thodologie de nos travaux de recherche. Enfin, nous pr&eacute;senterons les r&eacute;sultats de notre travail, nos conclusions et pistes didactiques.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-21.3pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">1. Adultes migrants&nbsp;: public sp&eacute;cifique en ins&eacute;curit&eacute; langagi&egrave;re</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Dans un premier temps, nous allons pr&eacute;senter les particularit&eacute;s des formations linguistiques pour adultes migrants dont il est question ici. Dans ces formations, financ&eacute;es par le conseil r&eacute;gional, l&rsquo;int&eacute;gration socio-professionnelle en est un enjeu d&eacute;cisif, l&rsquo;objectif &agrave; plus ou moins long terme &eacute;tant d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; un emploi qui permet par la suite une int&eacute;gration socioculturelle plus large qui&nbsp;&laquo;&nbsp;fait prendre conscience au migrant de son utilit&eacute;, du r&ocirc;le qu&rsquo;il peut jouer dans la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; <a name="__UnoMark__3567_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3172_2372672272"></a><a name="ZOTERO_BREF_iobuITsAEDSZ">(</a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mangiante, 2011</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 108)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. N&eacute;anmoins, cet acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;emploi est conditionn&eacute; par un minimum de ma&icirc;trise de la langue pour tendre vers une autonomie sociolangagi&egrave;re dans les actes de la vie quotidienne&nbsp;: d&eacute;marches administratives, vie professionnelle, scolarit&eacute; des enfants<a name="__UnoMark__3569_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3174_2372672272"></a><a name="ZOTERO_BREF_vpuTnabNTFpi"> </a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Adami, 2012</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 18)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Les migrants qui suivent ces formations peuvent &ecirc;tre issus de la communaut&eacute; europ&eacute;enne (Espace Schengen), peuvent &ecirc;tre arriv&eacute;s en France &agrave; la suite d&rsquo;un regroupement familial mais ils sont nombreux &eacute;galement &agrave; avoir obtenu le statut de r&eacute;fugi&eacute;. En tant qu&rsquo;accompagnants vers l&rsquo;int&eacute;gration socioprofessionnelle et face au nombre de r&eacute;fugi&eacute;s au sein des parcours de formations, les formateurs doivent prendre en compte les difficult&eacute;s qui impactent les apprentissages ainsi que la particularit&eacute; li&eacute;e au parcours d&rsquo;exil et aux exp&eacute;riences migratoires diverses. C&rsquo;est pourquoi nous souhaitons &agrave; pr&eacute;sent nous appuyer sur des &eacute;tudes men&eacute;es dans le champ de la psychologie afin de d&eacute;crire les sp&eacute;cificit&eacute;s du public migrant. Nous pr&eacute;senterons les travaux de F. Stevenin </span></span><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></sup></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> et A. Touati </span></span><a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></sup></span></sup></a><sup> </sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(2018)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Ils ont travaill&eacute; au sein d&rsquo;un dispositif d&rsquo;accompagnement vers l&rsquo;int&eacute;gration professionnelle &agrave; destination de jeunes r&eacute;fugi&eacute;s isol&eacute;s. Les r&eacute;cits des parcours migratoires recueillis par ces deux chercheuses r&eacute;v&egrave;lent des exp&eacute;riences traumatiques : s&eacute;paration d&rsquo;avec la famille, les pairs, absence d&rsquo;environnement humain protecteur, deuil d&rsquo;un proche, exposition &agrave; des s&eacute;vices, &agrave; des ch&acirc;timents corporels, &eacute;loignement d&rsquo;avec la culture et la langue d&rsquo;origine... Leur travail montre les cons&eacute;quences lourdes de ces diff&eacute;rentes situations sur l&rsquo;int&eacute;gration au sein du pays d&rsquo;accueil&nbsp;:&nbsp;impossibilit&eacute; de d&eacute;crypter et de s&rsquo;adapter &agrave; un nouvel environnement, difficult&eacute;s &agrave; se sentir et &agrave; se positionner comme individu. C. Thibaudeau, psychologue clinicienne, pr&eacute;cise &eacute;galement que ces situations &laquo;&nbsp;d&eacute;connectent le sujet de son maillage culturel&nbsp;et de ses rep&egrave;res symboliques &raquo; (&hellip;), qu&rsquo;&laquo;&nbsp;il n&rsquo;y a plus de signifiant culturel et relationnel, (&hellip;) plus le &laquo;&nbsp;travail de culture&nbsp;&raquo; qui inscrit le sujet dans un r&eacute;seau d&rsquo;identification porteur de son identit&eacute; propre et qui le met en sens&nbsp;&raquo;. (<a name="ZOTERO_BREF_Cji2ijZTKYvT"></a><a name="__UnoMark__3201_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3596_2372672272"></a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Thibaudeau, 2006</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 8). Ainsi, les migrants se sentent d&eacute;chir&eacute;s entre deux cultures souvent tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;es et ne parviennent plus &agrave; se situer et &agrave; s&rsquo;investir dans un projet socioprofessionnel. Les &eacute;quipes qui les accompagnent parlent de souffrance identitaire et d&rsquo;une mise en &eacute;chec du projet social <a name="ZOTERO_BREF_wNO8fnXZbG7j"></a><a name="__UnoMark__3202_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3597_2372672272"></a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(St&eacute;venin et al., 2018</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 15) et rel&egrave;vent des sympt&ocirc;mes exprim&eacute;s lors des entretiens formels ou informels : douleurs somatiques, manifestations qui affectent la vie quotidienne, insomnie, cauchemars, crises d&rsquo;angoisse, d&eacute;pression (<i>Ibid</i>&nbsp;: 8), et dont les cons&eacute;quences impactent les activit&eacute;s de la vie quotidienne et a fortiori les apprentissages en formation. Sont constat&eacute;es notamment des difficult&eacute;s &agrave; se mobiliser, &agrave; fixer les apprentissages, &agrave; les r&eacute;investir&hellip; Ces comportements d&rsquo;apprentissage, sont expliqu&eacute;s par les chercheurs du groupe ORSPERE SAMDARRA </span></span><a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[3]</span></span></span></sup></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp; qui ont &eacute;galement travaill&eacute; sur le sujet. L. Einhorn et A. Huurneman </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(2017)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">, ont accompagn&eacute; des exil&eacute;s dans le bidonville de Calais. Les r&eacute;cits recueillis montrent que les migrants vivent de nombreuses formes de violences dans leur pays mais aussi sur le camp&nbsp;: tortures, pers&eacute;cutions, t&eacute;moins de violences sur leurs proches, violences v&eacute;cues dans les pays de transit&nbsp;: exploitation, enfermement, viol, esclavagisme&hellip; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les r&eacute;sultats de l&rsquo;&eacute;quipe d&rsquo;ORSPERE SAMDARRA pourraient expliquer ce que nous observons en tant que formateurs&nbsp;: ils disent devoir faire face de mani&egrave;re r&eacute;currente &agrave; des probl&eacute;matiques telles que &laquo;&nbsp;&eacute;tat d&eacute;pressif, &eacute;tat de sid&eacute;ration, stress et anxi&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; (&hellip;) &laquo;&nbsp;trouble du sommeil, de l&rsquo;app&eacute;tit, de l&rsquo;affectivit&eacute;, de la pens&eacute;e&nbsp;&raquo; <a name="__UnoMark__3601_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3206_2372672272"></a><a name="ZOTERO_BREF_Kdsrqdabj8gF"></a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Einhorn &amp; Huurneman, 2017</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 23)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mais les autres cat&eacute;gories de migrants &ndash; celles qui ne sont pas r&eacute;fugi&eacute;es &ndash; peuvent &eacute;galement &ecirc;tre confront&eacute;es &agrave; des probl&eacute;matiques similaires dans une moindre mesure, simplement par le fait de vivre l&rsquo;exil. Ce ph&eacute;nom&egrave;ne d&eacute;crit n&rsquo;est pas r&eacute;cent. G. Noiriel mentionne le &laquo;&nbsp;d&eacute;racinement&nbsp;&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Noiriel, 1988)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> comme une &laquo;&nbsp;pathologie urbaine&nbsp;&raquo;. Leur travail montre &laquo;&nbsp;les effets destructeurs pour l&rsquo;individu d&rsquo;un passage trop brutal d&rsquo;un type de soci&eacute;t&eacute; &agrave; un autre compl&egrave;tement diff&eacute;rent o&ugrave; dominent les normes de l&rsquo;individualisme&nbsp;&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Noiriel, 1988</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 159-160).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Par ailleurs, l&rsquo;obligation de participer &agrave; des conversations pousse souvent les migrants &agrave; abandonner la s&eacute;curit&eacute; que peuvent offrir les interactions de &laquo;&nbsp;connivence entre pairs linguistiques et/ou sociaux&nbsp;&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Adami, 2011 : 52)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. La langue fran&ccedil;aise, avec ses codes, est per&ccedil;ue comme socialement dominante et place les migrants qui l&rsquo;utilisent dans une position d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; sociolangagi&egrave;re<a name="__UnoMark__3592_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3197_2372672272"></a><a name="ZOTERO_BREF_AsiAf4XMlHWQ"> </a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Adami, 2011</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 53)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. R&eacute;ussir l&rsquo;installation dans le pays d&rsquo;accueil est pour les migrants un v&eacute;ritable enjeu. Il nous semble donc indispensable de nous interroger sur les parcours d&rsquo;exil, sur les parcours de vie<a name="ZOTERO_BREF_k6jmelQVixX4"></a><a name="__UnoMark__3208_2372672272"></a><a name="__UnoMark__3603_2372672272"></a> et les difficult&eacute;s de ces personnes. Et c&rsquo;est pour cette raison que nous pensons qu&rsquo;il peut &ecirc;tre pertinent de mener une r&eacute;flexion didactique sur l&rsquo;entr&eacute;e culturelle en formation. En effet, les comportements d&eacute;crits par ces chercheurs montrent qu&rsquo;il peut s&rsquo;av&eacute;rer difficile voire impossible d&rsquo;oser prendre la parole pour dire ce que l&rsquo;on pense, de se positionner comme &eacute;nonciateur. Nous pensons que l&rsquo;entr&eacute;e culturelle peut pr&eacute;senter un certain nombre de pistes pour permettre de favoriser cette comp&eacute;tence de l&rsquo;oral.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-21.3pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">2. Entr&eacute;e culturelle en formation&nbsp;: apports et enjeux</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Nous allons &agrave; pr&eacute;sent pr&eacute;senter les raisons pour lesquelles il nous semble pertinent d&rsquo;adosser une p&eacute;dagogie de l&rsquo;oral sur des lieux culturels et du patrimoine urbain et pour quelles raisons le contact avec des objets culturels ou patrimoniaux peut avoir des effets b&eacute;n&eacute;fiques sur des personnes en ins&eacute;curit&eacute; langagi&egrave;re. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le travail de Christophe Pittet <a name="ZOTERO_BREF_DPdjDXneIujC"></a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(2014)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">, sociologue, s&rsquo;appuie sur l&rsquo;impact des pratiques artistiques dans cadre de la remobilisation professionnelle de jeunes adultes, sur la construction identitaire et l&rsquo;insertion professionnelle. C&rsquo;est sur ce point que sa recherche nous a sembl&eacute; int&eacute;ressante. Christophe Pittet a mis en place des ateliers de photographies qui permettraient aux jeunes de retrouver une place au sein d&rsquo;un groupe social et une reconnaissance afin de se remobiliser vers l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;emploi. Ces jeunes avaient tous v&eacute;cu un &eacute;chec dans le milieu scolaire ou des difficult&eacute;s &agrave; s&rsquo;int&eacute;grer au sein d&rsquo;un groupe social ou professionnel. Ils vivaient des situations de &laquo;&nbsp;souffrance sociale et de vuln&eacute;rabilit&eacute; individuelle&nbsp;&raquo; <a name="ZOTERO_BREF_qEw5f9dtcMhj"></a></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Pittet, 2014</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">&nbsp;: 14)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Le travail de Christophe Pittet est guid&eacute; par deux hypoth&egrave;ses principales. La premi&egrave;re est que chaque individu, s&rsquo;il est accompagn&eacute; dans son insertion professionnelle, peut se remobiliser, la seconde est qu&rsquo;une pratique artistique peut aider dans ce processus car elle permettrait de renforcer les liens sociaux et d&rsquo;offrir un sentiment de reconnaissance li&eacute; &agrave; la r&eacute;ussite de l&rsquo;insertion professionnelle. Il part du postulat que les ateliers de recherche d&rsquo;emploi classiques n&rsquo;ont pas montr&eacute; leur efficacit&eacute; et qu&rsquo;il est par cons&eacute;quent n&eacute;cessaire de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; des mani&egrave;res diff&eacute;rentes d&rsquo;aborder l&rsquo;insertion professionnelle. D&rsquo;apr&egrave;s lui, il faut s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; la mani&egrave;re de d&eacute;velopper la reconnaissance sociale de l&rsquo;individu. <a name="ZOTERO_BREF_2gzY23VWTTp0">(Pittet, 2014&nbsp;: 38)</a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les ateliers mis en place ont permis aux jeunes d&rsquo;avoir &laquo;&nbsp;une sorte de masque qui prot&egrave;ge celui qui photographie des regards que portent les autres sur lui&nbsp;&raquo; et donc offre une libert&eacute; d&rsquo;expression notamment d&rsquo;expression de la parole <a name="ZOTERO_BREF_hFY1W7uDFFqk">(Pittet, 2014&nbsp;: 31)</a>. Nous pensons que la possibilit&eacute; de s&rsquo;exprimer peut &ecirc;tre en effet b&eacute;n&eacute;fique dans les apprentissages de toutes formes qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de socialisation ou d&rsquo;autres apprentissages tels que la langue. Les entretiens qu&rsquo;il a men&eacute;s aupr&egrave;s des jeunes d&eacute;montrent que les pratiques artistiques d&eacute;veloppent la prise de parole, l&rsquo;affirmation et l&rsquo;estime de soi et le renforcement de la confiance&hellip; <a name="ZOTERO_BREF_oqJaJUmo6Af1">(Pittet, 2014&nbsp;: 288)</a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">La culture et l&rsquo;art auraient donc un &laquo;&nbsp;r&ocirc;le compl&eacute;mentaire&nbsp;&raquo; &agrave; jouer dans les parcours d&rsquo;insertion professionnelle des personnes. Selon Christophe Pittet, les activit&eacute;s qui permettent d&rsquo;avoir un lien avec la culture ou les arts sont une composante importante du parcours d&rsquo;insertion pour &laquo;&nbsp;se positionner progressivement comme acteur, au sens de pouvoir exprimer des choix et de participer &agrave; certaines d&eacute;cisions&nbsp;&raquo; <a name="ZOTERO_BREF_enJDj3r8ktUr">(Pittet, 2014&nbsp;: 31)</a> en quelques sortes, devenir acteur de son parcours, se positionner comme un &eacute;nonciateur valable. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le travail de &nbsp;Thierry Delavet et Marie-Fran&ccedil;oise Olivier </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(2016)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> sur la pratique culturelle en milieu scolaire peut &eacute;galement &eacute;tayer notre hypoth&egrave;se. Dans leur d&eacute;marche d&rsquo;une approche culturelle, ils proposent de travailler sur des s&eacute;ances de peinture ou projet d&rsquo;&eacute;criture de chanson qui offrent aux &eacute;l&egrave;ves l&rsquo;opportunit&eacute; de d&eacute;velopper des comp&eacute;tences linguistiques parce qu&rsquo;elles permettent un espace de libert&eacute; plus grand face &agrave; l&rsquo;utilisation de la langue parce que l&rsquo;objet culturel permet un rapport &agrave; l&rsquo;autre et au monde qui provoque l&rsquo;envie de parler </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Delavet &amp; Olivier, 2016)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Ils pensent que la culture occupe une place centrale au sein des enseignements, &laquo;&nbsp;qu&rsquo;elle vient compl&eacute;ter, am&eacute;liorer, enrichir&nbsp;&raquo; (Delavet &amp; Olivier, 2016&nbsp;: 17) les autres disciplines. M&ecirc;me si les travaux et les th&eacute;ories pr&eacute;sent&eacute;s ici concernent principalement des exp&eacute;riences aupr&egrave;s de jeunes et d&rsquo;enfants, il est possible de les r&eacute;investir dans la formation pour adultes migrants.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Nous n&rsquo;avons pas adoss&eacute; notre travail sur une pratique culturelle en tant que telle mais davantage sur ce que l&#39;on pourrait appeler&nbsp;la construction d&rsquo;un patrimoine culturel commun. Notre exp&eacute;rience de formatrice nous a permis d&rsquo;observer que lors&nbsp;des activit&eacute;s culturelles &laquo;&nbsp;hors les murs&nbsp;&raquo;, les apprenants portent en effet davantage d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t &agrave; l&rsquo;activit&eacute; propos&eacute;e parce qu&rsquo;ils peuvent faire un parall&egrave;le entre ce qu&rsquo;ils d&eacute;couvrent et leur propre exp&eacute;rience. En quelques sortes, ces activit&eacute;s leur permettent de d&eacute;voiler des parties de leur biographie, de partager leur culture. Les apprenants per&ccedil;oivent ainsi la formation comme lieu d&rsquo;&eacute;change o&ugrave; l&rsquo;on peut s&rsquo;exprimer &agrave; partir de la culture &agrave; d&eacute;couvrir (culture du pays d&rsquo;accueil) mais &eacute;galement &agrave; partir de sa propre culture. Il ne s&rsquo;agit pas de vouloir transmettre la culture du pays d&rsquo;accueil au sens de culture savante, ni d&rsquo;enseigner un capital culturel, mais de trouver des pr&eacute;textes pour lib&eacute;rer la parole. &Agrave; la suite de ces diff&eacute;rents chercheurs, nous pensons que ces exp&eacute;riences vont permettre d&rsquo;acqu&eacute;rir des ressources et des comp&eacute;tences compl&eacute;mentaires au contact d&rsquo;&oelig;uvres culturelles.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">3. &nbsp;Vers l&rsquo;acquisition d&rsquo;un lexique sp&eacute;cifique&nbsp;: les adjectifs qualificatifs</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Au cours de nos travaux, nous avons dirig&eacute; nos recherches sur la comp&eacute;tence de production orale et en particulier sur l&rsquo;acquisition de l&rsquo;utilisation des adjectifs qualificatifs. En partie 1, nous avons mentionn&eacute; la difficult&eacute; des adultes migrants ayant v&eacute;cu l&rsquo;exil &agrave; se positionner comme &eacute;nonciateurs. En accompagnant les adultes migrants dans l&#39;apprentissage de la langue orale et dans leur recherche d&#39;emploi, nous avons en effet observ&eacute; qu&#39;ils &eacute;prouvent des difficult&eacute;s &agrave; entrer en relation, &agrave; se positionner comme &eacute;nonciateur, ou tout simplement &agrave; d&eacute;crire des faits, des exp&eacute;riences. De mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, ils utilisent tr&egrave;s peu d&rsquo;adjectifs. Pourtant, l&rsquo;utilisation d&rsquo;adjectifs est indispensable lorsqu&rsquo;on veut se positionner comme &eacute;nonciateur </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Kerbrat-Orecchioni, 1980)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. &Agrave; travers une large vari&eacute;t&eacute; d&rsquo;&eacute;nonc&eacute;s entre subjectivit&eacute; et objectivit&eacute;, le locuteur caract&eacute;rise, d&eacute;crit, &eacute;value. Il peut exprimer la gradation, une qualit&eacute; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Goes, 1993)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> une quantit&eacute;, un ordre de grandeur, une &laquo;&nbsp;r&eacute;action &eacute;motionnelle&nbsp;&raquo; ou encore &eacute;mettre un &laquo;&nbsp;jugement de valeur positif ou n&eacute;gatif&nbsp;&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Kerbrat-Orecchioni, 1980 : 98, 102)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. L&rsquo;adjectif est donc un outil linguistique utile dans de multiples situations du quotidien. C&rsquo;est pour cette raison qu&rsquo;il nous semble tr&egrave;s pertinent de travailler &agrave; l&rsquo;acquisition de leur emploi. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">4. Le protocole de recherche de notre travail</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">4.1. Le public participant &agrave; la recherche</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Comme nous l&rsquo;avons pr&eacute;cis&eacute; en introduction, nous avons mobilis&eacute; un terrain qui nous est familier, un organisme de formation pour adultes migrants qui propose des formations &agrave; temps plein sur une dur&eacute;e de quelques mois. Le travail que nous pr&eacute;sentons dans cet article a &eacute;t&eacute; men&eacute; entre en 2016 et 2017 sur trois groupes d&rsquo;adultes migrants en formation linguistiques sur la r&eacute;gion lyonnaise, soit trente-deux personnes. Les personnes &eacute;taient originaires d&rsquo;une vingtaine de pays (cit&eacute;s du plus repr&eacute;sent&eacute; au moins repr&eacute;sent&eacute;) : Arm&eacute;nie, Alg&eacute;rie, Irak, Albanie, Erythr&eacute;e, Russie, Nig&eacute;ria, Syrie, Soudan, Kosovo, Congo, Palestine et Roumanie. Les niveaux d&rsquo;&eacute;tude sont tr&egrave;s variables mais toutes ont &eacute;t&eacute; scolaris&eacute;es. Deux personnes ont &eacute;t&eacute; tr&egrave;s peu scolaris&eacute;es (niveau primaire). Seize poss&eacute;daient un niveau scolaire &eacute;quivalent &agrave; fin du coll&egrave;ge ou fin du lyc&eacute;e. Quatorze d&rsquo;entre elles avaient suivi des &eacute;tudes sup&eacute;rieures (Niveau I ou II).&nbsp; Les participants, 8 hommes et 24 femmes, &eacute;taient &acirc;g&eacute;s de 18 &agrave; 49 ans. Quelques-uns d&rsquo;entre eux avaient d&eacute;j&agrave; travaill&eacute; &agrave; des postes peu ou pas qualifi&eacute;s mais la p&eacute;rennit&eacute; de l&rsquo;emploi semble incompatible avec leur niveau socio-langagier. Lorsqu&rsquo;ils parlent de leur emploi, ils &eacute;voquent des difficult&eacute;s &agrave; communiquer avec les coll&egrave;gues, &agrave; s&rsquo;int&eacute;grer dans les conversations informelles, &agrave; comprendre les consignes et &agrave; faire valoir leurs droits de salari&eacute;s.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">4.2. D&eacute;roulement des s&eacute;ances didactiques culturelles &laquo;&nbsp;hors les murs&nbsp;&raquo;</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:48px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Selon la dur&eacute;e du parcours de formation, trois ou quatre sorties culturelles ont &eacute;t&eacute; organis&eacute;es : visite et inscription &agrave; la biblioth&egrave;que municipale, d&eacute;couverte des traboules </span></span><a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[4]</span></span></span></sup></span></sup></a><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> du Vieux-Lyon, r&eacute;p&eacute;tition d&rsquo;orchestre &agrave; l&rsquo;auditorium, visite d&rsquo;une exposition au mus&eacute;e des Confluences, d&eacute;couverte d&rsquo;un amphith&eacute;&acirc;tre gallo-romain... Chaque s&eacute;ance culturelle a &eacute;t&eacute; introduite par une s&eacute;ance qui s&#39;est d&eacute;roul&eacute;e dans le centre de formation, certaines prises en charge par un m&eacute;diateur, d&rsquo;autres par le formateur. Les participants ont des comp&eacute;tences linguistiques vari&eacute;es en fran&ccedil;ais et les visites mobilisent du lexique sp&eacute;cifique. C&rsquo;est pourquoi certains termes ont &eacute;t&eacute; abord&eacute;s et expliqu&eacute;s en amont afin de permettre une meilleure appr&eacute;hension du lieu ou du fait culturel et de ce qu&#39;il repr&eacute;sente dans la m&eacute;tropole lyonnaise. Lorsque la s&eacute;ance est encadr&eacute;e par un m&eacute;diateur ou un guide, la visite est pr&eacute;par&eacute;e en amont avec le formateur afin de le sensibiliser &agrave; la particularit&eacute; linguistique du public. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Lors des s&eacute;ances, les participants s&rsquo;expriment spontan&eacute;ment. Chaque prise de parole est enregistr&eacute;e. La spontan&eacute;it&eacute; est privil&eacute;gi&eacute;e dans ce cadre&nbsp;: nous avons syst&eacute;matiquement veill&eacute; &agrave; ne pas brider la parole. Apr&egrave;s chaque s&eacute;quence se d&eacute;roule une s&eacute;ance collective qui s&rsquo;apparente &agrave; une sorte de <i>debriefing</i>. Des productions enregistr&eacute;es des apprenants sont &eacute;cout&eacute;es sur la base du volontariat. Ainsi, les apprenants (r&eacute;-)entendent le lexique sp&eacute;cifique utilis&eacute;s par eux-m&ecirc;mes et par les autres participants. La s&eacute;ance &eacute;labor&eacute;e &agrave; partir de faits et objets culturels est donc &laquo;&nbsp;le point de d&eacute;part et l&rsquo;objet de la structuration&nbsp;&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">(Dolz-Mestre &amp; Schneuwly, 1998)</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">. Sur le tableau s&rsquo;&eacute;crit ce qui est dit par les apprenants dans le but d&rsquo;&eacute;laborer une &laquo;&nbsp;banque&nbsp;&raquo; de lexique sp&eacute;cifique sous la forme d&rsquo;une carte heuristique qui permet de garder une trace des adjectifs utilis&eacute;s. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">5. &nbsp;R&eacute;sultats de la recherche</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les r&eacute;sultats de notre recherche nous ont permis de valider l&rsquo;hypoth&egrave;se selon laquelle les prises de parole favoris&eacute;es par le contact de lieux culturels pouvaient permettre l&rsquo;acquisition d&rsquo;utilisation d&rsquo;adjectifs. Suite &agrave; l&rsquo;analyse des productions orales, nous avons relev&eacute; les adjectifs employ&eacute;s en prenant appui sur certains &eacute;l&eacute;ments comme la r&eacute;currence, l&rsquo;utilisation d&rsquo;adjectifs nouveaux, le fait de r&eacute;investir certains adjectifs au fil des s&eacute;ances&hellip;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Nous avons constat&eacute; des r&eacute;sultats qui semblent significatifs et qui permettent de confirmer une &eacute;volution entre le d&eacute;but de la p&eacute;riode de formation et la fin. En effet, lors du premier enregistrement, douze apprenants utilisent le m&ecirc;me adjectif &agrave; plusieurs reprises (jusqu&rsquo;&agrave; 4 fois). &Agrave; ce stade de la formation, les participants manquent vraisemblablement de lexique pour caract&eacute;riser, d&eacute;crire, &eacute;valuer. Nos r&eacute;sultats d&eacute;montrent par exemple que lors de la premi&egrave;re sortie, les quatre adjectifs les plus utilis&eacute;s sont&nbsp;<i>ancien</i> (10 fois), <i>int&eacute;ressant</i> (8 fois), <i>joli</i> (7 fois), <i>beau</i> (7 fois) alors qu&rsquo;au cours de la derni&egrave;re s&eacute;ance, les quatre adjectifs qui reviennent le plus souvent sont&nbsp;: <i>magnifique </i>(10 fois), <i>joli</i> (9 fois), <i>moderne</i> (7 fois), <i>g&eacute;nial</i> (6 fois). Ces r&eacute;sultats d&eacute;montrent que le r&eacute;pertoire lexical a chang&eacute; &nbsp;chez les apprenants (hormis pour l&rsquo;adjectif <i>joli</i> qui reste souvent utilis&eacute;).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Pour corroborer ces r&eacute;sultats, nous ajouterons que le nombre d&rsquo;adjectifs employ&eacute; au cours de l&rsquo;exp&eacute;rimentation augmente consid&eacute;rablement pour la plupart des participants&nbsp;: les apprenants utilisent en moyenne 2,8 adjectifs qualificatifs lors du premier enregistrement contre 4,4 lors de la derni&egrave;re s&eacute;ance. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Par ailleurs, </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">si on compare le nombre d&rsquo;adjectifs utilis&eacute;s par la totalit&eacute; des participants, on note que 22 adjectifs diff&eacute;rents sont employ&eacute;s lors de la premi&egrave;re sortie contre 53 adjectifs diff&eacute;rents lors de la derni&egrave;re sortie. Ce qui signifie que les apprenants utilisent davantage d&rsquo;adjectifs. On peut penser qu&rsquo;ils les ont appris au cours de la formation. Une autre hypoth&egrave;se serait qu&rsquo;ils ont acquis une certaine confiance dans la prise de parole qui fait qu&rsquo;ils sont davantage enclins &agrave; utiliser du lexique d&eacute;j&agrave; connu. Dans les deux cas, il s&rsquo;av&egrave;re que la prise de parole sollicit&eacute;e par les s&eacute;ances culturelles favorise l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;oral. Les r&eacute;sultats de nos analyses permettent &eacute;galement de relever au fil des s&eacute;ances l&rsquo;acquisition de termes plus pr&eacute;cis pour&nbsp;d&eacute;crire les lieux ou les b&acirc;timents visit&eacute;s&nbsp;: <i>haut</i>, <i>strat&eacute;gique</i>, <i>historique</i>, <i>pittoresque</i>, <i>moderne</i>, <i>arrondi</i>, <i>vitr&eacute;</i>, <i>lumineux</i> ou pour exprimer des impressions ou des &eacute;motions&nbsp;: <i>agr&eacute;able</i>, <i>impressionn&eacute;</i>, <i>g&eacute;nial</i>, <i>&eacute;motionnel</i>&hellip;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Conclusion et pistes didactiques </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Nous avons fond&eacute; notre travail sur une analyse quantitative des donn&eacute;es qui a mis en exergue l&rsquo;utilisation d&rsquo;adjectifs chez les adultes migrants qui ont particip&eacute; &agrave; des s&eacute;ances culturelles. L&rsquo;analyse des r&eacute;sultats d&eacute;montre que les personnes qui ont v&eacute;cu cette exp&eacute;rimentation utilisaient en moyenne tr&egrave;s peu d&rsquo;adjectifs lors de la premi&egrave;re s&eacute;ance tandis qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;issue de la formation, ils utilisaient plus de quatre adjectifs en moyenne, (jusqu&rsquo;&agrave; 10 pour certains). On peut donc penser que ces activit&eacute;s leur auront permis d&rsquo;acqu&eacute;rir du lexique pour de caract&eacute;riser, d&eacute;crire, &eacute;valuer am&eacute;liorant ainsi leurs comp&eacute;tences en tant que locuteur.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Cependant, si notre travail souligne l&rsquo;importance d&rsquo;une d&eacute;marche quantitative, nous pensons qu&#39;elle est loin de mettre en valeur tous les b&eacute;n&eacute;fices potentiels d&rsquo;une p&eacute;dagogie ax&eacute;e sur l&rsquo;entr&eacute;e culturelle. En effet, les transcriptions de l&rsquo;enregistrement montrent &eacute;galement une autre incidence directe. En nous appuyant sur une analyse qualitative des donn&eacute;es, nous pouvons observer, sous un angle moins linguistique, que les apprenants qui ont particip&eacute; &agrave; ces sorties culturelles ont pris confiance en eux et se sont ouverts sur leur &laquo;&nbsp;ville d&rsquo;accueil&nbsp;&raquo;. Certains ont &eacute;voqu&eacute; l&rsquo;id&eacute;e de revenir avec leurs proches. Ils ont exprim&eacute; une certaine fiert&eacute; d&rsquo;avoir d&eacute;couvert ces lieux culturels o&ugrave; certains n&rsquo;avaient pas os&eacute; venir auparavant. En tant que professionnels de la formation, nous estimons que nous nous devons de participer &agrave; la mise en place de formations adapt&eacute;es qui permettent aux publics adultes migrants en ins&eacute;curit&eacute; langagi&egrave;re d&rsquo;acqu&eacute;rir des comp&eacute;tences afin de favoriser l&rsquo;int&eacute;gration sociolangagi&egrave;re. Envisager la question d&rsquo;une didactique adoss&eacute;e &agrave; des sorties culturelles pour l&rsquo;apprentissage de la langue serait &agrave; notre sens, l&rsquo;une des pistes &agrave; privil&eacute;gier.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bibliographie</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Adami Herv&eacute;, 2011, &quot;Parcours migratoires et int&eacute;gration langagi&egrave;re&quot;, dans Mangiante Jean-Marc (Dir.) (&Eacute;ds.), <i>L&rsquo;int&eacute;gration et la formation linguistique des migrants : &eacute;tat des lieux et perspectives,</i> Arras, Artois presses universit&eacute;, p. 37</span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;MS Mincho&quot;">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">54. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Adami Herv&eacute;, 2012, <i>La formation linguistique des adultes migrants, </i>Paris, L&rsquo;Harmattan.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Delavet Thierry et Olivier Marie-Fran&ccedil;oise, 2016, <i>La culture au c&oelig;ur des apprentissages: un nouveau projet pour l&rsquo;&eacute;cole : strat&eacute;gie culturelle et territoire apprenant</i>, Issy-les-Moulineaux, ESF &eacute;diteur.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Dolz-Mestre Joaquim et Schneuwly Bernard, 1998, <i>Pour un enseignement de l&rsquo;oral: Initiation aux genres formels &agrave; l&rsquo;&eacute;cole,</i> Paris, ESF &eacute;diteur.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Einhorn Lou et Huurneman Anna, 2017, &quot;Intervention psychosociale aupr&egrave;s des exil&eacute;.e.s sur le bidonville de Calais&quot;, dans <i>ORSPERE SAMDARRA - Les Cahiers de Rhizome : Cliniques et migration</i>, p. 97.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Goes Jan, 1993, &quot;&Agrave; la recherche d&rsquo;une d&eacute;finition de l&rsquo;adjectif&quot;, dans <i>L&rsquo;information grammaticale</i>, <i>58 </i>(1), p. 11</span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;MS Mincho&quot;">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">14. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Kerbrat-Orecchioni Catherine, 1980, <i>L&rsquo;&eacute;nonciation. De la subjectivit&eacute; dans le langage,</i> Paris, Armand Colin.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mangiante Jean-Marc, 2011, <i>L&rsquo;int&eacute;gration linguistique des migrants : &eacute;tat des lieux et perspectives</i>, Arras, Artois Presses Universit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Noiriel G&eacute;rard, 1988, <i>Le creuset fran&ccedil;ais : histoire de l&rsquo;immigration : XIXe-XXe si&egrave;cles,</i> Paris, &Eacute;ditions du Seuil.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Pittet Christophe, 2014, <i>Les pratiques artistiques dans le champ de l&rsquo;insertion professionnelle comme support de construction identitaire dans le passage &agrave; la vie adulte</i> (Th&egrave;se de doctorat), Strasbourg, Universit&eacute; de Strasbourg.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">St&eacute;venin Fr&eacute;d&eacute;rique, Touati Ana&iuml;s et Guegan L&eacute;na&iuml;g, 2018, &quot;La prise en compte du trauma dans la pratique professionnelle aupr&egrave;s des jeunes &eacute;trangers isol&eacute;s&quot;, dans <i>VST - Vie sociale et traitements</i>, (138), p. 5</span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;MS Mincho&quot;">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">12. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Thibaudeau Caroline, 2006, &quot;Mineurs &eacute;trangers isol&eacute;s : exp&eacute;rience brutale de la s&eacute;paration&quot;, dans <i>La lettre de l&rsquo;enfance et de l&rsquo;adolescence</i>, <i>64</i>(2), p. 97</span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;MS Mincho&quot;">‑</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">104. </span></span></span></span></span></p> <p class="MsoBibliography" style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></span></sup></span></sup></a> <span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Chef de service, CHRS Le lieu-dit et dispositif lyc&eacute;ens, association Aurore, Paris</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[2]</span></span></span></sup></span></sup></a> <span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Psychologue clinicienne, dispositif lyc&eacute;ens, association Aurore, Paris</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[3]</span></span></span></sup></span></sup></a> <span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Centre Hospitalier Le Vinatier, Lyon</span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[4]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> Traboules lyonnaises&nbsp;: couloirs de cours d&#39;immeuble joignant deux rues tr&egrave;s typique de la r&eacute;gion lyonnaise</span></span></span></span></span></span></p> </div> </div>