<p>Résumé<span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Dans cette étude, on essaie de cerner la place prise par l’élément langue dans des expériences de mobilité plus ou moins longues entre le Japon et la France, et ce à travers les traces laissées par des étudiants restituant leur séjour dans plusieurs séries d’écrits prescrits par des commanditaires institutionnels (instance gouvernementale, université) et accessibles sur la toile. Les progrès en langue sont souvent donnés comme consubstantiels à l’expérience de mobilité académique, mais l’analyse qualitative des mises en mots d’étudiants-voyageurs retenues ici permet de reposer la question de savoir de quelle(s) langue(s) il s’agit, dans quelles situations et à quelles conditions, cela peut être vérifié. Après avoir rappelé le contexte spécifique, historique et actuel, des possibilités d’enseignement-apprentissage d’une langue étrangère dans le supérieur japonais, cette étude s’intéresse à l’appréhension de l’objet langue et à ses usages en contexte mobilitaire (y compris dans les silences sur lui) et met en évidence ses différentes facettes mais aussi les relations qui s’établissent entre lui et un étudiant-voyageur. On fait alors l’hypothèse que la variété de ces rapports à la langue n’est pas seulement due à la personnalité des individus en mobilité et à leur vécu antérieur mais relève d’une instrumentalisation plus ou moins poussée, par chacun d’eux, de l’élément linguistique dans une perspective socialisatrice : l’intégration à un groupe de pairs ou bien d’égaux constituant des horizons à atteindre désirables et légitimes.</span></span></p>