<p>A partir de 2015, l'accélération des migrations sur le pourtour méditerranéen a entrainé l’arrivée d’un nouveau public dans les universités européennes. Pour ces réfugiés, l’intégration par la langue coïncide avec un projet d’études supérieures. Leurs enseignants et accompagnateurs sont confrontés à des nouveaux défis : comment les aider à devenir membres de la communauté universitaire, y prendre leur place, y agir et progresser ?</p>
<p>Des dispositifs pédagogiques inédits ont été mis en place à l’attention de ce public, comme par exemple « Access2University » (A2U) à l’UCLouvain en Belgique. Ce programme, qui compte parmi les dispositifs pionniers à l’échelle européenne, permet aux réfugiés ou demandeurs d’asile de poursuivre ou de démarrer le cursus auquel ils aspirent dans l’enseignement supérieur. </p>
<p>Dans le cadre d’A2U, un cours de français préparatoire aux études universitaires est proposé. L’article décrit cet espace d’apprentissage où les étudiants se retrouvent chaque semaine pour mieux comprendre le monde universitaire belge francophone et mettre en pratique les compétences transversales exigées dans l’enseignement supérieur, dans le but de prendre adéquatement leur rôle d’étudiant dans un nouveau contexte socioculturel. </p>
<p>Nous présentons d’abord le public-cible, ses besoins, les objectifs du cours et les activités d’apprentissage proposées. Nous insistons ensuite sur la place spéciale accordée aux émotions dans le cours, notamment au travers de l’intégration de « bulles émo-arts ». Pour terminer, nous tentons d’expliquer en quoi le cours de français préparatoire aux études universitaires joue un rôle-clé au sein du programme A2U. La posture enseignante, l’approche actionnelle et le partage social des émotions stimulent le processus d’identification, donnent naissance au sentiment d’appartenance et développent les compétences langagières et socio-affectives permettant de construire un projet de formation supérieure réaliste, adapté et valorisant l’expérience antérieure.</p>
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<p><em><strong>Abstract</strong></em></p>
<p>From 2015, the acceleration of migration around the Mediterranean Sea has led to the arrival of a new audience in European universities. For these refugees, integration through language coincides with a higher education project. Their teachers and counsellors are faced with new challenges: how to help them become members of the university community, take their place, act and progress?</p>
<p>Pedagogical programs based on a multidimensional approach have been set up for this audience, such as "Access2University" (now A2U) at UCLouvain in Belgium. This program, which is one of the pioneers at the European level, allows refugees or asylum seekers to continue or start the course they aspire to in higher education. </p>
<p>Within the framework of A2U, a preparatory French course for university studies is offered. The article describes this learning space where students meet every week to better understand the French-speaking Belgian academic world and to put into practice the transversal skills required in higher education, with the aim of adequately taking on their role as students in a new socio-cultural context.</p>
<p>We first present the target audience, its needs, the course objectives and the proposed learning activities. We then insist on the special place given to emotions in the course, notably through the integration of "emo-arts" bubbles. Finally, we question the impact of the preparatory French course on refugee students and on their academic integration modalities.</p>