<p>R&eacute;sum&eacute;</p> <p>Dans le contexte &eacute;ducatif marocain, les &eacute;l&egrave;ves apprennent deux langues &eacute;trang&egrave;res&nbsp;: le fran&ccedil;ais (langue &eacute;trang&egrave;re 1) et l&rsquo;anglais (langue &eacute;trang&egrave;re 2). La hi&eacute;rarchisation de ces deux langues suppose qu&rsquo;elles n&rsquo;ont pas le m&ecirc;me statut et que le fran&ccedil;ais serait plus proche des &eacute;l&egrave;ves que l&rsquo;anglais.&nbsp; &nbsp;</p> <p>En effet, les rapports institutionnels attestent de la baisse du niveau des &eacute;l&egrave;ves marocains dans le domaine de l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res&nbsp;: &laquo;&nbsp;Force est de constater qu&rsquo;en raison du d&eacute;ficit de maitrise des langues &eacute;trang&egrave;res, 60% des &eacute;l&egrave;ves souhaitent &eacute;tudier les mati&egrave;res scientifiques en arabe&nbsp;&raquo;[1]. Des r&eacute;formes se sont succ&eacute;d&eacute;es pour revoir les programmes, la masse horaire accord&eacute;e aux disciplines linguistiques mais on n&rsquo;a pas essay&eacute; de mettre le doigt sur les facteurs qui font que certains &eacute;l&egrave;ves r&eacute;sistent &agrave; l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res. Le fait de mener une recherche didactique situ&eacute;e dans la psychologie de l&rsquo;&eacute;ducation s&rsquo;av&egrave;re n&eacute;cessaire pour r&eacute;v&eacute;ler les diff&eacute;rents aspects de la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res. &nbsp;</p> <p>Dans la loi cadre 57.10, on insiste sur l&rsquo;utilit&eacute; de l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res en vue de favoriser une meilleure insertion professionnelle des &eacute;tudiants marocains, mais cette vision strat&eacute;gique m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre accompagn&eacute;e de travaux de recherche pour transformer la r&eacute;sistance en un facteur d&rsquo;apprentissage, voire de r&eacute;ussite scolaire.</p> <p>Nous partons de l&rsquo;hypoth&egrave;se selon laquelle les &eacute;l&egrave;ves marocains seraient int&eacute;ress&eacute;s par l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;anglais plus que par l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais. Cette hypoth&egrave;se s&rsquo;appuie sur le constat suivant&nbsp;: en apprenant l&rsquo;anglais au cycle secondaire qualifiant, les &eacute;l&egrave;ves font preuve de performances linguistiques qui d&eacute;passent largement celles d&eacute;velopp&eacute;es en fran&ccedil;ais, langue qu&rsquo;ils apprennent depuis le primaire. Si l&rsquo;engagement affectif, comportemental, cognitif, etc., participe de l&rsquo;enr&ocirc;lement des &eacute;l&egrave;ves dans une classe de langue, la r&eacute;sistance est un obstacle &agrave; l&rsquo;apprentissage dont il faut prendre r&eacute;ellement conscience. Quels sont les facteurs qui d&eacute;clenchent la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res&nbsp;? Quels sont les &laquo;&nbsp;gestes d&rsquo;&eacute;tudes&nbsp;&raquo; des &eacute;l&egrave;ves par lesquels se manifeste ladite r&eacute;sistance&nbsp;? En quoi les gestes professionnels des enseignants peuvent-ils transformer la r&eacute;sistance en engagement pour d&eacute;passer les situations d&rsquo;impr&eacute;vus didactiques&nbsp;?</p> <p>Par le biais d&rsquo;un questionnaire administr&eacute; aupr&egrave;s des enseignants, des apprenants et des locuteurs,&nbsp; nous allons interroger leurs rapports et leurs repr&eacute;sentations face &agrave; ces langues et identifier les facteurs qui d&eacute;terminent la r&eacute;bellion &agrave; l&rsquo;apprentissage des langues &eacute;trang&egrave;res. &nbsp;&nbsp;&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>[1] Rapport analytique, programme national d&rsquo;&eacute;valuation des acquis des &eacute;l&egrave;ves du tronc commun, PNEA 2016, p.18</p>