<div class="WordSection1"> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">J&eacute;sabel Robin&nbsp;</span></span></span><span lang="DE-CH" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">&ndash;&nbsp;</span></span><span lang="DE-CH" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">P&auml;dagogische Hochschule Bern</span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span lang="DE-CH" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">jesabel.robin@phbern.ch</span></span></p> <h1 style="margin-top:5px">Introduction</h1> <div class="WordSection1"> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Quel meilleur point de d&eacute;part pour une recherche au croisement de la sociolinguistique et de la didactique des langues et des cultures que de partir d&rsquo;un terrain duquel on devine qu&rsquo;il est en proie&nbsp;&nbsp; &agrave; des besoins, des in&eacute;galit&eacute;s, des incoh&eacute;rences, des tensions ou des r&eacute;sistances de la part de ses acteur.e.s? Pour nous &ecirc;tre pench&eacute;e dans le pass&eacute; sur les formes de r&eacute;sistance envers l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re (FLE) de la part de futur.e.s enseignant.e.s FLE (Robin, 2015), nous avons d&eacute;velopp&eacute; un certain go&ucirc;t pour les d&eacute;s-articulations entre logiques individuelles&nbsp;&nbsp; et logiques institutionnelles. Notre projet de recherche actuel ne fait pas exception : n&eacute; du constat d&rsquo;apparentes r&eacute;sistances microsociales envers des dispositifs pourtant pens&eacute;s sur mesure pour r&eacute;pondre aux besoins des acteur.e.s, il indique actuellement que les r&eacute;sistances pr&eacute;suppos&eacute;es ne&nbsp; se trouvent pas forc&eacute;ment l&agrave; o&ugrave; nous pensions les trouver.</span></span></span></p> <ol> <li style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">R&eacute;sistances microsociales ou les origines du projet de recherche</span></span></span></li> </ol> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="letter-spacing:-.05pt">1.1 </span></span></b><b><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">Le contexte bernois</span></b></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Depuis 1848 il y a en Suisse &eacute;galit&eacute; de droit sur le plan f&eacute;d&eacute;ral entre les trois langues officielles : allemand, fran&ccedil;ais, italien<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:6.5pt"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt">. </span></span></span>Toutefois, entre &laquo; langues officielles &raquo;, &laquo; langues nationales &raquo;, &laquo;plurilinguisme constitutionnel &raquo; et &laquo; principe de territorialit&eacute; &raquo;, le statut accord&eacute; (ou non) aux langues en Suisse contribue aux rapports ambigus entre les diff&eacute;rentes communaut&eacute;s linguistiques. La dissym&eacute;trie d&eacute;mographique est importante : les al&eacute;maniques repr&eacute;sentent plus de 66% de la population, les francophones environ 19% et les italophones environ <span style="letter-spacing:.05pt">6%<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif"><span style="letter-spacing:.05pt">[2]</span></span></span></span></span></a>. </span>Si ce d&eacute;s&eacute;quilibre est un param&egrave;tre important dans l&rsquo;&eacute;tude des rapports entre les communaut&eacute;s, le choix de la terminologie pour nommer la langue l&rsquo;est tout autant : dans les programmes scolaires par exemple (et ce, quelle que soit la r&eacute;gion linguistique), on d&eacute;signe les autres langues nationales comme &laquo; langue &eacute;trang&egrave;re &raquo;. Ainsi le fran&ccedil;ais a le statut de langue &eacute;trang&egrave;re dans les cantons al&eacute;maniques, m&ecirc;me dans ceux o&ugrave; son enseignement est obligatoire (ce qui n&rsquo;est pas le cas de tous). Une langue peut ainsi avoir un statut diff&eacute;rent (officielle, nationale, &eacute;trang&egrave;re) selon la localit&eacute; et/ou selon le niveau responsable du domaine (f&eacute;d&eacute;ral, cantonal ou communal). La langue premi&egrave;re des 4.6% de francophones vivant en Suisse al&eacute;manique (L&uuml;di, Werlen, 2005 : 29), est ainsi une langue &eacute;trang&egrave;re.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Les cantons ne correspondent pas aux communaut&eacute;s linguistiques : trois des 26 cantons sont bilingues et un canton est trilingue. &Agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de ces cantons, c&rsquo;est le principe de territorialit&eacute; qui s&rsquo;applique pour d&eacute;terminer la langue de fonctionnement. Le principe de protection des langues d&eacute;termine qu&rsquo;une langue est officielle l&agrave; o&ugrave; elle est majoritaire. Une commune est dite bilingue si sa &laquo; minorit&eacute; linguistique &raquo; repr&eacute;sente au minimum 30% de la population communale, ce qui est extr&ecirc;mement rare. A l&rsquo;exception des quelques communes bilingues, &agrave; chaque commune ne correspond en fait qu&rsquo;une seule langue de fonctionnement public.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">Sous des discours officiels pr&ocirc;nant un plurilinguisme plus fantasm&eacute; que r&eacute;el, on retrouve deux attitudes partag&eacute;es par les Suisses : l&rsquo;accord tacite de ne pas parler des d&eacute;saccords (&hellip;) et le d&eacute;ni d&rsquo;un fonctionnement en fait monolingue. (Veillette, Gohard-Radenkovic, 2012 :102)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Les administrations et autres services publics, dont d&eacute;pendent notamment les &eacute;coles, sont offerts dans la langue locale. Contrairement &agrave; ce que l&rsquo;image de la Suisse &agrave; l&rsquo;international pourrait le laisser penser, l&rsquo;enseignement bilingue est encore tr&egrave;s peu r&eacute;pandu en Suisse.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Les tensions entre Suisses romands et al&eacute;maniques<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[3]</span></span></span></span></a> sont av&eacute;r&eacute;s depuis la fondation d&rsquo;une unit&eacute; helv&egrave;te mais c&rsquo;est surtout depuis le refus de l&rsquo;adh&eacute;sion de la Suisse &agrave; l&rsquo;Espace &eacute;conomique europ&eacute;en en 1992, r&eacute;sultant de majorit&eacute; al&eacute;manique et contre l&rsquo;avis de la minorit&eacute; romande, que l&rsquo;on parle de &laquo;crise de la coh&eacute;sion nationale &raquo; (Widmer, 2004 :7). Depuis lors, les mesures &eacute;ducatives se multiplient pour sortir de la &laquo; guerre des langues &raquo; (Ackin Muji, 2007 : 311), instrumentalisant largement l&rsquo;enseignement des langues.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Berne est capitale f&eacute;d&eacute;rale et capitale du canton bilingue de Berne. Les al&eacute;maniques repr&eacute;sentent environ 85% de la population cantonale et les francophones moins de 10%. Situ&eacute;e &agrave; une trentaine de kilom&egrave;tres de la r&eacute;gion francophone, la ville de Berne est exclusivement germanophone. Elle compte environ 7% de francophones si l&rsquo;on r&eacute;pertorie les bilingues (seulement 3% sans les bilingues)<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[4]</span></span></span></span></a>. Les&nbsp;</span></span></span><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">services publics locaux y sont exclusivement offerts en allemand. Jusque dans les ann&eacute;es 1990 les fonctionnaires f&eacute;d&eacute;raux et cantonaux se devaient de r&eacute;sider &agrave; Berne, cr&eacute;ant une population permanente de fonctionnaires romands. Une &eacute;cole francophone (l&rsquo;Ecole Cantonale de Langue Fran&ccedil;aise) a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e en 1944 pour leurs enfants. Son statut est unique, elle ne d&eacute;pend pas de l&rsquo;administration scolaire communale. Il existe par ailleurs deux &eacute;coles internationales priv&eacute;es. L&rsquo;administration scolaire communale <i>Schulamt </i>g&egrave;re la quarantaine d&rsquo;&eacute;coles publiques de niveau de scolarit&eacute; obligatoire (jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&acirc;ge de 16 ans) de la ville. L&rsquo;allemand y est la seule langue officielle locale et donc la langue de scolarisation. Le fran&ccedil;ais est d&eacute;mographiquement triplement minoritaire &agrave; Berne<span style="letter-spacing:-.2pt">:</span></span></span></p> </div> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">au niveau f&eacute;d&eacute;ral : langue officielle mais minoritaire (18%)</span></span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">au niveau cantonal : langue officielle mais minoritaire (10%)</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">au </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">niveau communal : langue &eacute;trang&egrave;re et minoritaire (entre 3% et 7.5%)</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">La proportion de francophones se situant largement en de&ccedil;&agrave; des 30% n&eacute;cessaires &agrave; un bilinguisme communal, le d&eacute;veloppement d&rsquo;un bilinguisme au niveau des institutions communales (ex : administration scolaire) n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; envisag&eacute; &agrave; Berne. Pourtant de nouvelles dynamiques semblent &agrave; pied d&rsquo;&oelig;uvre. Une combinaison de facteurs - li&eacute;s au contexte politique local, a une prise de conscience des avantages &eacute;conomiques du bilinguisme et &agrave; divers projets &eacute;ducatifs impuls&eacute;s ces derni&egrave;res ann&eacute;es - d&eacute;clenche des processus apparemment favorables au fran&ccedil;ais et au bilinguisme. L&rsquo;ouverture en 2019 d&rsquo;une &laquo; classe bilingue &raquo; (<i>Clabi</i>) &agrave; titre de projet pilote<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[5]</span></span></span></span></a> constitue une grande premi&egrave;re pour la capitale. Le concept <i>Clabi </i>cherche, entre autres, &agrave; soutenir un bilinguisme d&eacute;j&agrave; existant (fran&ccedil;ais-allemand) et propose un mod&egrave;le public d&rsquo;enseignement &agrave; parts &eacute;gales entre les deux langues pour toute la scolarit&eacute; obligatoire, consid&eacute;rant didactiquement les deux langues comme langues premi&egrave;res<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[6]</span></span></span></span></a>. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span lang="FR-CH" style="font-size: 10pt;">Malgr&eacute; les puissants freins que nous &eacute;voquerons par la suite, le projet rencontre un franc succ&egrave;s aupr&egrave;s des parents tous groupes linguistiques confondus</span><span lang="FR-CH" style="font-size: 14.6667px;">&nbsp;</span><span lang="FR-CH" style="font-size: 10pt;">(environ 10 fois plus de demandes chaque ann&eacute;e que les douze places disponibles), aupr&egrave;s des enseignant.e.s (surtout des sp&eacute;cialistes de l&rsquo;enseignement bilingue &eacute;voqu&eacute;s ci-apr&egrave;s) et m&ecirc;me aupr&egrave;s de certaines directions d&rsquo;&eacute;cole qui se portent volontaires. Toute une s&eacute;rie de crit&egrave;res est observ&eacute;e pour la s&eacute;lection : &eacute;quilibre gar&ccedil;on / fille, repr&eacute;sentation des divers groupes linguistiques, des diff&eacute;rents quartiers de la ville, des fratries et m&ecirc;me tirage au sort, etc. Ce projet reste toutefois &agrave; l&rsquo;heure actuelle limit&eacute; &agrave; une seule &eacute;cole et &agrave; une demi-classe par niveau (double niveau syst&eacute;matique).</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Par ailleurs, l&rsquo;inauguration en 2018 d&rsquo;une formation initiale des enseignant.e.s du primaire int&eacute;gralement bilingue fran&ccedil;ais-alleman<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[7]</span></span></span></span></a> propos&eacute;e conjointement par deux institutions ind&eacute;pendantes monolingues (la <i>Haute &Eacute;cole P&eacute;dagogique </i>francophone (BEJUNE) bas&eacute;e &agrave; Del&eacute;mont dans le canton du Jura et la <i>P&auml;dagogische Hochschule Bern </i>germanophone (PHBern) bas&eacute;e en ville de Berne) constitue en apparence un deuxi&egrave;me marqueur d&rsquo;ouverture envers le bilinguisme et le fran&ccedil;ais au niveau &eacute;ducatif.</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">1.2 Les politiques linguistiques familiales</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Il ressort de discussions informelles avec des parents francophones l&rsquo;impression d&rsquo;un grand int&eacute;r&ecirc;t pour ces dispositifs, dont certain.e.s s&rsquo;&eacute;tonnent d&rsquo;ailleurs de leur raret&eacute; en Suisse en g&eacute;n&eacute;ral mais plus encore dans le contexte de la capitale. En revanche, d&rsquo;autres parents francophones semblent plus r&eacute;serv&eacute;.e.s, voire m&eacute;fiant.e.s, envers ces dynamiques qui serviraient selon eux.elles avant tout les al&eacute;maniques&nbsp;: &laquo; <i>Une &eacute;cole bilingue ? Non, &ccedil;a, c&rsquo;est un truc pour les Suisses-allemands ! </i>&raquo; (dixit)<i>.</i> Allant &agrave; l&rsquo;encontre de l&rsquo;engouement pour les enseignements immersifs, cet apparent d&eacute;calage invite &agrave; envisager le point de vue des acteur.e.s francophones. S&rsquo;agit-il de leur part du refus d&rsquo;apprendre l&rsquo;allemand si souvent observ&eacute;s : &laquo; <i>Les r&eacute;sistances observ&eacute;es &agrave; l&rsquo;apprentissage de la langue partenaire, surtout du c&ocirc;t&eacute; romand par rapport &agrave; l&rsquo;allemand </i>&raquo; (Veillette, Gohard-Radenkovic, 2012 : 100) ? Si le dictionnaire d&eacute;finit la r&eacute;sistance comme une force &agrave; la fois active &laquo;&nbsp;<i>s&rsquo;opposer</i>&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;<i>refuser</i>&nbsp;&raquo;, mais &eacute;galement passive en cela qu&rsquo;elle se d&eacute;veloppe en <i>&laquo;&nbsp;r&eacute;action &agrave;</i>&nbsp;&raquo; (Larousse, 2013), &agrave; quel(s) type(s) de r&eacute;sistance avons-nous &agrave; faire ici&nbsp;? Il y a un lien fort entre apprentissage d&rsquo;une langue et repr&eacute;sentations que l&rsquo;on a sur cette langue, cette apparente r&eacute;sistance serait-elle r&eacute;v&eacute;latrice d&rsquo;attitudes n&eacute;gatives vis-&agrave;-vis de la langue et de ses locuteur.e.s ? Ou bien alors, seraient-ce les choix didactiques de ces dispositifs bilingues qui ne correspondraient pas aux attentes? Les dispositifs auraient-ils &eacute;t&eacute; pens&eacute;s, sans les consulter (faisant preuve d&rsquo;une forme d&rsquo;assignation identitaire aupr&egrave;s de francophones pr&eacute;-pens&eacute;.e.s) Aurait-on de plus &agrave; faire, comme au Canada anglophone ci-dessous ou bien en Belgique n&eacute;erlandophone (Delahaie, 2014), &agrave; une r&eacute;action li&eacute;e &agrave; l&rsquo;appartenance &agrave; une communaut&eacute; minoritaire ?</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">La grande majorit&eacute; des enfants [qui fr&eacute;quentent les &eacute;coles bilingues] sont anglophones. (&hellip;) Si les anglophones &ndash; dominants &ndash; ne prennent pas de risque linguistique en s&rsquo;immergeant en fran&ccedil;ais, l&rsquo;inverse ne semble pas toujours vrai, les francophones, immerg&eacute;s en anglais, risquant de perdre leur fran&ccedil;ais dans l&rsquo;environnement anglophone dominant. La peur des francophones d&rsquo;&ecirc;tre assimil&eacute;s et int&eacute;gr&eacute;s &agrave; la culture anglophone dominante en s&rsquo;immergeant en langue anglaise est &eacute;videmment exacerb&eacute;e par la lutte &eacute;conomico-politique entre [les provinces]. (Duverger, 1996 : 83)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Le bilinguisme &agrave; Berne serait-il soup&ccedil;onn&eacute; par certain.e.s francophones d&rsquo;&ecirc;tre une forme de germanisation cach&eacute;e (Cichon, 1998) ? Les repr&eacute;sentations de francophones suisses diff&egrave;rent-elles de celles de francophones &eacute;trangers ? La m&eacute;fiance envers le bilinguisme qui souffre aujourd&rsquo;hui encore des repr&eacute;sentations n&eacute;gatives qui lui ont longtemps &eacute;t&eacute; associ&eacute;es (Tabouret-Keller, 2011) est-elle &eacute;galement &agrave; pied d&rsquo;&oelig;uvre ? Tous ces questionnements de base nous ont amen&eacute;e &agrave; nous pencher sur les &laquo; politiques linguistiques familiales &raquo; (dor&eacute;navant PLF) des parents francophones de Berne<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[8]</span></span></span></span></a><a href="#_bookmark12"><span lang="FR-CH" style="font-size:6.5pt"><span style="color:#131313"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">13</span></span></span></span></span></span></a>. Le concept de politique linguistique familiale recouvre, entre autres, les strat&eacute;gies sociolinguistiques et socio-&eacute;ducatives des parents.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">La plupart des Etats l&eacute;gif&egrave;rent sur le statut, les domaines d&rsquo;emploi et la norme des langues parl&eacute;es sur leur territoire. Ces actions politiques touchent les domaines de la vie publique. (&hellip;) On peut donc poser, par comparaison, l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une &laquo; politique linguistique familiale &raquo; pour rendre compte de la fa&ccedil;on dont les familles bilingues g&egrave;rent leurs langues.&nbsp;</span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:10.35pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Deprez, 1996 : 35)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify; text-indent:0.05pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">La question de la &laquo; gestion de la langue d&rsquo;origine &raquo; dans les familles migrantes se pose depuis plusieurs d&eacute;cennies (Tabouret-Keller, Varro, 1999) et perdure jusque dans les publications les plus r&eacute;centes. Les probl&eacute;matiques des travaux qui se sont pench&eacute;s sur les PLF sont vari&eacute;es et investissent toutes les formes d&rsquo; &laquo; intervention parentale s &raquo; (Spolsky, 2009), que ce soit le choix des pr&eacute;noms donn&eacute;s aux enfants (Parada, 2019 : 107), le paradigme vie priv&eacute;e - vie scolaire, le r&ocirc;le des femmes / m&egrave;res dans la transmission (Deprez, 1996 : 35), les strat&eacute;gies de compensation, l&rsquo;investissement familial dans des langues pens&eacute;es en termes de capital &agrave; transmettre (Zarate, 2004 ; Haque, 2019) ou de langue &laquo; du c&oelig;ur &raquo; (Merle, Matthey, 2010 : 20), les r&eacute;sultats divers de ces efforts, etc. Choisir la langue de scolarisation de ses enfants n&rsquo;est pas un acte anodin puisque la langue transmet avec elle un poids institutionnel et un caract&egrave;re normatif (Verdelhan-Bourgade, 2002).</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">Par le choix d&rsquo;une scolarisation bilingue breton-fran&ccedil;ais pour le jeune enfant, plusieurs fonctions sont attribu&eacute;es aux langues, plusieurs r&ocirc;les sont assujettis aux enfants ainsi qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;cole plusieurs attentes parentales sont formul&eacute;es qui ne rel&egrave;vent ni des m&ecirc;mes repr&eacute;sentations, ni des m&ecirc;mes rapports aux normes. Les motifs sont pluriels, ressemblants ou dissemblants, en fonction de repr&eacute;sentations diff&eacute;rentes des langues, de la langue bretonne, du bilinguisme, de soi-m&ecirc;me et des autres, en fonction de la d&eacute;finition de la ou des normes l&eacute;gitimes et du contexte sociolinguistique individuel et soci&eacute;tal. (Adam, 2020 : 232)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Plusieurs &eacute;tudes se sont pench&eacute;es sur les strat&eacute;gies de couples mixtes plurilingues (Zeiter, 2018&nbsp;; Delamotte, 2018) et sur les enjeux du choix de langue(s) de scolarisation des enfants, dans diff&eacute;rents contextes : basques (Lacroix, 2014), franco-ontariennes (Heller, Levy, 1994) et m&ecirc;me suisse fribourgeois (Brohy, 1993).</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">1.3 Ancrages disciplinaires et posture de recherche</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Le cadre m&eacute;thodologique du projet de recherche qualitative &laquo; <i>Politiques <span style="color:#131313">linguistiques familiales et institutions scolaires : les cas de parents francophones &agrave; Berne </span></i><span style="color:#131313">&raquo; (2019-2023) </span>est bas&eacute; sur une approche syst&egrave;mique du contexte sociolinguistique et compr&eacute;hensive des t&eacute;moignages recueillis. Trois types de corpus sont convoqu&eacute;s &agrave; l&rsquo;occasion de deux rencontres.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Lors de la premi&egrave;re rencontre :</span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">1) fiche de donn&eacute;es biographiques</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">2) carte de langue(s) et de mobilit&eacute;(s) (Robin, 2014)</span> </span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Lors de la seconde rencontre :</span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">3) entretien </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">individuel semi-directif en auto-confrontation avec les deux pr&eacute;c&eacute;dents corpus</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Les analyses qualitatives sont envisag&eacute;es &laquo; dans un esprit de dynamique dialogique entre les corpus &raquo; (Robin, 2014) puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit de saisir des repr&eacute;sentations et de p&eacute;n&eacute;trer les logiques individuelles. Regroupements th&eacute;matiques et mise &agrave; jour de &laquo; cat&eacute;gories conceptualisantes &raquo; (Paill&eacute;, Mucchielli, 2012) viennent compl&eacute;ter les instruments m&eacute;thodologiques convoqu&eacute;s. Les acteur.e.s interrog&eacute;e.e.s, sont des parents francophones</span><a href="#_bookmark14"> </a><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">qui (nous ne d&eacute;finissons volontairement pas &laquo; fran&ccedil;ais &raquo; (norme, variation, etc.). Bien que postulant la complexit&eacute; des identit&eacute;s et des r&eacute;pertoires linguistiques individuels, les parents sont dans un premier temps r&eacute;duit.e.s &agrave; cette &eacute;tiquette simpliste de &laquo; parent francophone &raquo;) et habitent en ville de Berne. Ils.elles sont :</span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.5pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">de Suisse romande ou &eacute;tranger.e.s</span></span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">en couple linguistiquement mixte (fran&ccedil;ais-allemand) ou francophone</span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">install&eacute;.e.s en Suisse al&eacute;manique depuis peu ou de longue date</span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">install&eacute;.e.s en Suisse al&eacute;manique de mani&egrave;re provisoire ou d&eacute;finitive</span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ont choisi le fran&ccedil;ais, l&rsquo;allemand ou la formule <i>Clabi </i>comme langue.s de scolarisation</span></span></span></span></p> <p align="left" style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">actif.ves au sein de groupe d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t francophone ou non</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Il est possible de rencontrer seulement l&rsquo;un des deux parents ou bien les deux (s&eacute;par&eacute;ment ou ensemble). Tous ces raccourcis coupables mais n&eacute;cessaires &agrave; leur s&eacute;lection ne constituent &agrave; ce stade en aucun cas une d&eacute;finition : il appartient aux acteur.e.s de s&rsquo;auto-d&eacute;finir, en remettant - au besoin - ces cat&eacute;gories de d&eacute;part en question</span><a href="#_bookmark15"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">16</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">. Il est par exemple probable que de nombreuses autres langues que le fran&ccedil;ais, l&rsquo;allemand et le suisse-allemand surviennent dans les biographies langagi&egrave;res.La participation au projet d&rsquo;une douzaine de parents couvrant ces diff&eacute;rents groupes est volontaire (bien que certainement motiv&eacute;e).</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify; text-indent:0.05pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Le projet est men&eacute; en collaboration entre trois chercheures, de trois disciplines diff&eacute;rentes et via deux langues de travail : le fran&ccedil;ais et l&rsquo;allemand. Il s&rsquo;inscrit tant au croisement de la sociolinguistique et de la didactique des langues et des cultures (chercheure francophone et fonctionnelle en allemand et en suisse-allemand) de l&rsquo;anthropologie sociale (chercheure germanophone et fonctionnelle en fran&ccedil;ais) et de la sociologie (collaboratrice albanophone / germanophone et fonctionnelle en fran&ccedil;ais). Pouvoir jouer sur le statut de germanophone / francophone / plurilingue des chercheures constitue par ailleurs un param&egrave;tre particuli&egrave;rement int&eacute;ressant pour le contact avec les acteur.e.s mais n&eacute;cessite la mise en place de pratiques de recherche r&eacute;flexives.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">Il est clair que, appartenant moi-m&ecirc;me au champ &agrave; construire, avec, comme tous les autres agents du champ, une position, des int&eacute;r&ecirc;ts, une trajectoire, des capitaux, etc.,&nbsp; je ne donne&nbsp; pas une analyse neutre, venue de nulle part et qui n&rsquo;aurait pas de point de vue. D&rsquo;une part cependant, un champ n&rsquo;est jamais ind&eacute;pendant de l&rsquo;observateur du champ, il n&rsquo;y pas de point de forme pure du champ : dans ces conditions, appartenir au champ, que l&rsquo;on veut d&eacute;crire fait certes difficult&eacute;, mais, inversement, analyser un champ auquel on n&rsquo;appartient pas entra&icirc;ne&nbsp; des difficult&eacute;s sym&eacute;triques [&hellip;].</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">D&rsquo;autre part les d&eacute;marches d&rsquo;objectivation (bien qu&rsquo;elles soient elles-m&ecirc;mes toujours des productions socialement affect&eacute;es) permettent d&rsquo;esp&eacute;rer qu&rsquo;on ira aussi loin que n&eacute;cessaire dans la rupture constitutive avec les &laquo; adh&eacute;rences et les adh&eacute;sions &raquo;. Sera ainsi fournie une preuve suppl&eacute;mentaire de ce qui a &eacute;t&eacute; dit d&rsquo;entr&eacute;e de jeu : dans ce qui pr&eacute;c&egrave;de personne ne r&egrave;gle de compte avec quiconque, parce que l&rsquo;auteur est lui-m&ecirc;me observateur et observ&eacute;. (Porcher, 1987 : 74)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">La chercheure francophone &eacute;trang&egrave;re, elle-m&ecirc;me parent en ville de Berne et didacticienne au sein des institutions &eacute;ducatives germanophones, se trouve en tension permanente entre &laquo; engagement et distanciation &raquo; (Elias, 1983) envers le terrain o&ugrave; elle occupe une double posture &agrave; la fois &laquo; &eacute;mique et &eacute;tique &raquo;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[9]</span></span></span></span></a><a href="#_bookmark16"><span lang="FR-CH" style="font-size:6.5pt"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">17</span></span></span></span></span></a>. Pouvoir compter sur la posture de la chercheure germanophone est en ce sens une aide pr&eacute;cieuse. Toutefois, en consid&eacute;rant l&rsquo;al&eacute;manique comme suisse et bernoise, la distribution des postures &eacute;tique et &eacute;mique pourrait tout aussi bien &ecirc;tre invers&eacute;e : sur l&#39;axe paradigmatique du proche et du lointain, de nombreux travaux ont sugg&eacute;r&eacute; que c&rsquo;est au contraire en s&rsquo;&eacute;loignant que l&rsquo;on s&rsquo;approche de son objet, et &agrave; ce titre, le regard &eacute;tique de la fran&ccedil;aise sur les enjeux sociolinguistiques bernois est donc tout aussi n&eacute;cessaire. Si la posture de la collaboratrice pourrait passer pour &eacute;tique, sa biographie personnelle en revanche fait &eacute;cho &agrave; de nombreuses probl&eacute;matiques abord&eacute;es par le projet, et, l&agrave; encore, les &eacute;tiquettes semblent peu pertinentes.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">L&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t que les acteurs des sciences de l&rsquo;&eacute;ducation trouvent &agrave; ma recherche m&rsquo;oblige &agrave; sortir des seuls enjeux tels que ma discipline m&rsquo;am&egrave;ne &agrave; les concevoir. Des probl&eacute;matiques nouvelles &eacute;mergent de notre rencontre qui ne sont ni celles de ma discipline ni celles que ma recherche inspire &agrave; mes coll&egrave;gues et &eacute;tudiants. Elles sont une ouverture pour nous tous. (Delalande, 2009 : 108)</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Les chercheures travaillent en &eacute;troite collaboration &agrave; toutes les phases du projet : phase exploratoire, d&eacute;veloppement des instruments, collecte du corpus, analyses, interpr&eacute;tations, pr&eacute;sentation des r&eacute;sultats, etc. chacune &eacute;clairant le projet du point de vue de son domaine et de ses propres &eacute;pist&eacute;mologies. Strat&eacute;giquement, cette collaboration multiplie par ailleurs les chances de diffusion et de valorisation de la recherche en permettant l&rsquo;acc&egrave;s :</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">- </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">aux espaces scientifiques &agrave; la fois germanophones et francophones</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">- <span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">aux espaces scientifiques &agrave; la fois des sciences sociales et de la sociolinguistique / didactique des langues.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-6.35pt; margin-left:45px">&nbsp;</p> <ol start="2"> <li style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">La (fausse ?) piste qui d&eacute;voile des r&eacute;sistances inattendues</span></span></li> </ol> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Tenter de d&eacute;terminer &laquo; la situation linguistique concr&egrave;te &raquo;</span></i><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> c&rsquo;est in&eacute;vitablement &laquo; la classer, &eacute;tiqueter, c&rsquo;est-&agrave;-dire proposer une typologie et en fait analyser la situation avant m&ecirc;me de l&rsquo;analyser (&hellip;) et donner une pr&eacute;sentation de la situation (&hellip;) produite par notre vision pr&eacute;&eacute;tablie des faits&raquo;. </span></i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Calvet, 2011 : 140).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">2.1 Pratiques de r&eacute;sistance envers le monolinguisme local</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">L&rsquo;intuition scientifique de d&eacute;part des r&eacute;sistances envers les dispositifs bilingues a tr&egrave;s vite &eacute;t&eacute; remise en question au contact des parents francophones participant au projet ou plut&ocirc;t, les r&eacute;sistances se sont pos&eacute;es diff&eacute;remment. Plusieurs param&egrave;tres d&eacute;terminants et propres au contexte sont r&eacute;v&eacute;l&eacute;s : l&rsquo;importance pour les parents de la socialisation de quartier et de l&rsquo;autonomie de d&eacute;placement des enfants. Il est effectivement coutume en ville de Berne, et plus largement en Suisse al&eacute;manique, d&rsquo;habituer d&egrave;s le d&eacute;but de la scolarisation obligatoire (4-5 ans pour l&rsquo;&eacute;cole enfantine) les enfants &agrave; se rendre et de revenir de l&rsquo;&eacute;cole seul.e.s ou en groupe de paires et &agrave; pied. En Suisse, ceci est institutionnalis&eacute; et syst&eacute;mique. Dans les quartiers, toute une logistique est mise en &oelig;uvre pour ce faire, avec l&rsquo;aide de la police qui est mobilis&eacute;e aux heures de d&eacute;placements le matin et le midi et intervient &agrave; plusieurs reprises dans les classes pour &eacute;tudier les parcours des &eacute;l&egrave;ves avec eux ainsi que les r&egrave;gles de s&eacute;curit&eacute;. Les &eacute;l&egrave;ves portent par ailleurs des gilets jaunes fournis par l&rsquo;&eacute;cole pour ces d&eacute;placements.Accompagner un.e enfant &agrave; l&rsquo;&eacute;cole primaire (&agrave; partir de 6-7 ans) est impensable ou bien clairement un marqueur d&rsquo;origine &eacute;trang&egrave;re. Cette autonomie de d&eacute;placement physique dans l&rsquo;espace public fait d&rsquo;ailleurs &eacute;cho &agrave; l&rsquo;autonomie des d&eacute;placements &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des &eacute;tablissements scolaires al&eacute;maniques : quel que soit leur &acirc;ge, les &eacute;l&egrave;ves se rendent seul.e.s directement en classe au moment de la sonnerie : se mettre en rang, se d&eacute;placer en commun ou m&ecirc;me &ecirc;tre supervis&eacute;.e.s par un adulte pour se rendre &agrave; la salle de sport leur est tout- &agrave;-fait inconnu.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Ainsi, le fait que <i>Clabi </i>soit une offre scolaire centralis&eacute;e de la ville &agrave; laquelle les &eacute;l&egrave;ves ne peuvent ni se rendre &agrave; pied ni en autonomie repr&eacute;sente un frein majeur au choix d&rsquo;un enseignement bilingue de la part des parents. S&rsquo;infliger volontairement pendant les onze ann&eacute;es de scolarit&eacute; obligatoire une logistique familiale contraignante et localement inou&iuml;e (amener et aller chercher ses enfants &agrave; l&rsquo;&eacute;cole dans un autre quartier) n&rsquo;est pas compatible avec la repr&eacute;sentation que les parents se font de l&rsquo;&eacute;cole et, modestie protestante oblige, se distinguer n&rsquo;est pas valoris&eacute;. La fr&eacute;quentation d&rsquo;&eacute;coles priv&eacute;es internationales est extr&ecirc;mement marginale. Celles-ci attirent plut&ocirc;t un public venu de toute la r&eacute;gion-capitale (qui d&eacute;passe largement la ville de Berne) et compos&eacute; en partie d&rsquo;expatri&eacute;.e.s momentan&eacute;ment en Suisse et dont les enfants ne se fondent pas forc&eacute;ment dans le tissu social local (&agrave; moins d&rsquo;habiter juste &agrave; c&ocirc;t&eacute;). Les enfants sont tr&egrave;s pr&eacute;sent.e.s dans l&rsquo;espace public bernois en dehors de l&rsquo;&eacute;cole. Il.elles se r&eacute;unissent et se d&eacute;placent sans adulte d&egrave;s le plus jeune &acirc;ge dans l&rsquo;espace public de leur quartier (nombreux parcs, bancs et am&eacute;nagements de qualit&eacute; leur sont destin&eacute;s). Les enfants ne fr&eacute;quentant pas l&rsquo;&eacute;cole de leur quartier connaissent ainsi peu leur.e.s voisin.e.s et sont expos&eacute;.e.s au risque d&rsquo;&ecirc;tre exclu.e.s &ndash; m&ecirc;me involontairement - d&rsquo;une forme importante de la socialisation al&eacute;manique.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Le t&eacute;moignage de Fran&ccedil;oise<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[10]</span></span></span></span></a>, qui par ailleurs a organis&eacute; une p&eacute;tition de parents exigeant (sans succ&egrave;s) une offre d&rsquo;enseignement bilingue dans son quartier, est &eacute;difiant &agrave; ce sujet : pour elle, le quartier est plus important que l&#39;offre d&#39;une &eacute;cole bilingue.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; <i>L&rsquo;&eacute;cole est un peu loin pour chez nous. Logistiquement c&rsquo;&eacute;tait beaucoup trop compliqu&eacute;. (&hellip;) Je&nbsp; pense que &ccedil;a aurait &eacute;t&eacute; difficile [pour mon fils] de pas aller au m&ecirc;me endroit que tous ses voisins et amis du quartier. C&rsquo;est un facteur tr&egrave;s important de partir de la maison et de faire le m&ecirc;me chemin que les autres.</i></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">Mais s&rsquo;il y avait eu une classe [dans le quartier], comme on en a fait la demande, justement (&hellip;) &ccedil;a aurait pas &eacute;t&eacute; pour moi, pas une question du tout, &ccedil;a aurait &eacute;t&eacute; la priorit&eacute; </span></i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&raquo;. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Fran&ccedil;oise - entretien)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Les parents ayant fait le choix inverse de la scolarit&eacute; bilingue <i>Clabi </i>&agrave; l&rsquo;encontre de la socialisation de quartier s&rsquo;en d&eacute;clarent toutefois satisfait.e.s, cela correspond &agrave; leurs besoins comme l&rsquo;explique le couple (entretien commun) Mathilda-Greg :</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; Bien s&ucirc;r, qu&rsquo;on a envie qu&rsquo;elle s&rsquo;int&egrave;gre ici et puis qu&rsquo;elle ait le bagage qu&rsquo;il faut pour faire sa vie ici, si c&rsquo;est comme &ccedil;a que &ccedil;a doit se faire, mais nous, &ccedil;a nous est quand m&ecirc;me bizarre, c&rsquo;est-&agrave;- dire qu&rsquo;elle n&rsquo;allait pas maitriser notre langue &agrave; nous, qu&rsquo;elle n&rsquo;allait forc&eacute;ment pas savoir bien l&rsquo;&eacute;crit, c&rsquo;&eacute;tait quelque chose &hellip; non pas de douloureux, mais d&rsquo;un peu&hellip;voil&agrave;&hellip;</span></i></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(&hellip;) donc, pour nous [Clabi ] c&rsquo;&eacute;tait la solution id&eacute;ale, de pouvoir quand m&ecirc;me aller dans le sens qu&rsquo;elle est n&eacute;e ici, sa vie peut-&ecirc;tre qu&rsquo;elle se poursuivra toujours ici, mais qu&rsquo;en m&ecirc;me temps, ben&hellip; qu&rsquo;elle ait ce bagage culturel qui est le n&ocirc;tre. &raquo;</span></i></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:10.35pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Matilda &ndash; entretien)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Toutefois, en commentant sa carte de langue(s) et de mobilit&eacute;(s) durant l&rsquo;entretien - sur laquelle il s&rsquo;est repr&eacute;sent&eacute; (d&rsquo;o&ugrave; la 3<span lang="FR-CH" style="font-size:6.5pt"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt">e </span></span></span>personne pour parler de lui-m&ecirc;me sous les traits du bonhomme b&acirc;ton dans l&rsquo;extrait qui suit), Greg, insiste justement sur le manque d&rsquo;int&eacute;gration de la famille dans le tissu social local :</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; <i>Et puis, il tire un peu la gueule l&agrave;, parce qu&rsquo;il a envie de faire l&rsquo;effort, il a envie de s&rsquo;int&eacute;grer plus, mais il a de la peine&hellip; Il n&rsquo;arrive pas trop. Il en a marre de lutter. Il a envie de revenir &agrave; [ville de Suisse romande] et de pouvoir communiquer plus facilement. (&hellip;). C&rsquo;est pas toujours facile de s&rsquo;int&eacute;grer. </i>&raquo;. (Greg &ndash; entretien)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Le projet de recherche permet ainsi de mettre en lumi&egrave;re toute une s&eacute;rie de pratiques de r&eacute;sistance envers le monolinguisme local. Tr&egrave;s engag&eacute;.e.s, les parents interrog&eacute;.e.s donnent l&rsquo;impression d&rsquo;&ecirc;tre acteur.e.s du changement et leurs t&eacute;moignages attestent d&rsquo;une envie de bilinguisme. Nos deux ann&eacute;es d&rsquo;enqu&ecirc;te pass&eacute;es (sur les quatre du projet au total) nous donnent &agrave; voir des parents francophones demandeur.e.s de dispositifs bilingues et d&eacute;&ccedil;us des autorit&eacute;s locales qui ne d&eacute;veloppent pas davantage ce type d&rsquo;offre :</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; <i>&Ccedil;a, &ccedil;a a &eacute;t&eacute; vraiment mon regret qu&rsquo;il y ait pas une institution bilingue. Parce que m&ecirc;me, j&rsquo;ai regard&eacute; dans le priv&eacute;, tout &ccedil;a, mais y&rsquo;a pas d&rsquo;institution bilingue ! Ca n&rsquo;existe pas... Et c&rsquo;est bizarre&hellip;Qu&rsquo;ils aient m&ecirc;me pas eu l&rsquo;id&eacute;e ! </i>&raquo;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:10.25pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Sabine- entretien)</span> <a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[11]</span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">De l&rsquo;incr&eacute;dulit&eacute; dans un premier temps, plusieurs.e.s sont pass&eacute;.e.s &agrave; l&rsquo;action et s&rsquo;engagent d&rsquo;une mani&egrave;re ou d&rsquo;une autre publiquement pour le bilinguisme des enfants, mettant en lumi&egrave;re la vitalit&eacute; de la vie associative et des initiatives priv&eacute;es. C&rsquo;est le cas d&rsquo;Hanna :</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; Pour Cocoriki, au d&eacute;but j&rsquo;ai essay&eacute; (&hellip;) de conceptualiser un peu quelque chose et puis de mettre en place avec quelqu&rsquo;un qui l&rsquo;enseigne, qui fait de l&rsquo;enseignement &raquo;.</span></i></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:10.35pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Hanna- entretien)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="color:#010101">Le groupe <i>Cocoriki </i>du mot-valise alliant les sons attribu&eacute;s au coq &laquo; cororico &raquo; en fran&ccedil;ais et le</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="color:#010101">&laquo; Kikeriki &raquo; en allemand se d&eacute;finit comme suit :</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#010101">&hellip; un groupe de rencontre francophone d&eacute;di&eacute; aux parents et &agrave; leurs jeunes enfants, qui habitent Berne. (&hellip;) nous souhaitons offrir une &eacute;ducation bilingue &agrave; nos enfants. Jouer avec des enfants francophones du m&ecirc;me &acirc;ge nous semble &ecirc;tre un moyen efficace pour garder la langue fran&ccedil;aise &laquo; vivante &raquo;. (&hellip;) Groupe ouvert aux familles francophones ou dont au moins l&rsquo;un des deux parents est de langue maternelle fran&ccedil;aise. (&hellip;) Nous nous rendons compte que le fran&ccedil;ais deviendra la langue minoritaire lors de l&rsquo;entr&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;cole de nos enfants. C&rsquo;est pourquoi nous nous r&eacute;jouissons de rencontrer d&rsquo;autres parents et enfants dans la m&ecirc;me situation (afin de maintenir cette belle langue en vie)!</span></span></i></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#010101">(site internet&ndash; voir sitographie)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Romane, quant &agrave; elle, a tent&eacute; de faire mettre une place par le canton une offre de cours en Langue et Culture d&rsquo;Origine (LCO) en fran&ccedil;ais au sein des &eacute;coles de quartier. L&rsquo;offre cantonale LCO est tr&egrave;s diversifi&eacute;e. Ni la nature ni la quantit&eacute; des offres ne refl&egrave;tent les statistiques des langues en pr&eacute;sence, ainsi une langue d&eacute;mographiquement tr&egrave;s marginale peut &ecirc;tre surrepr&eacute;sent&eacute;e dans les offres LCO, et inversement (comme c&rsquo;est le cas du fran&ccedil;ais). Si la d&eacute;marche n&rsquo;a pas (encore ?) &agrave; ce stade permis de syst&eacute;matiser l&rsquo;offre, des pourparlers sont actuellement en cours. Les francophones interrog&eacute;.e.s se pr&eacute;sentent ainsi v&eacute;ritablement comme acteur.e.s sociaux/ales, participant.e.s &agrave; l&rsquo;&eacute;volution et &agrave; la dynamique de leur environnement.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Le succ&egrave;s relatif des entreprises priv&eacute;es et b&eacute;n&eacute;voles des parents est d&rsquo;ailleurs corr&eacute;l&eacute; &agrave; leur niveau d&rsquo;&eacute;tudes. En ville de Berne, il.elles repr&eacute;sentent en effet une cat&eacute;gorie d&rsquo;acteur.e.s urbain.e.s particuli&egrave;rement bien form&eacute;.e.s<a href="#_bookmark23"><span lang="FR-CH" style="font-size:6.5pt"><span style="position:relative"><span style="top:-3.0pt"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">24</span></span></span></span></span></a>, plut&ocirc;t germanophiles et que les institutions ou autres administrations n&rsquo;impressionnent pas. Les capitaux (&eacute;conomique, culturel, plurilingue, etc.) donnent &agrave; ces acteur.e.s une certaine s&eacute;r&eacute;nit&eacute; dans les interactions. Il est frappant, dans toutes nos recherches d&rsquo;acteur.e.s &agrave; interroger, de retrouver toujours le m&ecirc;me type de profil de classe moyenne sup&eacute;rieure ou sup&eacute;rieure. Afin de diversifier ce profil, nous sommes pass&eacute;.e.s par les paroisses en nous d&eacute;tachant de l&rsquo;appellation &laquo; francophone &raquo; pour lui pr&eacute;f&eacute;rer &laquo; plurilingue dont le fran&ccedil;ais est une des langues du r&eacute;pertoire &raquo;, mais le r&eacute;sultat escompt&eacute; n&rsquo;est pas (encore ?) au rendez-vous et les cat&eacute;gories sociales des francophones/plurilingues restent &agrave; ce stade relativement homog&egrave;nes. Aussi, &agrave; mi-chemin dans le projet, nous nous orientons actuellement vers des &eacute;l&eacute;ments de sociolinguistique urbaine afin d&rsquo;explorer davantage les sp&eacute;cificit&eacute;s &laquo; urbaines &raquo; de notre terrain.</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">2.2 Modalit&eacute;s de r&eacute;sistance au discours scientifique</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Seule une acteure &agrave; ce jour dissone et semble confirmer une partie de l&rsquo;&eacute;clairage initial pr&eacute;suppos&eacute;,&nbsp; &agrave; savoir les r&eacute;ticences &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des dispositifs bilingues&nbsp;(en revanche, aucune trace &agrave; ce stade de discours concernant la minorit&eacute; linguistique.)&nbsp;:&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">&laquo; <i>Je n&#39;ai pas que des retours positifs </i>(&hellip;). <i>Je fais tout pour que mon enfant soit bilingue, mais parfaitement bilingue. (&hellip;) Nous, on est tr&egrave;s cons&eacute;quents. Mais il y a des gens qui n&#39;ont pas cette cons&eacute;quence-l&agrave; et puis apr&egrave;s, ils vont faire des m&eacute;langes de langues ou je ne sais quoi </i>&raquo;.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:10.35pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">(Linda &ndash; entretien)</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Marginal, ce type de propos t&eacute;moigne de tout autre chose que d&rsquo;une peur de la germanisation d&rsquo;une minorit&eacute; ou d&rsquo;un rejet du bilinguisme. Il est toutefois le reflet d&rsquo;un important param&egrave;tre pour notre terrain : la r&eacute;sistance au discours scientifique des id&eacute;es re&ccedil;ues sur le bilinguisme. Il existe une grande vari&eacute;t&eacute; de mod&egrave;les d&rsquo;enseignement dit bilingue. Les rares variantes pr&eacute;sentes en Suisse al&eacute;manique ont trait &agrave; l&rsquo;immersion partielle ou &agrave; l&rsquo;immersion r&eacute;ciproque. L&rsquo;une comme l&rsquo;autre doivent faire face &agrave; de nombreuses repr&eacute;sentations n&eacute;gatives concernant le bilinguisme.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">Nous n&rsquo;avons jamais pu obtenir de preuve s&eacute;rieuse que les &eacute;checs, au demeurant moins fr&eacute;quents dans ces classes que dans les classes monolingues, &eacute;taient dus &agrave; la pr&eacute;sence des deux langues dans la classe. (&hellip;) L&rsquo;enseignement bilingue ne r&egrave;gle pas les difficult&eacute;s scolaires, notamment &agrave; l&rsquo;&eacute;crit, et un &laquo; mauvais &eacute;l&egrave;ve &raquo; ne devient pas &laquo; bon &eacute;l&egrave;ve &raquo;, mais il dispose de deux langues de communication et d&rsquo;apprentissages potentiels ult&eacute;rieurs au lieu d&rsquo;une. (Duverger, 2009 : 73-75)</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Quarante ans de litt&eacute;rature scientifique et de recherches sur les enseignements immersifs ont pourtant permis de d&eacute;montrer que l&rsquo;enseignement bilingue n&rsquo;est pas seulement r&eacute;serv&eacute; aux meilleur.e.s &eacute;l&egrave;ves, que l&rsquo;on peut apprendre &agrave; lire et &agrave; &eacute;crire en parall&egrave;le dans deux syst&egrave;mes linguistiques, que l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue seconde ne se fait pas forc&eacute;ment au d&eacute;triment de la langue premi&egrave;re, enfin, que le bilinguisme parfait n&rsquo;existe pas (Grosjean, 1989). C&rsquo;est pourtant &agrave; ce mythe du parfait bilingue que Linda fait r&eacute;f&eacute;rence. La peur d&rsquo;une ma&icirc;trise imparfaite des deux langues est li&eacute;e &agrave; l&rsquo;habitus monolingue (Gogolin, 1994) qui consiste &agrave; juger du bilinguisme au crible de normes monolingues et qui a pour cons&eacute;quence de renforcer une image d&eacute;ficitaire du bilinguisme. Le bilinguisme ayant longtemps &eacute;t&eacute; per&ccedil;u comme une pathologie: </span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt">On &laquo; associait autrefois syst&eacute;matiquement le bilinguisme avec toute une s&eacute;rie de probl&egrave;mes au niveau non seulement du langage, mais aussi de l&rsquo;intelligence, des m&oelig;urs et du caract&egrave;re, les bilingues seraient en fait des bilingo&iuml;des &raquo; (Brohy, 2012 : 62).</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">il reste dans le t&eacute;moignage de Linda des traces de cet h&eacute;ritage historique. Les pratiques d&rsquo;alternance codique mentionn&eacute;es par Linda sont pourtant relativement courantes chez les bi/plurilingues et sont scientifiquement r&eacute;habilit&eacute;es en cela qu&rsquo;elles r&eacute;v&egrave;lent justement les processus bilingues &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre (tout autant que de la cr&eacute;ativit&eacute; linguistique des individus).</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">De m&ecirc;me, l&rsquo;habitus professionnel repr&eacute;sente une puissante force de r&eacute;sistance &agrave; la nouveaut&eacute; (Baillauqu&egrave;s, 2001 : 48) ou aux discours scientifiques. Ainsi l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t politique des institutions scolaires de la ville envers les pratiques d&rsquo;enseignement bilingue est brid&eacute; par des sch&egrave;mes profond&eacute;ment ancr&eacute;s et faisant place &agrave; des pratiques plus traditionnelles, empreintes de m&eacute;fiance envers l&rsquo;enseignement bilingue. Malgr&eacute; la demande, la multiplication des offres d&rsquo;enseignement bilingue n&rsquo;est ainsi pas envisag&eacute;e par les institutions responsables. A en croire les parents interrog&eacute;.e.s, il n&rsquo;y a pas de refus d&rsquo;apprendre les langues, il y a en revanche de la part des institutions un refus d&rsquo;offrir les langues.</span></span></p> <h1 style="text-align:justify; margin-left:8px"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.65pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Conclusion : qui a peur de la bilingualisation<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[12]</span></span></b></span></span></a><a href="#_bookmark26"> </a>de l&rsquo;&eacute;cole ?</span></span></span></h1> <p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Nous avons mis en lumi&egrave;re trois types de r&eacute;sistance diff&eacute;rents&nbsp;:</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">- une &laquo;&nbsp;r&eacute;sistance &ndash; renoncement&nbsp;&raquo; envers un dispositif bilingue qui repr&eacute;sente, dans son impl&eacute;mentation actuelle, une perte potentielle de la socialisation de quartier pour les &eacute;l&egrave;ves</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">- une &laquo;&nbsp;r&eacute;sistance &ndash; prudence&nbsp;&raquo; conservatrice face aux discours savants sur le bi/plurilinguisme en particulier de la part des institutions</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">- une &laquo;&nbsp;r&eacute;sistance &ndash; revendication&nbsp;&raquo; pro-active de la part de parents envers l&rsquo;habitus monolingue des institutions scolaires </span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Si tous les bi/plurilinguismes ne se valent pas sur le march&eacute; des langues (Calvet, 2002), le fran&ccedil;ais &agrave; Berne est en revanche, bien que langue &eacute;trang&egrave;re et minoritaire, une langue valoris&eacute;e et valorisante. Ce que nous donne &agrave; voir le projet de recherche &agrave; mi-chemin traduit bel et bien des formes de r&eacute;sistance mais celle-ci ne se niche pas o&ugrave; on l&rsquo;attendait. Les institutions r&eacute;sistent au changement, les acteur.e.s r&eacute;sistent envers l&rsquo;habitus monologue de l&rsquo;&eacute;cole, tout cela augure de passionnantes perspectives d&rsquo;approfondissement de nos recherches sur les d&eacute;s-articulations entre logiques individuelles et logiques institutionnelles pour les deux ann&eacute;es &agrave; venir.</span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> Si le romanche a acquis en 1939 le statut de quatri&egrave;me &laquo; langue nationale &raquo;, il n&rsquo;est officiel que dans le canton des Grisons.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[2]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> Les chiffres varient l&eacute;g&egrave;rement d&rsquo;une source &agrave; l&rsquo;autre. C&rsquo;est ici la dysm&eacute;trie qu&rsquo;il faut retenir.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="text-align:justify; text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[3]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> nous nommons les francophones &laquo; suisses romands &raquo; et leur territoire &laquo; Suisse romande &raquo;. Les germanophones sont nomm&eacute;s &laquo; suisses al&eacute;maniques &raquo; et leur territoire &laquo; Suisse al&eacute;manique &raquo;.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[4]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> Chiffres 2020 de la Statistique de la ville de Berne.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[5]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://clabi-bern.ch/fr/"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#0563c1">https://clabi-bern.ch/fr/.</span></span></a></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[6]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> C&rsquo;est ce qui distingue didactiquement l&rsquo;&eacute;cole bilingue de Berne par rapport aux quelques autres &nbsp;(elles sont tr&egrave;s rares) &eacute;coles bilingues que l&rsquo;on trouve en Suisse&nbsp;: les deux langues sont trait&eacute;es d&egrave;s l&rsquo;&eacute;cole enfantine et pour toute la dur&eacute;e de la scolarit&eacute; obligatoire des &eacute;l&egrave;ves, et ce quel que soit leur profil linguistique individuel de base, comme &laquo;&nbsp;langues premi&egrave;res&nbsp;&raquo; &agrave; savoir l&rsquo;allemand comme pour les al&eacute;maniques selon le plan d&rsquo;&eacute;tude al&eacute;manique et le fran4ais comme pour les romands avec le plan d&rsquo;&eacute;tudes romand (voir Robin (2018) &agrave; ce sujet). </span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[7]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.phbern.ch/studium/vorschulstufe-und-primarstufe/studienangebot/bilingualer-studiengang"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#0563c1">https://www.phbern.ch/studium/vorschulstufe-und-primarstufe/studienangebot/bilingualer-studiengang</span></span></a></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[8]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-scolaires-les-cas-de-parents-francophones-a-berne"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#0563c1">https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-</span></span></a> <a href="https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-scolaires-les-cas-de-parents-francophones-a-berne"><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"><span style="color:#0563c1">scolaires-les-cas-de-parents-francophones-a-berne</span></span></a></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[9]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> En sciences sociales, on parle de la position &laquo; &eacute;mique &raquo; et/ou &laquo; &eacute;tique &raquo; du chercheur par rapport &agrave; son objet d&rsquo;&eacute;tude. Les termes d&eacute;signent ce qui est v&eacute;cu de l&rsquo;int&eacute;rieur &laquo; emic &raquo; et ce qui est observ&eacute; de l&rsquo;ext&eacute;rieur &laquo; etic &raquo; (Pike, 1954) et sont ici francis&eacute;s.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[10]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> Tous les pr&eacute;noms de parents sont fictifs.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[11]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> Les enfants de Sabine ont commenc&eacute; leur scolarit&eacute; avant la mise en place de <i>Clabi</i>.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,sans-serif">[12]</span></span></span></span></span></a><span lang="FR-CH" style="font-size:9.0pt"> N&eacute;ologisme personnel, par analogie avec &laquo; la peur de la germanisation &raquo; &eacute;voqu&eacute;e ci-avant.</span></span></span></p> </div> </div> </div> <div class="WordSection1"> <h1 align="left" style="margin-top:5px; margin-left:8px; text-align:left">Bibliographie</h1> <p style="text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ACKIN MUJI, Dunya, <i>Langues &agrave; l&rsquo;&eacute;cole : quelle politique pour quelle Suisse ? </i>Berne, Peter Lang, 2007. ADAM, Catherine, <i>Bilinguisme scolaire. Familles, &eacute;coles, identit&eacute;s en Bretagne</i>. Berlin, Peter Lang, </span>2020.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">BABAULT, Sophie, BENTO, Margaret, SPA&Euml;TH, Val&eacute;rie, <i>Tensions en didactique des langues. Entre enjeu global et enjeux locaux</i>. Bruxelles, Peter Lang, 2017.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">BAILLAUQU&Egrave;S, Simone, Le travail des repr&eacute;sentations dans la formation des enseignants, In <i>Former des enseignants professionnels. </i></span><i><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">Quelles strat&eacute;gies? Quelles comp&eacute;tences? </span></i><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">Bruxelles, De Boeck, 2001, p. 41-61.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">BROHY, Claudine, Das Sprachverhalten zweisprachiger Paare und Familien in Freiburg<i>, VALS-ALSA 5, </i>1993, 69-78.</span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">BROHY, Claudine, Rapports entre &quot;petites&quot; et &quot;grandes&quot; langues : tensions et n&eacute;gociations identitaires - exemples dans divers contextes, <i>Alterstice, 2</i>, 2012, 55-66.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">CALVET, Louis-Jean, <i>Le march&eacute; aux langues : essai de politologie linguistique sur la mondialisation. </i></span>Paris : Plon, 2002.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">CALVET, Louis-Jean, Langues, minor(is)ations, marginalisations : une image de la linguistique ? <i>LIDIL, 44</i>, 2011, 137-143.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">DELAHAIE, Juliette, Contraintes et r&eacute;sistances des dispositifs plurilingues et pluriculturels. L&#39;enseignement du FLE en Belgique n&eacute;erlandophone, In <i>La didactique plurilingue et pluriculturelle &agrave; l&#39;&eacute;preuve du terrain &eacute;ducatif. Contraintes, r&eacute;sistances, tensions</i>. Paris, Editions des Archives Contemporaines, 2014.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">DELALANDE, Julie, Pratiquer l&#39;anthropologie de l&#39;enfance en sciences de l&rsquo;&eacute;ducation : une aide &agrave; la r&eacute;flexion, In <i>40 ans des sciences de l&#39;&eacute;ducation. L&#39;&acirc;ge de la maturit&eacute; ? Questions vives. </i>Caen, Presses Universitaires de Caen, 2009, p. 103-112.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">DELAMOTTE, R&eacute;gine, (Ed.), <i>Mixit&eacute;s conjugales aujourd&#39;hui</i>. Mont-Saint-Aignan: Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2018.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">DUVERGER, Jean, <i>L&rsquo;enseignement bilingue aujourd&rsquo;hui. </i>Paris, Albin Michel, 1996.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ELIAS, Norbert, <i>Engagement et distanciation. Contributions &agrave; la sociologie de la connaissance</i>. </span><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">Paris, Fayard, 1983.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">GOGOLIN, Ingrid, <i>Der monolinguale Habitus der multilingualen Schule. </i></span><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">M&uuml;nster, Waxmann, 1994. GROSJEAN, Fran&ccedil;ois, Neurolinguists, beware! The bilingual is not two monolinguals in one person. <i>Brain and Language, 36</i>, 1989, 3-15.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">HAQUE, Shahzaman, Why family language policy is crucial? Case of France with some new perspectives. </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Politique linguistique familiale. In <i>Enjeux dynamiques de la transmission linguistique dans un contexte migratoire</i>. M&uuml;nchen, LINCOM, 2019, p.215-231.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">HELLER, Monica, LEVY, L., Les contradictions des mariages linguistiquement mixtes : strat&eacute;gies des femmes franco-ontariennes, <i>Langage et soci&eacute;t&eacute;, 67, </i>1994, 53-88.</span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">LACROIX, Isabelle, Valeur symbolique de la langue au pays basque fran&ccedil;ais et choix de l&#39;&eacute;cole pour les enfants de couples linguistiquement mixtes, <i>Langage et soci&eacute;t&eacute;, 147, </i>2014, 67-82.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">LAROUSSE dictionnaire: <i>Le petit Larousse illustr&eacute;</i>. </span><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">Paris, 2013. </span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="DE-CH" style="font-size:10.0pt">L&Uuml;DI, Georges, WERLEN , Iwar, <i>Sprachlandschaft in der Schweiz. Eidgen&ouml;ssische Volksz&auml;hlung 2000. </i></span>Neuch&acirc;tel, Bundesamt f&uuml;r Statistik, 2005.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">MAURER, Bruno, <i>Enseignement des langues et construction europ&eacute;enne. Le plurilinguisme, nouvelle id&eacute;ologie dominante. </i>Paris, Editions des Archives Contemporaines, 2011.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">MERLE, Maud, MATTHEY, Marinette, De la langue d&#39;origine &agrave; la langue h&eacute;rit&eacute;e : le cas des familles espagnoles &agrave; B&acirc;le et &agrave; Gen&egrave;ve, <i>TRANEL, 52</i>, 2010, 9-28.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">PAILL&Eacute;, Pierre, MUCCHIELLI, Alex, <i>L&#39;analyse qualitative en sciences humaines et sociales</i>. </span><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">Paris, Armand Colin, 2012.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">PARADA, Maryann, Linguistic and onomastic variation across the sibling spectrum in Latino Chicago, USA. </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">In <i>Politique linguistique familiale. Enjeux dynamiques de la transmission linguistique dans un contexte migratoire</i>. </span><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">M&uuml;nchen, LINCOM, 2019, p.101-121.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">PIKE, Kenneth Lee, <i>Language in relation to a unified theory of structure of human behavior</i>. </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">The Hague, Mouton, 1954.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">PORCHER, Louis, <i>Lever de rideau. Les repr&eacute;sentations en didactique des langues et cultures</i>. Paris, ENS de Fontenay/ Saint-Cloud, 1997, p. 11-27.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Revue <i>Etudes en Didactique des Langues</i>, (2019), 32, <i>Apprendre une langue : envies et r&eacute;sistances</i>.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">ROBIN, J&eacute;sabel,Cartes de langue(s) et de mobilit&eacute;(s) de futurs enseignants du primaire &agrave; Berne : quand une dynamique dialogique entre les corpus d&eacute;voile des repr&eacute;sentations du fran&ccedil;ais, <i>Glottopol, 24</i>, 2014, 64-79.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ROBIN, J&eacute;sabel, <i>&quot;Ils aiment pas le fran&ccedil;ais&quot;. Le rapport au fran&ccedil;ais de futurs enseignants du primaire de la PHBern dans leurs r&eacute;cits de formation et de mobilit&eacute;</i>. Berne : Peter Lang, 2015.</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">ROBIN, J&eacute;sabel, Le bilinguisme comme moyen ou comme objectif de l&rsquo;enseignement bilingue ? De la (non)conception d&rsquo;un bilinguisme pr&eacute;existant, <i>Contextes et Didactiques, 11</i>, 2018, 123-134.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">SPOLSKY, Bernard, <i>Language management</i>. Cambridge, Cambridge University Press, 2009. </span><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">TABOURET-KELLER, Andr&eacute;e, <i>Le bilinguisme en proc&egrave;s, cent ans d&#39;errance (1840-1940). </i>Limoges, </span>Editions Lambert-Lucas, 2011.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">TABOURET-KELLER, Andr&eacute;e, VARRO, Gabrielle, Pour ou contre le plurilinguisme ? Des positions contradictoires, <i>Education et Soci&eacute;t&eacute;s Plurilingues 6, </i>1999, Editorial.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">VEILLETTE, Josiane, GOHARD-RADENKOVIC, Aline, Parcours d&#39;int&eacute;gration &quot;&agrave; g&eacute;om&eacute;trie variable&quot; d&#39;&eacute;trangers en milieux plurilingues : le cas du Canton de Fribourg (Suisse). In <i>Les migrants face aux langues des pays d&#39;accueil. Acquisition en milieu naturel et formation. </i>Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 2012, p. 89-133.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">VERDELHAN-BOURGADE, Mich&egrave;le, <i>Le fran&ccedil;ais langue de scolarisation. Pour une didactique r&eacute;aliste. </i></span>Paris, Presses Universitaires de France, 2002.</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">WIDMER, Jean, <i>Langues nationales et identit&eacute;s collectives. Le cas de la Suisse</i>. Paris, L&rsquo;Harmattan, 2004.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ZARATE, Genevi&egrave;ve, Pour l&#39;amour de la France : la construction d&#39;un capital pluriculturel en contexte familial, <i>Situations plurilingues et leurs enjeux, </i>2004, 25-34.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">ZEITER, Anne-Christel, <i>Dans la langue de l&rsquo;autre. Se construire en couple mixte plurilingue. </i>Lyon, ENS Editions, 2018.</span></span></span></p> </div> <h1 align="left" style="margin-left:8px; text-align:left">Sitographie</h1> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-0.05pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Site du projet <i>Politiques Linguistiques Familiales </i><a href="https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-scolaires-les-cas-de-parents-francophones-a-berne"><span lang="FR-CH" style="color:blue">https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-scolaires-</span></a> <a href="https://www.phbern.ch/forschung/projekte/politiques-linguistiques-familiales-et-institutions-scolaires-les-cas-de-parents-francophones-a-berne"><span lang="FR-CH" style="color:blue">les-cas-de-parents-francophones-a-berne</span> </a>(consult&eacute; le 27.02.21)</span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:11.45pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif">Site de la formation initiale bilingue des enseignant.e.s</span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="https://www.phbern.ch/studium/vorschulstufe-und-primarstufe/studienangebot/bilingualer-studiengang"><span lang="FR-CH" style="color:blue">https://www.phbern.ch/studium/vorschulstufe-und-primarstufe/studienangebot/bilingualer-studiengang</span></a> (consult&eacute; le 27.02.21)</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Site <i>Clabi</i></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="https://clabi-bern.ch/fr/"><span lang="FR-CH" style="color:blue">https://clabi-bern.ch/fr/ </span></a>(consult&eacute; le 27.02.21)</span></span></p> <p><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt">Site <i>Cocoriki</i></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="https://www.facebook.com/cocoriki/"><span lang="FR-CH" style="color:#0563c1">https://www.facebook.com/cocoriki/</span> </a>(consult&eacute; le 27.02.21)</span></span></p>