<p>Le Canada est un pays bilingue où les deux communautés linguistiques officielles, de langue française et de langue anglaise, sont représentées dans l’imaginaire populaire comme étant « deux solitudes » : les deux communautés partageraient un territoire, une économie et un régime politique, sans plus. En 1976, le Parti Québécois, sécessionniste, prend le pouvoir au Québec et édicte la Charte de la langue française qui établit le français comme seule langue officielle sur son territoire sauf dans les institutions fédérales. Après des luttes juridiques, l’apprentissage du français est aujourd’hui imposé à tous les enfants dont les parents n’ont pas été scolarisés en anglais au Canada. Cette imposition de l’État québécois provoque souvent un sentiment d’injustice au sein de la minorité de langue anglaise qui a le droit de fréquenter les écoles anglaises, mais qui est obligée d’y suivre des cours de français langue seconde (FLS) du primaire au cégep (enseignement supérieur préuniversitaire). Cet article présente les résultats d’une étude qui a porté sur les perceptions et la motivation de cette population à l'égard du FLS. Un échantillon probabiliste aléatoire composé de 974 élèves a été établi dans 11 cégeps du Québec. 22 entrevues individuelles ont été menées avant que l’échantillon réponde à un questionnaire à traitement quantitatif auquel une question ouverte portant sur la résistance à l’apprentissage du FLS a été ajoutée. 48 élèves ont aussi été rencontrés lors de quatre groupes de discussion. Les données révèlent, entre autres, qu’il y a résistance à l’apprentissage du FLS laquelle est causée par de nombreux facteurs. Toutefois, il appert que le nombre d’amis francophones et le nombre d’heures à parler en français avec eux ont un effet positif significatif sur cette résistance. Cette dynamique de l’amitié pourrait justifier l’établissement de rencontres entre les groupes linguistiques dans les cours de langues secondes. </p>