<p>Article</p>
<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">1. Introduction</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">La Légion étrangère<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[1]</span></span></span></sup></sup></a>, voulue par Louis-Philippe en 1831, constitue une exception française puisque la France est le seul pays au monde qui permet à des hommes venant des cinq continents de porter ses armes en temps de paix. À travers une formation initiale de 4 mois, qui prévoit nécessairement l’apprentissage de la langue française, cette institution parvient à faire de futurs soldats aux horizons les plus éloignés, des frères d’armes prêts à donner leur vie pour une patrie qui n’est pas la leur. Apprendre le français revient alors à embrasser un drapeau jusqu’à la perspective du sacrifice suprême. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">L’apprentissage du français dans un contexte à la fois homoglotte<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></a> (Dabène, 1994) et exolingue<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></a> (Porquier, 1994 : 164), se caractérise par différents paramètres dont le plus significatif est peut-être d’enseigner en très peu de temps, à des apprenants aux origines très diverses (tant au plan linguistique que social), une langue qui deviendra vitale pour opérer au sein de l’armée française. Par ailleurs la méthode adoptée présente des spécificités en ce qui concerne l’approche pédagogique et le choix des ressources didactiques. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Après avoir illustré le contexte <i>Légion</i>, nous présenterons les caractéristiques de l’apprentissage du français tel qu’il se produit au sein du 4<sup>ème </sup>Régiment. Nous analyserons ensuite des extraits de chants de légionnaires afin de souligner la cohésion qui se produit entre environnement et langue. L’environnement étant ici à entendre dans sa dimension historique, géographique et culturelle qui peut être appréhendé<span style="background:white"> comme élément de structuration sociale. Nous montrerons ainsi comment une synergie entre langue et contexte participe pleinement à un apprentissage linguistique finalisé au sein duquel s’inscrit un sentiment d’appartenance à une famille, à un corps d’armes et à une patrie. </span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">2. Le contexte <i>Légion</i></span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">La LE qui existe depuis près de deux siècles est constituée en moyenne de neuf mille hommes issus d’environ 150 nationalités différentes<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></a>. Les origines de cette institution qui constitue une spécificité française ainsi que la formation que reçoivent les engagés volontaires de la Légion étrangère<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[5]</span></span></span></span></span></a> expliquent en partie que des étrangers vont considérer la France comme leur patrie, la LE comme leur famille et les autres soldats comme leurs frères d’armes.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">2.1. Quelques repères historiques et géographiques</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">En vertu d’une ordonnance autorisant des étrangers venant des cinq continents à porter ses armes dès le temps de paix, la France a fait le choix de se doter d’une Légion étrangère. Il s’agit d’une exception française dont ni les grandes lignes ni les fondements n’ont été remis en question depuis ses origines.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="color:#212529">Ce corps de l’armée de terre qui à l’origine n’avait pas le</span> droit de stationner sur le territoire français,<span style="color:#212529"> voit initialement le jour pour être employé en Algérie. </span>Ce n’est qu’à partir de 1962 (accords d’Évian) qu’il s’implante en France. <span style="color:#212529">Après vingt ans de guerre en Algérie, la LE s’illustre en Crimée (1854-1855), en Italie (1859) puis au Mexique (1863-1867) où elle livre le célèbre combat de Camaron de Tejeda<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#212529">[6]</span></span></span></span></span></a>. Cette bataille est présentée comme étant à l’origine de <i>l’esprit légionnaire</i>, toujours bien présent de nos jours et qui veut que ces hommes soient fidèles à leur mission tout comme au respect de la parole donnée, quelles que soient les conditions. </span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">La LE qui tout en s’adaptant en permanence ne sacrifie rien à ses traditions (Général Mistral, 2020 : 15) est un système conçu comme une patrie « Legio Patria Nostra »<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[7]</span></span></span></span></span></a>. Elle est constituée d’un état-major situé à Aubagne et de onze régiments dont neuf sont situés en métropole et deux en Outre-mer. Le 4<sup>ème</sup> Régiment, basé à Castelnaudary est chargé de l’instruction des nouveaux engagés qui devront être opérationnels au bout de quelques mois. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">2.2. La formation du futur légionnaire</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">La formation du futur légionnaire repose sur des principes fondamentaux tels que l’égalité des chances, le travail et le mérite. Durant les quatre mois de formation au sein du 4<sup>ème</sup> Régiment, ces hommes devront apprendre la langue française, s’initier au métier de soldat à travers le maniement des armes et la mise en condition physique, et intégrer les règles de la vie en collectivité. Trois piliers qui, s’ils correspondent à des moments de formation spécifiques, sont de fait étroitement liés dans le quotidien du légionnaire. Il suffit en effet de penser que tout ordre, toute information ou instruction est signifié en français. On ne peut par conséquent prétendre apprendre le maniement des armes si on ne maîtrise pas les outils linguistiques nécessaires à cette activité. Par ailleurs, la collectivité et l’esprit de corps sont des éléments intrinsèques à la LE puisqu’ils sont présents en permanence dans la vie des légionnaires. Ils se traduisent par une entraide constante<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[8]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Dès qu’il arrive à Castelnaudary, la langue française devient le seul idiome de référence de l’EVLE. Il le restera tout au long de sa formation et quel que soit le domaine d’apprentissage concerné. Même s’il existe au sein de la LE des groupes linguistiques représentés en plus grand nombre<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[9]</span></span></span></span></span></a> et que les francophones correspondent à environ 11%<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[10]</span></span></span></span></span></a> des effectifs, aucune autre langue ne peut être utilisée lors de l’instruction, sous peine de sanctions. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Dans un contexte où il<span style="background:white"><span style="color:#212529"> s’agit d’amalgamer des hommes privés de leur identité d’origine, en proie à un déracinement social et culturel profond et que tout semble parfois opposer, la langue constitue le vecteur par lequel s’opère la transformation d’antagonismes en fraternité d’armes. </span></span></span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold"><span style="background:white">3. L’apprentissage du français à la LE</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Ici encore, la LE se distingue par la spécificité de l’approche pédagogique qu’elle a élaborée. Celle-ci peut à la fois être définie comme empirique et pragmatique. Empirique parce qu’elle s’appuie essentiellement sur l’expérience tant au niveau des formateurs que des outils pédagogiques. Empirique aussi parce que l’apprentissage de la langue ne se produit pas seulement lors des séances en salle de classe mais est aussi le fruit d’une immersion permanente liée aux différentes activités des légionnaires - parmi lesquelles figure le chant - et de la présence d’un binôme. Pragmatique puisque l’enseignement, qui se déroule dans un cadre spatial et temporel très particulier, est axé sur les finalités spécifiques auxquelles est destiné l’EVLE : comprendre et exécuter des ordres, s’intégrer à un groupe et, à l’issue de quatre mois de formation, être apte à rejoindre une unité de combat de l’un des huit régiments opérationnels de la LE. Au terme de cette première phase de formation, le candidat légionnaire doit disposer de 500 mots, dont 100 sont théoriquement acquis lors du premier mois. L’ensemble du lexique se répartit en 250 mots provenant du registre militaire et 250 du registre courant ou civil, selon la terminologie de la Légion. Les premières références lexicales de l’EVLE proviennent en grande partie des mots du <i>Code d’honneur du légionnaire</i>.</span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">3.1. Les acteurs de la formation </span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">À la différence de la plupart des formations linguistiques telles qu’on les conçoit habituellement, celles qui se déroulent au sein du 4<sup>ème</sup> Régiment ne sont pas dispensées par des enseignants de formation mais par des <i>cadres</i> de la LE. Il s’agit souvent de sous-officiers dont la langue maternelle n’est pas nécessairement française mais qui, pour la majorité, ont connu, avant de s’élever dans les rangs de la Légion, le même parcours que les EVLE qu’ils sont en train de former. Dans une optique qui contribue une fois de plus à la cohésion de l’Institution, la <i>troupe </i>constitue le seul vivier d’où sont issus les cadres. Ces sous-officiers dispenseront ainsi une centaine d’heures de cours en présentiel à des hommes regroupés en sections de 20 à 30 individus aux profils linguistiques et humains des plus variés. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Au sein d’une même section peuvent se côtoyer de jeunes hommes ne connaissant pas un mot de français, provenant du Népal plutôt que de Pologne ou de Russie, d’autres ayant quelques notions de cette langue qui est désormais leur seul outil de communication ou qui, en raison d’une langue maternelle d’origine romane, bénéficient de l’intercompréhension linguistique<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[11]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">On remarquera en outre que différentes stratégies sont mises en place pour atteindre le plus rapidement possible, les rudiments linguistiques requis. L’une d’entre elle repose sur la distinction, au sein du groupe, entre francophones ou pseudo-francophones et allophones. Cette partition se concrétise dans ce qu’il est convenu d’appeler le <i>binômage </i>qui, faute de francophones, est parfois remplacé par le <i>trinômage</i>. Il s’agit d’une forme de rapprochement humain qui vise à garantir la présence d’un locuteur de langue française aux côtés d’un ou de deux locuteurs non-francophones. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">De fait, à leur arrivée, les futurs légionnaires ont été répartis en deux groupes pour définir le rôle de chacun au sein du binôme/trinôme. Le francophone, qui dans certains cas s’identifie à une personne disposant simplement de connaissances en langue française, accompagnera son camarade pour l’aider et compenser ses <i>faiblesses </i>linguistiques tout au long de l’instruction. La camaraderie que l’on force au sein du 4<sup>ème </sup>Régiment, se présente ainsi comme une nécessité opérationnelle. Propre sans doute à tous les soldats, mais plus encore pour les légionnaires issus de monde très différents. Au plan pratique, la distinction entre francophones et non francophones est marquée par le port du béret vert pour les premiers. Cette stratégie permet à l’instructeur de reconnaître la position de chacun des membres de la section.</span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">3.2. Les outils pédagogiques </span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">On associe fréquemment les outils pédagogiques utilisés pour la formation des futurs soldats de la LE à la méthode <i>Képi blanc</i> (2019) qui trouve ses origines dans la méthode <i>Mauger</i><a href="#_ftn12" name="_ftnref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[12]</span></span></span></span></span></a>. Toutefois, d’autres supports tels que le <i>Carnet du légionnaire</i> (2020) et le livret <i>Chants de la Légion étrangère</i> (2018) figurent parmi les ressources pédagogiques de référence de l’EVLE. Deux petits livrets qui occupent une place privilégiée dans leur quotidien car ils sont tenus à toujours les gardent sur eux. </span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><b>La méthode <i>Képi blanc</i> </b></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Le manuel<i> </i>s’articule autour de 70 séances thématiques et de 115 fiches de lexique. L’ouvrage convoque à la fois des éléments de vocabulaire, de grammaire et, en nombre relativement limité, des activités d’ordre pragmatique. La méthodologie adoptée repose sur la technique du <i>drill</i> qui consiste en la répétition, parfois mécanique, de mots, structures syntaxiques ou d’exercices jusqu’à ce qu’ils deviennent des automatismes.</span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Outre la transmission des savoirs langagiers, cette méthode participe à l’intégration de règles identitaires<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[13]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Dans ce manuel, le contexte représenté ne convoque qu’à de rares occasions la « vie civile ». De fait, la grande majorité des tâches met en scène des légionnaires. Ce sont eux qui sont les acteurs de l’acte linguistique que leurs pairs s’apprêtent à assimiler.</span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><b>Le <i>Carnet du légionnaire</i> </b></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Si ce livret n’a pas pour vocation première l’apprentissage de la langue française, il n’en reste pas moins qu’il participe indéniablement, en tant qu’outil du quotidien, à l’acquisition de la langue. Conçu pour pouvoir être consulté en permanence en début de carrière par le futur ou le jeune légionnaire, il rassemble quantité d’informations pratiques allant de l’organisation de la journée, à la consultation à l’infirmerie, l’utilisation des armes, plutôt qu’à l’orientation sur le terrain ou aux différentes plaies et blessures dont peut être victime un militaire. Sa vocation principale est de constituer un guide pratique pour la vie quotidienne de l’EVLE, d’aider le légionnaire au cours des premiers mois de vie en régiment et, sur le plan linguistique, de constituer un lexique de base pour les non-francophones.</span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><b>Le livret <i>Chants de la Légion étrangère</i></b></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Tout comme le document précédent, la vocation de ce livret n’est pas l’apprentissage du français. Ce petit recueil édité depuis 1959 à travers de multiples éditions, constitue cependant un outil pédagogique fondamental pour s’imprégner des pratiques et des savoirs langagiers du légionnaire. C’est pour cette raison qu’il est utilisé par les formateurs dans les classes de langue. De la même manière que pour la méthode <i>Képi blanc, </i>l’apprentissage linguistique se fait par la répétition de couplets et refrains jusqu’à que ce que le futur légionnaire les connaisse par cœur. Durant les cours, il est demandé aux apprenants de lire les chants (souvent relativement brefs) et de les paraphraser. À travers la présence massive de références culturelles de types historique ou géographique, le livret est une source fondamentale pour l’acquisition des savoirs patrimoniaux propres à la Légion. Ainsi, s’il sert à l’apprentissage du lexique, le carnet de chants constitue également un élément de référence pour l’appropriation des valeurs du légionnaire. </span></span></span></p>
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<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4. Corpus et analyse</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les outils pédagogiques et les différents moments permettant au futur légionnaire de faire sienne les bases de français nécessaires à sa mission, présentent une relation étroite entre langue et contexte. Les chants laissent toutefois émerger de manière particulièrement significative les traditions de la Légion et les ancrages patrimoniaux qui les habitent. Ils participent en outre à l’intériorisation des normes et à l’appropriation de celles-ci afin de restituer une pratique langagière collective qui est un discours sur ce que sont les corps militaires, et des valeurs du corps combattant (Texier, 2019 : 4). </span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">À travers l’analyse d’extraits de quelques chants, nous montrerons comment l’apprentissage de la langue française et l’assimilation des valeurs du légionnaire s’effectuent conjointement.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4.1. Les chants à la LE</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les chants font partie intégrante de la vie du légionnaire et comportent une ample fonction cohésive. Leurs textes revêtent, en particulier pour les chants de « marche », un caractère sacré en relation à l’histoire de la Légion :</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">Leur texte est sacré malgré une certaine naïveté de style, malgré le vieillissement de certaines évocations, il ne peut être question d’en modifier la moindre rime. On chante les chants tels qu’ils sont créés pour toujours, ou on en crée de nouveaux, en priant le Dieu de Victoires qu’ils soient admis par tous et mènent très longtemps sur les routes les colonnes légionnaires, ce qui n’est pas toujours le cas</span><a href="#_ftn14" name="_ftnref14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[14]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">En outre, le chant est calqué sur le rythme du pas atypique des légionnaires, il constitue dès lors un acte emblématique de ce corps et renvoie, une fois de plus, à l’idée d’appartenance et d’unité au sein d’un groupe. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les chants sont par ailleurs associés à différents moments de la vie du légionnaire, durant les marches, ils interviennent comme un soutien à l’effort. Ils ont également pour vocation de renforcer la cohésion lors des repas. D’autres y verront des stimulateurs d’énergie ou des « redresseurs de traînards »<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[15]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4.2. Analyse</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les chants de la LE sont articulés aux lieux et aux moments qui ont marqué l’histoire de la Légion ainsi qu’à ses valeurs et traditions intrinsèques. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Sans exclure totalement les autres chants, nous nous concentrerons sur des extraits de : <i>C’est le 4</i>, chant de creuset commun pour le régiment de formation de Castelnaudary et <i>Le Boudin<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[16]</span></span></span></b></span></span></a>, </i>chant emblématique de la Légion.<i> </i></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><b><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">C’est le 4</span></span></i></b></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">À travers pierres et dunes,<br />
S’en vont les képis blancs.<br />
Sous le soleil, claire de lune,<br />
Nous marchons en chantant..<br />
Vers Béchar ou vers Casa,<br />
Dans toutes les directions,<br />
Nous repartons au combat,<br />
Pour la gloire de la Légion. […]</span></span></span></span></p>
<p><br />
<span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Sur les pistes des Corbières,<br />
Nous partons en mission.<br />
Une colonne de bérets verts,<br />
S’en va à l’instruction.</span></span></span></span></p>
<p style="text-indent:-0.2pt"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Vers la Jasse ou vers Bel-Air<br />
Dans toutes les directions<br />
Devenir légionnaire,<br />
C’est notre seule ambition.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">(<i>C’est le 4, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 23)</span></span></span></span></p>
<p> </p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><b><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Le Boudin</span></span></i></b></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Refrain</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#202124">Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin<br />
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,<br />
Pour les Belges, y en a plus, pour les Belges, y en a plus,<br />
Ce sont des tireurs au cul</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#202124">Sonnerie A</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial">Nous sommes des dégourdis, nous sommes des lascars,</span></span></span><br />
<span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="background:white">Des types pas ordinaires,</span><br />
<span style="background:white">Nous avons souvent notre cafard,</span><br />
<span style="background:white">Nous sommes des Légionnaires.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#202124">Couplet I</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#202124">Au Tonkin, la Légion immortelle<br />
À Tuyen-Quang illustra notre drapeau<br />
Héros de Camerone et frères modèles<br />
Dormez en paix dans vos tombeaux</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#202124">Sonnerie B</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial">Nos anciens ont su mourir</span></span></span><br />
<span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="background:white">Pour la Gloire de la Légion,</span><br />
<span style="background:white">Nous saurons bien tous périr</span><br />
<span style="background:white">Suivant la tradition.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Couplet II</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Au cours de nos campagnes lointaines,<br />
Affrontant la fièvre et le feu,<br />
Oublions avec nos peines,<br />
La mort qui nous oublie si peu,</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Nous, la Légion.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">(<i>Le Boudin, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 13)</span></span></span></span></span></p>
<p> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4.2.1. Espace géographique et historique</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">L’analyse des deux chants montre que les lieux et les temps historiques de la LE sont souvent étroitement liés car ils sont associés à des campagnes militaires ou à des batailles auxquelles les légionnaires ont participé. </span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Toutefois, l’espace peut à lui seul constituer un élément d’identification. Il s’apparente alors à une description du territoire ou aux conditions climatiques qui l’accompagnent. Ces caractéristiques mettent en exergue les difficultés dans lesquelles le légionnaire est amené à opérer.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Le chant du 4<sup>ème </sup>Régiment donne ainsi à voir la morphologie du territoire constitué de <i>pierres,</i> de<i> dunes </i>et de <i>pistes</i> où le légionnaire marchera en chantant tant le jour (<i>sous le soleil</i>) que la nuit (au clair de lune). On pourrait également considérer <i>la fièvre </i>et <i>le feu</i> (<i>Le Boudin</i>) comme des caractéristiques environnementales puisqu’elles sont associées aux conditions de vie du légionnaire lors des combats.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les noms propres de <i>Jaspe </i>et <i>Bel-Air</i> sont moins connus du commun du destinataire non-initiés, ils sont pourtant très évocateurs pour l’EVLE puisqu’ils qui désignent deux des quatre fermes où l’EVLE passera le premier mois d’instruction. Dans le second chant, le contexte géographique est en outre présent à travers un procédé métonymique qui évoque <i>les Alsaciens</i>, <i>les Suisses</i>, <i>les Lorrains</i> et <i>les Belges<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[17]</span></span></span></b></span></span></a></i>. De fait, en désignant ses habitants, l’énoncé renvoie aux pays ou à la région dont proviennent les militaires.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">La composante purement historique est présente de manière notable dans les deux chants à travers : <i>Béchar, Casa, Les Corbières</i>, <i><span style="color:#202124">Tonkin</span></i><span style="color:#202124">, <i>Tuyen-Quang</i> et <i>Camerone</i>, des noms propres </span>qui évoquent des batailles auxquelles ont participé les légionnaires. Au-delà des batailles, l’histoire est associée à l’hommage rendu aux hommes qui y ont participé : <i>héros de Camerone</i> et pour certains y ont laissé la vie :<i> dormez en paix dans vos tombeaux</i>, <i>nos anciens ont su mourir</i>. L’honneur rendu aux anciens et les territoires où a opéré la Légion sont présents dans nombre d’autres chants : </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">- Un légionnaire tombe, frappé d’une balle […],<i> </i>(<i>La colonne, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 27).</span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">- Soldats de la légion étrangère se sont battus en Algérie : Beaucoup sont tombés, de braves légionnaires<i>, </i>(<i>Soldats de la Légion étrangère, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 33). </span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">- Du Tonkin à Casa, de Beyrouth à Dakar, de Sidi-bel-Abbès aux sables brûlants de Mekhnès […] lorsque l’un de nous meurt, nous reprenons avec ardeur, […], (<i>Le fanion de la Légion, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 37).</span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-size:10.0pt">- Combien sont tombés au hasard d’un clair matin<i>, </i>(<i>Képis blancs, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 91).</span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Ces énoncés attestent par ailleurs d’un lien étroit entre histoire de la Légion, traditions et valeurs du légionnaire.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4.2.2. Valeurs du légionnaire</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les qualités du légionnaire figurent dans les deux chants mais de manière plus explicite dans <i>Le Boudin</i>. Si le premier laisse entendre la persévérance et le renoncement de soi, le second souligne très nettement l’idée du sacrifice. En effet, ce chant inscrit la mort comme un fil conducteur qui se décline tout au long du chant. On le sait, quand il s’engage, le futur légionnaire doit être prêt à respecter sa mission jusqu’au bout et, si besoin, à sacrifier sa vie pour la patrie. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Parmi les valeurs du légionnaire figure également le respect d’une tradition qui passe notamment par l’honneur rendu aux anciens, comme nous l’avons souligné dans les exemples précédents. L’attachement à la patrie, qui est ici à entendre dans une double acception qui recouvre à la fois la France et la Légion<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[18]</span></span></span></span></span></a>, est une autre caractéristique du légionnaire. Une patrie qui est régulièrement désignée par le <i>drapeau </i>que l’on retrouve dans <i>Le Boudin </i>ainsi que dans quantité d’autres chants :</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">- Son drapeau, celui de la France est un emblème des plus glorieux, (<i>Sous le soleil brûlant d’Afrique, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 29).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">- La rue appartient au drapeau des Képis blancs, (<i>Képis blancs, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 91).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">- Un drapeau claque au vent, c’est celui de Légion […],<i> </i>(<i>Nous sommes de la Légion, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 111).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Le légionnaire se doit également de perpétrer la gloire de la LE : <i>Pour la gloire de la Légion </i>est un vers commun aux deux chants que nous avons étudiés. Si les termes <i>honneur</i> et <i>fidélité</i> (inscrits sur le drapeau de la Légion) ne sont pas explicitement présents dans ces deux chants, on comprend toutefois que ce sont là aussi des valeurs que l’EVLE se doit de faire siennes :</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Honneur, Fidélité sur nos drapeaux foulant la boue sombre, vont les Képis blancs. (<i>Képis blancs, </i>Chants de la Légion étrangère, 2018 : 91).</span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">S’il se construit sur les origines de la LE et sur l’intériorisation d’un bagage patrimonial lié aux faits de guerre de ses prédécesseurs, le légionnaire est également orienté à l’action et au combat. Il s’agit d’<i>un type pas ordinaire</i>, <i>dégourdi, un lascar </i>(<i>Le Boudin) </i>prêt à affronter l’ennemi qui pour autant n’est pas à l’abri de <i>peines</i> ou du <i>cafard </i>(<i>Idem</i>). Émerge alors l’image ambivalente d’un légionnaire qui pour être militaire n’en est pas moins homme. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre3" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:12pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">4.3. Langue et ancrages patrimoniaux</span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Les chants ne constituent pas la seule source d’apprentissage du français à la LE, ils participent toutefois largement à l’acquisition d’une part importante du vocabulaire de l’EVLE et dans une moindre mesure de certaines structures syntaxiques. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">L’analyse des chants, nous a permis de constater que le lexique est extrêmement contextualisé et renvoie à une terminologie qui s’avère d’une grande utilité dans le quotidien du légionnaire. Nous pensons en particulier au champ lexical de l’espace, notamment dans ses composantes morphologiques ou climatiques (<i>dunes, pierres, pistes, soleil, etc.</i>). Ces éléments présents, dans le carnet de chants, se retrouvent également dans les deux autres ressources pédagogiques utilisées lors de la formation. Il s’agit d’un croisement des savoirs implique leur réactivation à différents moments de l’instruction et qui par conséquent en facilite leur mémorisation. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Nous remarquons également que le patrimoine, dans une acception large, qui recouvre à la fois l’idée d’ancrages historiques et/ou géographiques mais aussi la transmission de valeurs propres à l’institution qu’est la LE, occupe une place de premier ordre dans les chants de la Légion. On voit bien dès lors que si les chants contribuent à l’apprentissage de la langue, ils participent pleinement à l’intégration du futur légionnaire et à son incorporation<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[19]</span></span></span></span></span></a>. Une finalité pragmatique de cohésion que confirment les propos du Général C. de Saint-Chamas : </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Le chant permet également d'exprimer la cohésion, la fierté et la détermination d'une troupe. C'est un des moyens les plus rapides, les plus faciles et les moins coûteux (paramètre non négligeable dans le contexte actuel) pour donner une colonne vertébrale à une unité, à un détachement. (https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=286</span></span><span style="font-family:Arial">).</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Dans une vision plus ample, il faut avoir à l’esprit que si les chants, de la même manière que la discipline, les rites, les traditions ou la mémoire, « intègrent » et transforment des hommes différents c’est avant tout parce que ce sont des instruments ordonnés à une fin, et à une fin tragique par essence, parce qu’elle peut conduire au sacrifice suprême (Sureau, 2020 : 8).</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p class="TDFLE-titre2" style="text-indent:0cm"><span style="font-size:14pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black"><span style="font-weight:bold">5. Conclusion </span></span></span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">S’interroger sur l’apprentissage du français langue étrangère à la LE peut de prime abord déboucher sur une vision qui inscrit ce type d’apprentissage dans une approche traditionnelle<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[20]</span></span></span></span></span></a>. Certains y verront même une approche archaïque si celle-ci est mise en relation aux méthodes actuelles qui réservent une place prépondérante à l’interaction et aux supports multimédias. En outre, malgré les recherches qui foisonnent dans le domaine de la didactique du <i>Fle</i>, les fautes<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[21]</span></span></span></span></span></a> de langue trouvent difficilement leur place dans les différentes méthodes d’apprentissage linguistique. Dans une vision largement partagée par les enseignants, il s’agit avant tout d’amener l’apprenant à utiliser un français le plus correcte possible allant jusqu’à attendre, de la part de locuteurs non-natifs, une perfection dont la plupart des natifs ne disposent pas. Si l’objectif peut-être louable, ce n’est en tout cas pas celui de la LE. De fait, l’apprentissage du français y présente des caractéristiques spécifiques tant pour le cadre dans lequel il s’inscrit que pour les finalités qu’il convoque. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Nous savons combien l’environnement, aussi bien au sens d’espace physique que de valeurs sociales et culturelles est fondamental pour le futur légionnaire. Nous savons également que l’apprentissage du français, dans la phase initiale, est intensif et relève pratiquement du défi puisqu’il prévoit l’acquisition de 500 mots en quatre mois de la part de locuteurs qui, pour certains, ne disposent d’aucune notion de français à leur arrivée à Castelnaudary. </span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Force est alors de constater que l’approche mise en place par la LE, si elle est perfectible<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[22]</span></span></span></span></span></a>, se présente comme un précurseur dans le domaine de la pragmatique<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">[23]</span></span></span></span></span></a>. Comme nous l’avons montré, elle intègre contexte et langue, abordant le langage comme phénomène à la fois discursif, communicatif et social. Elle a en outre le mérite de fonctionner puisqu’elle répond aux besoins de la Légion, qui se doit de former des soldats dans un contexte où la langue française « permet à chaque légionnaire de communiquer avec l’ensemble de ses camarades et participe […] au succès de la vie en communauté » (Boisson, 2021). Dans une vision une fois encore pragmatique qui garantit la conjonction entre ancrages patrimoniaux et acquisition de connaissances linguistiques, tels qu’ils sont présents dans les chants de la Légion, l’EVLE s’approprie les instruments nécessaires aux exigences du soldat de la LE : comprendre et exécuter les ordres, être en mesure d’opérer en mission où la cohésion avec le territoire est primordiale, ainsi que faire corps avec ses frères d’armes. L’apprentissage du français va alors au-delà d’une simple acquisition linguistique puisqu’il est synonyme d’incorporation. Tout d’abord, au sein d’une famille, celle que constituent les frères d’armes. Ensuite, au sein de cette patrie que sont la Légion et la France. Apprendre le français à la LE revient dès lors à embrasser un drapeau.</span></span></span></p>
<p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"> </p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">Bibliographie :</span></span></b></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">a.a., </span></span><span style="font-family:Arial">Képi Blanc, <a href="https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=81#:~:text=La%20loi%20du%2024%20mars,%E2%80%9C%20service%20%C3%A0%20titre%20%C3%A9tranger%20%E2%80%9D.&text=L'article%201er%20de,formations%20de%20la%20l%C3%A9gion%20%C3%A9trang%C3%A8re%20%E2%80%9D" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=81#:~:text=La%20loi%20du%2024%20mars,%E2%80%9C%20service%20%C3%A0%20titre%20%C3%A9tranger%20%E2%80%9D.&text=L'article%201er%20de,formations%20de%20la%20l%C3%A9gion%20%C3%A9trang%C3%A8re%20%E2%80%9D</a>, 2018, consulté le 13 novembre 2021 :.</span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">AUBRY, Pierre-Henri et <i>alii, La Lune est claire. La Légion étrangère au combat</i>, Paris, Les Belles Lettres, 2020.</span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">AUSTIN, John-Langshaw, <i>How to do things with words, </i>Oxford, Oxford University Press ; trad. française de G. Lane, <i>Quand dire, c’est faire, </i>Paris, Seuil, 1970. </span> </span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">BLANCHE-BENVENISTE, Claire, VALLI, André, « L’intercompréhension : le cas des langues romanes », <i>Le Français dans le monde, </i>1997, p. 1-159.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">BOISSON, Raphaël, </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">« L’apprentissage de la langue française à la Légion », Service de communication de la Légion étrangère, </span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><a href="https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=733&titre=L-apprentissage-de-la-langue-francaise-a-la-Legion" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=733&titre=L-apprentissage-de-la-langue-francaise-a-la-Legion</a>,</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"> consulté le 10 décembre 2021.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">BUREAu INsTructION Emploi du 4<sup>ème</sup> rÉgiment ÉTRANGeR</span></span><span style="font-family:Arial">, <i>Livret du Légionnaire. Méthode Képi Blanc,</i> Aubagne, Képi Blanc, 2019.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">de SAINT CHAMAS, Christophe, « Savoir donner le ton », <i>Képi Blancs magazine, </i>n. 751, 2013, <a href="https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=286" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=286</a>, consulté le 26 décembre 2021.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">MANIAKIS, Héléna, « </span><span lang="IT" style="font-family:Arial">Définir et étudier le français de la Légion étrangère : mode d’acquisition et double hybridation dans l’interlangue des légionnaires russes et polonais </span><span style="font-family:Arial">», 2014, <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01252048/document" style="color:blue; text-decoration:underline">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01252048/document</a>, site consulté le 23 septembre 2021</span><span lang="IT" style="font-family:Arial">. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">MAUGER, Gaston, <i><span style="background:white">Cours de langue et de civilisation françaises à l'usage des étrangers, </span></i><span style="background:white">Paris, Hachette,</span> 1953.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">Mistral,</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"> Denis (Général), « La Légion étrangère en 2020 », <i>La Lune est claire, </i>Paris, Belles Lettres, 2020, p. 15-16. </span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">Porquier, R</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">émy, « Communication exolingue et contextes d’appropriation : Le continuum acquisition/apprentissage », <i>Bulletin VALS-ASLA, </i>vol. 59, 1994, p. 159-169. </span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">SEARLE, John-Rogers, <i>Les actes de langage. Essai de philosophie du langage, </i>Paris, Hermann, 1972.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">SERVICE INFORMATION ET HISTORIQUE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE, </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">Chants de la Légion étrangère</span></span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial"><span style="color:black">, Aubagne, Képi Blanc, 2018.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial"><span style="text-transform:uppercase">SERVICE INFORMATION ET HISTORIQUE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE</span></span><span style="font-family:Arial">, <i>Carnet du légionnaire. À l’usage des EVLE et des jeunes légionnaires,</i> Aubagne, Képi Blanc, 2019. </span></span></span></p>
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-family:Arial">SUREAU, François, « Préface », dans Aubry, Pierre-Henri et <i>alii, La Lune est claire. La Légion étrangère au combat</i>, Paris, Les Belles Lettres, 2020, p. 7-14.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">TEXIER, Mélanie, « <i>A man’s world </i>: incorporation langagière à la Légion étrangère », <i>Itinéraires </i>[En ligne], n° 2 et 3, 2019, http:// journals.openedition.org/itineraires/6306, consulté le 15 décembre 2021.</span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Arial">TEXIER, Mélanie, « Identités et langues à la Légion étrangère », <i>Res Militaris, </i>vol. 1, n°3, 2011.</span></span></span></span></p>
<p> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[1]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Dorénavant LE.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[2]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">À entendre ici au sens où la langue enseignée est présente dans la réalité locale. </span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[3]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Nous employons ici le terme <i>exolingue </i>au sens large que lui attribue R. Porquier : “ La communication exolingue ne peut se caractériser simplement par les langues maternelles respectives des interlocuteurs, ni par le choix d’une langue d’interaction. Elle doit se définir plus largement, selon une diversité de paramètres et de facteurs, comme le produit de situations dans lesquelles les partenaires ne disposent pas d'une langue maternelle commune ” (1994 : 164).</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn4">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[4]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Ce chiffre peut varier d’une année à l’autre. Nous fournissons un ordre de grandeur qui repose sur les informations que nous avons recueillies en 2021, lors d’un entretien avec </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial"><span style="color:#1b1b1b">le lieutenant-colonel Thomas-Marie Mialhes, chef du Bureau instruction et emploi de la LE.</span></span></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn5">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[5]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Dorénavant EVLE.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn6">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[6]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Le 30 avril 1863, <span style="color:#212529">pendant presque douze heures et malgré des pertes considérables, 62 légionnaires vont faire face à 2000 combattants mexicains dans une bataille qui s’annonce perdu d’avance. </span></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn7">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[7]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Il s’agit d’une des devises de la LE.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn8">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[8]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> L’article 2 du code d’honneur du légionnaire rappelle que : « Chaque légionnaire est ton frère d’armes, quelle que soit sa nationalité, sa race, sa religion. Tu lui manifestes toujours la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille »<span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[8]</span></span></span></span> (Code d’honneur, 2020 : 11).</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn9">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[9]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Selon une étude d’H. Maniakis, les légionnaires locuteurs de langues slaves représentent environ 60 à 65 % des effectifs (2014 : 2).</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn10">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[10]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Source : <i>Képi Blanc, </i>28 février 2018.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn11">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[11]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Sur l’intercompréhension en langues romanes, nous renvoyons entre autres aux travaux de C. Blanche-Benveniste et A. Valli (1997). </span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn12">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[12]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> La méthode <i>Mauger </i>voit le jour dans les années 1950, elle repose sur une approche dite traditionnelle et est destinée à l’enseignement du français comme langue étrangère. Son auteur, Gaston Mauger est à l’origine de plusieurs manuels dont le <i><span style="background:white">Cours de langue et de civilisation françaises à l'usage des étrangers</span></i><span style="background:white"> (ouvrage dit <i>Mauger bleu</i>) qui fut couronné par un prix de l’Académie française et qui connaîtra de multiples éditions. Ces ouvrages jouissent d’une importante diffusion dans le monde entier, </span>jusque dans les années 1980. Ils seront notamment utilisés dans les établissements culturels français à l’étranger.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn13">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[13]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Sur cet aspect, nous renvoyons à : Texier, Mélanie, «Identités et langues à la Légion étrangère», <i>Res Militaris, </i>vol. 1, n°3, 2011, p. 16, http://resmilitaris.net/ressources/10144/82/res_militaris_note_de_recherches_melanie_texier.pdf, site consulté le 23 septembre 2021. </span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn14">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[14]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Chants de la Légion étrangère, 2018, p. 4.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn15">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[15]</span></span></span></span></span></span></a> <i><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Ibidem</span></span></i><span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn16">
<p><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[16]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Le boudin désigne ici à la toile de tente et le paquetage du légionnaire qui une fois roulé s’apparente à un <i>boudin</i></span></span> <span style="font-size:10.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:Arial">au sens premier du terme.<i> </i></span></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn17">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[17]</span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">L’identification de ces derniers à travers leur lâcheté semble trouver son origine dans un épisode historique où <span style="background:white"><span style="color:black">le roi des Belges, Léopold II, demanda, en raison de la neutralité de la Belgique, que les légionnaires belges ne prennent pas part à la guerre franco-prussienne dans laquelle la France était impliquée.</span></span></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn18">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[18]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Nous rappelons que l’une des devise de la LE est <i>Legio patria nostra.</i></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn19">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[19]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Sur la notion d’incorporation au sein de la LE, nous renvoyons à M. Texier (2019).</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn20">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[20]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> La méthode Mauger, sur laquelle s’appuie le manuel <i>Képi blanc, </i>repose en effet sur ce qu’il est convenu d’appeler en didactique du français langue étrangère, la méthode traditionnelle.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn21">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[21]</span></span></span></span></span></span></a> <span lang="IT" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">Nous n’entrons pas ici dans le débat faute/erreur.</span></span></span></span></p>
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<div id="ftn22">
<p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[22]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Le <i>Bureau instruction et emploi</i> fait preuve d’une sensibilité constante à l’adaptation de sa méthode puisqu’il travaille actuellement à la refonte du manuel <i>Képi blanc </i>qui est dans tous les cas déjà une version récente de 2019.</span></span></span></span></p>
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<div id="ftn23">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Times"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">[23]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial"> Nous rappelons que </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Arial">la pragmatique linguistique trouve ses origines dans la théorie des actes de langage (J.-L. Austin, 1962 et J.-R. Searle, 1972) qui montre que la fonction du langage n'est pas essentiellement de décrire le monde, mais aussi d'accomplir des actions. </span></span></span></span></p>
<p class="MsoFootnoteText"> </p>
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