<h2>1. Introduction</h2> <p>Plusieurs facteurs peuvent influencer le processus complexe d&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;: l&rsquo;&acirc;ge, le sexe ou la personnalit&eacute; des apprenants, les m&eacute;thodes et les strat&eacute;gies d&rsquo;enseignement exploit&eacute;es par les professeurs ainsi que le prestige de la langue, etc.</p> <p>Cet article veut traiter d&rsquo;une variable tr&egrave;s importante pour l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue&nbsp;: il s&rsquo;agit de l&rsquo;environnement. En particulier, nous nous proposons de mettre en &eacute;vidence les raisons pour lesquelles le contexte des &icirc;lots francoproven&ccedil;aux des Pouilles peut repr&eacute;senter un environnement propice pour l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re.</p> <p>Le concept d&rsquo;environnement, ici interpr&eacute;t&eacute; au sens large, concerne &agrave; la fois les conditions physiques, sociales, psychologiques et linguistiques dans lesquelles l&rsquo;apprentissage peut se d&eacute;rouler. C&rsquo;est dans cette perspective multiple que dans les paragraphes qui suivent nous allons montrer pourquoi Faeto et Celle di San Vito peuvent constituer un contexte favorable &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais.</p> <h2>2. Les conditions physiques</h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">Situ&eacute;s dans les Monti Dauni dans la province de Foggia (Pouilles, Italie m&eacute;ridionale), les deux &icirc;lots francoproven&ccedil;aux de Faeto et Celle di San Vito se trouvent dans une zone g&eacute;ographiquement marginale. Malgr&eacute; la proximit&eacute; de deux villes importantes telles que Troia et Foggia, les deux communaut&eacute;s minoritaires sont isol&eacute;es du fait de la raret&eacute; des voies de communication&nbsp;: sans gare, les deux villages sont d&eacute;sormais reli&eacute;s &agrave; ces villes respectivement par une route communale et provinciale pas du tout confortable. Il n&rsquo;y a ni h&ocirc;pital ni banque &agrave; Faeto et Celle. &Agrave; cet &eacute;loignement g&eacute;ographique d&eacute;terminant s&rsquo;ajoute le fait que ces &laquo;&nbsp;enclaves&nbsp;&raquo; (Fusco, 2006&nbsp;: 100), rompant la continuit&eacute; avec le reste du territoire, pr&eacute;servent des particularit&eacute;s linguistiques, les derni&egrave;res traces de groupes initialement plus importants. En effet, ces deux petites communes, qui comptent aujourd&rsquo;hui un peu moins de 800 habitants, sont compl&egrave;tement immerg&eacute;es dans un contexte linguistique diff&eacute;rent du reste des Pouilles, compos&eacute; non seulement d&rsquo;italien et des dialectes italo-romans locaux, mai aussi de la langue alloglotte, le francoproven&ccedil;al. Le &laquo;&nbsp;paysage linguistique&nbsp;&raquo; (Puolato, 2010&nbsp;: 46) contribue &eacute;galement &agrave; la valorisation du patrimoine linguistique&nbsp;: les panneaux d&rsquo;accueil et la plupart des panneaux d&rsquo;information sont en langue alloglotte suivie de l&rsquo;italien&nbsp;; les rues, les bureaux, de nombreux monuments sont pr&eacute;sent&eacute;s en francoproven&ccedil;al (Spagna, 2019a&nbsp;: 218). Pour toutes ces raisons, comme le souligne Puolato (2010&nbsp;: 43), Faeto et Celle semblent &ecirc;tre des r&eacute;alit&eacute;s &laquo;&nbsp;fuori dal mondo (hors du monde)&nbsp;&raquo; et, d&rsquo;apr&egrave;s les r&eacute;sultats de son enqu&ecirc;te &agrave; propos des attitudes linguistiques,</p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><q>l&rsquo;isolement du territoire devient la protection de sa propre langue et culture, [&hellip;] l&rsquo;alloglossie un moyen de connaissance de soi, au niveau individuel et communaitaire, ainsi qu&rsquo;un atout puissant et in&eacute;vitable vers le plurilinguisme<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.</q></p> </blockquote> <p>Voil&agrave; pourquoi le milieu physique, &agrave; savoir la nature de ces enclaves si isol&eacute;es et, par cons&eacute;quent, si conservatrices, peut contribuer, m&ecirc;me dans la perspective du plurilinguisme, &agrave; favoriser l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue telle que le fran&ccedil;ais qui, en plus de tout cela, appartient avec le francoproven&ccedil;al &agrave; la m&ecirc;me famille linguistique, le groupe gallo-roman.</p> <p>Dans le cadre des actions &agrave; l&rsquo;appui du francoproven&ccedil;al<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>, l&rsquo;UFIS (l&rsquo;Universit&eacute; Francophone de l&rsquo;Italie du Sud), n&eacute;e en 2014 du partenariat entre la Mairie de Faeto, La Renaissance Fran&ccedil;aise et l&rsquo;Associazione LEM-Italia, qui propose des cours d&rsquo;&eacute;t&eacute; intensifs (deux semaines au mois de juillet) de langue fran&ccedil;aise avec des cours d&rsquo;initiation au francoproven&ccedil;al, repr&eacute;sente sans aucun doute pour les deux communaut&eacute;s une initiative tr&egrave;s prometteuse.</p> <h2>3. Les conditions sociales et psychologiques</h2> <p>Comme le rappellent R. Porquier et B. Py (2004&nbsp;: 5), &laquo;&nbsp;tout apprentissage est socialement situ&eacute;&nbsp;&raquo;. Cela implique que, en plus des conditions physiques de l&rsquo;environnement, les conditions sociales et les conditions psychologiques &eacute;troitement li&eacute;es sont aussi d&eacute;terminantes pour l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue. On doit consid&eacute;rer, donc,&nbsp;les situations sociolinguistiques et les attitudes &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la langue fran&ccedil;aise et de la culture qu&rsquo;elle v&eacute;hicule, ainsi que les motivations pour l&rsquo;apprendre et l&rsquo;utiliser.</p> <p>Malgr&eacute; la donne sociolinguistique n&eacute;gative en raison du faible nombre de locuteurs, plusieurs enqu&ecirc;tes sociolinguistiques rel&egrave;vent que le francoproven&ccedil;al repr&eacute;sente &agrave; Faeto et &agrave; Celle un code de communication dot&eacute; d&rsquo;une vitalit&eacute; linguistique consid&eacute;rable (Agresti, 2010&nbsp;; Bitonti, 2012&nbsp;; Nagy, 2000&nbsp;; Perta, 2008, 2009&nbsp;; Puolato, 2010, 2011, 2013), d&eacute;termin&eacute;e par l&rsquo;attitude extr&ecirc;mement positive en raison du sentiment linguistique et de la loyaut&eacute; linguistique des habitants &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de cette langue (Puolato, 2010, 2011, 2016&nbsp;; Agresti, 2016). Dans ce cadre sociolinguistique minoritaire, la m&ecirc;me attitude positive ressort des d&eacute;clarations des Faetani et des Cellesi &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la langue fran&ccedil;aise (Puolato, 2010, 2011), justifi&eacute;e par l&rsquo;appartenance ethnolinguistique et historique fran&ccedil;aise qu&rsquo;ils reconnaissent fortement, un lien avec la langue et la culture fran&ccedil;aises, inh&eacute;rent aux origines des deux &icirc;lots francoproven&ccedil;aux de Faeto et Celle di San Vito.</p> <p>&Agrave; ce propos, plusieurs hypoth&egrave;ses ont &eacute;t&eacute; avanc&eacute;es et des questions demeurent ouvertes mais la pr&eacute;sence de la vari&eacute;t&eacute; linguistique de matrice francoproven&ccedil;ale est traditionnellement expliqu&eacute;e par l&rsquo;implantation de soldats de l&rsquo;arm&eacute;e de Charles I<sup>er</sup> d&rsquo;Anjou (&eacute;dit du 8 juillet 1269) engag&eacute;s dans la guerre contre les Sarrasins de Lucera ou de colons appel&eacute;s par celui-ci (&eacute;dit du 20 octobre 1274) &agrave; peupler ces territoires au XIIIe si&egrave;cle (Castielli, 1978, 1992&nbsp;; De Rosa, 1934&nbsp;; Gallucci, 1882&nbsp;; Gilles, 1644&nbsp;; Melillo, 1974&nbsp;; Sobrero, 1974). En plus, l&rsquo;analyse des sp&eacute;cificit&eacute;s de la langue locale a permis &agrave; certains sp&eacute;cialistes (Melillo, 1959&nbsp;; Sch&uuml;le, 1978) d&rsquo;identifier la zone d&rsquo;origine de ces groupes angevins provenant de la France sudorientale, qui devrait co&iuml;ncider avec les d&eacute;partements actuels de l&rsquo;Is&egrave;re et de l&rsquo;Ain o&ugrave; une vari&eacute;t&eacute; francoproven&ccedil;ale est parl&eacute;e.</p> <p>Ce n&rsquo;est pas un hasard, donc, si les manifestations traditionnelles de la communaut&eacute; sont &eacute;troitement li&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;poque angevine&nbsp;: tant dans les masques que dans les repr&eacute;sentations carnavalesques, les personnages historiques les plus &eacute;voqu&eacute;s sont les hommes de la cour de Charlemagne et le roi Charles d&rsquo;Anjou.</p> <p>Voil&agrave; pourquoi, &agrave; partir des mots que, dans son enqu&ecirc;te, les interview&eacute;s utilisent pour d&eacute;finir la langue fran&ccedil;aise, D. Puolato (2010&nbsp;: 72) &eacute;tablit que le r&ocirc;le jou&eacute; par cette langue est celui de &laquo;&nbsp;langue du d&eacute;sir&nbsp;&raquo;, repr&eacute;sentant ainsi pour les habitants des deux petits villages ce que S. Dal Negro et G. Iann&agrave;ccaro ont d&eacute;fini un &laquo;&nbsp;code id&eacute;ologique&nbsp;&raquo;&nbsp;(2003&nbsp;: 437):</p> <blockquote> <p><q>les langues qui, bien que n&rsquo;&eacute;tant pas pr&eacute;sentes dans le r&eacute;pertoire, sont en quelque sorte per&ccedil;ues comme appartenant &agrave; la communaut&eacute;, pour avoir fait partie autrefois, bien que marginalement, du r&eacute;pertoire, ou parce qu&rsquo;elles sont li&eacute;es &agrave; des visions ou &agrave; des alliances ethniques particuli&egrave;rement s&eacute;duisantes pour la communaut&eacute;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>.</q></p> </blockquote> <p>En outre, d&rsquo;apr&egrave;s les d&eacute;clarations des Faetani et des Cellesi, apprendre le fran&ccedil;ais est consid&eacute;r&eacute; un fait positif parce qu&rsquo;il est important de conna&icirc;tre et de parler d&rsquo;autres langues (Puolato, 2010&nbsp;: 70). &Eacute;videmment, parmi toutes les langues, le fran&ccedil;ais, en tant que code id&eacute;ologique, s&rsquo;av&egrave;re &ecirc;tre le premier choix.</p> <p>Et enfin, une autre raison d&rsquo;apprendre cette langue concerne un fait purement linguistique, qui fera l&rsquo;objet d&rsquo;&eacute;tude du paragraphe suivant.</p> <h2>4. Les conditions linguistiques</h2> <p>Les conditions linguistiques concernent la nature de l&rsquo;input linguistique en contexte d&rsquo;apprentissage et elles renvoient aussi &agrave; la connaissance linguistique que l&rsquo;apprenant poss&egrave;de au pr&eacute;alable.</p> <p>Si dans notre cas, Faeto et Celle repr&eacute;sentent, d&rsquo;apr&egrave;s les crit&egrave;res de R. Porquier (1995), un milieu h&eacute;t&eacute;roglotte puisque l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re, par des apprenants &eacute;trangers, se fait hors de son environnement linguistique, de fait le fran&ccedil;ais est la langue-toit&nbsp;&ndash;&nbsp;au sens &laquo;&nbsp;klossien&nbsp;&raquo; du terme&nbsp;&ndash;&nbsp;du francoproven&ccedil;al.</p> <p>En plus, come le rel&egrave;ve A. Bitonti (2012&nbsp;: 88), selon les Faetani et les Cellesi, le francoproven&ccedil;al est un &laquo;&nbsp;dialetto francese&nbsp;&raquo;, la &laquo;&nbsp;lingua d&rsquo;oc&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;di origine francese&nbsp;&raquo;. Leur langue pr&eacute;sente de nombreuses similitudes avec le fran&ccedil;ais, notamment de type lexical<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>, sans oublier le marqueur de n&eacute;gation &laquo;&nbsp;pa&nbsp;&raquo;. Le fait de parler francoproven&ccedil;al facilite l&rsquo;apprentissage et la compr&eacute;hension du fran&ccedil;ais. La plupart des enfants adorent &eacute;tudier le fran&ccedil;ais et pensent qu&rsquo;il est facile pour eux de l&rsquo;apprendre. Tous ces &eacute;l&eacute;ments concourent sans aucun doute &agrave; la motivation, g&eacute;n&eacute;ralement consid&eacute;r&eacute;e comme le facteur-cl&eacute; de la r&eacute;ussite de l&rsquo;apprentissage langagier.</p> <h2>5. Le fran&ccedil;ais dans le contexte italien</h2> <p>Notre raisonnement peut s&rsquo;&eacute;tendre au macro contexte et encadrer ce discours concernant une partie des Pouilles &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de l&rsquo;Italie. Et alors, il faut consid&eacute;rer que le fran&ccedil;ais, objet de notre &eacute;tude, est reconnu comme langue officielle, au&nbsp;c&ocirc;t&eacute;&nbsp;de l&rsquo;italien, en Vall&eacute;e d&rsquo;Aoste, suite &agrave; la promulgation du Statut Sp&eacute;cial de la r&eacute;gion autonome en 1948&nbsp;; comme langue minoritaire apr&egrave;s la loi 482/1999<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>, avec le francoproven&ccedil;al et le proven&ccedil;al, dans certaines communes du Pi&eacute;mont. En plus, le fran&ccedil;ais, qui jouit d&rsquo;une longue tradition d&rsquo;enseignement, est une langue bien enracin&eacute;e dans le syst&egrave;me scolaire italien. En effet, avant le grand essor de l&rsquo;anglais, il y a quelques ann&eacute;es, c&rsquo;&eacute;tait la seule langue &eacute;trang&egrave;re enseign&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;cole et elle &eacute;tait obligatoire.</p> <p>Actuellement, la situation a chang&eacute; pour cette langue, qui est aussi en concurrence avec l&rsquo;espagnol et l&rsquo;allemand, mais les politiques linguistiques europ&eacute;ennes favorisant le plurilinguisme visent &agrave; arr&ecirc;ter cette tendance n&eacute;gative pour la langue hexagonale et toutes les autres langues europ&eacute;ennes.</p> <h2>6. Conclusions et perspectives</h2> <p>Dans cette perspective plurilingue, &agrave; la lumi&egrave;re des conditions relev&eacute;es, les deux &icirc;lots francoproven&ccedil;aux des Pouilles pourraient repr&eacute;senter un espace territorial, un lieu social et psychologique, un contexte linguistique et culturel dans lequel il faudrait favoriser l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais, contre la supr&eacute;matie d&eacute;sormais g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e du &laquo;&nbsp;tout anglais&nbsp;&raquo;. Les &laquo;&nbsp;approches plurielles&nbsp;&raquo; (Candelier, 2007), telles que l&rsquo;intercompr&eacute;hension entre langues romanes, agissent dans ce sens. En s&rsquo;appuyant sur l&rsquo;une des deux langues romanes qu&rsquo;ils connaissent, &agrave; savoir l&rsquo;italien&nbsp;&ndash;&nbsp;la langue maternelle de la plupart de ses habitants&nbsp;&ndash;&nbsp;ou le francoproven&ccedil;al, parl&eacute; depuis environ huit si&egrave;cles dans ces deux villages apuliens, Faetani et Celles pourront se rapprocher du fran&ccedil;ais et le fran&ccedil;ais pourrait repr&eacute;senter pour eux une raison de plus pour maintenir leur&nbsp;propre langue, en fonction de l&rsquo;utilit&eacute; de comprende la langue officielle de l&rsquo;Hexagone et d&rsquo;autres langues et ainsi d&rsquo;exploiter les avantages du plurilinguisme &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du projet de construction d&rsquo;une Europe politiquement et culturellement unie.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p style="text-align: left;">AGRESTI, Giovanni, &laquo;&nbsp;Produzione culturale ed emancipazione delle minoranze linguistiche. L&rsquo;esempio delle isole alloglotte francoprovenzali di Faeto e Celle di San Vito (FG)&nbsp;&raquo;, <em>The Southern Question</em> n&deg; 1, 2010, p. 33-54.</p> <p style="text-align: left;">AGRESTI, Giovanni, &laquo;&nbsp;L&rsquo;enjeu de l&rsquo;identit&eacute; linguistique dans l&rsquo;&icirc;le francoproven&ccedil;ale des Pouilles&nbsp;&raquo;, <em>Lengas</em> n&deg; 79, 2016, http://journals.openedition.org/lengas/1011</p> <p style="text-align: left;">ASCOLI Graziadio Isaia, &laquo;&nbsp;Schizzi franco-provenzali&nbsp;&raquo;, <em>Archivio Glottologico Italiano</em> n&deg; 3, 1878, p. 61-120.</p> <p style="text-align: left;">BITONTI, Alessandro, <em>Luoghi, lingue, contatto. Italiano, dialetti e francoprovenzale in Puglia</em>, Galatina, Congedo Editore, 2012.</p> <p style="text-align: left;">CANDELIER, Michel, <em>CARAP&nbsp;&ndash;&nbsp;Cadre de R&eacute;f&eacute;rence pour les Approches Plurielles des Langues et des Cultures</em>, Graz, Centre europ&eacute;en pour les langues vivantes&nbsp;/&nbsp;Conseil de l&rsquo;Europe, 2007.</p> <p style="text-align: left;">CASTIELLI, Raffaele, &laquo;&nbsp;Saggio storico-culturale&nbsp;&raquo;, dans Michele Melillo (dir.), <em>Storia e cultura dei francoprovenzali di Celle e Faeto</em>, Manfredonia, Atlantica, 1978, p. 3-83.</p> <p style="text-align: left;">CASTIELLI, Raffaele, <em>L&rsquo;isola linguistica franco-provenzale di Faeto e Celle S. Vito. Situazione attuale della ricerca storica</em>, Foggia, Centro Grafico Francescano, 1992.</p> <p style="text-align: left;">DAL NEGRO, Silvia, IANN&Agrave;CCARO, Gabriele, &laquo;&nbsp;&ldquo;Qui parliamo tutti uguale ma diverso&rdquo;. Repertori complessi e interventi sulle lingue&nbsp;&raquo;, dans Giuliano Bernini, Pierluigi Cuzzolin, Ada Valentini (dir.), <em>Ecologia linguistica</em>, Roma, Bulzoni, 2003, p. 432-450.</p> <p style="text-align: left;">DE ROSA, Maurilio, <em>Il borgo Natio. Storia diplomatica del comune di Faeto</em>, Molfetta, Tipografia Vordomenti, 1934.</p> <p style="text-align: left;">FUSCO, Fabiana, &laquo;&nbsp;Le minoranze linguistiche&nbsp;: una storia attraverso i termini&nbsp;&raquo;, dans Elena Pistolesi, Sabine Schwarze (dir.), <em>Vicini&nbsp;/&nbsp;lontani&nbsp;: identit&agrave; e alterit&agrave; nella&nbsp;/&nbsp;della lingua</em>, Frankfurt am Main, Lang, 2006, p. 89-113.</p> <p style="text-align: left;">GALLUCCI, Pietro, <em>Cenni di storia cronologica di Faeto</em>, Napoli, Amato, 1882.</p> <p style="text-align: left;">GILLES, Pierre, <em>Histoire eccl&eacute;siastique des &Eacute;glises R&eacute;form&eacute;es recueillies en quelques Vall&eacute;es de Piedmont, autrefois appel&eacute;es &Eacute;glises Vaudoises de l&rsquo;an 1160 au 1643</em>, Gen&egrave;ve, Jean de Tournes Imprimeur, 1644.</p> <p style="text-align: left;">MELILLO, Michele, &laquo;&nbsp;Intorno alle probabili sedi originarie delle colonie franco-provenzali di Celle e Faeto&nbsp;&raquo;, <em>Revue de linguistique romane</em> n&deg; 23, 1959, p. 1-34.</p> <p style="text-align: left;">MELILLO, Michele, &laquo;&nbsp;Donde e quando vennero i francoprovenzali di Capitanata&nbsp;&raquo;, <em>Lingua e Storia di Puglia</em> n&deg; 1, 1974, p. 79-100.</p> <p style="text-align: left;">NAGY, Naomi, <em>Faetar</em>, M&uuml;nchen, Lincom Europa, 2000.</p> <p style="text-align: left;">PERTA, Carmela, <em>Repertori e scelte linguistiche nelle comunit&agrave; francoprovenzali della Puglia</em>, Roma, Aracne, 2008.</p> <p style="text-align: left;">PERTA, Carmela, &laquo;&nbsp;Aspetti della vitalit&agrave; sociolinguistica delle lingue minoritarie: arb&euml;resh e francoprovenzale a confronto&nbsp;&raquo;, dans Carlo Consani, Paola Desideri, Francesca Guazzelli, Carmela Perta (dir.), <em>Alloglossie e comunit&agrave; alloglotte nell&rsquo;Italia contemporanea. Teorie, applicazioni e descrizioni, prospettive</em>, Roma, Bulzoni, 2009, p. 235-249.</p> <p style="text-align: left;">PORQUIER, R&eacute;my, &laquo;&nbsp;Trajectoires d&rsquo;apprentissage(s) des langues&nbsp;: diversit&eacute; et multiplicit&eacute; des parcours&nbsp;&raquo;, <em>&Eacute;LA</em> n&deg; 98, 1995, p. 92-102.</p> <p style="text-align: left;">PORQUIER, R&eacute;my, PY, Bernard, <em>Apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;: contextes et discours</em>, Paris, Didier, 2004.</p> <p style="text-align: left;">PUOLATO, Daniela, &laquo;&nbsp;Lingua, dialetto e identit&agrave;&nbsp;: percezioni e rappresentazioni della &ldquo;enclave&rdquo; francoprovenzale di Faeto&nbsp;&raquo;, <em>Bollettino linguistico campano</em> n&deg; 18, 2010, p. 43-79.</p> <p style="text-align: left;">PUOLATO, Daniela, &laquo;&nbsp;Intrecci storici, linguistici ed identitari nella minoranza francoprovenzale di Celle di San Vito&nbsp;&raquo;, <em>Bollettino linguistico campano</em> n&deg; 19-20, 2011, p. 91-149.</p> <p style="text-align: left;">PUOLATO, Daniela, &laquo;&nbsp;Les appellations de la langue minoritaire &agrave; Faeto et &agrave; Celle di San Vito (Pouilles)&nbsp;: valeurs identitaires et id&eacute;ologiques&nbsp;&raquo;, dans Carmen Al&eacute;n Garabato (dir.), <em>Gestion des minorit&eacute;s linguistiques dans l&rsquo;Europe du XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle</em>, Limoges, Lambert-Lucas, 2013, p. 179-191.</p> <p style="text-align: left;">PUOLATO, Daniela, &laquo;&nbsp;L&rsquo;(in)s&eacute;curit&eacute; linguistique et les locuteurs francoproven&ccedil;aux de l&rsquo;Italie du Sud&nbsp;&raquo;, dans Giovanni Agresti, Joseph-G. Turi (dir.), <em>Repr&eacute;sentations sociales des langues et politiques linguistiques. D&eacute;terminismes, implications, regards crois&eacute;s</em>, Roma, Aracne, 2016, p. 331-354.</p> <p style="text-align: left;">SCH&Uuml;LE, Ernest, &laquo;&nbsp;Histoire et &eacute;volution des parlers francoproven&ccedil;aux d&rsquo;Italie&nbsp;: &eacute;tat des travaux et perspectives de recherches nouvelles&nbsp;&raquo;, dans Gianrenzo P. Clivio, Giuliano Gasca Queirazza (dir.), <em>Lingue e dialetti dell&rsquo;arco alpino occidentale</em>, Torino, Centro Studi Piemontesi, 1978, p. 127-140.</p> <p style="text-align: left;">SOBRERO, Alberto, &laquo;&nbsp;Il franco-provenzale in Capitanata&nbsp;: storia esterna e storia interna di una parlata alloglotta&nbsp;&raquo;, dans Alberto Sobrero (dir.), <em>Dialetti diversi. Proposte per lo studio delle parlate alloglotte in Italia</em>, Lecce, Milella, 1974, p. 33-64.</p> <p style="text-align: left;">SPAGNA, Maria Immacolata, &laquo;&nbsp;Il francoprovenzale in Puglia&nbsp;: situazione attuale e prospettive&nbsp;&raquo;, <em>Palaver</em>, vol. 8, n&deg; 2, 2019a, p. 201-224.</p> <p style="text-align: left;">SPAGNA, Maria Immacolata, &laquo;&nbsp;Lexique partag&eacute; en fran&ccedil;ais et en francoproven&ccedil;al des Pouilles dans la perspective du plurilinguisme&nbsp;&raquo;, <em>Lingue e Linguaggi</em> n&deg; 33, 2019b, p. 281-301.</p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p style="text-align: left;"><sup><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a></sup> Voici les mots de Puolato (2010&nbsp;: 43)&nbsp;: <q>come l&rsquo;isolamento del territorio diventi protezione della propria lingua e cultura, [&hellip;] l&rsquo;alloglossia uno strumento di conoscenza di s&eacute;, a livello individuale e comunitario, oltre che un potente quanto inevitabile stimolo verso il plurilinguismo</q>.</p> </div> <div id="ftn2"> <p style="text-align: left;"><sup><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a></sup> En Italie, c&rsquo;est la loi de l&rsquo;&Eacute;tat n. 482 du 15 d&eacute;cembre 1999, <em>Normes en mati&egrave;re de protection des minorit&eacute;s linguistiques historiques</em>, qui a donn&eacute; une impulsion positive au francoproven&ccedil;al. Autrefois consid&eacute;r&eacute; comme un simple dialecte, le francoproven&ccedil;al, ce type idiomatique identifi&eacute; un si&egrave;cle auparavant par le linguiste Graziadio Isaia Ascoli (1878), est aujourd&rsquo;hui, gr&acirc;ce &agrave; cette loi, une langue &agrave; part enti&egrave;re, juridiquement reconnue. En effet, le francoproven&ccedil;al figure parmi les douze vari&eacute;t&eacute;s linguistiques reconnues et par l&agrave; prot&eacute;g&eacute;es par les institutions de la R&eacute;publique italienne. Cette intervention l&eacute;gislative a &eacute;t&eacute; doubl&eacute;e en 2012 de la loi r&eacute;gionale n. 5 du 22 mars 2012, <em>Normes pour la promotion et la protection des langues minoritaires dans les Pouilles</em>.</p> </div> <div id="ftn3"> <p style="text-align: left;"><sup><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a></sup> La traduction est la n&ocirc;tre. Voici la d&eacute;finition de Dal Negro et Iann&agrave;ccaro de &laquo;&nbsp;codice ideologico&nbsp;&raquo;&nbsp;: <q>le lingue che, pur non essendo effettivamente presenti nel repertorio, vengono in qualche modo percepite come proprie dalla comunit&agrave;, o per essere state anticamente parte, seppur marginale, del repertorio, o perch&eacute; legate a visioni o apparentamenti etnici di particolare seduzione per la comunit&agrave;</q>.</p> </div> <div id="ftn4"> <p style="text-align: left;"><sup><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a></sup> On peut voir des exemples dans Spagna, 2019b.</p> </div> <div id="ftn5"> <p style="text-align: left;"><sup><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a></sup> La loi de l&rsquo;&Eacute;tat n. 482 du 15 d&eacute;cembre 1999, dans son article 2, &eacute;nonce&nbsp;: <q>En vertu de l&rsquo;article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes g&eacute;n&eacute;raux &eacute;tablis par les organisations europ&eacute;ennes et internationales, la R&eacute;publique prot&egrave;ge la langue et la culture des populations albanaise, catalane, germanique, grecque, slov&egrave;ne et croate, et de celles qui parlent le fran&ccedil;ais, le franco-proven&ccedil;al, le frioulan, le ladin, l&rsquo;occitan et le sarde</q>.</p> </div> </div>