<p><strong>Abstract</strong> :&nbsp;This paper examines how teachers of French in England implement grammatical activities within an often misunderstood communicative approach that has taken root in a climate of rejection of traditional grammar.</p> <p>Based on a corpus of observations of French classes and interviews with the teachers observed, we will attempt to categorise the different grammatical approaches on the basis of the levels of explicitness of the activities and discourses put in place. We will use the teachers&#39; interviews to better understand their didactic choices.</p> <p>&nbsp;</p> <p>La question de l&rsquo;enseignement de la grammaire est de moins en moins abord&eacute;e en didactique des langues alors qu&rsquo;elle demeure centrale chez les praticiens. S&rsquo;il est d&eacute;sormais bien admis que l&rsquo;apprentissage des langues passe par une approche communicative de la langue, l&rsquo;enseignant doit pouvoir s&eacute;lectionner des activit&eacute;s grammaticales adapt&eacute;es &agrave; son public, ce qui suppose &eacute;galement qu&rsquo;il transmette les savoirs sur la langue avec un discours m&eacute;talinguistique tout aussi adapt&eacute; aux apprenants. Pour se faire, l&rsquo;enseignant aura int&eacute;r&ecirc;t &agrave; prendre en compte l&rsquo;ancrage contextuel dans lequel il exerce. Les traditions d&rsquo;apprentissage et le r&ocirc;le des cultures grammaticales existantes - ou absentes- sont aussi &agrave; prendre en consid&eacute;ration puisque, selon les situations &eacute;ducatives, la question de l&rsquo;enseignement la grammaire peut &ecirc;tre plus ou moins vive.</p> <p>Dans les &eacute;coles publiques d&rsquo;Angleterre, le &laquo;&nbsp;grand d&eacute;bat sur la grammaire&nbsp;&raquo; (Hudson, 1999) est omnipr&eacute;sent et fait rage depuis les ann&eacute;es 1960, date de cr&eacute;ation des comprehensive schools (l&rsquo;&eacute;cole publique unique) qui se revendiquent comme des &eacute;coles sans enseignement grammatical. Le fameux d&eacute;bat sur la grammaire soul&egrave;ve certaines probl&eacute;matiques de l&rsquo;enseignement de la grammaire &agrave; la fois en classe d&rsquo;anglais (langue de scolarisation) et dans les classes de langues &eacute;trang&egrave;res. Cette pol&eacute;mique, sp&eacute;cifique au contexte scolaire anglais, a impact&eacute; les repr&eacute;sentations sociales sur l&rsquo;enseignement de la grammaire&nbsp;; ce d&eacute;bat id&eacute;ologique sur la n&eacute;cessit&eacute; ou non d&rsquo;enseigner la grammaire a &eacute;galement contribu&eacute; &agrave; faire d&eacute;cliner les pratiques grammaticales dans les &eacute;tablissements publics d&rsquo;Angleterre (comprehensive schools) (Kasazian, 2015). D&egrave;s lors, les &eacute;l&egrave;ves qui int&egrave;grent le cycle secondaire ne poss&egrave;dent bien souvent qu&rsquo;une connaissance grammaticale limit&eacute;e qui ne leur conf&egrave;re pas les comp&eacute;tences analytiques n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;tude d&rsquo;une premi&egrave;re langue &eacute;trang&egrave;re.</p> <p>Pourtant, les programmes nationaux actuels incitent les enseignants &agrave; revenir &agrave; un enseignement grammatical raisonn&eacute; dans les classes d&rsquo;anglais et de langues. D&eacute;sormais, la question n&rsquo;est plus de savoir si la grammaire doit &ecirc;tre ou non enseign&eacute;e, elle est plut&ocirc;t de s&rsquo;interroger sur la fa&ccedil;on de l&rsquo;enseigner. Le d&eacute;bat sur la grammaire s&rsquo;articule sur des probl&eacute;matiques clefs identifi&eacute;es par Pachler et al. (2014&nbsp;: 256) et qui sont&nbsp;: l&rsquo;utilisation de la terminologie grammaticale et le degr&eacute; d&rsquo;implicite et d&rsquo;explicite grammatical employ&eacute; dans la classe. C&rsquo;est sur ce deuxi&egrave;me point que nous tenterons d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse en pr&eacute;sentant une cartographie des pratiques grammaticales dans les classes de fran&ccedil;ais de 6&egrave;me et 5&egrave;me en Angleterre. Pour cela, nous prendrons appui sur un corpus constitu&eacute; &agrave; la fois d&rsquo;observations de classes de fran&ccedil;ais et d&rsquo;entretiens des enseignants observ&eacute;s. Ces donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; recueillies dans quatre coll&egrave;ges de Londres et en p&eacute;riph&eacute;rie.</p> <p>Apr&egrave;s avoir pr&eacute;sent&eacute; quelques &eacute;l&eacute;ments contextuels saillants pour comprendre les enjeux de l&rsquo;enseignement de la grammaire en Angleterre, nous exposerons bri&egrave;vement les fondements de la dichotomie implicite-explicite. Une fois le corpus d&eacute;crit, la partie analytique visera &agrave; cartographier les pratiques grammaticales des enseignants.</p> <h2>1. El&eacute;ments de contexte</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Nous nous situons dans une recherche contextualis&eacute;e centr&eacute;e sur l&rsquo;histoire de l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues afin d&rsquo;apporter un &eacute;clairage sur les pratiques enseignantes.</p> <h3>1.1. Minoration de la grammaire et faible culture grammaticale</h3> <p>Les apprenants des &eacute;coles publiques anglaises sont assez peu sensibilis&eacute;s aux aspects formels de la langue durant leur parcours scolaire en cycle 1 et 2. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une particularit&eacute; inh&eacute;rente au contexte et que l&rsquo;on peut comprendre en examinant de plus pr&egrave;s l&rsquo;histoire des m&eacute;thodologies d&rsquo;enseignement des langues, notamment la p&eacute;riode critique depuis les ann&eacute;es 1990 jusqu&rsquo;&agrave; aujourd&rsquo;hui, d&eacute;crite comme une p&eacute;riode de crise qui correspond principalement &agrave; le d&eacute;clin du nombre d&rsquo;inscrits dans les classes de langues &eacute;trang&egrave;res. La r&eacute;duction des effectifs a men&eacute; &agrave; un effondrement des mati&egrave;res langues &eacute;trang&egrave;res et a contribu&eacute; &agrave; rendre plus visible la scission entre les secteurs public et priv&eacute;. Selon Hudson (2010) et Macaro (2008) le d&eacute;clin des langues, et avec lui, le d&eacute;clin de la motivation des &eacute;l&egrave;ves correspondrait aux bouleversements m&eacute;thodologiques apparus dans les ann&eacute;es 1990 avec l&rsquo;introduction des premiers programmes recommandant la mise en &oelig;uvre d&rsquo;activit&eacute;s communicatives dans la classe de langues.</p> <p>Ce n&rsquo;est pas tant l&rsquo;approche communicative qui est remise en cause mais plut&ocirc;t la mani&egrave;re dont elle a &eacute;t&eacute; diffus&eacute;e, adapt&eacute;e et d&eacute;form&eacute;e (Macaro, 2008). Les programmes d&rsquo;enseignement de langues ont en effet pr&eacute;conis&eacute; et promu un enseignement &laquo;&nbsp;purement communicatif&nbsp;&raquo; sans en expliciter les modalit&eacute;s. La mauvaise interpr&eacute;tation des principes communicatifs aurait men&eacute; &agrave; l&rsquo;abandon de la grammaire dans les classes de langues &eacute;trang&egrave;res et &agrave; un enseignement des langues sans grand d&eacute;fi intellectuel (Hudson, 2010). Le manque d&rsquo;activit&eacute;s cognitives dans les classes de langues serait caract&eacute;ristique de l&rsquo;enseignement communicatif tel qu&rsquo;il est appliqu&eacute; en Angleterre aujourd&rsquo;hui (Andon et Wingate, 2013&nbsp;: 184). On peut supputer, sans prendre trop de risques, que ce d&eacute;laissement de la grammaire fait &eacute;cho aux traditions habitudes d&rsquo;apprentissage de la langue de scolarisation.</p> <h3>1.2. Les habitus d&rsquo;apprentissage</h3> <p>Les traditions d&rsquo;apprentissage de la langue et de sa grammaire vont conditionner l&rsquo;apprentissage de la langue &eacute;trang&egrave;re. Ainsi, les pratiques grammaticales distill&eacute;es durant la scolarit&eacute; nourrissent les habitudes d&rsquo;analyse et d&rsquo;appr&eacute;hension de la langue chez l&rsquo;apprenant (Besse, 2016) et le &laquo;&nbsp;pass&eacute; grammatical&nbsp;&raquo; de ce dernier va effectivement jouer un r&ocirc;le dans sa fa&ccedil;on d&rsquo;appr&eacute;hender la grammaire selon qu&rsquo;il aura d&eacute;velopp&eacute; une conscience m&eacute;talinguistique explicite.</p> <p>La description de l&rsquo;objet langue s&rsquo;inscrit alors &agrave; la fois dans une culture &eacute;ducative nationale, dans les cultures du langage qui se caract&eacute;risent par les &laquo;&nbsp;traditions descriptives des langues du territoire [...], par la variabilit&eacute; ethnolinguistique des genres de discours [...] ou par les notions m&eacute;talinguistiques [...]&nbsp;&raquo; (Ibid&nbsp;:&nbsp;79)&nbsp;; mais aussi par les cultures didactiques identifiables via les &laquo;&nbsp;activit&eacute;s de classe privil&eacute;gi&eacute;es&nbsp;&raquo; (Ibid.).&nbsp;La premi&egrave;re exp&eacute;rience grammaticale &agrave; l&rsquo;&eacute;cole est donc primordiale car elle outille l&rsquo;apprenant afin de lui permettre d&rsquo;aborder un syst&egrave;me linguistique &eacute;tranger en engageant une r&eacute;flexion m&eacute;talinguistique sur l&rsquo;objet langue.</p> <p>Les &eacute;l&egrave;ves anglais qui arrivent au coll&egrave;ge ont rarement fait l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re et n&rsquo;ont pas d&eacute;velopp&eacute; de &laquo;&nbsp;dispositions d&rsquo;apprentissage&nbsp;&raquo; (Field, 2000) qui leur permettent de traiter la langue. Ils se r&eacute;f&egrave;rent donc au seul syst&egrave;me transposable &agrave; leur port&eacute;e&nbsp;: celui de l&rsquo;apprentissage de la langue anglaise. Celui-ci, nous le savons, ne propose g&eacute;n&eacute;ralement ni d&rsquo;objectiver la langue, ni d&rsquo;en analyser les r&eacute;gularit&eacute;s. Mais dans ce cas, comment les enseignants d&eacute;cident ils d&rsquo;aborder la grammaire de la langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;? Optent-ils pour une grammaire explicite ou bien choisiront ils d&rsquo;orienter leurs pratiques vers une grammaire plus implicite&nbsp;? Avant d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse, pr&eacute;cisons les &eacute;l&eacute;ments th&eacute;oriques qui permettent de mieux circonscrire notre question de recherche.</p> <h2>2. Pratiques grammaticales dans l&rsquo;enseignement des langues &eacute;trang&egrave;res</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Nous d&eacute;finissons les pratiques grammaticales comme des activit&eacute;s grammaticales ou des discours grammaticaux dont le contenu porte sur l&rsquo;objet grammatical, c&rsquo;est-&agrave;-dire, sur les &laquo;&nbsp;comp&eacute;tences formelles&nbsp;&raquo; de la langue. Nous avons donc retenu et transcrit les extraits de le&ccedil;on qui &laquo;&nbsp;[portent] sur des contenus morphologiques et syntaxiques de tous niveaux (syntagme nominal et verbal, phrase, texte&hellip;)&nbsp;; donnent lieu &agrave; des activit&eacute;s p&eacute;dagogiques de syst&eacute;matisation, quelle qu&rsquo;en soit la forme p&eacute;dagogique&nbsp;: implicite, expositive, d&eacute;ductive, sous forme de t&acirc;ches, d&rsquo;exercices&hellip;&nbsp;&raquo; (Beacco,&nbsp;2010&nbsp;: 44)</p> <h3>2.1. Activit&eacute;s grammaticales dans le continuum implicite &ndash; explicite</h3> <p>Les choix relatifs aux activit&eacute;s grammaticales et &agrave; la mise en &oelig;uvre d&rsquo;activit&eacute;s m&eacute;talinguistiques dans l&rsquo;apprentissage guid&eacute; des langues sont li&eacute;s aux th&eacute;ories de l&rsquo;apprentissage des langues, notamment celles qui visent &agrave; distinguer l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;acquisition pour penser la dichotomie implicite/explicite. Les axes&nbsp;: acquisition / apprentissage et explicite / implicite sont les pivots de toute r&eacute;flexion qui relie acquisition des langues et enseignement des langues &eacute;trang&egrave;res.</p> <p>Macaro (2003) con&ccedil;oit le rapport entre les recherches en acquisition des langues et l&rsquo;enseignement des langues &eacute;trang&egrave;res comme deux axes crois&eacute;s. Cette sch&eacute;matisation symbolise ainsi les tensions entre l&rsquo;approche interactionniste / nativiste et entre les p&ocirc;les implicite / explicite de l&rsquo;enseignement des langues&nbsp;:</p> <p class="TDFLE-titreillustration" style="text-align:center"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-style:italic">The four-way stretch of SLA [l&rsquo;extension quadri-directionnelle des recherches en acquisition en langues &eacute;trang&egrave;res] (Macaro, 2003&nbsp;:&nbsp;22)</span></span></span></span></p> <p class="TDFLE-titreillustration" style="text-align:center"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_2819_6_schéma Macaro.jpg" style="width: 592px; height: 302px;" /></p> <p>L&rsquo;axe vertical est directement li&eacute; aux deux th&eacute;ories centrales qui dominent l&rsquo;espace des RAL, &agrave; savoir&nbsp;: les th&eacute;ories qui se fondent sur une approche nativiste d&rsquo;une part, consid&eacute;rant que, acquisition et apprentissage d&rsquo;une langue sont deux processus bien distincts et que le d&eacute;veloppement de comp&eacute;tences langagi&egrave;res repose sur une facult&eacute; inn&eacute;e de l&rsquo;humain&nbsp;; et les th&eacute;ories interactionnistes d&rsquo;autre part, qui prennent en compte le r&ocirc;le de l&rsquo;environnement et des interactions sociales dans l&rsquo;appropriation d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re. L&rsquo;axe horizontal interroge les degr&eacute;s de l&rsquo;input (plus ou moins explicite) transmissibles en situation d&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue, selon les contextes artificiels ou naturels, et le degr&eacute; d&rsquo;explicitation n&eacute;cessaire dans le cadre d&rsquo;une description de la langue comme syst&egrave;me.</p> <p>Cette repr&eacute;sentation est un premier point d&rsquo;ancrage pertinent pour la description des pratiques grammaticales observ&eacute;es et discut&eacute;es dans ce pr&eacute;sent article puisque les positions mouvantes sur les axes crois&eacute;s nous permettent d&rsquo;envisager les pratiques comme h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes &agrave; des degr&eacute;s variables.</p> <h3>2.2. Niveaux d&rsquo;explicitation grammaticale&nbsp;</h3> <p>L&rsquo;enseignement d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re est par nature une activit&eacute; m&eacute;talinguistique (Besse, 1980). Partant de cette &eacute;vidence, se demander s&rsquo;il existe une activit&eacute; grammaticale dans la classe de langue est vain&nbsp;: l&rsquo;enseignement guid&eacute; des langues se construit n&eacute;cessairement sur des descriptions plus ou moins explicites de la langue. L&rsquo;adjectif implicite est instantan&eacute;ment annul&eacute; d&egrave;s lors que l&rsquo;on lui appose le nom &laquo;&nbsp;grammaire&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est pourquoi Besse et Porquier (1984) parleront plut&ocirc;t de &laquo;&nbsp;grammaire implicit&eacute;e&nbsp;&raquo; et de &laquo;&nbsp;grammaire explicit&eacute;e&nbsp;&raquo; que de grammaire implicite et explicite.</p> <p>La grammaire explicit&eacute;e d&eacute;signe un enseignement &laquo;&nbsp;syst&eacute;matique ou ponctuel, d&rsquo;une description grammaticale particuli&egrave;re d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments de la langue cible, description qui est explicit&eacute;e par l&rsquo;enseignant et/ou les enseign&eacute;s, en ayant recours &agrave; la terminologie, originale ou simplifi&eacute;e, du mod&egrave;le m&eacute;talinguistique qui la construit&nbsp;&raquo; (Ibid.&nbsp;: 93). Elle suppose que l&rsquo;apprenant ait eu acc&egrave;s &agrave; des repr&eacute;sentations grammaticales &shy; en r&egrave;gle g&eacute;n&eacute;rale, il les construit dans les cours de langue de scolarisation &shy; afin de pouvoir acc&eacute;der au discours grammatical qui accompagne les descriptions du syst&egrave;me formel.</p> <p>Cette activit&eacute; exige un savoir de la langue d&eacute;fini comme &laquo;&nbsp;instrument indispensable au d&eacute;veloppement de leurs [celles des apprenants] capacit&eacute;s linguistiques&nbsp;&raquo; (Ibid.). Ce qui correspondrait au &laquo;&nbsp;savoir grammatical plus ou moins m&eacute;thodiquement &ldquo;enfoui&rdquo; dans la pr&eacute;sentation de la langue &eacute;trang&egrave;re et dans le travail qu&rsquo;on demande aux &eacute;tudiants de mener sur elle&nbsp;&raquo; (Besse et Porquier, 1984&nbsp;: 148). Il s&rsquo;agit de la grammaire implicit&eacute;e. C&rsquo;est surtout dans la pratique de la langue et durant la phase de syst&eacute;matisation de l&rsquo;appareil formel de la langue (exercices structuraux, de r&eacute;p&eacute;tition, exercices &agrave; trou, etc.) que l&rsquo;on retrouve la grammaire implicit&eacute;e (Ibid.) mais de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, elle est omnipr&eacute;sente dans le cours de langue&nbsp;:</p> <p>Dans une classe de langue, se trouvent toujours implicit&eacute;s des &eacute;l&eacute;ments d&rsquo;une description grammaticale (ou d&rsquo;un mixte de descriptions) de la langue-cible, que cette implication soit le fait de l&rsquo;auteur du manuel &agrave; travers la progression suivie, les dialogues qui l&rsquo;illustrent, les divers exercices et activit&eacute;s qui la traitent&nbsp;; qu&rsquo;elle soit le fait du professeur dans l&rsquo;exploitation plus ou moins m&eacute;thodique qu&rsquo;il fait des documents de d&eacute;part, ou qu&rsquo;elle soit inscrite dans les normes, en particulier orthographiques et scripturales, de la langue qu&rsquo;on enseigne/apprend. (Besse et Porquier, 1984&nbsp;: 176).</p> <p>L&agrave; encore, il vaudrait mieux &eacute;viter de tomber dans le pi&egrave;ge des oppositions (grammaire implicit&eacute;e versus grammaire explicit&eacute;e puisque ces deux types de grammaire sont interd&eacute;pendants (Bange, 2002) et pr&eacute;sentent des &laquo;&nbsp;degr&eacute;s&nbsp;&raquo; de variation dans l&rsquo;explicitation. En proposant un &eacute;chelonnage des degr&eacute;s d&rsquo;explicitation grammaticale, Beacco (2010&nbsp;: 57) fournit un outil th&eacute;orique qui permet de d&eacute;crire &laquo;&nbsp;les niveaux d&rsquo;explicitation utilis&eacute;s par les m&eacute;thodologies d&rsquo;enseignement et les manuels&nbsp;&raquo; (Ibid.&nbsp;: 57). L&rsquo;auteur les place sur un continuum du plus implicite au plus explicite&nbsp;:</p> <p style="text-align: center;"><em>Niveaux d&rsquo;explicitation utilis&eacute;s dans les m&eacute;thodologies d&rsquo;enseignement (Beacco, 2010&nbsp;: 57)</em></p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_2819_6_degrés explicite beacco_pages-to-jpg-0001.jpg" /></p> <h2>3. Corpus et analyse des donn&eacute;es</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Ce travail part d&rsquo;une recherche exploratoire qui vise &agrave; mettre au jour les pratiques grammaticales des enseignants afin de comprendre dans quelles mesures elles sont adapt&eacute;es au public non-grammaticalis&eacute; (Kasazian, 2017). Nous avons men&eacute; une recherche ethnographique de type empirico-inductif qui privil&eacute;gie les observations de classe des &eacute;l&egrave;ves d&eacute;butants (ann&eacute;es 7 et 8, &eacute;quivalent de la sixi&egrave;me et de la cinqui&egrave;me) dans les coll&egrave;ges publics d&rsquo;Angleterre.</p> <p>Notre corpus initial r&eacute;unit 29 transcriptions d&rsquo;observations enregistr&eacute;es en classe de fran&ccedil;ais, d&rsquo;allemand et d&rsquo;espagnol, dans quatre coll&egrave;ges publiques localis&eacute;s &agrave; Londres et dans la grande banlieue de Londres. Dans le cadre de cet expos&eacute;, nous ne retiendrons que les observations men&eacute;es dans les classes de fran&ccedil;ais. Le tableau suivant synth&eacute;tise les observations men&eacute;es dans les classes de diff&eacute;rents enseignants&nbsp;:</p> <p><img src="https://www.numerev.com/img/ck_2819_6_écoles_pages-to-jpg-0001.jpg" style="width: 373px; height: 435px;" /></p> <p>Le corpus est form&eacute; de s&eacute;quences grammaticales transcrites et donc exploitables pour l&rsquo;analyse auxquelles s&rsquo;ajoutent des entretiens semi-directifs des enseignants observ&eacute;s qui ont pour objectif d&rsquo;&eacute;clairer les choix m&eacute;thodologiques.</p> <p>La question qui guide ce pr&eacute;sent travail est la suivante&nbsp;: en quoi les approches grammaticales des enseignants exer&ccedil;ant dans des contextes relativement similaires sont h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes&nbsp;? Qu&rsquo;est-ce qui caract&eacute;risent cette h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute;&nbsp;? Pour tenter d&rsquo;y r&eacute;pondre, nous proc&egrave;derons &agrave; un examen descriptif qui vise &agrave; regrouper et identifier la place des pratiques grammaticales dans l&rsquo;espace m&eacute;thodologique des le&ccedil;ons observ&eacute;es.</p> <h2>4. Des pratiques grammaticales h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes&nbsp;</h2> <p>&nbsp;</p> <p>L&rsquo;analyse des trames des le&ccedil;ons du corpus nous a permis d&rsquo;identifier trois &laquo;&nbsp;paquets m&eacute;thodologiques&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire, des ensembles solidaires de principes et d&rsquo;activit&eacute;s d&rsquo;enseignement, organis&eacute;es en strat&eacute;gies, fond&eacute;es en th&eacute;orie [&hellip;] et/ou par la pratique [&hellip;] et dont la finalit&eacute; est d&rsquo;accompagner les apprentissages&nbsp;&raquo; (Beacco, 2007&nbsp;:&nbsp;17). Les le&ccedil;ons qui en sont extraites rel&egrave;vent toutes de l&rsquo;approche communicative. Notre intention est bien de caract&eacute;riser les pratiques relatives &agrave; la grammaire, &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;un cadre de principes et d&rsquo;orientations. La description des contextes m&eacute;thodologiques permet de rendre compte des strat&eacute;gies d&rsquo;enseignement. Les trois groupes identifi&eacute;s se d&eacute;tachent les uns des autres par rapport au degr&eacute; d&rsquo;explicitation grammaticale que les enseignants utilisent pour l&rsquo;enseignement des composantes morphosyntaxiques de la langue cible.</p> <h3>4.1. Les tendances grammaticales sur le mod&egrave;le du continuum implicite - explicite</h3> <p>A une extr&eacute;mit&eacute; du continuum, on retrouve une approche localement bien identifi&eacute;e, l&rsquo;approche de l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria, famili&egrave;re de l&rsquo;approche naturelle et qui correspond &agrave; une &laquo;&nbsp;grammaire implicit&eacute;e&nbsp;&raquo;&nbsp;; &agrave; l&rsquo;autre extr&eacute;mit&eacute; se profile une approche proprement grammaticale &agrave; un degr&eacute; dit explicite &eacute;lev&eacute; (degr&eacute; 5). La majorit&eacute; des le&ccedil;ons est ancr&eacute;e dans une approche communicative classique (version basse) qui se place entre les deux extr&eacute;mit&eacute;s du continuum. Elles oscillent entre l&rsquo;explicite r&eacute;flexif (degr&eacute; 3) et l&rsquo;explicite (degr&eacute; 4).</p> <table class="Table" style="border-collapse:collapse; border:none"> <tbody> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:201px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Degr&eacute; 2&nbsp;: implicit&eacute;</span></em></span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:202px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Degr&eacute;s 3 et 4&nbsp;: explicite r&eacute;flexif et explicite </span></em></span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:201px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Degr&eacute; 5&nbsp;: grammatical </span></em></span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:201px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Approche locale&nbsp;: Universit&eacute; de Cumbria </span></em></span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:202px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Approche communicative &laquo;&nbsp;classique&nbsp;&raquo;</span></em></span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:201px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><em><span arial="" style="font-family:">Approche grammaticale </span></em></span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>Deux &eacute;coles se d&eacute;tachent par l&rsquo;homog&eacute;n&eacute;it&eacute; des d&eacute;marches&nbsp;: l&rsquo;&eacute;cole B dont les enseignants adoptent une d&eacute;marche communicative classique qui repose sur le mod&egrave;le Presentation - Practice - Production [Pr&eacute;sentation, Syst&eacute;matisation, Production] (d&eacute;sormais PPP) incluant une approche grammaticale explicite r&eacute;flexive&nbsp;; l&rsquo;&eacute;cole C qui souscrit &agrave; une approche locale, &laquo;&nbsp;l&rsquo;approche universitaire de Cumbria&nbsp;&raquo;, qui se situe nettement plus du c&ocirc;t&eacute; des pratiques implicit&eacute;es. Les enseignants des &eacute;coles A et D ont recours &agrave; des approches grammaticales explicites r&eacute;flexives (mod&egrave;le PPP) ou &agrave; des approches proprement grammaticales.</p> <h3>4.2. L&rsquo;approche communicative &laquo;&nbsp;classique&nbsp;&raquo;</h3> <p>Cette approche s&rsquo;articule sur le mod&egrave;le Presentation, Practice, Production [Pr&eacute;sentation - Syst&eacute;matisation - Production] se compose en trois temps&nbsp;:</p> <p>la pr&eacute;sentation d&rsquo;un point de langue via l&rsquo;&eacute;tude d&rsquo;un document &eacute;crit ou oral suivie d&rsquo;une courte activit&eacute; de compr&eacute;hension &eacute;crite ou orale&nbsp;: l&rsquo;enseignant pr&eacute;sente l&rsquo;item grammatical (par le biais d&rsquo;une approche inductive)&nbsp;</p> <p>la pratique du point de grammaire via des exercices structuraux ou de r&eacute;p&eacute;tition&nbsp;;</p> <p>la phase de production qui consiste &agrave; faire utiliser le point de langue dans diff&eacute;rents contextes afin de d&eacute;velopper l&rsquo;habilet&eacute; linguistique des apprenants. (Richards, 2006&nbsp;:&nbsp;8)</p> <p>Cette approche s&rsquo;apparente &agrave; une &laquo;&nbsp;m&eacute;thodologie globaliste &agrave; dimension communicative&nbsp;&raquo;. Peu structur&eacute;e et de &laquo;&nbsp;coh&eacute;rence m&eacute;thodologique faible&nbsp;&raquo; (Beacco, 2007&nbsp;: 49), elle se pr&eacute;sente sous diverses formes mais l&rsquo;objectif principal est bien l&rsquo;acquisition des composantes formelles de la langue, souvent au d&eacute;triment des autres sous-composantes de la comp&eacute;tence de communication. Par cons&eacute;quent, les activit&eacute;s dominantes du cours de langue sont les exercices structuraux, et principalement l&rsquo;exercice ferm&eacute;.</p> <p>De mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, la grammaire est donc int&eacute;gr&eacute;e dans une th&eacute;matique plut&ocirc;t qu&rsquo;un acte de parole (sauf pour la le&ccedil;on de Xavier), comme en t&eacute;moignent les titres de le&ccedil;on&nbsp;:</p> <table align="center" class="Table" style="border-collapse:collapse;"> <tbody> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Enseignant&nbsp;:</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Titres de le&ccedil;ons&nbsp;:</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Margaret</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les couleurs&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Margaret</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Ma famille&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Laura </span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les transports&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Elizabeth</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Dans mon sandwich il y a&hellip;&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Elizabeth</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;La nourriture </span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Xavier</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Donner son opinion&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Xavier</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Je vais&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Jean-Pierre</span></span></span></p> </td> <td style="width:456px; padding:0cm 7px 0cm 7px" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Ma passion&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>Les degr&eacute;s d&rsquo;explicitation varient selon les enseignants mais demeurent relativement proches. On distingue le niveau &laquo;&nbsp;explicite r&eacute;flexif&nbsp;&raquo; (degr&eacute; 3) du niveau &laquo;&nbsp;explicite&nbsp;&raquo; (degr&eacute; 4) par les diff&eacute;rences suivantes&nbsp;: les objectifs linguistiques peuvent parfois &ecirc;tre &laquo;&nbsp;cach&eacute;s&nbsp;&raquo; (explicite r&eacute;flexif, degr&eacute; 3) mais en r&egrave;gle g&eacute;n&eacute;rale, ils sont sp&eacute;cifi&eacute;s (explicite, degr&eacute; 4)&nbsp;:</p> <p>soit &agrave; l&rsquo;oral, comme dans l&rsquo;exemple suivant dans la le&ccedil;on de Laura&nbsp;: &laquo;&nbsp;aujourd&rsquo;hui nous allons faire trois choses/ premi&egrave;rement on va voir les diff&eacute;rents transports/ on va essayer de voir les adjectifs ce qui va &ecirc;tre difficile mais on va faire de notre mieux et nous allons parler de&hellip; donner une opinion sur les transports&nbsp;&raquo;</p> <p>soit au tableau dans la colonne &laquo;&nbsp;objectifs&nbsp;&raquo;, comme on peut le voir dans cet exemple&nbsp;:</p> <table class="Table" style="border-collapse:collapse; border:none" width="100%"> <tbody> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:50%px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:34px; background-color:white; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><b>Titre de la le&ccedil;on&nbsp;: </b>Ma famille, mes animaux</span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:50%px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:34px; background-color:white; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black"><b>Objectifs</b>&nbsp;: mon, ma, mes </span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>C&rsquo;est donc bien l&rsquo;objectif grammatical qui guide la le&ccedil;on et qui sera abord&eacute; de fa&ccedil;on &laquo;&nbsp;fortuite&nbsp;&raquo; (Long, 1991), au d&eacute;tour d&rsquo;une interaction inscrite dans une situation de communication &eacute;labor&eacute;e par l&rsquo;enseignant.</p> <p>L&rsquo;attention port&eacute;e au point de grammaire peut &ecirc;tre plus ou moins explicite&nbsp;: elle peut passer par l&rsquo;observation et la d&eacute;duction de r&eacute;gularit&eacute;s de la langue (explicite r&eacute;flexif, degr&eacute; 3) ou bien le point de grammaire peut &ecirc;tre repr&eacute;sent&eacute; plus explicitement via une description graphique (explicite, degr&eacute; 4).</p> <p>Enfin, concernant la phase d&rsquo;appropriation des formes, elle se rapporte plut&ocirc;t au degr&eacute; explicite (4) pour toutes les le&ccedil;ons. Le r&eacute;emploi des formes se fait le plus souvent via des activit&eacute;s ou des exercices formels et ferm&eacute;s, ou bien encore par le biais d&rsquo;activit&eacute;s &laquo;&nbsp;pseudo communicationnelles&nbsp;&raquo; (Beacco, 2010&nbsp;: 59), et non au moyen d&rsquo;activit&eacute;s de communication ouvertes.</p> <h3>4.3. L&rsquo;approche de l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria&nbsp;: une approche locale</h3> <p>Les enseignants planifient leurs le&ccedil;ons en suivant le mod&egrave;le de l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria (University of Cumbria Approach) auquel ils ont &eacute;t&eacute; expos&eacute;s lors de leur formation d&rsquo;enseignant (PGCE). L&rsquo;approche de l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria (d&eacute;sormais AUC) n&rsquo;est pas tout &agrave; fait consid&eacute;r&eacute;e comme une m&eacute;thodologie d&rsquo;enseignement, ni m&ecirc;me comme une approche &agrave; part enti&egrave;re dans la litt&eacute;rature contemporaine de la linguistique appliqu&eacute;e anglaise (Christie, 2011). On trouve d&rsquo;ailleurs peu d&rsquo;articles de recherche qui d&eacute;crivent l&rsquo;AUC car il s&rsquo;agit en r&eacute;alit&eacute; d&rsquo;une approche &laquo;&nbsp;parall&egrave;le&nbsp;&raquo;, locale, qui s&rsquo;est r&eacute;cemment constitu&eacute;e dans le d&eacute;partement de formation de l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria et qui vise &agrave; proposer des techniques d&rsquo;enseignement fond&eacute;es sur les approches communicatives modernes, telles que l&rsquo;approche naturelle (the natural approach) et l&rsquo;apprentissage coop&eacute;ratif des langues (cooperative language learning). Seule l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria revendique cette l&rsquo;AUC comme une m&eacute;thodologie &agrave; part enti&egrave;re qui vise prioritairement &agrave; d&eacute;velopper l&rsquo;activit&eacute; langagi&egrave;re orale en classe de langue.</p> <p>4.3.1. Une approche &laquo;&nbsp;lexico-grammaticale&nbsp;&raquo; favorisant l&rsquo;oral</p> <p>L&rsquo;AUC propose une formation fond&eacute;e sur des principes qui ont pour but de faire &eacute;merger une &laquo;&nbsp;expression spontan&eacute;e&nbsp;&raquo; (speaking spontaneaously) dans la classe de langue, afin que les &eacute;l&egrave;ves puissent dire ce qu&rsquo;ils souhaitent r&eacute;ellement dire et non pas ce que l&rsquo;on attend qu&rsquo;ils disent (Harris, Burch, Jones et Darcy, 2001&nbsp;: 2). L&rsquo;importance donn&eacute;e &agrave; la communication authentique et spontan&eacute;e est apparue d&rsquo;abord en r&eacute;action aux interpr&eacute;tations discordantes de l&rsquo;approche communicative. Des interpr&eacute;tations qui d&eacute;valoriseraient l&rsquo;aspect communicatif en mettant l&rsquo;accent sur le r&eacute;sultat de l&rsquo;apprentissage (product) plut&ocirc;t que sur le processus d&rsquo;&rsquo;apprentissage (process). L&rsquo;approche de Cumbria entend renverser ce paradoxe en proposant aux enseignants de ne travailler la langue qu&rsquo;&agrave; travers la communication &laquo;&nbsp;r&eacute;elle&nbsp;&raquo;, c&#39;est-&agrave;-dire, celle qui r&eacute;pond &agrave; des besoins imm&eacute;diats dans la classe de langue, d&eacute;laissant alors le produit pour renforcer le processus de communication. L&rsquo;expression orale, qui se veut naturelle, est &agrave; la fois construite et stimul&eacute;e &agrave; partir de l&rsquo;exposition &agrave; la langue. L&rsquo;input auquel sont expos&eacute;s les &eacute;l&egrave;ves, est &agrave; la fois fourni &agrave; l&rsquo;oral et via des supports textuels. Les textes servent &agrave; construire l&rsquo;habilet&eacute; linguistique des apprenants (linguistic scaffolding), sans pour autant focaliser l&rsquo;attention sur la description de l&rsquo;objet langue qui doit &ecirc;tre induite.</p> <p>Inspir&eacute;e des th&egrave;ses de Krashen, l&rsquo;AUC reprend des pr&eacute;ceptes de l&rsquo;approche naturelle concernant l&rsquo;usage exclusif (ou quasi exclusif) de la langue cible de la part de l&rsquo;enseignant. La d&eacute;marche de description de la langue se veut inductive et tend &agrave; &eacute;viter tout support grammatical. De mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, il n&rsquo;est pas recommand&eacute; d&rsquo;&eacute;tudier explicitement la grammaire de la langue cible, cela &eacute;tant consid&eacute;r&eacute; comme contre-productif (Christie, 2001).</p> <p>On pourrait identifier cette m&eacute;thodologie d&rsquo;enseignement de grammaire &agrave; une grammaire &laquo;&nbsp;implicit&eacute;e&nbsp;&raquo; dans la mesure o&ugrave;&nbsp;:&nbsp;cette m&eacute;thodologie pr&eacute;sente des objectifs sp&eacute;cifi&eacute;s en cat&eacute;gories linguistiques. Il y a donc une intention de transmettre les formes langagi&egrave;res au sein d&rsquo;une progression&nbsp;;&nbsp;les r&eacute;gularit&eacute;s de la langue cible ne sont pas d&eacute;crites en termes explicites, ni m&ecirc;me repr&eacute;sent&eacute;es par des sch&eacute;mas ou graphiques (&agrave; quelques exceptions pr&egrave;s dans certaines observations).</p> <h4>4.3.2. Une grammaire de type lexique-grammaire</h4> <p>L&rsquo;AUC pourrait aussi &ecirc;tre caract&eacute;ris&eacute;e de lexico-grammaticale si l&rsquo;on consid&egrave;re les aspects lexicaux et grammaticaux comme interd&eacute;pendants. Il s&rsquo;agirait alors de fournir &laquo;&nbsp;[&hellip;] une description raisonn&eacute;e, reproductible et aussi exhaustive que possible des propri&eacute;t&eacute;s syntaxiques du lexique&nbsp;&raquo; (Viv&egrave;s, 1985&nbsp;: 49).</p> <p>Le &laquo;&nbsp;learning by chunks&nbsp;&raquo; [apprentissage par blocs], que les enseignants de l&rsquo;&eacute;cole C affectionnent tout particuli&egrave;rement, repose sur le mod&egrave;le de Krashen qui suppose que &laquo;&nbsp;[&hellip;] On devrait introduire et r&eacute;utiliser plusieurs fois les mots nouveaux avant que les apprenants soient &agrave; m&ecirc;me de les utiliser dans leurs r&eacute;ponses&nbsp;&raquo; (Krashen, 1988&nbsp;: 80) [Notre traduction]. L&rsquo;enseignant est donc charg&eacute; de cr&eacute;er l&rsquo;interaction (teacher interaction language) avec un maximum d&rsquo;input et de modifier cet input au fur et &agrave; mesure de la progression (modifier input).</p> <p>La description des propri&eacute;t&eacute;s syntaxiques des items lexicaux de la phrase est fond&eacute;e sur les th&eacute;ories distributionnelles et transformationnelles de la phrase simple (SVO pour le fran&ccedil;ais ou l&rsquo;espagnol, par exemple) (Viv&egrave;s, 1985&nbsp;: 49). Les activit&eacute;s structurales qui en d&eacute;coulent visent fr&eacute;quemment &agrave; automatiser les formes de la langue, elles se pr&eacute;sentent souvent sous la forme d&rsquo;exercices de r&eacute;p&eacute;tition, et interviennent lors de &laquo;&nbsp;routines&nbsp;&raquo;.</p> <p>Les activit&eacute;s nomm&eacute;es &laquo;&nbsp;routines&nbsp;&raquo; proposent une s&eacute;lection d&rsquo;items au plan paradigmatique. Elles ont lieu en d&eacute;but de le&ccedil;on et sont destin&eacute;es &agrave; recycler les structures importantes dans des interactions sp&eacute;cifiques &agrave; des situations de classe, comme dans l&rsquo;exemple ci-dessous&nbsp;:</p> <p style="text-align: center;">Un exemple de routine (classe de Ana, 5&egrave;me)</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_2819_6_routine_pages-to-jpg-0001.jpg" style="width: 365px; height: 266px;" /></p> <p>Ce qui est relativement frappant lorsqu&rsquo;on assiste aux routines, ce sont les &eacute;nonc&eacute;s produits. L&rsquo;effet contradictoire produit entre la vis&eacute;e &laquo;&nbsp;communicative authentique&nbsp;&raquo; que l&rsquo;AUC promeut et le format d&rsquo;&eacute;nonciation des routines peut en effet sembler curieux puisque les interactions sont souvent d&eacute;nu&eacute;es de sens. En voici un exemple relev&eacute; lors de l&rsquo;observation de la classe de fran&ccedil;ais de Pauline&nbsp;:</p> <p>&laquo;&nbsp;Est-ce que je peux m&rsquo;asseoir&nbsp;?</p> <p>- pourquoi&nbsp;?</p> <p>- parce que j&rsquo;aime les frites.&nbsp;&raquo;</p> <p>Le pr&eacute;texte &agrave; l&rsquo;utilisation du chunk (bloc de phrase) qui traduit l&rsquo;acte de parole &laquo;&nbsp;donner son opinion&nbsp;&raquo; n&rsquo;a que tr&egrave;s peu de sens dans cette situation de communication car elle ne permet pas d&rsquo;imaginer de contexte communicationnel. . Il s&rsquo;agit d&rsquo;une caract&eacute;ristique de l&rsquo;approche &laquo;&nbsp;lexique-grammaire&nbsp;&raquo;, comme le pr&eacute;cise Viv&egrave;s&nbsp;: &laquo;&nbsp;les phrases d&eacute;crites ne cherchent &agrave; &ecirc;tre ni &eacute;l&eacute;gantes ni couramment employ&eacute;es&nbsp;: elles sont th&eacute;oriques dans le sens o&ugrave; elles refl&egrave;tent le syst&egrave;me de base de la langue qui est sous-jacent &agrave; l&#39;expression individuelle&nbsp;&raquo; (1985&nbsp;: 49). Mais en s&rsquo;appuyant exclusivement sur des motifs distributionnels, les enseignants laissent de c&ocirc;t&eacute; le sens.</p> <h3>4.5. L&rsquo;approche grammaticale explicite</h3> <p>A l&rsquo;inverse de l&rsquo;AUC, qui peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e (au moins par l&rsquo;universit&eacute; de Cumbria) comme une m&eacute;thodologie &agrave; peu pr&egrave;s stabilis&eacute;e, ce que nous d&eacute;crivons comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;approche grammaticale&nbsp;&raquo; ne rel&egrave;ve pas d&rsquo;une m&eacute;thodologie d&eacute;crite formellement. La le&ccedil;on repose en g&eacute;n&eacute;ral sur une th&eacute;matique, mais pas toujours et est principalement constitu&eacute;e d&rsquo;activit&eacute;s descriptives et explicatives des composantes formelles de la langue, sans qu&rsquo;il y ait d&rsquo;input en d&eacute;but de le&ccedil;on. Elle se d&eacute;tache des approches plus classiques (Presentation Practice Production) puisque ses objectifs sont d&eacute;finis en fonction des cat&eacute;gories linguistiques, comme l&rsquo;atteste le tableau synth&eacute;tisant les titres des le&ccedil;ons des enseignants que nous avons observ&eacute;s&nbsp;:</p> <p style="text-align: center;"><em>Titres de le&ccedil;ons correspondant &agrave; l&rsquo;approche grammaticale</em></p> <table align="center" class="Table" style="border-collapse:collapse;border:none;"> <tbody> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Enseignant&nbsp;:</span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; background-color:#eeece1; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Titres de le&ccedil;ons&nbsp;:</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Anne-Marie </span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les verbes r&eacute;flexifs&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Anne-Marie</span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Grammaire&nbsp;&raquo; </span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">C&eacute;line</span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Reflexive verbs&nbsp;: les verbes r&eacute;flexifs ou les verbes pronominaux&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Claire </span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les verbes r&eacute;flexifs &agrave; la forme n&eacute;gative&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Julien </span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Le pr&eacute;sent&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Magalie </span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Les connecteurs&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </td> </tr> <tr> <td style="border-bottom:1px solid black; width:103px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">Sally </span></span></span></p> </td> <td style="border-bottom:1px solid black; width:455px; padding:0cm 7px 0cm 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top"> <p class="TDFLE-Corpsdetexte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Verbs&nbsp;&raquo; </span></span></span></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p>Dans cette approche, il n&rsquo;existe pas de phase d&rsquo;exposition, le point de langue n&rsquo;est pas ins&eacute;r&eacute; dans un &eacute;chantillon &laquo;&nbsp;authentique&nbsp;&raquo;. La grammaire est introduite sans d&eacute;tour d&egrave;s le d&eacute;but des le&ccedil;ons, comme en atteste la transcription du d&eacute;but de classe de Anne-Marie&nbsp;: &laquo;&nbsp;aujourd&rsquo;hui on va r&eacute;viser les verbes r&eacute;flexifs/ la classe on r&eacute;fl&eacute;chit cinq minutes&nbsp;! des verbes de routine/ on n&rsquo;&eacute;crit pas on r&eacute;fl&eacute;chit [&hellip;]&nbsp;&raquo;. La langue est alors enseign&eacute;e comme objet d&rsquo;&eacute;tude.</p> <p>On pourrait penser que cette approche s&rsquo;apparente &agrave; ce que l&rsquo;on connait sous le nom de grammaire scolaire en France et qui n&rsquo;existe pas r&eacute;ellement en Angleterre. Les activit&eacute;s sont en effet de type langue de scolarisation en ce qu&rsquo;elles sont davantage centr&eacute;es sur des objectifs d&rsquo;acquisition des savoirs linguistiques plut&ocirc;t que sur des savoirs langagiers, comme l&rsquo;exprime Anne-Marie lorsqu&rsquo;elle explique sa d&eacute;marche m&eacute;thodologique&nbsp;: &laquo;&nbsp;I will do a full hour of pure grammar/ pure theoritical grammar&nbsp;&raquo; [je vais faire une heure de pure grammaire/ de la pure grammaire th&eacute;orique].</p> <p>La particularit&eacute; de cette &laquo;&nbsp;approche grammaticale&nbsp;&raquo; se trouve dans la bifocalisation linguistique&nbsp;: elle repose &agrave; la fois sur la description du syst&egrave;me langue, c&#39;est-&agrave;-dire la description des particularit&eacute;s de la langue en tant qu&rsquo;objet, et sur la description des particularit&eacute;s de la langue cible (r&eacute;gularit&eacute;s, fonctionnement morphosyntaxique). &Agrave; la diff&eacute;rence des deux autres approches, qui, lorsqu&rsquo;elles d&eacute;crivent le syst&egrave;me langue, le font de fa&ccedil;on br&egrave;ve et plus ou moins spontan&eacute;e, l&rsquo;approche grammaticale des enseignants de l&rsquo;&eacute;cole A, B et D est fond&eacute;e sur la planification ou l&rsquo;attention port&eacute;e &agrave; l&rsquo;explication des ph&eacute;nom&egrave;nes li&eacute;s &agrave; la langue.</p> <p>Il est d&rsquo;ailleurs tr&egrave;s fr&eacute;quent que les enseignants recourent &agrave; l&rsquo;anglais, non pas uniquement dans le but de produire une analyse contrastive des langue source et cible, mais afin d&rsquo;asseoir des connaissances m&eacute;talinguistiques et d&rsquo;&eacute;noncer les normes de la langue. Dans le cours d&rsquo;Anne-Marie, on peut clairement observer le glissement de la didactique des langues vers la grammaire de la langue de scolarisation&nbsp;: &laquo;&nbsp;en anglais qu&rsquo;est-ce que c&rsquo;est les verbes r&eacute;flexifs&nbsp;? (interruption&nbsp;: discipline) en anglais qu&rsquo;est-ce que c&rsquo;est&nbsp;? ++ alors maintenant c&rsquo;est de la grammaire anglaise/ grammaire ANGLAISE pas de fran&ccedil;ais&nbsp;! c&rsquo;est de l&rsquo;anglais&nbsp;! grammaire ANGLAISE&nbsp;! plus tard grammaire fran&ccedil;aise ok&nbsp;?&nbsp;&raquo;</p> <p>Outre le degr&eacute; d&rsquo;explicite maximal, cette approche r&eacute;v&egrave;le des ambitions linguistiques plus saillantes et clairement d&eacute;finies dans les le&ccedil;ons des enseignants interrog&eacute;s.</p> <h2>5. Des pratiques h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes mais convergentes &nbsp;</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Si les approches d&eacute;crites peuvent para&icirc;tre assez h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes du point de vue des niveaux d&rsquo;explicitation, elles s&rsquo;appuient n&eacute;anmoins sur des activit&eacute;s grammaticales similaires et stables. On retrouve en tr&egrave;s grand nombre, et ce dans les trois d&eacute;marches m&eacute;thodologiques, des activit&eacute;s structurales dont l&rsquo;objectif est de faire acqu&eacute;rir les structures langagi&egrave;res en manipulant les cat&eacute;gories de la phrase. Ce sont les exercices ferm&eacute;s qui sont les plus repr&eacute;sent&eacute;s tels que les exercices &agrave; trous et les exercices de conjugaison.</p> <p>Les enseignants ont tous tendance &agrave; privil&eacute;gier la fonction structurante de la langue qui s&rsquo;illustre dans le travail de l&rsquo;analyse de la phrase. La grammaire de phrase se distingue de la grammaire de texte qui met en jeu des formes du discours avec, en son c&oelig;ur, les indices de l&rsquo;&eacute;nonciation. La grammaire de phrase a donc un &laquo;&nbsp;principe descriptif et explicatif&nbsp;&raquo; (Chiss et Meleuc, 2001&nbsp;: 6) fond&eacute; sur les th&eacute;ories formelles (distributionnelle, g&eacute;n&eacute;rative ou structurale au sens large) et formalis&eacute; par le mod&egrave;le syntaxique N + GV + GN (ou S + V + O). En r&eacute;alit&eacute;, on parle davantage de grammaire de phrase dans le cadre de l&rsquo;enseignement de la langue de scolarisation.</p> <p>C&rsquo;est bien l&agrave; tout le paradoxe&nbsp;: alors que les apprenants n&rsquo;ont g&eacute;n&eacute;ralement pas de rapport distanci&eacute; &agrave; la langue lorsqu&rsquo;ils d&eacute;butent une langue &eacute;trang&egrave;re au coll&egrave;ge, ils sont expos&eacute;s &agrave; une abondance d&rsquo;activit&eacute;s grammaticales (&agrave; divers degr&eacute;s d&rsquo;explicite) dans les classes de langues &eacute;trang&egrave;res. Ces activit&eacute;s convergent vers un m&ecirc;me objectif&nbsp;: la conceptualisation de la langue comme objet. En d&rsquo;autres termes, ces activit&eacute;s m&egrave;nent les apprenants &agrave; faire de la grammaire au sens o&ugrave; l&rsquo;entend Corblin (1988&nbsp;:&nbsp;16), c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; &laquo;&nbsp;d&eacute;gager des concepts ou syst&egrave;mes [&hellip;]&nbsp;&raquo; afin de rendre la langue objectivable.</p> <h2>6. &laquo;&nbsp;Au bout du compte, il faut choisir&nbsp;: enseigner la linguistique ou enseigner &agrave; communiquer&nbsp;&raquo;&nbsp;: repenser les finalit&eacute;s de l&rsquo;enseignement des langues &agrave; l&rsquo;&eacute;cole</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Le choix des activit&eacute;s grammaticales d&eacute;pend aussi du r&ocirc;le que les enseignants attribuent &agrave; l&rsquo;enseignement des langues. L&rsquo;opposition forme / sens est plus que jamais discut&eacute;e dans les discours des enseignants. Ce d&eacute;bat n&rsquo;est pas nouveau et il a &eacute;t&eacute; maintes fois d&eacute;crit (Block, 2002&nbsp;; Bax, 2003&nbsp;; Hudson et Walmsley, 2005). Il est souvent symbolis&eacute; par l&rsquo;opposition focus on form (centration sur la forme grammaticale) / focus on formS (centration sur les formes, i.e. le discours) (Long, 1991). La tendance communicative dont les m&eacute;thodologies se r&eacute;clament est &eacute;clips&eacute;e par l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie des activit&eacute;s &agrave; fonction structurante qui se focalisent principalement sur l&rsquo;identification et la classification des parties du discours.</p> <p>Cela &eacute;tant dit, nous pensons que l&rsquo;opposition forme / sens est quelque peu diff&eacute;rente dans le contexte anglais. Les enseignants sont amen&eacute;s &agrave; consid&eacute;rer ce d&eacute;bat en d&rsquo;autres termes, en int&eacute;grant la donn&eacute;e fondamentale de la particularit&eacute; de leur public, c&rsquo;est-&agrave;-dire un public qui n&rsquo;a pas fait de grammaire dans sa scolarit&eacute; ant&eacute;rieure. Alors, s&rsquo;il y a consensus (ou presque) autour de la n&eacute;cessit&eacute; de transmettre &agrave; la fois des connaissances formelles et des connaissances communicatives, le conflit forme / sens est davantage centr&eacute; sur la question du traitement de la forme dans une perspective transdisciplinaire. La discussion porterait plus sur la nature des connaissances n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;enseignement de la comp&eacute;tence formelle de la langue. Et dans cette perspective, elle questionne, au m&ecirc;me titre que le classique d&eacute;bat forme&nbsp;/ sens, la compatibilit&eacute; entre l&rsquo;enseignement des concepts n&eacute;cessaires &agrave; la construction d&rsquo;une posture m&eacute;talinguistique qui serait b&eacute;n&eacute;fique et utile pour l&rsquo;apprenant dans la d&eacute;couverte d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re, et la description de savoirs grammaticaux inh&eacute;rents &agrave; la langue cible.</p> <p>La grammaire de phrase, dans son versant analytique et structural, prend le pas sur la situation de communication au point o&ugrave; celle-ci ne serait plus qu&rsquo;une &laquo;&nbsp;couverture communicative&nbsp;&raquo; qui ne servirait qu&rsquo;&agrave; masquer les r&eacute;els objectifs de la le&ccedil;on de langue, &agrave; savoir la description &agrave; la fois de la langue cible et de la langue comme objet. Selon Timothy, il faudrait faire un choix&nbsp;: &laquo;&nbsp;I mean in the end you have to chose do you teach linguistics or do you teach communication&nbsp;? because I can see teachers spending like&hellip; spending hours on teaching what a verb is/ what an adjective is/ and in the end the pupils don&rsquo;t grasp the meaning of all this. &raquo;.</p> <p>En revanche, C&eacute;line envisage l&rsquo;approche communicative comme une nuisance pour l&rsquo;atteinte de ses objectifs. Elle ne serait pour elle qu&rsquo;une &laquo;&nbsp;une parade&nbsp;&raquo; qui serait &laquo;&nbsp;juste l&agrave; pour faire beau&nbsp;&raquo; dans le sens o&ugrave; elle ne permet pas d&rsquo;enseigner les r&eacute;els objectifs du cours de langue&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] on devrait faire devrait faire de la grammaire &agrave; partir d&rsquo;un point de communication tu vois comme la routine par exemple [&hellip;] mais c&rsquo;est un d&eacute;cor tout &ccedil;a&nbsp;! En r&eacute;alit&eacute; la seule chose qui compte c&rsquo;est qu&rsquo;ils sachent construire un verbe au r&eacute;flexif voil&agrave;&nbsp;! donc c&rsquo;est assez dr&ocirc;le tout ce&hellip; toute cette parade quoi enfin autour du communicatif qui en fait est juste l&agrave; pour faire beau&nbsp;&raquo;.</p> <p>C&eacute;line distingue bien les attentes de la part de l&rsquo;institution et des inspections acad&eacute;miques&nbsp;: &laquo;&nbsp;par rapport &agrave; ce qu&rsquo;on est cens&eacute;s faire en fait tu vois/ en r&eacute;alit&eacute; tu enseignes la grammaire de la langue/ tu es oblig&eacute;e parce que les gamins ne connaissent pas les&hellip; ils ne voient pas que la langue est&hellip; structur&eacute;e/ mais &agrave; c&ocirc;t&eacute; de &ccedil;a on a le CLT [Communicative Language Teaching&nbsp;: approche communicative] qui est un peu + qui serait le + la guideline [ligne directrice] pour enseigner tu vois&nbsp;&raquo;</p> <p>Le discours de l&rsquo;enseignante laisse penser que son approche est officieuse. Les deux versants (formel et communicationnel) ne semblent pas pouvoir coexister selon elle et elle affiche clairement son ambition&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] c&rsquo;est vrai que je focalise nettement plus sur l&rsquo;aspect grammatical/ je veux qu&rsquo;ils aillent plus loin/ je veux former des linguistes quoi&nbsp;! qu&rsquo;ils comprennent vraiment la langue/ la grammaire de la langue&nbsp;&raquo;.&nbsp;A l&rsquo;instar de Swarbrick, on peut penser que &laquo;&nbsp;l&rsquo;attitude des enseignants envers la grammaire peut refl&eacute;ter, de plusieurs fa&ccedil;ons, les valeurs qu&rsquo;ils attribuent &agrave; l&rsquo;&eacute;ducation aux langues&nbsp;&raquo; [notre traduction] (2002&nbsp;:&nbsp;17). Et ce dernier extrait d&rsquo;entretien nous invite &agrave; r&eacute;interroger les finalit&eacute;s de l&rsquo;enseignement des langues dans ce contexte si particulier.</p> <p>&nbsp;</p> <p>La vari&eacute;t&eacute; des pratiques grammaticales n&rsquo;est en r&eacute;alit&eacute; visible que si on l&rsquo;analyse &agrave; partir des niveaux d&rsquo;explicitation. L&rsquo;activit&eacute; structurante de la langue est omnipr&eacute;sente dans toutes les approches observ&eacute;es et traduit bien une sp&eacute;cificit&eacute; de l&rsquo;enseignement-apprentissage des langues.</p> <p>En effet, nous savons que l&rsquo;enseignement de la grammaire, dans l&rsquo;apprentissage guid&eacute; d&rsquo;une langue, poss&egrave;de d&eacute;j&agrave; un double r&ocirc;le&nbsp;: celui de transmettre des savoirs grammaticaux sur les comp&eacute;tences formelles de la langue cible, et celui, indissociable du premier, de proposer un cadre pour la mise en &oelig;uvre de ces savoirs (savoir-faire). Nous pensons que le travail de structuration de la langue des enseignants exer&ccedil;ant en Angleterre met en avant un r&ocirc;le tiers&nbsp;: celui de structurer l&rsquo;apprentissage langagier des apprenants. Pour se faire, l&rsquo;enseignant propose des activit&eacute;s qui ont pour objectif de d&eacute;velopper une conscience linguistique afin de permettre &agrave; l&rsquo;apprenant d&rsquo;envisager la langue d&rsquo;un point de vue externe. On remarque alors qu&rsquo;il existe une vraie porosit&eacute; entre les objectifs de la langue de scolarisation et la langue &eacute;trang&egrave;re dans le contexte anglophone.</p> <p>Enfin, pour r&eacute;pondre &agrave; la question pos&eacute;e par le num&eacute;ro de la revue, nous dirions que, dans notre contexte d&rsquo;&eacute;tude, on se trouve bien face &agrave; une permanence de la grammaire de phrase et que, si la grammaire est minor&eacute;e, elle ne l&rsquo;est que du point de vue des niveaux d&rsquo;explicitation.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Andon, N., Wingate, U. (2013). Motivation, Authenticity and Challenge in German Textbooks for Key Stage 3. Dans&nbsp;: J. GRAY (dir.), <em>Critical</em> <em>Perspectives on Language Teaching Materials </em>(p.182-204). Palgrave Macmillan.</p> <p>Bange, P. (2002). L&rsquo;usage de la r&egrave;gle dans l&rsquo;enseignement et l&rsquo;apprentissage de langue &eacute;trang&egrave;re. Dans F. Cicurel et D. V&eacute;ronique (dir.) <em>Discours, action, appropriation</em> &nbsp;(p. 21-37). Presses Sorbonne-Nouvelle.</p> <p>Bax, S. (2003). The End of CLT&nbsp;: a Context Approach to Language Teaching&nbsp;&raquo;, <em>ELT Journal</em>, n&deg;57&nbsp;: 3, 278-87.</p> <p>Beacco, J.-C.,(2007). <em>L&rsquo;approche par comp&eacute;tences dans l&rsquo;enseignement des langues</em>, Didier.</p> <p>Beacco, J-C. (2010). <em>La didactique de la grammaire dans l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais et des langues</em>, Didier.</p> <p>Besse, H. (1980). M&eacute;talangages et apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re, <em>Langue fran&ccedil;aise</em>, n&deg;47, 115-128.</p> <p>Besse, H., Porquier, R. (1984). <em>Grammaires et didactique des langues</em>, Hatier-Cr&eacute;dif.</p> <p>Block, D. (2002). 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