<p><strong>Abstract</strong> : Teachers who, for years, have been calling for grammar teaching reform that can help improve their students&rsquo; receptive and productive skills should welcome the new secondary school curricula. Indeed, these break with an overly formal morphosyntactic approach favouring analytical activities and introducing concepts largely derived from the communicative approach where grammatical content is based on such questions as the expression of time, cause, opinion or consequence.</p> <p>&nbsp;</p> <p>Dans le champ de la didactique du fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re et seconde, la grammaire est l&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;enseignement qui a accapar&eacute; la majorit&eacute; des r&eacute;flexions, et ce depuis les premiers travaux de la linguistique appliqu&eacute;e. N&eacute;anmoins, la didactique sp&eacute;cifique de la grammaire n&rsquo;a pas encore livr&eacute; tous ses secrets, dans la mesure o&ugrave; beaucoup de questions se rapportant &agrave; cette activit&eacute; de la classe de fran&ccedil;ais restent aussi essentielles qu&rsquo;irr&eacute;solues. L&rsquo;approche communicative a cautionn&eacute; le principe d&rsquo;une grammaire qui ne devait pas faire l&rsquo;objet d&rsquo;un apprentissage syst&eacute;matique et a pr&eacute;conis&eacute; le bannissement de cette activit&eacute;. Conform&eacute;ment &agrave; l&rsquo;esprit de tout mouvement de r&eacute;novation, le changement affectant les programmes d&rsquo;enseignement dans le second cycle de l&rsquo;&eacute;cole de base en Tunisie (programmes correspondant &agrave; ceux du coll&egrave;ge en France) est motiv&eacute; par le souci de profiter d&rsquo;apports th&eacute;oriques novateurs et par le d&eacute;sir de modification dans le domaine didactique. Dans les coll&egrave;ges tunisiens, la grammaire a &eacute;t&eacute;, depuis toujours, l&rsquo;activit&eacute; la plus importante sur laquelle on s&rsquo;appuyait pour pourvoir les &eacute;l&egrave;ves d&rsquo;une comp&eacute;tence de production aussi bien &agrave; l&rsquo;oral qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;crit, les autres activit&eacute;s &eacute;taient trop marginalis&eacute;es. Bien entendu, la place de la grammaire dans l&rsquo;&eacute;conomie g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais est une question capitale, qui a &eacute;t&eacute; touch&eacute;e par cette r&eacute;forme&nbsp;; celle-ci cherche &agrave; s&rsquo;&eacute;loigner d&rsquo;un enseignement de la grammaire trop formel, qui, privil&eacute;giant les activit&eacute;s d&rsquo;analyse au d&eacute;triment de l&rsquo;expression, se trouve en rupture avec la pratique de la langue. Mais le mod&egrave;le de r&eacute;f&eacute;rence reste toujours la grammaire de la phrase. Les nouveaux programmes de grammaire, centr&eacute;s sur les aspects morphosyntaxiques de la langue, con&ccedil;oivent une r&eacute;partition et une exposition des contenus assez diff&eacute;rentes de celles de l&rsquo;ancienne conjoncture (r&eacute;forme de 1993), et ce dans l&rsquo;intention d&rsquo;int&eacute;grer ces savoirs aux autres enseignements de la classe de fran&ccedil;ais et de faciliter leur transfert dans les productions &eacute;crites des &eacute;l&egrave;ves.</p> <p>Tout au long de ce travail, nous nous r&eacute;f&eacute;rons essentiellement aux textes officiels relatifs &agrave; l&rsquo;&eacute;tat actuel de l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais (r&eacute;forme de 2006) dans les coll&egrave;ges tunisiens, tout en proc&eacute;dant &agrave; une comparaison avec les programmas pr&eacute;c&eacute;dents (ceux de la r&eacute;forme de 1993), pour pouvoir en d&eacute;duire les modifications survenues dans l&rsquo;enseignement grammatical. Cette &eacute;volution sera mieux appr&eacute;ci&eacute;e &agrave; partir de la confrontation de deux approches apparemment diff&eacute;rentes&nbsp;: celle de l&rsquo;ancien syst&egrave;me, dont les principes et les conduites p&eacute;dagogiques misent beaucoup sur la capacit&eacute; de l&rsquo;enseignement grammatical, et celle adopt&eacute;e aujourd&rsquo;hui inspir&eacute;e des m&eacute;thodes r&eacute;nov&eacute;es plus r&eacute;centes o&ugrave; la grammaire n&rsquo;est plus v&eacute;n&eacute;r&eacute;e telle qu&rsquo;elle l&rsquo;&eacute;tait auparavant. Nous mettrons l&rsquo;accent &eacute;galement sur les pr&eacute;suppos&eacute;s didactiques sous-jacents aux choix pris par les programmes correspondant &agrave; une r&eacute;forme ou &agrave; l&rsquo;autre. A travers ce parcours succinct, nous nous assignons comme objectif d&rsquo;expliciter quelques principes fondamentaux qui constituent la didactique actuelle de la grammaire au second cycle de l&rsquo;&eacute;cole de base.</p> <h2>1. Le statut de la grammaire&nbsp;: Remise en cause d&rsquo;un enseignement syst&eacute;matique</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Il est important de remarquer, au premier abord, que l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais dans la r&eacute;forme de 1993 (programmes publi&eacute;s en 1997) s&rsquo;articulait autour de trois activit&eacute;s&nbsp;: la grammaire, la lecture et l&rsquo;expression &eacute;crite. Dans cette conjoncture, l&rsquo;importance cruciale attribu&eacute;e &agrave; la grammaire est clairement manifeste dans l&rsquo;article 3 des programmes officiels, o&ugrave; l&rsquo;on affirmait que l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais reposait, entre autres, sur &laquo;&nbsp;l&rsquo;enseignement explicite de la grammaire&nbsp;&raquo;. (Programmes officiels du second cycle de l&rsquo;enseignement de base 1997, p. 6.).</p> <p>En tant que discipline poss&eacute;dant un corps de savoirs riche et vari&eacute;, la grammaire constituait un pole de l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais, un privil&egrave;ge qu&rsquo;elle partageait avec la lecture et l&rsquo;expression &eacute;crite. On estimait &eacute;galement que la ma&icirc;trise de la syntaxe, du code orthographique ou des tableaux de conjugaison contribuait directement &agrave; la pratique de l&rsquo;&eacute;criture et &agrave; l&rsquo;explication des textes, comme le stipulait l&rsquo;article 8 relatif &agrave; l&rsquo;enseignement de la grammaire&nbsp;:</p> <p><q>L&rsquo;enseignement de la grammaire donnera lieu &agrave; un cours autonome, dot&eacute; d&rsquo;un contenu sp&eacute;cifique et r&eacute;gi par une progression qui lui est propre. Cependant, on veillera autant que possible, &agrave; tirer parti des acquis des &eacute;l&egrave;ves en grammaire dans les activit&eacute;s de lecture et d&rsquo;expression &eacute;crite. (Ibid, p. 11.)</q></p> <p>En subordonnant l&rsquo;activit&eacute; de lecture et d&rsquo;&eacute;criture &agrave; celle de grammaire, l&rsquo;ancien syst&egrave;me visait le d&eacute;veloppement des capacit&eacute;s de production &agrave; partir du r&eacute;investissement des acquis grammaticaux en mettant en exergue l&rsquo;id&eacute;e classique consid&eacute;rant que les savoirs grammaticaux ont un impact sur les savoir-faire. Diverses critiques ont &eacute;t&eacute; oppos&eacute;es &agrave; cette th&egrave;se. On pourrait par exemple invoquer le fait que tous les savoirs sollicit&eacute;s ne sont pas ad&eacute;quats au savoir-faire vis&eacute;. D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, la correspondance entre les formes grammaticales et les t&acirc;ches d&rsquo;&eacute;criture n&rsquo;est pas garantie, et la r&eacute;utilisation de ces formes dans une situation de production soul&egrave;ve la question de la validit&eacute; scientifique des savoirs convoqu&eacute;s et de leur plausibilit&eacute; psychologique&nbsp;: il s&rsquo;agit de v&eacute;rifier si une quelconque explication linguistique contribue ou non &agrave; la progression cognitive de l&rsquo;apprenant.</p> <p>M&ecirc;me si les anciens programmes pensaient l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais en termes de solidarit&eacute; didactique, les expressions &laquo;&nbsp;un cours autonome&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;un contenu sp&eacute;cifique&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;une progression propre&nbsp;&raquo; plaidaient en faveur d&rsquo;un cloisonnement des activit&eacute;s. En outre, dans l&rsquo;ancienne conjoncture, la grammaire occupait la place d&rsquo;une discipline &agrave; part enti&egrave;re o&ugrave; les programmes se pr&eacute;occupaient essentiellement de doter l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve d&rsquo;une connaissance grammaticale compl&egrave;te sans que l&rsquo;int&eacute;gration des activit&eacute;s ne soit prioritaire ou obligatoire. Cela traduit une vieille croyance selon laquelle l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re ou seconde doit passer par une bonne pratique de l&rsquo;analyse grammaticale et une connaissance approfondie des faits de syntaxe et de morphologie. D&rsquo;embl&eacute;e, dans les textes officiels relatifs &agrave; la conjoncture pr&eacute;c&eacute;dente, on pr&eacute;sentait la grammaire comme une r&eacute;f&eacute;rence indispensable dans l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais. Cette position se trouve amplement justifi&eacute;e par les propri&eacute;t&eacute;s intrins&egrave;ques &agrave; la langue fran&ccedil;aise&nbsp;: le fran&ccedil;ais est r&eacute;put&eacute; pour &ecirc;tre une langue &agrave; morphologie lourde. Cette langue est aussi caract&eacute;ris&eacute;e par une syntaxe structur&eacute;e selon des r&egrave;gles dont l&rsquo;ensemble constitue un syst&egrave;me complexe. Mais ce qui complique davantage les choses, c&rsquo;est que le respect de la norme est plus important, en fran&ccedil;ais, que pour d&rsquo;autres langues&nbsp;; un tel respect se manifeste dans l&rsquo;usage de certains agencements syntaxiques.</p> <p>La pr&eacute;somption en faveur du recours &agrave; un enseignement syst&eacute;matique et autonome de la grammaire trouve aussi sa l&eacute;gitimation dans le fait que les &eacute;l&egrave;ves tunisiens ont l&rsquo;habitude de c&ocirc;toyer un appareil grammatical d&eacute;velopp&eacute; dans leur langue maternelle, et ce depuis leur scolarit&eacute; primaire. Ces &eacute;l&egrave;ves &eacute;duqu&eacute;s dans une culture d&eacute;positaire d&rsquo;une longue tradition grammaticalisante &eacute;prouvent un penchant naturel vers les approches mettant en place un outillage grammatical formalis&eacute; et explicit&eacute; en langue &eacute;trang&egrave;re. Les d&eacute;fenseurs d&rsquo;une telle position invoquent un argument d&rsquo;ordre psychologique se rapportant au style d&rsquo;apprentissage des apprenants&nbsp;: nombreuses sont les personnes ayant un style analytique d&rsquo;apprentissage et manifestant, par cons&eacute;quent, une attirance pour les explications grammaticales et les exercices d&rsquo;analyse syntaxique, et chez qui un enseignement centr&eacute; sur la grammaire augmente la motivation et r&eacute;duit l&rsquo;inqui&eacute;tude.</p> <p>Actuellement, l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais au coll&egrave;ge s&rsquo;int&eacute;resse au d&eacute;veloppement de trois comp&eacute;tences principales&nbsp;: l&rsquo;oral, la lecture et l&rsquo;&eacute;criture. Si la grammaire n&rsquo;est pas d&eacute;finitivement &eacute;vinc&eacute;e, elle est une activit&eacute; subalterne et rel&eacute;gu&eacute;e dans un second plan. C&rsquo;est pourquoi, l&rsquo;on ne trouve plus, dans les programmes officiels actuels, de r&eacute;flexions sp&eacute;cifiques sur la grammaire comme c&rsquo;&eacute;tait le cas auparavant. La seule remarque concernant l&rsquo;enseignement linguistique ou grammatical figure dans la derni&egrave;re page des programmes officiels de 2008-2009&nbsp;:</p> <p><q>Tous les contenus linguistiques inscrits au programme doivent &ecirc;tre trait&eacute;s. Ils seront &eacute;tudi&eacute;s en relation &eacute;troite avec la lecture, l&rsquo;&eacute;criture et la pratique de l&rsquo;oral. Ils constituent pour l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve des ressources &agrave; mobiliser pour parler, lire et &eacute;crire. Il appartiendra alors &agrave; l&rsquo;enseignant de les traiter en fonction des capacit&eacute;s &agrave; d&eacute;velopper et des besoins des &eacute;l&egrave;ves. Mais certains faits de langue (syntaxe, orthographe, conjugaison, vocabulaire) feront l&rsquo;objet, en cas de besoin, d&rsquo;un apprentissage syst&eacute;matique. (Programmes officiels du second cycle de l&rsquo;enseignement de base, 2008-2009.)</q></p> <p>Dans le cadre de la pr&eacute;dominance des performances langagi&egrave;res et du passage de l&rsquo;analyse des phrases bien form&eacute;es &agrave; l&rsquo;emploi effectif de la langue, la grammaire se contente du r&ocirc;le d&rsquo;un instrument au service de l&rsquo;expression. M&ecirc;me si l&rsquo;on n&rsquo;a pas d&eacute;pass&eacute; les limites de la phrase, la r&eacute;forme actuelle cherche &agrave; int&eacute;grer les aspects morphosyntaxiques de la langue aux trois comp&eacute;tences vis&eacute;es par les programmes officiels. Derri&egrave;re cette tendance, il y a une volont&eacute; de suppl&eacute;er une lacune que l&rsquo;on a remarqu&eacute;, il y a longtemps, chez les &eacute;l&egrave;ves tunisiens et qui consiste &agrave; l&rsquo;incapacit&eacute; &agrave; r&eacute;investir leurs acquis grammaticaux dans leurs productions &eacute;crites. Dans cette perspective, les programmes actuels renoncent &agrave; viser l&rsquo;acquisition des comp&eacute;tences proprement grammaticales comme c&rsquo;&eacute;tait le cas dans les anciens programmes qui formulaient les finalit&eacute;s de l&rsquo;enseignement grammatical comme suit&nbsp;:</p> <p><q>Au terme de la 9&egrave; ann&eacute;e, l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve devra ma&icirc;triser les m&eacute;canismes de base de la langue fran&ccedil;aise&nbsp;:<br /> &nbsp;&nbsp;&nbsp; &bull; En syntaxe, il devra &ecirc;tre capable&nbsp;:<br /> _ De produire des &eacute;nonc&eacute;s corrects prouvant une ma&icirc;trise satisfaisante de la structure de la phrase simple.<br /> _ De reconna&icirc;tre les types et les formes de phrases et de s&rsquo;approprier les m&eacute;canismes qui permettent de passer d&rsquo;un type &agrave; l&rsquo;autre.<br /> _ De reconna&icirc;tre les constituants imm&eacute;diats de la phrase et les constituants de syntagmes.<br /> _ De produire des phrases complexes et d&rsquo;en d&eacute;crire globalement le fonctionnement.</q> (Programmes officiels du second cycle de l&rsquo;enseignement de base, 1997, p. 23.)</p> <p>La didactique actuelle du fran&ccedil;ais souhaite &eacute;viter l&rsquo;enseignement d&rsquo;une &laquo;&nbsp;grammaire de d&eacute;cryptage&nbsp;&raquo; fond&eacute;e sur l&rsquo;identification et la reconnaissance des formes ainsi que sur les m&eacute;canismes de leur combinaison. Ainsi, la ma&icirc;trise des sous-syst&egrave;mes de la langue n&rsquo;est pas aujourd&rsquo;hui la bienvenue si elle n&rsquo;est pas en ad&eacute;quation avec le savoir-faire vis&eacute;. Autrement dit, la didactique de la grammaire obstin&eacute;e &agrave; se limiter &agrave; la phrase se trouve confront&eacute;e au d&eacute;fi d&rsquo;effacer l&rsquo;opposition g&ecirc;nante entre les aspects morphosyntaxiques et la production des textes et des discours. La probl&eacute;matique de l&rsquo;enseignement des formes morphosyntaxiques et de leurs r&eacute;percussions sur l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re ou seconde fait objet de controverses parmi les sp&eacute;cialistes de la didactique des langues.</p> <p>Parmi les &eacute;tudes men&eacute;es pour la d&eacute;termination de la relation entre l&rsquo;apprentissage et l&rsquo;enseignement formel de la grammaire en classes de langues &eacute;trang&egrave;res ou secondes celle de Krashen (1987) semble la plus retentissante. Celui-ci recommande d&rsquo;exposer l&rsquo;apprenant &agrave; de multiples situations de compr&eacute;hension signifiantes. Il avance l&rsquo;hypoth&egrave;se que l&rsquo;impr&eacute;gnation ou la fr&eacute;quentation d&rsquo;un milieu linguistique o&ugrave; l&rsquo;on se contente d&rsquo;activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;coute ou de lecture est une condition n&eacute;cessaire et suffisante &agrave; la construction d&rsquo;une comp&eacute;tence communicative et &agrave; la ma&icirc;trise d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re ou seconde. Cette id&eacute;e implique que l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une L2 ne doit forc&eacute;ment pas passer par l&rsquo;activit&eacute; de production (&eacute;crire ou parler)&nbsp;; ce qui signifie que la compr&eacute;hension prime sur toute autre comp&eacute;tence. Krashen sugg&egrave;re &eacute;galement de laisser la libert&eacute; &agrave; l&rsquo;apprenant de s&rsquo;exprimer au moment o&ugrave; il le veut. Le corollaire imm&eacute;diat de cette hypoth&egrave;se est que la grammaire n&rsquo;est pas un facteur indispensable ou un &eacute;l&eacute;ment directement impliqu&eacute; dans le processus d&rsquo;apprentissage. Selon ce chercheur, les exercices de grammaire diminuent les capacit&eacute;s de l&rsquo;apprenant &agrave; s&rsquo;exprimer ais&eacute;ment dans des situations de communication authentiques, dans la mesure o&ugrave; tout enseignement centr&eacute; sur les aspects formels de la langue rel&egrave;gue au second plan la signification du message v&eacute;hicul&eacute; et entrave, par cons&eacute;quent, le d&eacute;veloppement des m&eacute;canismes de communication. L&rsquo;hypoth&egrave;se krashenienne r&eacute;cuse le fait de corriger les erreurs des &eacute;l&egrave;ves de peur d&rsquo;inhiber le m&eacute;canisme d&rsquo;apprentissage. Loin d&rsquo;&ecirc;tre admise, l&rsquo;approche de Krashen comme toute proposition sur l&rsquo;apprentissage est sujette &agrave; confirmation empirique.</p> <p>Des &eacute;tudes de terrain men&eacute;es sur les &eacute;l&egrave;ves canadiens anglophones dans des classes d&rsquo;immersion en fran&ccedil;ais r&eacute;v&egrave;lent que&nbsp;:</p> <p><q>&hellip;, dans les groupes d&rsquo;immersion o&ugrave; la forme grammaticale est n&eacute;glig&eacute;e au seul profit du contenu enseign&eacute; (les mati&egrave;res scolaires), les risques de fossilisation paraissent plus &eacute;lev&eacute;s. Un des facteurs susceptibles d&rsquo;expliquer la fossilisation des erreurs des &eacute;l&egrave;ves de la classe d&rsquo;immersion serait la tr&egrave;s grande production de formes linguistiques erron&eacute;es de la part des autres &eacute;l&egrave;ves de la m&ecirc;me classe. Mais, fait &agrave; noter, ce &laquo;&nbsp;classolecte&nbsp;&raquo; r&eacute;sulterait, &agrave; son tour, des exc&egrave;s d&rsquo;un enseignement centr&eacute; sur le contenu seulement, au d&eacute;triment de la correction formelle. (Germain, C. et Seguin, H., 1998).</q></p> <p>D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;immersion a montr&eacute; que si les apprenants qui s&rsquo;exposent &agrave; ce genre d&rsquo;enseignement d&eacute;veloppent une comp&eacute;tence de compr&eacute;hension tr&egrave;s satisfaisante et acqui&egrave;rent une confiance facilitant la communication en L2, ils manifestent, toutefois, une connaissance insuffisante des aspects grammaticaux de la langue, ce qui favorise l&rsquo;accumulation des erreurs et leur fossilisation. Au plan p&eacute;dagogique, ces cons&eacute;quences f&acirc;cheuses ont encourag&eacute; le retour en force de la grammaire dans les classes de L2. D&rsquo;autres chercheurs, comme Pienemann (1984), soutiennent l&rsquo;id&eacute;e que certaines formes grammaticales ne sont pas &laquo;&nbsp; apprenables&nbsp;&raquo; et par cons&eacute;quent leur enseignement lui semble gratuit&nbsp;: cette conclusion a &eacute;t&eacute; formul&eacute;e suite &agrave; la v&eacute;rification &agrave; travers des &eacute;tudes acad&eacute;miques d&rsquo;un ph&eacute;nom&egrave;ne qui a longtemps taraud&eacute; l&rsquo;esprit des enseignants de L2 sans qu&rsquo;ils trouvent une justification plausible&nbsp;: il y a des formes grammaticales faciles &agrave; acqu&eacute;rir par les apprenants, mais d&rsquo;autres, malgr&eacute; le travail intense des acteurs de la classe et l&rsquo;existence des outils didactiques de qualit&eacute;, restent difficiles voire inaccessibles &agrave; l&rsquo;appropriation. Dans la lign&eacute;e des travaux de Pienemann, les recherches aboutissent &agrave; une constatation qui explique ce ph&eacute;nom&egrave;ne&nbsp;: certaines formes grammaticales ne s&rsquo;acqui&egrave;rent qu&rsquo;en respectant leur ordre pr&eacute;d&eacute;termin&eacute; de d&eacute;veloppement, ce qui signifie que l&rsquo;enseignement des structures linguistiques dont le d&eacute;veloppement est ult&eacute;rieur est inutile si les stades pr&eacute;c&eacute;dents n&rsquo;ont pas d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; acquis par l&rsquo;apprenant. D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, les concepteurs des programmes actuels des coll&egrave;ges basculent du cot&eacute; de la r&eacute;duction de l&rsquo;importance de la grammaire dans l&rsquo;&eacute;conomie g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais. Cependant, malgr&eacute; le r&ocirc;le r&eacute;duit de la grammaire dans les textes officiels, cette mati&egrave;re reste un objet privil&eacute;gi&eacute; d&rsquo;&eacute;valuation. En effet, cette activit&eacute; a toujours une pr&eacute;sence importante, aussi bien dans le devoir de contr&ocirc;le d&rsquo;&eacute;tude de texte (10points sur 20) que dans le devoir de synth&egrave;se (7points sur 20).</p> <h2>2. La restructuration du contenu grammatical</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Dans toute situation d&rsquo;apprentissage guid&eacute;, le parcours d&rsquo;enseignement part d&rsquo;une comp&eacute;tence acquise vis&eacute;e pour en atteindre une autre, ce qui exige l&rsquo;organisation du savoir &agrave; enseigner selon une progression t&eacute;moignant d&rsquo;une approche structur&eacute;e de la langue. Le changement qui a affect&eacute; la place de la grammaire dans l&rsquo;&eacute;conomie g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;enseignement du fran&ccedil;ais au second cycle de l&rsquo;&eacute;cole de base a, sans doute, modifi&eacute; la structuration du contenu grammatical, quoique toujours cantonn&eacute; dans le cadre &eacute;troit de la phrase. La r&eacute;partition des objets d&rsquo;enseignement sur les modules du programme est tributaire des choix didactiques de l&rsquo;institution et surtout des finalit&eacute;s de l&rsquo;enseignement linguistique.</p> <p>Dans l&rsquo;ancien syst&egrave;me, le programme de grammaire imposait d&rsquo;embl&eacute;e un cadre de travail qui organisait le traitement du mat&eacute;riau grammatical telle que la notion de progression avec la phrase simple comme point de d&eacute;part et la phrase complexe comme point d&rsquo;arriv&eacute;e conduit &agrave; envisager l&rsquo;apprentissage des formes grammaticales comme le passage des &eacute;l&eacute;ments les plus simples aux &eacute;l&eacute;ments les plus complexes en mettant l&rsquo;accent sur les constituants de la phrase, leur cat&eacute;gorisation et leur fonction. Le choix des objets d&rsquo;enseignement &eacute;tait r&eacute;gi par cette progression mettant en place une distribution des contenus o&ugrave; beaucoup de notions abord&eacute;es dans un niveau apparaissent d&eacute;j&agrave; dans le niveau suivant, ce qui signifie que les m&ecirc;mes objets d&rsquo;enseignement &eacute;taient repris &agrave; diff&eacute;rents moments du curriculum, &agrave; des degr&eacute;s d&rsquo;approfondissement diff&eacute;rents. Par exemple, les types et les formes de phrases &eacute;taient &eacute;tudi&eacute;s en 7&egrave; et 8&egrave; ann&eacute;es, alors qu&rsquo;en 9&egrave; ann&eacute;e, on se limitait &agrave; l&rsquo;analyse exhaustive de la phrase passive en insistant sur les m&eacute;canismes de passivation. De m&ecirc;me, la phrase complexe &eacute;tait &agrave; peine trait&eacute;e en 8&egrave; ann&eacute;e, mais suffisamment analys&eacute;e en 9&egrave; ann&eacute;e. Ce type de progression, dit &laquo;&nbsp;cyclique ou en spirales&nbsp;&raquo;, postule que les contenus de savoir doivent &ecirc;tre expos&eacute;s dans un ordre croissant de complexit&eacute;. Pr&eacute;sum&eacute;e efficace &agrave; travers la m&eacute;morisation progressive des faits grammaticaux, elle a &eacute;t&eacute; con&ccedil;ue en r&eacute;action aux m&eacute;faits de la progression lin&eacute;aire de type sp&eacute;cifiquement linguistique. D&rsquo;ailleurs, l&rsquo;article 10 des programmes officiels exprimait ainsi ce principe&nbsp;:</p> <p><q>La progression en syntaxe repose sur un d&eacute;coupage qui permet de saisir, dans une premi&egrave;re &eacute;tape, la phrase dans sa globalit&eacute; et, ult&eacute;rieurement, les &eacute;l&eacute;ments syntaxiques (syntagmes, mots) qui la constituent.</q> (Programmes officiels du second cycle de l&rsquo;enseignement de base, 1997, p.23.)</p> <p>Cette progression para&icirc;t quelque peu caricaturale&nbsp;: rien ne justifie l&rsquo;ordre d&rsquo;acquisition pr&eacute;d&eacute;termin&eacute; de certains ph&eacute;nom&egrave;nes morphosyntaxiques, puisqu&rsquo; aucune &eacute;tude empirique n&rsquo;a &eacute;t&eacute; faite pour justifier, par exemple, que la phrase complexe est facile &agrave; assimiler par un &eacute;l&egrave;ve de 8&egrave; ann&eacute;e ou de 9&egrave; ann&eacute;e et ne l&rsquo;est pas par un &eacute;l&egrave;ve de 7&egrave; ann&eacute;e. D&rsquo;autre part, tout au long de ce cycle, les &eacute;l&egrave;ves &eacute;tudiaient les formes de phrases, mais ils n&rsquo;en voyaient que deux couples (la forme affirmative/la forme n&eacute;gative, la forme active/la forme passive), ils achevaient la 9&egrave; ann&eacute;e sana apprendre qu&rsquo;il y a une troisi&egrave;me forme repr&eacute;sent&eacute;e par le couple emphatique/neutre. Quant &agrave; la phrase complexe, on se contentait d&rsquo;informer les &eacute;l&egrave;ves sur les cat&eacute;gories des verbes qui appellent l&rsquo;indicatif ou le subjonctif dans la subordonn&eacute;e, tout en n&eacute;gligeant les probl&egrave;mes de concordance des temps li&eacute;s au changement des temps des verbes de la principale. A cette &eacute;poque, les &eacute;l&egrave;ves rencontraient des difficult&eacute;s &eacute;normes devant les exercices o&ugrave; on leur proposait de mettre le verbe de la subordonn&eacute;e au mode et au temps qui conviennent&nbsp;: le plus souvent, ils identifiaient correctement le mode appropri&eacute;, quant au temps, les r&eacute;ponses fournies &eacute;taient g&eacute;n&eacute;ralement erron&eacute;es. Des erreurs de type&nbsp;: &laquo;&nbsp;J&rsquo;ai contempl&eacute; la beaut&eacute; du paysage qui m&rsquo;entoure.&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;Hier, j&rsquo;ai appris que tu es &agrave; Tunis.&nbsp;&raquo; jalonnaient les productions &eacute;crites des &eacute;l&egrave;ves.</p> <p>Le d&eacute;coupage du savoir est le principe fondateur de la &laquo;&nbsp;progression cyclique&nbsp;&raquo;&nbsp;:</p> <p><q>La premi&egrave;re pr&eacute;sentation d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment grammatical n&rsquo;a pas besoin d&rsquo;&ecirc;tre exhaustive. Dans un premier temps, seuls les &eacute;l&eacute;ments jug&eacute;s les plus pertinents peuvent &ecirc;tre choisis&nbsp;; ce n&rsquo;est que dans un second ou dans un troisi&egrave;me temps que peuvent &ecirc;tre propos&eacute;s les autres aspects compl&eacute;mentaires de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment grammatical en question, tout en r&eacute;visant les premiers aspects d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sent&eacute;s.</q> (Germain, C et Seguin, H., 1998).</p> <p>De m&ecirc;me, puisque les notions grammaticales les plus complexes ne saurait &ecirc;tre enseign&eacute;es d&rsquo;un seul coup, les anciens programmes recouraient &agrave; ce que C. Germain appelle &laquo;&nbsp;les pr&eacute;alables grammaticaux&nbsp;&raquo;. Ce concept pr&eacute;conise l&rsquo;apprentissage des &eacute;l&eacute;ments grammaticaux simples avant de traiter les questions les plus difficiles &agrave; acqu&eacute;rir. A titre d&rsquo;exemple, avant d&rsquo;attaquer les subordonn&eacute;es circonstancielles (temps, cause, cons&eacute;quence), les &eacute;l&egrave;ves auraient d&eacute;j&agrave; vu les compl&eacute;ments circonstanciels dans la phrase simple.</p> <p>A partir du moment o&ugrave; la grammaire n&rsquo;est plus &laquo;&nbsp;r&eacute;gie par une progression qui lui propre&nbsp;&raquo;, les objets d&rsquo;enseignement ne suivent plus une hi&eacute;rarchie de la langue allant de l&rsquo;analyse de la phrase (types et formes de phrases, analyse en constituants imm&eacute;diats) &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de la structure interne des groupes. Dans le cadre de l&rsquo;approche int&eacute;gr&eacute;e, certaines le&ccedil;ons sont construites, d&eacute;sormais, autour des notions comme le temps, la cause et la cons&eacute;quence, l&rsquo;opinion.</p> <p>Malgr&eacute; la volont&eacute; d&rsquo;int&eacute;gration de la grammaire, on propose toujours des questions grammaticales classiques (le passif, les d&eacute;terminants). Si le crit&egrave;re de s&eacute;lection des &eacute;l&eacute;ments grammaticaux est l&rsquo;ad&eacute;quation avec l&rsquo;objectif discursif, la r&eacute;partition actuelle impose un certain nombre de remarques critiques. En effet, en passant d&rsquo;un niveau &agrave; un autre, pour un m&ecirc;me objectif discursif, on pr&eacute;voit des contenus grammaticaux diff&eacute;rents. A titre d&rsquo;exemple, le module d&rsquo;apprentissage no 1 en 8&egrave; et 9&egrave; ann&eacute;es vise l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une m&ecirc;me comp&eacute;tence discursive qui est la production d&rsquo;un texte narratif&nbsp;; paradoxalement, dans le premier niveau, on programma trois le&ccedil;ons de grammaire (les pr&eacute;sentatifs, les mots de reprise, les pronoms personnels COD et COI), dans le second, on en envisage une seule (l&rsquo;expression du temps). On aurait pu pr&eacute;voir les m&ecirc;mes contenus grammaticaux avec un degr&eacute; d&rsquo;approfondissement plus important en 9&egrave; ann&eacute;e tout en respectant, bien entendu, le principe d&rsquo;ad&eacute;quation avec la comp&eacute;tence discursive du module. Aussi, concernant les types et les formes, nous remarquons qu&rsquo;en classe terminale (9&egrave; ann&eacute;e), par exemple, on consacre un chapitre tout entier &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de la forme passive, alors que l&rsquo;on fait abstraction de l&rsquo;interrogation qui est un type de phrase majeur auquel l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve recourt souvent pour poser des questions, surtout que l&rsquo;on aborde en expression &eacute;crite le r&eacute;cit int&eacute;grant un dialogue. D&rsquo;autre part, la r&eacute;partition actuelle des contenus grammaticaux risque d&rsquo;influer n&eacute;gativement sur la comp&eacute;tence grammaticale des apprenants.</p> <p>En effet, avant la pr&eacute;sente r&eacute;forme, on r&eacute;servait &agrave; tous les niveaux du cycle une le&ccedil;on pour la phrase complexe qui s&rsquo;occupait essentiellement du m&eacute;canisme de subordination. Les &eacute;l&egrave;ves avaient donc l&rsquo;occasion de conna&icirc;tre voire de s&rsquo;entra&icirc;ner aux moyens linguistiques facilitant la ma&icirc;trise de la phrase complexe puisqu&rsquo;ils jouissaient surtout d&rsquo;une explication d&eacute;taill&eacute;e de la subordination suivie d&rsquo;un bon nombre d&rsquo;exercices. Aujourd&rsquo;hui, cette question est &agrave; peine effleur&eacute;e dans des le&ccedil;ons comme &laquo;&nbsp;L&rsquo;expression du temps&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;L&rsquo;expression de la cause et de la cons&eacute;quence&nbsp;&raquo;. Dans ce cas, l&rsquo;apprenant se trouve d&eacute;muni de toute connaissance structur&eacute;e sur la phrase complexe. Les programmes actuels dispensent des connaissances &eacute;parses sur la phrase complexe, ce qui complique leur apprentissage par l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve. De telles connaissances ne permettent pas &agrave; l&rsquo;apprenant de distinguer entre relatives, conjonctives et circonstancielles. Nous constatons &eacute;galement que l&rsquo;on enseigne des structures grammaticales qui sollicitent des op&eacute;rations mentales complexes comme les pronoms personnels COD et COI, alors qu&rsquo;on n&rsquo;a pas suffisamment initi&eacute; les &eacute;l&egrave;ves &agrave; la question de la transitivit&eacute; des verbes et &agrave; l&rsquo;identification des compl&eacute;ments essentiels. D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, la structure actuelle des contenus grammaticaux ne semble pas favoriser l&rsquo;apprentissage des &eacute;l&eacute;ments syntaxiques propos&eacute;s, puisque beaucoup de questions importantes ne sont pas reprises ni d&eacute;ploy&eacute;es sur l&rsquo;ensemble du cycle pour contribuer &agrave; une m&eacute;morisation efficace par les &eacute;l&egrave;ves.</p> <p>Dans le m&ecirc;me ordre d&rsquo;id&eacute;e, le manuel de 9&egrave; ann&eacute;e (Pratique du fran&ccedil;ais) a radicalement modifi&eacute; l&rsquo;approche des circonstanciels. On constata que ce manuel, contrairement aux anciens, propose de construire une le&ccedil;on autour de chaque circonstance comme le temps, la cause et la cons&eacute;quence ou le but. La notion du temps est programm&eacute;e au module no 1 dont l&rsquo;objectif g&eacute;n&eacute;ral est d&rsquo;amener l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; la ma&icirc;trise du r&eacute;cit ou du texte narratif, alors que la notion de cause et de cons&eacute;quence est r&eacute;serv&eacute;e au module d&rsquo;apprentissage no 4 (l&rsquo;avant-dernier) qui vise l&rsquo;acquisition du texte argumentatif. Il est clair que le principe d&rsquo;int&eacute;gration est &agrave; la base de cette diss&eacute;mination de l&rsquo;information sur les circonstanciels, mais cela n&rsquo;emp&ecirc;che que l&rsquo;on assure le minimum de coh&eacute;rence dans le contenu grammatical pr&eacute;sent&eacute; aux &eacute;l&egrave;ves. Or, cette le&ccedil;on sur les relations logiques n&rsquo;encha&icirc;ne pas avec celle de &laquo;&nbsp;L&rsquo;expression du temps&nbsp;&raquo; en ce sens que l&rsquo;on n&rsquo;utilise pas le terme &laquo;&nbsp;compl&eacute;ment circonstanciel&nbsp;&raquo;, quand on parle de la cause ou de la cons&eacute;quence. Sans doute, l&rsquo;apprenant qui n&rsquo;est pas renseign&eacute; sur le statut syntaxique des relations logiques (cause, cons&eacute;quence) ne pourra-t-il pas d&eacute;couvrir tout seul que ces constituants ont des propri&eacute;t&eacute;s formelles communes avec les circonstants de temps, m&ecirc;me s&rsquo;ils ne d&eacute;finissent pas s&eacute;mantiquement une circonstance de l&rsquo;action ou de l&rsquo;&eacute;tat d&eacute;crit. A cet &eacute;gard, nous pensons qu&rsquo;l n&rsquo;y a pas de raison de n&eacute;gliger une information d&rsquo;une ampleur pareille, surtout que ces diff&eacute;rentes circonstances sont enseign&eacute;es &agrave; des moments &eacute;loign&eacute;s de l&rsquo;ann&eacute;e.</p> <h2>3. Grammaire de l&rsquo;&eacute;crit et &eacute;mergence d&rsquo;une didactique de l&rsquo;oral</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Dans le contexte scolaire tunisien, on semble avoir durablement, sinon d&eacute;finitivement opt&eacute; pour l&rsquo;enseignement et le d&eacute;veloppement des comp&eacute;tences de l&rsquo;&eacute;crit. Jusqu&rsquo;&agrave; la r&eacute;forme de 1993, pr&eacute;c&eacute;dant les programmes actuels, l&rsquo;oral ne constituait pas un objet d&rsquo;enseignement ou d&rsquo;apprentissage, et sa pratique se limitait &agrave; l&rsquo;interaction entre l&rsquo;enseignant et les &eacute;l&egrave;ves pendant les s&eacute;ances de lecture, de grammaire ou d&rsquo;expression &eacute;crite, m&ecirc;me si, dans ce cas, l&rsquo;on stimulait la parole des &eacute;l&egrave;ves en les encourageant &agrave; parler et &agrave; s&rsquo;initier &agrave; l&rsquo;exercice de cette activit&eacute;. Les &eacute;changes oraux ne sont qu&rsquo;une phase de pr&eacute;paration ou de passage vers l&rsquo;&eacute;crit et les discussions souvent dirig&eacute;es ne repr&eacute;sentent qu&rsquo;un moment de la d&eacute;marche d&rsquo;enseignement d&rsquo;une activit&eacute; &eacute;crite. Les explications orales du professeur, les r&eacute;ponses et les remarques des &eacute;l&egrave;ves favorisent la constitution d&rsquo;un savoir sur la grammaire, l&rsquo;explication de texte ou la production &eacute;crite. Par exemple, telle explication oralement pr&eacute;sent&eacute;e &agrave; propos d&rsquo;un ph&eacute;nom&egrave;ne linguistique conduira &agrave; une synth&egrave;se &eacute;crite, &agrave; la fin de la s&eacute;ance de grammaire. En Tunisie comme ailleurs, l&rsquo;oral a longtemps &eacute;t&eacute; &eacute;cart&eacute; des pr&eacute;occupations des concepteurs des programmes de fran&ccedil;ais. Cet &eacute;tat de choses s&rsquo;explique par la fa&ccedil;on dont l&rsquo;oral est per&ccedil;u en milieu tunisien et plus largement au Maghreb. En effet, l&rsquo;oral a toujours &eacute;t&eacute; confondu avec l&rsquo;id&eacute;e de la langue parl&eacute;e qui est une notion li&eacute;e &agrave; un ensemble de repr&eacute;sentations p&eacute;joratives de l&rsquo;activit&eacute; langagi&egrave;re. Cette langue parl&eacute;e est g&eacute;n&eacute;ralement per&ccedil;ue comme la langue des immigr&eacute;s en &eacute;chec scolaire en France. Ainsi, dans l&rsquo;esprit des enseignants et des parents, cette vari&eacute;t&eacute; est incorrecte et alt&eacute;r&eacute;e. Un peu partout, la sacralisation de l&rsquo;&eacute;crit comme mod&egrave;le transcendant traduisant la norme litt&eacute;raire a entrain&eacute; une telle stigmatisation du code oral. La sacralisation de l&rsquo;&eacute;crit et la d&eacute;valorisation de l&rsquo;oral ont particip&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une fausse id&eacute;e encore r&eacute;gnante, qui postule que la ma&icirc;trise de l&rsquo;&eacute;crit implique une pratique facile et ais&eacute;e de l&rsquo;oral, c&rsquo;est-&agrave;-dire que ce dernier n&rsquo;est rien d&rsquo;autre qu&rsquo;une transcription d&eacute;natur&eacute;e voire une contrefa&ccedil;on du code prestigieux. Cependant, le d&eacute;veloppement des &eacute;tudes sur les situations de communication et la mont&eacute;e en puissance de la sociolinguistique ont fait de l&rsquo;oral une priorit&eacute; de la recherche en linguistique, ce qui a favoris&eacute;, par la suite, son entr&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;cole pour devenir une mati&egrave;re de base de la classe de langue et constituer, en cons&eacute;quence, une didactique &agrave; part enti&egrave;re. De ce fait, une nouvelle vision inspir&eacute;e de la recherche scientifique prend le dessus sur la conception normative&nbsp;: le code oral et le code &eacute;crit sont d&eacute;sormais consid&eacute;r&eacute;s comme deux supports diff&eacute;rents d&rsquo;un langage naturel donn&eacute;. Chacun de ces deux ordres de la communication linguistique rec&egrave;le une hi&eacute;rarchie compos&eacute;e de vari&eacute;t&eacute;s ou de niveaux. Dans la pratique scolaire, les enseignants ont remarqu&eacute;, depuis longtemps, l&rsquo;incapacit&eacute; des &eacute;l&egrave;ves &agrave; entretenir des conversations entre eux ou avec des natifs&nbsp;: leur capacit&eacute; se limite &agrave; r&eacute;pondre aux questions pos&eacute;es en classe, qui ne demandent pas forc&eacute;ment une comp&eacute;tence communicative tr&egrave;s d&eacute;velopp&eacute;e, dans la mesure o&ugrave; ces r&eacute;ponses peuvent &ecirc;tre, parfois, r&eacute;sum&eacute;es en un seul mot. L&rsquo;ensemble de ces donn&eacute;es explique l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une didactique de l&rsquo;oral au coll&egrave;ge dont l&rsquo;objectif majeur est exprim&eacute; dans les textes officiels comme suit&nbsp;:</p> <p><q>Au terme de la 9&egrave; ann&eacute;e de l&rsquo;enseignement de base, l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve doit &ecirc;tre capable de comprendre des &eacute;nonc&eacute;s oraux vari&eacute;s et d&rsquo;en produire pour pr&eacute;senter/se pr&eacute;senter, informer/s&rsquo;informer, expliquer/justifier et discuter. Il mobilise, &agrave; cet effet, ses acquis linguistiques, culturels et m&eacute;thodologiques dans des situations de communication li&eacute;es aux contextes scolaire et social.</q> (Programmes officiels du second cycle de l&rsquo;enseignement de base, 2008-2009).</p> <p>Les textes officiels affirment que le d&eacute;veloppement d&rsquo;une comp&eacute;tence communicative &agrave; l&rsquo;oral n&eacute;cessite la mobilisation d&rsquo;un certain nombre d&rsquo;acquis, entre autres, les connaissances linguistiques. Mais la question qui m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre pos&eacute;e est celle qui s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; l&rsquo;ad&eacute;quation entre le contenu des activit&eacute;s orales et la nature de la grammaire enseign&eacute;e au coll&egrave;ge. Autrement dit, les programmes d&rsquo;enseignement doivent, en principe, fournir au coll&eacute;gien les &laquo;&nbsp;ressources linguistiques&nbsp;&raquo; n&eacute;cessaires &agrave; la construction d&rsquo;une comp&eacute;tence communicative &agrave; l&rsquo;oral. D&rsquo;abord, le d&eacute;veloppement d&rsquo;une telle comp&eacute;tence passe par l&rsquo;initiation &agrave; l&rsquo;&eacute;cart entre le code &eacute;crit et le code oral. En effet, l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve fran&ccedil;ais qui manipule sa langue maternelle quotidiennement dans sa r&eacute;alit&eacute; orale, lorsqu&rsquo;il entre &agrave; l&rsquo;&eacute;cole et d&eacute;couvre un deuxi&egrave;me code &agrave; caract&egrave;re graphique, per&ccedil;oit assez facilement l&rsquo;&eacute;cart consid&eacute;rable entre les deux codes. Dans le contexte de langue seconde, l&rsquo;apprenant ne peut pas percevoir tout seul cette r&eacute;alit&eacute; puisqu&rsquo;elle est dissimul&eacute;e derri&egrave;re le fran&ccedil;ais &eacute;crit auquel il a &eacute;t&eacute; familiaris&eacute;.&nbsp; La conception de l&rsquo;activit&eacute; orale dans les trois manuels du coll&egrave;ge fait abstraction de la non similitude entre les deux codes, malgr&eacute; les difficult&eacute;s de prononciation que rencontrent les nouvelles g&eacute;n&eacute;rations d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves &agrave; leur entr&eacute;e en 7&egrave; ann&eacute;e de base. A titre d&rsquo;exemple, beaucoup de nouveaux coll&eacute;giens prononcent le graph&egrave;me ou le morphogramme &laquo;&nbsp;ent&nbsp;&raquo; du verbe &agrave; la troisi&egrave;me personne du pluriel. Ensuite, une didactique de l&rsquo;oral qui se veut efficace et significative ne se contente pas d&rsquo;une simple initiation aux sp&eacute;cificit&eacute;s de la communication orale, mais n&eacute;cessite la mise en place d&rsquo;une grammaire de l&rsquo;oral. Une telle mesure est obligatoire parce qu&rsquo;il y a une diff&eacute;rence au niveau des structures syntaxiques des deux codes, et cette diff&eacute;rence risque d&rsquo;emp&ecirc;cher la compr&eacute;hension du message. D&rsquo;ailleurs, les &eacute;l&egrave;ves tunisiens d&rsquo;aujourd&rsquo;hui ayant presque tous acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;internet remarquent cette diff&eacute;rence et recourent souvent &agrave; l&rsquo;aide de personnes plus &acirc;g&eacute;es et plus comp&eacute;tentes comme les professeurs pour pouvoir poursuivre leurs conversations avec les natifs. Il suffit de rappeler quelques divergences syntaxiques pertinentes pour se rendre compte des difficult&eacute;s qui pourront fausser la communication. Nous pouvons citer le cas du passif&nbsp;: dans les manuels tunisiens, l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve rencontre une seule variante morphosyntaxique, celle caract&eacute;ristique de l&rsquo;&eacute;crit que l&rsquo;on appelle &laquo;&nbsp;passif traditionnel&nbsp;&raquo;, et qui est repr&eacute;sent&eacute;e par le sch&eacute;ma suivant&nbsp;: SN2+aux+p.pass&eacute;+pr&eacute;p+SN1. Or, dans la vie de tous les jours, les Fran&ccedil;ais, et plus largement les francophones, utilisent une autre forme du passif construite avec le factitif &laquo;&nbsp;se faire&nbsp;&raquo; et sans r&eacute;alisation de l&rsquo;agent de l&rsquo;action. L&rsquo;exemple suivant explicite la diff&eacute;rence entre les deux variantes&nbsp;:</p> <ol> <li> <p>Un pi&eacute;ton a &eacute;t&eacute; renvers&eacute;e par la voiture rouge.</p> </li> <li> <p>Un pi&eacute;ton s&rsquo;est fait renverser.</p> </li> </ol> <p>Par ailleurs, beaucoup d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves ne reconnaissent le passif que par la construction que leur pr&eacute;sente l&rsquo;&eacute;cole et ne se rendent compte du sujet passif que lorsqu&rsquo;il est suivi de la forme verbale auxiliaire &ecirc;tre+ participe pass&eacute; et du compl&eacute;ment d&rsquo;agent introduit par la pr&eacute;position&nbsp;&laquo;&nbsp;par&nbsp;&raquo;. Par cons&eacute;quent, il sera difficile &agrave; l&rsquo;&eacute;l&egrave;ve de comprendre le contenu s&eacute;mantique de la phrase no2 et de r&eacute;aliser que &laquo;&nbsp;un pi&eacute;ton&nbsp;&raquo; est un sujet passif. Dans ce cas, il comprendra souvent le contraire du message v&eacute;hicul&eacute;, dans le sens o&ugrave; il ignore la construction avec &laquo;&nbsp;se faire&nbsp;&raquo; et m&eacute;connait le sens de ce verbe pronominal.</p> <p>En revanche, la grammaire enseign&eacute;e au coll&egrave;ge est essentiellement une grammaire de l&rsquo;&eacute;crit, si l&rsquo;on excepte la premi&egrave;re le&ccedil;on du programme de 8&egrave; ann&eacute;e, intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;Les pr&eacute;sentatifs&nbsp;&raquo;, qui est en ad&eacute;quation avec l&rsquo;objectif de l&rsquo;activit&eacute; orale &laquo;&nbsp;se pr&eacute;senter, pr&eacute;senter quelqu&rsquo;un, s&rsquo;adresser &agrave; quelqu&rsquo;un en utilisant les formes appropri&eacute;es&nbsp;&raquo;.</p> <p>D&rsquo;ailleurs, les pr&eacute;sentatifs introduisent une phrase dite &agrave; dislocation gauche&nbsp;: une construction, bien qu&rsquo;elle soit attest&eacute;e par la grammaire descriptive, fait l&rsquo;objet d&rsquo;une critique acerbe par la grammaire prescriptive qui la qualifie de &laquo;&nbsp;famili&egrave;re&nbsp;&raquo; et la classe parmi les &laquo;&nbsp;gallicismes&nbsp;&raquo;. Paradoxalement, des questions sur les pr&eacute;sentatifs figurent dans les devoirs de contr&ocirc;le et de synth&egrave;se qui sont cens&eacute;s contr&ocirc;ler les comp&eacute;tences de l&rsquo;&eacute;crit. La nouvelle r&eacute;forme fait de l&rsquo;oral une activit&eacute; de base de la classe de fran&ccedil;ais sans la prendre en m&ecirc;me temps comme un objet privil&eacute;gi&eacute; d&rsquo;&eacute;valuation&nbsp;: aujourd&rsquo;hui comme auparavant, la note d&rsquo;oral est octroy&eacute;e sur la base de la participation des &eacute;l&egrave;ves en classe. Enfin, l&rsquo;instauration d&rsquo;une didactique de l&rsquo;oral exige la formation des enseignants concernant la fa&ccedil;on de diriger les discussions, qui diff&egrave;re de celle qu&rsquo;ils ont l&rsquo;habitude de pratiquer, qui consiste &agrave; poser des questions pour recevoir des r&eacute;ponses et les corriger. De m&ecirc;me, une telle formation doit traiter le probl&egrave;me de la conception que se fait l&rsquo;enseignant de l&rsquo;activit&eacute; orale&nbsp;: majoritairement, les enseignants ne sont pas convaincus de l&rsquo;utilit&eacute; de l&rsquo;oral dans la construction des comp&eacute;tences langagi&egrave;res des &eacute;l&egrave;ves. Le plus souvent, ils se passent de cette activit&eacute; au profit d&rsquo;une s&eacute;ance de grammaire ou d&rsquo;expression &eacute;crite.</p> <p>&nbsp;</p> <p>La recherche didactique abordant la question de la grammaire dans l&rsquo;enseignement de L2 a permis la r&eacute;actualisation voire le perfectionnement des pratiques p&eacute;dagogiques en situation d&rsquo;apprentissage. N&eacute;anmoins, en contexte de classe, l&rsquo;enseignant est confront&eacute; au dilemme pos&eacute; par l&rsquo;obligation de concr&eacute;tiser les finalit&eacute;s didactiques figurant dans le curriculum prescrit et par la contrainte de suivre &agrave; la lettre le mod&egrave;le th&eacute;orique de r&eacute;f&eacute;rence et la m&eacute;thode d&rsquo;enseignement propos&eacute;s par le manuel scolaire. Toutefois, il semble difficile d&rsquo;harmoniser la r&eacute;alit&eacute; de la classe de langue, et plus pr&eacute;cis&eacute;ment la particularit&eacute; de la pratique effective de la grammaire avec les propositions et les exigences des textes officiels. En effet, l&rsquo;h&eacute;ritage acad&eacute;mique de l&rsquo;enseignant, et surtout, les id&eacute;es qu&rsquo;il se fait de la grammaire influencent directement ses pratiques p&eacute;dagogiques. D&rsquo;autre part, la didactisation des pr&eacute;suppos&eacute;s th&eacute;oriques en situation de classe et la conversion d&rsquo;un cours de grammaire en activit&eacute; d&rsquo;enseignement-apprentissage sollicitent un haut niveau d&rsquo;adaptation aux caract&eacute;ristiques de la situation d&rsquo;enseignement. On peut, d&egrave;s lors, s&rsquo;interroger sur la faisabilit&eacute; d&rsquo;un programme de grammaire et sur l&rsquo;efficacit&eacute; du mat&eacute;riel didactique mis &agrave; la disposition des enseignants. Depuis l&rsquo;installation du projet didactique relatif &agrave; la r&eacute;forme de 2006 dans les coll&egrave;ges tunisiens, on insiste sur l&rsquo;int&eacute;gration de la grammaire aux autres volets du fran&ccedil;ais afin que cet enseignement se fasse en contexte et que la grammaire devienne signifiante aux yeux des &eacute;l&egrave;ves.</p> <h2>Bibliographie</h2> <p>&nbsp;</p> <p>Besse H., Porquier R. (1984), <em>Grammaire et didactique des langues</em>.Hatier.</p> <p>Besse H. (1980), &laquo;&nbsp;Le discours m&eacute;talinguistique de la classe&nbsp;&raquo;, <em>Encrages, Acquisition d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re</em>.</p> <p>Besse H. (1991), &laquo;&nbsp;(Pr&eacute;) Conception et finalit&eacute;s des techniques d&rsquo;enseignement de la grammaire d&rsquo;une langue seconde ou &eacute;trang&egrave;re&nbsp;&raquo;, <em>Triangle</em>, 8.</p> <p>Cuq J. &ndash; P. (1996), <em>Une introduction &agrave; la didactique de la grammaire en fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re</em>, Didier/Hatier.</p> <p>Germain C., Seguin H. (1998), <em>Le point sur la grammaire</em>, CLE International.</p> <p>Krashen S. (1985), <em>The Input hypothesis&nbsp;: Issues and Implications</em>. Longman..</p> <p>&laquo;&nbsp;La grammaire en FLE/FLS&nbsp;: quels savoirs pour quels enseignements&nbsp;&raquo;, <em>Le fran&ccedil;ais dans le Monde. Recherches et applications</em> no 57 (Janvier 2015).</p> <p>Pienemann M. (1984), &laquo;&nbsp;Psychological contraints on the teachability of languages&nbsp;&raquo;, <em>Studies in second language acquisition</em>, 6.2.,186-214.</p> <p>Vigner G. (2004), <em>La grammaire en FLE</em>. Hachette.</p> <p>Wilmet, M. (2008).&nbsp;<em>Grammaire r&eacute;nov&eacute;e du fran&ccedil;ais</em>. De Boeck.</p>