<p><strong>Résumé :</strong> Créer, penser, donner et adapter les consignes sont des tâches quotidiennes chez l’enseignant et pour autant, elles ne sont pas toujours aisées (Zakhartchouk, 2000, 2004 ; Rivière, 2006 ; Filliettaz, 2009 ; Dominguez, 2020). Cet article propose des pistes de réflexion et d’action qui peuvent aider les enseignants lors de la création et la transmission de consignes. Nos propos se nourrissent de notre expérience d’enseignante de français langue étrangère (désormais FLE), de formatrice de futurs enseignants de FLE (en université) et de chercheuse ayant étudié les consignes. Les pistes réflexives proposées s’organisent en deux temps qui correspondent à la temporalité même des consignes : d’abord, nous traiterons du sas de réflexion dont peut disposer l’enseignant (lorsqu’il conçoit ses consignes). Nous convoquons à ce sujet, des « questions-repères » (Zakhartchouk, 2016) qui peuvent être un appui pour se projeter dans l’activité et la classe (quels objectifs, quelles prédispositions prendre, quelle anticipation vis-à-vis de la réception des apprenants, etc.). Ensuite, nous traiterons de la transmission de consignes dans le feu de l’action (quels paramètres entrent en jeu ? Lesquels favorisent la transmission (chez l’enseignant) et la réception des consignes (par les apprenants ?). Les éléments proposés sont à considérer comme des repères pour penser la consigne. Enfin, nous enrichirons nos pistes réflexives avec des propos d’enseignantes de FLE. Ils mettent en lumière des façons de faire singulières et qui s’expliquent par des logiques sous-jacentes liées, entre autres, à des valeurs éducatives. La question qui oriente cet article et qui s’inscrit dans la thématique de ce dossier est la suivante : lorsqu’un enseignant prépare les consignes (le sas de réflexion) et donne des consignes (le feu de l’action) : sur quels repères peut-il s’appuyer ? Quelles considérations décide-t-il d’accorder à son rôle de prescripteur et au rôle des apprenants?</p>
<p> </p>