<p>R&eacute;sum&eacute;</p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><strong>Serge Abiteboul propose la d&eacute;finition suivante : la donn&eacute;e comprise comme &laquo; une description &eacute;l&eacute;mentaire d&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; &raquo; (indice, pr&eacute;l&egrave;vement, chiffre, photo, etc) et il distingue ensuite : &laquo; des mesures de temp&eacute;rature relev&eacute;es chaque jour dans une station m&eacute;t&eacute;o, ce sont des donn&eacute;es. Une courbe donnant l&rsquo;&eacute;volution dans le temps de la temp&eacute;rature moyenne dans un lieu, c&rsquo;est une information. Le fait que la temp&eacute;rature sur Terre augmente en fonction de l&rsquo;activit&eacute; humaine, c&rsquo;est une connaissance&raquo;. Une donn&eacute;e ne porte donc en elle-m&ecirc;me aucune signification, c&rsquo;est le chercheur qui lui attribue en l&rsquo;articulant avec d&rsquo;autres donn&eacute;es, pour produire une information scientifique. L&agrave; r&eacute;side sa valeur ajout&eacute;e. </strong></p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><strong>Alors que l&rsquo;open science se d&eacute;veloppe, la gestion des donn&eacute;es de la recherche n&rsquo;est pas uniformis&eacute;e, notamment dans les disciplines arch&eacute;ologiques. </strong><strong>Plus que les donn&eacute;es, les m&eacute;tadonn&eacute;es, dont la constitution fait de l&rsquo;objet de n&eacute;gociations constantes entre les diff&eacute;rents acteurs,&nbsp;sont les donn&eacute;es sur les donn&eacute;es, c&rsquo;est-&agrave;-dire les informations relatives aux donn&eacute;es. Elles sont structur&eacute;es sous des standards, mais aussi en langage, ce sont des outils facilitateurs et cr&eacute;ateur d&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute;. Ce sont elles qui attribuent sa valeur &agrave; la donn&eacute;es, celle de la r&eacute;utilisation, et qui permettent la reproductibilit&eacute; des analyses, point central&nbsp;dans le processus de production du savoir scientifique.</strong></p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><strong>Une base de donn&eacute;es est un un ensemble organis&eacute; d&rsquo;informations avec un objectif commun (Audibert, 2009, p. 10). Le support n&rsquo;est pas d&eacute;terminant, &laquo; le contenant n&rsquo;&eacute;tait rien sans un contenu informatif de qualit&eacute; &raquo;. Dans les faits, la d&eacute;finition de la base de donn&eacute;es n&rsquo;est pas consubstantielle au support informatique : peu importe le support d&egrave;s lors que les donn&eacute;es sont rassembl&eacute;es et stock&eacute;es dans un but sp&eacute;cifique. L&rsquo;enjeu central des BDD reste la coh&eacute;rence des donn&eacute;es, long travail de structuration qui rel&egrave;ve de la recherche scientifique. Une base de donn&eacute;es informatis&eacute;e se d&eacute;finit donc comme &laquo; un ensemble structur&eacute; de donn&eacute;es enregistr&eacute;es sur des supports accessibles par l&rsquo;ordinateur, repr&eacute;sentant des informations du monde r&eacute;el et pouvant &ecirc;tre interrog&eacute;es et mises &agrave; jour par une communaut&eacute; d&rsquo;utilisateurs&raquo; (Audibert, 2009, p. 10).</strong></p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><strong>En utilisant les m&eacute;thodes de la socio-anthropologie, l&rsquo;objet de cette &eacute;tude est de comprendre les freins au partage de l&rsquo;information scientifique dans l&rsquo;utilisation des bases de donn&eacute;es de recherche. La structuration des communaut&eacute;s de recherche est analys&eacute;e &agrave; diff&eacute;rents niveaux, individuels, collaboratifs et institutionnels, en termes disciplinaires et professionnels, de concepteur et d&rsquo;utilisateur. Ces interactions g&eacute;n&egrave;rent des frictions (Vinck &amp; Jaton, 2016), traduites en n&eacute;gociations, permettant ainsi la production de nouvelles connaissances.&nbsp;</strong></p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><strong>L&rsquo;&eacute;tude porte sur quatre projets de bases de donn&eacute;es sur les mat&eacute;riaux anciens, touchant des disciplines vari&eacute;es comme la bioarch&eacute;ologie, la p&eacute;troarch&eacute;ologie, la c&eacute;ramologie, l&#39;histoire de l&#39;art, l&#39;arch&eacute;om&eacute;trie etc. Des entretiens avec les diff&eacute;rents acteurs du projet et des observations participantes et non participantes sont men&eacute;s.&nbsp;Des objets grapho-num&eacute;riques, compris comme des objets interm&eacute;diaires, sont &eacute;galement collect&eacute;s et font l&#39;objet d&#39;une &eacute;tude documentaire. </strong></p> <p dir="ltr" style="text-align:justify"><br /> <strong>Il n&rsquo;existe pas de simple reproductibilit&eacute; lors de la cr&eacute;ation d&rsquo;une base de donn&eacute;es, car chacune conna&icirc;t un paradigme diff&eacute;rent selon la nature des informations qu&rsquo;elle d&eacute;tient, produit et permet de produire, ce qui rend son acceptabilit&eacute; difficilement pr&eacute;visible. L&rsquo;information scientifique est strat&eacute;gique et sa gestion requiert des comp&eacute;tences sp&eacute;cifiques dont la transmission reste partielle, de l&#39;ing&eacute;nieur vers le chercheur quant &agrave; la technicit&eacute; et du chercheur &agrave; l&#39;ing&eacute;nieur quant &agrave; la ma&icirc;trise de l&#39;objet scientifique. La base de donn&eacute;es vit par ses utilisateurs et leur d&eacute;termination &agrave; en faire un vecteur de communication. Les collaborations interdisciplinaires sont en effet moins importantes apr&egrave;s la cr&eacute;ation de la base de donn&eacute;es. </strong></p> <p dir="ltr"><strong>Bibliographie :</strong></p> <p dir="ltr">Jaton, F. &amp;&nbsp;Vinck, D. (2016). Processus frictionnels de mises en bases de donn&eacute;es.&nbsp;<em>Revue d&#39;anthropologie des connaissances</em>, vol. 10, 4(4), 489-504. doi:10.3917/rac.033.0489.</p> <p dir="ltr">Audibert, L. (2009). Bases de donn&eacute;es, de la mod&eacute;lisation au SQL. Paris, Ellipses. 254p.</p>