<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:right"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Auteurs:</u> Jean Charlet</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:right"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"> Charles Bodon </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"> </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif">Appel à contribution pour la plateforme <em>NumeRev</em></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif">Proposition de résumé</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif">28 Mars 2019</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"> </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u> Titre : L’interopérabilité sémantique pour la recherche interdisciplinaire</u></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:center"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Sous-titre : Modélisation ontologique des connaissances pour favoriser l’interdisciplinarité</u></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Nous proposons un axe pragmatique pour la recherche interdisciplinaire dans la présentation et l’usage d’outils informationnels que sont les ontologies informatiques. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Pour permettre à plusieurs domaines de spécialité de communiquer ensemble, il s’agira de déterminer les conditions pour établir une compréhension entre ces domaines, mais aussi, une méthode permettant cette compréhension. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">C’est à partir d’un questionnement sur les mécanismes cognitifs qui sous-tendent et occasionnent les différences dans les représentations mentales entre agents de disciplines différentes, que nous tenterons de mettre en avant l’usage d’outils informatiques aidant à l’uniformité des connaissances.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">En ce sens, nous pourrons présenter les ontologies informatiques en tant que modèles sémantiques de représentation des connaissances d’un domaine, favorisant ainsi la communication pour la recherche interdisciplinaire.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Les ontologies informatiques permettant de faire l’inventaire des connaissances d’un domaine, l’intérêt de cette présentation sera de questionner la notion « d’interopérabilité sémantique » entre ontologies pour la communication interdisciplinaire. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">L’interopérabilité sémantique étant définie comme : la disposition pour plusieurs agents ou systèmes à pouvoir échanger communiquer tout en préservant le contenu et la qualité de l’information.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Trois aspects pourront ainsi être abordés :</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<ol>
<li><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Cognitif : L’aspect du rapport entre langage naturel et formalisation de la connaissance. </u></span></span></li>
</ol>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">La communication interdisciplinaire repose sur le partage d'une même représentation mentale d'une connaissance entre agents, ainsi qu’une même intention dans leurs échanges. Il s’agit pour obtenir une communication uniformément partagée, de trouver le moyen de capturer dans le langage les éléments représentationnels des agents lors d’un échange interdisciplinaire.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Pour Quine, dans <em>On What There Is ?</em> <strong>[9]</strong> on ne peut établir d’ontologie, sans au préalable avoir défini le but de cette ontologie. Autrement dit, pour formaliser une connaissance il est nécessaire que l’intention dans le langage soit pertinemment capturée. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Or, comment et quels éléments du langage conserver lors d’une représentation d’une connaissance ? Il y a-t-il des patterns dans le langage qui puissent être modélisés dans une ontologie ? </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Nous verrons à travers l’aspect cognitif que la question peut être traitée selon les conceptions du computationnalisme des représentations mentales, comment celles-ci coïncident avec les attitudes de croyances vis-à-vis d’une connaissance <strong>[2]</strong>. Il y aurait dans la structure de l’esprit, un schéma formel identique à celui de la structure syntaxique du langage. Nous pourrons voir comment ce schéma s’applique directement dans le cadre de l’échange interdisciplinaire, et si l’aspect cognitive de cette représentation de la communication nous permet de clarifier les échanges interdisciplinaires. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif">Nous pourrons ainsi présenter comment cette correspondance s’organise dans une réflexion sur une sémiologie de la représentation formelle <strong>[4]</strong>. Certains signes, relations et symboles dans les représentations formelles, coïncident avec nos représentations mentales. Nous pourrons voir en présentant cette sémiologie, en quoi la représentation sémantique des ontologies informatiques nous permet de favoriser l’interopérabilité entre agents.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<ol start="2">
<li><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Outils informationnels : L’aspect numérique de l’indexation des connaissances.</u></span></span></li>
</ol>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"> Nous pouvons répondre de manière pratique au problème de la communication interdisciplinaire en présentant les ontologies informatiques utilisées dans le domaine médical ainsi que les travaux sur les différentes méthodes d'indexation des connaissance et d'alignement, fusion, projection pour l'interopérabilité sémantique entre plusieurs domaines de spécialité.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Il s’agira donc dans cette partie de passer de l’aspect théorique à l’aspect pratique, en présentant l'exemple de l’usage et l’application des ontologies informatiques dans le domaine médical. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Nous pourrons voir en quoi les ontologies informatiques permettent d’assurer la communication entre plusieurs domaines de spécialité en médecine à travers différentes méthodes : indexation des connaissances, alignement et labellisation des termes, fusion des terminologies, projections sur une terminologie de référence... <strong>[10] [11]</strong></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">C’est ici l’aspect des ontologies en temps qu’outils informationnels qui pourra être mis en avant, en présentant comment ces inventaires informatiques de connaissances, permettent une représentation de la connaissance communément partagée pour les différents acteurs du domaine médical. <strong>[12]</strong></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">L’intérêt de la présentation de ces principes, sera d’illustrer l’usage pratique des ontologies pour la recherche et la communication interdisciplinaire, tout en mettant en avant les avantages que de tels outils offrent pour favoriser un vocable commun. <strong>[3]</strong></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Nous pourrons ainsi présenter les différents types d’ontologies, ainsi que leur usage spécifique traitant des objets et termes les plus concrets, au plus abstraits (ontologies de domaine, de cœur, fondationnelles). Cette typologie consistera à montrer la complémentarité possible entre plusieurs niveaux terminologiques, permettant aux ontologies de structurer hiérarchiquement les connaissances, pouvant ainsi concorder avec l’enchainement logique dans les représentations mentales d’un agent d’une discipline.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<ol start="3">
<li><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"> <u>Vocable commun : L’aspect terminologique, ou pour reprendre le terme de C.Roche, « ontoterminologique ».</u></span></span></li>
</ol>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Finalement, nous traiterons de l’aspect épistémologique de l’interopérabilité sémantique, en interrogeant la nature de la connaissance dans un contexte, et de son partage entre plusieurs domaines de spécialité. Il nous faudra mettre en évidence la difficulté de réduire celle-ci à une compréhension universelle pour les agents sous un aspect textuel et sémantique que propose les ontologies.</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Pour l’efficience de l’interopérabilité sémantique, il est nécessaire d’établir des passerelles terminologiques entre les domaines de spécialité. C’est ici la question de l’engagement ontologique et de l’engagement sémantique du terme, du concept, qui pourra être abordée. <strong>[1]</strong> Comment définir un concept ? </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Il peut se trouver un conflit dans une ontologie entre la textualité du concept représenté, et son usage, sa contextualité. <strong>[6] [7]</strong> </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Existe-t-il des primitives, suffisamment universelles dans le langage, qui permettent de construire des connaissances d’un domaine et de pouvoir dialoguer avec d’autres ? Certains concepts sont-ils univoques, et d’autres vagues ? Ou bien un concept peut-il devenir vague ou univoque selon son passage d’un domaine de spécialité à un autre ? <strong>[8]</strong></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">L’aspect philosophique de la question pourra être abordé selon les conceptions de l’épistémologie analytique dans la tradition du « contextualisme », nous permettant de considérer en quoi les connaissances et leurs attributs peuvent changer d’un contexte à un autre. </span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif">Nous verrons que nous pourrons apporter une réponse en termes de « monde possible », une conception épistémologique qui permet de modéliser logiquement plusieurs scénarios pour la compréhension d’un concept. Cette conception nous apportera un usage prédictif aux attitudes propositionnels des agents vis-à-vis d’une connaissance de spécialité, ainsi qu’un outil de modélisation de l’évolution possible d’une ou plusieurs connaissances lors d’une communication interdisciplinaire. <strong>[5]</strong></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Mots clefs</u> : interopérabilité sémantique, ontologie informatique, langage, concept, intention, contexte, intelligence artificielle, interdisciplinarité, langues et cognition</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"> </p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><u>Bibliographie :</u></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[1]</strong> Bruno Bachimont, <em>Engagement sémantique et engagement ontologique : conception et réalisation d’ontologies en Ingénieries des connaissances</em></span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[2]</strong> Jerry Fodor, <em>The Language of Thought,</em> Series Editor, Harvard University Press, 1975</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[3]</strong> Thomas R. Gruber, <em>Toward Principle for the Design of Ontologies Used for Knowledge Sharing</em>, 1993</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[4]</strong> Nelson Goodman, <em>La structure de l’apparence</em>, Vrin, 2004</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[5]</strong> David Lewis, <em>Scorekeeping in a language game</em>, Journal of Philosophical Logic, 1979</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[6]</strong> Christophe Roche, <em>Ontologie : entre terminologie et connaissance de spécialité</em>, 2012</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[7]</strong> Christophe Roche<em>, Terminologie et Ontologie, Langages,</em> 2005/1 (no157), p.48-62</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[8]</strong> Charles Sander Pierce, <em>Vague</em>, Dictionnary of Philosophy and Psychology, 1902</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[9]</strong> W.V.O Quine<em>, On What There Is ?</em> ,Review of Metaphysics, 1948</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[10]</strong> Gunnar Declerck, Audrey Baneyx, Xavier Aimé, Jean Charlet, « <em>Les ontologies fondationnelles peuvent-elles débabeliser le web ?</em> », » Revue d’intelligence artificielle, 2014</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:16px"><span style="font-family:Calibri,sans-serif"><strong>[11]</strong> Jean Charlet, Gunnar Declerck, « <em>Intelligence Artificielle, ontologies et connaissances en médecine : les limites de la mécanisation de la pensée »</em>, Revue d’intelligence artificielle, 2011</span></span></p>
<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:14px"><strong>[12]</strong> Jean Charlet, Emmanuel Cordonnier, Bernard Gibaud, « <em>Interopérabilité en médecine : quand le contenu interroge le contenant et l’organisation »</em>, Information-Intercation-Intelligence, Volume 2 no2, 2002</span></p>