<p>Article</p>
<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc18252075"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Introduction</span></a></span></span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques sont des structures de représentation sémantique des connaissances d’un domaine de spécialité qui établissent les relations entre les concepts d’une ou plusieurs disciplines. Elles peuvent faire l’inventaire des objets qui existent dans un domaine de spécialité en se limitant à représenter un contexte précis. Cependant, la subjectivité et l’intersubjectivité des acteurs limitent la représentation logique de ces connaissances, et l’intelligibilité des concepts et notions est conditionnée par <i>l’interopérabilité sémantique</i> entre machines et acteurs.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’interopérabilité sémantique est la capacité pour plusieurs systèmes d’échanger des informations entre eux, tout en conservant la signification et la qualité de l’information lors de l’échange. Cette interopérabilité pour être efficiente doit répondre à certains principes et est définie </span></span></span> <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">par l’Initiative Council on SDO Global Health Informatics Standardization comme : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« La capacité pour plusieurs systèmes d’échanger de l’information entre eux de telle sorte que chacun de ces systèmes puisse interpréter la signification de l’information reçue et utiliser cette information en articulation avec ses données locales</span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">. </span></span></span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">»</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Apparues au début des années 1990 dans les recherches sur l’acquisition des connaissances pour les systèmes experts, les ontologies s’inscrivent dans le développement du Web sémantique par les travaux de Berners-Lee (2001). Le Web sémantique vise à donner au contenu des ressources du web un accès utilisable par des programmes et agents logiciels, grâce à une compréhension logique des données. C’est-à-dire que la gestion de l’information se déploie en des réseaux sémantiques dans lesquels les données sont reliées entre elles, permettant ainsi à un ordinateur de les comprendre, les hiérarchiser et les parcourir rapidement.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La définition d’une ontologie informatique peut alors être proposé initialement comme étant un outil, artefact informatique qui représente sémantiquement la connaissance d’un domaine de spécialité. Cependant, au fil des années de recherches, plusieurs définitions se sont proposées<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[1]</span></span></span></span></span></a> :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[Uschold et Gruninger (1996)] </span></span></span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« Il s’agit du terme utilisé se référant à la compréhension partagée d’un domaine d’intérêt qui peut être utilisé comme cadre unificateur pour résoudre les problèmes de communication entre les gens et d’interopérabilité entre les systèmes. » </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[Sowa (1999)] </span></span></span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« Une ontologie est un catalogue des types de choses supposées exister dans un domaine, du point de vue d’une personne utilisant un langage pour parler du domaine. » </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[Arp, Smith, Spear (2015)] </span></span></span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« Une ontologie est un artefact de représentation, compris comme une taxonomie dont le but est de modéliser les relations et combinaisons entre classes d’objets et universaux. […] Elles représentent (ou cherchent à représenter) la réalité, de manière à ce que différentes personnes puissent comprendre les termes qu’elles contiennent. » </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Bien que ces définitions reflètent différentes applications possibles des ontologies, celle de [Gruber (1993)] : « Une ontologie est une spécification partagée d’une conceptualisation. », semble être communément admise pour caractériser ce qu’est une ontologie. Une ontologie représente alors un consensus à propos d’un domaine de spécialité dont les connaissances et objets sont préalablement définis conceptuellement.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="PT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Le problème de l’interopérabilité qui nous occupe va donc être de parvenir à distinguer ce qui constitue la connaissance d’un objet ou d’un concept de l’auxiliaire nominatif auquel il est raccroché par l’analyse logique que permettent les ontologies. Ceci, afin de voir s’il est possible de modéliser cette relation du point de vue linguistique et épistémologique dans une ontologie informatique, afin de désambiguiser le langage naturel et proposer une méthode qui permettrait à plusieurs domaines de spécialité de communiquer ensemble.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="PT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">En ce sens, les ontologies informatiques ont pour but de produire un objet informatique respectant les règles syntaxiques de la logique formelle, tout en visant à expliciter et capturer les nuances du langage naturel.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="PT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Tout au long de notre présentation, nous allons nous attacher au cadre médical. Il est donc à noter que les méthodes présentées pour l’interopérabilité sémantiques seront propres à celui-ci. </span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Toc18252076"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">I. </span></span></span><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Même langage ou même connaissance ? Une problématique linguistique et extra-linguistique de la communication interdisciplinaire</span></span></span></a> </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Le langage peut être défini comme le moyen ou le véhicule qui permet la transmission d’information à propos d’objet du monde grâce au partage de concepts et de définitions entre deux interlocuteurs. En conservant une définition du langage comme une correspondance entre une proposition et un objet auquel elle réfère, nous obtenons alors un usage du langage comme étant un témoignage du rapport au monde de l’interlocuteur. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[L. Wittgenstein (1921)] dans le <i>Tractatus</i> indique le rôle du langage et son rapport à la connaissance en ces termes : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« 5.6 : Les frontières de mon langage sont les frontières de mon monde. ». </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La connaissance ou le savoir que nous avons de notre propre connaissance, de ses limites et conditions, est en ce sens dérivé du langage. Dans le cas de la communication interdisciplinaire particulièrement, c’est son usage, sa pragmatique, qui va permettre l’échange de connaissances. En jugeant de la qualité du discours d’un individu, un sujet est ainsi en mesure de définir ou d’émettre des hypothèses sur la nature des objets auquel l’interlocuteur réfère en fonction de son discours. Discours qui devient alors le témoin de la représentation du monde d’un individu et permettant à un autre d’évaluer la connaissance dont dispose son interlocuteur.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Mais en ce cas, rechercher la communication interdisciplinaire est-ce chercher à employer un discours univoque, une même langue ? Ou est-ce plutôt viser à établir les connaissances que nous avons en communs ? </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Lorsque nous visons à définir un terme, nous pouvons rechercher la signification qu’il délivre et ce en quoi cette signification capture pertinemment, l’idée, l’activité ou l’objet auxquels elle réfère. Cependant, lorsque plusieurs individus de champs disciplinaires différents emploient le même terme pour désigner une chose, peut-on dire qu’ils font référence à la même chose ?</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Il s’agit ici de déterminer sur quoi repose la communication interdisciplinaire. Pour cela, il nous faut distinguer la connaissance commune d’une notion, de l’emploi d’un langage commun pour la désigner. C’est-à-dire interroger si l’échange d’information entre agents repose sur une représentation mentale uniformément partagée ou sur un accord conventionnel vis-à-vis de la définition d’une connaissance. Nous faisons donc ici une première distinction entre l’épistémologie interdisciplinaire et la communication interdisciplinaire.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nous pouvons reprendre la définition de la connaissance par [Edmund Gettier (1963)] qui part de la définition classique de la connaissance provenant de Platon dans le <i>Théétète</i> : Un sujet P sait que p, s’il croit que p est vrai, s’il est justifié à croire que p est vrai et si p est vrai. Ainsi : « la connaissance est une croyance vraie justifiée ». </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Mais comme Gettier le fait remarquer, la croyance justifiée n’est pas une <i>condition suffisante</i> à la connaissance : il est possible pour un sujet P d’avoir de bonnes raisons de croire que p est vrai, que p soit vrai dans les faits, sans pour autant que ces faits coïncident avec sa croyance.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ex : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">P croit que p : Roméo croit que Juliette est morte ;</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">P a des raisons de croire que p : Une lettre annonçant la mort de celle-ci lui confirme que Juliette l’est bel et bien ; </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">P est vrai : La potion que boit Juliette la rend cliniquement morte pour un temps ; Roméo de désespoir alors s’empoisonne.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Or, à son insu, la potion ne fait que « donner l’apparence de la mort » à Juliette. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Par conséquent : Roméo croit, est justifié à croire que « p » et « p » est également vrai sans pour autant que Roméo ait connaissance de la signification de « p ».</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’écart entre croyance et connaissance réside ici dans le fait que Roméo n’a pas connaissance d’en quel<i> sens</i> ou <i>contexte</i> « p » est vrai. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La suite apprend que lorsque Juliette se réveille, elle voit Roméo mort et se suicide ne pouvant le supporter : rendant alors « p » vrai dans le sens de la croyance première de Roméo. Tragédie. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cet écart entre connaissance et croyance, appliqué au cas de la communication interdisciplinaire, nous permet alors nous demander : sommes-nous justifiés à croire posséder la même connaissance d’une chose lorsque nous employons plusieurs mots, donc plusieurs sens, pour y faire référence ? </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Il est possible en effet de parler d’une même chose, de plusieurs façons, et avec différents mots : [Frege (1892)] présente le problème devenu classique de la référence à Vénus et prend l’exemple du terme « Phosphoros », soit l’étoile du matin, et de « Hèsperos », l’étoile du soir. Or, il s’avère que l’étoile du matin et l’étoile du soir sont toutes les deux des manières de nommer « Vénus ». Cependant, on peut remarquer que c’est une manière de nommer deux contextes de Vénus en fonction de sa position orbitale. Frege dit ensuite :</span></span></span></span></span></span></p>
<blockquote>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="color:#222222">« La pensée contenue dans la proposition : « l’étoile du matin est un corps illuminé par le soleil » est différente de la pensée contenue dans « l’étoile du soir est un corps illuminé par le soleil ». Si quelqu’un ignorait que l’étoile du soir est l’étoile du matin, il pourrait tenir l’une de ces pensées pour vraie et l’autre pour fausse. La pensée ne peut donc pas être la dénotation de la proposition ; bien plutôt faut-il y voir le sens de la proposition. »</span></span></span></span></span></span></span></p>
</blockquote>
<p align="center" style="text-align:center; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><img height="134" src="https://www.numerev.com/img/ck_104_8_image.png" width="389" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="color:#222222">Frege, Sens et Dénotation (1892)</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">Ici, « l'étoile du matin » et « l'étoile du soir » sont donc deux expressions distinctes, disposant de leur sens propre, mais ont la même référence, car elles dénotent du même objet céleste à savoir la planète Vénus.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">On peut avec cet exemple, distinguer le sens d’un terme qui dépend de sa référence mais est le support linguistique de celle-ci ; de celui de la proposition en tant que telle, la phrase qui contient la référence : qui quant à elle dépend de son contexte ou de son objet, c’est-à-dire du domaine extra-linguistique.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">Cette distinction entre « sens » et « dénotation/référence » permet d’introduire deux manière de parler d’un concept : l’inten<u>s</u>ion et l’extension. </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="color:#222222">Intension </span></b><span style="color:#222222">: C’est la définition, le sens d’un concept, ou sa compréhension. Par exemple, l’intension de « Vénus » pourrait être : « est la deuxième planète du système solaire par ordre de proximité avec le Soleil ».</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="color:#222222">Extension</span></b><span style="color:#222222"> : C’est la dénotation ou référence d’un terme vers un concept. Il s’agit de l’ensemble des entités auxquelles l’intension s’applique. Ex : Vénus = {Phosphoros, Hèsperos, Etoile du Berger}.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">On peut maintenant s’imaginer que lors d’une communication entre deux personnes de deux disciplines différentes : même si la définition – l’intension – d’une notion comme « Vénus » est commune, pour peu que la représentation contextuelle diffère entre eux, la communication peut alors être confuse ou simplement impossible. </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">Nous nous retrouvons dans une situation paradoxale, en ceci que la communication interdisciplinaire peut parler des mêmes choses, en ayant</span> <span style="color:black">les mêmes connaissances parfois, et cependant nous employons des termes ou des agencement différents de nos énoncés pour communiquer. </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">Pour reprendre notre distinction : on peut dire que les agents peuvent parler d’un même concept en utilisant différentes extensions de celui-ci (Phosphoros ou Hèsperos), sans savoir au préalable que celles-ci disposent de la même référence (Phosphoros et Hèsperos </span><span style="color:black">→</span><span style="color:#222222"> Vénus).</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">D’un point de vue plus pragmatique, la communication interdisciplinaire rencontre également « <i>l’inscrutabilité de la référence </i>» [Quine (1969)] : n’ayant accès qu’aux énoncés langagiers d’un interlocuteur et non à la connaissance contextuelle ou pratique personnelle qu’il en a, nous ne pouvons jamais savoir exactement à quel objet le terme qu’il emploi fait référence en son esprit.</span> <span style="color:#222222">Autrement dit, on ne peut jamais savoir en quel sens un individu emploi un terme.</span> </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La communication entre plusieurs champs disciplinaires n’est ainsi possible que si tous les acteurs ont la même connaissance de la signification des termes qu’ils utilisent et de leur domaine d’intension et d’extension. C’est-à-dire, si tous les acteurs disposent des mêmes référentiels sémantiques. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Or, il est difficile de définir sémantiquement un concept indépendamment du contexte dans lequel celui-ci apparait ou de sa compréhension commune, rendant par conséquent sa définition ou celle d’un terme possiblement vague lors du passage d’un domaine de spécialité à un autre. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La communication interdisciplinaire peut être alors définie comme : </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">la recherche du fait que tous les acteurs à partir d’un mot disposent de la même référence vis-à-vis d’un concept ou d’un objet.</span></span></span></i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Plus précisément : le fait que les acteurs à partir de la même intension d’un concept, puissent communiquer à son sujet en ayant connaissance de l’ensemble de son extension.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Que les énoncés « l’étoile du matin » ou « l’étoile du soir » n’aient pas la même signification ne serait plus un problème épistémologique pour deux interlocuteurs, si ces derniers savent tous deux que ces énoncés ont la même référence et qu’ils sont tous deux une manière d’en parler.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Par conséquent, l’échange de connaissances lors de la communication interdisciplinaire devient problématique lorsque doivent se rencontrer : </span></span></span></span></span></span></span></p>
<ul>
<li class="Corps" style="border: none; text-align: justify; text-indent: -18pt; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La subjectivité, la représentation individuelle et contextuelle d’une connaissance ;</span></span></span></span></span></span></span></li>
<li class="Corps" style="border: none; text-align: justify; text-indent: -18pt; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’intersubjectivité, la représentation commune et partagée de cette connaissance entre les acteurs qui génèrent, alimentent, et organisent celle-ci.</span></span></span></span></span></span></span></li>
</ul>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">Ce décalage entre connaissance commune et langage ou vocable différent est dû à l’aspect contextuel de la connaissance. Si l’on souhaite s’interroger sur comment faire communiquer différents domaines ensembles</span><span style="color:black">, il semble nécessaire de prendre en compte la différences entre les connaissances des acteurs des domaines ainsi que leur rapport à celles-ci. Il faut en ce cas considérer également le niveau linguistique sur lequel repose le terme, et la dimension extra-linguistique, mentale ou pratique, sur laquelle repose l’idée ou le concept auquel il fait référence.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"> </p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Toc18252077"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">II. </span></span></span><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Figer le sens ou figer le contexte ?</span></span></span></a></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nous prenons ici le parti que la communication interdisciplinaire repose sur une recherche terminologique. [Charles S. Peirce (1978)] rapporte sa « morale terminologique » à suivre pour les sciences : </span></span></span></span></span></span></p>
<blockquote>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« (2.222) Quant à l’idéal à atteindre, il est souhaitable en premier lieu, que, pour chaque branche de la science, il y ait un vocabulaire fournissant une famille de mots apparentés pour chaque conception scientifique et que chaque mot ait une seule signification exacte, à moins que ses significations différentes ne s’appliquent à des objets de catégories différentes qu’on ne peut jamais prendre l’une pour l’autre. »</span></span></span></span></p>
</blockquote>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Notre démarche terminologique se caractérise alors au départ par la recherche d’une clarification d’un sens unique pour chaque termes d’une discipline et la désambiguïsation du sens qu’ils pourraient partager en apparence. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour tenter de répondre à cette problématique, on peut proposer une analyse de la structure logique du langage afin de désambiguïser et contextualiser la communication interdisciplinaire, consistant en : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">1. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La recherche d’une démarche épistémologique pour établir un inventaire des termes employés par plusieurs disciplines.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">2. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Établir clairement leur sens propre et celui ou ceux qu’ils peuvent partager.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">3. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Un moyen permettant d’aligner et mettre en relation ces termes entre eux afin de rendre explicite la référence qu’ils partagent.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Car si différents domaines de spécialités peuvent employer différents vocabulaire, les <i>règles </i>grammaticales, ainsi que celles de la syntaxe logique du langage, restent invariables en dépit du contexte. Nous allons pouvoir nous appuyer sur celles-ci pour proposer une méthode de clarification des échanges interdisciplinaires. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Présentée ainsi, cette recherche terminologique dispose d’une nature que l’on peut qualifier de « <i>fixiste</i> » : de viser le fait qu’un mot ne dispose que d’une seule et unique signification dont il est le seul porteur. Cette recherche se peut être pertinente quand appliquée à un seul domaine de spécialité. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Mais dans le cas de l’interdisciplinarité, la démarche terminologique et particulièrement son caractère fixiste peut rencontrer le problème de la <i>polysémie </i>[F. Récanati (1997)] : lorsque des termes sont communs à plusieurs champs disciplinaires, mais dont la signification et la référence varie en fonction de leur domaine d’usage.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Comment en ce cas pouvons-nous rendre compte du caractère polysémique inhérent à la communication interdisciplinaire par une démarche terminologique ? </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">C’est ici que l’Ingénierie des connaissances emploi les ontologies informatiques, nous permettant de représenter les connaissances d’un domaine de spécialité en explicitant et spécifiant leur contexte. Elles font usage pour y parvenir à une formalisation du langage naturel, c’est-à-dire une réduction du langage et des énoncés à un aspect syntaxique. Elles peuvent en ce sens mettre en rapport les notions et concepts fondamentaux avec les mots et leurs modalités (antonymes, synonymes, hypéronymie, hyponymie, etc.).</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:#222222">L’explicitation que proposent les ontologies peut également aller jusqu’à établir des métadonnées sur l’élaboration des concepts qu’elles prennent en charge, par l’ajout de commentaires ou de labellisation sémantique des notions.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Elles sont ainsi capables de traiter les termes des disciplines comme des symboles logiques manipulables. En modélisant les relations qu’entretiennent les notions de spécialités entre elles, elles permettent ainsi de rendre compte de figer le contexte de ces notions. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="vertical-align:baseline"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:black">Nous insistons donc sur l’aspect représentationnel des ontologies, en tant qu’outils permettant de spécifier le/les contexte(s) d’une notion et d’un terme à partir d’une structure logique. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nous allons ainsi appliquer une méthode et suivre une épistémologie nous permettant de mettre en relation symboles et significations. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette relation peut se définir ainsi <i>: pour un terme disposant d’une référence, si un symbole capture la même référence, alors le symbole à la même signification que le terme</i>.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-36pt"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="vertical-align:baseline"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a name="_Toc18252078"><span style="font-size:14.0pt">III. III. <span style="color:#2980b9;">Principes épistémiques et sémantiques</span></span></a> <a name="_Toc18252078"></a> </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span style="vertical-align:baseline"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="color:black">Nous pouvons retrouver cette conception du langage comme étant une manipulation de symboles doués de références et de représentations sémantiques dans l’usage des ontologies informatiques. En effet, elles permettent de formaliser les énoncés et les concepts en une représentation commune par le transport de la symbolique logique. </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour cela, il nous faut capturer les propriétés d’un énoncé ou d’un terme qui caractérisent de manière logique leur signification. L’interdisciplinarité étant « complexe » (au sens de E. Morin) en ce qu’elle vise à mettre en relation la connaissance locale d’une discipline, avec le caractère global et interconnecté de son rapport à plusieurs disciplines ; l</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">’enjeu de notre démarche terminologique pour l’interdisciplinarité va alors résider dans la façon dont nous allons définir et localiser le <i>sens </i>d’un énoncé. Pour ce faire, nous allons inscrire notre démarche terminologique dans un cadre théorique et méthodologique :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">a) </span></span></span></i><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Un contextualisme </span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">: Les énoncés ne disposent d’une signification que dans un contexte d’énonciation. Il y a une primauté du général, l’énoncé, sur le particulier, le mot et ces deux composantes sont dépendants de la pragmatique, leur usage.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-left:48px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">b) </span></span></span></i><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:#222222">Un principe de compositionnalité</span></span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:#222222"> (PCM) :</span></span></span></span> <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La valeur sémantique d’un énoncé complexe dépend seulement de la valeur sémantique de ses composants élémentaires et de la façon dont ils sont agencés. Ce sont donc les mots et leur organisation dans l’énoncé qui donnent à celui-ci sa signification générale. C’est ici l’aspect atomique, le terme particulier, qui va conditionner la signification de l’ensemble général de l’énoncé. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’usage des ontologies informatiques comme outils informationnels peuvent nous permettre de tenter de trouver un juste milieu en tenant compte des propriétés respectives de ces deux principes. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques peuvent servir en ce sens deux projets :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">a) </span></span></span></i><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Contextualiser un domaine</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : Analyser les énoncés et leur domaine d’usage comme donnant leur signification aux mots. Par conséquent : tenter de conserver l’influence du caractère contextuel de la communication interdisciplinaire sur la signification d’un énoncé. C’est là l’usage des ontologies en tant qu’outils permettant de figer un contexte de domaine. Les représentations ontologiques associées au Traitement Automatique du Langage (TAL) vont nous permettre de représenter le genre d’un corpus et son domaine de provenance et donc de le situer vis-à-vis d’un autre comme nous le verrons dans la gestion des ressources termino-ontologiques (RTO). Les ontologies permettent de rendre compte du caractère contextuel d’un domaine de spécialité grâce à l’interprétation textuelle.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-left:48px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">b) </span></span></span></i><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Désambiguïser les termes</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> (PCM) : Préciser la signification des mots qui composent un énoncé. C’est-à-dire établir les notions d’un ou plusieurs champs disciplinaires, en considérant les relations logiques qu’elles entretiennent et en distinguant les multiples ou uniques références qu’elles peuvent avoir en les alignant. Pour reprendre les expressions de nos principes sémantiques : la logique descriptive des ontologies permet de rendre compte de l’agencement des composants élémentaires, les mots, de nos énoncés complexes, nos propositions. Le PCM s’accorde avec la démarche sémasiologique qui sera introduite plus loin.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour résumer l’emploi de ces deux principes par les ontologies : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">a) </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Le contextualisme sert de</span></span></span><i> </i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><em>p</em></span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">ragmatique</span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> et de cadre </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">théorique</span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> pour l’ontologie : c’est-à-dire qu’il oriente l’élaboration des ontologies pour permettre la communication interdisciplinaire. Ceci, par une démarche terminologique prenant en compte l’influence contextuelle d’un énoncé et son impact sur la signification des termes qui le composent.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-left:48px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">b) </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Le PCM sert de </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">méthodologie</span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : il justifie les ontologies à utiliser une syntaxe logique basée sur l’usage d’élément simples (symboles, mots) pour en former des plus complexes (formules, énoncés), permettant de définir les termes et entités.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques permettent ainsi de proposer une démarche terminologique visant à conserver le facteur contextuel de l’usage d’un terme. En ce sens, les ontologies telles que les défini [Bachimont (2001)] :</span></span></span></span></span></span></p>
<blockquote>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« […] permettent de représenter de manière systématique les notions utiles pour déterminer et expliciter les connaissances qu’il faut mettre en œuvre pour traiter une tâche dans un domaine de spécialité. Les ontologies ne sont donc pas des bases de connaissances, ni n’expriment de connaissances sur un domaine ou dans une application. Elles explicitent de manière systématique les notions utiles à la formulation des connaissances. Elles ont davantage affaire avec le sens, ou le cadre sémantique dans lequel les assertions sur le domaine peuvent prendre une signification, qu’avec la vérité de ces assertions. »</span></span></span></span></span></p>
</blockquote>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour les ontologies informatiques définies comme « une spécification d’une conceptualisation », « ce qui existe est ce qui est représenté » [Gruber (1993)] et elles visent une définition formelle des concepts et de leurs relations. L’ontologie informatique n’entretient alors pas de rapport direct avec les objets qu’elle décrit : elle vise à figer un contexte disciplinaire par une approche syntaxique de la communication et de l’échange d’information. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nous insistons donc sur le fait que les ontologies définissent les relations entre nos énoncés, et ne s’occupent pas de l’existence des objets. L</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">’usage des termes que nous faisons est avant tout théorique, en ceci que les termes dans nos ontologies sont des objets conceptuels visant à rendre compte de ce qu’une théorie dit qu’« il-y-a » dans un domaine d’objet, et non pas de l’existence matérielle ni des propriétés à proprement parlé de l’objet. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Toc18252079"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">IV. </span></span></span><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Principes et typologies des ontologies</span></span></span></a></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nous pouvons à présent présenter les ontologies informatiques en les distinguant d’autres méthodes d’indexation des connaissances, ainsi que les principes qui permettent la représentation des connaissances. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-left: 48px; text-align: center;"><img height="167" src="https://www.numerev.com/img/ck_104_8_image1.png" width="443" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Schéma adapté de D. Zarebski (2018)</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La terminologie est une <i>collection</i> de termes, tandis que la taxinomie une <i>classification</i> des termes scientifiques. L’ontologie a ceci de spécifique, en ce qu’elle réunit ces deux méthodologies et introduit des principes logiques permettant de spécifier et structurer les relations entre les entités et de donner une signification à ces relations. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Par exemple, les principes différentiels [Bachimont (2001)] permettent de définir les termes par les relations d’identité qui les unissent ou les distinguent. Toutes les entités prennent racines à partir d’une entité « <i>Père </i>» comme concept fondamental à laquelle elles appartiennent. La signification relationnelle d’une entité dépend alors de sa position dans l’arbre de l’ontologie.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Organisée ainsi en réseaux, les ontologies informatiques proposent une représentation des connaissances selon une relation d’inclusion où un concept particulier est englobé par un plus général suivant une logique ensembliste. </span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Il s’agit ici de la <i>conceptualisation </i>de l’ontologie d’un domaine [</span></span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Genesereth and Nilsson [(1987)]</span></span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">, </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">soit : la représentation abstraite des entités d’un domaine par l’usage d’un corps formel.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ces principes s’appuient sur ceux de l’inférence de la logique formelle et de l’engagement ontologique : le fait que l’existence d’une entité soit impliquée par sa quantification logique [Quine (1948)].</span></span></span></span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><img height="157" src="https://www.numerev.com/img/ck_104_8_image2.png" width="258" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Correspondance logico-sémiotique dans une ontologie</span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques permettent d’assurer cette correspondance logico-sémiotique par l’emploi de la relation de subsomption grâce à la formule « <i>est_un</i> ». Cette formule a pour fonction d’attribuer une caractéristique d’appartenance ou d’identité entre plusieurs entités. On peut dès lors organiser une hiérarchie d’entités et décrire dans le détail leurs relations par ce formalisme.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’apport de la logique ensembliste va nous permettre d’expliciter</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> le</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">s </span></span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">relations représentées dans nos arbres ontologiques. Si l’on suit le formalisme de </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[N. Guarino, Daniel Oberle, Steffen Staab (2009)] </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">pour décrire les relations d’un contexte, o</span></span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">n prend une structure O = <<i>D, W, Ω</i>> telle que :</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">§ </span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">D un domaine de discours qui va servir d’ensemble des entités que nous allons représenter.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">§ </span><span style="font-family:"Times New Roman",serif">W un ensemble de mondes possibles pour représenter les différentes acceptions d’un termes en fonction de plusieurs contextes.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Wingdings">§ </span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ω un ensemble qui va représenter les relations conceptuelles de l’espace du domaine <D, W>. </span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">On associe également un vocabulaire V qui coïncide avec les relations de Ω. C’est ici une recherche de l’engagement ontologique : on cherche à mettre en correspondance le symbole formel (ou textuel) que nous nommons par exemple </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">« Vénus 1 » avec l’entité conceptuel de « Vénus »,</span></span></span><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> et procéder ainsi pour tous nos symboles. La définition logique des entités est cependant une démarche plus épistémologique qu’ontologique (au sens philosophique), en ceci que c’est l’aspect définitionnel qui va importer pour l’ontologie informatique plus que la question de l’existence propre des objets représentés.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Une fois la structure en place, on peut ensuite définir le détail du contenu de nos principes différentiels exposés plus haut afin de rendre explicite les relations entre les entités. </span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Par exemple [A. Barton (2016)], dans une ontologie biomédicales les composants élémentaires <i>« Organe, Cœur, Ventricule » </i>sont organisés sur une syntaxe logique fondée par des axiomes plus complexes tels que « <i>Cœur est_un Organe »</i>. Le raisonnement de l’ontologie est ensuite en mesure de déduire des théorème à partir des axiomes formalisés préalablement tout en suivant différentes propriétés formelles des relations. Par conséquent, le moteur d’inférence de l’ontologie à partir d’axiomes tels que : si « <i>a partie_de b » et « b partie_de c » </i>est en mesure d’en inférer qu’alors « <i>a partie_de c » </i>par transitivité. </span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Une ontologie est généralement une structure composée d’entités où O = <C, I, R, T, V> telle que : « O » est l’ontologie, « C » un ensemble de classe, « I » un ensemble d’individus, « R » un ensemble de relations, « T » un ensemble de données, « V » un ensemble de valeurs associées aux ensembles précédent [J. Euzenat and P. Shvaiko (2013)].</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">On définit alors trois types généraux d’ontologies </span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[G. Declerck, A. Baneyx, X. Aimé, Jean Charlet (2014)]</span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">, mais qui n’interagissent pas avec les mêmes entités. On parle ici de « niveaux » de généralité des entités, ou des concepts traités par les différentes ontologies, allant du degré d’abstraction du concept le plus généralisé comme le Temps ou l’Espace, au degré de concrétisation le plus spécifié, sur des objets comme « Cœur » ou « Organe ».</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ontologie de domaine (<i>Domain Ontology</i>)</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : Il s’agit du premier niveau d’ontologie et du plus concret. Il traite des entités propres à une discipline spécifique comme la pneumologie ou la chirurgie par exemple, et s’attache à établir une relation entre les entités du domaine.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ontologie de noyau (<i>Core Ontology</i>)</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : L’ontologie de noyau traite de concept plus généraux qui disposent d’une interdisciplinarité conséquente pour plusieurs ontologies. Elle a la charge de permettre la communication de plusieurs ontologies à propos de concepts partagés par plusieurs sous-disciplines. Par exemple, les concepts tels que « <i>malade »</i>, « <i>démence »</i> et <i>« myocarde »</i> couvrent plusieurs champs médicaux comme la cardiologie et la psychiatrie. Une ontologie de noyau assure donc l’interopérabilité entre deux ontologies de domaines différents qui partagent certains termes. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ontologies fondationnelles (<i>Top Ontology</i>)</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : L’ontologie fondationnelle traite quant à elle des concepts méta-disciplinaires, c’est-à-dire des concepts suffisamment généraux pour être appliqués à tous les domaines d’une ou plusieurs sciences. Les concepts qu’elles traitent relèvent essentiellement de la métaphysique et se concentre sur des concepts tels que l’évènement, le temps, le processus, la qualité, etc. Ainsi, elle permet la communication entre plusieurs ontologies en précisant le contexte des objets particuliers d’un domaine, à partir de concepts plus généraux.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Toc18252080"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">V. </span></span></span><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Hétérogénéité des données et alignement des ontologies</span></span></span></a></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les principes des ontologies permettent ensuite d’identifier plusieurs caractéristiques de la polysémie interdisciplinaire et plusieurs méthodes d’interopérabilité sémantique. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’hétérogénéité de l’information lors de la communication interdisciplinaire, ou son caractère polysémique, peut prendre plusieurs formes dans le cas des ontologies informatiques. Le but est alors de la réduire en alignant les ontologies entre elles afin d’établir des correspondances entre les entités de différents domaines de spécialité. On peut lister quelques types d’hétérogénérité au niveau même des ontologies qu’il s’agira de résoudre </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[J. Euzenat and P. Shvaiko (2013)] :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Hétérogénéité syntaxique</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : Cela correspond au fait que deux ontologie n’emploient pas le langage logique de la même manière, c’est-à-dire ne représente pas les entités représentées de la même manière formelle. Quand bien même elles pourraient parler des mêmes objets avec la mêmes règles logiques, les façons de les représenter étant différentes, elles ne pourraient communiquer ensemble. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Hétérogénéité terminologique ou référentielle</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : Cela correspond au fait de l’emploi de différents termes pour référer à un même objet sans que ces termes ne se retrouvent réciproquement dans les deux ontologies ni ne visent à définir le même aspect de leur référence. Il s’agit généralement d’un problème de synonymie. Ex : différence synonimique avec une sub-différence temporelle entre : o1 = « Quotidien » et o2 = « Périodique » pour désigner « Journal ». </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Hétérogénéité conceptuelle</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : Niveau extra-linguistique. Apparait lorsque deux ontologies sont fondées sur différentes théories pour représenter les entités primitives. Ex : o1 = essentialisme : les entités disposent d’une essence qui prééxiste à leur vécu et o2 = existentialisme : les entités forment leur essence à partir de leur vécu.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Hétérogéneité sémiotique</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La granularité de la communication interdisciplinaire est également composée par l’inten<u>t</u>ion, le « vouloir-dire » des différents agents entre eux et qui correspond au caractère interprétatif des entités en fonction de l’individu qui la comprend : la manière personnelle et privée dont un individu va interpréter un concept, mot, ou symbole. Cette hétérogénéité est hors de portée des ontologies car elle relève spécifiquement du caractère intentionnel, de « la relation active de l’esprit à un objet quelconque » [E. Husserl (1907)]propre à l’esprit humain.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour répondre à ces problématiques, comme nous l’avons vu avec les ontologie de noyaux, il est possible de faire correspondre plusieurs ontologies de domaines, et donc plusieurs contextes, grâce à différentes méthodes d’alignements [G. Declerck, A. Baneyx, X. Aimé, Jean Charlet (2014)] :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La fusion</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Il s’agit ici de créer une base terminologique « T » unique, en fusionnant deux terminologies des ontologies « X » et « Y ». Ainsi, « X » et « Y » utilisent la ressource « T » pour communiquer. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’alignement direct</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> L’alignement consiste en une sorte de contrepoint sémantique. C’est-à-dire que pour chaque terme d’une ontologie « X », on associe son équivalent dans l’ontologie « Y » à l’aide d’un langage informatique (SKOS, <i>Simple Knowledwge Organization System</i>) qui permet la mise en relation des termes synonymes, antonymes et conserver l’autonomie des terminologies de chaque ontologie sans les confondre en une seule.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La projection sur une terminologie de référence</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> La projection permet d’associer chaque terme d’une ontologie « X » et « Y » à un champ terminologique plus large nommé « Z » mais sans les confondre. « Z » sert alors de référence pour la définition des termes de « X » et « Y ». L’intérêt de cette méthode est de permettre à plusieurs domaines relatifs aux ontologies « X » et « Y » de se référer à une unique source « T ».</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ces méthodes d’alignements permettent de développer des bases terminologiques associant les différents sens qu’un terme peut porter selon le domaine où il se trouve employé.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">C’est donc avant tout le domaine de spécialité, son contexte, sa problématique et son niveau de généralité qui vont restreindre les connaissances à représenter, ainsi que les normes et consensus qui vont organiser la place des objets du domaine étudié. Il s’agit ensuite de modéliser des primitives dans le langage du domaine qui serviront à la base de la construction des connaissances.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">C’est-à-dire la recherche d’un terme suffisamment élémentaire pour être utilisé comme base d’un champ lexical, et l’identité suffisamment univoque pour ne pas se confondre avec les notions qu’il définit. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cependant, il n’existe a priori pas de primitives dans le langage naturel répondant à ces critères [Bachimont (2000)]). Pour définir l’identité d’une chose il est nécessaire d’entrer dans une « division de la référence » [Quine (1977)] ; c’est-à-dire une régression qui pour définir un terme en interroge toujours un autre. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a name="_Toc18252081"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">VI. </span></span></span><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">L’aspect terminologique et interdisciplinaire des ontologies : normalisation sémantique et usages</span></span></span></a></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour répondre à cette problématique vis-à-vis des primitives d’un domaine, nous allons observer la normalisation sémantique nécessaire à l’élaboration d’une ontologie grâce à la constitution d’un corpus pour un domaine, et, comment mettre celle-ci en relation avec les usages et interprétations multiples du contexte interdisciplinaire. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La difficulté de cette entreprise réside dans le fait qu’un corpus vise à établir des notions non-contextuelles comme références : des notions dont on fixe et standardise la signification de manière à ce que toute interprétations aient à se conformer à celle-ci. Cependant, plus il y a de domaines à représenter, plus les notions augmentent en conséquence. La recherche du sens d’une notion est alors conditionnée par un référent physique en la qualité de l’expert du domaine qui va établir quelles notions peuvent être considérées comme étant à la base d’une construction terminologique.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">On peut ensuite considérer deux démarche pour la normalisation d’une terminologie [N. Aussenac-Gilles (2005)]. La première, appelée <i>onomasiologique</i>, soit la signification à partir d’une idée, concept ou notion ; est normée à partir d’une conception monosémique d’une notion, c’est-à-dire une relation idéalement univoque entre le terme et le concept.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La seconde, <i>sémasiologique</i>, soit la signification à partir du mot ; s’adapte mieux aux caractère polysémique de l’interdisciplinarité, en ce qu’elle considère d’abord les phénomènes linguistiques, et ensuite établi des normes à partir de l’interprétation de l’occurrence d’un terme dans un contexte. Cette approche part des signes et de leurs agencements et variabilité dans un corpus.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette démarche va permettre de fournir le format textuel de représentation des connaissances et données à une ontologie. Le texte est même le support sur lequel va se fonder la représentation graphique de l’ontologie, il convient donc également d’assurer l’homogénéité des informations qu’il va fournir.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Le thésaurus d’une terminologie - l’ensemble de termes sélectionnés dans le champ lexical d’un domaine de spécialité - est essentiellement lié au support qui a permis de la construire, ainsi qu’à l’influence de son environnement</span></span></span> <span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[T. Poibeau (2005)] : </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[…] La terminologie reflète l’organisation lexicale des éléments propres à la langue de spécialité en question. […] Comme il n’existe pas deux textes (corpus) semblables, les termes et les relations entre les termes que l’on peut extraire à partir d’un corpus sont propres à ces textes (ou à ce corpus). Une terminologie est donc un objet intimement lié à sa source, au corpus et à – l’extrême – à l’application qui a permis de le constituer. </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Par conséquent, si l’on emploi les ontologies informatiques comme des bases terminologiques il convient donc de sélectionner et restreindre le corpus à appliquer aux ontologies d’un même champ scientifique pour préciser leur référence. C’est-à-dire qu’il est nécessaire que le corpus textuel d’une ontologie relève du contexte scientifique auquel il fait référence. Un corpus destiné à la physique ne peut pas décrire un contexte psychiatrique, quand bien même ils pourraient partager des termes en communs.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Une connaissance médicale par exemple n’a pas de signification médicale par et pour elle-même [J. Charlet, E. Cordonnier, B. Gibaud, (2002)]. C’est-à-dire qu’un énoncé n’a de signification qu’en vertu d’un contexte où il est appliqué. Une assertion comme « <i>Un seul patient est passé au bloc opératoire</i> », nécessite tout un réseau d’informations et de compléments sémantiques pour dispenser une signification.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour en clarifier la signification, il est alors nécessaire d’aligner les termes avec leurs définition afin de préciser l’objet auquel ils réfèrent. Pour permettre l’interopérabilité sémantique et l’échange que favorise l’interface humains-ontologies, il faut s’assurer que la signification contextuelle d’un terme s’accorde avec celle du concept qui est représenté textuellement dans l’ontologie. Il est alors nécessaire que la représentation du terme « Patient » par un agent humain corresponde bien à sa représentation en un concept codé appelé « Patient(x) » dans l’ontologie informatique.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span lang="IT" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques peuvent ainsi fonctionner sur des documents et du texte qu’elles interprètent en données. C’est lors de l’interprétation et de choix de ces textes que les ontologies informatiques vont être au service de l’interdisciplinarité.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><img height="193" src="https://www.numerev.com/img/ck_104_8_image3.png" width="322" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Schéma adapté de Nathalie Aussenac-Gilles, Anne Condamines (2004)</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[N. Aussenac-Gilles, A. Condamines (2004)] rapportent comment les ressources termino-ontologiques (RTO) permettent de systématiser ces échanges interdisciplinaire au service de l’ingénierie des connaissances.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ici, le Traitement Automatique des Langues (TAL) et les sciences de l’information se joignent à l’ingénierie des connaissances pour « fouiller » les textes et les analyser. La numérisation des données pousse ainsi vers une interdisciplinarité motivée par une recherche sur la pertinence des termes à modéliser dans une ontologie. En ce sens, l’ontologue, le linguiste, le terminologue et le documentaliste associent leur rôle dans le cadre d’élaboration des terminologies et des ontologies.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Finalement les documents sont modélisés sous une représentation relationnelle des connaissances entre elles. Cette synergie entre les différents acteurs et étapes pour l’élaboration des ressources permet alors de générer un circuit pour le traitement de l’information.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="Corps" style="border:none; text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La base de documents permet à l’utilisateur <b>(1)</b> via le TAL d’interagir directement avec les corpus de texte et de modéliser des représentations relationnelles entre les connaissances <b>(2)</b>. Les RTO sont quant à elles traitées par le TAL, qui peut alors retransmettre l’information nécessaires à l’utilisateur <b>(3)</b> selon les documents sélectionnés.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Finalement, les ontologies pour être opérationnelles et assurer l’interopérabilité sémantique doivent suivre plusieurs protocoles qui appliquent les mêmes normes [D. Aubin (2016)] :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Formats</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Il s’agit d’utiliser pour la gestion des données les mêmes standards comme par exemple XML et RDF.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Concepts</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Il est nécessaire de coder les termes et les mots d’usages avec la même source informatique afin de permettre à différents systèmes de se référer au même terme lorsqu’ils rencontrent la même ressource numérique.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Terminologie de référence</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Ce sont des bases lexicales qui fournissent des définitions univoques des concepts codés pour un domaine de spécialité.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Jeux de valeurs</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Processus qui représente les concepts et les associe à des éléments de données correspondants.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Alignements sémantiques</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> <b>:</b> Procédé qui établit une équivalence entre les concepts de plusieurs terminologies de références différentes.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour résumer : les terminologies sont alignées entre elles, puis renvoyées à des jeux de valeurs qui structurent les termes en données. Ensuite lorsque le concept est codé, une correspondance est alors établie entre le code, le terme, et la base terminologique dont il provient, créant ainsi une correspondance entre eux pour permettre à l’agent et à la machine d’assurer une même lecture d’un terme. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">C</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">ependant, d’un expert à l’autre du même domaine une notion peut être plus importante qu’une autre. Par conséquent, dans le cas d’une recherche interdisciplinaire la tâche se complexifie grandement de par les multiples interprétations nécessaires pour faire consensus. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">On peut néanmoins mettre cette problématique en perspective de la notion d’<i>usage </i>et de <i>genre </i>qu’indiquent [N. Aussenac-Gilles, A. Condamines (2004)] pour classer et interpréter les RTO. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour la communication interdisciplinaire, on ne peut a priori pas concevoir une unique terminologie. Cependant, on peut faire le constat empirique qu’il existe autant de RTO qu’il y a de pratiques et de domaines de spécialité. C’est-à-dire qu’il existe une pluralité d’acteurs et de paramètres qui peuvent rentrer en compte dans l’élaboration d’une terminologie : les textes, linguistes, experts, utilisations, utilisateurs, but visé, logiciels adéquats. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Pour rendre compte de cet aspect collectif de l’organisation des RTO, on peut considérer qu’il n’y a pas autant d’interprétations et d’usage que d’acteurs, ce qui serait indénombrable, mais plus simplement des <i>genres </i>d’<i>usage</i>.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La notion de genre</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : renvoie à une hypothèse d’appartenance à un même groupe pour la catégorisation des textes. La dimension extra-linguistique intervient en ce que l’on peut considérer le texte comme un médium entre une pratique et une conception. Le genre d’un texte vise à aligner les occurrences langagières textuelles avec la dimension psychologique et extra-linguistique de la communication interdisciplinaire.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La notion d’usage</span></span></span></b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"> : renvoie quant à elle au caractère <i>situé </i>d’une pratique ou d’un texte. Elle permet également de spécifier la notion de genre en considérant la composante multi-pragmatique qui rentre en compte lorsque plusieurs disciplines envisagent de communiquer.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">La double considération des notions de genre et d’usage permettrait de modéliser la dimension collective de la communication interdisciplinaire. Le genre permettant d’inscrire l’usage dans le cadre d’une analyse du discours pour établir les texte ; et l’usage d’intégrer et classifier le genre des textes en inscrivant la recherche de normalisation sémantique à partir des occurrences et de la pratique langagière. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">En somme, en plus d’une recherche épistémologique pour obtenir une homogénéité entre les termes et significations pour favoriser le dialogue, il est nécessaire également d’orienter la méthode vers une normalisation et opérationnalisation des pratiques.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">On peut observer concrètement avec le besoin de cette standardisation informatique, la nécessité d’une pragmatique vis-à-vis de l’épistémologie contextualiste que nous avons présenté : en ceci qu’il semble qu’on ne puisse rendre compte d’un phénomène multi-contextuel qu’en le faisant converger vers une pratique unique. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"> </p>
<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc18252082"><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Conclusion : remarques, instrumentalisme et opérationnalisation des ontologies</span></span></span></a></span></span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette recherche de standardisation des pratiques, vise ici à représenter les connaissances et la sémantique humaine de manière formelle. Cette méthode nous permet ainsi d’expliciter les contextes d’usages des notions ainsi que la structure syntaxique des énoncés de différents domaines, facilitant l’alignement des notions entre elles avec leurs termes correspondant et favorisant les consensus. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Mais il nous faut remarquer une certaine circularité dans la recherche de la communication interdisciplinaire : comme nous l’avons vu pour la normalisation sémantique, pour faire communiquer différentes disciplines entre elles, l’interdisciplinarité est nécessaire. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette pétition de principe remet alors en cause le paradigme référentiel. Etant donné la multiplicité des domaines et qu’aucun ne prime ou n’a d’autorité a priori sur l’ensemble des autres, on ne peut alors considérer <i>un </i>modèle sémantique ou pratique sur lequel baser la représentation et l’alignement des connaissances.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Selon l’approche instrumentaliste de [G. Declerck et J. Charlet, 2014] c’est ici l’aspect spécifiquement technique, utilisable et performant des ontologies qui doit être au service d’un <i>accommodement</i> de la science et des phénomènes : servir à faciliter la tâche des acteurs pour laquelle ils utilisent les ontologies.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Les ontologies informatiques servent avant tout d’outils fonctionnels et non de modèles exacts de la réalité et de la sémantique. C’est-à-dire que les ontologies informatiques sont d’abord des outils permettant de rendre opérationnelle et effective la normalisation des échanges et pratiques, et non de représenter ou servir de témoin du sens véritable ou du statut épistémologique d’une notion ou d’un domaine de spécialité : « La carte n’est pas le territoire qu’elle représente ». Les ontologies ne peuvent rendre compte des nuances et implicites du langage naturel. Par conséquent, leur <span style="background:white"><span style="color:#1b1b1b">emploi n’a pour but que de nous orienter dans le caractère complexe (toujours au sens de E. Morin) de l’organisation de la ou des sciences entre elles et de leurs dialogues.</span></span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette conception des ontologies s’inscrit dans l’optique d’augmenter l’exercice de la pensée humaine pour dépasser ses limites cognitives (mémorielles, calculatoires, etc.), en mettant en relation les faits observables et en intégrant les données correspondantes grâce à l’ingénierie des connaissances. Les ontologies informatiques sont alors à considérer comme des <i>supports cognitifs</i> qui accompagnent l’activité intellectuelle des acteurs.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">De cette façon, l’interopérabilité sémantique peut être réalisée par les ontologies informatiques si l’on met en œuvre leurs capacités propres à l’ingénierie :</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">1) </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Employer ces dernières comme <i>outils d’interface</i> <i>sémantique</i> entre acteurs et terminologies, en résorbant l’hétérogénéité sémantique et en alignant termes et données. L’ontologie fait office ici de « pivot » entre le langage naturel et les données informatiques.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-left:48px"> </p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">2) </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Normaliser les systèmes terminologiques entre eux en les faisant communiquer. On peut employer une ontologie comme <i>outils d’interopérabilité </i>visant à connecter les terminologies entre elles pour, à court/long terme, les subsumer en une unique terminologie homogène.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ainsi, au modèle référentiel sémantique des terminologie où celles-ci servent à mettre en place les consensus entre les termes et les choses du domaine auxquels ils sont associés, les ontologies informatiques se proposent de substituer un « référentialisme instrumentale ». </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">C’est-à-dire que les ontologies permettent de servir de « plateformes » à partir desquelles les théories et activités scientifiques peuvent se référer pour normaliser leurs pratiques, sans pour autant interférer dans les principes qui seraient à suivre idéalement ou inférer sur le réalisme présupposé d’un domaine. </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Cette position instrumentale des ontologies permet ainsi de considérer ces artefacts informatiques comme autant d’outils dont l’opérationnalisation et l’efficience sert de témoin et de référent pour la construction des connaissances d’un ou plusieurs domaines : plus les ontologies sont interopérables et permettent de faire communiquer les sciences ensemble, plus on peut alors se fier aux méthodes et données homogénéisées qu’elles retransmettent.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Bibliographie</span></span></span></b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Diane Aubain, (2016) <i>Les référentiels sémantiques dans l’interopérabilité des systèmes d’information de santé</i>, researchgate.net, avril 2016</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nathalie Aussenac-Gilles, Anne Condamines, (2014) <i>Documents électroniques et constitution de ressources terminologiques ou ontologie</i>s, Information-Interaction-Intelligence, Vol.4, n.1, Juillet 2004</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">A. Barton, (2016) <i>Ontologies appliquées biomédicales et ontologie philosophique : un développement complémentaire</i>. « Une solution au problème de Babel : les ontologies appliquées. » Revue de la société de philosophie des Sciences, Vol.3, n.1, 2016</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">B. Bachimont<i>, </i>(2000)<i> Engagement sémantique et engagement ontologique : conception et réalisation d’ontologies en Ingénierie des connaissances</i></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:#222222">, Revue Ingénierie des connaissances : évolutions récentes et nouveaux défis, 2000/4</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">B. Bachimont, (2001) <i>Modélisation linguistique et modélisation logique des ontologies : l'apport de l'ontologie formelle.</i> In Actes de la conférence « IC'2001 », Grenoble.</span></span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Tim Berners-Lee, (2001) <i>The Semantic Web</i>, Scientific American. </span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Livre digital. 2001</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:blue">http://www.sciam.com/article.cfm?articleID=00048144-10D2-1C70-84A9809EC588EF21</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Jean Charlet, Emmanuel Cordonnier, Bernard Gibaud<i>, </i>(2002)<i> Interopérabilité en médecine : quand le contenu interroge le contenant et l’organisation</i>. Information-Interaction-Intelligence, Vol.2 n.2, 2002</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Gunnar Declerck, Audrey Baneyx, Xavier Aimé, Jean Charlet, (2014) <i>Les ontologies fondationnelles peuvent-elles débabeliser le Web ? </i><span style="background:white"><span style="color:black">Revue d’intelligence artificielle – n° 2-3/2014, 191-216.</span></span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:black">Gunnar Declerck, Jean Charlet, (2014) <i>Pourquoi notre sémantique naïve n’est pas formalisable et pourquoi c’est (presque) sans conséquence sur l’ingénierie ontologique</i>, Intellectica, 2014/1, 61, pp.</span></span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Jérôme Euzenat and Pavel Shvaiko. (</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">2013). <i>Ontology matching</i>, Springer-Verlag, 978-3-642-38720-3</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Gottlob Frege, (1982) Sens et Dénotation, in <i>Ecrits logiques et philosophiques</i>, trad. C. Imbert, Seuil, Paris, 1971</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><em>M. R. Genesereth and N. J. Nilsson. (1987) Logical Foundations of Artificial Intelligence. </em>Morgan Kaufmann, Los Altos, CA, 1987.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nicolas Guarino, et al, Steffen Staab, Daniel Oberle, (2009) <i>What Is an Ontology?</i>, Handbook on Ontologies, pp.1-17, mai 2009</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">E. Husserl, (1907) <i>L’Idée de la phénoménologie,</i> PUF, coll. « Epiméthée », 2010</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Charles S. Pierce, <i>Ecrits sur le signe</i>, « Editions du Seuil », 1978</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Thierry Poibeau, (2005) <i>Parcours interprétatifs et terminologie</i>. pp.12. ffhal-00005508f</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">W.V.O. Quine, (1948) <i>On What There Is</i>. Review of Metaphysics Harvard University Press, 1948</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">W.V.O Quine, (1960) <i>Le Mot et la Chose</i>, (1960), éditions Flammarion, 1977</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:#222222">W.V.O Quine, (1969) <i>Relativité de l’ontologie</i> (1969), Paris, Aubier-Montaigne, 1977</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">F. Récanati, (1977) <i>La polysémie contre le fixisme</i>. In: Langue française, n°113, 1997. Aux sources de la polysémie nominale.</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Ludwig Wittgenstein, (1921) <i>Tractatus logico-philosophicus. </i>Gallimard, 2006 </span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Thèses : </span></span></span></b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">David R.L. Zarebski, <i>Ontologie Naturalisée et Ingénierie des Connaissances</i>, 27 septembre 2018</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">HDR :</span></span></span></b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Nathalie Aussenac-Gilles, <i>Méthodes ascendantes pour l’ingénierie des connaissances</i>, HDR, Université Paul Sabatier – Toulouse III, 1<sup>e</sup> décembre 2005</span></span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
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<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a> <a name="_Hlk10576163"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">Loraine Marcheix. <i>Conception d’une ontologie à partir d’un thésaurus spécialisé dans le domaine de l’archéologie et des sciences de l’Antiquité</i>. domain_shs.info.docu. 2008</span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">. La typologie et traduction des définitions est empruntée au mémoire cité, excepté pour la définition de Arp, Smith et Spear (2015), <i>Building ontologies with basic formal ontology</i>, qui est notre ajout et traduction personnelle.</span></span></span></span></span></span></p>
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