<p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span arial="" style="font-family:">Thomas de Castelbajac, Psychologue clinicien &ndash; psychanalyste, Doctorant en philosophie &ndash; &Eacute;quipe recherche&nbsp;: &laquo;&nbsp;&Eacute;thique &Eacute;ducation Sant&eacute;&nbsp;&raquo;. Universit&eacute; Fran&ccedil;ois Rabelais de Tours.</span></i></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Dans l&rsquo;imagerie populaire, la folie reste associ&eacute;e aux murs b&acirc;tis pour la contenir &agrave; distance de la cit&eacute;. Si, gr&acirc;ce au courant d&eacute;sali&eacute;niste de l&rsquo;apr&egrave;s seconde guerre mondiale, cette tenace repr&eacute;sentation n&rsquo;est plus motiv&eacute;e par la r&eacute;alit&eacute;, il n&rsquo;en demeure pas moins que c&rsquo;est d&eacute;sormais un autre type de mur qui s&rsquo;est &eacute;rig&eacute;. Tel que nous le consid&eacute;rerons dans cet article, ce mur invisible est le parfait envers de son a&iuml;eul pierreux avec lequel il partage cependant ceci que le sujet psychotique continue encore et toujours de s&rsquo;y heurter.&nbsp; </span></span></span></span></p> <h1>L&#39;emmurement asilaire</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">C&rsquo;est &agrave; partir du XVII<sup>e</sup> que l&rsquo;histoire de la folie rencontre celle des murs qui ont pour devoir tant de la contenir que de la maintenir, le plus souvent de force<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1" title=""><sup><span style="color:blue">[1]</span></sup></a>. Encha&icirc;n&eacute;e la folie peuple les bas-fonds des h&ocirc;pitaux g&eacute;n&eacute;raux, des prisons et des d&eacute;p&ocirc;ts de mendicit&eacute; en y c&ocirc;toyant les d&eacute;tenus de droit-commun, les indigents, les vagabonds et autres libertins. Suite &agrave; la R&eacute;volution, ces structures, symboles d&rsquo;un pouvoir monarchique arbitraire, op&eacute;rant par lettres de cachet, sont nationalis&eacute;es, confisqu&eacute;es ou encore ferm&eacute;es. Toutefois, sous l&rsquo;administration napol&eacute;onienne, face &agrave; l&rsquo;afflux de malades et de bless&eacute;s dont le nombre pr&eacute;sente le risque de constituer le foyer de nouvelles &eacute;pid&eacute;mies, le patrimoine hospitalier est rouvert, remis en &eacute;tat. Parall&egrave;lement, &eacute;merge l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une structure d&rsquo;assistance sp&eacute;cifiquement destin&eacute;e &agrave; l&rsquo;accueil de la folie qu&rsquo;assied la loi du 30 juin 1838 enjoignant chaque d&eacute;partement &agrave; b&acirc;tir un asile&nbsp;: &eacute;tablissement public de soin aux ali&eacute;n&eacute;s.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">L&rsquo;asile est donc, avant d&rsquo;&ecirc;tre un lieu de s&eacute;gr&eacute;gation et de coercition ceint de murs infranchissables<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2" title=""><sup><span style="color:blue">[2]</span></sup></a>, un espace communautaire o&ugrave; s&rsquo;applique le traitement moral de la folie par une &eacute;quipe m&eacute;dicale&nbsp;; ce qu&rsquo;illustre le mythe portraitur&eacute; de Ph. Pinel lib&eacute;rant les fous de leurs cha&icirc;nes. Cependant, si la folie est lib&eacute;r&eacute;e, c&rsquo;est au prix de son &eacute;pinglage comme objet m&eacute;dical&nbsp;: objet de savoir et de pouvoir qu&rsquo;ont rendu saisissable les institutions de s&eacute;questre<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3" title=""><sup><span style="color:blue">[3]</span></sup></a>, sympt&ocirc;mes des soci&eacute;t&eacute;s capitalistes naissantes &oelig;uvrant entre partage des oisifs et des r&eacute;els improductifs &agrave; isoler. Espace autre, h&eacute;t&eacute;rotopie<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4" title=""><sup><span style="color:blue">[4]</span></sup></a>, selon M. Foucault, l&rsquo;asile prot&egrave;ge et isole la folie qui trouve &agrave; se distribuer en une organisation inverse &agrave; celle de la vie hors de ses murs. Au d&eacute;sordre de la soci&eacute;t&eacute; industrialis&eacute;e, &agrave; son effervescente agitation et &agrave; la contamination des vices qu&rsquo;elle favorise, les asiles proposent ordre, calme et vertu, traduits d&rsquo;abord par la rationalit&eacute; architecturale de ses constructions<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5" title=""><sup><span style="color:blue">[5]</span></sup></a>. B&acirc;ti dont l&rsquo;excellente organisation est le principal adjuvant de l&rsquo;ali&eacute;niste, tel que le soutient E. Esquirol en ouverture de son rapport de 1818&nbsp;: &laquo; Une maison d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s est un instrument de gu&eacute;rison ; entre les mains d&rsquo;un m&eacute;decin habile, c&rsquo;est l&rsquo;agent th&eacute;rapeutique le plus puissant contre les maladies mentales &raquo;<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6" title=""><sup><span style="color:blue">[6]</span></sup></a>. Sis en un milieu paisible, &agrave; la campagne, l&rsquo;architecture asilaire, dont Ph. Pinel, puis son &eacute;l&egrave;ve E. Esquirol, dresseront les grandes lignes de force, doit assurer, avant tout, par un syst&egrave;me de fine hi&eacute;rarchisation, la s&eacute;paration des sexes et des classes sociales mais &eacute;galement la r&eacute;partition des malades par types de pathologies en quartiers et pavillons distincts. S&rsquo;ins&egrave;rent, d&egrave;s lors, de nouveaux&nbsp; murs entre les murs cl&ocirc;turant le parc, tous rayonnant, en des effets recherch&eacute;s de sym&eacute;trie, vers le c&oelig;ur de l&rsquo;asile o&ugrave; tr&ocirc;nent la chapelle et l&rsquo;administration centrale.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Si, par son placement &agrave; l&rsquo;asile, le fou est prot&eacute;g&eacute; des tumultes sociaux, la soci&eacute;t&eacute; ne l&rsquo;est pas moins des errements de celui-ci. &laquo;&nbsp;<i>Il faut d&eacute;fendre la soci&eacute;t&eacute;</i>&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7" title=""><sup><span style="color:blue">[7]</span></sup></a> donne pour titre, M. Foucault, &agrave; son s&eacute;minaire de 1975-1976 au coll&egrave;ge de France, et c&rsquo;est aussi l&rsquo;une des missions des asiles r&eacute;gionaux dont les murs s&eacute;parent la raison de la d&eacute;raison, la libert&eacute; de l&rsquo;ali&eacute;nation, la s&eacute;curit&eacute; de la dangerosit&eacute; v&eacute;hicul&eacute;e par l&rsquo;image de la monomanie homicide th&eacute;oris&eacute;e par E. Esquirol. Cependant, &agrave; l&rsquo;aune de l&rsquo;exp&eacute;rience des colonies ou villages d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s, telles celles de Leyme dans le Lot ou de Gheel en Hollande<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8" title=""><sup><span style="color:blue">[8]</span></sup></a>, en lesquelles la libert&eacute; de circulation des ali&eacute;n&eacute;s est quasi-totale, la pertinence de l&rsquo;isolement de la folie et de son confinement par les murs de l&rsquo;asile est interrog&eacute;e en vue d&rsquo;un compromis entre s&eacute;curit&eacute; &eacute;l&eacute;mentaire, tant de la soci&eacute;t&eacute; que du malade, et libert&eacute; de d&eacute;placement de celui-ci. Ouverture partielle d&eacute;gageant l&rsquo;asile d&rsquo;un mod&egrave;le strictement carc&eacute;ral qui, &agrave; partir de 1870, sera contrecarr&eacute;e par les s&eacute;v&egrave;res coupes budg&eacute;taires conduisant aussi bien le b&acirc;ti que les soins dispens&eacute;s &agrave; se d&eacute;grader en ce microcosme clos. Ceint de ces murs l&eacute;zard&eacute;s, les asiles deviennent autarciques tandis que les principes humanistes ayant pr&eacute;sid&eacute; &agrave; leur &eacute;dification d&eacute;p&eacute;rissent progressivement sous le coup de th&eacute;rapeutiques de choc (comas insuliniques, &eacute;lectrochocs, psychochirurgie, etc.).</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">C&rsquo;est au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que la condition des asiles et de leurs pensionnaires est d&eacute;voil&eacute;e. Lieux surpeupl&eacute;s, abandonn&eacute;s des pouvoir publics, lieux d&rsquo;application de traitements brutaux, lieux de s&eacute;gr&eacute;gation et de claustration&nbsp;o&ugrave; moururent de famine 45000 malades psychiques lors de l&rsquo;Occupation ; autant d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments faisant douloureusement &eacute;cho aux horreurs concentrationnaires du r&eacute;gime nazi.</span></span></span></span></p> <h1>On abat bien les murs</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&Agrave; la politique asilaire succ&eacute;da donc, en France une politique dite de secteur, aux pr&eacute;misses pos&eacute;es par la circulaire du 15 mars 1960 dont les recommandations furent officialis&eacute;es par la loi de juillet 1985. Depuis cette date, les d&eacute;partements sont ainsi g&eacute;o-d&eacute;mographiquement d&eacute;coup&eacute;s en secteurs, soit en bassins de population dont des &eacute;quipes de soin pluriprofessionnelles r&eacute;parties sur des structures hospitali&egrave;res diversifi&eacute;es ont pour mission d&rsquo;accueillir les habitants. Ces lois sont d&rsquo;importance pour la discipline psychiatrique qui voit l&agrave; son champ d&rsquo;action, auparavant ceint par les murs de l&rsquo;asile, s&rsquo;&eacute;largir &agrave; la Cit&eacute;. On assiste alors &agrave; un effondrement des anciens murs par inclusion de l&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; du territoire national comme base de l&rsquo;action en sant&eacute; mentale&nbsp;; ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;ouverture totale qui n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; sans pr&ecirc;ter le flanc &agrave; de nouvelles critiques relatives au pouvoir h&eacute;g&eacute;monique de cette discipline<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9" title=""><sup><span style="color:blue">[9]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">C&rsquo;est &agrave; la fois gr&acirc;ce aux avanc&eacute;es de la pharmacologie et aux orientations marxistes et freudiennes des psychiatres de cette &eacute;poque que voit le jour l&rsquo;h&ocirc;pital psychiatrique urbain, ainsi que nombre de structures ambulatoires install&eacute;es au plus proche de la population, dans le but de r&eacute;inscrire malades et soins au c&oelig;ur de la cit&eacute;. Il s&rsquo;agit de passer d&rsquo;un fonctionnement strictement intra-hospitalier &agrave; de petites unit&eacute;s de soin ambulatoire, ouvertes, ais&eacute;ment accessibles, diss&eacute;min&eacute;es sur tout le territoire et articul&eacute;es les unes aux autres. Cette politique de soin tirant son origine d&rsquo;un refus de la s&eacute;gr&eacute;gation des malades psychiques et de la volont&eacute; de satisfaire au principe de continuit&eacute; des soins pour chaque patient, va donc permettre l&rsquo;&eacute;mergence de structures extra-hospitali&egrave;res vari&eacute;es&nbsp;: Dispensaires d&rsquo;hygi&egrave;ne mentale, Centres M&eacute;dico-Psychologiques (CMP), H&ocirc;pitaux de Jour (HDJ), Centres d&#39;Accueil Th&eacute;rapeutique &agrave; Temps Partiel (CATTP), Unit&eacute;s d&#39;Hospitalisation &agrave; temps Complet (UHC), Services Accueil Urgences (SAU) situ&eacute;s au sein des &eacute;tablissements de soins g&eacute;n&eacute;raux, type Centre Hospitalier (CH) ou Centre Hospitalier Universitaire (CHU), appartements th&eacute;rapeutiques et associatifs, centres de cure et de post-cure, familles d&rsquo;accueil th&eacute;rapeutiques, services d&rsquo;hospitalisation &agrave; domicile.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&Agrave; l&rsquo;aust&eacute;rit&eacute; de l&rsquo;asile succ&egrave;dent donc des petits b&acirc;tis, implant&eacute;s au c&oelig;ur des zones d&eacute;mographiques, favorisant les allers et venues des patients de leur domicile aux soins, et de ceux-ci &agrave; celui-l&agrave;. &Agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale, ils pr&eacute;sentent une grande diversit&eacute; architecturale que seuls limitent les budgets allou&eacute;s &agrave; la sant&eacute; mentale et quelques consid&eacute;rations d&rsquo;ordre fonctionnaliste inh&eacute;rentes &agrave; tout &eacute;tablissement de sant&eacute;. Aux pierres, aux murs et leur pesanteur encadrant la place forte occup&eacute;e par l&rsquo;ali&eacute;niste r&eacute;pondent la l&eacute;g&egrave;ret&eacute; de projets flexibles permettant une utilisation diversifi&eacute;e des espaces con&ccedil;us par des &eacute;quipes soignantes et des malades en mouvement. Le ma&icirc;tre-mot est&nbsp;: &laquo;&nbsp;passage&nbsp;&raquo; qu&rsquo;assurent, avant les lieux et leur architecture, les liens tiss&eacute;s entre soignants et patients. Dans cette logique, le lieu b&acirc;ti passe donc au second plan dans ses effets th&eacute;rapeutiques et si ceux-ci sont largement &eacute;tudi&eacute;s et discut&eacute;s en cette &eacute;poque c&rsquo;est toujours dans la mesure o&ugrave; ils rendent possible la rencontre entre une &eacute;quipe de soin et un patient. S&rsquo;&eacute;tayant du tissage de liens transf&eacute;rentiels, ce dernier, par une succession de passages tant r&eacute;els que symboliques, peut de nouveau s&rsquo;inscrire dans la cit&eacute;. Le r&ocirc;le du soignant est, d&egrave;s lors, compar&eacute; &agrave; celui de passeur<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10" title=""><sup><span style="color:blue">[10]</span></sup></a> accompagnant la travers&eacute;e tumultueuse du patient d&rsquo;une rive &agrave; l&rsquo;autre. Le soin se supporte ainsi d&rsquo;un travail op&eacute;rant par dialectiques dont toutes d&eacute;coulent, en derni&egrave;re instance, de celles des manifestations de l&rsquo;inconscient&nbsp;: effets symboliques d&rsquo;ouverture et de fermeture, de pr&eacute;sence et d&rsquo;absence. </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Ainsi, si l&rsquo;asile est associ&eacute; &agrave; l&rsquo;isolement et l&rsquo;enfermement, les programmes d&rsquo;architecture r&eacute;alis&eacute;s lors des ann&eacute;es 1960 jusqu&rsquo;au d&eacute;but des ann&eacute;es 1990, eux, renvoient &agrave; la dimension de jeu dialectique vecteur de symbolique&nbsp;: opacit&eacute;-intimit&eacute; et surveillance-transparence&nbsp;; lieux individualis&eacute;s et lieux collectifs&nbsp;; lieux s&eacute;cures et lieux d&rsquo;autonomisation&nbsp;; vides et pleins ; dedans et dehors&nbsp;; science technique et po&eacute;tique du b&acirc;ti, etc.<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11" title=""><sup><span style="color:blue">[11]</span></sup></a>. Autant de jeux d&rsquo;opposition que l&rsquo;architecture convoque afin de cr&eacute;er des ambiances diff&eacute;renci&eacute;es concourant au mieux-&ecirc;tre de ses arpenteurs et &agrave; l&rsquo;instauration de relations de confiance avec les soignants. Plus qu&rsquo;auxiliaires des soignants, les murs sont pens&eacute;s pour s&rsquo;ouvrir sur des espaces transitionnels vari&eacute;s faisant passage au service des patients qui, en cette scansion, peuvent tout &agrave; la fois trouver refuge au sein des unit&eacute;s d&rsquo;hospitalisation que libert&eacute; lors de soins r&eacute;alis&eacute;s &agrave; domicile par les &eacute;quipes de secteur.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Cependant, depuis une vingtaine d&rsquo;ann&eacute;es, en d&eacute;pit d&rsquo;ind&eacute;niables qualit&eacute;s, la politique sectorielle est remise en cause &agrave; partir d&rsquo;arguments vari&eacute;s&nbsp;dont deux, tout particuli&egrave;rement, nous paraissent devoir &ecirc;tre mis en exergue dans la mesure o&ugrave; leur conjugaison fait terreau favorable aux r&eacute;centes lois de sant&eacute;. Le premier argument repose sur l&rsquo;impossibilit&eacute; r&eacute;elle d&rsquo;&eacute;valuation tant qualitative que quantitative de cette politique du fait de la profonde h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; de son d&eacute;ploiement &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale. Le second fait &eacute;tat que dans leur souci de d&eacute;sali&eacute;nation des malades, nul psychiatre n&rsquo;a avanc&eacute; de v&eacute;ritable th&eacute;orie de l&rsquo;hospitalisation compl&egrave;te. En effet, en un mouvement r&eacute;actionnel, les concepteurs du secteur n&rsquo;ont que tr&egrave;s faiblement pens&eacute; les missions de l&rsquo;intra-hospitalier, autrement dit le r&ocirc;le et la place de l&rsquo;hospitalisation temps plein au sein de structures sp&eacute;cifiquement d&eacute;di&eacute;es &agrave; cet effet. Il nous semble que parmi d&rsquo;autres critiques, ces deux ci proposent une prise toute particuli&egrave;re &agrave; l&rsquo;application, en sant&eacute; mentale, des r&eacute;centes lois de sant&eacute; visant &agrave; privil&eacute;gier le principe d&rsquo;&eacute;conomie au c&oelig;ur du syst&egrave;me hospitalier fran&ccedil;ais&nbsp;: loi H&ocirc;pital Patient Sant&eacute; Territoire (HPST) du 21 juillet 2009 et loi n&deg; 2016-41 du 26 janvier 2016 dite de modernisation de notre syst&egrave;me de sant&eacute;.</span></span></span></span></p> <h1>D&#39;un mur &agrave; l&rsquo;autre</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Si la volont&eacute; de ma&icirc;triser les d&eacute;penses de sant&eacute; a toujours &eacute;t&eacute; une constante des diff&eacute;rents gouvernements, il s&rsquo;av&egrave;re qu&rsquo;elle s&rsquo;applique avec une rigueur accrue en notre &eacute;poque. C&rsquo;est cet imp&eacute;ratif que font entendre ces deux derni&egrave;res lois dont les incidences sur la psychiatrie se font, aujourd&rsquo;hui, grandement, et parfois douloureusement, ressentir. Sur le mod&egrave;le des soins g&eacute;n&eacute;raux MCO &ndash; M&eacute;decine, chirurgie et obst&eacute;trique &ndash; la loi HPST organise la conversion des secteurs de psychiatrie en p&ocirc;les d&rsquo;activit&eacute;s sp&eacute;cifiques et transversales divisant le public accueilli selon les pathologies pr&eacute;sent&eacute;es (centre expert troubles bipolaires, d&eacute;partement d&rsquo;addictologie, unit&eacute; pour troubles du comportement alimentaire, centre ressource autisme, etc.), les &acirc;ges (g&eacute;rontopsychiatrie, structure adolescents, etc.) ou encore par dur&eacute;e moyenne de s&eacute;jour (unit&eacute; d&rsquo;urgence et cellules d&rsquo;accueil et de crise, unit&eacute; et dispositifs de r&eacute;habilitation, etc.). Quant &agrave; la plus r&eacute;cente loi de janvier 2016 relative &agrave; la modernisation de notre syst&egrave;me de sant&eacute;, loi &agrave; la fois de strat&eacute;gie m&eacute;dicale et de rationalisation &eacute;conomique, elle conduit &agrave; la mutualisation des moyens allou&eacute;s aux &eacute;tablissements de sant&eacute; d&rsquo;un d&eacute;partement par la cr&eacute;ation de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT). Groupements ramass&eacute;s autour de l&rsquo;entit&eacute; la plus forte, un CHU, &agrave; partir d&rsquo;un projet m&eacute;dical partag&eacute;, une politique sanitaire commune entre tous les services de soins, qu&rsquo;ils soient g&eacute;n&eacute;raux ou plus sp&eacute;cifiquement reli&eacute;s &agrave; la sant&eacute; mentale.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Parall&egrave;lement, ces m&ecirc;mes structures ont vu leur temporalit&eacute; s&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer &eacute;pousant, par-l&agrave;, les rythmes sociaux contemporains et les principes d&rsquo;ordre &eacute;conomique visant &agrave; traiter de fa&ccedil;on efficiente le pathologique sur des dur&eacute;es raccourcies&nbsp;: d&eacute;pistage pr&eacute;coce des maladies mentales, programmes et th&eacute;rapies br&egrave;ves issus de mod&egrave;les comportementalistes, &eacute;tude statistique des dur&eacute;es moyennes de s&eacute;jour, etc. Ainsi, si, jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent, la sant&eacute; mentale se distinguait des soins g&eacute;n&eacute;raux, celle-ci en adopte d&eacute;sormais progressivement le mode de fonctionnement. C&rsquo;est ce dont t&eacute;moigne le rapport de 2006, &agrave; l&rsquo;initiative du Minist&egrave;re de la Sant&eacute; et des Solidarit&eacute;s, traitant de l&rsquo;architecture hospitali&egrave;re<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12" title=""><sup><span style="color:blue">[12]</span></sup></a> en lequel&nbsp; le particularisme du b&acirc;ti psychiatrique se trouve nivel&eacute; au fonctionnalisme de celui des autres services de soins. Par ces recommandations communes, l&rsquo;architecture relative &agrave; la psychiatrie tend donc &agrave; perdre ce qui faisait sa sp&eacute;cificit&eacute;. Autrement dit, les mod&egrave;les architecturaux conceptualis&eacute;s &agrave; partir de la psychopathologie du public accueilli disparaissent sous un mod&egrave;le fonctionnaliste d&rsquo;organisation commune &agrave; tous les &eacute;tablissements de sant&eacute;.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">S&rsquo;appuyant tant sur le caract&egrave;re in&eacute;valuable du dispositif sectoriel que sur l&rsquo;absence, en son c&oelig;ur, de toute doctrine de l&rsquo;hospitalisation, c&rsquo;est d&eacute;sormais les soins ambulatoires qui sont privil&eacute;gi&eacute;s. &Agrave; l&rsquo;instar d&rsquo;autres disciplines m&eacute;dicales, la psychiatrie contemporaine renforce les dispositifs extra-hospitaliers tandis que les moyens d&eacute;volus &agrave; l&rsquo;intra-hospitalier se r&eacute;duisent ce qui se traduit, en sant&eacute; mentale, par la mutualisation ou la fermeture d&rsquo;unit&eacute;s de soins et le d&eacute;montage de nombre de lits d&rsquo;hospitalisation. Ainsi, l&rsquo;ambulatoire a-t-il pour mission d&rsquo;emp&ecirc;cher ou de raccourcir les hospitalisations compl&egrave;tes jug&eacute;es par trop co&ucirc;teuses, quitte &agrave; privil&eacute;gier des soins &agrave; domicile du patient par des &eacute;quipes mobiles. Par cette nouvelle organisation des soins, se dessine alors un sch&eacute;ma envers de la psychiatrie asilaire. Aux deux si&egrave;cles pr&eacute;c&eacute;dents, le malade ne pouvait aller et venir librement hors de l&rsquo;h&ocirc;pital, emp&ecirc;ch&eacute; qu&rsquo;il &eacute;tait par les murs ceinturant ce dernier. Actuellement, l&rsquo;obstacle se fait &agrave; l&rsquo;hospitalisation au sens o&ugrave; cette derni&egrave;re serait recherch&eacute;e comme lieu d&rsquo;asile, refuge dont les murs contenants et les soignants affect&eacute;s proposeraient l&rsquo;hospitalit&eacute;. &Eacute;vitement des hospitalisations et raccourcissement des dur&eacute;es de s&eacute;jour, tel est, apr&egrave;s son application aux soins g&eacute;n&eacute;raux, le nouveau cr&eacute;do orientant les soins d&eacute;volus aux malades psychiques.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">C&rsquo;est pourquoi la prise en soin en sant&eacute; mentale se place maintenant sous l&rsquo;&eacute;gide du ma&icirc;tre mot &laquo;&nbsp;circulation&nbsp;&raquo;, et &agrave; plus large &eacute;chelle de &laquo;&nbsp;gestion des circuits de&nbsp;flux&nbsp;&raquo;. Le patient doit passer rapidement d&rsquo;un p&ocirc;le &agrave; l&rsquo;autre, promptement d&rsquo;un ici vers un ailleurs, autrement dit de l&rsquo;int&eacute;rieur vers l&rsquo;ext&eacute;rieur, de l&rsquo;h&ocirc;pital &agrave; son domicile tandis que le chemin inverse est, lui, sujet &agrave; de nombreux obstacles&nbsp;; dans la mesure o&ugrave; l&rsquo;&eacute;tat psychique du patient n&rsquo;est pas estim&eacute; relever d&rsquo;une v&eacute;ritable urgence, d&rsquo;un p&eacute;ril imminent. Au-del&agrave; de l&rsquo;importance et la pertinence des interrogations d&rsquo;ordre &eacute;thique et juridique qu&rsquo;elles soul&egrave;vent, en ce sens pouvons-nous &eacute;galement entendre les recommandations de majoration de libert&eacute; d&rsquo;aller-et-venir pour le patient que celles de diminution des pratiques d&rsquo;isolement et de contention. &Agrave; l&rsquo;instar de l&rsquo;organisation hospitali&egrave;re des flux a&eacute;riens par la ventilation et l&rsquo;a&eacute;ration de la fin du XVIII<sup>e</sup>, de celle de la lumi&egrave;re et de l&rsquo;eau &agrave; l&rsquo;aune des d&eacute;couvertes pastoriennes du XIX<sup>e</sup>, puis, au XX<sup>e</sup>, des d&eacute;chets dans leur rapport aux jalons pos&eacute;s par l&rsquo;utilitarisme hygi&eacute;nique, c&rsquo;est actuellement autour de la circulation, des entr&eacute;es, et surtout des sorties des malades, que s&rsquo;articulent les recommandations de pratiques soignantes ainsi que celles architecturales en sant&eacute; mentale. R&eacute;pondant &agrave; ces pr&eacute;rogatives, l&rsquo;avenir de la psychiatrie est d&eacute;sormais hors les murs&nbsp;; mission &agrave; laquelle doit d&eacute;sormais concourir son architecture&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;objectif de la psychiatrie moderne est bien de r&eacute;ussir &agrave; r&eacute;int&eacute;grer, le plus rapidement possible, le patient dans la cit&eacute;, et l&rsquo;architecture doit y contribuer en pr&eacute;parant et en encourageant sa sortie et sa socialisation&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13" title=""><sup><span style="color:blue">[13]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Par ce souci qui nous semble moins dirig&eacute; vers le malade qu&rsquo;orient&eacute; vers une bonne gestion des budgets hospitaliers, se dresse donc un nouveau mur devant ceux-ci. Mur solide bien qu&rsquo;invisible, &eacute;rig&eacute; en vue d&rsquo;&eacute;viter au mieux les hospitalisations dont les co&ucirc;ts qu&rsquo;elles entrainent demeurent, effectivement, lourds. Progressive abolition des murs pierreux vers l&rsquo;ext&eacute;rieur rendant toute sa libert&eacute; au malade qui, &agrave; l&rsquo;inverse, se cogne d&eacute;sormais la t&ecirc;te contre ce nouveau mur se dressant entre lui et la possibilit&eacute; d&rsquo;un refuge &agrave; sa folie. Folie qui trouverait &agrave; s&rsquo;accueillir et se contenir &agrave; la fois par le poids r&eacute;el du b&acirc;ti que par les liens tiss&eacute;s, dans la longueur, avec les soignants. Car si l&rsquo;ali&eacute;nation sociale des malades se veut largement combattue par ce mouvement de circulation de l&rsquo;int&eacute;rieur de l&rsquo;h&ocirc;pital vers son ext&eacute;rieur, ce m&ecirc;me mouvement, calquant la prise en soin de la maladie psychique sur celui des soins g&eacute;n&eacute;raux, laisse en d&eacute;sh&eacute;rence l&rsquo;ali&eacute;nation psychotique, en ce qu&rsquo;elle a de sp&eacute;cifiquement atopique<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14" title=""><sup><span style="color:blue">[14]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <h1>Devenir d&rsquo;une folie errante et devoir d&rsquo;hospitalit&eacute;</h1> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Au regard des politiques de soins contemporaines se pose donc la question de l&rsquo;avenir de l&rsquo;accueil du sujet psychotique dans notre soci&eacute;t&eacute;. Sujet dont l&rsquo;hospitalit&eacute; se doit d&rsquo;&ecirc;tre celle propos&eacute;e &agrave; tout autre, et ce en n&rsquo;ob&eacute;rant pas la sp&eacute;cificit&eacute; des soins n&eacute;cessaires au particularisme de la maladie psychique. Par l&rsquo;oubli de cette derni&egrave;re de plus en plus associ&eacute;e au champ du handicap et trait&eacute;e selon les mod&egrave;les des soins g&eacute;n&eacute;raux, quels murs pourront encore recevoir, abriter et contenir l&rsquo;&ecirc;tre dispers&eacute;, dissoci&eacute;, hallucin&eacute;, pers&eacute;cut&eacute; du sujet psychotique&nbsp;? D&rsquo;une injonction &agrave; l&rsquo;autre, de celle de l&rsquo;enfermer &agrave; celle de le faire circuler et sortir de l&rsquo;h&ocirc;pital psychiatrique, en quelle place celui-ci peut-il renouer avec le sens de l&rsquo;habiter. Habiter en soi, habiter avec les autres, habiter un monde commun, telles sont les op&eacute;rations r&eacute;alisables &agrave; partir d&rsquo;un v&eacute;cu unifi&eacute;, corporellement limit&eacute;, nous d&eacute;collant, nous s&eacute;parant des autres et des choses par l&rsquo;inclusion dans le champ du langage, dans le registre du symbolique<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15" title=""><sup><span style="color:blue">[15]</span></sup></a>. Habiter le langage<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16" title=""><sup><span style="color:blue">[16]</span></sup></a>, telle est l&rsquo;op&eacute;ration o&ugrave; le psychotique choit comme l&rsquo;illustre la pr&eacute;gnance des troubles relatifs &agrave; cette sph&egrave;re-ci&nbsp;:&nbsp;st&eacute;r&eacute;otypies et pers&eacute;v&eacute;rations verbales, n&eacute;ologismes, &eacute;cholalie, glossolalie, coq-&agrave;-l&rsquo;&acirc;ne, associations par assonance, mani&eacute;risme, etc. Le langage ne fait plus but&eacute;e, limite entre soi et l&rsquo;autre, soi et le monde des objets, ph&eacute;nom&egrave;ne rep&eacute;rable en les investissements d&eacute;lirants du corps propre, lesquels, par extension, se fondent &agrave; ceux de la v&ecirc;ture ou du logement dont les fonctions peuvent &ecirc;tre tout &agrave; la fois de protection comme de pers&eacute;cution<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17" title=""><sup><span style="color:blue">[17]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">&Agrave; cet &eacute;gard, les tenants du mouvement d&eacute;sali&eacute;niste ayant concouru &agrave; la mise en &oelig;uvre de la psychiatrie sectorielle ne s&rsquo;y sont pas tromp&eacute;s&nbsp;: l&rsquo;habiter n&eacute;cessite l&rsquo;instauration d&rsquo;une dialectique entre l&rsquo;ici et l&rsquo;ailleurs, entre la pr&eacute;sence et l&rsquo;absence, &agrave; laquelle seul nous introduit l&rsquo;ordre symbolique du langage. Traitant des passages assur&eacute;s par les ponts et les portes G. Simmel &eacute;crit, qu&rsquo;&agrave; partir d&rsquo;une s&eacute;paration originelle, &laquo;&nbsp;dans un sens imm&eacute;diat aussi bien que symbolique, et corporel aussi bien que spirituel, nous sommes &agrave; chaque instant ceux qui s&eacute;parent le reli&eacute; ou qui relient le s&eacute;par&eacute;&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18" title=""><sup><span style="color:blue">[18]</span></sup></a>. D&egrave;s lors, habiter n&eacute;cessite murs, portes et ponts, tant m&eacute;taphoriques que r&eacute;els, faisant jouer &agrave; plein la dialectique primordiale de liaison et s&eacute;paration, de s&eacute;curit&eacute; et d&rsquo;autonomie, dans la mesure toutefois o&ugrave; soin est laiss&eacute; &agrave; l&rsquo;&ecirc;tre autant qu&rsquo;aux portes cette position d&rsquo;entr&rsquo;ouvert<a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19" title=""><sup><span style="color:blue">[19]</span></sup></a>.&nbsp;Ouvertes &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur et se renfermant une fois &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, elles reproduisent l&rsquo;ordre asilaire et son caract&egrave;re &laquo;&nbsp;d&rsquo;institution totalitaire&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref20"></a><a href="#_ftn20" title=""><sup><span style="color:blue">[20]</span></sup></a>, repli&eacute;e sur elle-m&ecirc;me. Condamnant ce passage vers l&rsquo;int&eacute;rieur tout en s&rsquo;ouvrant largement vers l&rsquo;ext&eacute;rieur, elles rel&egrave;guent le sujet psychotique &agrave; son invivable quotidien, d&eacute;rive infinie. Son sort est d&rsquo;errance, priv&eacute; de lieu d&rsquo;accueil lui garantissant confinement et s&eacute;curit&eacute; gr&acirc;ce au b&acirc;ti, aux murs lesquels, port&eacute;s par la pr&eacute;sence de soignants, favoriseront la restauration des liens rompus par la maladie. &Agrave; n&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;entre quatre murs, le voil&agrave; ali&eacute;n&eacute; ; priv&eacute; ou rejet&eacute; de ceux-ci, il devient errant, &agrave; la rue, trouvant asile temporaire en les services sociaux, les h&ocirc;pitaux de soins g&eacute;n&eacute;raux ou encore, parfois, mettant un point d&rsquo;arr&ecirc;t &agrave; sa nomade d&eacute;r&eacute;liction, en les &eacute;tablissements p&eacute;nitentiaires. Quand ce n&rsquo;est pas un retour &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital psychiatrique en soins sous contrainte, dont les chiffres sont en constante augmentation depuis 2011 ; effet paradoxal de cette absence de murs qui retrouvent toute leur dimension coercitive lorsque la lente d&eacute;gradation de l&rsquo;&eacute;tat psychique du patient avoisine la notion de p&eacute;ril pour lui-m&ecirc;me ou la soci&eacute;t&eacute;. Ainsi, la politique de sant&eacute; mentale actuelle appara&icirc;t-elle comme le strict envers du monde asilaire&nbsp;: toutes deux n&rsquo;ouvrant aucunement sur un habitable, redoublant, de la sorte, tant l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;esseulement que les processus d&rsquo;exclusion du sujet psychotique.</span></span></span></span></p> <p style="text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">Si ce dernier ne peut d&eacute;sormais que difficilement acc&eacute;der &agrave; une hospitalisation dont la qualit&eacute; premi&egrave;re serait celle de l&rsquo;abri, de l&rsquo;asile, quelle hospitalit&eacute; lui est-elle encore promise en ces &laquo;&nbsp;non-lieux&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref21"></a><a href="#_ftn21" title=""><sup><span style="color:blue">[21]</span></sup></a> de circulation, de transit&nbsp;o&ugrave; la notion de halte renvoie d&rsquo;embl&eacute;e &agrave; celle de co&ucirc;t ? Si comme le pr&eacute;conisait J. Oury, le soignant doit se faire pontonnier<a name="_ftnref22"></a><a href="#_ftn22" title=""><sup><span style="color:blue">[22]</span></sup></a>, passeur, accompagnant d&rsquo;un lieu &agrave; l&rsquo;autre tout en respectant la temporalit&eacute; psychique du patient, il apparait, qu&rsquo;en notre &eacute;poque, celui-ci doive &eacute;galement se faire b&acirc;tisseur de murs signifiants. Non pas renouer avec l&rsquo;&eacute;tanch&eacute;it&eacute; s&eacute;gr&eacute;gative des murs asilaires aux effets de domination mais bien plut&ocirc;t proposer des espaces solides o&ugrave; r&eacute;acqu&eacute;rir des limites v&eacute;cues, restaurer le demeurer, l&rsquo;habiter en soi et parmi les autres, dans l&rsquo;attente d&rsquo;une sortie par une porte rest&eacute;e, &agrave; jamais, entr&rsquo;ouverte. Ces murs auraient donc pour fonction de soutenir, de rassurer, d&rsquo;apaiser le sujet psychotique par le recouvrement d&rsquo;un sentiment de s&eacute;curit&eacute; concomitant aux liens tiss&eacute;s avec l&rsquo;&eacute;quipe soignante de l&rsquo;unit&eacute; d&rsquo;hospitalisation concern&eacute;e. C&rsquo;est en cela que ces murs, plus que barri&egrave;re infranchissable, fronti&egrave;re inviolable, seront porteurs&nbsp;: porteurs d&rsquo;hospitalit&eacute;. Dialectisant leurs effets de contenance, de retenue par des ouvertures possibles sur l&rsquo;ext&eacute;rieur, articulant les notions de dedans, dehors et seuils, ils assureront &laquo;&nbsp;fonction asilaire&nbsp;&raquo; dont P. Declerck soutient l&rsquo;importance pour l&rsquo;accueil des sans domiciles fixes<a name="_ftnref23"></a><a href="#_ftn23" title=""><sup><span style="color:blue">[23]</span></sup></a>. &Agrave; ces sujets atopiques, les murs autant que les soignants qui les habitent, offriront asile, refuge s&eacute;cure, halte protectrice, repos paisible apr&egrave;s la catastrophe existentielle les ayant plong&eacute;s dans l&rsquo;invivable de la psychose. Face &agrave; ce mur invisible barrant l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;hospitalisation, il parait donc essentiel de promouvoir ceux r&eacute;els du refuge, lesquels conjuguant leur force avec les &acirc;mes et les passages qu&rsquo;ils rec&egrave;lent, deviennent partie int&eacute;grante d&rsquo;une &eacute;thique de l&rsquo;accueil de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; radicale des sujets psychotiques. &Eacute;thique port&eacute;e par les valeurs symboliques de l&rsquo;hospitalit&eacute;, qui en s&rsquo;adressant &agrave; l&rsquo;exil&eacute; dont le monde s&rsquo;est effondr&eacute;, lui propose, en un temps suffisant et n&eacute;cessaire &agrave; la restauration des liens rompus, un lieu pour vivre.</span></span></span></span></p> <h1>Bibliographie</h1> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">AUGE M., <i>Non-lieux &ndash; Introduction &agrave; une anthropologie de la surmodernit&eacute;</i>, Paris, Seuil, coll. &laquo; La librairie du XXIe si&egrave;cle &raquo;, 1992.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BACHELARD G., <i>La po&eacute;tique de l&rsquo;espace</i>, Paris, PUF, coll. &laquo; Quadrige &raquo;, 2009 (1957).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">BUBIEN Y., &amp; JAGLIN-GRIMONPEZ C. (dir.) Architecture pour la psychiatrie de demain, Rennes, Presses de l&rsquo;EHESP, 2017.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">CASTEL R., <i>L&rsquo;ordre psychiatrique &ndash; l&lsquo;&acirc;ge d&rsquo;or de l&rsquo;ali&eacute;nisme</i>, Minuit, coll. &laquo; Le sens commun &raquo;, 2012 (1976).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&ndash;,<span arial="" style="font-family:"> <i>La gestion des risques &ndash; de l&rsquo;anti-psychiatrie &agrave; l&rsquo;apr&egrave;s psychanalyse</i>, Paris, Minuit, coll. &laquo; Reprise &raquo;, 2011 (1981).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">DECLERCK P., <i>Les naufrag&eacute;s &ndash; Avec les clochards de Paris</i>, Paris, Plon, coll. &laquo; Pocket &raquo;, 2009 (2001).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">ESQUIROL E., &laquo;&nbsp;Des &eacute;tablissements consacr&eacute;s aux ali&eacute;n&eacute;s en France et des moyens de les am&eacute;liorer&nbsp;&raquo;, in <i>Des maladies mentales consid&eacute;r&eacute;es sous les rapports m&eacute;dical, hygi&eacute;nique et m&eacute;dico-l&eacute;gal &ndash; Tome II</i>, Paris, Pro-Officina, 1993 (1818).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FALRET J., &laquo; La colonie d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s de Gheel &raquo;, in <i>Les Ali&eacute;n&eacute;s et les asiles d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s, assistance, l&eacute;gislation et m&eacute;decine l&eacute;gale</i>, Paris, Hachette, coll. &laquo; BNF &raquo;, 2013 (1862).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FAURE H., <i>Les appartenances du d&eacute;lirant &ndash; Les objets dans la folie</i>, Paris, PUF, coll. &laquo; Biblioth&egrave;que de psychiatrie &raquo;, 1971.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">FOUCAULT M., <i>Le corps utopique, les h&eacute;t&eacute;rotopies</i>, Paris, Lignes, 2009 (1966).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&ndash;,<span arial="" style="font-family:"> <i>Histoire de la folie &agrave; l&rsquo;&acirc;ge classique</i>, Paris, Gallimard, coll. &laquo; Tel &raquo;, 2007 (1972)</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&ndash;,<span arial="" style="font-family:"> <i>La soci&eacute;t&eacute; punitive</i>, Paris, Seuil, Gallimard, coll. &laquo; Hautes &eacute;tudes &raquo;, 2013 (1972-1973).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&ndash;,<span arial="" style="font-family:"> <i>&laquo; Il faut d&eacute;fendre la soci&eacute;t&eacute; &raquo;</i>, Paris, Seuil, Gallimard, coll. &laquo; Hautes &eacute;tudes &raquo;, 1997 (1976-1977).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">GENTIS R., &laquo; Passages&hellip; &raquo;, <i>in L&rsquo;Information Psychiatrique</i>, n&deg;6, 1989, pp. 575-582.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">GOFFMAN E., <i>Asiles &ndash; &Eacute;tudes sur la condition sociale des malades mentaux</i>, Paris, Minuit, coll. &laquo; Le sens commun &raquo;, 2013 (1968).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">HEIDEGGER M., &laquo; Lettre sur l&rsquo;humanisme - lettre &agrave; Jean Beauffret &raquo;, <i>in Questions III et IV</i>, Paris, Gallimard, coll. &laquo; Tel &raquo;, 1990 (1946).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">JEANGIRARD C., <i>Soigner les schizophr&egrave;nes : un devoir d&rsquo;hospitalit&eacute;</i>, Paris, Er&egrave;s, coll. &laquo; Analyse la&iuml;que &raquo;, 2006.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">LACAN J. <i>S&eacute;minaire XI &ndash; Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse</i>, Paris, Seuil, coll. &laquo; Le champ freudien &raquo;, 1973 (1964).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">OURY J. &amp; DEPUSSE M., <i>&Agrave; quelle heure passe le train&hellip;</i>, Paris, Calmann-L&eacute;vy, coll. &laquo; Petite biblioth&egrave;que des id&eacute;es &raquo;, 2003.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:">SIMMEL G., &laquo;Pont et porte &raquo;, <i>in La trag&eacute;die de la culture</i>, Paris, Rivages, coll. &laquo; Petite biblioth&egrave;que &raquo;, 1993 (1909).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"><a href="http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_nouvelles_organisations_et_architectures_hospitalieres.pdf"><span style="color:black">http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_nouvelles_organisations_et_architectures_hospitalieres.pdf</span></a></span> (consult&eacute; le 11 mars 2013)</span></span></span></span>.</p> <div align="center" style="text-align:center"> <hr align="center" size="3" width="100%" /></div> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[1]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> FOUCAULT M., <i>Histoire de la folie &agrave; l&rsquo;&acirc;ge classique</i>, Paris, Gallimard, coll.&nbsp;&laquo;&nbsp;Tel&nbsp;&raquo;, 2007 (1972).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[2]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> Ne s&rsquo;inscrivant pas toujours en une mat&eacute;rialisation visible comme en t&eacute;moigne l&rsquo;utilisation des sauts-de-loup creus&eacute;s aux lisi&egrave;res du territoire asilaire.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[3]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> FOUCAULT M., <i>La soci&eacute;t&eacute; punitive</i>, Paris, Seuil, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Hautes &eacute;tudes&nbsp;&raquo;, 2013 (1972-1973), p. 216.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[4]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> ID., <i>Le corps utopique, les h&eacute;t&eacute;rotopies</i>, Paris, Lignes, 2009 (1966).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[5]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> CASTEL R., <i>L&rsquo;ordre psychiatrique &ndash; l&lsquo;&acirc;ge d&rsquo;or de l&rsquo;ali&eacute;nisme</i>, Minuit, coll. &laquo;&nbsp;Le sens commun&nbsp;&raquo;, 2012 (1976).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[6]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> ESQUIROL E., &laquo;&nbsp;Des &eacute;tablissements consacr&eacute;s aux ali&eacute;n&eacute;s en France et des moyens de les am&eacute;liorer&nbsp;&raquo;, <i>in Des maladies mentales consid&eacute;r&eacute;es sous les rapports m&eacute;dical, hygi&eacute;nique et m&eacute;dico-l&eacute;gal &ndash; Tome II</i>, Paris, Pro-Officina, 1993 (1818), p. 398.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[7]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> FOUCAULT M., <i>&laquo; Il faut d&eacute;fendre la soci&eacute;t&eacute; &raquo;,</i> Paris, Seuil, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Hautes &eacute;tudes&nbsp;&raquo;, 1997 (1976-1977).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[8]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> FALRET J., &laquo;&nbsp;La colonie d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s de Gheel&nbsp;&raquo;, <i>in Les Ali&eacute;n&eacute;s et les asiles d&rsquo;ali&eacute;n&eacute;s, assistance, l&eacute;gislation et m&eacute;decine l&eacute;gale</i>, Paris, Hachette, coll. &laquo;&nbsp;BNF&nbsp;&raquo;, 2013 (1862).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[9]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> CASTEL R., <i>La gestion des risques &ndash; de l&rsquo;anti-psychiatrie &agrave; l&rsquo;apr&egrave;s psychanalyse</i>, Paris, Minuit, coll. &laquo;&nbsp;Reprise&nbsp;&raquo;, 2011 (1981).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[10]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> GENTIS R., &laquo;&nbsp;Passages&hellip;&nbsp;&raquo;, <i>in L&rsquo;Information Psychiatrique</i>, n&deg;6, 1989, pp. 575-582.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[11]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> De cette reprise architecturale post asilaire est exemplaire le num&eacute;ro sp&eacute;cial de la revue <i>Recherches</i> de juin 1967 intitul&eacute;&nbsp;: programmation, architecture et psychiatre.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[12]</span></span></sup></a><u><span arial="" style="font-family:"><span style="color:#0563c1"><a href="http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_nouvelles_organisations_et_architectures_hospitalieres.pdf"><span style="color:#0563c1">http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_nouvelles_organisations_et_architectures_hospitalieres.pdf</span></a></span></span></u></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">(consult&eacute; le 11 mars 2013).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[13]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> BUBIEN Y., &amp; JAGLIN-GRIMONPEZ C. (dir.) <i>Architecture pour la psychiatrie de demain</i>, Rennes, Presses de l&rsquo;EHESP, 2017, p. 171.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[14]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> JEANGIRARD C., <i>Soigner les schizophr&egrave;nes&nbsp;: un devoir d&rsquo;hospitalit&eacute;</i>, Paris, Er&egrave;s, coll. &laquo;&nbsp;Analyse la&iuml;que&nbsp;&raquo;, 2006. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[15]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> LACAN J. <i>S&eacute;minaire XI &ndash; Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse</i>, Paris, Seuil, coll. &laquo;&nbsp;Le champ freudien&nbsp;&raquo;, 1973 (1964).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[16]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> HEIDEGGER M., &laquo;&nbsp;Lettre sur l&rsquo;humanisme - lettre &agrave; Jean Beauffret&nbsp;&raquo;, <i>in Questions III et IV</i>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Tel&nbsp;&raquo;, 1990 (1946).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[17]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> FAURE H., <i>Les appartenances du d&eacute;lirant &ndash; Les objets dans la folie</i>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Biblioth&egrave;que de psychiatrie&nbsp;&raquo;, 1971.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[18]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> SIMMEL G., &laquo;Pont et porte &raquo;, <i>in La trag&eacute;die de la culture</i>, Paris, Rivages, coll. &laquo; Petite biblioth&egrave;que &raquo;, 1993 (1909).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[19]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> BACHELARD G., <i>La po&eacute;tique de l&rsquo;espace</i>, Paris, PUF, coll. &laquo;&nbsp;Quadrige&nbsp;&raquo;, 2009 (1957), p. 200.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn20"></a><a href="#_ftnref20" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[20]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> GOFFMAN E., <i>Asiles &ndash; &Eacute;tudes sur la condition sociale des malades mentaux</i>, Paris, Minuit, coll. &laquo;&nbsp;Le sens commun&nbsp;&raquo;, 2013 (1968).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn21"></a><a href="#_ftnref21" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[21]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> AUG&Eacute; M., <i>Non-lieux &ndash; Introduction &agrave; une anthropologie de la surmodernit&eacute;</i>, Paris, Seuil, coll. &laquo;&nbsp;La librairie du XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle&nbsp;&raquo;, 1992. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn22"></a><a href="#_ftnref22" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[22]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> OURY J. &amp; DEPUSSE M., <i>&Agrave; quelle heure passe le train&hellip;</i>, Paris, Calmann-L&eacute;vy, coll. &laquo; Petite biblioth&egrave;que des id&eacute;es &raquo;, 2003.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a name="_ftn23"></a><a href="#_ftnref23" title=""><sup><span arial="" style="font-family:"><span style="color:blue">[23]</span></span></sup></a><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black"> DECLERCK P., <i>Les naufrag&eacute;s &ndash; Avec les clochards de Paris</i>, Paris, Plon, coll. &laquo; Pocket &raquo;, 2009 (2001).</span></span></span></span></span></p>